Un compresseur, pourquoi faire ?
Vous pouvez utiliser un compresseur dans n'importe laquelle des applications suivantes :
- Pour augmenter le volume subjectif d'un enregistrement
- Pour protéger vos amplis et vos haut-parleurs contre les surcharges
- Pour compenser les différences de niveau entre deux pistes enregistrées séparément
- Pour épaissir le son d'une grosse caisse, d’une voix ou d’un instrument acoustique
Et dans beaucoup d'autres applications nécessitant un contrôle automatique du niveau du signal.
On utilise un compresseur dans de nombreuses applications différentes. Pourtant, les compresseurs ne disposent
que d’une fonction de base : faire varier le gain de façon inversement proportionnelle au niveau réel du signal
entrant. C’est pour cela que la compression est également appelée « la réduction de gain ».
La compression sert à réduire et à maîtriser la dynamique d’un instrument. C’est un outil très puissant pour
équilibrer un mix autant en live qu’en studio. La dynamique est l’étendu du signal le plus faible au signal le plus
fort. Le fonctionnement basique d’un compresseur est très simple. Il écrase plus ou moins (selon les réglages) le
signal et surtout ses crêtes, après quoi on pourra remonter le gain (via le bouton output) sans saturer, ce qui fait
que l’instrument traité semblera être plus fort dans un mix. On peut traiter tous les instruments avec de la
compression et pour certains (grosse caisse , voix, basse, etc.) c’est presque indispensable !
Comment s’en servir ?
Soit pour régulariser la dynamique et gagner en gain et volume sonore - dans ce cas la compression doit être
inaudible.
Soit comme effet pour avoir une certaine couleur sonore ( le son variété américain, le son pub etc…) et où l'effet
est au contraire très audible.
Soit en réglage limiteur ( ratio :1, hardknee etc...) pour protéger amplis et enceintes des peaks et saturations.
Indispensable pour l’enregistrement numérique ( direct to disc etc...), la compression empêche les saturations et
peut simuler un enregistrement analogique ( car les machines analogiques à bandes écrêtaient le signal
musicalement et produisaient une compression naturelle et très musicale, les convertisseurs numériques
produisent des saturations très gênantes dès qu’on dépasse le seuil de 0 dB )
Commencez toujours à régler le gain d'un signal sans le compresseur ( mode BYPASS ), compressez ensuite et
remontez à la fin le gain avec l'OUTPUT pour obtenir de nouveau 0 db aux vu-mètres !
En réglage limiteur le THRESHOLD sera réglé à 0 db !
De manière général il vaut mieux compresser plusieurs fois à faible dose, c.à.d. une fois à la prise de son, un peu
au mix et une dernière fois au mastering, qu’en une seule fois à très forte compression, car la compression mal
réglée fait plus de mal que de bien, écrase le son et peut bousiller un mix ! Attention cependant de ne pas trop
compresser à la prise de son, car généralement c’est irréversible !
Quand doit-on l’utiliser ?
Compression pendant l'enregistrement
Les ingénieurs du son utilisent souvent un compresseur à l'enregistrement. Pour en expliquer la raison, prenons
l'exemple de l'enregistrement d'un solo de guitare de deux minutes. Les crêtes dont nous avons parlé
précédemment se situent généralement en dessous d'un certain niveau (-6 dB par exemple), mais imaginons qu'à
un instant précis, un pincement un peu plus fort de la corde génère une crête à 0 dB. Le niveau général de
l'enregistrement sera alors limité à cause de cette crête. En effet, le niveau maximal enregistrable par le support
est de 0 dB et l'ensemble du morceau ne dépasse jamais -6 dB, mis à part à l'unique crête de 0 dB. Vous allez
donc enregistrer l'ensemble du solo à un niveau relativement faible. Par conséquent, tous les éléments qui
génèrent du bruit de fond après le compresseur ( ex : les entrées de la table de mixage) auront un impact plus
important sur le signal enregistré. Vous aurez plus de bruit de fond, et ce à cause d'une malheureuse crête unique.
Si vous décidez d'augmenter la sensibilité de l'entrée de la table de mixage de 6 dB, vous aurez, à l'endroit de la
crête maximale, de la saturation. Le compresseur règle le problème puisqu'il augmente le niveau sonore de 6 dB
sans altérer le son de manière audible, en écrasant progressivement la crête fautive.
Rentrons plus dans le détail sur la façon d'utiliser le compresseur. Dans un premier cas, imaginons que vous
vouliez enregistrer une voix sans la déformer (pour de la variété, par exemple). La compression devra alors être la
plus transparente possible, c'est à dire qu'elle modifiera le son de manière quasi imperceptible. Vous devrez donc
mettre le seuil le plus haut possible afin de ne compresser que les montées les plus puissantes du chanteur.
L'attaque sera réglée à environ 10 ms, suffisamment rapide pour que l'effet soit déclenché à temps sans pour
autant choquer. Le relâchement se situera entre 100 ms et 200 ms afin de laisser le temps à la voix de disparaître
en douceur. Enfin, vous éviterez de dépasser un ratio de 2:1 afin de déformer le son au minimum.
