1 23 mars 1924 Circulaire pour le perfectionnement des observations météorologiques dans les écoles normales d'instituteurs [Léon Bérard] Source : BAMIP n° 2535, p. 392-393 Par circulaire du 23 avril 1879 des instructions ont été données aux directeurs des écoles normales d'instituteurs pour l'organisation et le perfectionnement du service des observations météorologiques. M. le directeur de l'Office national météorologique, en appelant mon attention sur l'intérêt que présentent ces observations pour l'étude climatologique de la France, me signale que les instructions de 1879 paraissent avoir été perdues de vue dans un certain nombre d'écoles. Quelques-unes, notamment, situées à proximité d'observatoire ou de postes météorologiques ont pu croire que leurs observations étaient inutiles ou faisaient double emploi. Il importe de réagir contre cette conception. Si, en effet, les instituteurs n'apprennent pas, pendant leur passage à l'école normale, les éléments de la météorologie et le maniement des instruments, les commissions météorologiques départementales ne pourront plus recruter dans le corps des instituteurs les observateurs qualifiés qu'elles sont assurées d'y trouver actuellement en grand nombre. Ainsi, même dans les villes où les observations météorologiques de l'école normale ne sont pas indispensables pour la connaissance du climat local, il y a lieu néanmoins de les maintenir ou de les établir afin d'initier les futurs instituteurs au rôle d'observateurs que beaucoup d'entre eux auront à tenir au cours de leur carrière. D'après les renseignements que me donne M. le directeur de l'Office national météorologique, la situation actuelle est la suivante : 75 écoles normales d'instituteurs ont adressé à l'Office leurs observations des premiers mois de l'année courante. Sur ce nombre, 19 peuvent être classées comme bonnes, 20 comme mauvaises, et le reste comme médiocres. 8 écoles ne font pas d'observations, ce sont celles d'Aix, Arras, Beauvais, Dijon, Laon, Lyon, Paris et Valence. Quels que soient les prétextes invoqués, je considère que ces lacunes sont regrettables. Au moment où la science météorologique voit s'étendre le champ de ses applications, surtout en ce qui concerne l'agriculture, la navigation maritime et aérienne, il est nécessaire que les établissements de l'Instruction publique collaborent à son développement, et je tiens tout particulièrement à ce que le service des observations météorologiques soit organisé ou réorganisé d'une manière satisfaisante dans toutes les écoles normales d'instituteurs. En vue d'adapter les instructions de 1879 aux circonstances actuelles, il y 2 aura lieu de tenir compte des indications ci-après : Trois observations par jour sont nécessaires et suffisantes. Elles doivent être faites à 7 heures, 13 heures et 18 heures (8 heures, 14 heures et 19 heures pendant la durée d'application de l'heure d'été). Pour la répartition du travail entre les élèves-maîtres, on devra s'efforcer de faire exécuter autant que possible les observations par ceux qui manifestent le plus de goût et de capacité pour la météorologie, sans toutefois négliger l'instruction météorologique de leurs camarades. Il est indispensable que les observations soient poursuivies sans interruptions ni lacunes. Certaines écoles éprouvent des difficultés à assurer le service pendant les congés scolaires. En utilisant le personnel de service, ou, au besoin, avec le concours de la commission météorologique départementale, ces difficultés doivent pouvoir être levées. Pour permettre aux directeurs d'écoles normales d'indemniser les personnes chargées de faire l'intérim des observations, l'Office national météorologique continuera à mettre à leur disposition une somme qui, dans l'état actuel de ses crédits, est au minimum de 50 francs par an et par école, et varie quelque peu suivant la qualité de l'observateur. La circulaire du 23 avril 1879 mettait implicitement à la charge des écoles normales l'achat, l'entretien et le remplacement des instruments. Les dépenses qui en résultent risquant actuellement de grever trop lourdement leurs crédits de laboratoire, l'Office national météorologique consent pour l'avenir à fournir et à remplacer les thermomètres, baromètres, pluviomètres et généralement tous les instruments proprement dits. Les écoles normales n'auront à supporter que les frais d'entretien et de petites réparations. La construction et la réparation des installations ayant un caractère immobilier (abris météorologique, poteaux et guérites de pluviomètres, etc..) leur incombera également. L'Office national météorologique continuera à fournir les carnets d'observation et tous les imprimés nécessaires. Le tableau détaillé des observations de chaque mois, soigneusement rempli et vérifié, devra parvenir à l'Office national météorologique dans les dix premiers jours du mois suivant. Un certain nombre d'écoles normales collaborent déjà au service d'informations rapides créé en 1922 par l'Office national météorologique qui se fait adresser tous les lundis, par carte-lettre, un résumé succinct des observations de la semaine écoulée. Si le besoin s'en fait sentir ultérieurement ces envois hebdomadaires pourront être demandés à d'autres écoles normales. Je vous prie de vouloir bien porter les présentes instructions à la connaissance de MM. les directeurs d'écoles normales d'instituteurs de votre ressort.