Introduction
La physique des particules est un domaine en plein essor, suite logique de la méca-
nique quantique dans la recherche de la composition de la matière et de ses interactions.
Beaucoup de progrès ont été faits dans ce domaine depuis ses débuts, mais le Modèle
Standard de la physique des particules développé au cours des 50 dernières années, bien
que faisant des prédictions très proches des résultats expérimentaux, comporte encore un
certain nombre d’effets inexpliqués (problème hiérarchie des masses, matière noire, baryo-
génèse...). La recherche s’est donc progressivement tournée vers la physique étendant ce
modèle standard par des particules/interactions supplémentaires, afin d’éclairer certains
de ces problèmes. Parmi les théories développées, on peut ainsi citer la supersymétrie,
la théorie des cordes ou la technicouleur. Une autre approche plus générale et a priori
indépendante du modèle sous-jacent passe par les théories effectives, qui sont une ap-
proximation à basse échelle d’énergie de certains phénomènes se produisant à une échelle
inaccessible expérimentalement. La phénoménologie, en particulier, s’intéresse à l’inter-
face entre physiques théorique et expérimentale, c’est-à-dire aux aspects mesurables des
nouvelles théories développées. Le CERN, l’Organisation Européenne pour la Recherche
Nucléaire, laboratoire européen mais travaillant en collaboration avec des laboratoires du
monde entier, est l’un des lieux d’effervescence de ces nouveaux domaines.
Ce stage s’est déroulé à un moment important de la physique des particules, à savoir
peu après le démarrage du LHC (Large Hadron Collider), grand collisioneur de protons
du CERN, venant succéder au LEP et au Tevatron. Ayant été développé pour fonctionner
aux énergies les plus hautes atteintes dans ce domaine, il promet de fournir des réponses à
beaucoup de questions. Dans ce cadre, le projet développé consistait en l’étude des effets
engendrés par l’ajout au lagrangien du modèle standard d’un nouvel opérateur, modifiant
le moment chromomagnétique du quark top. L’étude portait plus particulièrement sur
des collisions telles que celles produites au LHC, avec une énergie dans le centre de masse
de √s= 7 ou 14 T eV , et plus précisément lorsque l’état final généré est une paire t¯
t
accompagnée ou non d’un gluon, mais nous avons également été amenés à nous intéresser
aux collisions leptoniques, et à prospecter ses effets dans les futurs collisionneurs e+e−.
Nous commencerons par voir le contexte théorique dans lequel se place cette étude, avant
de nous intéresser à la démarche suivie lors du déroulement du projet, ainsi que ses diverses
étapes.
1 Théorie - Contexte
A l’heure actuelle, le Modèle Standard de la physique des particules est une construc-
tion cohérente se basant sur un nombre restreint de constituants de la matière : 12
quarks/anti-quarks. Ce modèle est construit dans un considération Lagrangienne de la
physique, se basant donc sur un opérateur, le lagrangien L, donnant les équations d’évo-
lution de ces particules, et étant invariant sous les transformations du groupe SU(3) ×
SU(2)L×U(1)Y. Les bosons des interactions connues viennent du fait qu’on jauge ce
groupe : SU(3) ayant 8 générateurs donne les 8 gluons, SU(2) en ayant 3 donne les 3
composantes W1,2,3, et U(1) génère le boson associé à l’hypercharge B, la gravitation
n’étant pas modélisée car négligeable à cette échelle. Afin d’obtenir les bosons observés,
les composantes du Wet du Bsont mélangées, W1et W2donnant les bosons W±, et
W3et Bdonnant le Zet le photon γ. D’autre part, le modèle standard est construit sur
4