Dans un second cas, imaginons que vous désiriez avoir une voix puissante pour un morceau de rock. Le seuil du
compresseur sera alors beaucoup plus bas, ce afin de maximiser le niveau de la voix en permanence. L'attaque du
son sera courte (3 à 5 ms). Le rétablissement se situera encore une fois entre 100 et 200 ms. Enfin, le taux sera
relativement élevé (4:1 par exemple, mais le mieux est de tester au cas par cas).
Vous l'avez compris, les réglages dépendent non seulement de l'instrument joué, mais aussi d'autres facteurs
comme le style musical, votre volonté de transformer la voix ou de respecter parfaitement le grain, etc.
Compression pendant le mixage
Les instruments sont généralement parfaitement audibles tout au long du morceau lorsqu'ils sont pris séparément.
Par exemple, si la chanteuse chuchote au début du morceau puis crie comme une damnée un peu plus tard, les
paroles resteront compréhensibles même lors des passages où le niveau sonore est faible. Il en est tout autrement
lorsque plusieurs instruments jouent en même temps. En effet, le niveau relatif des instruments est l'un des
éléments déterminants pour l'intelligibilité de chacun d'entre eux. Si votre chanteuse est accompagnée d'une
guitare de rock, d'une batterie, d'une basse, d'un piano… personne ne l'entendra lorsqu'elle se contentera de
chanter, et elle sera la seule entendue lorsqu'elle poussera ses cris furieux. Il est alors nécessaire d'augmenter le
niveau de sa voix au début du morceau, lorsqu'elle sussure des mots doux à l'auditoire, afin d'entendre ce qu'elle
dit. En revanche, lorsqu'elle crie que son amour est fini pour toujours, mieux vaut baisser le volume ! Ou, mieux,
laisser le compresseur faire ce travail à votre place.
Compression au mastering
Vous avez mixé tous les morceaux de votre futur album et maintenant, vous voudriez finaliser ce dernier. A moins
de faire de la musique classique, vous voudrez certainement que le niveau sonore des morceaux de votre album
soit relativement homogène. Pour cela, vous allez mesurer le niveau moyen des morceaux grâce, par exemple, à
l'outil de statistiques de Sound Forge, dans le menu " Tools > Statistics ", ou bien, encore mieux, vous fier à votre
oreille (solution que je vous suggère en priorité, puisque le volume sonore, vous l'avez compris, est quelque chose
d'assez subjectif).
Les statistiques d'un son avant et après compression. On remarque que la puissance RMS, qui donne une idée
assez juste du volume sonore " subjectif ", est bien supérieure dans le cas d'un son compressé.
Le compresseur multibande intervient également à cette étape, dans un but différent du compresseur général. Il
sert généralement à corriger des instruments dont l'une des harmoniques s'exprime un peu trop violemment. Si par
exemple vous écoutez votre mix et que le son d'une caisse claire semble couvrir de façon exagérée les autres
instruments lorsqu'elle est frappée, vous pouvez limiter son impact à l'aide d'un compresseur multibande. Pour
cela, commencez par trouver la fréquence incriminée, en balayant toutes les fréquences avec un filtre passe-
bande de gain élevé et de largeur minimale (pour plus d'informations sur cette technique, reportez-vous au
précédent numéro, dans le tutoriel sur Sound Forge, chapitre intitulé " supprimer les fréquences parasites d'un son
"). Ensuite, vous allez réduire l'action du compresseur à une bande de fréquences centrée sur la fréquence que
vous désirez atténuer. Faites glisser le curseur " Center " à la fréquence que vous avez trouvée précédemment.
Choisissez le type " Band Notch ", ainsi qu'une attaque et un relâchement en adéquation avec l'instrument que
vous voulez compresser et avec votre style musical. Si l'effet ne semble pas s'étendre sur une bande assez large,
augmentez-la à l'aide du curseur " Width ". Et voilà, la caisse claire qui cinglait vos oreilles s'est un peu calmée,
tout en restant présente.
Principe de base :
Définitions
Vous avez peut-être déjà entendu parler de compression dynamique du son,
concept tant utilisé par nos amis ingénieurs du son. Pour bien comprendre
l'essence du concept, il nous faut tout d'abord nous souvenir de certaines
caractéristiques fondamentales du son.
Premièrement, il faut savoir qu'un son se caractérise physiquement par
l'évolution d'une pression acoustique dans le temps (ou d'une variation
électrique lorsque le son est enregistré sur un support analogique, ou encore
de la variation d'un nombre lors de l'enregistrement sur un support numérique).
Lorsqu'à un instant donné cette pression acoustique est maximale ou
minimale, le point est appelé respectivement crête et creux.
