DE LA CLINIQUE INFIRMIÈRE A LA CONSULTATION INFIRMIÈRE EN SANTE AU TRAVAIL 1 1. Le raisonnement clinique Définition Face à une demande de soin, le professionnel infirmier axe son raisonnement clinique en questionnant le salarié sur le vécu de son besoin de soin (individu, famille, équipe, communauté) : Comment vit-il la situation ? Que comprend-il ? Quelles émotions éprouve-t-il ? Quels comportements adopte-t-il ? A-t-il les ressources nécessaires pour y faire face ? 2 CE QU’EXIGE LE RAISONNEMENT CLINIQUE Des connaissances théoriques Une certaine expérience Une solide capacité d’observation Une bonne capacité de raisonnement Le développement de la pensée critique qui aide à peser les « pour » et les « contre » La confiance en soi, en ses connaissances L’acceptation des responsabilités inhérentes au jugement clinique puisqu’il conduit à la prise de décision. Le respect des standards de qualité de soins et des principes éthiques Ces exigences permettent à l’IDE de reconnaître des signes et symptômes caractéristiques de certains problèmes et d’envisager des hypothèses possibles. 3 2. Le diagnostic infirmier est: «l' énoncé d'un jugement clinique sur les réactions aux problèmes de santé présents et potentiels, aux processus de vie d'une personne, d'une famille ou d'une collectivité. Il sert de base pour choisir les interventions de soins visant l'atteinte de résultats dont l'infirmier est responsable » définition de l'association nord-américaine des diagnostics infirmiers et inscrite dans la réglementation française. Dès lors, l'infirmier prodigue des soins infirmiers relevant de son rôle propre : « ... Dans ce cadre, l'infirmier a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu'il juge nécessaire conformément aux dispositions de l'article 5 ... » Article R 4311- 3 du Code de Santé Publique). 4 DIAGNOSTIC MEDICAL DIAGNOSTIC INFIRMIER Décrit le processus de la maladie Décrit les réactions de la personne face au processus de la maladie Orienté vers la pathologie Orienté vers l’individu Demeure constant en règle générale tout au long de la maladie Se modifie selon la réaction de la personne Guide l’acte médical qui est parfois délégué à l’infirmière Guide les actes infirmiers autonomes Sont complémentaires Possède une classification universelle acceptée Ne possède pas de classification universelle acceptée (en cours de validation par OMS) 5 PLACE DU DIAGNOSTIC INFIRMIER DANS LA PRISE EN CHARGE PLURIDISCIPLINAIRE Indépendance de l’IDE Pratique en collaboration Le rôle propre permet à Il s’agit selon le rapport BERLAND d’ « processus interprofessionnel de communication et de prise de décisions qui permet aux connaissances et aptitudes distinctes et partagées de fournisseurs de soins de santé d’influencer de façon synergique les soins prodigués ». l’infirmier de prendre en charge dans sa globalité le salarié ou un collectif de travail dans ses dimensions physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle, y compris au cours de la réalisation de projets de prévention et de promotion de la santé au travail. 6 RECIPROCITE DES SOINS INFIRMIERS Diagnostic médical Personne soignée Soin médical Travail et recherches en collaboration Rôle propre infirmier Soin infirmier Rôle infirmier en collaboration 7 DÉFINITION DE L’ENTRETIEN INFIRMIER Il est l’ensemble des données que confie le salarié à l’infirmier. Ces données sont d’ordre administratives, médicales et psychologiques mais aussi professionnelles. Il se définit comme le résultat de questions/réponses entre l’infirmier et le salarié . L’infirmier conduit cet entretien pour évaluer la situation de santé du salarié en tenant compte de son contexte professionnel. 8 LA CONSULTATION INFIRMIÈRE : Elle a aussi pour fonction d’assurer des soins de prévention, d’éducation et d’assurer un soutien psychologique ». Elle est mise en place dans le cadre de la prévention des risques ou à la suite d’une demande ou plainte d’un salarié. C’est un ensemble d’actions qui consiste à : Planifier des soins Informer, Conseiller, Eduquer un patient ou son entourage en matière de santé et de soins infirmiers. D’après le Dictionnaire de Soins Infirmiers . 9 A la suite de l’entretien, l’infirmier-santé-travail formalise les besoins du salarié dans une perspective de soins infirmiers, prodigue les soins, éduque et fournit des informations et des conseils dans le cadre de son champ de compétence. Toute consultation doit avoir un objectif précis, défini par l’objet du rendezvous. Cet exercice suppose des connaissances cliniques et réglementaires, des capacités à prendre des décisions en situations qui peuvent être complexe. les conclusions doivent être transmises au médecin du travail, par la mise en place d’un dossier infirmier. il faut un local dédié la mise en place d’indicateurs de suivi et d’évaluation est souhaitable. D’après l’annexe 14, p 138 du rapport BERLAND 10 PHOTOGRAPHIE DE NOS PRATIQUES Résultats questionnaires Profil des IST Pratique de la consultation Evaluation de la pratique QUELLE AUTONOMIE ? 