Sujet : Devoir n°1
« Quelle est à votre avis la finalité du complexe d'OEdipe, et quelles sont selon
vous, les conséquences d'un complexe d'OEdipe inachevé ? »
La fonction parentale est essentielle au développement de l'enfant et à son avenir de
Sujet. L'enfant a besoin de se lier puis de s'identifier à une figure parentale, dans
laquelle il puisse avoir confiance et avec laquelle il se sente en curité, afin de lui
permettre l'individuation avec un minimum d'angoisse de séparation et de culpabilité.
Ce processus est long (dès la naissance, voire même in utero) et passe par
différents stades au cours desquels l'enfant va vivre des phases de plaisir, de
constructions relationnelles, de frustrations, d'angoisses … .
C'est au cours de cette histoire personnelle que le Moi de l'enfant va peu à peu se
construire. Parmi ces différents stades, il en est un qui est un point essentiel du
développement de l'enfant et de la sexualité infantile : le Complexe d'OEdipe. Par
l'expérience du Complexe d'OEdipe, le petit garçon et la petite fille couvrent
l'existence de deux identités sexuelles. Ils apprennent aussi que leurs sirs ne
peuvent pas se manifester librement, ni se réaliser pleinement.
Or, toute vie psychique et sociale équilibrée nécessite la maîtrise de ses pulsions,
l'acceptation des interdits et des frustrations qui en coulent. L'exposé qui suit a
pour objectif de présenter quelle est la finalité du Complexe d'OEdipe et quelles
peuvent être les conséquences d'un OEdipe inachevé. Dans un premier temps, le
Complexe d'OEdipe sera abordé dans sa « normalité », puis dans un second temps
les problèmes liés à un complexe mal vécu seront développés.
Le complexe d'OEdipe.
Le processus.
Il fait partie intégrante du développement de la sexualité humaine, il apparaît selon
Freud au cours de la phase phallique c'est-à-dire entre environ 3 et 5 (7 ans).
Mélanie Klein, le fait apparaître plus tôt dès le stade oral. Ce qui est certain, c'est que
le complexe d'OEdipe est conditionné par l'histoire de l'enfant, il n'est pas isolé de
celle-ci. C'est-à-dire que les stades préalables conditionnent la façon dont l'enfant va
vivre et surtout sortir de l'OEdipe.
Selon moi, la finalité du complexe dOedipe doit permettre à l'enfant de voir émerger
ses pulsions sexuelles au travers de fantasmes qui l'agitent, mais qui sont le fruit de
son imagination. Les fantasmes de l'enfant sont les siens et les siens propres, car
l'OEdipe est une production inconsciente du psychisme. De ce fait, l'entourage de
l'enfant peut le percevoir, le ressentir ou plutôt le pressentir, parfois, il passe même
inaperçu.
Le complexe d'OEdipe, sous la poussée hormonale, doit permettre à l'enfant de
ressentir de l'attachement érotique pour le parent du sexe opposé et de l’hostilité
pour le parent de me sexe. Le complexe d'Oedipe permet à l'enfant de prendre
conscience qu'il vit au sein d'une triangulation : lui – mère – père, alors
qu'auparavant, il pensait vivre « en couple » : lui mère. Pour l'enfant, rompre le
couple parental devient alors son objectif, afin de se rapprocher le plus possible du
parent désiré.
Ce complexe, selon Freud, constitue une étape normale dans la croissance
psychologique de l’enfant, il n’a rien de pathologique. C’est sa non-résolution qui
peut le devenir.
Freud l’a appelé complexe d’OEdipe par référence à la mythologie grecque :
« Fils de Laïos, roi de Thèbes, et de Jocaste, OEdipe est éloigné du palais paternel
dès qu’un oracle apprend à ses parents qu’il tuera son père et épousera sa mère.
