Août 2013 L`Académie internationale du droit et de santé mentale a

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SOMMAIRE DE LA PARTICIPATION DE L’INSTITUT PHILIPPE-PINEL DE MONTRÉAL AU 33E CONGRÈS DE
L’ACADÉMIE INTERNATIONALE DE DROIT ET DE SANTÉ MENTALE (AIDSM)
L’Académie internationale du droit et de santé mentale a été créée grâce à la vision du Dr Lionel
Béliveau, l’un des pères fondateurs de l’Institut. Il a su, par son talent, réunir les acteurs
essentiels à la création de l’Académie. Cette dernière est fondée sur la conviction que les
questions découlant de l’interaction entre le droit et la santé mentale trouvent leurs meilleures
solutions dans des démarches pluridisciplinaires, qui s’inspireraient du droit, des professions de
la santé, des sciences sociales et des sciences humaines. L’Académie organise un congrès
international aux deux ans.
Cette année, plusieurs propositions ont été étudiées par un comité composé des directeurs de
la recherche et de l’enseignement, ainsi que de la directrice générale de l’Institut, invitée
d’office de l’Académie, au congrès. Voici un bref résumé des présentations retenues.
•
L’expérience de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, quarante ans d’évolution : Y
avait-il place pour une pratique basée sur les données probantes?
Depuis sa création en 1970, l’Institut Philippe-Pinel de Montréal a mis l’emphase sur le
développement et l’implantation de pratiques de pointe dans l’évaluation et le
traitement de patients violents souvent aux prises avec des problèmes de maladies
concurrentes.
Les auteurs de cette présentation (Tiziana Costi (M.Ps.), Marion Lepage (M.Ps.), Dre
Renée Roy et Me Louis Letellier de Saint-Just) ont jeté un regard critique sur les quarante
dernières années de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, prenant en considération les
aspects cliniques, légaux, organisationnels et sociopolitiques des différentes époques. Dr
Jocelyn Aubut et Dre Renée Fugère ont partagé leur vision concernant le futur de
l’Institut et l’état des travaux.
•
Le concept des facteurs protecteurs appliqué aux délinquants dangereux
Mme Tiziana Costi (M.Ps.), psychologue à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal
L’utilisation d’outils de jugement structuré pendant plusieurs années s’est concentrée
sur les facteurs de risque – la nouvelle génération d’outils qui visent à mitiger les
facteurs de risques sont les facteurs protecteurs. Leur infiltration aux facteurs de risques
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donne une compréhension élargie de l’évaluation du risque. Un des outils qui évalue les
facteurs protecteurs est le SAPROF qui fut brièvement décrit. Les résultats d’une étude
pilote furent présentés ouvrant la voie à définir des sous-types de délinquants
dangereux. Les implications pour l’évaluation, le traitement et les autres
recommandations légales ont été discutés.
•
Problèmes de santé mentale en milieu carcéral (1988-2010).
Gilles Côté (Ph.D.), Directeur du centre de recherche de l’Institut Philippe-Pinel de
Montréal
Ce travail d’un groupe de chercheurs avait pour but de déterminer la prévalence des
troubles mentaux, des troubles de personnalité et de la déficience intellectuelle chez les
détenus fédéraux. Un ensemble de facteurs a été répertorié partant de la génétique
jusqu’aux traits de personnalité, dont l’impulsivité, en passant par la biochimie et la
psychopathologie clinique. Outre la prévalence, des liens ont été établis avec les indices
d’un trouble déficitaire de l’attention et d’hyperactivité (TDAH), les tentatives de suicide
et le comportement violent associé à divers bio-marqueurs.
•
Le TDAH, le trouble de personnalité antisociale (TPA) et l’adaptation sociale chez des
détenus adultes.
Jean Toupin (Ph.D.), chercheur titulaire au centre de recherche de l’Institut Philippe-Pinel
de Montréal
L’association entre le toubledéficitaire de l’attention et d’hyperactivité( TDAH) et les TPA
sont connus comme étant susceptibles de se manifester, entre autres, par des conduites
antisociales – les études empiriques sur le sujet ont des lacunes que l’étude du groupe
de Jean Toupin voulait contrer. L’échantillon étudié de 565 hommes représentatifs du
milieu carcéral suggère que les détenus ayant un TPA présentent un score T plus élevé
que ceux sans TPA sur trois des quatre échelles de CAARS (inattention, problèmes de
mémoire, hyperactivité, agitation, impulsivité, labilité émotive). De plus, les détenus
manifestant un TPA présentent des indices de moins bonne adaptation sociale
(scolarité, nombre d’emplois et d’unions conjugales à vie).
