Théories anthropologiques
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Théories Anthropologiques
Avant la constitution de l'anthropologie comme science
Comment l'être humain et l'altérisont-ils pensés avant la constitution de l'anthropologie comme
discipline scientifique (Europe Etats Unis 19e siecle)
Antiquité grecque → moyen age chrétien et musulman → 16e siecle (Europe/France) → 18e siècle
(europe et france)
I. L'antiquité grecque
Contexte :
Deux questions centrales
→ Comment penser la relation entre grecs et non grecs ?
→ Comment penser la cité grecque ?
Approche philosophique/ sc politiques
O. NAY : politiste : naissance de la pensée politique en -800. Notion de cité, de liberté, de
citoyenneté mais aussi famille, société => réflexion théorique : notions qui nous permettraient de
penser l'autre. On construit les outils mais on ne regarde pas réellement les autres en question
Hérodote : -500 avant JC
Observation et description de ce qu'on observe : ouvrage : Enquêtes ou Histoire.
Essaye de décrire les guerres médiques, chercher causes et conséquences. Recherches
« ethnographiques » : les Scythes : description de comment fonctionnent ces indiv qui ne sont pas
des grecs : insère une forme d'ethnographie, s'appuie sur ce que lui-même a vu. Commence à
construire une science à partir de ce qu'on a vu. Importance du témoignage & processus en mirroir
(François Hartog 1980) => Hérodote réfléchit et travaille par contrastes : regarde egyptiens donc
pense aux grecs. => Sensibilité ethnographique
II. Le Moyen Age chrétien
IVe siècle : christianisme devient la religion officielle de l'empire romain. La religion s'étend.
Politique perd de son autonomie par rapport au religieux : se définit par rapport au religieux.
Empereur de droit divin...
=> Dans l'histoire de la pensée, se traduit par un théocentrisme : tout va passer au crible de la
religion. Religion = grille de lecture pour penser, imaginer, comprendre l'autre. A ce moment, qui
est l'autre ?
1054 : schisme : séparation des chrétiens d'orient (orthodoxie) et d'occident : deviennent Autres
les orthodoxes.
Le musulman devient une figure de l'autre. Croisades : rapport d'altérité mais le contact est
fréquent, on est sans arrêt avec cet autre : cohabitations dans la péninsule arabique. Il est souvent
appelé le Sarazin : (Sarah femme d'abraham donne naissance au groupe qui deviendra
musulman.)
On donne un nom qui intègre dans sa propre grille de lecture, la lecture biblique.
A cette époque, réfléchir et imaginer se rapporte souvent à l'imaginaire, au mythe. L'imaginaire va
permettre aux individus de se comprendre entre eux, d'analyser son rapport à l'autre.
Le Livre des Merveilles (1299) Marco Polo : mélange de descriptions, d'observations. Se
réapproprie récits bien plus anciens. Va aussi imaginer, laisser l'imagination travailler pour penser
ces populations qu'il n'a pas vu. « des fruits qui ne ressemblent pas aux autres ». hommes à têtes
de chien : Marco Polo retravaille ces mythes, adapté à son imaginaire : lui permet de penser l'autre.
A cette époque, dans bcp d'iconographies, impossible de rep un autre non chrétien comme un
individu complet, complètement comme nous : on le dessine donc différemment : élément qui
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n'appartienne pas aux caractéristiques humaines. (tête de chien). On utilise des couleurs
différentes pour les représenter
III. Le Moyen Age Arabo-Musulman
622 : l'hégire : An 1 du calendrier musulan
expansion géo mais aussi construction intellectuel, politique, géographique.
On est dans la construction d'un empire qui va combiner une forme d'universalisme (message
religieux) mais en mm temps hétérogénéité énorme au sein de cet empire : individus de langue
diverse, de cultures diverses, habitudes, manières de faire, d'être gouverné... De ce mélange
vont naître plusieurs formes de réfléxions sur soi et l'autre.
Ixe Xe : géo humaine au delà de cet empire musulman : observation, description : avec regard
très islamocentriste. MAIS observation très précise de ce qui se passe => regarder au delà.
=> siècle arabe des lumières : apogée des lettres et sciences (foisonnement intellectuel),
croisement entre les savoirs. Al Andaluz : péninsule arabique ou se rencontrent les trois religions
monothéistes. Bouillonement culturel et des savoirs.
Deuxième manière d'appréhender l'extérieur : géographie des merveilles. (A. Miquel 1967 : 121) :
Manière de réfléchir les individus très lointains : processus proche du MA chrétien : on va très
largement imaginer et inventer ce que sont ces peuples lointains : description d'un voyage
(Saladin) : griffes d'animaux, .. on va inventer car on le doit pour penser l'altérité.
