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Arthur de Pas
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Projet de géophysique héliportée à la Réunion
REUN_EM - REUNion Électro-Magnétisme
L’objectif consiste à réaliser, pendant l’hiver austral 2014, une couverture
héliportée complète de La Réunion en magnétisme et électromagnétisme
haute résolution, similaire à celles réalisées à Mayotte en 2010 et en
Martinique et Guadeloupe en 2013. Le traitement des données produit
une imagerie de type « scanner » des 200 premiers mètres du sous-sol.
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GÉOPHYS I QU E HÉL I PORTÉ E
1/ Le principe du projet
Le BRGM a acquis l’expérience des levés géophysiques aéroportés
en Afrique (Namibie, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Mauritanie,
Soudan), en France continentale (Bretagne, Centre, Aquitaine,
Bourgogne), en Guyane puis très récemment à Mayotte, en
Martinique et en Guadeloupe.
Dans le contexte particulier de La Réunion (contexte insulaire,
formations volcaniques, besoins en matériaux, en eau, présence
de nombreux risques…), ces levers permettent une investigation
globale. Pour ses opérations aéroportées, le BRGM choisit,
après appel d’offre, des opérateurs à la pointe des différentes
méthodes, ce qui permet d’adapter les choix et de bénéficier
des dernières avancées technologiques.
Le magnétisme
Le magnétisme fournit principalement, depuis la surface jusqu’à plusieurs
kilomètres de profondeur, une cartographie des grandes structures magnétiques,
autrement dit l’agencement en profondeur des grandes formations volcaniques
qui constituent l’île de La Réunion.
Le magnétisme identifie la nature et la structure des roches en fonction de leurs concentrations en minéraux
magnétiques. En raison de sa faible sensibilité à l’altération des roches sous climat tropical ainsi qu’aux
activités anthropiques de surface, cette méthode est particulièrement puissante pour différencier les formations
géologiques. Sa profondeur d’investigation va du proche sous-sol à plusieurs kilomètres de profondeur.
L’amélioration significative de la localisation des structures (failles, zones hydrothermalisées…) et de leur
extension permet de préciser les potentialités d’existence de champs géothermaux et les risques liés aux
structures tectoniques.
L’électromagnétisme
L’électromagnétisme constitue un formidable outil de reconnaissance du sous-sol
livrant sur une « tranche » de 0-200 m de profondeur environ, une information
homogène, disponible en 3D sur l’ensemble de l’île.
L’électromagnétisme restitue à distance -sans contact- la répartition des contrastes de résistivité du sous-sol
jusqu’à 200 m de profondeur. La résistivité est un paramètre efficace pour imager en 3D l’espace souterrain,
dont les variations de résistivité sont principalement influencées par : la nature différente des roches, la
présence d’argiles, la présence de fluides et la salinité de ces fluides
Le dispositif en cours de relevés avec l’hélicoptère.
© BRGM - J. -C. AUDRU
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BRGM PROJET DE GÉOPHYSIQUE HÉLIPORTÉE À LA RÉUNION
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GÉOPHYS I QU E HÉL I PORTÉ E
2/ Avantages de la technique
aéroportée
La prospection héliportée :
• est adaptée aux milieux insulaires volcaniques et montagneux (imagerie d’ensemble, non limitée par les accès,
le foncier ou le couvert végétal),
• apporte une vision globale des objets (gisements de roches,
aquifères, glissements, sols…) sans les contraintes et les
limitations des prospections au sol,
• a un coût au kilomètre linéaire très faible en raison d’une
grande efficacité de réalisation,
• fournit des résultats facilement intégrables aux documents
de planification territoriale de La Réunion.
Dans leur ensemble, ces données ont des applications directes, notamment pour :
•
•
•
•
•
cartographier les matériaux à l’échelle de l’île : imagerie des secteurs de roches
dures en surface et en profondeur, mais aussi identification des épaisseurs de
formations meubles d’altération (argiles) qui entravent l’accès aux gisements et
qui dans certains cas peuvent aussi être utilisables,
orienter la prospection de nouvelles ressources en eaux souterraines : imagerie
globale de la géométrie des roches aquifères, de l’intrusion saline, etc.,
contribuer à la prévention des risques naturels : imagerie des zones argileuses, des
glissements potentiels, amélioration de la connaissance des grands glissements
de terrain (Grand-Ilet, Hell-Bourg…),
améliorer la connaissance pour l’évaluation du potentiel géothermique de La
Réunion (hors cœur du Parc National),
fournir une imagerie géophysique 3D moderne utile à tous les acteurs du sol et
du sous-sol, en particulier pour améliorer la connaissance de la géologie et pour
mettre à jour la carte géologique de La Réunion.
