ANNEXES BIBLIOGRAPHIE SUR SAGA PEDO pages 2-25 Pourquoi une bibliographie si fournie ? ARTICLES CONSULTÉS page 2 ARTICLES NON CONSULTÉS page 2-3 ARTICLES NUMÉRISÉS page 4-25 L’ambition de rassembler et de diffuser l’ensemble des connaissances françaises sur Saga pedo nous a incité à réaliser un état des lieux bibliographique le plus exhaustif possible. Cependant, les publications anciennes et récentes étant fort dispersées géographiquement, il manque certainement de nombreuses références à cette liste. C’est pourquoi nous vous invitons à nous faire connaître les références bibliographiques manquantes ou erronées. Voisin, 2003 Bellmann, 1995 Bernier, 2004 Mossot, 1999 Anonyme, 2004 Albaille, 1933 Bérenguier, 1905 Mingaud, 1907 Quidet, 1988 Schall, 2002 Chopard, 1941 Bonfils, 1960 Carrière, 2004 Martin, 1998 Chinery, 1988 Bérenguier, 1907 p4 p4 p5 p5 p6 p7 p 8-11 p 11 p 12-15 p 16-21 p 21-22 p 22 p 22-23 p 23 p 23 p 24-25 PAGES WEB SUR SAGA PEDO Les articles que nous avons pu recueillir ont été numérisés et rassemblés dans ces annexes. Il s’agit de faciliter l’accès du plus grand nombre à ces documents qui sont souvent difficiles à récupérer par soi-même. Le travail collectif effectué dans le cadre de l’enquête Saga permet la constitution d’un fonds documentaire «ressource», sous une forme informatisée directement exploitable par tous. Nous espérons que cet outil stimulera l’émergence de futurs travaux menés sur Saga pedo dans notre pays. Quant à la recherche des sites internet traitant de Saga pedo, nous vous proposons ici une toute petite partie de ce qu’il existe sur la toile. Ce travail de recherche et de compilation est sans fin mais peut néanmoins apporter des informations essentielles et inédites sur Saga pedo. De nombreux chercheurs et naturalistes mènent des travaux parallèles sur cette sauterelle et ne sont pas toujours au courant des découvertes des uns et des autres. Nous vous invitons également à nous faire part de toute information sur Saga pedo trouvée sur le net. Pour contacter des référents sur Saga pedo : pages 25-29 Statuts de protection p 25 France Espagne Suisse Italie Hongrie Russie Etats-Unis p 26-27 p 27 p 28 p 28 p 28 p 29 p 29 Réseau francophone d’entomologie Tela Insecta : [email protected] Contacter le coordinateur de l’enquête Saga : [email protected] Ecologistes de l’Euzière : Tel 04.67.59.54.62, Domaine de Restinclières, 34730 Prades Observatoire Naturaliste des Ecosystèmes Méditerranéens : [email protected] Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, Jean-François Voisin : [email protected] Nous avons par ailleurs mis en ligne un espace internet dédié à Saga pedo : http://www.saga.onem-france.org Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 1 Bibliographie sur Saga pedo Bibliographie consultée et numérisée ALBAILLE S.-J., 1933.- Deux captures de SAGA SERRATA (Fabr.) dans l’Aude et dans l’Hérault, in Bull. Soc. d’Etudes Sc. 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Hovette (1971) a observé un couple de Faucons crécerelettes (Falco naumanni) qui en a apporté 10 à son poussin en cinq heures et demie. Elle est connue en France de tous les départements méditerranéens y compris la Corse, d’où elle est citée par Kruseman (1988). Dans la vallée du Rhône, elle remonte jusque dans la Drôme et l’Ardèche, et vers le nord-ouest jusque dans l’Aveyron et le Lot. Elle semble toutefois rare dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales. C’est surtout un Orthoptère de plaine, auquel sa tolérance écologique permet d’atteindre 1 700 m dans les régions favorables. Parthénogénétique, on n’en connaît pas de mâle (Kaltenbach 1986, Schall 2002). Son activité est essentiellement nocturne (Kaltenbach 1970, 1986). Elle s’observe de mai à septembre. BELLMANN H. & LUQUET G., 1995.- Saga pedo (Pallas, 1771) (= Saga serrata F.), in Guide des Sauterelles, Grillons et Criquets d’Europe occidentale : 158-159. Saga pedo (Pallas, 1771) (= Saga serrata F.) La Magicienne dentelée, la Langouste de Provence. Siigeschrecke, Steppen-Siigeschrecke, Dornenschrecke. Cette impressionnante Sauterelle - l’un des plus grands Insectes européens représente le géant des Orthoptères ouest-européens. En effet, le mâle mesure 60 mm (mais il n’a jamais été trouvé en Europe occidentale) et la femelle 61 à 67 mm, longueur à laquelle il faut ajouter celle de l’oviscapte (34 à 45 mm) ! D’un beau vert moyen, orné d’une bande latérale d’un blanc rosé - mais parfois gris, rehaussé d’une bande jaune pâle -, ce curieux Insecte se reconnaît aisément à son corps remarquablement long et grêle, son pronotum cylindrique et allongé, et l’absence totale des organes du vol. Il est pourvu de pattes longues et robustes, les fémurs antérieurs et médians étant armés, sur leur face inférieure, de longues épines; les tibias antérieurs sont également pourvus de très fortes épines; les fémurs postérieurs, longs et grêles, portent en dessous des épines moins développées que celles des autres paires de pattes. L’oviscapte est allongé, doucement incurvé, denticulé dans son tiers apical. La Magicienne dentelée est un Insecte rare, qui fréquente les garrigues des régions méditerranéennes calcaires, privilégiant les endroits arides et sauvages. Occasionnellement, l’espèce peut s’égarer parmi les vignes. L’adulte se montre à terre ou sur les buissons, de juillet jusqu’en automne. En Europe occidentale, le mâle est inconnu et le développement s’effectue par parthénogenèse (les œufs déposés par les femelles se développent sans fécondation). L’animal est carnassier, se nourrissant avant tout de petits Acridiens et de jeunes Sauterelles qu’il retient prisonniers, comme les Mantes, embrochés dans les rangées d’épines de ses membres antérieurs, comparables à des pattes ravisseuses. Dans la région considérée, Saga pedo n’est connu que du nord de la Suisse et du Midi de la France. En France, la Magicienne dentelée est officiellement protégée par la loi. Cette mesure permet d’instruire des dossiers de préservation de milieux, et notamment d’étayer des demandes d’arrêtés préfectoraux de protection de biotopes, en cas de menace pesant sur les biotopes hébergeant l’espèce (aménagements divers, extensions agricoles ou sylvicoles, etc.). En photos : Saga pedo o+, Mont Ventoux (Les Trois Termes)/Va, 8-IX-1975 {commune commune de Sault Sault}. Saga pedo, o+ dévorant un Dectique (Marzana/Is), 9-VIII-1975. {Istrie, en Croatie} Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 4 Articles consultés numérisés BERNIER Ch., 2004.- La Saga des Magiciennes dentelées, in la Lettre, Bulletin de liaison des Ecologistes de lʼEuzière, n° 61 (sept.2004) : 12-13. Fin de notre série préférée de l’été : La Saga des Magiciennes dentelées Ne ratez pas le dernier épisode !!! Parmi les nombreux Aliens de la garrigue, il en est un qui surpasse tous les autres,…ce n’est ni la fascinante Empuse, ni le terrible Scorpion langedocien, ni l’horripilante Tarentule ! Non, notre monstre porte le mystérieux nom scientifique de Saga pedo et stimule encore plus l’imaginaire par un nom vernaculaire évocateur : la Magicienne dentelée. La Magicienne dentelée, localement appelé « Langouste de Provence » à l’est du Rhône ( !), est considérée comme l’un des plus grands insectes européen : il atteint près de 15 cm de long de la pointe du sabre au bout des antennes ! Tapie dans les buissons pendant la journée, notre sauterelle, car c’en est une, passe à l’offensive dès la tombée de la nuit. Là, ce mastodonte d’apparence maladroite se métamorphose en un habile prestidigitateur capable des pires méfaits. C’est que ce terrible carnassier a tout du parfait boucher : de puissantes mandibules, capables de broyer la plus solide des cuirasses, des pattes antérieures et médianes ravisseuses et armées de longues épines empaleuses… Brrrrrrr, heureusement que nous n’avons pas la taille d’un criquet ! Car la Saga se nourrit principalement d’Orthoptères, avec une préférence pour les juteuses Ephippiger. Même le Dectique à front blanc et la Grande Sauterelle verte – considérés comme de grands carnassiers – passent à la casserole ! Spécimen récolté par Thierry sur le Lien à Teyran (34) le 28 juin 2004 vers 2h du matin ! On ne connaît de cette sauterelle aucun mâle en Europe… Cela signifie que tous les individus que vous rencontrez sont des femelles, capables de se reproduire par parthénogénèse (les œufs pondus sans fécondation sont fertiles). La femelle pond une vingtaine d’œufs dans le sol à l’aide de son oviscape dentelée (sabre). (Extrait :) Orthoptères des basses régions : du supraméditerranéen au montagnard. La Magicienne dentelée est une sauterelle méditerrranéenne protégée à l’échelle européenne et cantonnée aux meilleurs secteurs de garrigues. Cette année, les orthoptères ayant été abondants, les Saga pedo aussi. De nombreux « Ecolo » ont pu les observer cet été, par de chaudes nuits, traversant les routes, au risque de provoquer de nombreux accidents pour les moins avertis d’entre-nous ! On l’appelle la magicienne dentelée en raison de son attitude d’intimidation qui consiste à se dresser sur les pattes postérieures et médianes, les pattes antérieures écartées et bougeant lentement, à la façon d’un magicien qui vous jetterait un mauvais sort… Vraiment très impressionnant ce numéro de cirque ! NB : si vous aussi, vous avez eu la chance de rencontrer la rare Magicienne dentelée, dites-le nous, nous essayons d’effectuer la mise à jour de la répartition de cette espèce en France. MOSSOT Michèle, 1999.