le rôle de l`industrialisation dans la croissance économique

Revista europeană de drept social
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LE RÔLE DE L’INDUSTRIALISATION
DANS LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE:
UNE ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LES PAYS
NORD AFRICAINS ET LES PAYS SUBSAHARIENS
Mohamed BEN AMAR
TIME University, Tunisie
Mohamed.benamar@time.ens.tn.
Abstract: The object of this work consists in analyzing economic growth in African
countries. We have three main results that were generated from this work. First, we explain
how industrial development can achieve strong and sustained economic growth in African
countries. Secondly, concerning economic performances, the African countries achieved a
great improvement during the last decade and show very important potential. They should
strengthen reforms in a process of structural transformation focused on the development of
the manufacturing sector. Finally, on using a panel model for two samples of 4 North African
countries and 26 Sub-Saharan African countries covering the period (1982-2009), we
confirmed the positive and statistically significant effect of industrialization on sustained
economic growth.
Keywords: industrialization, structural transformation, panel data, endogenous growth,
African countries.
Introduction
Les théories modernes de la croissance économique insistent que la croissance
est un processus permanent de l'innovation technologique, de la modernisation et
de la diversification de l'industrie qui permet l’amélioration des différents types
d'infrastructures et d’arrangements institutionnels qui constituent le contexte du
développement de l'entreprise et la création qui peuvent être décrites brièvement
comme transformation structurelle de l'économie.
L'industrialisation peut modifier la structure économique aux activités
économiques modernes et peut être considérée comme une source d'externalités
positives pour les autres secteurs. Il augmenterait par conséquent l'augmentation
potentielle de l'économie et par conséquent faciliter le développement économique.
L’industrialisation peut être appréciée comme un outil essentiel dans création
des postes de travail, de réduction de la pauvreté et de la promotion des politiques du
développement régionales. De plus, elle peut stimuler le progrès technologique et
l’innovation qui peuvent être considérés comme des gains de productivité. En effet,
les pays développés ont découvert le rôle crucial de l'industrialisation inclue par la
grande part du secteur industriel dans le PIB et ont soutenu leurs industries à travers
les politiques ciblées et les investissements appropriés dans leurs institutions.
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Malgré toute sa richesse naturelle et ses ressources minérales, l’Afrique reste
le continent le moins industrialisé dans le monde. Plus qu’un demi-siècle après leur
indépendance, pendant que les autres régions ont augmenté leur part d’exportations
non-pétrolières, le continent est encore exportateur de matières premières aux pays
industrialisés.
Ces derniers ont transformés et ont revendu ces produits en Afrique à des prix
considérablement plus hauts. Après l'indépendance, beaucoup de pays africains ont
choisi l'industrialisation comme élément central de leur agenda du développement.
Il a été supposé de faciliter la transformation de la structure de leurs économies
d'une base agricole à une base industrielle moderne.
Maintenant, divers pays africains appliquent des stratégies d'industrialisation
de production désige à l’exportation qui exige des produits de qualité pour les
exporter à prix bas.
Concernant les transformations structurelles qui ont émergé dans l'économie
mondiale durent les 25 années, il devient clair que les exigences les plus importantes
à l'industrialisation restent actuellement la qualité de l'éducation et la connaissance
technologique. Le décollage de l'industrialisation exige la disponibilité d'une main-
d’œuvre éduquée et techniquement qualifiée, le déficit qui affecte le continent dans
ce domaine continu à jouer un rôle significatif dans l’obstacle du processus du
développement en Afrique. Les autres facteurs connus pour contribuer aux
conditions sombres de l'industrialisation sur le continent consistent en les politiques
peu appropriées dans l’investissement industriel, des infrastructures inadéquates, les
questions de la taille du marc aussi bien que l'absence de technologie. Les
contraintes de l’offre ont montré un problème récurrent pour le développement
africain, qui exige une attention sur la création d’un environnement conducteur et
d’une politique cohérente. De même, il est impératif de créer des compétences,
d’accroitre la productivité, d’encourager l'investissement, d’améliorer le
fonctionnement des entreprises et le transfert des technologies, réduire des coûts dans
le climat des affaires et d’introduire des normes appropriés pour permettre aux
produits d’être compétitifs sur les marchés internationaux.
Le but de ce travail consiste à évaluer empiriquement l'effet de
l'industrialisation sur la croissance économique de deux groupes de pays africains
(les pays nord africains et les pays subsahariens). Pour traiter une telle question,
nous organisons notre travail en trois sections.