2e moitié du Xe siècle : empire musulman stabilisé, plus sur de lui. Réflexions : on a ce sentiment
de cohérence : on peut regarder cette diversité. Les « géographes » vont commencer à se
regarder, regarder leur société pour comprendre ce qui s'y passe.
XIIe : développement d'une pensée rationaliste arabe : Ibn Roshd ou Avéroès. Décentrement de
l'homme par rapport à Dieu. On essaye de sortir la réflexion sur l'être humain d'une pensée
purement théologique. On pense l'homme en dehors du fait qu'il est un être crée par Dieu.
XIVe : Ibn Khaldûn : père de la sociologie ? Départements au Maghreb mettent cet homme au
programme comme un père. Quelqu'un qui va prendre travaux des historiens pour les repenser en
se disant que l'histoire est très subjective : il faut réfléchir aux causes, aux conséquences : il faut
rechercher l'origine des faits. Va construire pas mal de notions, en pensant société qui l'entoure :
sociabilité, classes sociales, pouvoir. Il veut connaître le pourquoi & le comment des choses.
Décrit ce qu'il voit au lieu de prescrire ce qui doit être. Continue à mettre l'Homme au centre de la
réflexion.
IV. Le XVIe siècle : la Renaissance.
Elargissement, géographique et intellectuel, des frontières du monde connu : monde est bien plus
large et divers qu'on le pensait.
Contexte :
1453 Prise de Constantinople par les Turcs : Les savants vont s'enfuir vers l'Italie et emportent
tous les manuscrits de l'antiquité : grecque et latine.
Années 1450 : développement de l'imprimerie par Gutenberg. Permet d'imprimer les ouvrages,
démultiplier l'accès aux textes. Plus large diffusion des savoirs
1492 Decouverte de l'Amerique par CC.
+ fin de la reconquête espagnole
1494-1519 : guerres d'Italie. Noblesse française va découvrir les manuscrits et ouvrages de
l'antiquité : rapportent vers la France. De là que peut émerger la Renaissance en France.
1517 : début de la Réforme : scission entre catholiques et protestants (Luther et Calvin) : période
des guerres de religion
Trois courants de pensée, entre tensions et synergies
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la Scolastique : méthode de compréhension de la religion : forme de questionnement
spécifique pour mieux la comprendre. (St Thomas, St Augustin.) Textes d'Aristote : on réfléchit sur
la religion entre la philosophie d'Aristote et les pères de la religion. Démarche qui consiste à
exposer un pb puis donner un contenu précis donné aux notions données & tenir compte de toutes
les thèses sur ce pb (plusieurs angles d'approche) et ensuite construire un argumentaire qui
puisse permettre de convaincre. => dialogue surtout à la faculté de théologie (la Sorbonne).
L'humanisme : prône le développement d'un esprit critique, un individualisme intellectuel,
réflexion personnelle. Replonger dans ouvrages des philosophes grecs / latins. MONTAIGNE : il
vaut mieux une tête bien faite qu'une tête bien pleine : il vaux mieux être capable de raisonner par
soi-même que de savoir tout sans réfléchir.
Va essayer de combiner toute sa réflexion dans les Essais.
La Réforme ou le protestantisme : aussi un courant de pensée. Idée qu'il ne faut pas
regarder les textes religieux comme les catho : esprit critique doit être mobilisé pour lire et
comprendre textes religieux (perspective de foi). Avoir son esprit critique sur les textes
Invention de la notion de sauvage et sauvagerie.
Ils sont retrouvés en tant qu'antithèses de la civilisation. Se popularisent dans les récits de
navigateurs, missionnaires, administrateurs (se multiplient).
=> Manière de penser l'autre qui ne peux pas sortir du cadre de celui qui les pense. On pense
l'autre à travers son propre prisme de regard. On doit penser les hommes comme des enfants
d'Adam et Eve. On leur cherche une place. Aztèques vont faire pareil : européens pensés comme
des divinités venues d'orient : les placent dans leur façon de penser.
Notion de sauvage, de sauvagerie donnent lieu à deux attitudes opposées :
positive : « fascination de l'étranger » (Laplantine 2001 : 33). Textes montrent une
admiration, voir un fantasme sur ce qu'on présente comme une organisation sociale parfaite,
pacifisme, amours libres, liens privilégiés avec la nature... Toutes ces choses qu'on envie au
sauvage montrent tout ce qu'on aime pas dans sa propre société. Montaigne fantasme un sauvage
formidable. On est pas dans une description de la population en question.
