maxence - Decitre

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Tests &
Matériels
en orthophonie
Cécile Bessis, Florence George,
Catherine Pech-Georgel, Raphaële Sallantin
MAXENCE
Mesure de l’ACCès au SENS
Outil d’évaluation de la compréhension
en lecture pour le cycle 3
MAXENCE
Mesure de l’accès au sens
Manuel
&
Livret de passation et cotation
Collection Tests & Matériels en orthophonie
Dirigée par Catherine Pech-Georgel et Florence George
Titres parus
PARLER ET LIRE AVEC LES IDÉO-PICTOS
Méthode d’aide au langage et à l’apprentissage de la lecture
B. CHAUVIN-TAILLAND, 2001 - 77 pages
LA CONSCIENCE PHONOLOGIQUE
Test, éducation et rééducation
D. DELPECH, F. GEORGE, E. NOK, 2001 - 152 pages
MANUEL PRATIQUE DE LECTURE LABIALE
D. HAROUTUNIAN, 2002 - 128 pages
TEST D’ORTHOGRAPHE
Le Petit Poucet (texte étalonné du CE 1 à la 3e)
C. DE PLAZAOLA, F. GAUTHIER, M.F. ARSICAUD,
C. PECH-GEORGEL, 2003 - 78 pages
DES MOTS ET DES PHRASES - Tome 1
A.M. SANAANI, 2004 - 98 pages
BILAN DE BÉGAIEMENT POUR L’ADULTE ET APPROCHE RÉÉDUCATIVE
C. DE PLAZAOLA, F. GAUTHIER, 2004 - 114 pages
J’AI TOUT COMPRIS ! « AU CYCLE 3 »
E. et S. JÉRY, 2006 - 93 pages couleur
BELO, Batterie d’évaluation de lecture et d’orthographe
F. GEORGE, C. PECH-GEORGEL, 2006 - 130 pages + 2 jeux de
fiches de passation CP et CE1 de 20 pages + 20 fiches de protocole
MALADIE D’ALZHEIMER ET TROUBLES APPARENTÉS
C. PATRY-MOREL, 2006, livre 92 pages + 138 fiches
PENSER EN ACTION ? AGIR EN PENSÉE ?
Le guide des activités mentales
A. MÉNISSIER, 2007 - 293 pages
Q.A.L.A. : Questionnaire d’Autoévaluation du LAngage
V. VARTOUI NIGOGHOSSIAN, 2007 - livret : 48 pages ; livret
patient : 16 pages ; évaluation par l’ortho. : 14 pages ; évaluation
par l’entourage : 14 pages ; feuilles de notation : 13 pages
TRAVAILLER LES FONCTIONS EXÉCUTIVES. Exercices écologiques
V. TCHERNIACK, B. BARIELLE, S. KASPRZAK, R. MARTINOD,
2007 (2e tirage revu et modifié en 2010) - livre 20 pages + 2 jeux
de fiches
J’AI TOUT COMPRIS À 8 ANS AVEC CACHOU,
ROXY ET LEURS AMIS
E. et S. JÉRY, 2008 - 96 pages
NAISSANCE AU PAYS DU LANGAGE
M. BACHELET, A. PASCAL, 2008 - Manuel d’intervention auprès de
l’enfant : 134 pages - Feuilles de notation : 15 pages
Livre d’activités : 134 pages - Passation - Evaluation : 15 pages Livre d’images : 14 pages
PRISE EN CHARGE COGNITIVE DE LA MÉMOIRE SÉMANTIQUE
H. BRISSART, M. LEROY, 2009 - Théorie et corrigés des exercices :
64 pages - Cahier du patient : 60 pages
RÉÉDUQUER LA MÉMOIRE DE TRAVAIL
H. BRISSART, E. MORÈLE, M. LEROY, 2010 - Théorie et corrigés
des exercices : 92 pages - Cahier du patient : 48 pages
PRISE EN CHARGE COGNITIVE DES FONCTIONS EXÉCUTIVES
H. BRISSART, E. MORÈLE, F. DANIEL, M. LEROY, 2010 - Théorie et
corrigés des exercices : 86 pages - Cahier du patient : 112 pages
REMÉDIATION COGNITIVE DE LA MÉMOIRE ÉPISODIQUE
H. BRISSART, F. DANIEL, M. LEROY, 2010 - Théorie et corrigés des
exercices : 124 pages - Cahier du patient : 108 pages
DES MOTS ET DES PHRASES - Tome 2
A.M. SANAANI, 2010, 130 pages
BATTERIE ISADYLE
B. PIÉRART, A. COMBLAIN, J. GRÉGOIRE, P. MOUSTY, 2010 Manuel d’application : 90 pages - Examen de base : 6 pages - Bilan
d’approfondissement : 48 pages - Fascicules : 186 pages Etalonnage : 212 pages - Références théoriques : 112 pages
LA DYSLEXIE ET LA DYSORTHOGRAPHIE
Les inversions de lettres. Les simplifications de syllabes
C. MAZADE, 2011 - 144 pages
CONSTRUCTION ET UTILISATION DU NOMBRE
Outils d’aide pour des élèves en difficulté d’apprentissage
V. DAFFAURE, N. GUÉDIN, 2011 - 112 pages - 40 pages d’annexes
A4 cartonnées
TEST D’EXPRESSION MORPHO-SYNTAXIQUE FINE - T.E.M.F.
