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Développement durable en Chine Ministère des Affaires étrangères et européennes - DgCiD
Editorial
La coopération coopération décentralisée franco-chinoise a connu ces dernières années une extension
économique, politique et sociale considérable : 135 liens de coopération, 8 départements, 32 municipalités,
16 provinces et 50 municipalités chinoises, sur les thèmes de l’éducation, de la recherche, de l’économie, de
l’environnement, de la culture, de l’appui institutionnel, avec près d’une dizaine de bureaux de représentation
français en Chine. Dans le partenariat global franco-chinois ces coopérations occupent désormais une place qui est
reconnue par les deux États. Et l’environnement y occupe aussi une place de plus en plus importante, en relation
avec des préoccupations chinoises (mais pas seulement) que le premier ministre Wen Jiabao a exprimé très
clairement le 5 mars 2006, à propos de la croissance de son pays : “Un constat déterminant en découle : au lieu de
poursuivre une croissance effrénée, l’économie chinoise devra s’attacher à prêter une grande attention à la qualité
et au rendement du développement. Les questions relatives à l’environnement sont au cœur de ce plan.”, disait-il,
pour lancer le XIePlan quinquennal. L’environnement en jachère ? Pour une culture du développement durable ?
Vers un nouveau mode de croissance ?
La Chine est pressée : une sorte course contre la montre s’y déroule depuis quelques années, afin de modifier la
nature de la croissance chinoise, sans toutefois que celle-ci puisse trop ralentir, au risque de problèmes alors
considérables, d’emploi et de société. Une réelle inflexion de la politique de croissance chinoise est en cours vers
le développement durable, et ce sont les grandes collectivités chinoises qui sont interrogées à ce sujet : elles
répondent, avec plus ou moins de facilité, mais elles répondent effectivement. C’est ainsi que plus d’une dizaine
de zones de développement économiques locales, et pas des moindres (Shenzhen, Tianjin, Baotu, Guyang, etc.),
expérimentent actuellement une stratégie “d’économie circulaire”. L’ONU, l’Union Européenne, le Japon, les
grands groupes industriels de la planète sont présents à Tianjin (Motorola, Samsung, Toyota, Honda, Nescafe,
Coca cola, Novozymes, Glaxo Smith Kine, Veolia, etc.) comme parfois des groupes moindres mais significatifs,
comme le nordique Vestas dans l’éolien. Le concept d’écoville est expérimenté en Chine, à grande échelle et de
façon plus avancée qu’en d’autres lieux du monde : à la faveur des coopérations décentralisées, une véritable
fenêtre sur le développement durable est aujourd’hui ouverte, vers une Chine en prise au pire comme au meilleur.
Il ne fait alors pas de doute que la coopération décentralisée franco chinoise est à même de s’inscrire dans des
interrogations et réponses locales, adaptées, afin d’aller vers des solutions à de vastes problèmes, locaux,
nationaux et planétaires.
C’est dans cette perspective d’un contexte franco-chinois de coopération accrue, d’interrogations écologiques
insistantes, en regard de la croissance et du développement économique, pour faciliter les échanges franco-chinois,
tout particulièrement à l’échelle des procédures de gouvernance territoriale, que la DAECL s’attache à appuyer
l’action des collectivités locales.
Jean-Claude LEVY
Conseiller spécial auprès du Délégué
pour l’action extérieure des collectivités locales
Antoine JOLY
Délégué pour l’action extérieure des collectivités locales
Secrétaire de la Commission nationale
de la coopération décentralisée