vide. Ce sont des micropointes inté-
grées avec leurs électrodes d’extrac-
tion. Elles nécessitent la microfabri-
cation d’une structure métallique en
trois dimensions : une micropointe
est située au centre d’une ouverture
micrométrique qui forme l’électrode
d’extraction. Leur coût de fabrica-
tion constitue actuellement un obs-
tacle important pour leur développe-
ment à grande échelle, par exemple
pour une production en grande série
d’écrans plats de taille importante.
En outre, leur émission électronique
est extrêmement sensible à la géo-
métrie des pointes ainsi qu’à une
adsorption locale, avec pour consé-
quence une durée de vie et une uni-
formité d’émission encore difficiles
à maîtriser.
Comme alternative aux micro-
pointes de Spindt, de nouvelles
cathodes froides utilisent les pro-
priétés émissives de nanotubes de
carbone. L’obtention d’une émission
électronique uniforme à partir de ces
nanotubes reste encore probléma-
tique, bien que des progrès impor-
tants aient été réalisés récemment.
Pour pallier ces difficultés, trois
différents types de cathodes froides
planaires, reposant sur un nouveau
paradigme, ont été proposés par le
Naval Research Labs (NRL, États-
Unis, 1996), par l’université de Cali-
fornie Santa Barbara (UCSB, États-
Unis, 1998) et par l’université de
Lyon 1-CNRS (UCBL, 2000). Dans
ces trois nouvelles approches, on uti-
lise les propriétés électroniques du
solide sous-jacent pour abaisser la
barrière de potentiel de surface. Ce
contrôle est réalisé soit par le dépôt
d’une multi-couche à affinité élec-
tronique progressive (NRL), soit par
une couche mince piézoélectrique
(UCSB), soit encore par la création
d’une charge d’espace importante
dans un film superficiel ultra-mince
(UCBL). On minimise de ce fait
l’influence de l’état de la surface sur
l’émission électronique, ce qui per-
met d’obtenir un courant stable dans
un vide médiocre. Ces propositions
tranchent avec toutes les approches
26
non seulement sur l’amplitude de
l’onde associée au signal mais aussi
sur sa phase.
Cela permet d’espérer une visua-
lisation à trois dimensions d’objets
nanométriques, tels que des molé-
cules organiques ou biologiques.
Un autre intérêt du microscope à
projection de Fresnel réside dans sa
capacité à visualiser, en même
temps, des objets d’amplitude et les
objets de phase que sont les champs
électriques et magnétiques
Grâce aux figures d’interférence,
il permet de localiser, avec une réso-
lution spatiale de l’ordre du nm, la
présence de champs locaux, élec-
triques et/ou magnétiques sur un
objet. Dans l’exemple de la figure
4(b), l’observation d’une fibre de
polymère PMMA indique la pré-
sence d’un champ électrique localisé
au niveau d’une connexion (située
au milieu de la photo), par la pré-
sence de figures locales de diffrac-
tion. Dans un autre exemple d’obser-
vation avec un nanocristal ferro-
magnétique (figure 4c), l’image
d’interférence de Fresnel indique
aussi clairement la présence de
champs magnétiques localisés aux
deux coins. De tels hologrammes
ouvrent la possibilité d’une analyse
nanométrique et en trois dimensions
de ces champs locaux.
LES CATHODES PLANAIRES :
UN GRAND PAS VERS DES APPLICATIONS
INDUSTRIELLES
Un tout autre domaine d’utilisation
des cathodes froides concerne les
applications industrielles nécessitant
des sources d’électrons dans des
structures miniaturisées. Ces appli-
cations sont regroupées sous la
dénomination de « microélectro-
nique à vide » et ont été initiées par
Shoulder en 1961 aux États-Unis.
Cette technologie, fondée sur les
propriétés d’un transport balistique
des électrons dans le vide, a été mal-
heureusement introduite au moment
même où le développement des
composants solides de la microélec-
tronique était à son apogée. Son inté-
rêt n’a pu être perçu que tout récem-
ment, vers les années 80, quand les
limites intrinsèques du transport
électronique dans la matière ont été
atteintes, et que la fabrication de
cathodes planaires a pu être maîtri-
sée avec l’utilisation de pointes de
type Spindt.
Dans le cadre de l’évolution ou de
la révolution industrielle actuelle
associée à l’avènement des nano-
technologies, les sources d’électrons
ne possèdent pas l’impact média-
tique qu’ont les moteurs molécu-
laires ou les structures atomiques
artificielles. Elles restent néanmoins
pour beaucoup d’applications indus-
trielles futures, un verrou dont la dis-
parition permettrait d’importantes
percées technologiques dans des
domaines aussi variés que les radars
et les moteurs pour micro-satellites,
en passant par les écrans plats.
Les principales caractéristiques
requises pour ces cathodes à applica-
tions industrielles sont :
* d’être des cathodes froides, c’est-
à-dire fonctionnant à la tempéra-
ture ambiante ;
* d’avoir une possibilité de modula-
tion rapide du courant d’émission ;
* de nécessiter uniquement de
faibles potentiels d’extraction ;
* de délivrer un faisceau électro-
nique à forte brillance, et d’avoir
une émission stable même dans
des conditions de vide médiocre ;
* de posséder une durée de vie
importante et d’avoir des condi-
tions de fonctionnement reproduc-
tibles ;
* enfin, de mettre en œuvre des pro-
cessus de fabrication compatibles
avec une fabrication en grande
série et une grande surface émis-
sive. En d’autres termes, le proces-
sus de fabrication doit être fondé
essentiellement sur une technolo-
gie planaire.
Les cathodes de type Spindt sont
les premières cathodes à être utili-
sées pour la microélectronique à