B. BERNAERT-PAUL, M. SIMONIN, 2011 - Manuel de présentation
et d’analyse : 100 pages - Manuel de cotation : 16 pages - Manuel
de passation : 68 pages
LE BON MOT, LA BONNE PHRASE - Tome 2
Jeu auto-correctif de lecture et d’orthographe
J. SIMON-McCULLOUGH, 2011 - Livret : 56 pages 11 fiches d’étiquettes
EVALAD : Batterie d’ÉValuation du langage écrit et des compétences
transversales, Adaptée aux Lycéens (de Première et de Terminale) et
ADultes
C. PECH-GEORGEL, F. GEORGE, 2011 - Manuel : 42 pages Passation : 44 pages - Enregistrement : 24 pages - 22 planches
CONSTRUCTION ET UTILISATION DU NOMBRE
V. DAFFAURE, N. GUEDIN, 2011 - Manuel : 112 pages - 43 planches
ÉVALUER UN BÉGAIEMENT
Un dialogue constructif.
Un outil complet avec un index du handicap du bégaiement normé
F. ESTIENNE avec la collaboration de H. BIJLEVELD,
2011 - 146 pages
RÉÉDUCATION DE LA DYSORTHOGRAPHIE
C. MAZADE, 2011- 148 pages
RÉÉDUCATION DE LA DYSLEXIE
liée à des troubles de l’organisation spatiale
C. MAZADE, 2012 - 198 pages
EXAMINER UN BÉGAIEMENT
Outils d’évaluation enfants, adolescents, parents
F. ESTIENNE avec la collaboration de H. BIJLEVELD, 2012 - Livre :
128 pages - Livret examinateur : 60 pages - 6 planches 21 x 29,7
BIEN LU ET BIEN JOUÉ
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LA DYSORTHOGRAPHIE ET LA DYSLEXIE
Les confusions phonétiques
C. MAZADE, 2013 - 366 pages
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Manuel du Thérapeute : 142 pages
Tests &
Matériels
EN ORTHOPHONIE
MAXENCE
Mesure de l’accès au sens
Manuel
&
Livret de passation et cotation
Cécile BESSIS et Raphaële SALLANTIN
Florence GEORGE et Catherine PECH-GEORGEL
Le pictogramme qui figure ci-contre mérite une explication. Son objet est d’alerter le
lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, particulièrement dans le
domaine de l’édition technique et universitaire, le développement massif du
photocopillage.
Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément la
photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s’est généralisée dans les établissements
d’enseignement, provoquant une baisse brutale des achats de livres et de revues, au point que la possibilité même pour les
auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, de la présente publication est interdite sans autorisation de
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Imprimé en Belgique
Dépôt légal : mai 2013
ISBN : 978-2-35327-161-0
SOMMAIRE
MANUEL
INTRODUCTION ............................................................................
9
ÉTAT DES LIEUX ..............................................................................
11
La notion de compréhension en lecture ...........................................
11
Les trois variables de la compréhension en lecture ..........................
12
Les niveaux structurels du texte .......................................................
15
Les grands processus en œuvre dans la compréhension
d’un texte écrit ..............................................................................
16
POURQUOI LE LECTEUR DU CYCLE 3 ?........................................
23
Un lecteur expérimenté ....................................................................
24
Des connaissances linguistiques......................................................
26
Les capacités métacognitives ..........................................................
28
Le développement cognitif...............................................................
29
Le développement affectif et social .................................................
30
POURQUOI UN TEST D’ÉVALUATION DE LA COMPRÉHENSION ? 33
Les difficultés de compréhension en lecture ....................................
33
Revue des tests d’orthophonie .........................................................
34
Les tests relatifs à la compréhension de phrases.............................
34
Les tests relatifs à la compréhension de récits.................................
35
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................
37
PASSATION ET COTATION
PRÉSENTATION ET PASSATION DU TEST.......................................
41
Objectifs ..........................................................................................
41
Population .......................................................................................
41
Test..................................................................................................
42
TABLEAUX DE COTATION
INTERPRÉTATION STATISTIQUE DES DONNÉES............................
65
TABLEAUX SYNTHÉTIQUES PAR ÉPREUVES ..................................
66
Résultats 1 : épreuves et scores dans l’ordre de passation................
66
Résultats 2 : score total d’accès au sens...........................................
82
Résultats 3 : totaux par domaine de compétences ...........................
84
Résultats 4 : totaux temps et habiletés de lecture.............................
91
MANUEL
MAXENCE
Mesure de l’accès au sens
Manuel
epuis une trentaine d’années, de nombreuses publications dans
des domaines variés tels que la linguistique, la psycholinguistique,
la psychologie, la neuropsychologie ou les sciences de l’éducation
concourent à décrire les mécanismes en œuvre dans la compréhension
des textes, narratifs en particulier. De son côté, l’orthophonie s’est surtout
emparée des modèles portant sur le traitement du code. Les méthodes
d’évaluation de la lecture ont gagné en précision dans le domaine de
l’identification des mots, couvrant un champ de compétences de plus en
plus large. Dans le même temps, l’évaluation de la compréhension restait
modeste. Les outils manquent aujourd’hui pour évaluer avec précision
l’accès au sens du jeune lecteur.