Négative : « refus de l'étranger ». Critique, peur, mépris. Description de la férocité, bétise,
absence de vêtement, trop proche de la nature... Contentement de soi.
D'autres ouvrages permettent la création d'un nouveau savoir : travaux plus descriptifs : surtout de
la part de ceux qui essayent de comprendre ces peuples (Jean de Léri)
Conséquences très pratiques : statut que l'on donne aux individus dépend de la façon dont on les
pense → traites. Domination, esclavagisme, exploitation des ressources
Controverses de Valladolid (1550-1551) entre Sepulveda et Las Casas : comment devaient se
faire les conquêtes dans le nouveau monde : quel est le statut des amérindiens, sont-ils des êtres
humains ou non : réponse donne façon dont on va faire la guerre : faire une guerre en « justice »
Sepulveda : amérindiens doivent être soumis, commandés : droit naturel des espagnols de les
dominer.
Las Casas : ont une âme : on doit les convertir pour les sauver. Mais là aussi on doit les intégrer à
notre système de pensée : on doit leur sauver la vie en qq sortes
Aujourd'hui : ces deux façons d'envisager l'autre, attitude positive retrouvée dans la mode pour
l'exotisme : bijoux « exotiques », musique « world ». Ecologisme naïf (être plus proche de la
nature : mythe du bon sauvage). Regret d'une fraternité originelle disparue... Cette attitude positive
a pris d'autres formes ?
Cette peur, angoisse et mépris
Le XVIIe :
Moins intéressant : moins de réflexions sur l'autre. MAIS édition du code noir (1685) : droits et
devoirs du maître sur ses esclaves. Pour limiter les abus.. Mais l'esclave est quand me décris
comme un meuble...
V. Le XVIIIe siècle
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Lumières de la raison vont « éclairer les ténèbres » de l'obscurantisme religieux.
Mouvement européen : crises des sociétés : crise de la société française... => tentative de
réformer les mentalités. Bouillonement intellectuel.
Découverte du Pacifique expéditions sont multipliées, on ramène son sauvage dans son salon...
Mouvement philosophique : il faut que les hommes fassent usage de leur raison, dvmpt du sens
critique. Démarcation de l'homme par rapport aux théologies. Il ne faut plus qu'il y ait un
déterminisme de la religion. Il faut que l'homme prenne des initiatives, qu'il s'autonomise par
rapport à Dieu.
Recherche du bonheur, de l'épanouissement : d'une part, valorisation du progrès : espoir énorme
dans le futur (grâce aux PT, homme sera plus heureux et épanoui dans le futur). D'autre part,
apologie de la nature (Hobbes, Locke, Rousseau). : réfléchissent à ce que serait l'homme serait si
il ne vivait pas en société, dans un état de nature. Questionnement théorique.
Renforcement de ce mythe du bon sauvage.
Utilisé pour critiquer la société française : pouvoir essentiellement entre les mains de l'Etat et du
clergé. Procédé littéraire : faire parler un sauvage : Les Lettres Persannes, Montesquieu ; L'Ingénu,
Voltaire. Critique du colonialisme : Supplément au voyage de Bougainville, Diderot ; Candide,
Voltaire. => Pas encore de textes, vrmt, qui décrivent la vie d'autres peuples. Ici, vrmt un procédé
littéraire.
Bilan et transition vers l'anthropologie comme science.
Décentrement et comparaison : Processus préfigure le travail anthropologique.
Evolutionnisme en germe : c'est cette idée que l'être humain évolue : passe par différentes
formes humaines plus ou moins avancées. On parle moins de sauvage mais plutôt de « primitif ».
Développement des sciences de la nature : on réfléchit comment penser la nature hors de
la théologie. Travaux de Linné : analyser le système de la nature dans lequel l'homme est replacé.
Homme n'est plus forcément une création divine.
Réflexions sur l'organisation sociale, plutôt philosophiques jusque là. Fait humain est un fait
sociétal, social. Pour comprendre l'être humain, il faut le replacer dans une société particulière.
Interférence de ces trois sphères..
Penser l'Homme systématiquement et scientifiquement : créer une histoire de l'humanité =>
Essentiel. On peut enfin prendre l'homme comme objet de réflexion dans une science. Pour ce
faire, on a besoin d'observations empirique, descriptif et non prescriptif.
Création de la société des observateurs de l'Homme : Texte de Gérondo : Considérations
sur les diverses ….
