1 Introduction
L’étude d’objets de taille submicrométrique constitue actuellement un sujet de
recherche majeur en physique de l’état solide. Cet intérêt vient d’une part de la
miniaturisation des composants de micro-électronique dont les dimensions nanomé-
triques justifient la prise en compte de la nature quantique de l’électron[1]. D’autre
part, le développement de techniques de gravure et d’épitaxie permettent depuis
une vingtaine d’années la conception d’objets de dimension effective inférieure à
trois - cas d’un matériau massif cristallin : on parle ainsi de puits quantiques pour
des structures bidimensionnelles, de fils quantiques lorsque la dimension est égale
à 1, et enfin de boites quantiques lorsque la dimension vaut 0 - structures dans les-
quelles les électrons ne possèdent plus aucun degré de liberté de translation. La fa-
brication de tels objets rend possible l’étude[2],[3] ou encore le contrôle cohérent[4]
de systèmes quantiques isolés. Ceci en retour, ouvre la voie à la conception de
nouveaux types de composants, et plus généralement au développement d’un -
encore hypothétique - ordinateur quantique, dont le principe de fonctionnement
reposerait sur la manipulation de tels objets quantiques. Ce sont ces aspects qui
ont motivé la recherche, tant théorique qu’expérimentale, des effets de la réduction
de dimension des objets sur les propriétés électroniques ou optiques, et ce depuis
une cinquantaine d’années maintenant[5],[6].
Dans ce contexte, l’un des principaux axes d’étude concerne l’interaction lumière-
matière. En effet, en suivant l’idée mentionnée ci-dessus, on pourrait envisager le
stockage de l’information dans les différents états d’une boîte quantique, et trans-
mettre cette information à l’aide de la polarisation droite ou gauche du photon.
Le stage que j’ai réalisé à l’Institut Néel avait ainsi pour objet d’étude le couplage
entre une boîte quantique incluse dans un guide d’onde nanométrique et le champ
électromagnétique. On s’attend en effet à observer dans ce système une non linéa-
rité optique se traduisant par une variation du coefficient de réflexion en fonction
de la puissance lumineuse envoyée sur l’échantillon.
Ce stage s’inscrivait dans le cadre de la mise en évidence expérimentale de cet
effet. Ainsi, je commencerai dans une première partie par décrire les objets ap-
pelés boîtes quantiques. La deuxième partie est consacrée aux fils photoniques.
Dans une troisième partie, je donne une description -théorique- de l’effet de non
linéarité géante, ainsi que du dispositif expérimental mis en place. L’étude d’un tel
effet suppose une phase préliminaire de caractérisation des échantillons, dévelop-
pée également dans la troisième partie. Cette étape de caractérisation a conduit
à l’observation d’un effet inattendu de décalage en énergie des boites quantiques
au cours du temps, effet dont l’étude est présentée dans la quatrième et dernière
partie de ce rapport.
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