D
Si cette importance accordée au code se justifie par le fait qu’un traitement automatisé du code facilite l’accès au sens, il semble pertinent de
chercher à évaluer précisément les modes de résolution dont dispose le
lecteur soucieux de comprendre ce qu’il lit.
Comme l’explique Fayol (2003), comprendre un texte, c’est
« construire une représentation mentale intégrée et cohérente de la situation décrite ». La compréhension découle du fait que le lecteur, avec un
objectif et une intention de lecture assignés, sera capable d’interpréter les
marques linguistiques et d’organiser les concepts simultanément, de
façon à élaborer une interprétation cohérente du récit. Pour être efficace,
ce traitement simultané nécessite une allocation adéquate de ressources
attentionnelles.
Face à un tel processus « unitaire ou holistique », selon les mots de
Giasson (1990), comment procède un enfant âgé de 8 à 11 ans ? Tout
d’abord, maîtrise-t-il tous les paramètres intervenant dans ce traitement
attentionnellement coûteux : connaissances, objectifs, intention ?
Ensuite, quel lecteur est-il ? Ressent-il le besoin de faire sens ? Ajuste-t-il
son comportement à ses objectifs de lecture ? Pour lui, qu’est-ce que lire
9
MANUEL
INTRODUCTION
et comprendre ? Se contente-t-il d’îlots séparés de signification ?
Construit-il une représentation mentale de ce dont parle le texte ? Enfin,
sait-il évaluer son niveau de compréhension ?
10
MANUEL
ÉTAT DES LIEUX
La notion de compréhension en lecture
Malgré la diversité des conceptions et les débats souvent passionnés,
un relatif consensus existe parmi les chercheurs sur trois aspects essentiels :
• l’identification de trois variables – selon la terminologie de Giasson
(1990) – qui interagissent dans la compréhension en lecture :
– le lecteur et son « bagage » personnel,
– le texte et sa polysémie,
– le contexte de la lecture qui fait varier les objectifs et le déroulement de la lecture ;
• l’identification des niveaux structurels du texte sur lesquels s’exerce
cette compréhension, schématiquement :
– la structure de surface : le niveau lexical,
– la microstructure : les phrases du texte et leur relation immédiate,
– la macrostructure : la globalité du texte, comprenant l’architecture, les propos et la cohérence interne. Le terme superstructure
désigne quant à lui le genre du texte, un système de conventions
qui agit sur la macrostructure et sur le lecteur s’il en est familier ;
• l’identification des grands processus en œuvre dans cette compréhension. Les experts s’accordent assez généralement sur l’existence
11
de ces différents processus, même s’il y a débat sur l’importance
effective de l’un ou de l’autre :
– la réduction de l’information sémantique, qui consiste à éliminer, sélectionner et regrouper les propositions sémantiques en cours de lecture,
– la production d’inférences, active à tous les niveaux structurels du
texte,
– la construction d’une représentation mentale non du texte directement, mais de ce dont il parle 1, permettant la mise en mémoire et
l’intégration progressives des nouveaux éléments qui, eux-mêmes,
feront évoluer cette représentation mentale. On parle aussi de la
construction d’un « modèle de situation » multidimensionnel,
– le rôle de la mémoire de travail,
– le principe de cohérence, qui structure les tâches suscitées.
Les trois variables de la compréhension
en lecture
1 . LE LECTEUR ET SON « BAGAGE » PERSONNEL
Pour reprendre les mots de Giasson (1990), la compréhension est un
« processus holistique ou unitaire » qui nécessite l’interaction d’un
ensemble d’habiletés et de facteurs favorisants.
Les compétences en déchiffrage et la richesse du stock lexical, la quantité et la qualité des interactions sociales autour de l’écrit favorisent un
contact aisé avec le récit et l’accès à la dimension très importante du plaisir de lecture. Le sujet est enclin alors à s’impliquer affectivement dans
son activité de lecteur et à se donner des permissions – par exemple, celle
d’effectuer des inférences. Les connaissances du lecteur sur la structure
des récits et autres textes enrichissent ses capacités prédictives et son aptitude à repérer, interpréter et réparer discontinuités et ruptures de sens. Ses
connaissances sur le monde l’aideront dans la réalisation des inférences.
Les capacités de la mémoire de travail et les performances globales interviennent aussi dans la qualité de l’accès au sens.
1. Comme le souligne une expression souvent citée de Glenberg, Meyer et Lindem (1987) :
« Mental models represent what the text is about, not the text itself. » (Les modèles mentaux représentent ce dont parle le texte, non le texte lui-même.)