11 PROFIL DES IST 12 Nb de réponses: 135 Moyenne d’âge: 46 ans Début en Santé au travail: en moyenne après 10 de DE N’ont pas de formation supplémentaire: 47 Diplômes supplémentaires: 88 •DIUST •Licence •MASTER MONITORAT •SST •PRAP •ANIMATEUR DE PREVENTION •GESTION DU STRESS 13 14 Parmi les 135 réponses aux questionnaires envoyés en juillet 2008, 122 infirmier(e)s déclarent travailler au sein d’une entreprise relevant de l’obligation d’emploi du personnel infirmier. Ils (elles) sont salariées par l’entreprise. Parmi ces 122 infirmier(e)s, 36% travaillent au sein d’un service de santé au travail autonome (médecin salarié par l’entreprise) Parmi ces 122 infirmier(e)s, 57% travaillent au sein de l’entreprise avec un médecin salarié par un service interentreprises (SIE) 15 Selon l’enquête démographique du Dr ALBOUY effectuée en 2007 Infirmiers employés au sein d’une entreprise (relevant de l’obligation d’emploi de personnel infirmier): Infirmiers employés au sein d’un service inter-entreprise (dans lesquels ces embauches sont récentes): 2 87 370 questionnaires Moyenne d’âge: 47 ans 39% ont entre 50 et 59 ans 35% travaillent en service autonome 1 salarié sur 4 peut bénéficier des prestations d’une Infirmière sur son lieu de travail 54% des IDE travaillent dans des entreprises qui emploient entre 200 et 800 salariés 7,5% sont titulaires d’un DIUST. questionnaires Moyenne d’âge: 51 ans 5,8% sont titulaires d’un DIUST 16 17 18 19 20 21 Document Unique Ergonomie, TMS Sécurité, santé et Environnement AT Accueil Sécurité Stress 22 PRATIQUE DE LA CONSULTATION INFIRMIERE 23 24 25 26 27 28 29 EVALUATION DE LA PRATIQUE 30 31 32 33 34 LE CADRE DE RÉFÉRENCE Le code de la santé publique: Exercice de la profession, les actes professionnels Les règles professionnelles Le code du travail La circulaire OHEIX Le code international d’Ethique 35 LES COMPÉTENCES DE L’INFIRMIER CONSULTANT . Elle nécessite une certaine maturité professionnelle par: Un positionnement clair vis-à-vis du soigné, des collègues, du médecin du travail, de l’entreprise Une prise de responsabilités Une organisation et ajustement par rapport à l’activité et aux prérogatives médicales Une maîtrise de la réglementation Un socle de connaissances mis à jour par le biais de la formation continue et de la participation à des congrès professionnels. 36 LES QUALITÉS DE L’INFIRMIER CONSULTANT Affirmation de soi vis-à-vis Développement d’un système de soutien actif Du salarié Du médecin du travail De la direction de l’entreprise De la logique économique de l’entreprise: Collègues Réseau professionnel Persévérance Connaître la pratique de l’écoute active. Savoir quand agir savoir négocier Capacité à poser les bonnes questions et à tolérer les ambiguïtés du système. 37 LES COMPÉTENCES DE L’INFIRMIER EN SANTÉ AU TRAVAIL outre le savoir de base de tout infirmier, ses outils sont: 1. La maîtrise des compétences techniques de son activité 1. L’entretien 1. L’organisation et animation des actions d’éducation 1. L’information 38 CONCLUSION La clinique infirmière du travail suppose: La connaissance du travail Les connaissances en Santé au Travail La pratique du raisonnement clinique La capacité à accompagner le salarié ou un collectifs de travail dans la prise en charge de ses besoins de santé. La mise en place d’un dossier de soins infirmiers est nécessaire. Article R. 4311-5 et R.4311-6 du code la santé publique. 39 Au sein du monde du travail: « c’est à chacun d’entre-nous que revient la responsabilité de faire connaître et promouvoir le champ autonome et singulier de la pratique infirmière, de nous engager professionnellement, si nous souhaitons développer notre expertise et faire valoir la place unique de l’IDE» « l’IDE possède des fonctions spécifiques même si elle en partage certaines avec d’autres... Lorsque l’infirmière usurpe le rôle du médecin, elle délègue ses fonctions propres à un personnel non qualifié. La société souhaite un service infirmier, aucun autre professionnel ne peut donner ce service à la place de l’infirmière. » Virginia HENDERSON 40 RÉFLEXIONS L’important est de ne pas confondre la discipline médicale et l’exercice infirmier. L’infirmier doit bénéficier de la confiance des médecins et des salariés. Cette confiance est l’élément indispensable de son autonomie. Une nécessaire formation est indispensable : infirmier clinicien expert en santé au travail ? Un suivi de supervision dans la démarche clinique infirmière contribue à une meilleure compréhension des situations 41 LA RÉFLEXION SUR LA CLINIQUE INFIRMIÈRE NOUS INVITE A: Formaliser ce qui fonde notre pratique et notre expertise Clarifier ce qui appartient au corps infirmier, médical et ce qui peut-être partagé (nos pratiques en complémentarité). Identifier les critères de qualité et évaluer nos pratiques 42