Dossier: les 10 ans du Centre de procréation médicalement assistée

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Magazine de la Clinique Générale-Beaulieu
n°17 | été 2015
>Dossier:
les 10 ans du Centre de procréation médicalement assistée
EDITO
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L’émotion et l’enjeu.
Parents, enfants, médecins, partenaires et collaborateurs:
nous étions tous réunis le 3 juin au Forum Beaulieu pour
célébrer, dans l’émotion, les 10 ans du Centre de procréation médicalement assistée.
C’est l’occasion pour moi d’exprimer ici toute ma reconnaissance à ces trois acteurs du Centre, ainsi qu’aux collaborateurs concernés de la Clinique pour l’excellence de
leur travail. Des remerciements appuyés vont également
au Dr Nicole Fournet Irion pour son implication dans la
campagne qui a précédé la votation.
Hasard du calendrier, cet anniversaire s’est tenu dans
un contexte de scrutin populaire. Le 14 juin en effet, le
peuple devait se prononcer sur la modification d’une
demi-phrase dans un article de la Constitution fédérale.
Quelques mots qui pouvaient changer beaucoup de
choses pour les couples frappés d’infertilité ou de maladies héréditaires graves et pour les professionnels de la
médecine de la reproduction. Face à ce thème pourtant
très émotionnel, le peuple a fait preuve, une fois de plus,
d’une grande sagesse en votant oui par 61,92%. Une
bonne nouvelle également pour la démocratie en Suisse,
qui permet d’aborder tous les thèmes dans la dignité.
Si le présent numéro consacre une large place au CPMA, il
fait également un tour d’horizon du cancer de la prostate
et de l’incontinence post-opératoire, deux thèmes développés lors de la 6e journée d’urologie qui s’est tenue le
2 juin au Forum Beaulieu. Points forts de la journée: trois
interventions de microchirurgie réalisées en direct ont
été proposées aux participants qui pouvaient dialoguer
avec les chirurgiens en salle d’opération.
Très bonne lecture!
Sommaire
La Clinique Générale-Beaulieu est fière de proposer pareil
Centre dans son offre médicale très vaste. De plus en plus
hyperspécialisée, la médecine doit regrouper sous un
même toit des compétences complémentaires. Le CPMA
est l’exemple réussi d’une équipe pluridisciplinaire et d’un
partenariat tripartite: les médecins spécialistes, qu’ils
soient gynécologues ou urologues, le Laboratoire Unilabs
et la Clinique Générale-Beaulieu. C’est aussi l’assurance
de répondre à des exigences élevées en termes de qualité
et de sécurité pour les patients. Ce mode d’organisation,
qui se généralise peu à peu au sein de notre Clinique, est
indispensable pour l’avenir et permet d’adapter l’outil de
travail que nous mettons à disposition des médecins et
de leurs patients.
Philippe Cassegrain
Directeur
Edito p. 2
Les équipements du CPMA
p. 15
Dossier: CPMA: dix années fertiles
p. 3
Les équipes du CPMA p.16
Votation du 14 juin p. 6
6e journée d’Urologie p.20
Le point vital du CPMA
p. 8
Info brève
p.24
L’avis du médecin répondant
p. 11
Infertilité: le volet masculin p. 12
DOSSIER
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10e anniversaire du CPMA
Dix années fertiles
Le CPMA fête ses dix ans précisément l’année où la modification
de la loi sur la PMA est en jeu. Pour dresser un bilan et parler de ce
contexte dont l’issue est particulièrement importante, non seulement pour les professionnels de la procréation médicalement assistée, mais surtout pour les couples notamment infertiles, nous
avons rencontré l’une des cofondatrices du Centre, la Dre Nicole
Fournet Irion.
Qu’est-ce que la procréation médicalement assistée et quelles
sont les techniques employées au CPMA?
Lorsque l’on parle de procréation médicalement assistée, on fait
allusion à deux techniques: l’insémination et la fécondation in
vitro. Les inséminations que nous pratiquons sont dites homologues, c’est-à-dire avec le sperme du conjoint. Nous ne faisons pas
d’inséminations de donneurs car il n’y a plus de banque de sperme
à Genève. L’évolution des techniques et en particulier l’apparition
de l’ICSI (ndr: Intracytoplasmic Sperm Injection, c’est-à-dire microinjection d’un spermatozoïde directement dans l’ovocyte) a en
effet diminué les besoins en donneurs, même dans les cas les plus
sévères d’infertilité masculine.
Pour l’insémination, le sperme est préparé en laboratoire. La fraction mobile des spermatozoïdes est concentrée dans un petit
volume. Puis on introduit cette préparation avec un cathéter fin à
l’intérieur de l’utérus de la femme au moment de l’ovulation.
Pour la fécondation in vitro, les ovocytes sont prélevés après une
stimulation ovarienne. Le but est d’en obtenir plusieurs, car avec un
seul ovocyte, les chances que cet ovocyte soit fécondé et aboutisse
à une grossesse sont excessivement faibles. En augmentant le
nombre d’ovocytes et, par conséquent, d’embryons, on augmente
les chances d’obtenir une grossesse. Il faut savoir que dans la procréation humaine, environ 50% d’embryons sont génétiquement
«non compétents», c’est-à-dire ne donneront pas de grossesse.
On doit donc stimuler les ovaires, prélever des ovocytes et procéder à la fécondation des ovocytes en laboratoire, d’où le terme de
fécondation in vitro. Une fois l’ovocyte fécondé, et après les premières étapes du développement embryonnaire, on transfère les
embryons dans l’utérus, à un moment que l’on appelle la «fenêtre
d’implantation», qui correspond, d’un point de vue hormonal, au
moment adéquat où ils ont le plus de chances de s’implanter. Le
transfert des embryons a lieu de deux à cinq jours après prélèvement des ovocytes.
DOSSIER
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10e anniversaire du CPMA
Quelle était la vision de départ, lors de la création du Centre en
2005?
Les Drs Anna-Maria Stalberg, Gabriel de Candolle et moi-même
avons eu l’idée de monter une équipe tripartite comprenant la
Clinique Générale-Beaulieu, un laboratoire et nous-mêmes.
Comme vous le savez, pour la fécondation in vitro, le laboratoire
est essentiel à l’obtention de bons résultats. Dès le départ, nous
voulions un laboratoire qui soit performant et qui réponde aux
normes du début du 21e siècle. La Clinique Générale-Beaulieu nous
offrait quant à elle une bonne infrastructure pour la réception des
patientes, les actes médicaux, comme les ponctions d’ovocytes qui
se pratiquent au bloc opératoire, et les transferts, qui nécessitent
des équipements et du personnel infirmier. A l’époque, nous travaillions déjà beaucoup au niveau de l’hormonologie et des spermogrammes avec le laboratoire Unilabs. C’est donc tout naturellement que nous leur avons proposé un partenariat dans le cadre
de la création d’un Centre de procréation médicalement assistée.
Unilabs a engagé un embryologiste spécialisé en PMA et monté
un laboratoire bénéficiant de la meilleure technologie à l’époque.
Cette structure tripartite était-elle unique à Genève à l’époque?
Dans le secteur privé, la structure tripartite que nous mettions sur
pied était absolument unique.
Les acteurs du projet étaient-ils déjà reconnus?
Ma consœur et mon confrère étaient actifs dans la fécondation in
vitro depuis une dizaine d’années, j’en faisais moi-même depuis
mon installation en cabinet privé en 1997. Et nous étions tous
détenteurs d’une sous-spécialisation en médecine de la reproduction et endocrinologie gynécologique, un critère incontournable
de qualité, mais également de sécurité en termes de responsabilité médicale.
Dre Nicole Fournet Irion
ceinte. Aujourd’hui, en Suisse, on sait que l’âge moyen au premier
accouchement tend à augmenter constamment. Et on sait aussi
que les femmes qui consultent pour un problème d’infertilité ont
en moyenne deux ans de plus que les femmes qui ont accouché.
La croyance selon laquelle les progrès de la médecine peuvent pallier le problème de l’âge n’est-elle pas une illusion?
Vous avez parfaitement raison mais les gens se trompent en
pensant que les techniques de procréation médicalement assistée peuvent compenser le vieillissement des ovocytes. En tant
que spécialistes en médecine de la reproduction, nous avons un
énorme travail d’information et de prévention à faire en amont.
Certaines sociétés faîtières, comme l’American Society for Reproductive Medicine, donnent des conseils précis aux femmes pour
les aider à préserver leur fertilité, éviter les maladies sexuellement
transmissibles, vivre sainement, avoir un poids normal, ne pas fumer, etc. Et bien entendu songer à ne pas avoir des enfants trop
tard, car l’âge est un problème incontournable. Aujourd’hui, même
les meilleurs traitements ne permettent pas de traiter l’infertilité
liée à l’âge. Plus l’âge avance, plus la qualité des ovocytes se détériore, c’est-à-dire qu’un plus grand nombre d’entre eux n’est pas
génétiquement normal et ne permet pas d’obtenir la grossesse
souhaitée.
Ces campagnes d’information sont-elles efficaces?
La situation a-t-elle beaucoup évolué en dix ans?
Les consultations pour cause d’infertilité sont en augmentation
et, de ce fait, les traitements de fécondation in vitro aussi. Cette
augmentation s’explique, d’une part parce que les patients sont
mieux informés et font plus facilement appel au médecin pour ce
genre de problèmes, et d’autre part par des aspects socioculturels.