- Les peuplements dʼOrthoptères (Insecta : Orthoptera) du Parc National du Mercantour (Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence) in Bull. Soc. Ent. France, 104 (2) : 149-166. Dans le cadre de cette étude nous nous sommes bornée à étudier les peuplements orthoptériques dela zone centrale du Parc National du Mercantour. C’est dire que les régions basses qui se trouvent en général dans la zone périphérique ont été irrégulièrement explorées, aussi nous contenterons-nous de donner une liste des espèces rencontrées. Nous y remarquerons l’absence de Saga pedo (PALLAS, 1771), pourtant vu deux années de suite dans la vallée de l’Issole proche du Haut-Verdon à 1750 m d’altitude (montagne du Cheval Blanc). Quelques efforts de prospection, sur les versants qui jouissent de conditions microclimatiques aussi favorables, notamment en périphérie du Parc National, nous permettraient sans doute d’y découvrir cet Orthoptère discret, qui passe souvent inaperçu dans la végétation haute où il se tient le plus souvent immobile durant les heures chaudes de la journée. En dehors de quelques espèces pour lesquelles les localités sont précisées, les Orthoptères listés ci-dessous - selon la nomenclature adoptée par DEFAUT (1997), ou THORENS & NADIG (1997) - ont été observés dans la plupart des vallées du Parc National du Mercantour. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 5 Articles consultés numérisés ANONYME, 2004.- La magicienne dentelée, in La Salamandre, n°163, pp 40-41. 6 La Magicienne dentelée Pour finir en beauté, la “Salamandre” souhaitait vous offrir une rencontre avec la plus grande et la plus mystérieuse de nos sauterelles, véritable mythe vivant : la magicienne dentelée. Rendez-vous à la tombée de la nuit dans une prairie aride parsemée d’épineux. Cela sent bon la Provence, et pourtant nous sommes en Valais, dans la région de Martigny. Sur cette pente désolée vit, paraît-il, avec ses dix à onze centimètres de long du sommet de la tête jusqu’au bout du sabre, un des plus grands insectes d’Europe. Et encore, c’est compter sans ses antennes presque aussi longues que lui ! La quête Qui dit antennes interminables pense sauterelle, et c’est juste, mais dans notre cas il s’agit d’une bête au corps démesuré et aux mœurs étranges. Ceux qui ont eu la chance de rencontrer Saga pedo sont si rares qu’on peut presque les soupçonner d’avoir tiré de leur imagination cette invraisemblable créature. La quête commence dans la nuit. Les faisceaux de nos lampes balaient les herbes sèches en s’attardant sur les petits et impénétrables buissons au cœur desquels elle aime se cacher. Que cherchons-nous ? Un abdomen interminablement allongé, vert strié d’une ligne blanc rosé. Des pattes démesurées, armées d’épines. Le tout pourtant est réputé presque impossible à trouver. Géant maladroit Rien dans nos ronds de lumière. Juste des criquets endormis et quelques sauterelles. Ce sont eux que recherche la magicienne dentelée pour leur jeter un sort affreux avec ses pattes ravisseuses. Sur les images qui la représentent, la Saga pedo est assez terrifiante. En réalité, elle serait d’une affligeante maladresse. Trop grand peut-être, l’insecte se déplacerait avec gaucherie. Surprendre les criquets en plein sommeil serait sa seule chance de les attraper. Intrigué par ce véritable mythe vivant, le professeur MATTHEY, de l’Université de Lausanne, a mené dans les années 40 une vaste enquête. Ce zoologiste, à qui la surprenante présence de la saga méditerranéenne avait été signalée en Valais, a passé des semaines à sa recherche pour n’en ramener que quelques exemplaires isolés. Sauterelle à cent sous Mais le savant lausannois ne se décourage pas et, par voie d’annonces, il invite la population locale à lui apporter contre paiement la bête étrange. En peu de temps et à coup de pièces de cent sous, il se retrouve riche d’une trentaine de spécimens. La légende de la sauterelle à cent sous ne fait que commencer. Matthey, à sa grande surprise, n’a récolté que des femelles toutes reconnaissables à leur longue tarière. Des expériences menées en captivité prouvent bientôt que les magiciennes dentelées n’ont nul besoin de mâles pour se reproduire. Même si, durant toute leur vie longue de quatre ou cinq mois, elles ne rencontrent aucun congénère, elles sont capables une fois adultes de pondre dans la terre aride une vingtaine de gros œufs longs d’un centimètre... avant de mourir épuisées. Tranches fines Fasciné, Matthey sacrifie toutes ses captives et découpe leurs organes reproducteurs en centaines de tranches millimétriques. C’est un bon millier de lames de verre que le scientifique étudie au microscope pour percer le secret de cet insecte. Pareil carnage en valait-il la peine? On sait en tout cas grâce à lui qu’il .y a une seule division de maturation, équationnelle et en tous points identique aux mitoses somatiques. Son caractère hétéropolaire résulte de l’obliquité du fuseau… Retenons simplement que la magicienne dentelée - cas rarissime chez \ les animaux - possède dans chacune de ses cellules quatre jeux complets de chromosomes et que ses œufs sont produits par parthénogenèse. Des cousines de la saga vivent dans les Balkans, où des formes mâles ont également été observées. Plus on va, vers l’ouest, plus ces grands insectes méditerranéens, deviennent rares. Déjà exceptionnels en Provence, ils ont sans doute à la faveur d’une époque chaude remonté la vallée du Rhône en petit nombre pour s’établir sur quelques pentes ensoleillées du Valais. Phasme et fantasmes La traque continue, et voici soudain un phasme blanc translucide qui déploie lentement ses pattes épineuses dans la lumière d’une de nos lampes. La bête en pleine métamorphose est en train de gonfler patiemment ses ailes laiteuses. Premiers pas d’une mante religieuse transparente dans la nuit. De quoi nous consoler de notre rendez-vous manqué avec la sauterelle de légende... Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 6 Articles consultés numérisés ALBAILLE S.-J., 1933.- Deux captures de SAGA SERRATA (Fabr.) dans lʼAude et dans lʼHérault. in Bull. Soc. dʼEtudes Sc. Nat. de Béziers, 36 : 51-54. NOTES SCIENTIFIQUES OCCITANES II Deux captures de SAGA SERRATA (Fabr.) dans l’Aude et dans l’Hérault, par S.-J. ALBAILLE Deux intéressantes captures de Saga serrata Fabr., faites dans notre région au cours de ces dernières années, l’une par notre doyen, M, J.-B. RENAUD, l’autres par notre président, M.E.GENSON, méritent d’être signalées et m’incitent à donner quelques renseignement sur cette rare sauterelle. La Saga serrata Fabr. (Magicienne dentelée) est un orthoptère de la famille des Locustaires décrit par Fabricius en 1793 sous le nom de Locusta. Elle a fait le sujet de nombreuses études, parues dans diverses publications scientifiques ; celles qui intéressent notre région sont, principalement : FINOT : Les Orthoptères de France, Paris, Deyrolle, 1883, et éd. 2, 1890. P.BÉRENGUIER : Notes orthoptérologiques. La Magicienne dentelée (Saga serrata) in Bull. Soc. et sc. nat. de Nîmes, vol. 32, pp.145-154 avec figures (1905). P.BÉRENGUIER : Observations sur les mœurs de quelques locustaires, mues de Saga in Bull. Soc. et sc. nat. de Nîmes, vol. 35, pp.XXIIII et 17 (1906). MINGAUD (Galien) : Observations sur la Saga serrata, in Bull. Soc. et sc. nat. de Nîmes, vol. 35, pp.XXVII et 69-77 (1907). MARGIER, CABANNES et HUGUES : Orthoptères nouveaux ou rares pour le département du Gard, in Miscella Entomologica, vol. XXIV (1917). E. BUGNION : La Saga serrata Fabr., in Bull. de la Murithienne, Soc. Valaisanne des sciences naturelles, fasc. XLIX, 1931-32. Sion (Suisse). J’emprunterai à ces divers auteurs, qui ont longuement décrit l’insecte et ses mœurs, quelques notes nécessaires à sa connaissance. Voici une courte description des caractères spéciaux à Saga serrata Fabr. : Grand insecte à corps très long 60-78 mm, à tête prolongée horizontalement, vertex acuminé ; yeux grands : antennes longues sétacées contiguës à la base ; pronotum cylindrique ; prosternum à deux épines ; élytres squamiformes chez les mâles, réduites à un pli du mesosternum chez les femelles : pattes postérieures propres au saut : tarses de 4 articles, déprimés, les deux premiers sillonnés latéralement ; tibias antérieurs n’ayant jamais, en dessus, d’épines apicales, à trous auditifs (tympans) tendus ; tibias postérieurs sans épine apicale, en dessus, sur aucun côté, munies en dessous de deux épines apicales ; oviscape corné, libre et apparent, allongé en forme de sabre ; composé de 4 valvules réunies. qu’elles grincent sur l’acier d’une pince, chez Saga, les