Le levé contournera les zones urbaines denses dont le survol à basse altitude est
interdit pour des raisons de sécurité et inutile car les signaux géophysiques sont
perturbés par les installations au sol. La méthode magnétique est passive, elle
enregistre le magnétisme naturel des roches ; la méthode électromagnétique est
active, c’est-à-dire qu’elle transmet dans le sous-sol un champ magnétique modulé
dont elle va « écouter » l’interaction avec le milieu rocheux. Ces méthodes ne sont
pas nocives pour l’homme ou le bétail, les niveaux de champ émis, comparables à
ceux d’un appareil électrique de 100W alimenté par câble, étant largement sous
les seuils d’émission définis par la réglementation.
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GÉOPHYS I QU E HÉL I PORTÉ E
3/ Caractéristiques du levé
L’espacement entre les lignes de vol et la hauteur de survol sont
déterminantes pour la résolution du levé.
Environ 10500 km de lignes de vol sont prévues ; un espacement
de 400 m entre les lignes de vol est réalisé avec un resserrement
du maillage sur des zones d’intérêt particulier.
L’utilisation d’un hélicoptère permet de s’accommoder des
conditions montagneuses rencontrées à La Réunion, en
conservant une distance instrumentation/sol faible (de l’ordre
de 50 m).
Les vols obéissent à des règles particulières de travail aérien à
basse altitude, ils sont réalisés conformément aux instructions
de la Direction Générale de l’Aviation Civile.
Le dispositif d’émission en cours de décollage
avec l’hélicoptère à Mayotte.
© BRGM
Plan de vol du lever géophysique héliportée couvrant l’ensemble de l’île de la Réunion à l’exception des zones
urbaines (en vert foncé : levers croisés N-S et E-W, en vert clair : lignes de vol N-S, en violet : lignes de vols
NW-SE et NE-SW).
© BRGM
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3/ Caractéristiques du levé suite
Arrimage de l’antenne à l’hélicoptère.
© BRGM
La sélection des moyens héliportés mis en œuvre a fait l’objet d’un appel d’offre international.
L’offre de la société danoise SkyTEM (skytem.com) qui elle-même va travailler avec les hélicoptères
Helilagon, a été retenue notamment pour le dispositif de mesure géophysique innovant utilisé.
SkyTEM est une société experte dans les méthodes électromagnétiques et est intervenue avec
succès pour différents projets internationaux.
Le projet REUN_EM d’un montant global d’environ 2,4 M€ est financé par les fonds européens
FEDER, le BRGM, la Région Réunion et l’Etat. L’Université de La Réunion est partenaire scientifique
du projet.
Le projet REUN_EM est porté par le BRGM ; il est coordonné par sa direction régionale à La
Réunion et la supervision technique des levés sera assurée par les équipes de la Direction des
Géoressources du BRGM, à Orléans.
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4/ Quelques illustrations
de levés aéroportés
Ressources en eaux souterraines
Initialement utilisé pour la recherche minière, l’EM héliporté s’applique depuis une
dizaine d’années à des programmes d’évaluation de la ressource en eau, parfois en
routine, comme au Danemark. Le système EM développé par les danois (SkyTEM) est
celui qui est utilisé en région Centre (2009, cofinancement BRGM, FEDER et Région),
sur Mayotte en 2010 (financement services de l’État / Préfecture) et en Guadeloupe et
Martinique en 2013. L’électromagnétisme permet en outre de déceler les paléo-vallées
comblées par des coulées de laves massives qui forment des aquifères volcaniques
pouvant assurer de bons débits d’exploitation. Cela permet également de s’affranchir
du foncier qui est fréquemment bloquant pour la prospection.
Coupes issues du levé héliporté de Mayotte : on observe clairement une coulée massive (à gauche, vue de
face et à droite vue de profil) dans laquelle le forage productif a été implanté et réalisé.
© BRGM
La dégradation des aquifères par l’intrusion saline est un enjeu majeur en milieu insulaire à forte pression anthropique. Dans la frange littorale, les pompages réalisés dans les
nappes d’eau souterraine créent un « appel » d’eau salée vers l’intérieur et vers la surface,
aboutissant parfois à l’accroissement de la salinité et à l’arrivée d’eaux saumâtres dans
les forages.