Actuellement, les femmes font souvent des études et repoussent
la maternité de plus en plus tard. Or les chances de grossesses diminuant avec l’âge, elles rencontrent de plus en plus de difficultés
à concevoir. Résultat: beaucoup de patientes nous consultent, non
pas parce qu’elles souffrent d’une pathologie qui est source d’infertilité, comme une obstruction des trompes, mais simplement
parce qu’elles sont arrivées à un âge où il est plus difficile d’être en-
Malheureusement, le message a énormément de difficulté à
passer. Différentes études menées en Europe, en Australie et aux
Etats-Unis montrent que beaucoup d’étudiantes en milieu universitaire, par exemple, sont convaincues qu’elles peuvent attendre
40 ans pour avoir des enfants. Ce qui est bien sûr totalement faux.
Je suis toujours étonnée de constater à quel point des patientes,
qui sont pourtant d’un très bon niveau d’éducation, n’ont aucune
idée de la réalité de la procréation. La presse people ne nous aide
pas lorsqu’elle montre des actrices de 50 ans avec leurs jumeaux
dans les bras. Cela contribue à propager l’idée selon laquelle il est
possible d’avoir un enfant à n’importe quel âge. S’il est vrai que
certaines femmes peuvent maintenir une fertilité relativement
tard dans la vie, il s’agit d’exceptions. Les gens ne réalisent pas que
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la très grande majorité des femmes de cet âge-là ont eu leurs enfants par don d’ovocytes, une technique interdite en Suisse.
La rigueur de la loi suisse explique donc le fait que des femmes se
rendent à l’étranger…
Bien sûr, les femmes pour lesquelles nous ne pouvons plus intervenir parce qu’elles sont trop «âgées» pour tenter une fécondation
in vitro avec leurs propres ovocytes se rendent en effet à l’étranger.
En cas de grossesse, ces femmes présentent des risques accrus de
complications du fait de leur âge, le traitement effectué et parce
qu’il s’agit plus souvent de grossesse multiple. Le problème est
que nous n’avons absolument aucun contrôle sur cette forme de
tourisme médical. Les registres européens indiquent seulement le
nombre de cycles de dons d’ovocytes effectués dans tel ou tel pays,
pas l’origine des patientes. Dans les pays qui l’interdisent, comme
la Suisse, il est impossible de connaître le nombre de femmes qui
se rendent à l’étranger pour y effectuer ce traitement. Une fois
enceintes, certaines d’entre elles n’informent même pas leur médecin qu’elles ont eu recours au don d’ovocytes. Dans ces cas-là, la
prise en charge ne saurait être optimale.
On parle de la qualité de l’ovocyte, mais qu’en est-il de celle du
sperme?
L’ovocyte est une plus grosse cellule et, initialement, le gamète
prédominant. Mais le spermatozoïde a aussi bien sûr toute son
importance. L’ICSI, technique qui a été développée dans les années
1990, a complètement révolutionné l’infertilité masculine. Grâce
à cette méthode, on peut obtenir des taux de grossesses très satisfaisants, même lorsque aucun spermatozoïde n’est excrété et
qu’ils sont obtenus par biopsie testiculaire.
Dix ans après, quel est le bilan du CPMA?
Le bilan est positif à tous égards. La collaboration tripartite a toujours bien fonctionné. En dix ans, nous avons évolué, notamment
en termes techniques et de logistique. Fin 2013, une Unité de biologie de la reproduction a vu jour à la Clinique Générale-Beaulieu,
puisque nous avons pu réunir dans le mêmes locaux le laboratoire
d’andrologie, qui gère les analyses spermiologiques et les préparations en vue d’une insémination, et le laboratoire de fécondation in vitro. D’avoir pu réunir tous les intervenants des démarches
diagnostiques et thérapeutiques de la procréation médicalement
assistée sous un même toit.
Avec le temps et l’augmentation de l’activité, l’équipe du laboratoire s’est étoffée. L’équipe médicale a également doublé depuis
2005. Nous sommes maintenant une équipe de six médecins.
Nous sommes particulièrement heureux et fiers que tous les
jeunes médecins formés dans la région genevoise ces dernières
années aient fait le choix de rejoindre notre centre.
Et en termes de traitements?
2005 était une année de transition car le CPMA a ouvert en mai. En
2006, nous avons réalisé environ 250 cycles. Ce chiffre comprend
les ponctions d’ovocytes et transferts d’embryons, ainsi que les
transfert d’embryons décongelés. Nous avons terminé 2014 avec
420 cycles, un chiffre très appréciable qui positionne notre Centre
dans la moyenne supérieure des centres suisses. A Genève, nous
avons la chance de bénéficier d’une patientèle locale, frontalière
et internationale.
L’équipe CPMA presque au complet. Ne manquent que la Dresse Carine Schwarz Blatt et le Dr Sao-Nam Tran.
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10e anniversaire du CPMA
Votation du 14 juin:
ce que le OUI
va changer.
La Suisse présente une situation singulière: une directive essentielle concernant la pratique de la procréation médicalement
assistée, un acte médical, est inscrite dans la Constitution fédérale. La révision de la loi sur la procréation médicalement assistée
(LPMA) passe obligatoirement par l’approbation d’une modification de la Constitution par le peuple suisse. C’est sur cet objet
que le peuple suisse était appelé à voter le 14 juin 2015.
L’enjeu était la modification d’une demi-phrase de l’article constitutionnel 119, al. 2, let. c. On proposait en effet de remplacer le
texte actuel (marqué en gras ci-après): «Ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryons que le
nombre d’ovules humains pouvant être immédiatement implantés» par «nécessaire à la procréation médicalement assistée».
Avant le 14 juin, on ne pouvait pas conserver plus de 3 ovules imprégnés (zygotes) en culture, tous les autres devant être immédiatement cryoconservés.
L’embryon n’est pas synonyme de vie
Avec l’Allemagne, la Suisse était le seul pays au monde à cryoconserver des zygotes. Le zygote est une cellule unique contenant les
noyaux (pronuclei) maternel et paternel. Leur présence, observée
le lendemain du prélèvement des ovules, confirme la fécondation. A ce stade, il n’est pas possible de dire quel sera leur devenir.
Le jour suivant (jour 2), une première division cellulaire a lieu si
le développement se poursuit. Dans la LPMA, on parle dès lors
d’embryon.
La notion que tout embryon est source de vie est erronée. En
moyenne, plus de la moitié des embryons s’arrêtent en cours de
développement, car ils contiennent une ou plusieurs anomalies
chromosomiques. Ce phénomène survient autant dans la nature qu’en fécondation in vitro. Plus la femme est âgée, plus le
pourcentage d’embryons génétiquement anormaux est élevé. Il
atteint 90% après 43 ans, ce qui explique que la grossesse est
plus rare et les fausses-couches sont beaucoup plus fréquentes
avec l’âge.
Au début, l’embryon survit grâce aux outils cellulaires fournis
par l’ovule. Entre le 3e et le 4e jour, il franchit une étape cruciale.
Pour que son développement se poursuive, il doit produire ses
propres outils. Beaucoup d’embryons n’en sont pas capables. Leur
développement s’arrête et ils dégénèrent. De nombreux pays
transfèrent les embryons dans l’utérus une fois ce cap franchi,
c’est-à-dire au 5e jour, lorsque l’embryon atteint le stade dit de
blastocyste.
Les chances qu’un blastocyste s’implante et donne une grossesse
sont plus élevées que celles des embryons plus jeunes. Dans les
pays scandinaves, le transfert d’un seul blastocyste est devenu la
règle et a permis une diminution drastique du taux de grossesse
multiple tout en maintenant un taux de grossesse satisfaisant.
Cette stratégie ne pouvait pas être utilisée en Suisse jusqu’ici.
Avec la conservation au stade de zygote, il n’était pas possible de
réduire le risque de grossesse multiple sans réduire le taux de
grossesse.
Le diagnostic préimplantatoire (DPI)
La révision de la LPMA autorisant le DPI a été adoptée par le Parlement, mais son entrée en vigueur n’était possible que si la modification de l’art. 119 était acceptée. Là encore, notre pays était une
exception, car la Suisse était le seul pays européen, à l’exception
de la Lituanie, à interdire le DPI. Le oui du peuple le 14 juin place
désormais la Suisse au même niveau que la grande majorité des
pays du monde en matière de DPI.
Le DPI consiste à analyser une ou plusieurs cellules de l’embryon
pour déterminer s’il est affecté d’une maladie héréditaire grave,
dont le couple est porteur.
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Dans le registre international du DPI (ESHRE PGD Consortium),
les maladies le plus souvent recherchées sont la mucoviscidose,
des maladies neuromusculaires dégénératives, comme la maladie de Duchenne et la chorée de Huntington, et des hémopathies
sévères comme l’anémie falciforme.
Le DPI est également utilisé quand l’un des parents est porteur
d’une translocation balancée, une anomalie structurelle des
chromosomes qui est la cause de fausses-couches à répétition.
On a vu plus haut que, dans une situation normale, les embryons
ont une capacité de développement limitée et un taux élevé
d’anomalies chromosomiques. En cas de DPI, il faut en plus écarter les embryons porteurs de la maladie recherchée.
Dans ce contexte, les chances de trouver un embryon normal sont
quasi nulles si seulement 3 embryons peuvent être testés. C’est
pourquoi la révision de la LPMA autorise qu’un maximum de 12
embryons soit gardé en culture. Après de longs débats, il a été
accepté que les couples infertiles puissent bénéficier des mêmes
conditions. Dans leur cas, cette stratégie permettra d’augmenter
les chances de succès du traitement tout en réduisant le risque
de grossesse multiple. Tout autre décision aurait été illogique,
voire injuste.
DPI et diagnostic prénatal
Dès la fin du premier trimestre, toutes les femmes de ce pays se
voient proposer un test afin de déterminer si leur enfant à venir
est porteur d’une trisomie. Lorsque ce test de dépistage est anor-
mal ou qu’une maladie héréditaire grave est connue dans la famille, on effectue des tests spécifiques sur un prélèvement ovulaire (choriocentèse ou amniocentèse) ou par analyse de l’ADN
foetal dans le sang maternel.
