Sujet de recherche (stage M2 & thèse)
Eléments finis de frontière dédiés à la modélisation de défauts
pour le contrôle par méthode électromagnétique :
Méthode de perturbation locale et traitement des singularités
Le contrôle non destructif (CND) rassemble les différents procédés industriels permettant de détecter
et de caractériser d'éventuels défauts dans une pièce sans l'altérer. La modélisation de ce type de
contrôle apporte une aide précieuse à la compréhension des phénomènes physiques, à la conception de
nouveaux capteurs, à l'optimisation des procédures de contrôle et à la démonstration de leurs
performances. C’est pourquoi le Département d'Imagerie, Simulation et Contrôle (DISC) du CEA
LIST développe la plate-forme de simulation CIVA dédiée au CND et distribuée à l’international [1].
Contexte et motivations
La modélisation de procédés de CND par courants de Foucault, et plus généralement par méthodes
électromagnétiques, motive toujours et encore le développement d’outils numériques dédiés, précis et
accessibles (i.e. faibles ressources et préparation simplifiée du calcul). En particulier, la variation de
signal du à la présence d’un défaut (entaille, corrosion...) pouvant être jusqu’à mille fois plus faible
que le signal complet, une modélisation fine est requise. Celle-ci est facilitée par une approche de
perturbation qui se présente en deux étapes pour extraire la contribution du défaut : le calcul du champ
dans la pièce saine puis le calcul de la réponse de la zone défectueuse soumise à ce champ. Si ce
procédé est déjà utilisé dans CIVA [1] pour des pièces canoniques (principalement via des calculs
semi-analytiques), son extension à des pièces de géométrie quelconque (via des méthodes numériques
discrètes) constitue aujourd’hui un important défi.
Suite à la récente étude de méthodes par éléments de frontière (BEM) adaptées au calcul dans la pièce
saine [2], nous souhaitons étendre cette approche au calcul dans la zone défectueuse. Cela demande
notamment de définir cette zone puis de la raccorder au reste de la géométrie. Par ailleurs, la
distribution de courant étant particulièrement sensible à la présence d’arêtes vives et de coins, et ceux-
ci étant communément rencontrés dans la zone défectueuse, il est nécessaire d’approfondir l’étude de
la méthode BEM qui y souffre d’une certaine imprécision.
Travail envisagé (sujet de stage M2 & sujet de thèse)
Pour cela, nous proposons un travail d’analyse basé sur le comportement de la fonction de Green de
l’espace libre associée au milieu de propagation afin de définir, à priori, un périmètre au-delà duquel
l’influence du défaut est négligeable.
La discrétisation est ensuite réalisée en trois parties : celle de la pièce au-delà du périmètre (partie
externe), celle de la pièce interne au périmètre sans tenir compte du défaut et conforme
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à la
discrétisation externe (partie interne saine), enfin celle tenant compte du défaut (partie interne
perturbée). Cette dernière n’étant à priori pas conforme à la partie externe, il sera nécessaire
d’introduire une technique de raccordement pour assurer la conformité des composantes solénoïdes et
non solénoïdes des courants solutions. Celle-ci reste à définir et sera inspirée de la méthode des
éléments mortier sans recouvrement.
Le schéma de résolution se présente alors sous la forme suivante.
1) Résolution dans la pièce saine (union des parties externe et interne saine) pour la source
physique de la configuration de contrôle (typiquement une ou plusieurs bobines).
2) Extraction des contributions associées à la partie externe et calcul de leur rayonnement sur la
partie interne perturbée.
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Chaque arête du bord d’un élément coïncide exactement avec une arête de l’élément voisin.