Coupe issue du levé héliporté de Mayotte ; la colline en « rouge » a une hauteur de 200 m. Les résistivités imagées
par l’électromagnétisme sont très sensibles à la teneur en sel de l’eau, ce qui permet d’avoir une imagerie
directe du « biseau salé » (langue « bleue ») en zone côtière et à l’intérieur des terres.
© BRGM
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4/ Quelques illustrations de levés aéroportées suite
Prévention des risques naturels
La géophysique traditionnelle livre une information discontinue et uniquement
en zone accessible. La géophysique aéroportée permet d’accéder aux géométries des
formations dans les 3 dimensions, en surface et en profondeur.
Classiquement, l’étude des zones de glissements potentiels s’effectue par profilage
géophysique au sol. La géophysique aéroportée, sans être tout à fait aussi détaillée, fournit
une imagerie d’ensemble. Elle permet par ailleurs, une évaluation préventive du risque
beaucoup plus large que l’acquisition au sol, souvent diligentée sur une zone restreinte
à risque avéré et connu.
Carte issue d’un levé aéroporté
en Région Centre : la distribution
des résistivités dessine une série
d’alignements (pointillés rouges),
correspondant à la trace de faille
cachées par le recouvrement argileux.
Ces failles, anciennes, ne sont pas
observables directement en surface.
© BRGM
Coupe issue du levé héliporté de Mayotte : on observe un morne formé de roches dures (coulées de lave
« rouges ») recouvertes d’argiles d’altération (« vert clair »), ce profil permet de délimiter deux versants
potentiellement dangereux en glissements de terrain.
© BRGM
Imagerie 3D issue d’un levé aéroporté dans les Alpes autrichiennes (réalisation du Service Géologique Autrichien): drapage de
l’imagerie électromagnétique sur une topographie numérique (résistivité « bleue » à gauche, saturation en eau « turquoise »
à droite) illustrant un glissement actif (©Supper et al., 2011).
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4/ Quelques illustrations de levés aéroportées suite
Carte issue d’un levé héliporté dans les Alpes autrichiennes (par le Service Géologique Autrichien) : la résistivité, sensible aux variations de nature du sous-sol,
permet de caractériser en carte, en coupe et en 3D la zone potentiellement dangereuse de glissement de terrain.
©Supper et al., 2008
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4/ Quelques illustrations de levés aéroportées suite
Ressources en matériaux
L’électromagnétisme permet de différencier très clairement des matériaux mal-consolidés et les argiles en particulier, par contraste avec des roches indurées. Par exemple, à Mayotte, les massifs de phonolite, roche très dure dans laquelle les
carrières sont classiquement implantées, ont été très clairement identifiés par l’électromagnétisme : la géométrie 3D de ces corps a pu être modélisée en détail depuis la surface
(ou sous-recouvrement), jusqu’à plusieurs dizaines de mètres en profondeur, ce qui est
une information primordiale pour les carriers
Croisement de profils pour l’évaluation des ressources ( = volumes) en roches dures.
© BRGM
Carte issue du levé héliporté
de Mayotte.
La couleur correspond à
la profondeur des massifs
rocheux sous la surface :
les roches affleurantes en
surface apparaissent en
« bleu », les plus enfouies en
« rouge ».
Cette cartographie
permet de déceler les
gisements de roches dures
économiquement accessibles.
© BRGM
Coupes issues du levé héliporté de Mayotte montrant des zones résistives
« bleues » correspondant aux carrières actuelles de roches dures et aux zones
en cours de prospection (zone d’étude). Les futures carrières sont déjà visibles
(« bleu » en sous-sol).
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© BRGM
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Les partenaires du projet
Projet cofinancé par le FEDER, fond européen
de développement régional
Autres partenaires financiers
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE,
DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
ET DE LA RECHERCHE
Partenaire scientifique
A propos du BRGM
Le BRGM, Bureau de recherches géologiques et minières, placé sous la tutelle du
Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,
du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et du Ministère
de l’Économie, du Redressement productif et Numérique est l’établissement public
de référence pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol. Il remplit
cinq missions : recherche scientifique, appui aux politiques publiques, coopération
internationale et aide au développement, prévention et sécurité minière et formation
supérieure, avec l’École nationale d’applications des géosciences (ENAG). C’est le service
géologique national français www.brgm.fr
Le BRGM Réunion : http://www.brgm.fr/content/reunion
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