Notre société a depuis longtemps accordé à la femme et au
couple le droit à l’autodétermination lorsque l’atteinte foetale est
confirmée. Dans cette situation, le couple choisit le plus souvent
d’interrompre la grossesse. Comment peut-on justifier qu’un diagnostic prénatal soit effectué et qu’on procède à un avortement
au deuxième trimestre de la grossesse s’il s’avère que le foetus
est anormal, et qu’un test identique soit interdit sur l’embryon,
avant même que la grossesse n’ait commencé? Il y a là une incohérence flagrante.
Acceptée le 14 juin, la modification de l’article constitutionnel
devrait permettre au CPMA de modifier sa stratégie. Encore fautil que la LPMA entre en vigueur. Le opposants annoncent déjà un
referendum en 2016. Donc pas de changements dans l’immédiat,
mais l’étape principale a été franchie. Si la LPMA est acceptée, les
taux de succès de la FIV augmenteront pour les couple infertiles
tout en diminuant le risque de grossesse multiple et ses conséquences pour la santé de la mère et de l’enfant. Grâce à l’autorisation du DPI, les couples porteurs d’une maladie grave et invalidante auront la possibilité d’en faire le diagnostic avant le début
de la grossesse. Ils pourront ainsi éviter la douloureuse décision
d’une interruption de grossesse et se préparer sereinement à la
naissance d’un enfant en bonne santé.
DOSSIER
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10e anniversaire du CPMA
Le laboratoire,
point vital du CPMA.
Christos Karageorgos
Tout centre de procréation médicalement assistée gravite autour
d’un pôle essentiel: le laboratoire. Le CPMA de la Clinique Générale-Beaulieu n’échappe bien sûr pas à la règle. Entretien avec son
homme fort, Christos Karageorgos, biologiste responsable.
embryons sont posés sur des plaques de culture et placés dans
l’incubateur, qui essaie de recréer les conditions du corps humain,
c’est-à-dire une température de 37°C, un taux d’humidité de 95%,
ainsi qu’une atmosphère riche en CO2 et pauvre en O2.
Le biologiste est l’un des trois acteurs essentiels dans le processus
de PMA…
Pourquoi de deux à cinq jours?
Absolument. La PMA a toujours une structure à trois pôles, l’un
d’eux étant le laboratoire. C’est là où s’effectue le travail avec les
ovocytes et les spermatozoïdes, et où sont cultivés les embryons.
Le rôle du laboratoire est de créer les conditions aussi proches
que possible du corps humain - in vivo - pour que les embryons se
développent pendant les trois à cinq jours où ils vivent en dehors
du corps - in vitro. Nous imitons la nature. Et nous y arrivons très
bien car même chez un couple qui n’a aucun problème de fécondité, les chances d’avoir une grossesse chaque mois est de 30%.
Comment procédez-vous lors d’une fécondation in vitro?
Nous préparons les ovocytes et les spermatozoïdes par un lavage
destiné à éliminer tous les éléments non nécessaires, c’est-à-dire
les cellules provenant du corps et du sang. Puis nous les isolons,
pendant deux jours au minimum et cinq au maximum, dans
un milieu de culture spécialisé, un liquide qui sert d’environnement et de nourriture aux embryons. Ce milieu de culture et ces
C’est le temps que mettent les embryons pour transiter par les
trompes avant de s’implanter dans l’utérus. L’implantation dans
l’utérus se passe vers le jour 6 ou 7. Pendant ce temps, les embryons flottent dans le corps. L’incubateur remplace les trompes.
Et nous ne sommes pas autorisés à conserver l’embryon plus de
cinq jours.
C’est une question de législation?
Pas seulement. Il y a une «fenêtre d’implantation» dans l’endomètre (ndr: tissu qui tapisse la cavité utérine et dont les couches
moyennes et superficielles sont éliminées par la menstruation
si l’ovule n’est pas fécondé). Si l’on perd cette fenêtre, l’embryon
n’aura pas ce dont il a besoin pour survivre et se dégradera. Pour
lui, c’est une question de vie ou de mort. Il doit absolument se
trouver au bon endroit au bon moment.
Avec l’ICSI, à tous les coups l’on gagne?
Pas vraiment. Il faut bien comprendre que les spermatozoïdes
fonctionnent comme une armée qui prépare la fertilisation. On
peut voir cela comme une bataille. Il faut qu’il y ait un nombre
suffisant de spermatozoïdes qui arrivent devant l’ovocyte. Et à
un moment donné, un seul d’entre eux pénètre dans l’ovocyte.
Puis l’ovocyte se ferme hermétiquement et ne laisse plus personne entrer afin de garder le nombre correct de chromosomes.
Avec l’ICSI, on se substitue à cette armée pour introduire un seul
spermatozoïde dans l’ovocyte. Les premiers couples qui ont eu
recours à cette méthode avaient un problème d’infertilité masculine, pas féminine. Les taux de réussite étaient donc très élevés.
Et la question a été posée: pourquoi ne pas essayer d’appliquer
cette méthode dans tous les cas? Malheureusement, l’ICSI n’est
L’équipe du laboratoire
pas la solution la plus performante dans les cas où la qualité
ovarienne est faible. Il a fallu des années de pratique et de statistiques pour s’en rendre compte, mais nous savons aujourd’hui
que la méthode classique reste toujours la plus performante là
où il y a un facteur d’infertilité uniquement féminin.
Comment détermine-t-on le potentiel d’un ovule ou d’un spermatozoïde?
Pour les ovocytes, c’est très difficile. Comme ce sont des cellules
fragiles, on ne peut pas y entrer pour effectuer des mesures. En
outre, il n’existe pas vraiment de tests cliniques pour s’assurer
de leur potentiel de développement. On utilise donc des critères morphologiques. Pour les spermatozoïdes, c’est plus facile.
Comme il s’agit d’une armée, on peut mesurer le nombre approximatif de «soldats», leur forme et leur vitesse. Au final, seuls
comptent l’implantation d’un embryon dans l’utérus et un test
de grossesse positif. Toutes les évaluations n’ont comme but que
de «deviner» lequel des embryons a le plus de chances d’aboutir
à une grossesse.
Quelles sont chez la femme les causes principales d’infertilité?
Il y en a plusieurs. La cause la plus visible, celle avec laquelle la
médecine de la reproduction a commencé, ce sont les trompes
obstruées qui empêchent la rencontre de l’ovocyte et du spermatozoïde. Puis il y a la cause hormonale, que l’on détermine par
des tests sanguins, qui empêche le développement mensuel des
ovocytes. Il y a également des problèmes d’endomètre de l’utérus
et enfin ce que l’on appelle «l’étiologie idiopathique», c’est-à-dire
une infertilité inexpliquée, malgré les tests et les examens. Cela
représente 10 à 15% des cas.
Une cause psychologique, peut-être?
Il est clair que la psychologie joue un rôle très important dans
la sécrétion et le niveau des hormones. Par exemple, la prolactine est une hormone de stress. Si une femme se trouve dans une
période de stress prolongée, le taux de prolactine augmente et
empêche le développement de ses ovocytes.
Avez-vous constaté une évolution de la patientèle?
Absolument, ce qui a vraiment changé en quelques années, ce
sont les patients et leurs besoins, leur façon de vivre beaucoup
plus exigeante et leur tendance à penser et à décider de concevoir à un âge plus avancé.
Cela revient-il à dire que les patients ne sont pas plus nombreux
mais qu’ils sont plus âgés?
Oui. L’âge est le facteur le plus important pour les résultats de la
PMA. Pour obtenir les mêmes taux de réussite avec des patients
plus âgés, il faut devenir plus performant. Cela ne saute pas aux
yeux si l’on regarde les statistiques de la PMA en Suisse. Mais
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10e anniversaire du CPMA
quand on sait que ces taux de réussite sont obtenus avec des
groupes de patients de plus en plus âgés, cela donne une idée de
l’évolution.
Vous prônez une approche moins invasive…
Oui, dans le cas de la fertilisation, nous choisissons la méthode la
plus adaptée aux besoins du couple, celle qui est absolument nécessaire pour obtenir des embryons de bonne qualité provenant
d’ovocytes qui n’ont pas fait l’objet de manipulations inutiles. Il
faut savoir que chaque manipulation se déroule hors de l’incubateur. Même avec les meilleures conditions, le simple fait que l’on
enlève les ovocytes ou les embryons de l’incubateur pour intervenir pose déjà des problèmes au niveau de la biochimie, de la
génétique des ovocytes, car on crée un risque d’altération. Donc
moins il y a de manipulations, moins les ovocytes et les embryons
subissent de stress biochimique.
qui ont ce potentiel de développement et les transférer en premier en augmentant les chances d’une grossesse.
Qu’arrive-t-il aux autres embryons?
Septante pour cent des embryons qui ne s’implantent pas, qu’ils
soient générés in vivo ou in vitro, n’ont pas le potentiel pour se
développer et aboutir à une grossesse. Ils sont donc éliminés
naturellement en se désintégrant dans le corps. C’est un phénomène invisible à l’œil nu. Si la loi nous y autorise, nous pourrons
congeler des embryons de bonne qualité et faire ainsi moins de
transfert.
Si un couple dispose de quatre zygotes congelés, peut-il les utiliser
dans l’espoir d’obtenir quatre grossesses?
Bien sûr, mais dans une limite légale de cinq ans. La loi nous interdit en effet de continuer la congélation des zygotes au-delà de ce
délai. Si la modification de la loi est acceptée, cette limite devrait
passer à dix ans.
Justement, si le oui passe le 14 juin, qu’est-ce que cela va changer
pour le laboratoire?