Fuyant sa patrie pour échapper à la prédiction, il se querelle un jour avec un vieillard
inconnu qu’il tue. C’était Laïos, son père. Arrivé à Thèbes, il sait répondre aux
énigmes du Sphinx, terreur de la ville. En moignage de gratitude, les habitants de
Thèbes proclament OEdipe roi et Jocaste, sa mère, devient sa femme. Dans la
tragédie de Sophocle, intitulée OEdipe roi, Jocaste se pend et OEdipe, fou de
douleur, se crève les yeux et part errer sur les routes. Il a donc commis un parricide
et l’inceste.»
A mon avis, le complexe d'OEdipe est le moment décisif culmine la sexualité
infantile et se décide l’avenir de la sexualité et de la personnalité de l’adulte.
Il permet à l'enfant de se distinguer progressivement de sa mère, de sortir de la
relation fusionnelle qu'il entretient avec elle. La mère doit être en mesure d'accepter
que son enfant acquiert son indépendance et finisse par se séparer d'elle. Mais, le
plus souvent le père doit l'aider dans cette démarche, il doit assurer une régulation
de la distance entre la mère et l'enfant et ainsi contribuer à l'évolution de l'enfant vers
l'autonomie.
En 1937, Freud a défini la fonction classique du père qui est de protéger l'enfant de
l'inceste en s'interposant par la parole entre lui et la mère, l'inscrivant du me coup
dans la différence des sexes et des générations. Ainsi, le passage de la relation
duelle à la triangulation oedipienne marque la véritable entrée en jeu du père.
Pendant la phase phallique, entre 3 et 5 ans environ, l'enfant éprouve à l'égard de
ses parents des sentiments ambivalents (amoureux et hostiles) : amour pour le
parent de sexe opposé et désir de mort pour le parent du me sexe. Ces
sentiments sont un point essentiel du développement de l'enfant et de sa sexualité.
La structure du complexe d'OEdipe varie selon qu'il s'agisse du garçon ou de la fille,
cette différence provient de leurs rapports respectifs à l'égard du complexe de
castration, ce dernier met fin au complexe d'OEdipe chez le garçon, tandis que chez
la fille, au contraire, il lui ouvre la voie.
Le complexe d'OEdipe chez le garçon.
Freud s'est davantage intéressé à la question de l'OEdipe chez le garçon, laissant un
peu de côté la question relative à la fille. Mais, les recherches de Mélanie Klein sur le
sujet firent énormément avancer les questions liées à la sexualitéminine. En 1945,
Mélanie Klein réaffirme « l'hypothèse selon laquelle les deux sexes ont une
connaissance innée inconsciente de l'existence du pénis, comme de l'existence du
vagin ».
Pour Freud, le petit garçon désire sa mère sur le plan sexuel et hait son père, il le
voit comme le rival qui lui barre le chemin vers l'objet de son désir. L'enfant se rend
compte que le père est un frein, un véritable obstacle à ses désirs sexuels envers la
mère. L'identification au père prend alors une couleur hostile qui tourne au désir de
vouloir écarter le père, afin de prendre sa place auprès de la mère. Dès lors la
relation au père est ambivalente : le père occupe à la fois une position de modèle,
mais également celle de rival. Dans cette situation, nous pensons que le père doit
tenir un rôle dans la norme, afin de permettre à son fils d'acquérir confiance en lui, ce
qui lui donnera les armes nécessaires aux relations sociales futures.
Dans le complexe oedipien, les sirs du petit garçon, ne peuvent pas se réaliser à
cause des interdits oralisés par son père : «Tu ne peux pas coucher avec ta mère ».
Le garçon va alors se trouver dans une situation narcissique difficile : « Soit, je garde
ma mère, soit je garde mon nis », si les interdits du père ont correctement été
formulés et entendus par le garçon, sa réponse sera : « Je dois conserver monnis
et abandonner mon désir pour ma mère » (angoisse de castration).
Ainsi, chez le garçon, le complexe d'OEdipe est « détruit » par le complexe de
castration, c'est-à-dire, lorsque l'enfant admet l'existence d'une castration possible. Il
se détourne dès lors de la mère en tant qu'objet de désir pour s'identifier au père, ce
renforcement des liens avec le père va alors consolider sa masculinité. Ainsi, on
constate que le complexe d'OEdipe, par l'angoisse de castration permet au petit
garçon de se détourner de sa mère, en ce qui concerne le désir sexuel, c'est-à-dire
l'inceste. Il lui permet également de comprendre que le parricide est puni.
