
permis à la Thaïlande de profiter d’un environnement favorable de l’économie mondiale dès la
seconde moitié des années quatre-vingt. A cela, ajoute une hausse de la demande mondiale des
produits exportés, un déclin des taux d’intérêt et une diminution des prix du pétrole. Ainsi, vers la fin
des années quatre-vingt, la croissance du PIB réel est dépassée en moyenne de 9 pour cent
dont
l’impact de l’expansion économique sur le niveau de vie de la population était considérable. La
création de l’ensemble des infrastructures était nécessaire au futur développement économique et
social. Sussangkarn (1994) synthétise des facteurs fondamentaux permettant à la Thaïlande de réaliser
une telle croissance de manière suivante. En partie en raison des ajustements de taux de change, en
partie en raison du déclin des prix du pétrole en 1986, et en partie en raison de la transition des pays
d’Asie nouvellement industrialisés à des produits intensifs en main d’œuvre qualifiée et en
technologie, la croissance de l'économie thaïlandaise a accéléré de manière significative à partir
de1986. Elle a été principalement conduite par une forte hausse des exportations manufacturées
[Sussangkarn (1994) p. 589]. La Thaïlande est devenue l’un des pays exportateurs de produits
hautement technologiques dès la fin des années quatre-vingt, tel que les appareils électroménagers, les
pièces automobiles et d’autres produits divers issus des industries manufacturières.
C. De l’économie traditionnelle au processus d’industrialisation
Au début des années quatre-vingt, l’adoption des stratégies du développement basées sur
l’exportation et l’investissement de masse contribue à modifier la structure globale du marché du
travail et la composition de la répartition des revenus. Progressivement, la production industrielle
dépasse celle du secteur agricole tandis que les travailleurs agricoles ne diminuent pas au même
rythme. La part de la production agricole dans le PIB a diminué de 23,2 pour cent en 1980 à 11,3 pour
cent en 1997 tandis que celle de la production manufacturière a augmenté de 21,2 à 28,2 pour cent
[Nipon et Somkiat (2001) p. 1].
Ces épisodes de croissance ont marqué une nouvelle ère du « miracle asiatique » permise par
deux facteurs, à savoir une accumulation accrue du capital et du travail qui contribue à la croissance de
la productivité totale des facteurs (PTF), notamment dans le secteur manufacturier. En effet, l’étude de
Tinakorn et sussangkarn (1998) montre qu’entre 1978 et 1990, le taux de croissance en moyenne
annuelle, étant d’environ 7,6 pour cent, pourrait s’expliquer par les facteurs suivants: (i) à environ 26
pour cent par la réallocation de l’emploi; (ii) à environ 20 pour cent par la qualité de la main d’œuvre;
(iii) à environ 37 pour cent par le capital physique ; et (vi) à environ 1.2 pour cent par l'utilisation de la
terre. En fait, 84,2 pour cent de la croissance s’expliquent par toute la quantité du facteur de
production et les 15.8 pour cent restants sont attribués à toute productivité de facteur. En définitive, la
Le taux de croissance enregistrée a atteint l’ordre de 13,29 % en 1988, 12,19 % en 1989 et 11,17 % en 1990
[Charoenseang, Manakit (2002) p. 600].