Cameroun
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4Perspectives économiques en Afrique © BAfD, OCDE, PNUD 2016
des barrages en cours de construction (Lom Pangar, Memve’ele et Mekin) devrait propulser la
production halieutique.
Dans le secteur secondaire, le dynamisme observé depuis 2012 s’est poursuivi en 2015, avec
une progression estimée à 8.4 % qu’expliquent la hausse de la production pétrolière (+ 28.3 %) et
la relance du BTP (+ 7.3 %). Sur la période 2016-18, l’offre d’énergie devrait s’améliorer grâce à la
mise en exploitation progressive du barrage hydro-électrique de Lom Pangar et à la montée en
puissance de la centrale thermique à gaz de Kribi. La vigueur du BTP s’explique par la poursuite des
grands projets, mais aussi par la mise en œuvre du Planut et des chantiers relatifs à l’organisation
des Coupes d’Afrique des nations (CAN), féminine en 2016 et masculine en 2019. La CAN devrait
dynamiser les services marchands et financiers. Mais le repli prévu de la production pétrolière
(2.2 %) devrait ramener à 4.7 % en la croissance du secteur secondaire en 2016. Ce dernier n’en
contribuera pas moins au PIB à hauteur de 6.1 % (prévision), grâce au déploiement des services
de télécommunications (passage aux standards 3G et 4G de la téléphonie mobile, réseau de fibre
optique) et à la vigueur du commerce, des services financiers et des activités immobilières.
Le secteur tertiaire a maintenu son dynamisme avec une hausse estimée à 5 % en 2015, en
phase avec la bonne tenue des secteurs primaire et secondaire. Mais l’insécurité dans les régions
septentrionales et orientales a freiné le tourisme et le secteur des transports.
La demande a connu une évolution contrastée. La contribution de la demande intérieure à
la croissance du PIB en 2015 a été de 4 %, dont 3.1 % provenant de la consommation finale. La
contribution de la demande extérieure, effet combiné des exportations et des importations, a été,
quant à elle marginale (0.7 %). La hausse des importations, notamment de biens d’équipements
destinés aux grands chantiers d’infrastructures, a en effet pesé négativement sur la demande
extérieure. Cette tendance induit un déficit structurel de la balance des paiements, qui devrait
être contenu à moyen terme sous l’effet des incitations à la diversification de l’économie et de la
baisse attendue des importations de biens d’équipement avec l’achèvement de plusieurs grands
chantiers d’infrastructures.
La consommation finale bénéficie de l’amélioration des revenus des ménages, en lien avec
la création d’emplois dans la fonction publique, dans les entreprises privées et publiques, et
dans les grands chantiers. En 2016 et 2017, la consommation finale devrait progresser de 4.9 %
en moyenne sur les deux exercices. Quant à l’investissement, sa contribution à la croissance
est estimée à 1.7 % en 2015, tiré par sa composante privée (1.5 %) avec la création de nouvelles
cimenteries et le renouvellement des outils de production de plusieurs entreprises. La croissance
de l’investissement devrait être encore plus vigoureuse en 2016 et 2017, de 10.4 % en moyenne,
avec l’accélération des travaux du plan d’urgence triennal et des chantiers liés aux CAN.
L’inflation a atteint 2.7 % en 2015 contre 1.9 % en 2014. Cette hausse est notamment imputable
à la réduction de 40 % des subventions sur les produits pétroliers opérée en juillet 2014. Le litre
d’essence était alors passé de 569 francs CFA (XAF) à 650 XAF, et le litre de gazole de 520 XAF
à 600 XAF. En 2016, l’inflation devrait être contenue en deçà de 3 %, le seuil de convergence de
la CEMAC, en raison des effets escomptés de la réduction des droits d’accises et de la baisse,
introduite le 1er janvier 2016, de 3.07 % sur le litre d’essence et de 4.16 % sur le litre de gazole.
La croissance est prévue à 5.3 % en 2016 et à 5.1 % en 2017, en légère décélération par rapport
aux années précédentes. Ce tassement étant imputable au recul du secteur pétrolier, le PIB non
pétrolier devrait croître de 5.7 %. Le secteur tertiaire devrait poursuivre son développement.
L’objectif d’une croissance de 6 % inscrit dans le Document de stratégie pour la croissance et
l’emploi (DSCE 2010-20) ne serait donc pas atteint, mais il reste accessible à condition d’engager
des politiques publiques plus volontaristes.