L'objet de la première section est de rechercher le lien entre l'industrialisation
et les principaux modèles de croissance endogène qui représentent la théorie
moderne de la croissance économique. La deuxième section présente les
performances impressionnantes des pays africains et la transformation structurelle.
La dernière section est consacrée à notre vérification empirique des effets du
développement industriel sur la croissance économique dans le cas des deus
échantillons de pays africains.
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221
1.
1.1.
1. L’industrialisation comme source de la croissance endogène
L’industrialisation comme source de la croissance endogèneL’industrialisation comme source de la croissance endogène
L’industrialisation comme source de la croissance endogène:
::
:
Dans un modèle présenté en 1966, Kaldor est considécomme l'initiateur de
présenter l'industrialisation comme un facteur déterminant du développement
économique. Fast rates of growth are almost invariably associated with the fast
rate of growth of the secondary sector, mainly manufacturing, and...this is an
attribute of an intermediate stage of development (Kaldor,1966, 7).
Dans la même ligne de recherche, Chenery et al. (1986) ont étudié la relation
entre l'industrialisation et la croissance économique. “Is industrialization necessary
to continued growth? Our models of the transformation suggest that the answer is
generally yes. (...) We conclude that –on both empirical and theoretical grounds– a
period in which the share of manufacturing rises substantially is a virtually
universal feature of the structural transformation”. (Chenery et al., 1986, 350).
Ainsi, Murphy et al. (1989) supposent qu'une croissance rapide est effectuée
par un développement industriel. Virtually every country that experienced rapid
growth of productivity and living standards over the last 200 years has done so by
industrializing. Countries that have successfully industrialized –turned to
production of manufactures taking advantage of scale economies– are the ones
that grew rich, be they 18th-century Britain or 20th-century Korea and Japan”.
(Murphy et al., 1989, 1003).
Chenery et al. (1986) ont remarqué que le long du processus d'industrialisation
quelques transformations structurelles doivent avoir lieu comme les changements
dans la demande finale, les changements dans les demandes intermédiaires et les
changements dans le commerce international.
L'investissement en tant que facteur de la croissance endogène a éintroduit
par Romer (1986) en se référant au travail d’Arrow (1962). Romer assume que la
croissance d’une nation peut être permanente. Il suggère que les externalités
positives technologiques sont le résultat d'une accumulation du capital physique, ce
qui donne la qualification de «connaissance», même si la référence implicite est
certainement celle du capital physique. De plus, Lucas (1988) a développé un
modèle de croissance endogène centré sur le capital humain, qui peut être
accumulé par le biais de certaines activités dont les plus importantes sont
l'éducation, la formation, la santé et l'innovation. La troisième catégorie des
modèles de croissance endogène est basée sur des explications schumpétériennes,
l'innovation. Romer (1990) et Aghion et Howitt (1992) ont développé deux
modèles où l'innovation technologique et l'investissement dans la recherche et
développement sont considérés comme déterminants de la croissance à long terme.
Dans cette même lignée, l'industrialisation peut être considérée comme un facteur
de la croissance endogène. En outre, cette relation entre le développement de
l'industrie et la croissance peut être expliquée par le processus schumpétérien de
«la destruction créatrice». Selon Barro (1990), les dépenses du gouvernement dans
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l'infrastructure sont considérées comme un facteur de croissance de la performance
du secteur privé productif. Par conséquent, les dépenses publiques génèrent des
externalités d’amélioration de la productivité dans le secteur privé, et permettent
une croissance endogène. Grossman et Helpman (1991) ont proposé un modèle
la croissance économique est dépendante de l’ouverture de l’économie à
l’extérieur. Une ouverture qui ouvre la porte aux transferts technologiques et aux
nouveaux marchés. En 1993, Pagano a également analysé théoriquement le rôle du
développement financier dans l'allocation efficace des ressources financières et
donc à la croissance économique.
2.
2.2.
2. Performances impressionnantes des pays
Performances impressionnantes des paysPerformances impressionnantes des pays
Performances impressionnantes des pays africains et
africains et africains et
africains et
transformation structurelle
transformation structurelletransformation structurelle
transformation structurelle
Dans ce paragraphe, nous décrivons les résultats concernant la croissance
économique dans les pays africains.
