Mars-Avril 2001 • 29
60. Ce chapitre expose le rapport de la caté-
chèse avec les autres éléments de l’évangéli-
sation dont elle est partie intégrante. ()
Première annonce et catéchèse
61. La première annonce est destinée aux
non croyants et à ceux qui, de fait, vivent dans
lindifférence religieuse. Elle a pour objet lan-
nonce de l’Évangile et lappel à la conversion.
La catéchèse, qui se «distingue de la pre-
mière annonce de l’Évangile », (1) développe
et porte à maturité la conversion initiale en
éduquant le converti à la foi et en lincorporant
dans la communauté chrétienne. Ainsi, ces
deux formes du ministère de la parole sont
distinctes et se complètent.
La première annonce qui est du devoir de
chaque chrétien est une réponse à lappel de
Jésus à ses disciples : «Allez » (2).
Cette première annonce engage par consé-
quent à sortir, à se hâter, à proposer. La caté-
chèse, au contraire, part de la condition mise
par Jésus lui-même : «celui qui croira » (3),
celui qui se convertira, celui qui se décidera.
Les deux actions sont essentielles et sappel-
lent mutuellement : aller et accueillir, annoncer
et éduquer, appeler et incorporer.
62. Dans la pratique pastorale, cependant,
les frontières entre les deux actions ne sont
pas facilement définissables. Souvent, les per-
sonnes qui accèdent à la catéchèse ont besoin,
de fait, dune conversion authentique. Cest
pourquoi l’Église souhaite, en général, quune
première étape du processus catéchistique soit
consacrée à susciter la conversion (4). Dans la
«missio ad gentes », cette tâche seffectue dans
le «pré-catéchuménat » (5). Dans la situation
Le Directoire général pour la catéchèse,
approuvé par Jean-Paul II le 17 août 1997,
remplace le Directoire catéchétique général
qui avait été publié en 1971 en réponse à une
demande faite par les Pères du Concile Vatican
II (voir «La Charge pastorale des évêques dans
l’Église » Christus Dominus, 44).
Nous présentons ici le chapitre du Directoire
qui traite de la catéchèse dans le processus
d’évangélisation.
La première annonce et la catéchèse sont deux
formes complémentaires du ministère de la parole.
La première appelle à la conversion et la seconde porte
cette conversion à sa maturité. « Moment » essentiel du
processus d’évangélisation, la catéchèse est au service
de l’initiation chrétienne et de l’éducation permanente de
la foi. Cette dernière permet à chaque chrétien et à la
communauté chrétienne elle-même de mûrir dans la foi.
Il existe plusieurs formes de catéchèse permanente :
l’étude et l’approfondissement des Écritures, la lecture
chrétienne des événements, la catéchèse liturgique,
la formation spirituelle, etc.
Il est important de réfléchir sur le rapport entre
la catéchèse et l’enseignement de la religion
à l’école. Enfin, il faut être attentif aux liens entre
cet enseignement, l’éducation chrétienne en famille
et la catéchèse qui sont tous au service des enfants,
des adolescents et des jeunes.
Ce chapitre du nouveau Directoire met en évidence
le principe élaboré dans Evangelii nuntiandi et dans
Catechesi tradendae (voir «Pour aller plus loin » p. 14)
à savoir «que la catéchèse est une action évangélisatrice
dans le cadre de la grande mission de l’Église » et donc
doit «être considérée comme faisant constamment partie
des besoins urgents et des préoccupations propres au
mandat missionnaire pour notre temps » (Directoire, 4).
Pour le texte intégral de ce document, voir Directoire général
pour la catéchèse, Congrégation pour le Clergé (avant-propos
de Mgr Gérard Defois), Centurion/Cerf/Lumen Vitae, 1997
(Libreria Editrice Vaticane, pour l’édition originale).
RÉSUMÉ
PERSPECTIVES
FICHE DE LECTURE
La catéchèse dans le
processus d’évangélisation
(1) Catechesi trandendae (CT), 19.
(2) Mc 16, 15 et Mt 28, 19.
(3) Mc 16, 15.
(4) Cf. CT, 19; Directoire général de catéchèse de 1971
(DGC), 18.
(5) Rituel de linitiation chrétienne des adultes (RICA),
9-13; Code de droit canonique (CIC : Codex Iuris Canonici),
25 janvier 1983, 788.
