(Presses Universitaires, Paris, 1948, p. 397).

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ration d'un esprit etroit et replie sur lui-me me. Les
Cahie rs qui
vienn ent de faire parait re leur 4 eme et 5 eme nume ros
reserv ent
chaqu e public ation a un sujet partic ulier; elles tende nt
ainsi a une
unite de sujet, au lieu et place de l'unite de doctri ne et
de metho de
qu'ils ne comp ortent pas.
ARCH IVES de PHIL OSOP HIE du DROI T et de SOCI
OLOG IE
JURID IQUE
Cette revue qui fut egale ment fonde e par Gurvi tch en
1930 et
aussi par L. Le Fur a contin ue a parait re reguli ereme nt
- sauf un
court interv alle - est caract erisee par le fait de publie
r des etude s
appro fondie s sur les sujets traites . En tant que const ituant
un point
de liaiso n entre la sociol ogie du droit et la philos ophie du
droit, cette
revue assure la collab oratio n de maint s sociol ogues , philos
ophes et
exper ts en droit. Son Comi te d'adm inistr ation comp te
des sociologues renom mes de l'ecole durkh eimie nne ,comm e D.
Davy, Rene
Hube rt, Marce l Mauss , et des jurist es emine nts tels que
F. Geny,
G. Morin , G. Renar d, G. Riper t etc ... ,d'idee s et de convi
ctions tres
variee s. Toute fois les public ations des Archi ves sont reserv
ees a des
sujets d'inte ret tant soit peu comm un; ainsi le No. 1-4
de la Xeme
annee est consa cre au probl eme du Contr at. Mais le fait
que la plupart des sociol ogues de l'ecole durkh eimie nne se trouv
aient decedes a cette epoqu e eut pour result at de depla cer le centre
de gravite de la Revue vers la techn ique du droit ,et, quelq
uefois meme
vers la philos ophie du droit. Gurvi tch s'etan t rendu pour
quelq ue
temps en Amer ique pour y donne r des cours, et d'autr
e part, ayant
consa cre une partie de son temps a la prepa ration de livres
traitaııt
de la sociol ogie du droit en anglai s et en frança is, et surtou
t le fait,
pour lui, de s'etre occup e des Cahie rs ,euren t pour effet
d'emp echer
ces public ations sociol ogiqu es et philos ophiq ues entre
1930 - 1935
d'etre de valeu r eg!lle.
EUGE NE DUPR EEL, Socio logie Gener ale,
(Presses Unive rsitair es, Paris, 1948, p. 397).
Eugen e Dupre el, profes seur a l'Univ ersite de Bruxe
lles et
memb re corres ponda nt de l'lnsti tut de Franc e, est .connu
par ses
526
la theor ie des vaoeuvr es sur la mora le, l'hist oire de la mora le et
quali te de memleurs. C'est la prem iere fois que Dupr eel qui, en
et avait deja
logie
socio
bre de l'Inst itut, s'inte ressa it de pres a la
dans la revue du
publi e un grand nomb re d'arti cles sur ce sujet
cette oeuvr e, l'aumeme instit ut, publi e un livre de sociologie. Dans
it la socio logie
teur se base sur trois conce pts fonda ment aux et defin
rappo rts soles
sont
qui
comm e les rappo rts de ces trois conce pts
er conce pt
derni
ciaux, le group e şocial et la symb iose social e. Ce
ismes unice lqui, en tant que desig nant la vie comm une des organ
lain. L'aut eur
lulair es est empr unte a la biolo gie, est analy se plus
rts socia ux:
rappo
des
on
proce de, en prem ier lieu, a la classi ficati
encor e etre
ent
peuv
ceux- ci sont isoles, collec tifs ou mixte s; ils
face uniqu e ou
provisoires, durables ou perpe tuels, de plus, ils sont a
ils creen t ou les
a face double. De natur e soit posit ive soit negat ive,
socia ux. Lorsq ue
unite s ou group es socia ux, ou bien les confl its
comm un, l'un est
deux rappo rts sont relies entre eux par un terme
partie s d'un comappel e comp lemen taire de l'autr e. Si, entre les
de comp letion , ce
plexu s de rappo rts socia ux, il existe un tel fait
fait prend la desig natio n de group e social.