2.1. Principaux résultats des performances économiques africaines
En ce qui concerne les performances économiques, les pays africains ont
atteint une grande amélioration au cours de la dernière décennie. Ainsi, le PIB de
l'Afrique a enregistré 4,9% de croissance annuelle moyenne sur la période 2000-
2008. Ce taux a plus que doublé par rapport à celui des années 1980 et 1990. Le
PIB africain du a atteint en 2008 les 1600 milliards de dollars ; approximativement
l'équivalent de celui du Brésil et de la Russie.
Cependant, les dépenses de consommation en 2008 sont estimées à 860 billions
de dollars. Enfin, après une baisse constante au cours des années quatre-vingt et
quatre-vingt dix, la productivité du travail en Afrique a retourné à augmenter avec
une forte croissance annuelle moyenne de 3% au cours de la période 2000-2008.
Le boom des prix des matières premières contribue directement à raison de 24%
de la croissance économique des pays africains au cours de la période 2000-2008. Ce
taux peut atteindre 32% si l'on considère également les contributions indirectes.
En alité, en plus de la hausse des prix des matières premières, il y a eu
d’autres facteurs qui ont joué un grand rôle dans la réalisation de ces performances.
Ces facteurs ont beaucoup amélioré la compétitivité globale des économies des
pays africains.
« The key reasons behind Africa’s growth surge include government moves to
end armed conflicts, improve macroeconomic conditions, and adopt
microeconomic reforms to create a better business climate. In every country where
these shifts occurred, they correlated with faster GDP growth »
1
.
Ainsi, dans la majorité des pays africains, la stabilité politique est améliorée par la
diminution du niveau de la conflictualité. Plusieurs réformes macroéconomiques et
1
McKinsey & Company (2010).
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microéconomiques ont était adoptées ; privatisation des entreprises publiques,
duction des barrières commerciales, allègements fiscaux au profit des entreprises et
renforcement des systèmes légaux et de régulation. En matière de stabili
macrconomique, des années 1990 aux anes 2000, le taux d’inflation a passé de
22% à 8%
2
, la part de la dette publique dans le PIB a pasde 81.9% à 59%
3
seulement
et la part du déficit budgétaire dans le PIB a aussi pas de (-4.6%) à (-1,8%)
4
.
En plus des performances déjà réalisées en matière de croissance économique,
l’Afrique possède un grand potentiel de croissance économique.
« If recent trends continue, Africa will play an increasing important role in the
global economy. By 2040, the continent will be home to one in five of the planet’s
young people, and the size of its labor force will top China’s. Companies already
operating in Africa should consider expanding
5
».
2.2. La transformation structurelle et la qualité de la croissance
économique en Afrique
Dans leurs analyses, les économistes s'accordent sur le fait que: i) l'emploi est le
guide principal à travers lequel la croissance économique peut réduire la pauvreté, ii)
l'emploi
6
dépend de la qualité de la croissance économique et iii) la qualité de la
croissance économiquependante de la composition sectorielle de l'production.
En alité, le problème de la composition de la structure de la production des
pays africains ne concerne pas à propos la contribution de l'industrie dans l'activité
économique, mais plutôt la contribution de l'activité manufacturière. Ainsi, en
2008, la contribution du secteur industriel au PIB pour les pays en développement
en Afrique est de 40,68%. Cette contribution est supérieure à la moyenne mondiale
qui se situe autour de 30,08%. Alors que la contribution du secteur manufacturier,
elle est de l'ordre de 10,49% en 2008. Cette contribution est inférieure que la
moyenne mondiale qui est de 18,13%
7
.
En plus de sa faible contribution dans l'économie, le secteur manufacturier a
d'autres limites. Tout d'abord, sa part dans l'industrie manufacturière mondiale est
très faible. Elle a diminué de 1,2% en 2000 à 1,1% en 2008. En second lieu,
concernant produits manufacturés à faible technologie et à forte intensité en main-
d'œuvre, l'Afrique a reculé. Ainsi, la part de ces produits dans la valeur ajoutée
manufacturière a chuté de 23% en 2000 à 20% en 2008. De même, la part de ces
produits dans le total des exportations manufacturières de l’Afrique a aussi baissé,
en passant de 25% en 2000 à 18% en 2008. En Troisième lieu, l'industrie
manufacturière est fortement dépendante des activités manufacturières basées sur
les ressources naturelles. Ainsi, en 2008, la part de ces produits dans les
2
Soit une chute de 64%.
3
Soit une baisse de 28%.
4
Soit une amélioration de 60%.
5
McKinsey & Company (2010).
6
Niveau et qualité.
7
CNUCED et ONUDU, 2011.
1 / 15 100%

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