大阪 へ 行きましょ !

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Mathilde Hamon
Lycée Sévigné
大阪 へ 行きましょ !
Elève en 1ère S, cette année, j’ai participé au programme Colibri, qui m’a permis de partir 3
semaines dans un lycée japonais d’Osaka. Le lycée Assemption dans lequel j’étais, se situe à
Minoo, au Nord d’Osaka. C’est aussi dans cette ville qu’habite ma correspondante. Je souhaite
tout d’abord remercié la famille et le lycée qui m’ont accueilli très chaleureusement durant ces 3
semaines.
Pendant ce séjour au Japon, j’ai eu l’occasion de découvrir et approfondir certains aspects
de la culture nippone, que ce soit par la cuisine, la vie de tous les jours, le lycée, ou encore les
visites des weekends et jours fériés.
Pour présenter quelques unes de mes expériences vécues au Japon, j’ai choisi le thème
“mythes et héros”.
Pour commencer, lors de ma première sortie culturelle, je suis allée au Todai-ji, à Nara, le
temple qui abrite la plus grosse statue de Bouddha du Japon. Ce temple m’a permis de me rendre
compte de l’importance du Bouddhisme dans ce pays. En effet, même si j’étais dans un lycée
catholique, et donc, que tous les japonais ne sont pas
bouddhistes, cette religion est très importante pour
toute la population, cela est dû à l’histoire du pays. Un
grand nombre de rituels y sont pratiqués. Pour se
purifier avant de rentrer dans le temple, il fallait d’abord
se laver les mains avec de l’eau prise d’un puits avec
une louche en bois, et ensuite, allumer un bâton
d’encens et le planter dans un chaudron rempli de
sable. On devait ensuite amener la fumée vers soi.
Dans le jardin du Temple, les traditions liées au Bouddhisme se poursuivent puisque des
daims sont en liberté. Dans cette même religion, les daims et biches sont des animaux vénérés.
De plus, ce sont des messagers de dieux. Le cerf d’or est un animal sacré qui symbolise le
Bodhisattva, et est sensé sauvé les hommes du désespoir et apaiser leurs passions. Ma famille
d'accueil a acheté des shika senbei, ou gâteaux de riz, j'ai donc pu donner à manger à des daims
en liberté dans le parc : un moment magique que je n'aurai sans doute pas vécu en France !
Aussi, dans bon nombre d’endroits au Japon, on peut voir des temples bouddhistes, avec
différents rituels, permettant de se recueillir.
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La deuxième ville où je suis allée pour enrichir ma culture nippone est Kyoto. Hormis les
temples et châteaux que j’ai pu y voir, j'ai participé à une des traditions de Kyoto, comme de
nombreux touristes, qui est de se promener en vêtements
traditionnels de Geisha. De nombreux magasins nous donnent la
possibilité de le faire. Ils ne prennent pas les choses à la légère,
puisque
d’une
part,
je
me
suis
faite
habiller
par
des
professionnelles : en effet, j'ai pu me rendre compte que la
préparation se révèle être bien plus périlleuse qu’elle n’y paraît !
Ce sont aussi des coiffeuses professionnelles qui se sont chargé
du chignon, me permettant de me mettre, le temps d’une journée,
dans la peau d’une maiko. Là-bas, le fait que des gens se
promènent déguiser semblait presque normal, même pour les
cosplay à Umeda. Je me suis, une fois de plus, rendue compte de
la différence de mentalité entre la France et le Japon.
Contrairement à certains préjugés français, une geisha
n’est pas une prostituée, mais une “personne qui exerce les arts”. Son rôle était et est toujours de
divertir une clientèle le plus souvent aisée, par les arts, la conversation ou encore les jeux. Elles
sont d’ailleurs aujourd’hui considérées comme le symbole de l’élégance et de la bienséance et
restent des personnages emblématiques de la culture japonaise. Le parcours pour le devenir est
toujours aussi long et difficile.
Un quartier à Kyoto, le quartier du Gion, permet, si l’ont est chanceux, de voir des Geishas.
Lorsque j’y suis allée, j’ai eu la chance d’en apercevoir une, la rareté de leurs apparitions explique
la masse importante de touristes tentant de les photographier. Cette journée aura été une
expérience inoubliable de mon séjour !
A travers ce dernier exemple de mythes et héros présents
dans la culture japonaise, on remarque que l’ Empereur occupe
une place importante dans cet Etat. En effet, le Japon est
aujourd’hui une monarchie constitutionnelle où l’Empereur, même
s’il a peu de pouvoir, reste un symbole, voire même héros, du
pays. Jusqu’en 1947, ce pays était en réalité un Empire. Kyoto,
ancienne capitale économique, politique et culturelle du Japon
garde aujourd’hui encore de nombreuses marques de son passé
et des différents personnes qui y ont exercé leur pouvoir au fils
des siècles ; j’y ai visité le Kinkaku-ji ou Pavillon d’Or. Je me
souviens d'avoir été émerveillée à la vue de ce merveilleux
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château ! C’est une splendide pagode en or dont on voit le reflet dans le lac qui l’entoure. J’ai aussi
pu me promener dans le jardin-zen du temple. Le kinkaku-ji a été construit par le Shogun
Yoshimistu Ashikaga, chef militaire qui avait un réel pouvoir au Japon au Moyen Âge. Cette
résidence a été érigée en 1397, pour ses vieux jours, puis convertie en temple par son fils. Vers
1950, lorsqu’un des moines qui y logeait s’est suicidé, le temple a brûlé, puis a été reconstruit
quasiment à l’identique quelques années plus tard. Le fait qu’il soit en or montre bien la volonté de
la part du Shogun, d’étaler sa puissance et sa richesse, et même son pouvoir, qui dans ce cas
précis était passé.
