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N
ée en avril 2002 à Lyon, Léa commence la musi-
que par l’étude de l’alto avec Denis Masson puis, à
l’âge de six ans, elle débute de piano sous la direction
de Yolande Kouznetsov. Elle entre au CRR de Lyon
dans la classe d’Anne-Elisabeth Tauleigne, puis elle est
prise en troisième cycle dans la classe de Philippe Soler.
Elle participe à de nombreuses auditions. En 2014, dans
le cadre du projet « De l’autre côté du miroir », elle ac-
compagne l’ensemble Lug Double Reed Band dirigé
par Olivier Hue, et joue également ses transcriptions
pour deux pianos de pièces de Bartók et Schumann avec
son frère Pierre-Emmanuel. En 2015, elle joue aux
Confluences de Lyon pour un "Flashmob" autour de
Star Wars. La même année, pour le festival Happy
Hands, elle joue à la Maison de la Musique et de la
Danse puis en 2016 au Palais Saint-Jean.
Elle participe régulièrement aux épreuves du Grand
Concours International de Piano de Lyon dans les caté-
gories piano deux mains, pianos quatre mains et musi-
que de chambre. Elle est finaliste de ce concours.
Si Haydn porte l’image d’un musicien affable et spiri-
tuel, auteur particulièrement prolifique on oublie parfois
(tant cela parait évident) son côté novateur. Lorsqu’il
naît en 1732 le monde musical est alors régi par le cou-
rant baroque où J.S Bach compose ses partitas pour
clavier (neuf ans avant ses fameuses Variations Gold-
berg) et Händel ses grands oratorios comme Ezio ou
Sosarme.
H
aydn deviendra (avec Mozart et le jeune Beetho-
ven) l’un des fondateurs du mouvement Classique vien-
nois Le Classicisme viennois qui durera de la mort de
Bach en 1750 aux prémices du Romantisme vers 1820).
Haydn mènera durant toute la seconde moitié du 18
ème
siècle le courant Classique à son apogée. Il sera un des
artisans de la réforme de la musique Baroque et mourra
seulement quinze ans avant l’émergence du courant
Romantique. Il sera l’un des premiers compositeurs à
essayer de nouvelles formations musicales équilibrées
comme le quatuor à cordes ou à composer des œuvres
instrumentales comme les sonates basées sur des struc-
tures à la fois plus élaborées et moins dispersées que les
suites de danses utilisées dans la musique baroque.
Haydn composera 62 sonates formées de deux, trois ou
quatre mouvements et introduira de façon régulière
dans ses œuvres instrumentales (sonates), de musique
de chambre (quatuors à cordes, trios…) ou de musique
orchestrale (symphonies, concertos…) la « forme so-
nate » basée sur l’exposition d’un ou deux thèmes qui
seront développés dans la partie centrale avant d’être
finalement réexposés à l’identique et résumés dans une
coda.
Grâce à Haydn, la Musique Classique abandonne pro-
gressivement l’esthétique Baroque en allant vers plus de
subtilité et de finesse. Elle obéit à des règles à la fois
plus strictes mais plus simples que la Musique Baro-
que :
- l’Harmonie cède progressivement le pas à la Mélodie.
- l’usage de la basse continue tend à disparaître, les
tournures musicales alambiquées du Baroque font place
à des harmonies plus simples et plus directes.
- le contenu musical abandonne l’esprit pour le senti-
ment en accentuant le contraste et la tension dramatique
des nouvelles compositions.
- la structure même des œuvres et la période classique
verra la prédominance de la forme sonate où plusieurs
thèmes se côtoient, sont exposés, développés puis réex-
posés - soit en s’affrontant, soit en se conjuguant.
Léa HURPEAU va nous donner un parfait exemple de
ce classicisme viennois à la fois raffiné et structuré.
La 59
ème
sonate de Haydn a été composée en 1789 est
dédiée à son amie Marianne von Genzinger. Elle illustre
parfaitement ce glissement progressif du Baroque vers
le Classicisme. Ce mouvement au tempo modéré est
particulièrement riche sur le plan thématique et bien
qu’il soit typique du classicisme viennois il ne renie pas
totalement l’héritage du passé. On trouve çà et là quel-
ques traits à l’écriture polyphonique et aux accents ba-
roques notamment au début du développement. Haydn
utilise subtilement des motifs relativement semblables
pour unifier tout le mouvement. On remarque aussi
l’emploi de quatre notes répétées qui font penser au
début de la cinquième symphonie de Beethoven (le fa-
meux thème du destin). Haydn joue aussi avec ce thème
en l’interrompant à la fin de l’exposition pour mieux le
reprendre dans le développement.
L
e style employé est tout autre avec le Scherzo-
Valse d’Emmanuel Chabrier. Tout comme Liszt dans sa
jeunesse, Chabrier avait la réputation d’un musicien
exubérant et divertissant doublé d’un pianiste ébourif-
fant et briseur de clavier. Cependant au-delà de ce cli-
ché (certes non dénué de tout fondement), Chabrier
composait des œuvres extrêmement poétiques et délica-
tes et savait se montrer un coloriste raffiné. Ami de
Verlaine et des plus célèbres peintres impressionnistes
comme Manet, Chabrier a passé une grande partie de sa
vie au ministère de l’intérieur avant d’épouser une car-
rière de compositeur professionnel. Ecrit en 1881 le
Scherzo-Valse termine un recueil de dix pièces pour
piano intitulé « les Scènes pittoresques ».
Le Scherzo-Valse est une pièce virtuose typique de cet
esprit français à la mode en cette fin de dix-neuvième
siècle, même si Chabrier avait pour modèles Chopin,
Schumann et Wagner. Par son caractère volubile et
emporté le Scherzo Valse atteint très rapidement une
grande notoriété à l’instar d’España (dont Camille Che-
villard a fait une impressionnante transcription pour
piano) ou de la Bourrée Fantasque. Quatre pièces par-
ticulièrement représentatives des Scènes Pittoresques
(Idylle, Danse villageoise, Sous-bois et Scherzo-Valse)
seront orchestrées par Chabrier et données en avant
première à Angers fin 1888.