L’objet de la votation est de nous autoriser à cultiver en laboratoire tous les embryons d’un couple dans le but d’identifier lesquels ont un potentiel d’implantation.
Que dit la loi sur le nombre d’embryons à implanter?
Le nombre des embryons à transférer dans l’utérus n’est pas limité par la médecine mais par la loi. Plus on transfère d’embryons
dans l’utérus, plus on augmente les chances d’une grossesse multiple. Mais les grossesses multiples peuvent être dangereuses
pour la femme comme pour les bébés. Par contre, la loi limite le
nombre d’embryons que nous pouvons cultiver en laboratoire
(3 maximum), et qui ne peut dépasser le nombre d’embryons
transférables. Or il faut un certain temps pour que les zygotes,
c’est-à-dire le matériel génétique de l’homme et de la femme
fusionné mais non encore développé, deviennent des embryons.
On sait que seuls 30% des embryons créés dans le corps d’une
femme s’implantent. Actuellement, nous transférons jusqu’à
trois zygotes, selon la décision du couple. Si la loi est modifiée dès
le 14 juin, celui ou ceux que nous identifierons comme ayant le
plus de chances de s’implanter sera ou seront transférés à l’utérus en premier. Les embryons restants, qui démontreront un potentiel d’implantation seront conservés pour transfert éventuel
ultérieur. Si la loi change, nous pourrons identifier les embryons
Si le oui passe, cela impliquera un changement d’ordre technique: nous pourrons cultiver tous les embryons, il nous faudra
donc davantage d’incubateurs et davantage d’espace dans les
incubateurs pour pouvoir servir le même nombre de couple avec
la même qualité de travail. Cela nécessitera des conditions de
culture encore plus strictes.
Le second changement interviendra au niveau de la performance
technique des biologistes et des techniciens du laboratoire.
L’identification de l’embryon de bonne qualité se fera à un niveau
complètement différent, avec des critères différents des critères
morphologiques que nous utilisons actuellement. Nous pourrons nous reposer sur le travail scientifique réalisé par les autres
pays où l’identification de l’embryon à transférer se fait le jour
du transfert et non le jour de la congélation. Nous pourrons utiliser les protocoles d’identification et les critères de qualité déjà
établis ailleurs. Le troisième changement concernera le nombre
d’embryons à transférer, la moyenne actuelle, dans les cas les plus
difficiles, étant de trois. Bien sûr, les taux de grossesses multiples
sont beaucoup plus élevés que la nature. Les critères beaucoup
plus performants et l’identification de l’embryon à transférer
le jour du transfert (soit au jour 3 ou au jour 5) nous aideront à
transférer un seul embryon.
Les images techniques de cet article sont des mises en scène réalisées dans un but illustratif et esthétique qui ne reflètent pas toujours la réalité professionnelle.
DOSSIER
11
Deux questions au médecin
répondant
La Dre Anna-Maria Stalberg est gynécologue obstétricienne, spécialiste en médecine de la reproduction. Elle est, depuis le 1er mai
et pour un an, la représentante des médecins du CPMA et le médecin répondant du Centre.
Dre Anna-Maria Stalberg
Quelles sont vos tâches et responsabilités?
Durant cette année, je représente les médecins du CPMA auprès
nos partenaires: la Clinique Générale-Beaulieu, le laboratoire
Unilabs et les autorités, notamment le médecin cantonal. Je
dois aussi communiquer avec les médias, les organisations de
patients, la Société suisse de médecine de la reproduction, etc.
Mon rôle est de suggérer des projets de développement avec nos
partenaires et de proposer la mise en place des nouveaux procédés. A ce titre, je suis la représentante des médecins au Comité de
pilotage de notre Centre (médecins, laboratoire, Clinique). J’organise, toutes les deux semaines environ, des colloques avec toute
l’équipe du centre - gynécologues, urologues et le laboratoire.
Les cas difficiles sont discutés et les protocoles de traitement
évalués. Au besoin, d’autres professionnels sont invités. Enfin je
suis responsable, avec notre biologiste, de l’organisaton de notre
réunion scientifique annuelle. Ce colloque, orienté vers un thème
important de notre pratique, attire chaque année de nombreux
médecins genevois et suisses.
Quelle est votre vision pour l’avenir du CPMA?
Améliorer la visibilité de notre Centre auprès du public en insistant sur la qualité de la prise en charge clinique des patients,
l’excellence du travail du laboratoire et les très bons résultats que
nous sommes fiers d’afficher. Bien que les couples soient traités
par le médecin de leur choix, nous travaillons en équipe dans un
véritable esprit d’unité. Cela explique certainement nos très bons
résultats, en constante amélioration ces dernières années. Nous
tenons à la poursuite de la collaboration avec nos collègues urologues et gynécologues de la ville. Nous voulons être attrayants
auprès des jeunes médecins de la spécialité afin de renforcer
notre équipe et d’assurer l’avenir. Plusieurs jeunes confrères nous
ont rejoints ces dernières années et nous espérons que cette tendance se poursuivra.
DOSSIER
12
10e anniversaire du CPMA
Infertilité: le point sur le volet
masculin.
On ne saurait parler de procréation médicalement assistée sans
aborder la partie masculine. Nous avons donc «consulté un urologue», et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du Dr GeorgesAntoine de Boccard, pionnier de la microchirurgie robot-assistée
de la fertilité masculine.
L’infertilité masculine touche-t-elle beaucoup de monde?
La réponse est oui. Elle concerne une part importante de la population pour plusieurs raisons. La première est l’évolution sociale.
Autrefois, seule la femme était stérile, la stérilité masculine était
extrêmement rare, car les habitudes morales étaient différentes.
La deuxième raison concerne les moyens techniques qui permettent aujourd’hui de mettre les problèmes en évidence. Bien
souvent, une infertilité d’origine masculine débouche quand
même sur une grossesse, en tout cas dans plus de 50% des cas
dans les 10 ans mais les couples consultent bien avant parce
qu’ils ne veulent ou ne peuvent pas attendre et que beaucoup
d’unions sont plus tardives. Troisième et dernière raison: une atteinte environnementale qui pourrait entraîner une diminution
de la qualité des spermatozoïdes, mais qui ne s’exprime pas pour
le moment sous la forme d’une diminution du taux de fécondité
globale des couples.
Quels sont les critères pour juger de la qualité du sperme?
Ils sont au nombre de trois: le nombre, la normalité et la mobilité. On peut considérer le dernier comme le plus représentatif
de la qualité du spermatozoïde. Un spermatozoïde qui n’est pas
mobile n’est pas fécondant spontanément. La morphologie est
jugée par des machines ou par des yeux humains mais elle est
relative. La mobilité est un critère objectif. Un spermatozoïde
très mobile est a priori de bonne qualité. Mieux vaut donc avoir
peu de spermatozoïdes bien mobiles que beaucoup de spermatozoïdes immobiles. Même s’il est évidemment préférable d’agir
sur les trois paramètres.
Dans quel cas un urologue est-il appelé à intervenir dans les problèmes d’infertilité?
L’urologue intervient quand, de l’avis du laboratoire ou du gynécologue, le sperme présente un défaut, quel qu’il soit. Ce défaut
peut être minime - baisse de la mobilité ou formes normales
insuffisantes, par exemple. Un examen se justifie alors pour déceler des problèmes physiques: une varicocèle, c’est-à-dire une
veine variqueuse sur un ou deux testicules entraînant un effet
de chaleur et diminuant la qualité du sperme, des absences
congénitales de canaux ou une absence totale de spermatozoïdes. Dans ce dernier cas, il faut savoir si le problème est d’origine testiculaire avec absence de production ou s’il s’agit d’un
blocage avec défaut du transport. En cas d’absence de production, les possibilités de traitement sont limitées. En cas de défaut
de transport, on peut réparer les canaux par microchirurgie. A
certains hommes potentiellement fertiles mais qui ont souhaité
une stérilisation à un moment de leur vie par une vasectomie,
nous proposons une reperméabilisation des canaux déférents
par microchirurgie ou un prélèvement de spermatozoïdes à l’intérieur même des testicules. Les cas sont variés. Bien que 20%
seulement des cas graves puissent être guéris, car on ne peut
pas traiter tout le monde, la collaboration entre l’urologue et le
gynécologue permet d’obtenir des grossesses par prélèvements,
inséminations ou fécondations in vitro.
La vasectomie n’est donc pas irréversible…
Non, contrairement à l’idée largement répandue, la vasectomie ou la stérilisation masculine n’est pas du tout irréversible
puisque le taux de succès de la reperméabilisation dépasse les
90%. Pour autant qu’elle soit effectuée de manière microchirurgicale. Dans ce domaine, la robotique a encore repoussé légèrement les limites.
Les hommes consultent-ils plus facilement aujourd’hui?
Attendu que l’implication de l’homme dans la fertilité est beaucoup mieux démontrée mais également admise, il est évident
que l’homme vient consulter. Mais il le fait à la demande du ou
de la gynécologue de sa compagne ou de son épouse pour un
bilan, suite au constat d’un problème.
Une fois que la fertilité de la femme est établie?
Dans certains cas oui, dans d’autres parce que cela fait partie
du bilan initial, lorsqu’une femme prend rendez-vous pour un
problème de fertilité de couple. Dans ce cas, le gynécologue
spécialiste envoie presque systématiquement l’homme effec-
DOSSIER
13
Dr Georges-Antoine de Boccard
tuer un examen du sperme. Si les résultats sont normaux et que
l’absence de problème est établie, la consultation s’arrête là et
l’urologue spécialiste en fertilité masculine ne sera pas consulté.
La fertilité masculine, bien qu’elle ne soit pas tout à fait évidente,
est démontrée par une analyse normale du sperme.