A cette époque, travaux vont réfléchir les êtres humains comme constitués par différentes
races, différentes familles.
L'EVOLUTIONISME
1. Contexte intellectuel et historique
2. Principes
3. Auteurs et domaines
4. Bilan
I. Contexte intellectuel et historique
Pour élaborer des savoirs, on s'appuie sur le décentrement et la comparaison. Il y a à cette
époque un intérêt pour la question de l'organisation sociale.
Emergence d'un nouveau concept : l'homme peut être l'objet d'études scientifiques.
Fin XVIIIe : tentative d'institutionnalisation:
1794 : American Philosophical Society (Philadelphie). Etudie les populations amérindiennes
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autochtones avec un but scientifique et politique (l'intégration dans l'Etat).
Emergence d'une anthropologie d'urgence : les populations qui disparaissent doivent être
rapidement étudiées. (Fin texte Morgan + de Gérando)
On se concentre sur l'étude des populations « sauvages »
Recentrage sur certains groupes : les études ont toujours pour objet les populations lointaines.
Création des sociétés ethnologiques : 1842 Paris ; 1842 New-York ; 1843 Londres. Cela donne
une réelle autonomie intellectuelle à la discipline ethnologique. Ces sociétés se transforment en
sociétés d'anthropologie : 1859 Paris ; 1863 Londres ; 1871 Washington. Là, on se concentre sur
l'étude de l'homme en général.
C'est aussi le début des collections d'objets dits ethnographiques. Des missions précises sont
prévues pour établir ce qu'on appelle cette « culture matérielle ».
Lewis Morgan va passer du temps, prendre des notes, faire des descriptions et apprendre les
langues... L'institutionnalisation nourrit la profession de l'anthropologue.
La façon dont on va penser l'homme devient un objet d'étude. L'homme est un objet social, acteur
ou agent d'une Histoire, le fruit d'une éducation : on peut l'étudier comme n'importe quel autre
objet scientifique.
Une science de l'homme en général doit se constituer et non plus se focaliser uniquement sur des
petits groupes. L'anthropologie est une science de la synthèse, justement.
On pense l'être humain comme un agent de transformations sur le monde qui l'entoure. On sort de
plus en plus du déterminisme religieux (seul Dieu décide du destin de l'homme) pour se dire que
l'homme peut être acteur. Deux éléments favorisent cette évolution :
La révolution française lance des remises en question : le peuple pourrait décider..
La révolution industrielle montre que l'initiative individuelle est fructifiante. Phénomène
d'éxode rural. En ville, on a une individualisation, les rôles changent. Révolution montre la
possibilivalorisante du développement de l'humanité via le progrès : cette notion est au coeur
des théories révolutionistes en anthropologie.
On cherche à placer l'homme dans une histoire, ou du moins le replacer. C'est le but des
anthropologues évolutionistes : faire une Histoire de l'humanité.
Des fossiles de ce qu'on nomme ajd des néanderthals sont découverts en 1856. Cela montre que
l'homme est sur terre depuis au moins 48 000 ans alors que la Bible postule que cela fait
seulement 5 000 ans. L'histoire de l'humanité est donc bien plus longue et on détache la réflexion
sur l'homme d'une réflexion religieuse. Cependant à cette époque les couvertes commencent à
peine, l'on a très peu d'informations sur les modes de vie
Darwinisme biologique & l'évolutionisme
/!\ Darwin n'était pas un anthropologue, c'est même fort peu probable que les auteurs
évolutionistes s'inspirent directement de Darwin : les idées de progrès, d'évolution circulaient déjà
à l'époque. On peut cependant trouver des parallèles entre sa démarche intellectuelle et les
réflexions des évolutionistes en anthropologie.
Darwin, de 1831 à 1836 participe à une expédition en Amérique Latine il étudie la faune et la
flore. Il se rend compte qu'une même espèce animale subit des différences selon les lieux il
habite. Il montre l'importance des conditions naturelles dans les traits caractéristiques d'un animal.
Les espèces animales ne sont pas fixées indéfiniement ce qui pose PB par rapport au
créationnisme. Les espèces changent et semblent aller vers une plus grande compléxité, voir une
amélioration : cela concerne toute la nature. Darwin s'inspire des travaux de Malthus.
Dans la sélection naturelle, seul un petit nombre survit, ceux qui s'adaptent mieux. Cela s'étend à
toute l'espèce.
1859 : The Origin of Species by means on natural selection.
4 charactéristiques :
changement trans-générationnel
compléxification
amélioration
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