•
La fréquence et lieux d’apparition des comportements suicidaires chez les
délinquants.
Marc Daigle (Ph.D.), chercheur titulaire au centre de recherche de l’Institut Philippe-Pinel
de Montréal
Cette enquête épidémiologique auprès des 565 détenus fédéraux avait pour objectif de
mieux cerner ce qui relève de l’institution carcérale ou de la vie délinquante. Les
résultats témoignent d’un taux plus élevé de comportements suicidaires chez les
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détenus que la population générale masculine canadienne et québécoise. 63% de ces
incidents suicidaires ou auto-agressifs rapportés se sont produits hors des murs des
institutions. La conclusion est que le poids de la vie délinquante influence probablement
à lui seul le passage à l’acte suicidaire même si la vie en prison est aussi un nouveau
fardeau.
•
L’homicide conjugal féminin : motivation et enjeux psychologiques sous-jacents.
Clémentine Trébuchon (MASTER 2), psychologue à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal
Cette présentation fait suite à une étude préliminaire dont l’objectif était de mieux
comprendre les enjeux psychologiques des femmes ayant commis un homicide conjugal.
Dans les variables consultées, on retrouve la motivation, le fonctionnement
psychologique et psychopathologique. Quatre vignettes cliniques ont été présentées.
Une meilleure compréhension pourrait conduire à une prévention.
•
Place de la psychothérapie dans le traitement des patients parricides.
Vicky Lafleur (M.A.), psychologue à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal
Cette présentation traite de la place du psychologue au sein de l’équipe
multidisciplinaire et les diverses étapes et objectifs de la psychothérapie avec ces
patients ont été exposés. Le travail de deuil et quelques enjeux relationnels seront
abordés.
•
Violence intrafamiliale pathologique : expertise et traitement
Dre Kim Bédard-Charrette et al.
Cet exposé a présenté les différents types d’homicides intrafamiliaux et les enjeux
psychologiques, criminologiques et sociaux de l’homicide conjugal masculin et du
familicide ont été développés. Les questions soulevées en matière de responsabilité ont
été présentées ainsi que le processus thérapeutique chez ceux reconnus non
responsables pour cause de troubles mentaux.
•
Ordonnance de traitement au Québec
Dr Alexandre Dumais, psychiatre de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal
Depuis la désinstitutionnalisation, on constate une détérioration de la santé des patients
en lien avec la non-adhésion au traitement, soit une rupture de soins ou la toxicomanie.
Ceci a comme résultante des réadmissions en hôpitaux psychiatriques ou des
incarcérations s’il y a judiciarisation des délits violents. Une solution à ce problème est
l’ordonnance de traitement en communauté (OT). L’objectif de l’étude était de
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documenter l’OT au Québec. Les données recueillies ont été commentées en lien avec
de possibles recommandations appliquées au contexte québécois.
•
Les hormones thyroïdiennes et le comportement violent.
Dr Alexandre Dumais, psychiatre de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal
De par le peu d’études empiriques chez l’humain, l’objectif de cette présentation est de
présenter les liens entre les hormones stéroïdiennes et les comportements violents. Les
données proviennent d’une étude sur l’épidémiologie des troubles mentaux, des
troubles de personnalités et de la déficience intellectuelle. La discussion portera sur les
liens observés entre les variables neurobiologiques et le comportement violent, en
égard notamment à l’apport au diagnostic et au traitement.
•
Présentation du film : PINEL et discussion avec un groupe d’experts
Le film PINEL qui illustre le vécu et la souffrance de trois patients traités à l’Institut
Philippe-Pinel suite à la commission de crimes violents, a été visionné par une
cinquantaine de personnes. La parole dans ce film est laissée aux patients et au
personnel. Ce film humain, qui lève le voile sur la réalité multidimensionnelle des
auteurs d’actes violents, a soulevé des commentaires et des questions des participants
qui furent répondus par Dre Renée Fugère, Dr Jocelyn Aubut, Me Louis Letellier de SaintJust. Dr Machiel Polak, professeur invité de Rotterdam, a également commenté le film.
Rayonnement international
L’institut Philippe-Pinel de Montréal est fier de partager ses connaissances et son savoir-faire
acquis pendant plus de 40 ans de service. Le congrès de l’Académie internationale de droit et de
santé mentale est une plate-forme idéale pour permettre le rayonnement de notre
établissement au niveau de la recherche en psychiatrie légale.
Renée Fugère, M.D., FRCP fondateur, FAPC
Directrice générale
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