Peut-on catégoriser la patientèle qui vous consulte?
Toutes les catégories se présentent. Des hommes jeunes qui, tentant de concevoir, découvrent qu’ils ont une pathologie d’ordre
génétique ou post-opératoire. Des hommes qui consultent plus
tard dans la vie pour une pathologie moins bien définie car
lorsque le sperme est de qualité intermédiaire, il est difficile
de juger de son implication dans le problème d’infertilité. Des
hommes plus âgés qui n’ont jamais eu d’enfants. Des hommes
qui ont déjà eu des enfants mais qui n’arrivent plus à concevoir.
Et dans ce cas, le préjugé persiste: l’homme se croit fertile jusqu’à
la fin de ses jours. Par conséquent, l’homme qui a eu des enfants
jeune imagine qu’il pourra toujours en avoir. Attention aux surprises: la qualité du sperme diminue à mesure que l’âge avance
et le pourcentage d’hommes à problème augmente. A partir de
la cinquantaine, certains hommes n’ont simplement plus de
spermatozoïdes alors qu’ils étaient féconds avant.
Depuis combien de temps exercez-vous la microchirurgie?
Depuis 1983. J’ai commencé aux Hôpitaux Universitaires où mes
collègues pratiquaient la reperméabilisation à l’œil nu avec un
très mauvais taux de succès. J’avais moi-même pratiqué des interventions microchirurgicales vasculaires en France à l’occasion
d’un stage et j’ai simplement suggéré que l’on utilise le microscope opératoire pour réparer également les canaux du sperme.
Les résultats ont bondi du jour au lendemain, avec un taux de
succès de 83%. Avec le temps, ce taux est passé à 90%. A présent,
avec la robotique, il atteint quasiment les 100%.
A ce propos, vous êtes également sous-spécialisé dans la microchirurgie robot-assistée…
Oui, cela a toujours été une passion, je me suis donc investi dans
ce domaine dès 2003, quand la Clinique Générale-Beaulieu a mis
un robot à la disposition des chirurgiens, en plus de la pratique
de la chirurgie urologique classique, bien sûr.
DOSSIER
14
10e anniversaire du CPMA
Comment expliquer qu’il n’y ait pas plus de spécialistes de la microchirurgie robot-assistée aujourd’hui?
L’apprentissage est très long et les cas ne sont pas nombreux. La
microchirurgie est l’un des aspects de la prise en charge de la fertilité masculine qui comprend plusieurs volets non chirurgicaux:
médecine interne, infectiologie, hormonologie, qu’il faut accepter de prendre en charge et bien maîtriser. Cela ne s’apprend pas
du jour au lendemain.
Parlons justement de la prise en charge. Comment se passe-t-elle
et quel type d’investigation menez-vous?
Un homme vient me consulter avec une histoire de couple et une
analyse de sperme. D’après l’analyse, je me fais une idée du problème. L’entretien que j’ai avec lui, ou avec lui et sa femme si elle
est présente, est capital. Il va me permettre de connaître son histoire personnelle: quel est son développement sexuel, quel est
son développement génital, quelle est son histoire familiale, a-t-il
des frères des sœurs, est-il fils unique, quand a-t-il été conçu, ses
parents ont-ils attendu longtemps pour le concevoir… Je procède
ensuite à un examen physique classique: son type physique général, sa conformation, est-il masculin, a-t-il des traits féminins,
en ce qui concerne ses organes génitaux, sa verge est-elle normalement développée, a-t-il deux testicules, ses testicules ont-ils
une consistance normale, quel est leur volume, les canaux de la
sortie du testicule sont-ils normalement présents, sont-ils dilatés, sont-ils douloureux, est-ce qu’il manque un canal déférent,
est-ce qu’il y a des gonflements veineux ou du liquide autour des
testicules? Enfin l’échographie permet de préciser le même examen mais avec une vue intérieure: y a-t-il des vaisseaux sanguins
pathologiques, y a-t-il une masse anormale de type tumoral, y at-il une atteinte, par exemple au niveau de la glande prostatique
qui est un moteur d’éjaculation, y a-t-il un défaut, des blocages,
des calcifications, des kystes? Tout est examiné.
Puis, sur la base de l’examen et de la première analyse, je prescris
au patient un traitement anti-inflammatoire avant de demander généralement une deuxième analyse du sperme. En cas de
blocage, ce traitement va libérer quelque chose, comme un sinus
qui serait obstrué. Ce deuxième examen sous traitement anti-inflammatoire donne une réponse sur la capacité de transport. De
même, l’analyse des substances chimiques qui accompagnent le
sperme révèle s’il y a, outre la présence ou l’absence de spermatozoïdes, une inflammation ou un blocage.
Après cette deuxième analyse et éventuellement un bilan
hormonal, je revois le patient. Les hormones masculines commandent la fabrication des spermatozoïdes et la fabrication de
l’hormone mâle, la testostérone. Ces hormones hypophysaires
nous renseignent sur la demande du cerveau mais également,
grâce à l’inhibine B, un marqueur testiculaire, sur la réponse du
testicule. Ces examens nous apprennent s’il y a blocage et à quel
niveau. Une culture du sperme nous renseigne sur la présence
éventuelle de bactéries: blocage ou non, production ou non,
infection. La nature n’est pas simple: il existe des cas intermédiaires pour lesquels tous les signes indiquent une production
qui pourtant ne se fait pas, ou qui commence mais s’interrompt.
A ce stade, le traitement anti-inflammatoire déjà prescrit peut
être renouvelé s’il y a obstacle sans autre pathologie. Des traitements antibiotiques peuvent être donnés. Chez l’homme qui
présente une varicocèle, c’est-à-dire un défaut veineux avec phénomène de chaleur sur le testicule, on peut opérer par microchirurgie, ce qui améliore la qualité du sperme après quelques mois.
Les infections se traitent par antibiotiques, parfois avec des doses
un peu fortes quand le problème est installé de longue date. On
peut réparer des canaux obstrués, soit par une ancienne infection soit parce que l’homme a subi une vasectomie. Enfin, on
peut effectuer un prélèvement au niveau testiculaire (ndr: TESE
pour Testicular Sperm Extraction) ou au niveau de l’épididyme
(ndr: MESA pour Microsurgical Epididymal Sperm Aspiration). Les
spermatozoïdes récoltés de cette manière sont congelés pour
utilisation par le biologiste lors d’une fécondation in vitro.
Les cas que nous arrivons à traiter sont nombreux mais il ne faut
jamais perdre de vue que si la fertilité est affaire de couple et
qu’un sperme de «mauvaise qualité» pourra malgré tout féconder un ovocyte normal, l’inverse est également vrai. Seul le but
doit être pris en compte: une grossesse suivie de la naissance
d’un enfant en bonne santé.
DOSSIER
15
Les équipements
De nouveaux appareils arrivant régulièrement sur le marché
sont systématiquement évalués car il est important que les
équipements du Centre bénéficient de technologies de toute
dernière génération.
Les incubateurs à contrôle de CO2 et d’O2
Les incubateurs constituent le cœur du laboratoire. Ils permettent
de recréer les conditions du corps humain en termes de chaleur, de
ph et d’humidité, afin de maintenir les embryons dans des conditions de culture ad hoc et d’optimiser un développement exempt
de stress oxydatif. Le CPMA dispose de plusieurs types d’incubateurs à concentration d’oxygène faible (5% au lieu des 20% contenus dans l’atmosphère).
Le congélateur programmable
Il sert à congeler les zygotes et les fragments ovariens grâce à
l’azote liquide.
Les microscopes
Outre un microscope classique, pour l’observation des spermatozoïdes, le Centre est équipé de stéréomicroscopes, loupes binoculaires à faible grossissement, qui servent à la manipulation
des ovocytes, des zygotes et des embryons sous le flux laminaire.
Enfin, le microscope inversé, à fort grossissement, est utilisé pour
l’injection des spermatozoïdes en ICSI ou IMSI, grâce à son micro-
manipulateur, mais également pour l’observation des ovocytes,
des zygotes et des embryons.
Les deux flux laminaires ou hottes stériles
Ces dispositifs permettent de travailler stérilement au cours des
manipulations. Soufflant un flux continu d’air stérilisé pour empêcher l’air du laboratoire d’entrer, ils créent un environnement
contrôlé en termes de température en renouvelant l’air propre
stérilisé en permanence. L’un sert à la préparation des spermatozoïdes, l’autre à la manipulation des ovocytes, des zygotes et des
embryons. Ce dernier est aussi équipé d’une surface chauffante.
Les appareils de contrôle
Thermomètres digitaux et pH-mètres servent au contrôle de
qualité au niveau du micro-environnement des plaques de
culture. Le laboratoire est également équipé d’un système de
surpression qui contrôle la qualité et la provenance de l’air. De
plus, un appareil fonctionnant par photocatalysation décompose
toute substance de provenance naturelle ou synthétique pénétrant dans l’air du laboratoire et permet ainsi de le purifier.
Le laboratoire du CPMA vise, pour le courant de l’an prochain,
l’accréditation selon la norme ISO 15189 pour les laboratoires de
biologie médicale. Le processus a déjà commencé dans d’autres
laboratoires Unilabs.
DOSSIER
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10e anniversaire du CPMA
Les équipes
Les médecins gynécologues obstétriciens
Dre Nicole Fournet Irion
Dre Anna-Maria Stalberg
Gynécologie - Obstétrique FMH
Spécialiste en médecine de la
reproduction et endocrinologie
gynécologique
Gynécologie - Obstétrique FMH
Spécialiste en médecine de la
reproduction et endocrinologie
gynécologique
Son diplôme de médecin obtenu à l’Université de Genève, la
Dre Fournet Irion effectue l’essentiel de sa formation aux Etats-Unis. Au bénéfice d’une bourse de
jeune chercheur du Fonds National Suisse, elle s’initie pendant
deux ans à la recherche fondamentale en neuroendocrinologie
aux universités de Floride, puis de Yale.