12
2. LE TEXTE ET SA POLYSÉMIE
Le texte est lui-même une variable, par son appartenance à un genre
(superstructure), par sa thématique, son style, l’intentionnalité de son
auteur, entre autres, mais également par son caractère polysémique. La
position littéraliste qui voudrait que la signification d’un texte soit entièrement contenue dans celui-ci et déterminée par les mots du texte a été
abandonnée. La conception polysémique plus récente a donné naissance
à la notion encore discutée d’interprétation. Olson (1998) oppose ainsi
« interpréter » dans sa signification moderne de voir sous une lumière particulière (conception polysémique) et « comprendre », qui signifierait
révéler le sens (conception plus littéraliste). Quoi qu’il en soit, une interprétation valable ne peut s’effectuer qu’en tenant compte des indices que
le texte propose. L’interprétation du texte sur la base des données qu’il
contient nous paraît faire partie intégrante de la compréhension d’un
texte selon la définition qui fait consensus chez les chercheurs : « traduire
une représentation propositionnelle élaborée à partir de l’identification
des mots en modèle mental de situation décrivant l’état des choses grâce
à la mise en œuvre d’inférences fondées sur les connaissances générales
ou spécifiques du sujet » (Ehrlich, 1994). Dans une perception herméneutique, selon le mot de Gadamer cité par Olson (1998) « toute compréhension est interprétation ». C’est pourquoi nous utiliserons
« comprendre » même quand il s’agit d’« interpréter ».
2. Dans son mémoire d’orthophonie avec pour objectif de comparer la compréhension chez des
élèves de CM1, 6e et 4e, Marie Faber observe une augmentation quantitative des performances entre
les niveaux CM1 et 6e uniquement, et qualitative entre les trois niveaux (Faber, 2006).
13
MANUEL
L’âge du lecteur joue également un rôle 2. La deuxième partie de cet
état des lieux rassemble un certain nombre de données sur les compétences d’un lecteur de cycle 3.
Plus généralement, on estime aujourd’hui que les différences interindividuelles en compréhension en lecture peuvent s’expliquer par la capacité plus ou moins développée chez le sujet à construire une
représentation du modèle de situation.
3. LE CONTEXTE DE LA LECTURE
> Lecture à voix haute ou lecture silencieuse
Holmes, citée par Giasson (1990), a montré qu’un élève qui lit à voix
haute un texte devant un groupe a beaucoup moins de chances de bien
comprendre ce texte que s’il en fait une lecture silencieuse.
> Relecture
Les auteurs montrent aussi que la relecture d’un texte donne à l’individu la possibilité de compléter son modèle de situation en traitant spécifiquement les dimensions qui n’avaient pas été prises en compte lors de
la première lecture. Selon Fayol (2004), elle apporte une amélioration
significative de la compréhension. Elle constitue l’une des spécificités de
l’activité de lecture qui lui confère une efficacité supérieure à celle du
traitement en situation d’audition.
> Contrainte temporelle
Fayol (2004) reprend l’étude de Walczyk (2000) à propos du traitement
d’un texte par des sujets adultes sous contrainte temporelle. Dans cette
situation, la corrélation entre les performances en décodage et la compréhension redevient élevée. Ce résultat tient à ce que l’obligation de lire
rapidement empêche la mise en œuvre des procédures compensatoires.
> Consignes
La nature de la tâche demandée aux lecteurs affecte profondément la
construction du modèle de situation. Zwaan, Magliano et Graesser (1995)
mettent ainsi en évidence qu’une consigne de mémorisation du texte perturbe le traitement normal des différentes dimensions du texte. Dans ce
cas, les lecteurs ciblent davantage leur attention sur les composantes
sémantiques du texte (niveaux lexique et phrase) et moins sur la situation
évoquée.
14
Comme nous le précisions dans l’état des lieux, ces niveaux structurels
sont :
• la structure de surface : le niveau lexical ;
• la microstructure : les phrases du texte et leur relation immédiate ;
• la macrostructure : la globalité du texte, comprenant l’architecture,
les propos et la cohérence interne. Le terme superstructure désigne
quant à lui le genre du texte, un système de conventions qui agit sur
la macrostructure et sur le lecteur s’il en est familier.
Dans le processus de compréhension d’un texte, ces différents niveaux
interagissent selon un flux de type bottom-up et top-down. Par exemple,
chez le normo-lecteur, le traitement d’un stimulus de surface « mot écrit »
active une représentation lexicale qui va être transmise dans un flux
ascendant vers les niveaux microstructure et macrostructure. Elle sera
alors confrontée à la représentation mentale déjà élaborée. Ensuite, dans
un flux descendant, les signifiés inappropriés de cette représentation lexicale seront inhibés.
Pour le lecteur, l’incidence des niveaux structurels du texte se traduit
en termes de coût cognitif. Chaque traitement d’une composante du
texte a un coût cognitif. Ce coût varie en fonction du degré d’automatisation. Si la somme des coûts reste inférieure à la capacité totale mobilisable par le lecteur, l’activité se déroule sans problème. En revanche,
si cette somme dépasse la capacité totale, certains traitements peuvent
se trouver soit éliminés, soit négativement affectés, aboutissant à fournir
des informations partielles ou erronées aux composantes qui interviennent ensuite (Perfetti, cité par Fayol, 2004).