deux premières paires de pattes fonctionnent, comme pour les Mantes, en guise de ravisseuses ; elles sont armées d’une double rangée d’épines sur les tibias et les fémurs, et engrenant entre elles. Ses pattes ont la faculté de se replier, complètement, fémurs contre tibias, à la façon d’une pince dentelée. D’autre part, la poitrine, fortement cuirassée, porte le complément des appareils de contention sous forme de six épines robustes ; de plus, les deux premières paires de pattes sont munies, vers la base de la hanche, d’une forte dent qui correspond au vide régnant entre les six épines du thorax, de façon à engrener avec elles.» La nourriture de Saga se compose d’acridiens, principalement de Stenobothrus et d’Oedipodes. Cette grande espèce habite en France le littoral de la Méditerranée, principalement les parties chaudes de la Provence ; son aire de dispersion comprend la Sibérie, la Russie méridionale, la Hongrie, la presqu’île des Balkans, le sud de l’Autriche, l’Italie, la France méridionale et l’Espagne. Chez nous, la femelle est rare, le mâle est introuvable. La reproduction des Saga serrata dans notre domaine a lieu probablement par parthénogénèse, ainsi que le prouve les cas de pontes d’oeufs ayant donné des larves vivantes, par des femelles n’ayant jamais été en contact avec des mâles, d’après les observations de BÉRENGUIER. Le nombre de captures signalées en France jusqu’en 1905 représentent seulement une cinquantaine d’indvidus ainsi répartis : - Département du Var, 31; - Département du Gard, 11 ; - Département de l’Hérault : 6, tout des femelles adultes. Il faut ajouter à cette liste quelques captures faites depuis à Sisteron, aux environs de Marseille et de Nîmes et les deux que nous signalons aujourd’hui. Les six exemplaires de l’Hérault provenaient : - des dunes de Sète, une femelle adulte (MARQUET) ; - Vignes à Coussargues et la Rocaute1, trois femelles adultes (MARQUET) ; - Vias près Béziers, une femelle adulte (MARQUET) ; - Marseillan, une femelle adulte (VALERY-MAILLET). Au cours de sa villégiature à Réals, près Cessenon, en 1927, M.J.B. RENAUD, chassant des coléoptères pour son importante collection, eut la bonne fortune de prendre, en septembre, sur un buisson, une femelle de Saga serrata Fabr. que nous identifiâmes à premières vue avec les gravures de FINOT et BÉRENGUIER ; notre Président, M.E. GENSON, qui avait vu l’insecte dans la collection de M. RENAUD, le reconnut Le géant des orthoptères Français est formidablement armé : voici ce qu’en dit l’année suivante pendant sa campagne de fouilles préhistoriques devant la grotte de BÉRENGUIER : « En outre de ses mandibules, véritables cisailles, cornées, si dures Bize (Aude), et rapporta la magnifique femelle qui aujourd’hui partie des collections du Muséum d’Histoire naturelle de Béziers. 7 Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 Articles consultés numérisés Ces deux captures sont d’autant plus intéressantes que les localités de Réals et de Bize sont en dehors de la zone maritime où l’on rencontre habituellement cet insecte en France ; la station de l’Aude est, en outre, la première pour ce département étant à combler la lacune signalée dans la dispersion de la Saga serrrata Fabr. entre l’Hérault et la Catalogne espagnole. 1. Roquehaute, commune de Portiragnes, près Béziers. Localité réputée par sa flore. Terrain volcanique. BÉRENGUIER P., 1905.- Notes orthoptérologiques I. La Magicienne dentelée “Saga serrata”, in Bull. Soc. Ét. Sc. Nat. de Nîmes, vol. 33, pp.145-154. NOTES ORTHOPTÉROLOGIQUES I La Magicienne dentelée “Saga serrata” Par PAUL BÉRENGUIER Les Orthoptères français sont actuellement répartis en sept familles, dont les formes typiques sont bien connues: 1° Les Forficules, dits Perce-oreilles. 2° Les Blattes ou cafards. 3° Les Mantes, vulgairement : Préga Diou. 4° Les Phasmes ou bacilles, en forme de bâtonnet. 5° Les Acridiens ou criquets, petites sauterelles. 6° Les Grillons, dont le cri-cri est le type. 7° Les Locustaires ou grandes sauterelles (porte sabre). C’est à cette dernière famille qu’appartient Saga serrata ; famille caractérisée : Par des antennes très longues filiformes ; Par les organes de l’ouïe placés sur les tibias antérieurs ; Par des tarses à quatre articles ; Par la forme allongée en sabre de l’oviscapte. Par la disposition des organes de la stridulation dans les élytres. Un seul de ces caractères manque à Saga, son mâle, pourvu d’élytres rudimentaires, est à peu près muet ; chez la femelle, les élytres font complètement défaut. Ayant eu la bonne fortune de découvrir un des habitats préférés de Saga, dans le parc d’une de mes propriétés - le Clos-Oswald - située dans les forêts de la Chaîne des Maures, du département du Var, j’ai pu étudier les mœurs de ce curieux orthoptère et tout le loisir de l’élever en captivité. C’est en 1895 que pour la première fois au Clos-Oswald, Saga attira mon attention, inutile d’ajouter que c’était une énorme femelle, le mâle de cet insecte passant pour introuvable, ou à peu près, puis qu’on n’en connaît qu’un seul exemplaire de France. Depuis cette première capture, je recueillis à plusieurs reprises d’autres femelles, mais ce n’est qu’à partir de l’an dernier, durant l’été de 1904 que je commençais un élevage attentif des femelles que je capturais afin d’étudier leurs mœurs, et les suivre jusqu’à leur mort. Avant de résumer mes observations, j’indiquerai à grands traits l’aire européenne de Saga serrata, décrit pour la première fois par Fabricius, en 1793, sous le nom de Locusta serrata, et placé en 1825 par Charpentier dans son genre Saga. On peut circonscrire cet Area entre les 9 degrés de longitude ouest et 48 degrés de longitude est. D’autre part entre les 35 et 48 degrés de latitude. Partant de la Sibérie, nous retrouvons cet orthoptère dans la Russie méridionale, la Hongrie, la presqu’île, des Balkans, le sud de l’Autriche, l’Italie, les côtes méridionales françaises et l’Espagne. Nous avons opéré pour la France le relevé minutieux des habitats signalés le voici : Tout d’abord nous constatons une lacune depuis la frontière italienne jusqu’aux limites du département du Var ; cependant il est certain que Saga doit exister le long des côtes des Alpes Maritimes. Le premier habitat signalé à la limite du département du Var, se trouve au lieu dit la Suvière de l’Esterel, 200 mètres d’altitude. De ce point, avec mon excellent ami Joseph Azam, bien connu par ses travaux sur les orthoptères, nous avons relevé une suite d’habitats assez rapprochés pour reconstituer tout le cheminement de Saga dans le département du Var, ainsi : - Bois des Escoles : 351 m d’altitude, Esterel. - Bagnols : 292m d’altitude, dans l’Esterel. - Clos-Oswald: 220m d’altitude, chaîne des Maures. - Saint-Tropez: presque sur la côte, aux pieds des Maures. - Ramatuelle : 146m d’altitude, chaîne des Maures. - Cogolin: dans la plaine, non loin de la mer, les Maures. - Baie de Cavalaire : dans les bois près du rivage, les Maures. - Hyères : 193m d’altitude, dernier chaînon des Maures. - La Sainte Baume près de Toulon: à mi-côte, 455m d’altitude. Là, M. Abeille de Perrin, au milieu d’un mauvais champ de luzerne, eut la joie de trouver dans son filet, un jeune mâle, non adulte malheureusement ; c’est le seul et unique trouvé jusqu’ici en France. (Cette observation n’a jamais pu être vérifié et est certainement erronée). - Encore à la Sainte-Baume, une larve femelle capturée par le Dr Siépi. Quittant le département du Var, Saga est signalé : à Saint Marcel près Marseille, par le lieutenant Carpentier; mais ensuite, nouvelle et immense lacune, de ce point jusqu’à Nîmes ; cependant il est plus que probable qu’il doit exister des stations de Saga entre Marseille et le Rhône, et de celui-ci à Nîmes. Ici, grâce aux recherches de M. Galien Mingaud, je releve : Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 8 Articles consultés numérisés 1 femelle adulte trouvée il y a quelques années parun garde champêtre sans désignation de localité. 3 femelles, collection Poidevin provenant du Serre du Diable près la route de Sauve. 1 larve femelle, bois de Signan. - G. Mingaud. 2 larves femelles, Générac. - G. Mingaud. 1 larve femelle, bois des Espeisses. -- G. Mingaud. 1 larve femelle, bois de Mittau. - Pierre Crouzet. 1 larve femelle, même endroit. - Valéry Mayet. 1 jeune femelle, Saint Geniès de Malgoirès. - A. Hugues. 1 femelle adulte à Charlot. - Louis Mingaud. Constatons encore une large lacune entra Nîmes et Cette. 1 femelle adulte, dunes d_ Cette. - Marquet. 3 femelles adultes, vignes de Cousergues et de la Rocaute. 1 femelle adulte, Vias près Béziers - Marquet. 