te qui relie
Suiva nt Dupr eel, un group e socia le est une socie
lemen taires
comp
entre eux les indiv idues par des liens positi fs et
derat ion de groules uns des autre s. L'aut eur passe ensui te ala consi
en de nomb reuse s
pes socia ux: ceux- ci, a leur tour, se repar tissen t
de forma tion et
tions
condi
e,
divisi ons, suiva nt leur quan tite, volum
actue ls ou ins,
aussi d'apr es leur etat de group es ouver ts ou ferme
la force ou la
tentio nnels , et par le fait, pour eux de se baser sur
s divisi ons qui
persuasion, ete ... Apre s avoir exam ine ces nomb reuse
on finale :
ficati
classi
cette
a
e
sont assez comp liquee s, l'aute ur arriv
on
ducti
1 - Les group es dont la base repos e sur la repro
2 . Les group es qui sont fonde s sur la force
ction s
3 - Les group es qui sont bases sur la foi et les convi
.
asion
persu
a) les group es bases sur la
indiv ib) les autre s group es (- les forme s d'asso ciatio n
duelle s)
4 - Les group es bases sur l'echa nge.
roque , c'estLorsq ue les group es sont en etat d'infl uence recip
dites comtes
socie
les
ent
a-dire forme nt les symb ioses, alors naiss
de une
posse
e
qu'ell
posee s. Une sy.mbiose differ e du group e en tant
527
unite de structu re ou d'unite de force sociale. Dans une symbi
ose
peuve nt coexis ter ·des Etats politiq ues indepe ndants les uns des
autres, des croyan ces contra dictoir es, des langue s divers es: a titre
d'exempl e, nous pouvo ns citer le monde islami que, la chretie nte,
la civilisat ion occide ntale, la cultur e latine, ete ...
Avant de s'enga ger dans l'etude des groupe s simple s ou composes, Dupre el rassem ble d'abor d les faits biopsy cholog iques sous
le
nom de paleosociologie. Puis il proced e a la classif ication des
instincts sociau x qu'il defini t suivan t leurs forces et leurs directi
ons.
Le point digne d'etre note ici, c'est que le sens attribu e par Dupre
el
a ces instinc ts differe en tous points de celui de la psycho logie
sociale anglais e, par exemp le, et entre autres de Mc Dougall. D'apre
s
le sociologue belge, ces instinc ts sociau x n'expl iquent point la
vie
psychi que et spiritu elle des societe s humai nes, mais ne font
que
prepar er leurs condit ions. En genera l, l'auteu r divise d'abor
d ces
instinc ts en deux groupe s: individ uels et sociau x. Pour ces dernie
rs,
il enume re l'attrac tion, la sympa thie, le rire et les larmes , et
l'imitation. Mais parmi ces instinc ts qu'il denom me sociau x, il disting
ue
encore les instinc ts specifiques et les instinc ts gregaires ou de
groupe. C'est parmi ces dernie rs qu'il cherch e et trouve ceux qui
preparent vraim ent la vie sociale. Toutef ois il convie nt qu'il est diffici
le
de les consid erer comm e tout-a- fait indepe ndants des premie rs.
Les
instinc ts qui jouent un rôle dans la vie du groupe ne sont pas seulement les instinc ts qui attiren t et rappro chent les individ us les
uns
des autres , mais aussi ceux qui les eloign ent, les repous sent les
uns
des autres , c'est-a -dire ceux qui sont negati fs. Le rôle de ces
derniers, appele s aussi mauva is instinc ts avait ete deja remar que
depuis l'epoq ue de B. de Mande ville.
Suivan t Dupre el, il est necess aire, pour entrer dans la sphere de
la sociologie propre ment dite de faire suivre l'etude des instinc
ts sociaux par celle de la psycho logie de la foule. Neanm oins il ne
faut
point exager er l'impo rtance de cette dernie re et ne point y
chercher, comm e plusie urs l'ont 'cru et fait duran t la fin du siecle
dernier' les lois des societe s humai nes. n y a deux sortes de foules
: la
la premie re consis te dans le fait, pour le groupe , de rassem bler
un
certain nombr e de ses memb res d'une façon passag ere: exemp le,
un
pelerin age ou une messe. La second e forme est plus compl exe
et
plus accide ntelle; de plus, elle offre certain s caract eres tant soit
peu
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pathologiques . D'ailleurs, dans la plupart des cas, c'est cette seconde
forme qui est, a proprement parler, denomme foule. Ainsi l'exaltation en masse ainsi que toutes les manifestation s de la psychologie
des masses se relevent dans cette vie commune. Actuellement la
question des opinions generales qui preoccupe le plus les sociologues americains se rattache a l'etude et a l'analyse de cette seconde
forme. Dans la conclusion de ce chapitre, Dupreel arrive tout naturellement a inclure la sociologie animale parmi les questions de la
paleosociologi e. Toujours d'apres cet auteur, la sociologie humaine
doit s'appuyer sur les recherches des constantes organiques (surtout
les instincts sociaux) et les variantes techniques.
