Les scientifiques verront-ils le bout du tunnel ? - Infos

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Les scientifiques verront-ils le bout du tunnel ?
Pour la première fois en France, une étude sur les expériences de mort imminente (EMI) est menée
dans un hôpital, et c'est à Jean-Leclaire à Sarlat, en Dordogne. L'anesthésiste réanimateur JeanPierre Postel pilote le protocole qui ambitionne de prouver "la délocalisation de la conscience" à
l'approche de la mort.
Le « flottement » au-dessus du corps, le « tunnel noir » au bout duquel perce une « lumière
intense », « le film de la vie » qui défile. Les témoignages des personnes ayant frôlé la mort passent
et se ressemblent. À tel point que les scientifiques parlent aujourd'hui d'un « syndrome EMI »,
expérience de mort imminente. Pour la première fois en France, une étude sur ces états de
conscience modifiés à l'approche de la mort est menée dans un hôpital. Cela se passe à Sarlat, dans
un box de réanimation de l'établissement Jean-Leclaire.
Et ce n'est pas totalement un hasard. Le chef du service réanimation, Jean-Pierre Postel, se
passionne pour la question depuis des années. « Quand on joue, entre guillemets, tous les jours avec
la conscience des patients, on ne peut pas ne pas se poser de questions. »
Paquet cadeau
Depuis un an, l'anesthésiste affine l'application du protocole d'exploration clinique mis au point par
le docteur Jean-Pierre Jourdan. Le but : apporter la preuve irréfutable que même lorsqu'il n'y a plus
d'activité électrique cérébrale, une conscience, qui n'est plus localisée, permet une acquisition
globale d'informations.
Un test, conçu à Sarlat en collaboration avec Rémi André, professeur de physique, et deux
ingénieurs informaticiens, est venu compléter le protocole. Il explore la faculté de voir à travers les
objets. Faculté décrite quasiment par toutes les personnes ayant vécu une EMI.
Un paquet cadeau, pour mieux piquer la curiosité du patient, a ainsi été installé en salle de
réanimation. Il abrite un mini-ordinateur programmable qui diffuse toutes les heures un message
différent à l'écran. À la fin de l'expérience, seuls restent en mémoire des messages informatiques
codés, strictement incompréhensibles, qui seront ensuite confrontés au récit du sujet réanimé. S'il y
avait concordance, les scientifiques prouveraient ainsi qu'il a acquis une information que personne
d'autre ne peut avoir perçue.
« Nous restons dans le domaine du scientifique. Il ne s'agit pas de prouver qu'il y a une vie après la
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mort, mais une délocalisation de la conscience à l'approche de la mort. » Si Jean-Pierre Postel prend
soin d'écarter le doute autour de la rationalité de l'étude, c'est parce qu'il sait qu'une dérive
ésotérique existe. Il évoque le business des auteurs et des éditeurs autour des témoignages
d'affabulateurs. Pire, les gourous spirituels qui proposent à Paris de vivre une EMI provoquée et ce,
bien sûr, moyennant paiement.
Aux balbutiements
Depuis que le dispositif est en place, il y a eu quelques arrêts cardiaques réversibles mais aucun
témoignage d'EMI. « Nous n'en sommes qu'aux balbutiements », explique l'anesthésiste, qui
souhaiterait une extension de cette étude à d'autres centres hospitaliers. Ce dernier est par ailleurs
président du Centre national d'études, de recherche et d'information sur la conscience, une
association créée en mars qui regroupe chercheurs et médecins pour faire avancer la connaissance
dans un domaine infiniment vaste.
« Beaucoup n'osent pas témoigner »
Pour briser le tabou, le docteur Postel va organiser des consultations gratuites. Comment raconter
que l'on est sorti de son corps, que l'on a vu à travers les murs et les armoires sans passer pour un
fou ? D'autant que pour certains, l'expérience de mort imminente (EMI) peut prendre une dimension
spirituelle. Combien de patients ayant frôlé la mort préfèrent le silence à la honte ? Beaucoup, selon
le docteur Jean-Pierre Postel. « Ils n'osent pas témoigner car ils se heurtent à plusieurs censures :
parfois celle du personnel soignant, souvent celle de la famille. Je suis en contact avec une femme
qui a vécu il y a trente-trois ans un grave accident de voiture et qui est restée dans le coma pendant
une semaine. Aveugle, elle a été capable de décrire un enfant qui était aussi en réanimation à ce
moment-là. Après ce récit, sa famille l'a complètement marginalisée. »
À Sarlat, l'équipe qui travaille en réanimation aux côtés du docteur Postel a adhéré au projet de
recherche. Ce qui n'est pas toujours le cas dans l'univers médical, très cartésien et peu ouvert à ce
genre d'expérience à la frontière de la science et de la spiritualité. Pour rompre le tabou,
l'anesthésiste propose, à titre bénévole et sur son temps libre, de recevoir gratuitement une fois par
mois, à l'hôpital de Sarlat, les personnes ayant vécu une EMI. « Elle peut être positive ou négative.
Certains sont traumatisés. Dans tous les cas, il faut en parler », insiste le médecin. Ces consultations
commencent ce mois-ci. Le docteur Postel va sensibiliser l'ensemble des médecins du département,
qui seront autant de relais pour capter ces patients en souffrance ou incrédules après cette
expérience initiatique.
Contact : [email protected]
Source : Sud-Ouest
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