Le complexe d'OEdipe chez la fille.
Le complexe d'OEdipe chez la fille possède une « préhistoire » différente de celle du
garçon, et donc une structure différente. En effet, la petite fille a, comme le garçon, la
mère comme premier objet d'amour et, pour pouvoir orienter son désir vers le père, il
faut d'adord qu'elle parvienne à se détourner, se détacher de sa mère ; de ce fait, le
processus qui mène au complexe d'OEdipe est, selon nous, nécessairement plus
long et plus ardu.
Ce processus débute lorsque la fillette, constate des différences sur le plan
anatomique entre elle et le garçon. Elle remarque notamment son absence de pénis
et se considère alors comme «castrée » et contrairement au garçon qui résout son
OEdipe avec son entrée dans le complexe de castration, la fille entre dans le
complexe d'OEdipe par le complexe de castration.
C'est sous l'influence de l'envie du nis que la fille se détache de la mère, car elle
lui en veut de l'avoir mise au monde en la privant de pénis. Ce manque va se
concrétiser par le désir d'avoir un enfant du père : la fille prend alors le père comme
objet d'amour, dès lors, elle s'identifie à la mère et cherche à la remplacer auprès du
père, allant jusqu'à la haïr et à souhaiter sa mort. A ce sujet, Mélanie Klein écrit : « Le
désir minin d'intérioriser le pénis paternel et de recevoir un enfant de son père
précède invariablement le désir de posséder un pénis à elle. » Pour Mélanie Klein,
« L'invisibilité et l'incertitude concernant ses organes internes et donc cachés sont la
sources de la 'situation d'angoisse fondamentale de la fille'. Cette angoisse de la fille
est analogue à l'angoisse de castration du garçon ».
Freud considère que les motifs de la « résolution » du complexe d'OEdipe chez la
fille ne sont pas clairs : « Le motif de la destruction du complexe d'OEdipe chez la
fille nous échappe. La castration a déjà produit son effet qui a consisté à la
contraindre à la situation oedipienne. Le complexe d'OEdipe (…) peut être
abandonné lentement, être liquidé par refoulement, ses effets peuvent être
longuement différés dans la vie mentale normale de la femme ».
Ainsi, si l'OEdipe chez le garçon se termine de façon abrupte avec le complexe de
castration, chez la fille, on constate que la fin de l'OEdipe peut prendre des années
« c'est une longue agonie progressive, qui ne se fait pas dans un moment soudain
mais peut prendre toute une vie. On pourrait dire que la fin de l'OEdipe féminin est
aussi long que le devenir d'une femme ». Ainsi, à mon avis, les bouleversements
hormonaux que subissent sans cesse la fille, puis la femme (menstruations,
grossesses, pré-ménopause, ménopause) sont sans doute liés au fait qu'elles se
crééent tout le temps.
La fonction du père.
La « dépose » de l'interdit.
Dans la problématique oedipienne, le re tient le rôle d'agent de l'interdiction, c'est-
à-dire celui qui interdit le rêve de la possession exclusive de la mère. En outre, il me
semble que l'enfant est en attente de l'autorité du père, il attend de lui qu'il pose des
limites et ce afin de se sentir en sécurité. Cette sécurité pose un cadre protecteur qui
va permettre à l'enfant de se construire dans un rapport affectif correct.
De plus, on ne peut pas négliger le fait que l'autorité exercée par le père dépend des
relations qui existent entre les deux parents. Or, je pense qu'une relation parentale
harmonieuse est garante d'une bonne finalité du complexe d'OEdipe qui participera à
la construction de sa personnalité.