Deuxièmement, il est nécessaire de savoir ce que signifie la dynamique. Ce
terme s'utilise dans deux cas différents :
La dynamique d'un instrument ( en décibels, ou dB ), ou plus généralement
d'un son, correspond au niveau de la crête maximale que l'instrument est
capable de générer. C'est ce que nous appellerons le niveau sonore ( à
différencier de la puissance sonore, expliquée plus loin ).
La dynamique d'un support d'enregistrement correspond à l'écart entre le
niveau de la crête maximale que ce support peut enregistrer et le niveau
correspondant à l'absence de signal en entrée du support ( en pratique, ce
niveau minimal correspond au bruit de fond intrinsèque au support
d'enregistrement ). Par exemple, si vous enregistrez un instrument sur une cassette analogique, le simple fait
1 : Crête maximale
2, 3 : Crêtes secondaires
4 : Creux minimal
d'utiliser ce support vous impose d'avoir constamment un bruit de fond. Vous ne pourrez pas enregistrer un son
d'un niveau plus faible que ce bruit de fond, puisque ce dernier recouvrira le signal utile. A contrario, au delà d'un
certain niveau en entrée, l'enregistrement saturera, c'est à dire que les niveaux enregistrés correspondront à cette
valeur maximale enregistrable par le support et non à ce qui devrait être enregistré.
Le même son que précédemment, dont on a abusivement augmenté le niveau sonore. Il apparaît alors le
phénomène de saturation, visible ici par l'aplatissement radical des crêtes.
Ayant défini les deux concepts précédents, nous pouvons enfin définir le terme central de ce dossier : la
compression est un outil qui abaisse la dynamique d'un son en effectuant un aplatissement des crêtes dépassant
un certain seuil.
A gauche : sinusoïde dont le niveau sonore augmente linéairement
A droite : la même sinusoïde après compression. A partir d'un seuil (ici, -12 dB), l'augmentation de
l'oscillation est réduite par le compresseur, et cette oscillation ne dépasse jamais -6 dB
Imaginez un ingénieur du son qui écoute les musiciens jouer ; quand il entend que le son dépasse un certain
niveau, il baisse le fader de volume en conséquence ; quand le volume des instruments diminue, l'ingénieur du son
remonte le fader de volume. Cela peut sembler être de la science fiction, ou bien une façon imagée d'expliquer le
rôle d'un compresseur. En fait, il s'agit de la façon de procéder des ingénieurs du son avant l'apparition des
compresseurs ! Le compresseur automatise donc ce traitement.
Utilité de la compression
Pour comprendre plus finement l'utilité de la compression, admettons que l'on peut considérer deux aspects du son
: le premier est son oscillation, état extrêmement changeant du son, qui correspond notamment aux crêtes visibles
sur le vu-mètre. Le second, en rapport étroit avec le sujet qui nous intéresse, est la puissance du signal,
correspondant - pour simplifier - à son niveau moyen. Or, si l'oreille est sensible au premier facteur, chose qui vous
paraît évidente, elle l'est encore plus au second. En effet, deux sons peuvent très bien ne pas dépasser 0 dB sur le
vu-mètre de Sound Forge et sembler avoir un niveau sonore moyen très différent.
Lorsque le son est compressé, son niveau maximal est réduit (puisque les crêtes les plus élevées ont disparu). On
peut donc, comme vous l'avez certainement compris, augmenter le niveau moyen du signal en conséquence.
L'outil de compression de Sound Forge est couplé avec une option appelée " Auto Gain Compensate ", qui fera ce
travail en augmentant le niveau général du son de telle manière que la crête maximale soit à 0 dB. Ce processus
est appelé maximisation. Le niveau moyen du son en sera augmenté. Dans les schémas ci-dessous, vous voyez
bien que le son de droite est plus fort, et pourtant au vu-mètre, les deux atteignent 0 dB.
Ces captures d'écran mettent en avant la différence entre dynamique et puissance du son : les crêtes
maximales atteignent 0 dB dans les deux cas, mais on voit clairement que le son compressé et
maximisé est en moyenne plus fort.
Comment ce phénomène est-il possible ? Par la méthode suivante : le signal musical oscille la plupart du temps en
dessous de la crête du morceau. Par exemple, imaginons que votre enregistrement de guitare dure 2 minutes et
que son niveau maximal se trouve en dessous de -6 dB durant ces 2 minutes, sauf à un endroit précis où vous
trouvez une crête à 0 dB. Celle-ci est très rapide et quasi inaudible. Il serait dommage que l'ensemble du morceau
soit 6 décibels en dessous de ce qu'il pourrait être sans cette crête ! On va donc " écraser " (d'où le terme "
compresser ") celle-ci au même niveau que les autres et augmenter globalement le niveau de la musique de 6 dB.
Caractéristiques principales de la compression
Maintenant que le principe de base de la compression dynamique du son est compris, rentrons un peu plus dans
l'utilisation détaillée de cet outil. Dans Sound Forge, vous avez accès à plusieurs types de compression. Vous
devriez normalement visualiser une fenêtre telle que ci-dessous :
Le compresseur avant modification des paramètres
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