Si l’on s’intéresse aux variations du niveau moyen des océans c’est l’ellipsoïde
géométrique qu’il faut prendre comme référence ; si ce sont les courants et leurs
variations (la dynamique) qui nous préoccupent c’est le géoïde la bonne référence.
2. Les causes des variations du niveau moyen des océans
Ce qui détermine d’abord le niveau de l’océan c’est évidemment la masse d’eau qu’il
contient exactement comme la quantité d’eau dans une casserole. C’est ensuite sa
température moyenne qui détermine son degré de dilatation, c’est à dire son volume.
Les variations du niveau des océans dépendent donc de celles de sa température et des
quantités d’eau qu’il échange avec les autres réservoirs d’eau de la planète : les
glaciers, les calottes polaires (Groenland, Antarctique) et les eaux continentales
(rivières, lacs, nappes phréatiques etc.…).
L’augmentation planétaire en cours et à venir de la température de la Terre ne peut
qu’induire une élévation de ce niveau puisqu’elle échauffe l’océan qui absorbe 90% du
surplus de chaleur introduit dans le système climatique par l’accroissement des gaz à effet de
serre dans l’atmosphère et fait fondre glaciers et calottes polaires.
D’où la nécessité de la détecter et d’en suivre l’évolution de manière à en évaluer l’ampleur
à venir.
Détecter c'est-à-dire mesurer : il n’y a pas d’autres sources de connaissance.
3. La mesure des variations du niveau de la mer.
La marégraphie
La manifestation la plus visible de variations du niveau de la mer, c’est la marée.
D’où les marégraphes installés dans les ports qui permettent d’établir les «annuaires des
marées» indispensables à la navigation côtière. On peut filtrer et éliminer le signal de la
marée pour accéder au niveau moyen de la mer. En le moyennant pour éliminer les
variations thermiques saisonnières on peut suivre les variations du niveau de la mer d’une
année à l’autre, en un point. C’est à partir de ces mesures marégraphiques à travers le monde
que l’on a pu faire une première évaluation de l’élévation du niveau de la mer au cours du
20ème siècle jusqu’à l’avènement des mesures satellitaires en 1992 : environ 18 cm soit en
moyenne à peu près 1,8 mm/an (figure 2 ci-dessous).