2.2. Le traitement des messages visuels dans le cortex cérébral Les figures ambiguës, ainsi que la diversité des perceptions dans le domaine de la couleur des objets soulignent le caractère subjectif des perceptions visuelles. Ceci est à mettre sur le compte des légères différences d’organisation des réseaux de neurones, d’un individu à l’autre d’une part, et de l’équipement rétinien en photorécepteurs d’autre part. De plus, chez un même individu, les réseaux neuronaux varient au cours de la vie, en se réorganisant (notion de plasticité cérébrale). Voir exercice « Maturation du cerveau » Exercice « La maturation du cerveau » 1. Par rapport à un souriceau « normal », les fibres nerveuses du cortex visuel du souriceau privé de lumière présentent une densité d’épines nettement moindre. Par conséquent, chez ce dernier, le nombre de connexions synaptiques est de très loin inférieur à celui caractérisant le cortex visuel d’un souriceau pouvant exercer sa vision. 2. Par extrapolation, l’expérience d’un individu se traduit par un modelage permanent des circuits neuronaux, avec notamment des modifications du nombre de synapses dans les différentes aires cérébrales. 2.3. La perception visuelle peut être modifiée par des substances exogènes Activité 11 page 34 et 2.2. page 36 : a. Le message nerveux est transmis du neurone présynaptique (en haut) vers le neurone postynaptique (en bas). Sur l’électronographie, la partie correspondant au premier est l’extrémité d’un axone, reconnaissable à ses vésicules de stockage et de libération des molécules de neurotransmetteurs (= neuromédiateurs). La synapse ne fonctionne que dans un sens ; de ce fait, dans une chaîne de neurones, le message nerveux est véhiculé de manière unidirectionnelle. b. Les molécules de neuromédiateurs libérées dans l’espace (ou fente) synaptique par le neurone présynaptique sont reconnues et fixées transitoirement par les récepteurs, grosses molécules ancrées dans la membrane plasmique du neurone postsynaptique. Certaines substances exogènes (drogues ou médicaments) ont des parties de leurs molécules remarquablement voisines de celles de certains neurotransmetteurs. Ces substances étrangères peuvent alors être également reconnues par des récepteurs postsynaptiques. Exemple page 38 : le LSD, molécule synthétique dont une partie est très ressemblante à la molécule de sérotonine, un neurotransmetteur présent notamment dans le cortex visuel. c. Dès lors, une perturbation de la propagation du message nerveux survient consécutivement à la compétition entre les molécules exogènes et les neurotransmetteurs pour la fixation sur les récepteurs. Quand ces molécules étrangères sont reconnues, deux scénarii sont possibles : inhibition (= blocage) ou au contraire stimulation du fonctionnement synaptique. Dans chacun des cas, le fonctionnement du système nerveux est altéré. Des drogues qui perturbent la vision (page 38) 1. Les illusions visuelles correspondent à une perception erronée de la réalité d’un objet. Les hallucinations trouvent leur origine dans un dysfonctionnement du système nerveux, notamment des centres visuels. 2. L’élément déclencheur est de nature chimique. Les molécules sont d’origine naturelle (plantes, champignons…) ou bien artificielles (= de synthèse). 3. Le LSD modifie le fonctionnement des synapses en s’installant dans les récepteurs postsynaptiques à sérotonine. 4. Les effets de la prise de LSD présentent des points communs avec la schizophrénie. Cette affection se caractérisant par une déficience en sérotonine, le LSD a donc un effet opposé à celui de la sérotonine (il en est un antagoniste). Le LSD, molécule exogène de synthèse Bilan : Des substances exogènes (mescaline, LSD…) ont pour cible spécifique les zones de connexions synaptiques. En agissant notamment au niveau des voies visuelles et/ou du cortex visuel, elles peuvent modifier la perception visuelle. Celle-ci est donc intimement liée à l’organisation et au fonctionnement cérébral. « Ma perception visuelle du monde n’appartient qu’à moi ». Aucun cerveau ne voit le monde de la même façon. En particulier, la perception de l’esthétique n’existe qu’au niveau de l’univers mental ; elle est variable d’un individu à l’autre.