On constate également que c'est par l'interdit que le père offre à l'enfant la possibilité
de s'identifier aux imagos parentaux. Ainsi, dans le cadre du complexe d'OEdipe,
l'identification s'inscrit dans l'imitation du père pour le petit garçon et inversement
chez la fillette. En résumé, l'identification, me semble signifier avant tout, l'idée qu'il
n'y a pas de construction identitaire possible sans tentative pour l'enfant d'assimiler
un aspect, une propriété, un attribut du père ou de la mère.
Il apparaît que l'identification induit chez l'enfant l'idéalisation des parents et par
même la formation des instances idéales, à savoir : le Surmoi et l'Idéal du Moi.
L'Idéal du Moi correspond au modèle auquel l'enfant cherche à se conformer, il est
au même titre que le Surmoi « l'héritier du complexe d'OEdipe ».
Ainsi, à mon avis, la constitution du Surmoi et de l'Idéal du Moi dépendent, dans les
deux sexes, du « dépôt » dans la conscience de l'enfant des règles morales et c'est
le père qui aux yeux de l'enfant incarne les interdits, les lois, les obligations, les
ordres, la transmission (des normes morales, des savoirs familiaux, …).
Le Surmoi et l'Idéal du Moi.
Le Surmoi est une structure développée à partir du Moi, par intériorisation des
interdits et des exigences parentales que l'enfant rencontre au cours de son
développement et notamment au cours de la résolution du complexe d'OEdipe. Le
Surmoi est structuré par ce complexe, il permet à l'enfant de s'inscrire dans les
interdictions, les normes et les idéaux et de distinguer le « bien » du « mal ».
Notamment ce qui est socialement accepté de ce qui ne l'est pas. Aux règles
parentales, que j'ai préalablement évoquées, viennent s'ajouter : la morale,
l'éducation, la culture, voire la religion, c'est- à dire un système qui permet à l'individu
de se juger et de juger les autres. Le surmoi doit conduire l'individu à l'autonomie, il
incarne la conscience morale qui résulte des valeurs sociales et culturelles de la
famille, mais aussi du groupe social dans lequel l'enfant évolue.
Le Surmoi est une instance psychique qui signale à l'enfant si son agissement est
correct ou pas. Une fois que le Surmoi est instauré, le refoulement est totalement
opérant, c'est-à-dire que c'est le Surmoi qui va « décider » des éléments à refouler
ou pas.
Le Surmoi doit permettre à l'enfant de s'élever sur la base de cette conscience
morale, c'est l'Idéal du Moi : l'enfant intériorise le modèle à suivre, il a intégré et a
accepté les interdits, bien que, selon nous, cette prise de conscience ne se soit pas
déroulée sans douleur, puisqu'il s'est agi d'un renoncement. On peut imaginer l'Idéal
du Moi à la manière d'un personnage idéal auquel l'enfant aimerait ressembler, afin
de satisfaire pleinement son Surmoi. L'idéalisation, et notamment l'idéalisation des
parents est essentielle au maintien des relations parents/enfant, des sentiments de
sécurité et de protection, de l'amour parental. Les parents sont perçus sur un plan
idéal : « Mon papa est le plus fort », « Ma maman est la plus belle ».
Ainsi, plus l'écart entre le comportement de l'enfant (le Moi) et l'Idéal du moi est
important, plus le mal-être de l'individu sera important et inversement. De ce fait, à
chaque instant, l'enfant doit « lutter » afin d'être le plus possible en accord avec les
exigences de son Idéal du Moi. Ainsi, il semblerait que le Surmoi correspond au
domaine de l'interdiction et du jugement, tandis que l'Idéal du Moi correspond
davantage au domaine des aspirations, des valeurs et des objectifs idéalisés.
Ces deux instances sont intimement liées à la finalité du complexe d'OEdipe, elles
sont contemporaines du déclin de l'OEdipe. En outre, l'instauration de ces instances
idéales amène l'enfant à délaisser le Moi idéal, qui correspond au narcissisme
primaire que l'enfant doit laisser derrière lui au moment de l'OEdipe au profit du
narcissisme secondaire l à l'Idéal du Moi. L'Idéal du Moi se construit grâce aux
interdits et aux exigences extérieures (notamment des parents) au moment de
l'OEdipe.
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