1 femelle adulte, Marseillan. - Valéry Mayet. Là s’arrêtent les habitats signalés à notre connaissance, mais puisque Saga serrata se retrouve en Espagne, nul doute qu’il n’existe tout le long de la côte. Au delà de la frontière Espagnole nous retrouvons Saga à Ribas, province de Girone, Catalogne, au revers de la chaîne des Pyrénées; ensuite à Uclés et ses environs, dans la Sierra de Cuenca, autour de Madrid, à l’Escorial, à Talavera de la Reina, et presque toujours à des altitudes beaucoup plus fortes qu’en France. D’autre part, en Ligurie, à Voltaggio, vers 700 mètres d’altitude. En résumé, il a été capturé en France seulement une cinquantaine de sujets, dont un mâle unique et non adulte. Le département du Var a fourni environ 32 femelles, plus le mâle en question. La station du Clos-Oswald entre à elle seule dans ce nombre pour 14 exemplaires. Une seule femelle a été recueillie dans les Bouches-du-Rhône. 11 adultes femelles ou larves dans le Gard. 6 femelles adultes dans l’Hérault. Saga n’est donc pas précisément une espèce commune, mais sa rareté provient de sa localisation, due surtout à son genre de nourriture. Saga est uniquement carnivore, je devrais dire acridivore, puisque sa nourriture exclusive se compose d’insectes appartenant à cette famille, encore fait il un choix judicieux entre ces acridiens. C’est un gourmet ; paraît-il, qui préfère les Oedipodes d’abord, les Stenobothrus ensuite, mais qui dédaigne les Acrotyles, probablement trop poilus, qui craint de s’attaquer aux gros Locustaires, plutôt par, paresse que par poltronnerie, car nous l’avons souvent, placé en face d’adversaires dignes de lui, et si toujours l’issue du combat lui fut favorable, rarement nous l’avons vu se repaître du vaincu. Toute autre est sa manière de déguster ses victimes choisies, bien vite paralysées, grâce à sa formidable armure. En outre de ses mandibules, véritables cisailles cornées, si dures qu’elles grincent sur l’acier d’une pince, chez Saga les deux premières, paires de pattes fonctionnent, comme pour les Mantes, en guise de ravisseuses; elles sont armées d’une double rangée d’épines sur les tibias et les fémurs, et engrenant entre elles. Ces pattes ont la faculté de se replier complètement, fémurs contre tibias, à la façon d’une pince dentelée (d’où le nom spécifique) (1). D’autre part, la poitrine fortement cuirassée porte le complément des appareils de contention sous forme de six épines robustes; de plus, les deux premières paires de pattes sont munies, vers la base de la hanche, d’une forte dent qui correspond aux vides régnant entre les six épines du thorax, de façon à engrener avec elles. (1) Nous relevons dans la synopsis de la tribu des Sagiens par H. de Saussure : (An. Soc, Ent. Fr., sept. 1988, p. 129), une note ainsi conçue : “j’ignore si ce mot est emprunté au latin Saga : magicienne, sorcière, ou si Charpentier comparant les bandes blanches longitudinales et transversales dont le coprs de ces insectes est le plus souvent orné, à un harnais de cheval, a dérivé le nom du genre par lui décrit du mot grec harnais. Pour nous, l’attitude hiératique de Saga semblerait devoir militer de la première interprétation. J’avais cru, tout d’abord, que Saga profitait des premières heures du matin ou de la tombée de la nuit pour capturer ses agiles victimes, plus ou moins engourdies par l’abaissement de la température et l’absence du soleil... J’étais dans l’erreur... j’aurais dû penser que tous les orthoptères (Saga ne fait pas exception), aimaient ce grand soleil brûlant, qui leur rend cette activité, cette agilité, dont ils nous fournissent la preuve par leurs bonds multipliés, et qu’à chercher dans l’herbe épaisse, saturée de rosée, ses victimes préférées, Saga ferait lui aussi triste mine, sinon buisson creux; ensuite Saga n’aime pas à promener sur le sol son vaste abdomen, mal protégé par une enveloppe chitineuse assez molle. C’est bien un sauteur expert dans les grandes occasions, mais c’est surtout un grimpeur. Le voilà donc posté sur un buisson, à l’extrémité d’un rameau, fortement cramponné pal’ ses longue patte, immobile, à l’affût ! Qu’un imprudent Stenobothrus, qu’une Œdipode étourdie, par un bond malheureux, ne s’approche trop près de Saga, en un clin d’œil, les voila agrippés par l’une des pattes antérieures, l’autre arrive en aide, puis l’une des mitoyennes, le malheureux captif est littéralement roulé, garrotté, écrasé, contre les épines de la poitrine, de telle façon que finalement son thorax arrive en face des mandibules de Saga, qui le saisissent à la jonction de la tête et du prothorax. Insouciant des derniers soubresauts de sa victime, réduite à l’état de cadavre. Saga déguste tout, puis faisant tourner lentement le corps entre ses pattes avant consciencieusement enlève toute l’enveloppe chitineuse… on dirait un peloton qui Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 9 Articles consultés numérisés se dévide…, les élytres, les ailes, les pattes sont coupées ras au passage... et le cadavre pivote toujours, tant et si bien que lorsque Saga desserre son étreinte, il ne reste sous lui comme traces de son repas que les ailes, les élytres, les pattes, et un sac noirâtre renfermant les viscères auxquels il ne touche jamais. J’ignorais, au début de mes élevages, le besoin impérieux qu’éprouvait cet orthoptère d’étancher sa soif, ce fut la perte de mes premiers élèves; mais il faut pour que Saga prisonnier puisse se désaltérer suivant ses habitudes, imiter la nature en aspergeant modérément chaque matin le rameau frais planté dans sa cage. Généralement, le captif demeure intraitable, farouche, mais sait parfaitement s’emparer lui-même des proies vivantes introduites dans sa prison; quant aux acridiens morts il n’en a cure. La ponte de Saga est très curieuse à observer; on est surpris du soin méticuleux, de la méthode déployée; elle s’effectue à plusieurs reprises et à plusieurs jours d’intervalle, durant trois ou quatre semaines; c’est généralement vers le milieu de la journée qu’elle a lieu. En captivité, vingt quatre heures avant, la femelle, plus lourde, dédaigne de chasser, se déplace lentement, descend sur le terreau qui forme le fond de sa cage, inspecte de ci, de là, tâte avec ses antennes, puis reste immobile pour recommencer ces manœuvres peu après. Enfin, la place est choisie, de longues aspirations soulèvent le flanc de l’animal, ses pattes antérieures et mitoyennes s’écartent en s’arc-boutant solidement sur le sol, tandis que les pattes postérieures se projettent obliquement en arrière. Tout à coup, l’animal recourbe son abdomen et le cintre de telle façon que la pointe de l’oviscapte se trouve située juste en dessous de sa poitrine très soulevée, pour inspecter une dernière fois le terrain par une suite de tâtonnements; alors, par une série de mouvements alternatifs, il ratisse en quelque sorte le sol d’avant en arrière avec la pointe de son oviscapte. Dès que la place est bien nivelée, l’oviscapte se plante verticalement en terre en aidant cet enfoncement par des mouvements lents de haut en bas et de droite à gauche, se frayant ainsi le passage jusqu’à ce qu’il ait entièrement disparu, or, il mesure de 3 1/2 à 4 centimètres de long. Suit un long repos. Enfin la femelle se soulève davantage, et retire hors de terre sa tarière de deux tiers, on voit alors distinctement les lames de l’oviscapte s’entre ouvrir légèrement, et l’œuf descendre dans son intérieur, dès qu’il y est bien engagé, nouvel enfoncement en terre; l’oviscapte a l’apparence de fouiller le sol de côté et d’autre; l’œuf est ainsi déposé. Nouveau repos et nouvelles pontes, mais chaque fois, l’oviscapte tout en redescendant par le même orifice, dépose chaque nouvel œuf à distance des premiers pondus, sans l’y faire toucher. Après six ou sept œufs ainsi déposés (plantés en quelque sorte verticalement ‘à côté les uns des autres, sans qu’ils se touchent) la tarière ressort définitivement de terre, et entreprend de niveler par les mêmes mouvements qu’au début, l’orifiee qui lui a servi de passage: de temps en temps l’animal s’interrompt, vérifie, pal’fait son travail, tant et si bien que quand il s’arrête épuisé, quittant la place, i1 est absolument impossible de trou ver la moindre trace de ses manœuvres. L’œuf de Saga, ovoîde aux extrémités, cylindrique allongé. Il mesure 1 centimètre de long sur 3 millimètres de diamètre. Il est de couleur brun jaunâtre (cuir), à coque très dure, lisse et brillante à l’œil, mais alvéolée vue sous une forte loupe. La moyenne des œufs, pondus en captivité, s’élevait à une vingtaine, mais après la mort des femelles, j’ai toujours trouvé dans leur abdomen, de 10 à 15 œufs : prêts à être pondus, ce qui m’a prouvé en passant, que je ne m’approchai pas encore assez, dans mon élevage, des conditions naturelles essentielles à la vie de mes captives, puisqu’elles mourraient avant la fin de la ponte), en revanche les ovaires des femelles mortes, ne contenaient plus d’œufs, en voie de formation. Quelle est la durée de l’incubation ? Nous ne pouvons encore répondre ; 17 œufs pondus l’an passé par deux femelles ne sont pas éclos ce printemps ; il est vrai que, par précaution fort mal comprise, nous les avons mis à l’abri à l’intérieur, durant l’hiver. Un de ces œufs, sacrifié en septembre, m’a montré son contenu intact. Cette année, les œufs de femelles ayant pondu durant l’été sont restés exactement dans la même situation sans être dérangés ; depuis la ponte nous les avons laissés exposés à