Elle se forme à la gynécologie et l’obstétrique à l’Université Johns
Hopkins (Baltimore), puis se sous-spécialise en endocrinologie
gynécologique et infertilité à UCLA. Elle revient à Genève en 1992
en qualité de Cheffe de clinique à la maternité des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Elle y travaillera 5 ans.
Installée en cabinet privé en 1997, elle collabore avec le centre de
fécondation in vitro de la Clinique Champel-Elysée. En 2005, elle
cofonde le Centre de Procréation Médicalement Assistée avec les
Drs Anna-Maria Stalberg, Gabriel de Candolle et Georges-Antoine
de Boccard.
La Dre Fournet Irion est membre de plusieurs sociétés scientifiques
en Suisse, en Europe (ESHRE) et aux Etats-Unis (ASRM).
Au-delà de son activité de praticienne, elle a gardé une activité
d’enseignement à Genève (Faculté de Médecine). Elle est également médecin-consultante à l’Unité de Médecine de la Reproduction aux HUG.
Née en Allemagne, la Dre Stalberg
obtient le diplôme de médecin à
la Freie Universität de Berlin en
1982, puis se rend à Genève pour suivre une formation post-graduée et une spécialisation en gynécologie et obstétrique.
Entre 1989 et 1995, elle est Cheffe de clinique à la Clinique de
Stérilité et d’Endocrinologie de la maternité des HUG (Hôpitaux
universitaires de Genève) et dirige en parallèle la consultation des
adolescentes. Elle s’installe en privé en 1995 et collabore pendant
plusieurs années avec le Centre de fertilisation in vitro de la Clinique Champel-Elysée puis avec le laboratoire des gamètes de la
maternité des HUG.
Avec les Drs Fournet Irion, De Candolle et de Boccard, elle fonde le
Centre de Procréation Médicalement Assistée de la Clinique Générale-Beaulieu en 2005.
La Dre Stalberg est membre de plusieurs sociétés scientifiques en
Suisse et en Europe (ESHRE). Elle siège également au comité de la
Société Suisse de Médecine de la Reproduction.
Dr Gabriel de Candolle
Gynécologie – Obstétrique FMH
Spécialiste en médecine de la
reproduction et endocrinologie
gynécologique
Le Dr Gabriel de Candolle obtient
son diplôme fédéral de médecin
puis son doctorat de la Faculté
de médecine de Genève en 1984. Il commence sa formation en
chirurgie générale puis se spécialise en gynécologie-obstétrique,
tout d’abord à la maternité de Genève, puis à l’hôpital de Morges
et enfin à l’hôpital Hammersmith, à Londres. C’est là qu’il acquiert
DOSSIER
17
Dre Victoria Uluaku Ibecheole
les bases de la microchirurgie des trompes et de la fécondation in
vitro (FIV).
Il revient à la maternité des HUG où il devient Chef de clinique puis
médecin-adjoint. Il y développe la chirurgie endoscopique (hystéroscopie et laparoscopie) notamment la chirurgie réparatrice des
trompes. Il ouvre son cabinet de consultation en 1992. Il pratique
actuellement l’essentiel de son activité hospitalière à la Clinique
Générale-Beaulieu où il a réalisé la première reperméabilisation
tubaire à l’aide du robot Da Vinci®. Il s’agit de la première intervention gynécologique robot-assistée réalisée à la Clinique.
Avec les Drs Fournet Irion, Stalberg et de Boccard, il fonde le Centre
de Procréation Médicalement Assistée de la Clinique GénéraleBeaulieu en 2005.
Le Dr de Candolle est actif dans de nombreuses sociétés dans le
domaine de la médecine de la reproduction et de la chirurgie endoscopique. Il a été Président de la SSMR (Société Suisse de Médecine de la Reproduction) de 2010 à 2013. Depuis octobre 2013, il est
Secrétaire Général de l’IFFS (International Federation of Fertility
Societies). Il est membre du Cercle Daniel Dargent (chirurgie oncologique et pelvienne).
Dre Carine Schwarz Blatt
Gynécologie - Obstétrique FMH
Spécialiste en médecine de la
reproduction et endocrinologie
gynécologique
Après l’obtention de son diplôme de médecine à la Faculté
de Médecine de Genève, la
Dre Carine Schwarz Blatt se spécialise en gynécologie et obstétrique, spécialité pour laquelle elle décroche son diplôme en 1999,
selon les nouvelles directives de formation post-grade émises par
la FMH. Elle est nommée Cheffe de clinique aux Hôpitaux Universitaires de Genève en 2001.
Passionnée d’hormonologie féminine, notamment des questions
que pose la fertilité, elle entreprend une seconde formation de
cinq ans en médecine de la reproduction et en gynécologie endocrinologique. Ayant réussi l’examen correspondant aux nouvelles
exigences fédérales de la société de gynécologie, elle s’installe à
Genève en 2006.
Gynécologie - Obstétrique FMH
Spécialiste en médecine de la
reproduction et endocrinologie
gynécologique
Sous-spécialiste en gynécologie
opératoire
Suisse et
Nigérienne, la
D Ibecheole suit ses études de médecine et obtient son diplôme
(MBBS) à l’Université de Lagos en 1991 (équivalent FMH en 2002).
De retour en Suisse pour sa formation post-graduée, elle travaille
en médecine interne avec le Prof. A.-F. Junod, puis s’oriente vers la
gynécologie et l’obstétrique, discipline pour laquelle elle décroche
le titre de spécialiste FMH en 2002.
re
Cheffe de clinique, elle se sous-spécialise en médecine de la reproduction et endocrinologie gynécologique aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) et à l’Hôpital Cochin à Paris (Prof. D. de
Ziegler et Prof. J.-B. Dubuisson). Après son départ des HUG, elle
conserve un poste de médecin agréé jusqu’en 2013, puis de consultante chargée de l’enseignement chirurgical en infertilité à l’Unité
de Médecine de la Reproduction.
En 2010, elle s’installe en privé et collabore avec Medixy pendant
deux ans avant de rejoindre le Centre de Procréation Médicalement Assistée de la Clinique Générale-Beaulieu (2012).
Elle s’intéresse à la chirurgie de l’infertilité ainsi qu’à la conservation de la fertilité dans les situations oncologiques, et a participé
au développement du Réseau Romand de Cancer et Fertilité sous
la direction de son fondateur, le Prof. Dominique de Ziegler.
La Dre Ibecheole est membre de l’Association des Médecins du
canton de Genève (AMGe), de la Fédération des Médecins Suisses
(FMH), de la Société Suisse de Médecine de la Reproduction (SSMR)
ainsi que de la European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE).
Dre Alexandra Ambrosetti
Gynécologie - Obstétrique FMH
Spécialiste en médecine de la
reproduction et endocrinologie
gynécologique
Elle se forme ensuite en gynécologie psychosomatique à Paris auprès du Dr Sylvain Mimoun et prend en charge les cas viraux (hépatite B chronique, C et HIV+) de couples désirant une grossesse.
La Dre Ambrosetti obtient son
diplôme fédéral de médecin à
l’Université de Genève en 1996 et
le titre de spécialiste FMH en Gynécologie et Obstétrique en 2005.
La Dre Schwarz Blatt fait partie de l’équipe médicale du Centre de
PMA de la Clinique Générale-Beaulieu depuis 2007.
Dès lors, et pendant quatre ans, elle travaille comme Cheffe de Clinique en gynécologie opératoire, puis en onco-gynécologie et séno-
DOSSIER
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10e anniversaire du CPMA
logie, au CHUV (Centre Hospitalier Universitaire de Lausanne) puis
aux HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève). Parallèlement, dès
2006, elle participe au développement du Réseau Romand de Cancer et Fertilité en tant que coordinatrice.
Son intérêt pour la médecine de la reproduction et la gynécologie
opératoire ainsi que sa curiosité scientifique la motivent à poursuivre une spécialisation en médecine de la reproduction et gynécologie endocrinologique au CHUV en qualité de Cheffe de Clinique,
puis à l’Hôpital Cochin à Paris en tant que médecin agréé. Elle obtient ensuite un titre FMH de spécialisation approfondie dans ce
domaine.
Depuis son installation en cabinet médical, la Dre Ambrosetti garde
un poste de médecin consultant auprès des HUG. Elle collabore également de manière active avec le Centre de Procréation Médicalement Assistée (CPMA) de la Clinique Générale-Beaulieu.
La Dre Ambrosetti est membre de la Société Suisse de Médecine
de la Reproduction ainsi que de ses pendants européen (ESHRE) et
nord-américain (ASRM).
Les médecins urologues
Dr Georges-Antoine
de Boccard
Urologie FMH - FEBU
Spécialiste en microchirurgie de
la fertilité masculine
Spécialiste FMH (Suisse) et
FEBU (Board européen d’Urologie) en urologie depuis 1992, le
Dr de Boccard se spécialise en
microchirurgie de la fertilité masculine. Cofondateur de plusieurs
centres consacrés à cette discipline, il développe la microchirurgie
assistée par le robot chirurgical Da Vinci®, avec lequel il pratique
couramment, depuis 2003, les reperméabilisations après vasectomie (vaso-vasostomie) et la microchirurgie de l’épididyme.
Il a été l’un des précurseurs des prélèvements de spermatozoïdes
testiculaires par microchirurgie (technique de Schlegel): TESE,
MESA pour ICSI, en cas de fécondation in vitro (FIV) pour cause de
stérilité masculine. De même, il a développé et pratique la technique de microchirurgie robot-assistée de la varicocèle par abord
inguinal.