15
MANUEL
Les niveaux structurels du texte
Les grands processus en œuvre dans
la compréhension d’un texte écrit
1. LA RÉDUCTION DE L’INFORMATION SÉMANTIQUE
Ehrlich (1994) rappelle que, selon la conception de Van Dijk et du courant des grammaires de texte, inspiré de Chomsky et de la sémantique
générative, l’opération qui consiste à extraire d’un texte la macrostructure
est nécessaire dès que le texte atteint une certaine longueur. La macrostructure ainsi mise au jour va sous-tendre la cohérence de l’ensemble du
texte. Cette opération d’appropriation consiste à mettre en œuvre différentes macrorègles dites de réduction de l’information sémantique. Elles
sont au nombre de quatre :
la généralisation qui consiste à remplacer une séquence de propositions (Sp) par une proposition (P), à condition que tous les prédicats de
Sp soient inclus dans l’extension des prédicats de P (par exemple, la
pomme, la poire et le citron sont tous inclus dans « les fruits »), de même
pour les arguments de P et Sp ;
la suppression qui consiste à supprimer les propositions qui ne sont pas
importantes pour l’interprétation des autres propositions ;
la construction qui consiste à élaborer une nouvelle proposition P à
partir d’une séquence de propositions qui seraient toutes des conditions,
des composantes ou des conséquences normales de P. Par exemple,
« Jean a raccompagné Tom en voiture » résumera : « Jean le fit asseoir à
l’arrière du véhicule, mit le moteur en marche et démarra. Quand il fut
devant chez lui, Tom remercia Jean et descendit » ;
la sélection ou intégration, une variante de l’opération précédente qui
consiste à choisir P parmi Sp. Par exemple, « Elle prit son parapluie, vérifia qu’elle avait pris sa liste de provisions, et sortit faire des courses »
deviendra : « Elle sortit faire des courses ».
16
Comme on l’a vu, le lecteur est amené à chercher les liens que l’auteur n’a pas explicités et, pour ce faire, il complète la représentation propositionnelle par des connaissances qui lui sont propres. Ce phénomène
a lieu à tous les niveaux du texte. Il peut être très simple et quasiment
automatique dans le cas des inférences « de liaison » ou « locales ». Par
exemple, dans le cas d’un pronom anaphorique, l’attribution de son antécédent se fait au moyen d’une inférence qui s’appuie sur des déductions
d’ordre morphosyntaxique (« elle » se rapporte à l’infirmière puisque l’infirmière est féminin). Ce type d’inférences est considéré comme généralement moins coûteux sur le plan cognitif que le deuxième type
d’inférences.
Le deuxième type d’inférences est celui que désigne en général dans les
corpus orthophonique et pédagogique le terme d’« inférences » : utilisation d’une culture personnelle pour comprendre le texte. Ces inférences
« globales » sont, selon les cas prédictives, associatives ou explicatives.
Pour reprendre l’analyse de Magliano, Zwaan et Graesser cités par Tapiero
et Blanc (2001), elles interviennent lorsque l’information à traiter est discontinue avec le contexte situationnel antérieur, c’est-à-dire lorsque le
texte n’est pas suffisamment explicite et demande au lecteur une
démarche active de production de sens pour intégrer la nouvelle proposition comme dans l’exemple suivant : « Il s’avança sur le quai. Au loin les
goélands tournoyaient majestueusement. La sirène retentit, il se mit à pleurer. » Pour élaborer un modèle de situation conforme à l’énoncé, le lecteur doit savoir que le goéland est un oiseau de mer. Il comprend alors que
le héros se trouve sur le quai d’un port (et non pas d’une gare). Il doit également savoir que la sirène d’un bateau annonce son départ. Il en déduira
que la tristesse du héros découle de ce départ. Il pourra alors émettre des
hypothèses sur sa tristesse : est-ce qu’il aurait voulu faire ce voyage ? Estce qu’il perd une personne chère qui se trouve sur ce bateau ? À ce stade,
le lecteur opère des inférences explicatives et prédictives.
Un type particulier de production d’inférences, au niveau lexical est le
calcul sémantique (Goigoux, 2002), qui consiste devant un mot nouveau à :
• reconnaître qu’on ignore ce qu’il veut dire ;
• essayer d’attribuer une signification à ce mot, soit en trouvant dans
le mot lui-même la ressource (morphologie), soit en regardant autour
du mot (contexte).
17
MANUEL
2. LA PRODUCTION D’INFÉRENCES
3. LA REPRÉSENTATION MENTALE MULTIDIMENSIONNELLE
OU « MODÈLE DE SITUATION »
Nos principales sources d’information sur le modèle de situation et ses
dimensions sont les synthèses effectuées par Tapiero et Blanc (2001) et
Bestgen (2007). Le détail et la référence des nombreux travaux entrepris
sur ce thème sont accessibles dans leurs articles. Pour notre part, nous
nous contenterons d’en synthétiser les principaux résultats.
En 1983, deux équipes de recherche (Johnson-Laird ; Van Dijk et
Kintsch) postulent qu’à la lecture d’un texte, le lecteur forme en mémoire
une représentation mentale de la situation décrite. Johnson-Laird précise
que cette représentation mentale est multidimensionnelle. Par conséquent, le lecteur est supposé suivre les différentes dimensions qui participent au processus de compréhension, à savoir les dimensions causale,
temporelle et spatiale, ainsi que celle relative aux personnages.