30 Questions actuelles
qui requiert la «nouvelle évangélisation, on
a recours à la catéchèse kérygmatique » que
certains appellent «précatéchèse », (6) parce
que, en sinspirant du pré-catéchuménat, elle
est une proposition de la Bonne Nouvelle en
vue dune option de foi solide. Cest unique-
ment à partir de la conversion, cest-à-dire en
comptant sur lattitude intérieure de «celui qui
croira », que la catéchèse proprement dite
jouera son rôle spécifique d’éducation à la foi (7).
Le fait que la catéchèse accomplisse, en un
premier temps, cette tâche missionnaire,
ne dispense pas l’Église particulière de pro-
mouvoir une action institutionnelle de pre-
mière annonce comme accomplissement plus
direct du mandat missionnaire de Jésus. Le
renouveau catéchistique doit se fonder sur
cette évangélisation missionnaire préalable.
La catéchèse au service
de linitiation chrétienne
La catéchèse, «moment » essentiel
du processus d’évangélisation
63. Lexhortation apostolique Catechesi tra-
dendae, en situant la catéchèse dans la mission
de l’Église, rappelle que l’évangélisation est
une réalité riche, complexe et dynamique,
faite de «moments » essentiels et
différents entre eux. Et elle ajoute : «La caté-
chèse est lun de ces moments et combien
remarquable de tout le processus d’évangé-
lisation » (8). Cela veut dire quil y a des acti-
vités qui «préparent » (9) la catéchèse et
dautres qui en «découlent » (10).
Le «moment » de la catéchèse est le
temps pendant lequel prend forme la conver-
sion à Jésus-Christ; il établit les fondements
de la première adhésion. Les convertis, par
«une formation à la vie chrétienne intégrale
et un apprentissage mené de la façon qui
convient », (11) sont initiés au mystère du
Salut et à un mode de vie évangélique. Il
sagit, en effet, de les «initier à la plénitude
de la vie chrétienne » (12).
64. En exerçant de diverses manières cette
tâche dinitiation du ministère de la Parole, la
catéchèse établit les fondements de l’édifice
de la foi, (13). Dautres tâches de ce ministère
élèveront ensuite les étages de l’édifice.
La catéchèse dinitiation est ainsi le
maillon reliant lactivité missionnaire, qui ap-
pelle à la foi, à lactivité pastorale qui régé-
(6) Dans ce Directoire, on suppose que, dordinaire, le des-
tinataire de la «catéchèse kérygmatique » ou «précaté-
chèse » a un intérêt ou une préoccupation pour l’Évangile.
Si ce nest absolument pas le cas, cest une «première an-
nonce » qui est requise.
7. Cf. RICA, 9, 10, 50; CT, 19.
(8) CT 18; cf. 20c.
(9) CT, 18.
(10) Ibid.
(11) Ad Gentes (AG), 14.
(12) CT, 18.
(13) Saint Cyrille de Jérusalem : Catecheses illuminando-
rum I, 11 : PG 33, 351-352.
La dernière enquête
nationale sur le taux de
catéchisation des enfants
scolarisés date de 1994.
Voici les résultats :
Enfants catéchisés
Sont catéchisés:
42,2 % des enfants scolarisés
en CE2;
44,1 % des enfants scolarisés
en CM1;
42,5 % des enfants scolarisés
en CM2;
17,1 % des enfants scolarisés
en classes spécialisées.
(Sur une population scolaire de
2 448 463 enfants, 1 032 809
enfants sont catéchisés, soit
42,2 % des scolarisés.)
Enfants non baptisés
Ils représentent :
4,8 % des catéchisés de CE2;
4,3 % des catéchisés de CM1;
3,2 % des catéchisés de CM2;
5,8 % des catéchisés des
classes spécialisées.
(42 674 enfants non baptisés
participent à la catéchèse.)
Catéchistes
Le nombre de catéchistes :
41 512 pour le CE2;
43 694 pour le CM1;
41 439 pour le CM2;
2 246 pour les enfants des
classes spécialisées.
Répartition hommes-femmes :
90,2 % de femmes;
9,8 % dhommes.
Répartition laïcs-prêtres-
religieux-religieuses :
91,3 % de laïcs;
4,4 % de prêtres;
4,2 % de religieux et
religieuses.
Les statistiques les plus récentes de
certains diocèses montrent une légère
diminution, selon les régions, du taux de
catéchisation.
