séance du 12 octobre 2011 [Mode de compatibilité]

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Michèle Bachmann, candidate républicaine
“I will lead the way in cutting spending, reducing taxes and
deep-sixing our 3.8 million-word Internal Revenue Code so
companies can invest again. As a first order of business, I
will direct the elimination of counterproductive regulations,
repeal Obamacare and stop cap-and-trade in its tracks so
companies can operate again. And a Bachmann
Administration will create the climate of sound currency and
certainty employers needed to start hiring again”.
La pensée marxiste
Le marxisme fait d’abord référence aux travaux de ses deux
« père fodnateurs » : Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels
(1820-1895).
Œuvre politique principale : « Le manifeste du parti
communiste »
Œuvre scientifique principale : « Le Capital »
. Un déterminisme historique fondé sur la lutte des classes.
. Une pensée dialectique, thèse-antithèse-synthèse
L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de
luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien,
baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot
oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une
guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre
qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de
la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en
lutte. Dans les premières époques historiques, nous constatons
presque partout une organisation complète de la société en classes
distinctes, une échelle graduée de conditions sociales. Dans la Rome
antique, nous trouvons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens,
des esclaves; au moyen âge, des seigneurs, des vassaux, des maîtres
de corporation, des compagnons, des serfs et, de plus, dans
chacune de ces classes, une hiérarchie particulière. La société
bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a
pas aboli les antagonismes de classes Elle n'a fait que substituer de
nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de
nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois. Cependant, le
caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie,
est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise
de plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes
diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat.
Dans la perspective marxiste, l’État est un instrument aux
mains de la classe dominante, la bourgeoisie.
Elément de la « superstructure », il assure l’hégémonie de
la bourgeoisie
Il faut le mettre à bas; il faut détruire l’Etat pour aboutir
in fine à l’administration des choses
“Chaque étape de développement de la bourgeoisie
s’accompagnait d’un progrès politique correspondant.
Corps social opprimé sous la domination des seigneurs
féodaux, association armée s’administrant elle-même
dans la commune, ici république urbaine indépendante, là
tiers-état de la monarchie assujetti à l’impôt, puis, au
temps de la manufacture, contre-poids de la noblesse
dans la monarchie corporative ou absolue, principal
fondement des grandes monarchies en général, la
bourgeoisie depuis l’établissement de la grande industrie
et du marché mondial, s’est finalement emparée à force
de lutte de la souveraineté politique exclusive dans l’État
représentatif moderne. Le pouvoir étatique moderne
n’est qu’un comité chargé de gérer les affaires communes
de la classe bourgeoise tout entière ”
Manifeste du parti communiste, 1848)
Vladimir Oulianvov – Lénine- (1870-1924)
“ L’État est le produit et la manifestation des antagonismes de
classes inconciliables. L’État surgit là, au moment et dans la
mesure où, objectivement, les contradictions de classes ne
peuvent pas être conciliées. Et inversement, l’existence de
l’État prouve que les antagonismes de classes sont
inconciliables (…) Le remplacement de l’État bourgeois par
l’État prolétarien est impossible sans révolution violente ”
L'État et la révolution (1917)
L’apport d’Antonio Gramsci (1891-1937)
Le pouvoir de l’État n’est pas à l’origine de l’hégémonie de la
bourgeoisie mais sa traduction.
Il faut donc travailler à un changement culturel de la
perception , de la représentation et de l’action de l’État.
Il faut créer une nouvelle hégémonie culturelle pour faire de
l’État autre chose qu’un acteur de l’hégémonie de la
bourgeoisie.
Les paradoxes de la pensée marxiste
• L’ambition de détruire l’Etat.
• L’établissement d’un État puissant issu d’une révolution se
réclamant du marxisme : la révolution bolchevique d’octobre
1917.
• Les partis communistes ou ex-communistes dans la période
contemporaine en appellent à l’intervention de l’État : PCF,
PCE, Die Linke, PCP, VAS,…
Pour un État minimal
La pensée libérale
Dans la pensée politique, le libéralisme est tout à la fois promoteur
de l’Etat et craintif envers lui.