Sur le plan expérimental, les auteurs ont montré que si le lecteur rencontre une discontinuité dans l’une des dimensions du modèle de situation, le temps de lecture de la phrase apportant cette discontinuité va
augmenter.
> La dimension causale
La construction d’une représentation mentale requiert, de la part du
lecteur, de découvrir les liens causaux qui connectent le début du texte à
sa fin. Ainsi, dans le cas de la dimension causale, la proposition « Le lendemain, le corps de Joey était couvert de bleus » sera lue plus rapidement
si elle suit la phrase « Le grand frère de Joey le frappa encore et encore »
que si elle est suit la phrase « Joey alla dans la maison d’un voisin pour
jouer ».
Les différentes études qui comparent l’impact des discontinuités situationnelles d’ordre spatial et temporel viennent renforcer l’importance
accordée à la dimension causale. Elles constatent la prépondérance de la
dimension temporelle dans la représentation situationnelle, les discontinuités temporelles ayant beaucoup plus d’effet sur le temps de lecture
que les discontinuités spatiales. Elles trouvent une possible explication de
cette prépondérance dans le fait que la dimension causale se matérialise
plus dans le temps que dans l’espace. D’autres auteurs vont plus loin en
postulant que le temps et l’espace n’auraient d’impact sur la représentation situationnelle que lorsqu’ils mettent en jeu une relation causale
(et que dans ce cas, l’espace n’aurait pas moins d’impact que le temps).
18
> La dimension temporelle
Plusieurs études montrent l’influence des indications temporelles sur la
construction de la représentation mentale. Une première observation est
que le temps est présent tout au long d’un texte narratif, d’une manière
ou d’une autre dans chacune de ses phrases. Le modèle de situation
reflète cette dimension temporelle jusque dans les durées induites par le
texte. Ainsi, quand une phrase cible est introduite par un adverbial temporel du type « un instant plus tard », elle sera plus facilement liée avec
celle qui la précède que si elle est introduite par la locution adverbiale
« un jour plus tard ». Cet effet se marque au niveau de la vitesse de lecture de la phrase cible mais aussi de l’accessibilité des informations qui
précèdent.
Enfin, d’autres études montrent que les actions présentées de manière
imperfective (à l’imparfait, par exemple) restent plus disponibles en
mémoire que celles qui ont été présentées de manière perfective (au
passé simple, par exemple).
> La dimension spatiale
Les chercheurs ont beaucoup étudié cette dimension, intéressés par le
paradoxe qui veut que dans un texte, une situation spatiale est transmise
sous forme linéaire et que le lecteur n’a précisément d’autre choix que de
traduire ces informations sous forme d’imagerie mentale.
Toutefois, on a pu mettre au jour que si la dimension spatiale n’est
pas importante pour comprendre le texte et si sa prise en compte n’est
pas explicitement demandée, les informations spatiales seront mal
représentées dans le modèle de situation. C’est, du point de vue de
nombreux auteurs, la dimension qui semble avoir le moins d’impact sur
le modèle de situation. Il reste à déterminer si cela tient au fait que ces
informations sont tout simplement peu suivies par le lecteur et donc
peu intégrées au modèle, ou bien si leur récupération en mémoire est
trop coûteuse sur le plan de la consommation des ressources cognitives,
ou encore si la dimension spatiale n’est pas suivie dès lors que les
dimensions causale et temporelle suffisent à comprendre le texte
(Tapiero et Blanc, 2001).
19
MANUEL
En mettant au premier plan la dimension causale, cette analyse suggère
que ce qui est fondamental pour le lecteur n’est pas tant de suivre les
dimensions situationnelles que de réellement comprendre l’histoire.
Nous y reviendrons ultérieurement quand nous aborderons la notion de
cohérence.
> La dimension personnages
Les lecteurs se représentent mentalement les caractéristiques physiques
des personnages.
On a constaté qu’une phrase qui présente une action incompatible
avec une caractéristique du personnage donnée au départ (par exemple,
« Il est végétarien ») crée une discontinuité situationnelle et fait l’objet
d’un temps de lecture plus long. D’autres études ont montré que les états
émotionnels des personnages sont eux aussi pris en compte dans le
modèle de situation.
Certaines expérimentations ont montré que le lecteur met sans cesse à
jour sa représentation mentale des lieux en suivant mentalement les
déplacements des personnages et même leur position « mentale » : si le
personnage pense à une pièce où il n’est plus, ce sont les éléments la
caractérisant qui deviennent le plus accessibles au lecteur. On constate
qu’après avoir lu la phrase « Bill était assis dans le salon lisant le journal
du soir » qui établit implicitement le point de vue du narrateur à l’intérieur du salon, on préférera la proposition « Avant que Bill ait fini de lire
son journal, John entra dans la pièce » à la proposition « Avant que Bill
ait fini de lire son journal, John alla dans la pièce ».