toutes les intempéries, nous contentant d’entourer la base des cages d’élevage, d’un amas de feuilles sèches. Les œufs ont été pondus dans du terreau, formant le fond des cages, sur 8 centimètres d’épaisseur. Les cages portent à même le sol. Notre élevage n’a d’autre but que de vérifier si la parthénogenèse existe pour Saga ; la rareté excessive du mâle le ferait soupçonner, et il est est fort possible, puisqu’elle a été bien constatée chez les Phasmes. La durée de la vie de Saga doit être d’environ 4 à 5 mois ; les premières larves paraissent en avril, et les premiers adultes en juin. Je n’ai pas encore pu suivre les mues successives précédent l’état adulte, mais qui doivent être de 4 à 5 : Une femelle adulte, capturée en juin, mua le lendemain de sa mise en cage, et pondit 19 jours plus tard, pour mourir après treize jours de ponte seulement. Si l’on admet, que la femelle adulte commence à pondre 20 à 25 jours après sa dernière mue, et que la ponte dure à peu près autant, on peut croire que le cycle de vie, de l’éclosion à la mort, se déroule en quatre mois, cinq au plus. Telles sont les observations que j’ai pu noter, depuis deux ans d’élevage, et que je me propose de continuer avec persévérance, car il est à présumer que, tôt ou tard, aura lieu l’éclosion des œufs pondus dans mes cages d’élevage, (environ une centaine), c’est le seul moyen d’obtenir la clef de cette énigme, intéressante. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 10 Articles consultés numérisés En terminant cette première note, je dois signaler une très belle et très curieuse variété de Saga serrata, que j’ai capturée le 15 Juillet 1905, dans le parc du Clos Oswald, près de Roquebrune (Var). En voici la description : corps légèrement plus trapu, que le type, oviscapte à peine plus court. Long. du corps, 7 cent, ; long. de l’oviscapte 13 cent. Couleur testacée, avec taches noires sur les côtés et le dessus de chaque segment de l’abdomen. Bande blanc pur, partant de l’œil et aboutissant à la plaque sur-anale, en longeant les flancs. Fin liseret blanc, bordant l’intersection de chaque segment abdominal. J’avais donné à cette variété le nom de Oswaldi pour rappeler son habitat, depuis lors, j’ai eu en mains le travail de M.L. Bolivar : Catalogo sinoptico de los Orthopteras de la Fauna Iberica (1) et j’ai trouvé au genre Saga, ces quelques lignes suggestives, dont voici la traduction : “J’ai indiqué les différences de cette espèce, Saga serrata et de la S.Vittata Fisch.V.V., afin que si on la rencontrait dans la péninsule, on soit prévenu que je possède des exemplaires femelles, provenant de Cuenca, qui offrent la coloration caractéristique de la S. Vittata de Fisch, V.V., mais ne connaissant pas le mâle, je ne puis décider sûrement si ce n’est pas simplement une variété de S.serrata ayant la coloration de la S. Vittata”. (1) Annales des Sc. Nat. Porto, 1897-1900. Une indication dans ce sens est aussi donnée par le R.P. Pantel (Orth. du Sitio, Sierra de Cuenca, p. 110. An. Soc. Esp.Hist. Nat. t. XXV, 1896) : “ Les champs cultivés, sur les éteules (individus gris) et landes à végétation rabougrie, sur les buissons (individus verts ou gris).” Il est très probable que les sujets de M. Bolivar et dtl R. P. Pantel doivent se rapporter à notre variété Oswaldi. Ayant conservé une dizaine de jours en cage cette femelle, nous l’avons vu pondre, dix-sept œufs, qui sont actuellement en observation dans le terreau de la cage où ils ont été pondus. Si leur éclosion se produit, peut-être tranchera-t-elle la question, dans le cas d’individus de colorations différentes. Nous avons eu le soin de photographier l’animal vivant, de grandeur naturelle ; nous donnons ci-joint une reproduction de cette photographie, légèrement réduite. Nîmes. 20 décembre 1905 Photo publiée en pleine page : Saga serrata, Fabr. - Var. Oswaldi, Béreng. Femelle. Cliché P. Bérenguier. Long. du corps, 7 cent. Long. de l’oviscapte. 3 cent. - (Reproduction légèrement réduite). MINGAUD G., 1907.- Observations sur la “Saga serrata”, in Bull. Soc. ét. sc. nat. de Nîmes, vol. 35, pp.XXVII et 69-70. Observations sur la “ Saga Serrata ” par GALIEN MINGAUD. Le 23 juillet 1907, mon ami, M. Fernand Audemard, m’apporta vivantes deux femelles adultes de Saga serrata, qu’il venait de capturer dans les garigues de son domaine de Boissières (Gard). Chacune de ces deux belles bêtes pesait 4 grammes et mesurait : longueur du corps 65 millimètres, longueur de l’oviscapte 38 millimètres. Je les mis en observation dans une des cages (terrarium) que possède le Muséum. Malheureusement, l’une d’elles, blessée, mourut le lendemain, Je l’autopsiai et je trouvai dans son ovaire quatorze œufs prêts à être pondus et d’autres œufs en période de développement. Tous ces œufs finirent par se dessécher. L’autre Saga a vécu jusqu’au 18 octobre et n’est morte qu’après 88 jours de captivité. Je l’ai nourrie de petits acridiens et de locustes qu’elle attrapait vivement et q’elle mangeait de bon appétit. Elle est restée fort agile jusqu’à la fin et a paru être en parfait état de santé. Je l’ai observée soigneusement pendant sa captivité ; quelques jours avant sa mort je l’ai vue pondre à plusieurs reprises. D’ailleurs la ponte n’était pas complète quand elle mourut, car à l’autopsie je retirai de son ovaire quatorze œufs prêts à être pondus. D’autre part, je tamisai la terre de la cage où elle avait précédemment déposé ses œufs et j’en trouvai quinze déposés à nu dans la terre. Total : 14 + 15 = 29 œufs. Ce nombre est absolument conforme à celui que M. Paul Bérenguier a trouvé pour les pontes des Saga qu’il a élevées au clos Oswald (Var). Les œufs ont 1 centimètre de longueur sur 3 millimètres de diamètre ; ils pèsent de 4 à 5 centigrammes. Je les ai soignés en les mettant autant que possible dans les conditions normales. J’attendrai patiemment le mois de mai prochain pour voir s’ils écloront, espérant que peut-être ils donneront un mâle (on sait que jusqu’à ce jour ce mâle n’a pas été vu en France). Je rappelle ici les intéressantes observations que M. P. Bérenguier a publiées dans le Bull. Soc. Etude Sc. Nat. de Nimes, 1905, p. 145-154, sur la Saga serrata et celles plus récentes (Bull. 1907) qu’il a faites sur l’éclosion et les premières mues d’une jeune larve provenant d’œufs pondus en captivité en 1906 par une femelle ayant subi plusieurs mues sans jamais avoir été en contact avec aucun mâle.Il y a lieu de présumer, d’après la rareté du male, que les femelle de Saga serrata pondent des œufs dont le développement normal et régulier est parthénogénétique. Un cas analogue - œufs à développement parthénogénétique a été observé pour la première fois par l’abbé Dominique sur Bacillus gallicus, et depuis sur d’autres Phasmes par plusieurs naturalistes. ___________________________________________________________________ Zoologie - M. G. Mingaud, fait passer sous les yeux de l’Assemblée, deux magnifiques femelles adultes vivantes de Saga serrata, qu’il doit à l’amitié de M..F. Audemard. Ces rares locustes ont été capturées par M. Fernand Audemard, à la tombée de la nuit, le 23 juillet, dans la garigue qui avoisine le château de Boissières. 11 Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 Articles consultés numérisés QUIDET Pierre, 1988.- Saga pedo Pallas. Une sauterelle qui pose des problemes aux entomologistes. in Bulletin de la Société des Sciences de Nîmes et du Gard 58: 63-68. SAGA PEDO PALLAS : Une sauterelle qui pose des problèmes aux entomologistes Résumé Saga pedo est une sauterelle de grande taille, d’origine vraisemblablement très ancienne et bisexuée. Elle s’est répandue tardivement dans tout le Sud de l’Europe, plus nordique et plus froid que ses régions d’origine, et se reproduit là uniquement par parthénogénèse (parthénogénèse thélytoque géographique). Le mâle est pratiquement inconnu. Sa formule chromosomique et la grande taille de ses cellules comparées à celles des autres espèces de Saga présentes en Asie Mineure amènent à penser que l’espèce actuelle S. pedo est tétraploïde. L’insecte, qui se nourrit essentiellement de criquets, se déplace très peu, au moins le jour. Son immobilité et son homochromie le rendent pratiquement invisible et expliquent sa réputation d’insecte rare colportée par des entomologistes qui n’ont pas une grande habitude du terrain où vit Saga pedo. INTRODUCTION Lorsque M. Méric me parla de Saga pedo en 1985, en me demandant si je connaissais cette grande sauterelle, j’avouais ignorer son existence et ne l’avoir jamais rencontrée au cours des nombreuses chasses aux papillons et autres insectes réalisées depuis dix ans dans le Gard et les départements voisins. M. Méric me présenta la Saga comme un animal étrange par sa taille, ses mœurs, y compris le fait qu’on n’en connaissait pas le mâle dans nos régions, l’insecte se reproduisant uniquement par parthénogénèse. De telle sorte que Saga pedo me paraissait un animal mythique dont je mettais en doute l’existence jusqu’au jour où M. Méric m’apporta une Saga trouvée morte devant sa maison, près de la cote 204 au Nord de la route d’Anduze. Peu après M. Gory me montra au Musée d’Histoire Naturelle de Nîmes quelques exemplaires conservés en collection et qui me prouvaient aussi l’existence de Saga pedo dans notre région. Il s’étonnait que je ne l’ai jamais rencontrée dans la Garrigue. En juillet 1986 M. Méric me remit une belle Saga trouvée au stade adulte sur sa propriété voisine de la route d’Anduze et peu après il me signalait que M. Garimond en avait récolté une deuxième à Fons outre Gardon et la lui avait portée à mon intention. 