Politiquement et philosophiquement, le pouvoir doit fonctionner sur la base d’une
séparation des pouvoirs : Locke (1632-1704), Montesquieu (1689-1755), … Cette
séparation doit empêcher le despotisme et les dérives autoritaires.
Dans le champ socio-économique, le libéralisme prône un État minimal.
Au départ, L’État est doté des stricts attributs régaliens. Le régulateur de la
société doit être « la main invisible du marché ». Adam Smith (1723-1790),
Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776).
La main invisible du marché,
c’est la main de l’égoïsme individuel…
« Puisque chaque individu tâche, le plus qu'il peut, premièrement, d'employer
son capital à faire valoir l'industrie nationale, et, deuxièmement, de diriger
cette industrie de manière à lui faire produire la plus grande valeur possible,
chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le
revenu annuel de la société. À la vérité, son intention en général n'est pas en
cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut
être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de
l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus
grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière que son produit ait
le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme
dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir
une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce
qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses
intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent
d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait
réellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient,
dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait
beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas très
commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour
les en guérir ».
« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière
et du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin
qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur
humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins
que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage. »
Principe d’autorégulation sur la base des avantages individuels
… et le rejet de la « main de l’État »
Dans le temps :
- Les ouvertures (timides) à l’intervention de l’État dans la
sphère socio-économique s’opèrent tôt et se développent en
temps de crise au vingtième et vingt-et-unième siècles :
• Besoin d’infrastructures,
• Nécessité d’enseignement/formation, de qualification
• L’État comme agent conjoncturel ou… pompier de l’économie
: les apports de la pensée keynésienne,
• L’Etat comme assureur social.
Mais ce n’est pas linéaire : cf. le tournant des années septante
Exemple : le nouveau « renversement » : la ‘vague’ néolibérale.
« L’utopie de la société sans clases, celle de l’État salvateur
puis celle de l’autogestion, a entretenu la flamme de la foi
socialiste pendant des décennies. L’écroulement des pays
socialistes de l’Est et du Sud, révélant, outre la tyrannie,
l’échec économique définitif des recettes étatistes, a
sérieusement ébranlé la doctrine. (…) Les libéraux ne
promettent pas la lune. Comme ils veulent limiter l’emprise
de la politique, ils connaissent aussi les limites du pouvoir et
les contraintes qu’il ne peut négliger. Un assistant de Ronald
Reagan, peu après l’élection de celui-ci à la présidence des
Etats-Unis, chiffrait à cinq degrés la réorientation du
système à laquelle le président allait travailler, cinq degrés
par rapport à la politique Carter. C’était la révolution
Reagan. Peu dans l’absolu. Énormément dans la pratique.
Une Amérique plus respectée, plus forte, moins imposée. Le
début de la fin du système totalitaire soviétique. Les
prémisses de la paix. Cinq degrés ! Et pourtant… La Belgique
n’est pas l’Amérique. Mais donnez-nous la force de changer
le système de cinq degrés et… l’espérance va renaître »
Jean Gol, Président du PRL, 1991
• Le tournant étatiste des républicains américains ? Le
paradoxe des présidences républicaines
• Après la tornade boursière, un nouveau tournant
régulateur de l’État dans la pensée libérale ? Une question
ouverte
• La réaction libertarienne et les postures ambivalentes des
républicains
Les pensées politiques ouvertes à
l’intervention de l’Etat
La pensée sociale-démocrate / socialiste
. Une pensée originellement méfiante et hostile envers l’État :
l’influence du marxisme.
. Le détachement progressif de la perspective marxiste :e le
« révisionnisme »,
.Édouard Bernstein (1850-1932), un penseur précurseur: la
formulation de la pensée « réformiste »
“ Mais dans la réalité, une société soucieuse d’intervenir, de
s’occuper de certains besoins, de mettre fin à des abus, ne peut
se passer d’organes, d’une constitution, de moyens financiers
et éventuellement de moyens de coercition. Or, pour tout cela,
il faut de toute évidence autre chose qu’une société mystique
désincarnée ”.