On a pu établir également que les participants présentent des temps de
lecture plus longs pour des phrases décrivant des objets spatialement distants du personnage central du récit, que pour celles décrivant des objets
proches de lui.
4. LE RÔLE DE LA MÉMOIRE DE TRAVAIL
En 1990, Gernsbacher présente son modèle de construction de structures, structure building framework, qui pose que le but de la représentation mentale est de construire des structures cohérentes. Selon ce
modèle, les stimuli présents dans le texte activent des nœuds mnésiques,
fondations des représentations mentales. Les nouvelles informations à
traiter seront appariées aux anciennes si elles suscitent l’activation de
nœuds mnésiques similaires. Selon leur degré d’appariement, un mécanisme de suppression ou de renforcement des entités activées permettra
de sélectionner, par exemple, le sens d’un mot parmi plusieurs possibilités, en conservant la signification contextuellement appropriée
(Gernsbacher et Faust, cités par Tapiero et Blanc, 2001) ou encore le bon
référent d’un pronom anaphorique (Gernsbacher, citée par Tapiero et
Blanc, 2001). Le processus qui consiste à « accrocher » les informations
20
5. LE PRINCIPE DE COHÉRENCE
Le principe de cohérence semble animer la lecture et participer activement à l’élaboration du modèle situationnel. Dans son modèle de
construction de structures, Gernsbacher (citée par Tapiero et Blanc,
2001) introduit la notion très importante de continuité situationnelle. La
représentation de la situation décrite est mise à jour et modifiée par le lecteur dans un souci d’établir une continuité avec les éléments antérieurs
perçus. Ainsi, une structure en cours de construction sera augmentée par
adjonction des informations nouvelles qu’apporte le texte, tant que ces
dernières peuvent être appariées avec celles qui les précèdent. En cas de
rupture de cohérence, il est nécessaire de construire une nouvelle structure, au prix d’une allocation supplémentaire de ressources cognitives.
C’est le cas lorsqu’il y a changement de lieu, de temps, de point de vue
ou absence de relation causale. Comme le montrent Tapiero et Blanc
(2001), chacune des dimensions du modèle de situation évoquées plus
haut fonctionne selon un principe d’indices de cohérence. Ces indices de
cohérence jouent un rôle fondamental dans la « continuité situationnelle » mise en lumière par Gernsbacher.
Le principe de cohérence trouve son expression pragmatique dans ce
que Fayol appelle le contrôle et la gestion de la lecture (Fayol, 2004). Le
lecteur-expert est en mesure :
• de déterminer s’il a ou non compris la partie de texte qu’il a traitée
(autorégulation de la compréhension) ;
• de se fixer un objectif avant de commencer à lire ;
• de déterminer ce qui mérite d’être lu (lecture sélective) ;
• de déterminer aussi la manière de le lire. Magliano, Trabasso et
Graesser (cités par Fayol, 2004) ont montré qu’en cours de lecture,
l’attention du lecteur-expert varie selon les différentes informations,
se focalisant surtout sur celles qui correspondent à l’objectif poursuivi, et qui sont lues plus lentement ;
21
MANUEL
nouvelles à celles déjà traitées repose sur les capacités de la mémoire de
travail. Celle-ci permet de maintenir actifs un nombre variable d’arguments, avec ou sans recouvrement des arguments pour reprendre l’analyse du courant de la grammaire de texte.
• d’exploiter la permanence de la trace écrite par des retours en arrière
sur le texte chaque fois que c’est nécessaire. Il a été montré que ceux
qui reviennent en arrière pour retrouver les informations dont ils ont
besoin pour interpréter un passage comprennent mieux que ceux qui
n’ont pas ou n’utilisent pas cette possibilité (Alessi, Anderson et Goetz,
ibid.). Ceux dont la vitesse d’accès aux éléments présents en mémoire
de travail est faible sont ceux qui reviennent le plus souvent en arrière
pour refixer des mots et pour relire (Walczyk et Taylor, ibid.).
Ces processus de contrôle sont d’autant plus importants que la production consciente d’images mentales, processus métacognitif, est plus
utile à la compréhension « telle qu’elle est mesurée par les tests de lecture » que la production d’une imagerie mentale spontanée (Giasson,
1990).
22
Nous avons choisi d’évaluer les élèves à trois périodes : à la fin du 3e trimestre de CE2, en CM1 et en CM2, car ce n’est qu’à partir du cycle 3 que
l’enfant devient un véritable lecteur-compreneur. Il a automatisé le traitement du code, connaît les principaux marqueurs linguistiques, prend
conscience de son activité de lecteur et des moyens dont il dispose pour
la réguler.
La compréhension en lecture est une base indispensable à obtenir en
fin de cycle 3. C’est une finalité de l’enseignement en classe primaire, qui
occupe une place de choix dans la scolarité et les évaluations des élèves
de cycle 3. En outre, elle conditionne la qualité de l’apprentissage de
l’enfant dans toutes les disciplines, car pour apprendre et pour répondre
(aux questions) il faut comprendre.
