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Principaux résultats obtenus et applications envisageables
Animaux et phénotypes
Dans le protocole expérimental mis en place, les animaux sont vaccinés contre Mycoplasma
Hyopneumoniae à 36 jours et un prélèvement sanguin est effectué trois semaines plus tard. Un
hémogramme complété par une analyse des sous-populations sanguines par cytométrie en flux
(lymphocytes Tαβ CD4
+
/CD8
+
, lymphocytes B, lymphocytes Tγδ, monocytes, natural killer) est réalisé le
lendemain des prélèvements. La RI innée est caractérisée par des mesures de phagocytose, le dosage
de cinq cytokines (IL1B, IL6, IL8, TNF, IL12) à partir du surnageant de culture de sang total stimulé ou
non, le dosage de deux protéines sériques de la phase inflammatoire (protéine C réactive, haptoglobine)
et une mesure de l’activité IFNα produite par le sang total ou les leucocytes stimulés ou non par un
antigène viral. La RI adaptative est analysée par le dosage des immunoglobulines (totales et
spécifiques), le dosage de quatre cytokines de régulation (IFNγ, IL2, IL4 et IL10) produites par du sang
total stimulé, ainsi que la quantification de la prolifération cellulaire après activation mitogénique.
L’ensemble des paramètres est enregistré pour chaque animal. L’ARN est extrait à partir de
prélèvements de sang total.
La totalité des animaux du Rheu a été prélevée et phénotypée pour l’ensemble de ces paramètres. La
semence de 29 verrats dont les descendants ont été contrôlés au Rheu en 2007-2008 a été congelée,
afin de produire les 58 familles (croisement de deux femelles par verrat) qui constituent la génération G0
élevée au Magneraud. Ces animaux ont tous été prélevés en 2008-2009 et les mesures des paramètres
de la RI sont presque achevées (dosage de l’IFNα à terminer).
Analyses génétiques
Les analyses génétiques (ASREML) effectuées sur la population du Rheu montrent des héritabilités
modérées à élevées (supérieures à 0.2) pour une partie des caractères étudiés. Les corrélations
phénotypiques entre les paramètres de la RI sont faibles dans l’ensemble excepté entre le nombre de
leucocytes et le nombre de cellules appartenant aux sous-populations leucocytaires (hémogramme). Les
calculs des corrélations génétiques, encore en cours, montrent des corrélations génétiques négatives
entre certains paramètres de la réponse immunitaire et certains caractères de production.
Une sélection divergente sur un petit nombre de paramètres a été initiée sur la population du Magneraud
en se basant sur les premiers résultats obtenus au Rheu. Quatre paramètres immunologiques héritables
et significatifs des diverses composantes de la RI ont été choisis :i) phagocytose (réponse immunitaire
innée), ii) IL2 (réponse immunitaire adaptative à médiation cellulaire de type Th1), iii) IL10 (réponse
immunitaire adaptative à médiation cellulaire de type Th2), iv) IgG spécifiques (réponse immunitaire
adaptative à médiation humorale). En utilisant les valeurs standardisées de ces quatre paramètres, un
index a été calculé. Le classement des animaux selon les valeurs de l’index a permis d’identifier deux
groupes d’animaux de faible et fort index. Dix verrats et 30 truies de chaque groupe ont été choisis en
maximisant le nombre de familles d’origine, de manière à limiter les effets fondateurs pour chaque lignée.
La première génération de sélection sera commencée fin 2009 au Magneraud.
Etudes fonctionnelles
Dans le courant du projet, nous avons produit et validé une puce à ADN adaptée à l’étude de la RI chez
le porc. Cette puce a été conçue afin de pallier l’absence actuelle de puces génériques couvrant
l’ensemble des informations disponibles. Nous avons défini un groupe d’oligonucléotides noté SLA-RI
(3773 sondes pour 3104 gènes) qui spécifie les gènes codant des protéines et les ARN non codants
annotés dans la région du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), ainsi que les gènes hors CMH,
répertoriés comme impliqués dans la RI. Ce set est venu enrichir un set générique de 13K
oligonucléotides (Qiagen-NRSP8-13K). Nous disposons ainsi d’un outil générique spécifiquement enrichi
pour étudier la RI chez le porc (puce SLA-RI/NRSP8-13K produite par le CRB-GADIE). Cette puce a été
validée par l’étude du transcriptome de leucocytes stimulés soit par du LPS, soit par un mélange de
phorbol myristate acetate (PMA) et ionomycine. Les résultats démontrent que les modifications du
transcriptome sont spécifiques à chaque stimulation et l’exploitation des données nous permet d’identifier
assez finement les voies qui sont modifiées. Les résultats obtenus confirment l’intérêt de la puce SLA-
RI/NRSP8-13K pour les études du transcriptome du projet IMMOPIG.
A l’aide de la puce SLA-RI/NRSP8-13K, nous avons commencé l’analyse du transcriptome des cellules
sanguines d’animaux du Rheu divergents pour les cinq phénotypes suivants: nombre de leucocytes,