LA CATÉCHÈSE EN CHIFFRES (EN FRANCE)
conséquent, «la catéchèse authentique est
toujours initiation ordonnées et systématique
à la Révélation que Dieu a faite de lui-même
à lhomme, en Jésus-Christ, Révélation gar-
dée dans la mémoire profonde de l’Église et
dans les Saintes Écritures, et constamment
communiquée, par une traditio vivante et
active (), dune génération à lautre » (20).
nère la communauté chrétienne. Il ne sagit
donc pas dune activité facultative, mais fon-
damentale pour développer aussi bien la per-
sonnalité du disciple que celle de la commu-
nauté. Sans elle, lactivité missionnaire serait
vaine. Sans elle, encore, lactivité pastorale
naurait pas de fondement et serait donc su-
perficielle, vague : le moindre coup de vent
ferait s’écrouler l’édifice (14).
En vérité, «la croissance intérieure de
l’Église, sa correspondance avec le dessein de
Dieu, dépendent essentiellement delle »
(15). En ce sens, la catéchèse doit être consi-
dérée comme un moment prioritaire dans
l’évangélisation.
La catéchèse au service de linitiation
chrétienne
65. La foi, par laquelle lhomme répond à
lannonce de l’Évangile, exige le baptême. Le
lien intime entre foi et baptême senracine
dans la volonté même du Christ qui ordonne à
ses apôtres de faire de toutes les nations ses
disciples et de les baptiser. «La mission de
baptiser, donc la mission sacramentelle, est
impliquée dans la mission d’évangéliser » (16).
En recevant les sacrements de linitiation
chrétienne le Baptême, la Confirmation et
lEucharistie , ceux qui se sont convertis
à Jésus-Christ et ont été éduqués à la foi
par la catéchèse, sont «délivrés de la puis-
sance des ténèbres; morts avec le Christ, en-
sevelis avec Lui et ressuscités avec lui, ils
reçoivent lEsprit dadoption des enfants et
célèbrent avec tout le peuple de Dieu le mé-
morial de la mort et de la résurrection du
Seigneur » (17).
66. La catéchèse est ainsi un élément fon-
damental de linitiation chrétienne; elle est
étroitement liée aux sacrements de linitia-
tion, surtout au Baptême, «sacrement de la
foi » (18). Le maillon qui relie la catéchèse au
baptême est la profession de foi; celle-ci est,
à la fois, l’élément intérieur de ce sacrement
et lobjectif de la catéchèse. La finalité de
lactivité catéchistique est précisément de fa-
voriser une profession de foi vivante, expli-
cite et agissante (19). Pour y parvenir,
l’Église transmet aux catéchumènes et à
ceux quil faut catéchiser, son expérience vi-
vante de l’Évangile, sa foi, afin quils se lap-
proprient en la professant à leur tour. Par
() Voir encadré
ci-dessous.
Mars-Avril 2001 31
(14) Cf. Mt 7, 24-27.
(15) CT, 13; cf. CT, 15.
(16) Catéchisme de l’Église catholique (CEC) 1122.
(17) AG, 14; cf. CEC 1212, 1229.
(18) CEC 1253. Dans le catéchuménat baptismal des
adultes, propre à la mission ad gentes, la catéchèse précè-
de le baptême. Dans la catéchèse des baptisés (enfants,
jeunes ou adultes) la formation suit le baptême. Mais dans
ce cas également, lobjectif de la catéchèse est de faire dé-
couvrir et vivre les immenses richesses du baptême reçu.
CEC 1231 utilise lexpression catéchuménat post-baptis-
mal. Christifideles laici (ChL) 61 parle de catéchèse post-
baptismale.
(19) Cf. Christus Dominus (CD), 14.
(20) CT 22; cf. 18d, 21b.
Quand on parle de transmission et de communication
dans l’Église, on emploie souvent trois mots :
«traditio », «receptio » et «redditio ». Ici nous
proposons un résumé de lexplication de ces mots
donnée par le Père Jean Joncheray (actuellement vice-
recteur de lInstitut catholique de Paris) dans Thabor :
lencyclopédie des catéchistes, p. 124-125) :
«Traditio » évoque lacte de transmettre la «Bonne
Nouvelle » qui est une Parole vivante et vivifiante, un
message toujours nouveau;
«Receptio », loin d’être un acte passif comme la
traduction française du mot (réception) peut le laisser
entendre, est laccueil de la Bonne Nouvelle. Il sagit
donc dune attitude active, comparable à celle de
quelquun qui organise une réception, qui accueille
ses amis avec joie. Chacun, bien sûr, accueille cette
Bonne Nouvelle avec ce quil est pour quelle puisse
le transformer et faire vivre.