Le lecteur du cycle 3 (à partir du 3e trimestre de CE2) a les compétences
requises pour une évaluation fine de la compréhension du langage écrit :
• il est tout d’abord un lecteur expérimenté ;
• il bénéficie des connaissances linguistiques requises pour une compréhension fine ;
• il fait preuve de capacités métacognitives nécessaires à la mise en
place d’un comportement de lecteur ;
• enfin, il a développé une pensée logique et une perception psychoaffective lui garantissant une bonne représentation mentale de ce
qu’il lit.
23
MANUEL
POURQUOI LE LECTEUR
DU CYCLE 3 ?
Un lecteur expérimenté
UN RECOURS EFFICACE À L’ADRESSAGE
L’élève de fin CE2 bénéficie de trois années d’apprentissage de la lecture au cours desquelles il est passé du statut de lecteur débutant à celui
de lecteur expérimenté. Au terme de cette période, le normo-lecteur maîtrise le traitement du code et a automatisé, pour une tâche de lecture
simple, la tâche d’identification des mots.
Les recherches montrent que les lecteurs du cycle 3 ont recours aux
deux voies de lecture : la voie phonologique et la voie orthographique.
Certains chercheurs, comme Juel (citée par Aghababian et Nazir, 2006),
jugent que le recours à cette double procédure s’opère après deux années
d’apprentissage (CE2). Doctor et Coltheart (ibid.) estiment quant à eux
que c’est en en 4e (CM1) ou 5e année (CM2) d’apprentissage en école primaire qu’il s’opère. À mesure que le lexique orthographique de l’enfant
se constitue, la voie orthographique sera privilégiée.
Ce recours à la voie d’adressage est en outre favorisé par l’apprentissage scolaire dès le cycle 2 comme le stipulent les programmes 3 : « développer le plus vite possible l’automatisation de la reconnaissance de
l’image orthographique des mots ».
Au vu de ces résultats, nous pouvons conclure que le normo-lecteur du
cycle 3, face à un texte d’un niveau de difficulté adapté et avec un niveau
lexical adéquat, identifie les mots de façon efficace en ayant recours prioritairement à sa voie d’adressage, ce qui lui confère de meilleures dispositions à la compréhension de lecture que dans les classes précédentes.
UNE BONNE CONNAISSANCE DES TEXTES
Dès l’école maternelle, l’enfant se familiarise avec l’écrit par des lectures orales de l’enseignant. Au cycle 2, sont abordés en lecture collective à voix haute des textes littéraires et des textes documentaires de
façon à familiariser l’enfant avec ces deux types de texte et à développer
sa culture textuelle. Assez rapidement, les élèves doivent apprendre à
traiter l’organisation d’un récit.
L’enfant accède donc au cycle 3 avec une bonne connaissance de l’organisation textuelle et sa compréhension s’en trouve facilitée.
3. Arrêté du 24 mars 2006, chapitre 2.7, Bulletin officiel de l’Éducation nationale.
24
L’outil diagnostique des
difficultés de compréhension
en lecture chez les enfants
de cycle 3
Cécile Bessis est orthophoniste
en cabinet libéral et dans un
Centre Médico-Psychologique
rattaché au service de
pédopsychiatrie de l’Hôpital
Sainte-Marguerite à Marseille.
Rigoureux et clair, le MAXENCE est facile
à prendre en main. Sa passation est rapide
et conviviale, d’une durée moyenne de
30 minutes.
Florence George est
orthophoniste au centre
de référence des troubles
d’apprentissage (CERTA),
docteur de l’Université, chargée
de cours, co-directrice des
collections « Actualités en
rééducation orthophonique »
et « Tests & Matériels en
orthophonie » aux éditions
De Boeck-Solal, co-directrice
de la revue Développements.
À partir de la lecture d’un texte, des
épreuves variées sont proposées à l’oral
et à l’écrit. Elles aboutissent à l’obtention
d’un profil de lecteur complet, indiquant à
la fois les habiletés de compréhension et
les performances de lecture : exactitude,
vitesse, prosodie. Grâce à cet outil,
l’orthophoniste mènera une analyse
quantitative et qualitative de la
compréhension en lecture et mettra à jour
des axes de rééducation.
L’évaluation s’articule autour des
mécanismes intervenant dans
la compréhension en lecture regroupés
en cinq domaines de compétences :
• macrostructure ;
• inférences ;
• modèle de situation ;
• contrôle et gestion de la lecture ;
• lexique et phrase.
Dr. Catherine Pech-Georgel est
médecin phoniatre, praticien
hospitalier au CHU de la
Timone à Marseille, codirectrice
du centre de référence des
troubles d’apprentissage
(CERTA), vacataire à l’hôpital
Saint-Joseph en neurologie
adulte et ORL ainsi qu’à l’IEM
Saint-Thys auprès d’enfants
IMC. Elle est également
chargée de cours à l’école
d’orthophonie de la faculté
de médecine de Marseille.
Raphaële Sallantin est
orthophoniste à Marseille.
Elle exerce en libéral et au sein
du service de pédopsychiatrie
de l’hôpital Sainte-Marguerite
à Marseille.
Manuel destiné aux enfants de
cycle 3 présentant des difficultés
de compréhension en lecture.
MAXENCE
ISBN : 978-2-35327-161-0
www.deboeck.fr
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