En 2005, il cofonde le Centre de Procréation Médicalement assistée (CPMA) de la Clinique Générale-Beaulieu (2005), avec les Drs
Nicole Fournet Irion, Anna-Maria Stalberg et Gabriel de Candolle.
Il enseigne la microchirurgie robot-assistée de la fertilité masculine à l’IRCAD (Strasbourg) et à la Fondation genevoise pour la formation et la recherche médicales (www.gfmer.ch).
Dr Sao-Nam Tran
Urologie FMH - FEBU
Spécialiste en urologie opératoire
Détenteur d’un diplôme fédéral et docteur en médecine
de l’Université de Genève, le
Dr Sao-Nam Tran obtient le titre
de spécialiste FMH en urologie
et se sous-spécialise en urologie opératoire dans le Service d’Urologie des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Nommé Chef
de Clinique puis Médecin-adjoint du Chef de Service, il occupera
le poste de Responsable de l’andrologie. Il est également Fellow of
European Board of Urology (FEBU).
Installé en pratique privée, il conserve un poste de médecinconsultant au Service d’Urologie des HUG et de l’Unité de Médecine de la Reproduction et d’Endocrinologie du Service de Gynécologie et d’Obstétrique des HUG, où il gère la prise en charge des
hommes infertiles.
Il est chargé d’enseignement à la Faculté de Médecine de Genève
dans le cadre du Certificate of Advanced Studies in Clinical Sexology (CAS) et des Apprentissages en milieu clinique (AMC). Il collabore étroitement avec le Centre de Procréation Médicalement
Assistée de la Clinique Générale-Beaulieu.
DOSSIER
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Le laboratoire
Christos Karageorgos
Biologiste, MMedSCi
Senior Clinical Embryologist,
ESHRE
Responsable CPMA Unilabs
Christos Karageorgos obtient
son diplôme en biologie avec une
spécialisation en biologie cellulaire à l’Université d’Athènes. Il
poursuit ses études au Royaume-Uni, à l’Ecole de Médicine de l’Université de Nottingham, où il obtient son Masters d’Etudes Médicales en Technologies de Reproduction Assistée (MMedSci in ART).
De retour à Athènes en 1997, il travaille en qualité de biologiste de la
reproduction dans plusieurs centres de procréation médicalement
assistée (PMA). Membre actif de la commission administrative des
biologistes de la reproduction de Grèce, il devient responsable de
laboratoire PMA en 2004 et consultant biologiste en PMA en 2010.
En 2005, il est certifié Senior Clinical Embryologist par la European
Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE).
Nicole Jaquenoud
Responsable technique et organisation
Nicole Jaquenoud obtient son
diplôme de laborantine médicale en 1986. Elle commence sa
carrière dans le domaine de l’immunologie de transplantation
et parfait ses connaissances en
cultures cellulaires. En 1989, elle
est engagée au Centre de stérilité des HUG. En 2006, elle intègre
la nouvelle équipe du CPMA à la Clinique Générale-Beaulieu où
elle pratique toutes les techniques liées à la procréation médicalement assistée. En 2013, elle est nommée RTO (Responsable Technique et Organisation) afin de seconder le biologiste responsable
du CPMA.
Catherine Jeannerat
Technicienne - Administration
En parallèle, il continue sa formation sur la congélation et la vitrification des zygotes et des ovocytes, la biopsie préimplantatoire et
l’assurance de qualité.
Christos Karageorgos entre au CPMA de la Clinique Générale-Beaulieu en 2013 en qualité de biologiste responsable.
Raouf Lakah
Biologiste - Responsable de
l’andrologie
Médecine de la reproduction
Diplôme d’études approfondies
en embryologie (F)
Raouf Lakah obtient son diplôme
d’embryologie expérimentale à
l’Université de Paris XI en 1976.
Il travaille à l’Institut Pasteur sur
cultures cellulaires en 1980. Deux ans plus tard, il est chercheur à la
Société de microbiologie de la Faculté de Pharmacie de ChâtenayMalabry, au sud de Paris, puis assistant-enseignant à la Faculté des
Sciences de Genève. En 1985, il cofonde le Laboratoire d’andrologie
de Bioanalytique. Depuis 1999, il est Responsable du laboratoire
d’andrologie chez Unilabs.
Sylvie Gillet
Technicienne en andrologie
Sadie Tornay
Technicienne en PMA
ÉVÉNEMENTS
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6e journée d’urologie:
le point sur le cancer de la prostate
et l’incontinence post-opératoire.
Cette rencontre annuelle, qui a eu lieu le 2 juin dernier, était cette
fois dédiée au cancer de la prostate et au traitement de l’incontinence post-opératoire. Nous avons rencontré le Dr Charles-Henry
Rochat, spécialiste FMH en urologie opératoire et pionnier de la
chirurgie mini-invasive robot-assistée. Il est également le fondateur, avec les Drs Stefano Regusci et Georges-Antoine De Boccard,
du Swiss International Prostate Center (SIPC). Aperçu d’une journée riche d’enseignements.
Que peut-on dire sur l’évolution du cancer de la prostate et de ses
traitements?
Le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquent
chez l’homme. A une certaine époque, on opérait des patients
qui étaient à un stade trop avancé de la maladie, par manque de
stratégie de dépistage. Ensuite, on a introduit le marqueur PSA
(ndr: Prostate Specific Antigen) et on a dépisté puis opéré des
patients qui étaient à un stade très précoce. Aujourd’hui, on se
rend compte qu’il est préférable d’observer certains cancers et
de réserver les opérations à des patients présentant des cancers
«significatifs». Ces dernières années, nous avons assisté à trois
révolutions. Premièrement, le diagnostic est devenu plus précis
grâce aux progrès de l’imagerie qui permet de biopsier dans les
zones suspectes ciblées sur l’IRM (examen par résonance magnétique). Deuxièmement, l’avènement de la chirurgie robotisée
a permis une amélioration significative des résultats fonctionnels. La troisième révolution concerne la thérapie focale. En effet,
certains cancers ne justifient pas une opération complète mais
ne peuvent pas non plus rester sans traitement. Cette nouvelle
approche, la thérapie focale par ultrasons à haute intensité, nous
permet d’agir précisément sur la cible. Le Focal One est apparu
sur le marché il y a un an à peine, et la Clinique Générale-Beaulieu en a fait l’acquisition fin 2014. Cet appareil n’est utilisé que
pour des cancers répondant à des critères bien précis: peu agressifs, bien ciblés et bien localisés.
Le Swiss International Prostate Center (SIPC), que vous avez créé
avec les Drs Stefano Regusci et Georges-Antoine de Boccard, est à
la pointe en termes de diagnostic et de traitement…
Focal One
L’étape diagnostique est en effet l’un de nos points forts: quand
il y a suspicion de cancer de la prostate, sur la base d’examens
ou de valeurs sanguines, les zones suspectes que les radiologues ont identifiées par IRM sont ciblées pour réaliser une biopsie avec fusion IRM/échograhie 3D sous anesthésie locale. Une
Drs Georges-Antoine De Boccard, Charles-Henry Rochat et Stefano Regusci
autre spécificité de notre Centre est d’avoir développé, toujours
en collaboration avec la Clinique Générale-Beaulieu, les biopsies
périnéales robotisées. Il s’agit de biopsies dont l’axe de ponction
est différent de celui des biopsies transrectales. Ainsi, nous parvenons à biopsier la partie antérieure de la prostate qui est très
difficile à atteindre par-dessous et qui représente 20% des cancers. L’idée étant aujourd’hui de bien sélectionner les tumeurs à
risque, si des tumeurs non dangereuses sont détectées, nous les
surveillons ou, dans certains cas, proposons le traitement focal.
Par ailleurs notre longue expérience en chirurgie robotisée de la
prostate nous a permis d’obtenir cette année le label «Host Center» au niveau européen pour la formation d’urologues établis.
Les exigences sont élevées: il faut avoir environ 100 opérations
par an à son actif et une reconnaissance scientifique (ndr: le Dr
Rochat est membre du board de la section robotique de l’Association européenne d’urologie).
Le SIPC s’inscrit-il dans le principe de médecine hautement spécialisée?
Absolument. Aujourd’hui, le critère numéro un du patient pour
le choix d’un chirurgien est son expérience. A moyen terme, les
patients se feront opérer dans des centres d’excellence. En collaboration avec la Clinique Générale-Beaulieu, le SIPC fournit aux
patients un environnement très structuré pour le diagnostic,
la proposition de traitement et les moyens pour les mettre en
œuvre. Dans la proposition de traitement, nous avons intégré
une consultation multidisciplinaire séparée du SIPC, par souci de
neutralité. Les décisions de traitement y sont discutées en «assemblée», les cas sont exposés et les réponses les plus adaptées
sont recherchées en commun. Ce «Tumor board» est une structure ouverte aux médecins de la ville, oncologues et urologues. A
noter également que le SIPC est un centre ouvert aux urologues
qui peuvent venir y réaliser des biopsies ciblées et bénéficier gratuitement de notre assistance.
Le SIPC est-il certifié?
Il n’existe pas aujourd’hui de certification suisse. Pour le cancer
de la prostate, nous évaluons nos résultats par le système officiel
suisse AQC (ndr: Arbeitsgemeinschaft für Qualitätssicherung in
der Chirurgie). Tous nos dossiers de cancers de la prostate y sont
envoyés. Les patients traités par le robot ou par le Focal One sont
répertoriés dans un registre actualisé de façon hebdomadaire.