«Redditio » évoque «la nécessité de répondre à
lappel de Dieu, à rendre compte de lespérance qui est
en nous (cf. 1 P 3, 15) dans le monde où nous vivons ».
La dynamique évoquée par ces trois mots se voit bien
dans la célébration dun baptême dadulte. Le
Symbole de foi (le Credo) est transmis (traditio) par
l’Église comme une proposition : «Crois-tu? ».
Il est reçu (receptio) par le catéchumène qui sengage
en répondant : «Je crois ». Lensemble de ce
témoignage donné au sein de la communauté
sappelait autrefois la redditio symboli.
« TRADITIO-RECEPTIO-REDDITIO »
32 Questions actuelles
Caractéristiques fondamentales
de la catéchèse dinitiation
67. «Moment essentiel » du processus
d’évangélisation au service de linitiation
chrétienne, la catéchèse revêt certaines ca-
ractéristiques (21). Elle est :
Une formation organique et systématique de
la foi. Le Synode de 1977 a souligné la nécessité
dune catéchèse «structurée et cohérente »
(22), étant donné que lapprofondissement du
mystère chrétien distingue fondamentalement
la catéchèse de toutes les autres formes dan-
nonce de la parole de Dieu.
Cette formation organique est plus quun
enseignement : elle est un apprentissage de
toute la vie chrétienne, «une initiation chré-
tienne intégrale » (23) qui permet une vie au-
thentique à la suite du Christ, centrée sur sa
personne. Il sagit, en effet, d’éduquer à la
connaissance et à la vie de foi, de sorte que
lhomme tout entier, dans ses expériences les
plus profondes, se sente fécondé par la parole
de Dieu. Le disciple du Christ sera ainsi aidé
à transformer le vieil homme à assumer les
promesses de son Baptême et à professer la
foi à partir du «cœur » (24).
Elle est une formation de base, essentielle,
(25) centrée sur le noyau de lexpérience
chrétienne, sur les certitudes de la foi et sur
les valeurs évangéliques les plus fondamen-
tales. La catéchèse établit les fondements de
l’édifice spirituel du chrétien, nourrit les ra-
cines de sa vie de foi, en le préparant à rece-
voir la nourriture solide dans la vie ordinaire
de la communauté chrétienne.
68. En résumé, organique et systématique,
la catéchèse dinitiation ne peut être un fait
circonstanciel ou occasionnel (26); apprentis-
sage de la vie chrétienne, elle va au-delà dun
simple enseignement tout en lincluant (27);
essentielle, elle porte sur ce qui est «ordi-
naire » pour le chrétien, sans aborder les
questions disputées ni se transformer en re-
cherche théologique. Enfin, initiation, elle in-
corpore dans la communauté qui vit, célèbre
et témoigne de la foi. Elle accomplit donc en
même temps des tâches dinitiations, d’édu-
cation et dinstruction (28). Cette richesse,
inhérente au catéchuménat des adultes non
baptisés (), doit inspirer les autres formes
de catéchèse.
La catéchèse au service
de l’éducation permanente
de la foi.
L’éducation permanente de la foi
dans la communauté chrétienne
69. L’éducation permanente de la foi suit
l’éducation de base et la suppose. Toutes
deux sont des formes du ministère de la pa-
role, distinctes et complémentaires, au ser-
vice du processus permanent de conversion.
La catéchèse dinitiation établit les fonde-
ments de la vie chrétienne chez les disciples
de Jésus. Le processus permanent de
conversion va au-delà de ce quapporte la ca-
téchèse de base. Pour favoriser ce processus,
il faut une communauté chrétienne qui ac-
cueille les catéchumènes, les soutienne et
les forme dans la foi. «La catéchèse risque
de se stériliser si une communauté de foi et
de vie chrétienne naccueille pas le catéchu-
mène à un certain stade de sa catéchèse »
(29). En accompagnant le catéchumène, la
communauté le fait vivre pleinement au mi-
lieu delle.
() La question
du catéchuménat
des adultes non
baptisés sera
traité dans un
numéro ultérieur
de Questions
actuelles.
L’éducation permanente de
la foi suit l’éducation de base
et la suppose. Toutes deux
sont au service du processus
permanent de conversion.
(21) CT, 21.
(22) CT, 21. Deux raisons méritent d’être soulignées dans
cet apport du Synode, contenu dans Catechesi tradendae : le
souci de tenir compte dun problème pastoral (« Jinsiste
sur la nécessité dun enseignement chrétien organique et
systématique, parce que de divers côtés, on tend à en mi-
nimiser limportance »); et le caractère organique qui dis-
tingue la catéchèse.
