9. Inflation et désinflation
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I. Principes clés
• L'inflation se caractérise par la hausse durable du niveau général des prix. Elle exclut les hausses localisées et
passagères et suppose que l'augmentation des prix se transmette à toute l'économie et se reproduise à la période
suivante.
• L'INSEE mesure mensuellement l'inflation grâce à l'indice des prix à la consommation. Cet indicateur mesure
la variation du coût d'un panier de marchandises et de services qui inclut, depuis 1999, 303 postes de dépense.
Depuis 1992, l'indice qui sert de référence pour la détermination d'une prestation ou d'une rémunération ne prend
pas en compte le prix du tabac. La pondération de chaque poste, modifiée chaque année, reproduit la
consommation moyenne des ménages français. Le taux d'inflation, mesuré en glissement ou en moyenne, donne le
taux d'inflation.
• La France et la plupart des pays industrialisés ont connu une inflation forte au cours des années soixante-dix.
Le taux d'inflation dépassait alors fréquemment 10 % par an. Les années quatre-vingt ont été marquées par un vaste
mouvement de désinflation, c'est-à-dire de ralentissement de l'inflation. Ce phénomène ne doit pas être confondu
avec la déflation, qui est la baisse des prix, des salaires, de la masse monétaire, souvent associée à une situation de
dépression économique (crise de 1929). Depuis les années quatre-vingt-dix, la stabilité des prix est de mise en
France, avec un taux d'inflation d'un peu moins de 2 % par an en moyenne.
II. Eléments et analyse
A. Les interprétations de l’inflation
• L'inflation par les coûts : selon cette explication, la hausse des prix proviendrait d'une hausse initiale des
coûts de production des entreprises, le prix s'exprimant comme la somme d'un coût et d'une marge. Cette hausse
des coûts peut avoir pour origine une inflation importée par l'intermédiaire des achats de l'entreprise à l'étranger,
ou une hausse des salaires qui pèse sur les coûts de production.
• L'inflation par la demande : elle résulterait de la simple constatation de la loi de l'offre et de la demande. Sur
un marché, un excès de demande par rapport à l'offre entraîne une hausse du prix jusqu'à l'obtention d'un nouvel
équilibre. Cet excès de demande peut avoir une origine monétaire.
• L'explication monétariste : l'inflation serait la conséquence d'un excès de quantité de monnaie en circulation
dans l'économie par rapport à la quantité de biens et services disponibles. Selon l'équation de la théorie quantitative
de la monnaie d'Irving Fisher (1911), reprise par Milton Friedman, on peut écrire MxV=Px T, avec M = masse
monétaire, V = vitesse de circulation de la monnaie, P = niveau général des prix, T = volume des transactions. Ainsi,
selon les monétaristes, toute hausse de M, lorsque V est constante entraîne une hausse de P et non de T. En effet, à
court terme, la capacité de production des entreprises (et donc le niveau T) ne peut suivre l'évolution de la demande
qui résulte de la hausse de M. Cependant, pour les keynésiens, la hausse de la quantité de monnaie en circulation
n'est pas inflationniste en situation de sous-utilisation des capacités de production des entreprises. En outre, à long
terme, les entreprises peuvent adapter leur capacité de production grâce à l'investissement.
• Le poids des structures économiques et sociales : les situations de monopoles et d'oligopoles sont souvent
considérées comme inflationnistes car les prix, sur ce type de marchés, se fixent au-delà du prix d'équilibre de la
concurrence pure et parfaite. d'autre part, les salariés, organisés en syndicats, ont un pouvoir de négociation qui leur
permet d'obtenir des hausses de salaires homogènes malgré l'hétérogénéité des performances des entreprises. C'est