ÉVÉNEMENTS
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ÉVÉNEMENTS
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Dr Charles-Henry Rochat et Prof. Jean de Leval
La prostatectomie radicale robotisée était l’un des sujets principaux de cette 6e journée…
En 1999, nous avons été les pionniers en Suisse de la prostatectomie laparoscopique mini-invasive, avec l’utilisation d’une caméra
et d’instruments fins. En 2003, nous avons été, après Zurich, le
deuxième centre en Suisse à nous équiper du robot da Vinci®.
Aujourd’hui, en termes de volume, nous sommes à plus de 800
prostatectomies robotisées. Notre activité nous a permis d’entrer
dans le curriculum de la Société européenne d’Urologie (EUA)
pour la formation en robotique pour le cancer de la prostate.
Quels avantages la robotique a-t-elle apporté?
Outre ceux de la chirurgie minimalement invasive - réduction
des saignements, des douleurs et des infections, et donc amélioration de la récupération - ils sont au nombre de trois: vision,
ergonomie, précision. Si vous deviez vivre votre vie avec un seul
œil, vous auriez de gros problèmes de référence. Avec le robot
da Vinci® et son système 3D, le chirurgien dispose de l’effet de la
profondeur, il sait donc instantanément où l’instrument se place
dans l’espace. C’est essentiel pour le cancer de la prostate, car le
principe de l’opération est de découper la prostate de la vessie
et du canal urinaire puis de recoudre ces deux dernières structures ensemble. Pour la phase du découpage, la caméra permet
en outre un fort grossissement et une visualisation de zones difficiles d’accès à l’oeil.
Avant la robotique, les opérations étaient particulièrement pénibles à réaliser en laparoscopie car le chirurgien opérait debout
à l’aide d’instruments très longs et un bras de levier important. La
robotique a supprimé ce bras de levier et le tremblement, ce qui a
procuré au chirurgien une position ergonomique et confortable.
Outre la 3D et l’ergonomie, le troisième avantage de la robotique
est la précision des mouvements. Celle-ci est rendue possible par
des instruments dont la conception ingénieuse, articulée à leur
extrémité, permet des interventions millimétriques. Vous pouvez
couper à angle droit et bénéficier d’une précision horlogère.
Le bémol est que ces opérations sont très difficiles à maîtriser.
Or, et c’est fondamental, il ne faut pas seulement «savoir faire»,
il faut également disposer d’un bon volume opératoire afin de
maintenir le niveau de cette connaissance. C’est toute la complexité de cette opération, compte tenu des enjeux fonctionnels
très importants: contrôle du cancer, contrôle de la continence,
maintien d’une activité sexuelle.
Justement, quelles sont les complications possibles?
La première est de ne pas atteindre l’objectif supposé au niveau
oncologique. La vérification est effectuée une fois la prostate envoyée au laboratoire et une fois le marqueur PSA complètement
neutralisé sur de nombreuses années. Nous avons aujourd’hui
un collectif de 402 patients opérés jusqu’en avril 2010, qui a été
suivi et analysé pour la rechute biologique. Avec un recul de 5
ans, nous constatons que près de 80% de ces patients sont en rémission complète. La deuxième complication est l’incontinence,
qui ne représente heureusement pas un pourcentage élevé.
Toute la philosophie de la chirurgie minimalement invasive est
justement d’être très doux dans la dissection entre l’extrémité de
la prostate et le sphincter. Nous obtenons de très bons résultats,
la robotique permettant un retour à la continence plus rapide
qu’avec les autres méthodes opératoires. Les autres complications peuvent être, rarement, des fuites au niveau de l’anastomose (ndr: connexion entre la vessie et l’urètre) ou une lympho-
cèle (ndr: poche de lymphe qui peut s’infecter), suite de l’ablation
des ganglions. Nous avons à présent une expérience de 1 000
prostatectomies laparoscopiques conventionnelles et robot-assistées, effectuées respectivement depuis 1999 et 2003, et nous
n’avons eu ni perforations intestinales ni décès péri-opératoires.
Que dire du suivi oncologique?
Quand la prostate a été retirée, le marqueur PSA doit être indétectable après plusieurs années. Il devient alors un fantastique
marqueur de suivi: il est le seul et il est infaillible. Nous utilisons
une base de données que nous avons développée en 2005 et
que nous partageons avec l’équipe de la Clinique Saint Augustin de Bordeaux. Ces collègues nous ont beaucoup aidés à démarrer notre programme de chirurgie mini-invasive dès 1999.
Nous suivons nos patients de façon extrêmement rigoureuse
de façon à affiner la prise en charge en cas de récidive. Si le PSA
reste indétectable dans les deux ans et demi après l’opération,
les chances qu’il évolue plus tard sont assez faibles. Nous traçons
des courbes et nous prenons comme critère de récidive des PSA
en-dessus de 0,2 microgrammes/litre. Nous suivons ces patients
en observant quels facteurs peuvent les exposer au risque de
récidive: le volume de la tumeur, la nature des cellules, le PSA et
les marges chirurgicales. Tous ces facteurs de risque sont analysés dans le temps. Le suivi oncologique est primordial parce que
nous pouvons le faire de façon plus précise que pour pratiquement aucune autre tumeur et par le biais d’une simple prise de
sang.
Concernant l’incontinence post-prostatectomie, deux mots sur le
traitement classique?
Tout d’abord il s’agit aujourd’hui d’une situation rare et plutôt
accidentelle qui concerne environ 3% des patients. Le traitement consiste à renforcer le sphincter à l’aide d’une manchette
Robot da Vinci®
qui enserre l’urètre et d’une petite pompe qui est placée dans le
scrotum. Lorsque le patient désire uriner, il actionne la pompe
qui dégonfle la manchette. Lorsqu’il a fini, il actionne de nouveau
la pompe qui regonfle la manchette, empêchant ainsi les fuites
éventuelles. Malheureusement, ce système comporte un taux de
complications non négligeables.
La bandelette sous-urétrale Tom-Sling présentée au cours de la
journée est-elle une bonne alternative au sphincter?
Nous avons présenté une série de 27 patients à qui nous avons
posé ces bandelettes, d’abord sous forme de prototype, avant
d’utiliser, en première suisse, la bandelette Tom-Sling commercialisée. Le principe de la bandelette n’est pas nouveau, des millions de femmes en bénéficient chaque année. Celle-ci présente
la particularité de s’adapter vraiment à la morphologie masculine: elle passe à travers le trou obturateur, est ramenée sur ellemême pour être nouée et provoque une tension sur le canal urinaire. Pendant l’opération, on effectue des mesures de pression
afin de régler la tension.
C’est la manométrie peropératoire?
Absolument, elle est effectuée dans notre équipe par le Dr Stefano
Regusci. C’est la seule bandelette qui autorise ce genre de test
durant l’opération pour bien ajuster la résistance à l’écoulement
de l’urine. Avec le temps, elle ne se détend pas car elle est ancrée
sur des points fixes. Le taux de succès est d’ailleurs élevé puisque
nous avons 30% de patients guéris, 60% nettement améliorés (1-2
protections/jour) et 10% d’échec, que l’on peut réopérer avec une
nouvelle bandelette ou proposer l’implantation d’un sphincter.
Lors de la journée du 2 juin, trois opérations ont été réalisées en
direct. Comment cela s’est-il passé?
La première intervention était une prostatectomie radicale que
j’ai effectuée avec assistance robotique. Elle a permis de montrer
de façon très didactique les différentes étapes de l’opération, du
découpage de la prostate avec préservation des nerfs de l’érection jusqu’au rétablissement de la continuité entre la vessie et
le canal urinaire. Les deux autres interventions, effectuées avec
le Professeur Jean de Leval, inventeur de la bandelette Tom-Sling,
ont démontré, pour la première fois en Suisse, son implantation
en direct. Je pense que l’assistance a apprécié que l’on effectue
ces interventions en direct. L’évolution post-opératoire à six semaines de ces trois patients fera l’objet d’un compte rendu qui
sera envoyé à tous les participants. L’équipe technique du bloc
opératoire de la Clinique Générale-Beaulieu et la Société Médicale Beaulieu nous ont permis d’avoir une transmission d’excellente qualité. Qu’ils en soient sincèrement remerciés et à l’année
prochaine!
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Une fête
bon enfant...
Plus de 70 familles ont répondu à l’invitation de la Clinique le
3 juin dernier pour célébrer au Forum Beaulieu - au 1er étage du
bâtiment principal de la Clinique - les 10 ans du CPMA. Dès 16h,
les invités ont reçu des informations sur l’activité et les nouveaux
développements du CPMA, et les enfants ont pu goûter et participer à des animations.
A 18h, le Directeur de la Clinique, Monsieur Cassegrain, a souhaité la bienvenue à tous. Puis la Dre Nicole Fournet Irion a évoqué
la fécondation in vitro en Suisse, une exception européenne qui
reste performante, mais aussi l’espoir suscité par la votation du 14
juin. Le biologiste responsable du laboratoire, Monsieur Karageorgos, a ensuite abordé les résultats optimaux obtenus grâce à des
techniques moins invasives. Enfin le Dr Matthias Kaelin, Directeur
médical d’Unilabs, a prononcé un mot de conclusion. Et pendant
tout ce temps, sous l’œil bienveillant de leurs parents, les enfants
jouaient dans un vacarme rafraîchissant…
Contact: [email protected]
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Crédits photos
Alan Humerose, Elias Amari, Serge Macia,
William Grossiord
Tirage: 2000 exemplaires
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Rédaction
Pierre Giamarchi
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Conception, direction artistique et graphisme
Twist SA
Contributeurs
Drs Nicole Fournet Irion, Anna-Maria Stalberg,
Charles-Henry Rochat et Georges-Antoine de Boccard,
Mme Nicole Jaquenoud, MM. Christos Karageorgos et
Philippe Cassegrain
Ce
Ligne éditoriale
Philippe Cassegrain
Nicolas Brunschwig
IS O
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