« Mais plus les institutions politiques des nations modernes se
démocratisent, plus aussi la nécessité et l’éventualité des
apocalypses sociales disparaissent. (…) Mais est-il inévitable que
la conquête du pouvoir politique par le prolétariat s’accomplisse
autrement que par un séisme politique ? Et signifie-t-elle aussi la
monopolisation du pouvoir par le prolétariat face et contre
l’univers non prolétarien tout entier ? Si non, on ne peut pas
raisonnablement se formaliser lorsque quelqu’un avance qu’au
lieu de spéculer sur «l’apocalypse», la social-démocratie devra
pendant longtemps encore « organiser politiquement et préparer
à la démocratie la classe ouvrière, et lutter pour toutes les
réformes aptes, dans le système actuel, à améliorer sa condition
et à transformer l’Etat dans un sens démocratique ».
Importance du cadre national
conquête de l’Etat démocratique pour agir à ses fins
« Dès aujourd'hui, nous pouvons compter sur deux millions
un quart des électeurs. Si cela continue ainsi, nous
conquerrons d'ici la fin du siècle la plus grande partie des
couches moyennes de la société, petits bourgeois ainsi que
petits paysans, et nous grandirons jusqu'à devenir la force
décisive dans le pays, devant laquelle il faudra que s'inclinent
toutes les autres forces, qu'elles le veuillent ou non. (…) Et si
nous ne sommes pas assez insensés pour nous laisser
pousser aux combats de rue pour leur faire plaisir, il ne leur
restera finalement rien d'autre à faire qu'à briser eux-mêmes
cette légalité qui leur est devenue si fatale »
Engels, 1895
L’importance de l’action dans le cadre démocratique
La sortie de la perspective déterministe et
‘catastrophiste’ sur le plan économique :
L’importance de l’apport keynésien et planiste : la
formulation progressive de la pensée socialiste-socialedémocrate dans le champ économique et social.
Le modèle :
- l’économie mixte - L’économie sociale de marché
- le Welfare State d’après guerre.
Le modèle d’Etat social et la pensée sociale-démocrate :
un modèle bousculé
.
.
.
.
L’affaiblissement de l’économie mixte
L’affaiblissement de l’Etat
L’interdépendance économique et financière
…
… mais une perspective toujours favorable à l’intervention
voire à la réhabilitation de l’Etat ou de l’action publique
dans le chef des parts socialistes et sociaux-démocrates
(SPD, parti travailliste, PS, SPÖ, …)
« Le marché peut être source de bien-être partagé… lorsqu’il est
régulé de manière efficace. Régulation ne signifie pas étatisation ou
planification centralisée de l’économie, ni contrôle tatillon à tous les
niveaux, ni hyperrégulation ou prolifération de la « paperasserie
administrative ». Régulation signifie définition, aux différents niveaux,
de balises cohérentes et évaluations à même d’assurer un
développement équilibré et durable de la société. La prise en compte
optimale des intérêts des citoyens ne sera pleinement accomplie que
lorsque de tels mécanismes auront été mis en place au niveau de la
communauté internationale où se développent aujourd’hui les
échanges globalisés. En attendant la mise en place d’une régulation
mondiale, les socialistes veulent rendre opérationnels des
mécanismes régulateurs à tous les niveaux, de l’Union européenne à
la commune. Réguler signifie aussi instaurer les mécanismes de
redistribution et de solidarité qui humanisent la croissance en faisant
profiter chacun de ses bénéfices. On n’a encore rien inventé de mieux
que l’action collective et citoyenne pour réguler démocratiquement
les rapports humains. Les socialistes d’aujourd’hui croient en
l’importance du politique, qui n’est pas l’État dirigiste tout-puissant,
mais l’instance choisie démocratiquement qui assure le respect et le
bien-être de chacun ».
Elio Di Rupo, Président du PS, 2008
La vision catholique/démocrate chrétienne
. Une pensée politique originelle hostile à l’action de l’État :
le refus de la double modernité.
Les « missions » attendues de l’Etat sont remplies par
d’autres
. Les mutations du XIXe siècle et les tensions dans la pensée
catholique : catholicisme intransigeant, incarnée de par la
pensée réactionnaire (Louis de Bonald – 1754-1840 - et
Joseph de Maistre - 1753-1821) vs catholicisme libéral.
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