En se livrant a l'analyse de la vie des groupes sociaux, l'auteur
prend les deux concepts fondamentaux , la force et la structure,
comme point de depart, et s'en sert comme criteres pour rechercher
les conditions de la naissance et de la dispersion des societes. Les
plus importantes de ces conditions sont la reproduction et la colonisation. Dans la revision des relations entre la vie du groupe et celle de l'individu, Dupreel mentionne trois lois principales qui sont
celles de l'egalite, l'inegalite et la hierarchie, et pense qu'elles peuvent se formuler ainsi:
1) La vie au sein du meme groupe social tend a rendre les individus qui s'y trouvent plus semblables entre eux et, partant, plus
egaux.
2) La variete des groupes sociaux produit des differences entre
les individus qui forment ces groupes; ce fait, a son tour, devient
cause d'inegalite.
3) Les rapports d'egalite et d'inegalite tendant a se stabiliser
sous forme de classes ou de rangs ou nivaux sociaux qualifies en
consequence de hauts et de bas.
L'auteur, passant ensuite, dans les chapitres suivants ,a l'etude
des rapports entre les groupes sociaux, divise ces rapports en deux
grandes categories, notamment les rapports positifs et les rapports
negatifs. Ces derniers rapports produis~nt les antagonismes sociaux.
Dupreel enumere ensuite les conflits sociaux, parmi lesquels il distingue ceux qui sont passagers et ceux qui sont durables, ainsi que
sont individuels et ceux qui sont collectifs, puis parle des conflits
des groupes antiques, et aussi des conflits qui, naissa:ı;ıt parmi les
croyances, au sein des couches sociales, trouvent encore place parmi
529
a
les nations. Ce schema detaille tend montrer que les antagonismes
sociaux ne sont pas reductibles a une forme unique et qu'il n'est
possible de les comprendre que par le determinisme des probobilites. Les antagonismes qui se prolongent ont pour effet de fortifier
les societes: les etats d'attaque et de defense sont signes d'un etat
mental eveille dans les groupes sociaux.
Parmi les causes fondamentale s qui determinent les formes positives des rapports entre les groupes sociaux, Dupreel enumere la
force, la persuasion et l'echange. Ce sont d'ailleurs ces facteurs qui,
par leurs diverses combinaisons, creent toutes les formes positives
de l'activite sociale. La force qui est canalisee produit l'Etat et ses
sanctions; d'ou s'ensuit le rôle pfotecteur de l'Etat. D'autre part et
toujouts d'apres Dupreel, les groupes qui s'appuient sur la persuasion sont des valeurs coniinunes. Les valeurs gagnent en etendue
au fur et a mesure que s'elargissent les limites des rapports sociaux
et forment des valeurs universelles. Ces dernieres sont principalement les valeurs de connaissance ou de croyance (ou valeurs theoriques, les valeurs morales (ou valeurs pratiques), les valeurs de
sentiment ou de contemplation (valeurs esthetiques). L'auteur qui,
dans son livre precedent intitule: "Philosophie des Valeurs" avait
deja analyse ces valeurs au point de vue philosophique nous parle
maintenant de leur rôle social ainsi que de la fonction constructive
et unificatrice qu'elles manifestent dans la vie du groupe. L'institution la plus importante parmi celles qui s'appuient sur la force et
la persuasion, ou encore la valeur qui represehte le pouvoir de l'Etat est evidemment le droit. Le droit est, non point un systeme organique, une nature, mais bien une valeur. On ne peut parler de
droit en dehors des regles etablies par un groupe.
Dupreel considere la religiorı, corrime H le fait pour le droit
comme line valeur sociale reposant sur la persuasion et representant en elle l'ensemble d'un grand nombre de valeurs. Prise dans ce
sens, la religion est une sorıe de technique. Ici l'auteur distingue
deux techniques, l'une, destinee pour nous a faire notre profit des
choses, est la technique de notre connaissance des objets, et la seconde, qui complete la premiere, est la technique teligieuse. Ces
deux techniqi.ıes sont classees en A et B par l'auteur. Toutefois il
est necessaire de considerer aussi la religion par l'interieur et d'une
façon subjective, dans ce sens, la religion est la conscience religieuse
F: 34
530
ou foi. La foi est une des forces les plus importante s de la vie sociale.
Comme la science, elle est egalement une force de persuasion et ensemble avec l'echange c'est-a-dire avec la force materielle, constitue
l'une des bases de la societe.
L'echange (tant dans sa forme materielle que morale) est un
facteur important du progres social, agissant dans la vie sociale, en
tant qu'unifiant , largissant les groupes. Par sa forme materielle, l'echange produit la vie economique . Un des elements dominants de la
structure sociale est le fait de prendre la propriete sous garantie.
