Chapitre 2.8.3. — Peste porcine classique (hog cholera)
1198 Manuel terrestre de l’OIE 2008
• Protocole
Introduire des coupes témoins positif et négatif dans chaque série de prélèvements d’organe à examiner.
i) Découper un fragment d’amygdale, de rate, de rein et d’iléon d’environ 1 × 1 × 0,5 cm, et le placer soit
avec un composé de cryo-montage, soit avec de l’eau distillée, sur le support de tissu du cryostat.
ii) Congeler le fragment d’organe sur le support du cryostat.
iii) Effectuer des coupes ne dépassant pas 4 à 8 µm d’épaisseur et les étaler sur des lamelles
couvre-objet (10 × 32 mm) dégraissées et dont un coin est coupé. Toutes les coupes sont montées
avec le coin coupé de la lamelle dans la même direction (par exemple angle supérieur droit).
iv) Après séchage, fixer les coupes ainsi montées, pendant 10 min à la température ambiante, dans de
l’acétone (qualité analytique), ou à l’air pendant 20 min à 37 °C.
v) Immerger rapidement les coupes dans une solution physiologique tamponnée au phosphate (PBS),
éliminer le fluide en excès à l’aide d’un papier filtre, et les placer (angle supérieur coupé à droite) sur
un support dans une chambre humide dont le fond renferme une petite quantité d’eau.
vi) Répartir l’immunoglobuline anti-PPC à la dilution recommandée, sur la totalité de la surface de la
coupe et incuber pendant 30 min à 37 °C dans la chambre humide close. Si le conjugué FITC
secondaire est nécessaire, laver la coupe 5 fois, pendant 2 min chacune, dans du PBS à la
température ambiante, puis ajouter le conjugué FITC à la dilution requise et incuber comme
précédemment.
vii) Laver les coupes 5 fois, pendant 2 min chacune, dans du PBS, à la température ambiante.
viii) Éliminer le PBS restant par contact de la lamelle avec un papier filtre fin, et monter la lamelle (avec la
coupe entre la lamelle et la lame) avec un tampon de montage, sur une lame pour examen
microscopique.
ix) Éliminer l’excès de fluide de montage avec du papier filtre et examiner les coupes pour rechercher les
foyers fluorescents, en utilisant un microscope à lumière ultra-violette. Une coupe PPC-positive montre
des cellules émettant une fluorescence verte brillante. Dans les amygdales, la fluorescence de la
bordure épithéliale des cryptes est particulièrement marquée. Dans le rein, la fluorescence est plus
intense dans les tubules proximaux et distales du cortex rénal et les tubes collecteurs de la médulla.
Dans l’iléon, la fluorescence est plus accusée dans les cellules épithéliales des glandes de Lieberkün,
tandis que dans la rate, la réactivité est plus diffuse avec des concentrations de cellules lymphoïdes
dans les gaines lymphoïdes péri-artérielles (PALS).
L’IF utilise une immunoglobuline anti-PPC préparée à partir d’un anticorps polyclonal du virus PPC
incapable de distinguer les antigènes des différents pestivirus. Les conjugués utilisés pour l’IF sur les
coupes au cryostat ou les cultures de cellules inoculées, doivent être élaborés à l’aide de gamma-globulines
obtenues chez des porcs exempts d’agents pathogènes spécifiques (EAPS). La dilution de conjugué utilisée
(au moins 1/30) doit ménager un maximum de brillance sur un minimum de coloration de fond. La réaction
ne doit être réalisée que sur des échantillons prélevés sur des animaux morts depuis peu, car l’autolyse et la
contamination bactérienne entraînent souvent une coloration parasite.
Les souches vaccinales de virus vivant modifié (VVM) se multiplient surtout dans les nœuds lymphatiques
régionaux et dans l’épithélium des cryptes amygdaliennes. Les porcs vaccinés avec des souches VVM
peuvent produire une IF positive durant les 2 semaines suivant la vaccination (22, 28). L’inoculation du lapin
est utilisée pour différencier les souches de PPC lapinisées des souches sauvages. À l’opposé des souches
sauvages, les souches lapinisées, inoculées par voie intraveineuse, entraînent une réaction fébrile et
induisent une réponse immunitaire chez le lapin. Maintenant que le séquençage de l’acide nucléique est
devenu une technique fiable, l’inoculation aux animaux n’est plus nécessaire pour faire la distinction entre
les souches sauvages et les souches vaccinales du virus de la PPC.
Les porcs infectés par les pestivirus des ruminants peuvent donner, en IF, des réactions faussement
positives. Les infections congénitales dues aux pestivirus des ruminants peuvent entraîner des signes
cliniques et des lésions identiques à ceux et à celles de la PPC chronique (31, 33, 35). Les infections par le
virus PPC ou les pestivirus des ruminants peuvent être différenciés en soumettant les sérums de la truie et
de la portée, ou des autres sujets en contact avec un porcelet IF positif, à une épreuve de séroneutralisation
vis-à-vis de chacun des virus. Si le virus a été isolé, ou si l’acide nucléique a été détecté à l’aide de la
RT-PCR, un séquençage ultérieur représente un outil précis et rapide pour faire la distinction entre les
pestivirus des ruminants et le virus de la PPC. Une autre méthode de différentiation de ces virus consiste en
l’inoculation de porcelets séronégatifs avec une suspension du matériel suspect, suivie, 4 semaines plus
tard au moins, d’épreuves de séroneutralisation pratiquées sur leur sérums pour la recherche des anticorps
respectifs. Cependant, les épreuves de séroneutralisation peuvent prendre plusieurs jours et les méthodes
d’inoculation à l’animal réclament plusieurs semaines.