conséquent, «la catéchèse authentique est
toujours initiation ordonnées et systématique
à la Révélation que Dieu a faite de lui-même
à l’homme, en Jésus-Christ, Révélation gar-
dée dans la mémoire profonde de l’Église et
dans les Saintes Écritures, et constamment
communiquée, par une “traditio” vivante et
active (•), d’une génération à l’autre » (20).
nère la communauté chrétienne. Il ne s’agit
donc pas d’une activité facultative, mais fon-
damentale pour développer aussi bien la per-
sonnalité du disciple que celle de la commu-
nauté. Sans elle, l’activité missionnaire serait
vaine. Sans elle, encore, l’activité pastorale
n’aurait pas de fondement et serait donc su-
perficielle, vague : le moindre coup de vent
ferait s’écrouler l’édifice (14).
En vérité, «la croissance intérieure de
l’Église, sa correspondance avec le dessein de
Dieu, dépendent essentiellement d’elle »
(15). En ce sens, la catéchèse doit être consi-
dérée comme un moment prioritaire dans
l’évangélisation.
La catéchèse au service de l’initiation
chrétienne
65. La foi, par laquelle l’homme répond à
l’annonce de l’Évangile, exige le baptême. Le
lien intime entre foi et baptême s’enracine
dans la volonté même du Christ qui ordonne à
ses apôtres de faire de toutes les nations ses
disciples et de les baptiser. «La mission de
baptiser, donc la mission sacramentelle, est
impliquée dans la mission d’évangéliser » (16).
En recevant les sacrements de l’initiation
chrétienne – le Baptême, la Confirmation et
l’Eucharistie –, ceux qui se sont convertis
à Jésus-Christ et ont été éduqués à la foi
par la catéchèse, sont «délivrés de la puis-
sance des ténèbres; morts avec le Christ, en-
sevelis avec Lui et ressuscités avec lui, ils
reçoivent l’Esprit d’adoption des enfants et
célèbrent avec tout le peuple de Dieu le mé-
morial de la mort et de la résurrection du
Seigneur » (17).
66. La catéchèse est ainsi un élément fon-
damental de l’initiation chrétienne; elle est
étroitement liée aux sacrements de l’initia-
tion, surtout au Baptême, «sacrement de la
foi » (18). Le maillon qui relie la catéchèse au
baptême est la profession de foi; celle-ci est,
à la fois, l’élément intérieur de ce sacrement
et l’objectif de la catéchèse. La finalité de
l’activité catéchistique est précisément de fa-
voriser une profession de foi vivante, expli-
cite et agissante (19). Pour y parvenir,
l’Église transmet aux catéchumènes et à
ceux qu’il faut catéchiser, son expérience vi-
vante de l’Évangile, sa foi, afin qu’ils se l’ap-
proprient en la professant à leur tour. Par
(•) Voir encadré
ci-dessous.
Mars-Avril 2001 • 31
(14) Cf. Mt 7, 24-27.
(15) CT, 13; cf. CT, 15.
(16) Catéchisme de l’Église catholique (CEC) 1122.
(17) AG, 14; cf. CEC 1212, 1229.
(18) CEC 1253. Dans le catéchuménat baptismal des
adultes, propre à la mission ad gentes, la catéchèse précè-
de le baptême. Dans la catéchèse des baptisés (enfants,
jeunes ou adultes) la formation suit le baptême. Mais dans
ce cas également, l’objectif de la catéchèse est de faire dé-
couvrir et vivre les immenses richesses du baptême reçu.
CEC 1231 utilise l’expression catéchuménat post-baptis-
mal. Christifideles laici (ChL) 61 parle de catéchèse post-
baptismale.
(19) Cf. Christus Dominus (CD), 14.
(20) CT 22; cf. 18d, 21b.
Quand on parle de transmission et de communication
dans l’Église, on emploie souvent trois mots :
«traditio », «receptio » et «redditio ». Ici nous
proposons un résumé de l’explication de ces mots
donnée par le Père Jean Joncheray (actuellement vice-
recteur de l’Institut catholique de Paris) dans Thabor :
l’encyclopédie des catéchistes, p. 124-125) :
– «Traditio » évoque l’acte de transmettre la «Bonne
Nouvelle » qui est une Parole vivante et vivifiante, un
message toujours nouveau;
– «Receptio », loin d’être un acte passif comme la
traduction française du mot (réception) peut le laisser
entendre, est l’accueil de la Bonne Nouvelle. Il s’agit
donc d’une attitude active, comparable à celle de
quelqu’un qui organise une réception, qui accueille
ses amis avec joie. Chacun, bien sûr, accueille cette
Bonne Nouvelle avec ce qu’il est pour qu’elle puisse
le transformer et faire vivre.
– «Redditio » évoque «la nécessité de répondre à
l’appel de Dieu, à rendre compte de l’espérance qui est
en nous (cf. 1 P 3, 15) dans le monde où nous vivons ».
La dynamique évoquée par ces trois mots se voit bien
dans la célébration d’un baptême d’adulte. Le
Symbole de foi (le Credo) est transmis (traditio) par
l’Église comme une proposition : «Crois-tu? ».
Il est reçu (receptio) par le catéchumène qui s’engage
en répondant : «Je crois ». L’ensemble de ce
témoignage donné au sein de la communauté
s’appelait autrefois la redditio symboli.
« TRADITIO-RECEPTIO-REDDITIO »