1971 C’est ainsi que je connus Saga pedo vivante et combien plus belle que les individus desséchés et jaunis observés quelques mois auparavant. Ce fut l’occasion de faire un élevage pendant deux mois pour étudier les mœurs de cet insecte réputé difficile à voir dans La nature, tant il se confond avec le milieu environnant. Il me fut ainsi possible d’observer ses méthodes de chasse mais aussi la ponte qui s’effectue en terre en août -septembre. Les articles publiés a la fin du siecle dernier et au début du nôtre dans le Bulletin de la Société d’Etude des Sciences Naturelles de Nîmes, notamment par Bérenguier, m’ont fourni un complément de données au sujet de l’état larvaire qu’il ne m’a pas été donné d’observer. Enfin l’ample bibliographie existant au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (bibliothèque centrale et bibliothèque d’Entomologie) m’ont apporté des renseignements sur l’origine de S. Pedo et son mode de reproduction actuel par parthénogénèse. Les photographies reproduites ici ont été prises au cours de l’élevage réalisé en août-septembre 1986. 1 - DESCRIPTION ET MOEURS 1. 1 - Description Les femelles adultes trouvées dans notre région mesurent, sans les antennes, 9,5 à 12,3 cm. Voici les dimensions d’un exemplaire capturé dans la garrigue et mesuré aussitôt après sa mort : Antennes 6cm Tête 0,7 Prothorax 1,1 Mésothorax + métathorax 1 Abdomen 3,9 Oviscapte 3,8 Soit au total 16,5 cm (antennes comprises) Saga pedo est donc une sauterelle de grande taille, au corps le plus souvent vert clair présentant une ligne blanche ou blanc rosé sur les flancs. Cette ligne va du prothorax au dernier anneau de l’abdomen. La couleur blanche vire au beige à la fin de juillet et souvent deux autres lignes de même couleur apparaissent sur le dos, encadrés de taches noires sur chacun des anneaux. Les élytres sont nulles chez la femelle, seule présente chez nous. Les fémurs et les tibias des deux premières paires de pattes sont garnis en dessous de fortes épines. Les pattes postérieures très longues mais aux fémurs plus grêles sont armées d’épines moins fortes que les autres pattes. L’oviscapte est long, légèrement courbé vers le haut, denticulé à l’apex. Les tympans auditifs, situés sur les tibias des pattes antérieures, sont en forme de fente. 1. 2 - Comportement. Ce bel insecte, toujours assez rare d’après la plupart des auteurs, se rencontre surtout dans la garrigue et dans les endroits herbeux, à terre ou sur les buissons. Il est insectivore et se nourrit presque exclusivement d’Acridiens (criquets). Les œufs pondus en terre l’été précédent éclosent dans la première quinzaine de mai, L’insecte devient adulte au début de juillet après avoir subi huit mues 12 Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 qui s’échelonnent sur une période de 110 jours environ, Saga pedo se déplace lentement, par saccades douces, avançant les pattes l’une après l’autre, gardant parfois une patte levée et se balançant sur place, comme si elle hésitait à avancer de peur d’être vue, Elle reste souvent très longtemps immobile à l’affût de ses proies, Sa couleur verte et son immobilité la font se confondre avec le milieu environnant, Dans les cages d’élevage où j’avais installé deux Saga adultes, elles restaient plaquées à terre ou juchées sur une plante, toujours immobiles, et j’avais beaucoup de mal à les découvrir. Très vraisemblablement ce mimétisme de l’insecte avec son environnement a pour résultat de le dissimuler à la vue de ses proies et il explique que S. pedo ait été taxée de rare par les entomologistes, Seul un œil exercé sait la découvrir dans son milieu de vie et, en réalité, elle est probablement beaucoup moins rare qu’on le prétend, 1. 3 - Alimentation. La Saga se nourrit essentiellement de criquets, spécialement des espèces du genre OedifJoda (O. caerulescens à ailes bleues et O. germanica à ailes rouges) qui sont très répandus partout. Dans l’élevage réalisé de juillet à septembre 1986, les adultes avaient été isolés dans deux cages d’assez grande taille. Dix centimètres de terre meuble disposée au fond des cages avait permis de repiquer des plantes sauvages (lavandes...) et devait aussi permettre la ponte qui a lieu dans le sol. Trois côtés et le dessus de la cage étaient fermés par un fin grillage (mailles de 1,5 mm), Une vitre coulissante servant de porte fermait le quatrième côté. Saga pedo se tenait le plus souvent en haut des plantes, à l’affût du gibier, mais elle grimpait aussi sur le grillage et même sur la vitre verticale qui servait de porte (pattes munies de pelotes adhésives). La nourriture des Saga était constituée principalement de criquets Oedipoda capturés dans la garrigue. Huit à dix criquets étaient mis vivants dans chaque cage, Les Saga les poursuivaient rarement. Quelquefois elles abaissaient la tête pour les observer mais elles attendaient généralement qu’il en passe un à proximité pour le saisir très rapidement avec les pattes antérieures, Le tibia et le fémur garnis d’épines puissantes se refermaient comme un étau, un peu comme chez la mante religieuse, Puis la Saga saisissait sa proie entre les mandibules, dans la région du thorax ou cie la nuque, Les pattes lâchaient alors complètement l’acridien et la Saga se promenait un certain temps avec sa proie “ entre les dents ”, à la manière d’un chien de chasse tenant un lapin, avant de s’y attaquer, Parfois le repas avait lieu aussitôt la capture, A ce moment la Saga reprend sa proie entre les pattes avant avec l’extrémité des tibias et des tarses, Ces derniers tournent el retournent le criquet comme le feraient de véritables mains, de manière à saisir avec les mandibules les parties de la proie à consommer. La Saga laisse choir ailes et pattes qu’elle ne consomme pas et après avoir dévoré la tête et le thorax, elle fait tourner l’abdomen pour ne manger que l’enveloppe, sans toucher l’intestin qu’elle laisse pendre et finalement abandonne. Contrairement à certains auteurs nous n’avons pas eu de problème polir nourrir les Saga en captivité. Mais nous avions reconstitué dans les cages un cadre naturel avec des plantes sur lesquelles elles pourraient grimper. Elles étaient abondamment fournit en acridiens vivants et nous n’avons jamais eu à intervenir pour leur présenter les proies qu’elles saisissaient elles-mêmes. En dehors des criquets nous avons mis dans les cages quelques sauterelles (Phaneroptera et Locusta viridissima) et avons constaté qu’elles étaient parfaitement consommées. Dans la nature ces espèces sont plus rares que les criquets, il est donc normal que ces derniers servent le plus souvent de proies. Une libellule à corps large (Libellula fulva) a été également introduite dans une des cages, La Saga a mangé la tête et le thorax et laissé l’abdomen et les ailes. Ajoutons qu’une pulvérisation d’eau tous les matins, sur les plantes et sur la Saga elle-même, permet à l’insecte de s’abreuver et favorise le bon état de l’élevage. 1. 4 - Ponte Le 16 août la Saga trouvée par M. Méric le 27/7 pond dans la cage en deux endroits: première ponte à 15 h, la deuxième à 15h20 (heure solaire). Chaque ponte dure de 15 à 20 minutes. L’insecte soulève l’abdomen de manière à placer son oviscapte en position verticale. Puis il enfonce ce dernier dans la terre, semblant rechercher les endroits meubles pour le faire pénétrer dans le sol jusqu’à l’extrémité de l’abdomen et le retire. L’oscultation du terrain dure environ trente secondes. Après quoi l’oviscapte est sorti de terre et enfoncé à nouveau à côté, tantôt vertical, tantôt incliné en biais. Il semble qu’un seul oeuf soit pondu à chaque pénétration de l’oviscapte. Après une vingtaine de minutes l’insecte s’arrête de pondre et change de place. Le 21 août, à 18h50 une troisième ponte est observée et une quatrième le 22 août à 15h. Le 22 août, après avoir pondu, la Saga monte sur un pied de lavande, s’immobilise, replie son abdomen vers l’avant et passe son oviscapte entre ses mandibules, comme pour le débarrasser des débris de terre pouvant y adhérer, Autrement dit elle fait sa toilette après la ponte. La même Saga a pondu plusieurs autres fois le 27 août à 17 h, le premier septembre à 17 h30, le 2. septembre à 9h30 et le 7 septembre (heure non notée). Les huit pontes observées entre le 16 août et le 7 septembre ont eu lieu entre 9h 30 et 18h 30 (heures solaires) mais le plus souvent entre quinze et dix sept heures. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 13 Articles consultés numérisés La deuxième Saga, trouvée par M, Garimond, trois semaines après la première, a pondu également dans sa cage. Devant m’absenter,un certain temps, les deux femelle ont été tuées le 9 septembre. Une autopsie a montré qu ‘elles renfermaient encore quelques œufs : A la fin de septembre la terre de la cage n° 1 a été tamisée. Il en a été retiré 52 oeufs marron clair brillants. Les oeufs assez gros mesurent 10 à 11 mm de long et 2 à 3 mm de diamètre. Ils sont cylindriques, légèrement, arqués avec les bouts arrondis. Leur poids est de 0,04 et 0,05 g. Etant donné que nous avons observé huit pontes pour la première femelle, s’il n’y a pas eu d’autre ponte passé inaperçu, de jour ou de nuit, lors de chaque ponte il a été déposé six ou sept oeufs en moyenne. Si la Saga n ‘avait pas été tuée le neuf septembre, elle aurait sans doute pu pondre encore 15 à 20 oeufs, soit un total de 67 à 72 Œufs, l’insecte étant convenablement nourri. Les auteurs citent des chiffres de 25 à 40 œufs. Mais ont-ils récolté toutes les pontes et les insectes ont-ils été bien approvisionnés en nourriture. 5 - Développement larvaire. Les œufs obtenus en élevage semblent éclore très difficilement. Sur les soixante Œufs obtenus à partir des deux SAGA élevées en 1986, aucune éclosion n’a été observée. Les œufs avaient été conservés en terre, sous un abri ouvert, et humidifié périodiquement. Ont-ils manqué d’humidité ou bien ont-ils été insuffisamment protégés contre le froid, la température étant descendue assez bas pendant l’hiver 1986-87 comme au cours des deux hivers précédents ? MATTHEY qui avait élevé plusieurs SAGA trouvées dans le Valais suisse en 1941 n’a pas obtenu de larves à partir des œufs conservés à Lausanne pendant l’hiver suivant. Paul Bérenguier a obtenu une éclosion à partir des 23 oeufs pondus en captivité en 1906, dans sa propriété du Clos Oswalt, près de Roquebrune (Var). L’éclosion s’est produite dans la nuit du 11 au 12 mai 1907. La jeune larve mesurait 12 mm. Malheureusement elle est morte lors de la troisième mue. Bérenguier ayant élevé quelques larves de Saga récoltées à des stades différents a pu établir le calendrier suivant des mues : On notera le nombre élevé de mues et la durée du développement larvaire, plus de trois mois et demie. On remarquera également encore ici la fertilité très réduite des œufs, (une seule éclosion sur vingt trois), peut-être due aux conditions de conservation hivernales. La Saga qui a produit cette ponte avait été capturée au quatrième stade et avait subi en captivité les 5, 6, 7 et 8ème mues. Elle n’a jamais été en contact avec un mâle. Le fait qu’un des œufs pondus ait été fécond prouve le caractère parthénogénétique de la descendance. A signaler le développement progressif de l’oviscapte qui était à peine indiqué au premier stade (très légère protubérance sous l’extrémité de l’abdomen) et s’allonge peu à peu après chaque mue, pour atteindre sa taille définitive au stade adulte Eclosion 12 mai 1 mue 15 jours après l’éclosion 2 mue 29 jours après l’éclosion 3 mue 44 jours après l’éclosion 4 mue 56 jours après l’éclosion 5 mue 69 jours après l’éclosion 6 mue 81 jours après l’éclosion 7 mue 92 jours après l’éclosion 8 mue 106 jours après l’éclosion Adulte 111 jours après l’éclosion La larve néonate est d’un vert très pâle. La couleur fonce au stade suivant. II - REPARTITION GEOGRAPHIQUE. Dans la Revue Suisse de Zoologie (Février 1941) Matthey a consacré un long article ;à Saga pedo et publié une carte indiquant sa répartition géographique. Nous trouvons l’insecte répandu sur le pourtour nord de la Méditerranée: Grèce, Balkans, sud de l’Autriche, Italie, sud de la France, Espagne, avec deux zones plus continentales: Valais suisse et Sud de la Russie. D’après une étude paléogéographique et paléoclimatique, l’origine du genre Saga remonterait au Permien, il aurait pris naissance dans l’hémisphère austral avant la dislocation du grand continent gondwanien, Les premiers Tettigoniidae fossiles proviennenr du Lias où ils sont représentés par des formes passablement évoluées ayant vraisemblablement derrière elles un passé déjà lointain. La répartition des espèces actuelles du genre Saga montre que ces espèces se sont répandues dans leur habitat moderne à partir du Miocène seulement, les migrations lentes et la diversification des espèces s’étant simultanément poursuivies durant le Pliocène et le Pléistocène. Un premier centre évolutif important du genre Saga a été l’Asie Mineure (11 espèces), un deuxième centre, moins favorable, la péninsule balkanique (5 espèces dont S. pedo). A partir de la fin du quaternaire, seule S. Pedo poursuit sa diffusion dans une aire encore plus septentrionale. Il semble que la migration dans les zones les plus au Nord de sa répartition se soit produite à partir du berceau balkanique. On peut ainsi admettre que S. Pedo est une espèce récente, probablement la plus récente du genre. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 14 Articles consultés numérisés Une analyse des facteurs écologiques montre que la distribution de S. pedo est liée à des facteurs climatiques (zones isothermiques). En Suisse elle est surtout présente sur les versants exposés au Midi (Valais) et Mattey pense que S. pedo est remontée dans cette région à partir du Sud de la France, en suivant la vallée du Rhône. Le fait que la distribution de S. Pedo dépasse largement vers le Nord celle des espèces bisexuées semble indiquer que la parthénogenèse observée chez S. pedo a favorisé son extension septentrionale. III - PARTHENOGENESE. Le mâle de S. pedo est pratiquement inconnu. On a cité deux exemplaires pouvant lui être rapportés, l’un trouvé près de Fiume, l’autre en Moravie. Mais ce fait demanderait confirmation. En France et dans plusieurs autres pays, tous les individus observés sont des fèmelles (parthénogénèse thélytoque). Comme plusieurs espèces d’insectes présentent une pathénogénèse accidentelle ou facultative (pucerons, phasmes...) liée à un changement de conditions climatiques, on peut penser que Saga pedo, venue de zones plus méridionales et plus chaudes, s’est adaptée à un climat plus nordique et plus froid en se reproduisant par parthénogénèse. On parle dans son cas de parthénogénèse géographique. L’étude du développement de l’embryon effectuée en Suisse (1939 à 1948) par Matthey a montré que la méiose était identique à ce qu’elle est dans un développement normal; c’est-à-dire que l’œuf commence son développement avec une formule haploïde (N) qu’une régulation ultérieure ramène au chiffre 2 N. Matthey a établi que le nombre diploïde de chromosomes chez S pedo et les espèces voisines étaient les suivantes : Saga pedo 68 chromosomes Saga gracilipes 31 chromosomes Saga ephippigera 33 chromosomes 4 autres espèces de Tettigoniidae : 24 à 30 Ceci indique que S. pedo est certainement polyploïde et vraisemblablement tétraploïde. Matthey fait remarquer que la grande taille de S. pedo et le fait que ses cellules sont plus grandes que celles des autres Tettigoniidae plaide en faveur du caractère tétraploïde de l’insecte. On peut alors se poser la question: la forme ancestrale, probablement bisexuée et diploïde de Saga pedo existe-t -elle encore ? D’origine sans doute très ancienne et plus méridionale, a-t-elle aujourd’hui disparu pour subsister sous forme d’une race parthénogénétique mieux adaptée à l’aire géographique plus septentrionale qui correspond à sa répartition actuelle ? REMERCIEMENTS. Nous adressons nos remerciements à Monsieur Méric qui nous a fait connaître Saga pedo et procuré quelques exemplaires pour élevage ainsi qu’à Messieurs R. Jeantet, Conservateur du Muséum de Nîmes et G. Gory qui nous ont sélectionné les articles anciennement parus dans le Bulletin de la Société d’Etude des Sciences Naturelles de Nîmes. Nos remerciements vont également à Madame Bonora, bibliothécaires au Muséum de paris (entomologie) et au Docteur Michel Sartori, conservteur du Musée zoologique de Lausanne qui nous ont adressé les copies des articles de Mattey (Suisse), nous fournissant un important complément de connaissances sur la biologie de Saga pedo. (1) Mode de déplacement commun à d’autres sauterelles. (2) Espèces vivant en Palestine. BIBLIOGRAPHIE : BÉRENGUIER P., 1905.- Notes orthoptérologiques I. La Magicienne dentelée “Saga serrata”, in Bull. Soc. ét. sc. nat. de Nîmes, vol. 33, pp.145-154 avec un cliché. BÉRENGUIER P., 1907.- Notes orthoptérologiques III. Observations sur les Mues de quelques Locustaires, in Bull. Soc. ét. sc. nat. de Nîmes, vol. 35, pp.XXIII et 14-20. CHOPARD, L., 1946.- Quelques notes sur les mœurs de la Saga (Orth. Tettigoniidae), in Bull. Soc. Ent. Fr. (Paris), 9 : 126-128, 1 fig. CHOPARD L., 1951.- Orthoptéroïdes et Dermaptères. Faune de France 56. 359 pp. GRASSE P.P., 1977.- La Parthénogénèse. Traité de Zoologie. Tome VII. MATTHEY, R,. 1941.- Étude biologique et cytologique de Saga pedo Pallas (Orthoptera Tettigoniidae). in Revue Suisse de Zoologie 48 (2) : 91-142, Pl. 2-4. MATTHEY R., 1945.- La répartition de Saga pedo dans le canton du Valais. Mitt. Scheiz. ent. Ges. p. 482-484. MATTHEY R., 1946.