L'Etat protege ainsi les echanges auxquels se livrent les citoyens
entre eux.
En etudiant la symbiose, Dupreel constate une relation etroite
entre l'equilibre social, la hierarchie sociale et la hierarchisa tion
des valeurs; toutefois l'auteur qui, avant d'etre sociologue est un
philosophe, ne considere pas la hierarchisa tion des valeurs comme
une consequenc e de la hierarchie sociale. Il se contente de dire que
toute hierarchie sociale est toujours et necessairem ent en quete
d'une hierarchisa tion des valeurs et qu'entre les deux il existe
(quoique sous des formes differentes) un parallelism e.
La seconde et derniere partie du livre est consacree a la civilisation. Ici l'auteur etudie les conditions invariables , en d'autres termes, les deux grandes variantes de la civilisation : ce sont, la variante demograph ique et la variante technique. D'autre part il y a
egalement parallelism e entre la courbe de l'augmenta tion en nombre et la courbe du progres de la civilisation . C'est pourquoi l'on
peut dire que l'etat demograph ique determine l'etat technique, et
vice versa. Le philosophe belge etudie les differents aspects des
deux variantes en question et attribue une importance speciale a la
question du progres. L'auteur avait deja cosacre deux ou trois de
ses articles parus dans la revue de l'Institut Solvey a ce probleme.
A son avis, le progres ne procede point suivant une ligne droite et
continue; tout au contraire, il suit maintes courbes, manifeste maints
arrets et montre meme des deviations. Il est vrai que cet etat de
choses semble contredit par l'histoire des derniers siecles, mais ceci
n'est qu'une acceleratio n du rythme, resultant elle - meme du fait
qu'un grand nombre de faits et causes sont entres en ligne de compte
Dans l'oeuvre qui nous occupe ici, Dupreel a en vue de rassembler, sous le nom de sociologie generale, les concepts fondamen-
531
taux d'aide r a l'expli cation des faits sociau x. D'apre s les dires
de
l'auteu r, il est certes possib le d'etud ier ces memes faits suivan
ts
d'autre s points. de vue, mais, afin de pouvo ir rassem bler les travau
x
et hypoth eses d'une scienc e - qui, somme , toute, n'en est encore
qu'a ses debuts - en un tout clair, et cohere nt au sein d'un ensem
ble logiqu e, il n'y a pas d'autr e alterna tive. C'est pourqu oi l'auteu
r
affirm e que c'est pour cette raison qu'il a choisi, comme base de
son
etude, le concep t de rapport social, et qu'il a system atise tous
les
faits en conseq uence de ce choix. A la fin de son etude, il met
en
eviden ce les relatio ns de la sociologie avec les autres sciences.
Un autre point a remar quer au sujet de ce livre, c'est qu'aucune des nombr euses ecoles de sociologie contem porain e et qu'aucun des chefs dirigea nts respe:ctifs ne s'y trouve nt mentio nnes.
Toutefois l'on s'appe rçoit que l'auteu r se tient egalem ent ~loigne,
dans
l'expo se de ses idees, tant de l'ecole durkhe imienn e que de celle
de
Le Play ainsi que des autres couran ts de sociologie philos ophiqu
e
qui ont cours en Allem agne. Cepen dant le lecteu r peut s'empe
cher
de critiqu er ce system e de sociologie, moder e et pruden t certes,
mais qui omet de prendr e une attitud e determ inee en presen ce
des
autres ecoles ou couran ts de sociologie.
Nous ne voulon s pas termin er avant de releve r encore une autre point: la "Sociologie Gener ale" de Dupre el, philos ophe de
valeur, quoiqu e basee sur une structu re scienti fique, nous donne
pourtant l'impre ssion d'etre un system e de philos ophie; et ceci, faute.
de
nous confro nter toujou rs avec les faits, et faute de faire des rappro
cheme nts, accom pagnes , appuy es d'exem ples concre ts, entre les
donnes de l'ethno graphi e, de l'histo ire, de la statist ique et de la monographi e.
LA REVUE. du PROG RES ECON OMIQ UE (İktisadi Yürüyüş)
Annee 10 - V. 10. 218 - 1948 - İstanbul
Dans ce dernie r numer o se trouve nt les article s de MM. Aslan
Tufan : "Vers un Congr es de Produ ction" , Halit Mirat: "A propos
des Assura nces agricu lturell es", Nejde t Köktü rk: "La Reorga
nisation des system es de comm unicat ion interna tionale ", Faik -O
ster:
"L'Imp ortanc e de la Produ ction" , et les nouvel les · concer nant
1'As-
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