(23) CT, 21.
(24) Cf. CT, 20; Saint Augustin, De catechizandis rudibus
IV, 8 : CCL 46, 128-129.
(25) Cf. CT, 21b.
(26) Cf. CT, 21c.
(27) Cf. AG, 14; CT, 33 et CEC 1231.
(28) Cf. DGC (1971), 31.
(29) CT, 24.
puisque «son but principal est dinterpréter
ces réalités (celles, complexes, de la vie de
lhomme dans la société et dans le contexte
international), en examinant leur conformité
ou leurs divergences avec les orientations de
lenseignement de l’Évangile » (34).
La catéchèse liturgique qui prépare aux sa-
crements et favorise une compréhension et
une expérience plus profonde de la liturgie.
Elle explique les contenus des prières, le
sens des gestes et des signes, elle éduque à
la participation active, à la contemplation et
au silence. Elle doit être considérée «comme
une forme éminente de catéchèse » (35).
70. Dans la communauté chrétienne, les
disciples de Jésus salimentent à une double
table : «tant celle de la parole de Dieu que
celle du Corps du Christ » (30). L’Évangile et
lEucharistie sont la nourriture constante du
pèlerin dans sa marche vers la maison du
père. Laction de lEsprit Saint fait que le don
de la «communion » et lengagement pour la
«mission » sont vécus de manière toujours
plus profonde et intense.
L’éducation permanente de la foi sadresse
non seulement à chaque chrétien quelle ac-
compagne dans sa marche vers la sainteté,
mais aussi à la communauté chrétienne
quelle fait mûrir dans sa vie intime damour
de Dieu et des frères et dans son ouverture
missionnaire au monde. Le désir et la prière
de Jésus au Père sont un appel incessant :
«Que tous soient un, comme toi, Père, tu es
en moi et moi en toi, afin que le monde croie
que tu mas envoyé» (31). Pour sapprocher
peu à peu de cet idéal, la communauté a be-
soin dune grande fidélité à laction de lEsprit
Saint, de salimenter sans cesse au Corps et
au Sang du Seigneur et d’éduquer sa foi en
permanence, dans l’écoute de la parole.
À cette table de la parole de Dieu, lhomé-
lie occupe une place privilégiée car «elle re-
prend litinéraire de foi proposé par la caté-
chèse et le porte à son achèvement naturel;
en même temps, elle pousse les disciples du
Seigneur à reprendre chaque jour leur itiné-
raire spirituel dans la vérité, ladoration et
laction de grâce » (32).
Les nombreuses formes de catéchèse
permanente
71. Dans l’éducation permanente de la foi,
le ministère de la parole peut compter sur de
nombreuses formes de catéchèse, parmi les-
quelles :
l’étude et lapprofondissement de l’Écriture
Sainte, lue non seulement dans l’Église, mais
avec l’Église et avec sa foi toujours vivante.
Cela aide à découvrir la vérité divine, de façon
à susciter une réponse de foi. La «lectio di-
vina » est une des formes par excellence de
cette étude vitale de l’Écriture (33). ()
La lecture chrétienne des événements, que
réclame la vocation missionnaire de la com-
munauté chrétienne. À ce sujet, l’étude de la
doctrine sociale de l’Église est indispensable
Mars-Avril 2001 33
() Pour une
description
de la lectio
divina, voir
« Linterprétation
de la Bible dans
l’Église »,
document de
la Commission
biblique
pontificale
(cf. DC 1994,
n°2085,
p. 41-42).
(30) Dei Verbum (DV), 31.
(31) Jn 17, 21.
(32) CT, 48; cf. Sacrosanctum Concilium (SC), 52; DV, 24;
DGV (1971), 17; Missale Romanum, Ordo lectionem Missae,
n. 24.
(33) Cf. DV 21-25; Commission biblique pontificale, Lin-
terprétation de la Bible dans l’Église, IV, C, 2-3.
(34) Sollicitudo rei socialis (SRS), 41; Centesimus annus
(CA), 5; 53-62; DGC (1971), 26; Congrégation pour l’édu-
cation catholique, Orientations pour l’étude et lenseignement
de la doctrine sociale de l’Église dans la formation des prêtres,
Rome, 1988.
(35) CT, 23; cf. SC, 35 ad 3; CIC 777, ad 1 et 2.
Des jeunes se préparent à recevoir
le sacrement de confirmation.
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