Je suis également allée au Kiyomisu-dera, un autre temple, qui lui, à été construit en
l’honneur d’une divinité bouddhiste populaire au Japon : Kannon
Bosatsu. On raconte que Tamuramaro était venu dans la montagne
pour chercher des daims car leur sang aide à mieux accoucher. Il
rencontra un moine, Enchin, qui lui fit comprendre sa barbarie. Ce
moine ayant choisi l’endroit pour vénérer Kannon, l’homme et sa
femme décidèrent de le suivre dans cette démarche et donc, de
contruire un temple en son honneur. Ce temple est très ancien
puisqu’il a été construit en 798, et très bien conservé. En effet, il a
subit de nombreuses rénovations depuis sa construction, dont la
dernière en 2015. A coté de ce temple, une tradition consiste à écrire
nos voeux sur un petit bout de bois peint, les Ema, et de l’accrocher à côté du temple.
A Kyoto, je suis également allée au Ryoan-ji, un magnifique temple, entouré d’un immense
jardin zen. Le lieu est célèbre pour ses 15 pierres disposées de telle sorte qu’on ne puisse en voir
que 14 simultanément au maximum. C’est
donc un lieu de culte au style minéral très
épuré, ou régnait une réelle sensation de
calme et de sérénité. Sa particularité a fait
de lui l’un de temples les plus idiomatiques
du Japon. Il existe d’ailleurs un certain
nombre d’interprétation au sujet de ce monument, pourtant, on ne sait toujours pas pourquoi , ni
quand il a été érigé.
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Au cours de mon séjour, ma correspondante m’a également emmené voir une comédie
musicale japonaise. La première partie du spectacle était la représentation d’un conte traditionnel
japonais :Le Dit du Genji . Il s’agit de l’histoire de Genji, fils de l’Empereur et d’une de ses
courtisanes, qui perd sa mère, à cause de la jalousie des autres dames de la cour impériale. Au
lieu de le désigner comme prince héritier, il le fait Genji (prince qui ne peut accéder au trône) et
l’engage comme serviteur.
Il a une liaison avec la Dame du Clos, nouvelle femme de son père, de laquelle naîtra un
enfant illégitime, Reizei-in. Ensuite, il se marie avec la fille d’un Ministre, puis prend la nièce de la
Dame de Clos sous son aile. Il enchaîne les conquêtes, et finit par courtiser la fille de son principal
ennemi politique, ce qui lui vaut de quitter Kyoto pour Kobe. Lorsque l’Empereur abdique, son fils
Reizei-in devient roi, et le Genji retrouve son pouvoir en tant que ministre. Il fait alors construire un
palace où il invite toutes ses femmes à séjourner. Lorsqu’il ramène une autre femme, la Princesse
Troisième,
la
vie
à
la
résidence
devient
insupportable, et celle-ci se laisse séduire par le fils
du meilleur ami du Genji. Il pense que le destin le
punit et finit par s’exiler.
Ce conte a été écrit il y a plus de mille ans
et a été repris de nombreuses fois depuis, par
exemple sous une forme plus contemporaine par la
comédie musicale Takarazuka. Il reflète certains
aspects de l’histoire japonaise. C’est une troupe très populaire au Japon, qui a même sa propre
salle de spectacle à Osaka, et à Tokyo. C’est sans doute une manière d’intéresser les jeunes à
leur culture traditionnelle et à leur histoire. J'ai d'ailleurs été assez étonnée de l'intérêt que portent
les spectateurs de tout âge à ce type de spectacle traditionnel ! J'ai été vraiment impressionnée
par le beauté des décors et des costumes. Avant le début du spectacle, j'ai aussi été surprise de
voir quelque chose qu'il me semble ne jamais avoir vu en France, une femme se promener dans
les rangs avec une pancarte signifiant aux spectateurs de se tenir droit afin de ne pas gêner les
autres, consigne respectée par l'ensemble du public.
Pour conclure, je peux dire que mon séjour m’a permis d’enrichir considérablement ma
culture du Japon. J’ai découvert de nombreux lieux et personnes qui portent en eux l’histoire et les
traditions japonaises, que ce soit la statue de Bouddha du Todai-ji, les geishas, la comédie
musicale Takazuka, ou encore les nombreux autres temples et châteaux que j’ai pu visiter, et dont
je garderai un souvenir impérissable. Le Japon est un pays chargé d’histoire. La culture nippone
est riche et inépuisable : elle ne cesse de se renouveler et de s’enrichir puisqu’aujourd’hui, les
Japonais continuent à créer leurs mythes et héros de manière plus actuelle, avec les mangas, jeux
vidéos ou encore films d’animation.
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