en post infarctus du myocarde une dysfonction ventriculaire gauche ou des signes d'insuffisance
cardiaque, l’effet bénéfique des ARA2 est également démontré, l’étude VALIANT retrouvant un effet
similaire d’une forte posologie de valsartan (dose cible 320 mg/j) et de l’IEC de référence, le captopril
donné à la dose cible de 150 mg/j.
Pour autant, les IEC restent la première étape du traitement de l’insuffisance cardiaque qu’elle soit
symptomatique ou non, puisque les ARA 2 n’ont pu démontré un effet supérieur aux IEC que se soit chez
les patients symptomatiques au cours de l’étude ELITE II ou en post infarctus du myocarde dans l’essai
OPTIMAAL, conduits il est vrai avec une posologie qui n’était peut être pas suffisante de losartan (50
mg/j) versus une forte dose de captopril (150 mg/j). Les IEC doivent être administrés à la dose maximale
tolérée, proche de celles utilisées dans les grands essais thérapeutiques, l'étude ATLAS ayant confirmé la
plus grande efficacité des posologies élevées
Les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine 2 en association aux IEC ont démontré leur efficacité
sur les symptômes au cours de deux études chez des patients en stade II - III d'insuffisance cardiaque.
L'essai Val-HeFT , comparant le valsartan à la dose cible de 320 mg/j au placebo chez des patients sous
IEC, a retrouvé une diminution significative de 13.2 % de la morbi-mortalité, réduisant de 27% le risque
d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque sans cependant d'amélioration de la survie. Par contre, dans
l'essai CHARM-Added , le candésartan à la dose cible de 32 mg a diminué significativement par rapport
au placebo non seulement le risque d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque (-17 %) mais également
de décès cardiovaculaires (- 16 %), réduisant ainsi le risque combiné de décès cardiovasculaires et
d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque de 15 % qui constituait le critère principal de cette étude.
A la différence de l'étude Val-HeFT, qui avait laissé planer un doute sur la tolérance de l'association IEC,
bêtabloquants, valsartan, qui dans une analyse en sous-groupes était associée à une surmortalité, non
retrouvée cependant avec ce même antagoniste des récepteurs de l'angiotensine 2 chez des patients
présentant une dysfonction ventriculaire gauche systolique en post infarctus du myocarde et/ou ayant
présenté en phase aiguë une insuffisance cardiaque au cours de l'étude VALIANT, l'étude CHARM-
Added a démontré l'action additive favorable de la tri-thérapie neuro-hormonale IEC, bêtabloquant,
candésartan.
En post infarctus du myocarde compliqué de dysfonction ventriculaire gauche ou d'insuffisance
cardiaque, l’adjonction d’une posologie moyenne de valsartan (dose cible de 160 mg) aux IEC, dans
l’essai VALIANT , n’a par contre pas démontré de bénéfice supplémentaire par rapport à une
monothérapie par une forte posologie de captopril ou de valsartan, alors qu’elle augmentait la survenue
d’effets secondaires. Ce manque de parallélisme entre les données concernant l’insuffisance cardiaque et
la dysfonction ventriculaire gauche systolique du post infarctus peut s’expliquer, d’une part, par la
différence de stimulation du système rénine angiotensine dans ces deux conditions, ce système étant
nettement plus activé au cours de l’insuffisance cardiaque symptomatique, et, d’autre part, par la
différence de la posologie des médicaments utilisés, la posologie d’IEC étant celle du monde réel dans les
essais CHARM et Val-HeFT (80 mg de captopril, 17 mg d’énalapril) alors qu’elle était élevée, car pré-
déterminée, dans l’étude VALIANT (150 mg de captopril) et la posologie d’ARA2 étant deux fois plus