- Démonstration du caractere géographique de la parthénogénèse de Saga pedo Pallas et de sa polyploïdie, par comparaison avec les espèces bisexuées S. ephippigera Fisch. et S. gracilipes Uvar. in Experientia 2: 260-261. MATTEY, R,.,1948 a.- Données nouvelles sur les chromosomes des Tettigoniides et la parthénogénèse de Saga pedo Pallas. in Revue Suisse de Zoologie. 55 (2) : 45-56. MINGAUD G., 1893.- Saga serrata in Bull. Soc. ét. sc. nat. de Nîmes : 40-45. MINGAUD G., 1894.- Saga serrata in Bull. Soc. ét. sc. nat. de Nîmes, p. LXIII-LXIV et124-126. MINGAUD G., 1908.- Observations de Saga serrata, in Fll. jeunes naturalistes, Paris, 82-83. PINEDO M. Conception, 1985.- Los Tettigoniidae de la Peninsula Iberica, Espagna insular y norte de Africa. IV Subfamilia Saginae Stal, 1874. Graellsia, t. XLI : 167-172. SAUSSURE, H. de.,1892.- Note supplémentaire à la synopsis de la tribu des Sagiens. Annales de la Société Entomologique de France : 5-16. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 15 Articles consultés numérisés SCHALL Alain, 2002.- Détails sur la connaissance de Saga pedo (Pallas, 1771), cycle biologique en captivité (Orthoptera, Tettigoniidae, Saginae), in Bull. Soc. Ent. Fr, 107 (2) : 157-164. Détails sur la connaissance de Saga pedo (Pallas, 1771), cycle biologique en captivité (Orthoptera, Tettigoniidae, Saginae) par Alain SCHALL, Maison forestière, F - 68150 Aubure Résumé. L’élevage en captivité de Saga pedo (Pallas, 1771), espèce à reproduction parthénogénétique thélytoque, a permis d’étudier durant huit années consécutives l’évolution ab ovo de son cycle biologique. La durée de la diapause de ses œufs est désormais connue. Également controversé jusqu’à ce jour, le nombre de mues jusqu’au stade adulte a définitivement pu être arrêté à cinq ou le plus souvent à six. Ceci dans un contexte artificiel qui a tenté de se rapprocher le plus possible des conditions naturelles. Summary. Details on the knowledge of Saga pedo (Pallas, 1771), biological cycle in captivity (Orthoptera, Tettigoniidae,Saginae). Breeding in captivity of Saga pedo (Pallas, 1771), a species with a thelytoque pattile≠nogenetic reproduction, has enabled us to study the evolution ab ovo of its biological cycle over a period of eight years running. The length of time necessary for diapause of its eggs and the number of moults (5 or more often 6) have now been finally established. Mots clés. Orthoptera, Tettigoniidae, Saginae, Sagapedo, élevage en captivité, diapause, mues, reproduction, parthénogénêse thélytoque. En 1905, BÉRENGUIER nous livre une première étude sur la «Magicienne dentelée», Saga pedo (Pallas, 1771), portant essentiellement sur sa répartition, la capture des proies, la ponte. N’ayant pas obtenu l’éclosion des œufs, il n’a pu observer les mues successives. Puis MATTEY (1941, 1946, 1948) publie une importante série de travaux portant particu≠lièrement sur la cytologie de S. pedo, travaux qui concluent à la tétraploïdie de l’espèce et confirment la reproduction par parthénogénèse thélytoque. Enfin, le Dr AIfred P. KALTENBACH, du Muséum d’Histoire naturelle de Vienne (Autriche) entreprend un important travail sur le genre Saga, qui se poursuit sur plusieurs années. Son étude, «Unterlagen für eine Monographie der Saginae», s’articule en deux parties. La première (1967) est essentiellement un travail de laboratoire qui permet à l’auteur d’analyser et de réviser les collections privées et celles des muséums de la zone géographique concernée. La deuxième (1970) est une magnifique étude, illustrée de photos, des différentes espèces du genre Saga et ce, alternativement, tant dans leur milieu naturel qu’en captivité. La première partie de cet immense travail a permis à KALTENBACH (1967), d’une part, de réviser la clé d’identification de RAMME (195 1), de nous en proposer une nouvelle et de rectifier de nombreuses erreurs d’étiquetage. Ainsi, il nous livre une nouvelle classification du genre Saga Charpentier, 1825, avec les 13 espèces suivantes : S. pedo (Pallas, 1771) ; S. ornata Burmeister, 1838 ; S. natoliae Serville,1839 ; S. ephippigera Fischer de Waldheim, 1846 ; S. longicaudata Krauss, 1878 ; S. ledereri Saussure, 1888 ; S. puella Wemer, 1901; S. cappadocica Wemer, 1903 ; S. campbelli Uvarov, 1921 ; S. rhodiensis Salfi, 1929 ; S. rammei Kaltenbach, 1965 ; S. bejeri Kaltenbach, 1967 ; S. hellenica Kaltenbach, 1967. Il examine également les «mâles» de Saga pedo Pallas, étiquetés comme tels, et vérifie toutes les données les concernant. Rappelons que parmi les 13 espèces du genre, 12 sont bisexuées et 1 seule parthénogénétique (S. pedo). La littérature ancienne, de FISCHER de WALDHEIM (1846) à GÔTZ (1965), in KALTENBACR, 1967, fait état de «mâles» de S. pedo, ainsi que d’exemplaires de Saga déterminés comme S. pedo mâles dans les Muséums et Instituts de Zoologie de Helsinki, Istanbul, Leningrad et Vienne. L’examen de ces exemplaires par KALTENBACH lui permet de conclure à des erreurs d’identification dues aux clés imparfaites de l’époque considérée, d’autant que tous les individus concernés par un étiquetage «S. pedo» sont des jeunes, de détermination plus délicate, appartenant finalement à des espèces bisexuées très ressemblantes (S. longicaudata, S. rammei, S. campbelli). Nous pouvons affirmer aujourd’hui, grâce aux travaux de MATFEY (1941, 1946, 1948), que Saga pedo se reproduit uniquement par parthénogénèse thélytoque, donnée confirmée par KALTENBACH (1986) «Saga pedo pflantzt sich auf dem Weg einer obligatorischen thelytoken Parthenogenese fort (Tetraploide Chromosomenzahl : 2n = 68). Litteraturangaben über Männchen Von S. pedo beruhen auf Fehlbestimmungen »1. Ainsi, le mâle de cette espèce est inexistant. 1 «Saga pedo se reproduit par voie de parthénogénèse thélytoque obligatoire (tétraploïdie 2n = 68); la littérature faisant état de mâles de S. pedo repose sur des erreurs de détermination». MATÉRIELS ET MÉTHODES Ces conclusions, ainsi que les données contradictoires de divers auteurs concernant le nombre de mues, m’ont encouragé à entreprendre un élevage de Saga pedo, élevage débuté en 1992 et qui se poursuit encore. La souche est originaire de la Crau et des Alpilles (Bouches-du-Rhône, France). Toutes les éclosions sont issues de cette souche. L’espèce étant protégée sur le territoire national par arrêté du 22 juillet 1993, j’ai sollicité et obtenu une autorisation ministérielle (94/512). Concernant le nombre de mues, BÉRENGUIER (1907), repris par MATTEY (1941) et QUIDET (1988), conclut, par extrapolation à partir de trois jeunes trouvés à des Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 16 Articles consultés numérisés stades différents, à l’existence de huit mues pour le cycle. Pour DELABIE (1976) leur nombre varie de neuf à dix. MATTEY (1941) n’a pas réussi l’élevage complet. De même Harz (comm. pers.) ainsi que Kaltenbach (comm. pers.) et Sänger (comm. pers.), n’ayant pu réaliser l’ensemble du cycle en captivité, ne dorment pas d’indications sur le nombre de mues. A titre de comparaison, K. SÄNGER (1980) in KALTENBACH, 1986 (Institut fi~ Zoologie, Universität Wien), fait part de six mues chez Saga natoliae Serv., espèce bisexuée élevée par lui, plus grande et plus lourde que Saga pedo Pallas. Ce chiffre correspond au cas général des Orthoptères Ensifères Tettigoniidae, dont le nombre de mues s’échelonne de cinq à sept, ce qui marque un écart avec les chiffres annoncés par les divers auteurs. Intrigué par la difficulté apparente d’obtention du cycle complet de S. pedo en captivité ainsi que par les différences annoncées sur le nombre de stades, j’entrepris de laisser pondre cinq femelles. Celles-ci furent maintenues en terrariums de 40 x 30 x 30 cm avec un fond de terre naturelle d’environ 6 cm d’épaisseur et quelques touffes de végétation enracinée. Les terrariums étaient mis à l’extérieur par beau temps ou à l’intérieur, derrière une fenêtre, en cas contraire. LES PROIES Les magiciennes dentelées adultes acceptent toutes les proies animales terrestres qu’elles sont capables de maîtriser. J’ai observé qu’en période de maturation des œufs, où l’appétit est énorme, elles se jettent, comme aveuglément, sur tout ce qui bouge et n’excède pas ou peu leur propre taille ; le réflexe conditionné de la capture d’une proie est alors très fort. CHEYLAN & CHEYLAN (1970) font part d’une prédation, en captivité, sur un jeune lézard vert de 12 cm de long «elle sauta sur lui avec vigueur et d ‘un seul coup de ses puissantes mandibules coupa la tête du reptile. .. Elle le dévora alors entièrement en moins d ‘une heure, sans laisser le moindre déchet». Les jeunes fraîchement éclos, stade J1, ont été nourris essentiellement de J1 et J2 de sauterelles Tettigonia viridissima et cantans, et occasionnellement de jeunes cercopes Philaneus spumarius (Homoptera) dont les nids d’écume sont très communs sur les cistes. J’ai également pu leur faire accepter des mouches : Musca domestica. Les adultes ont été nourris avec un diptère Tabanus bovinus ; des lépidoptères Inachis io, Vanessa atalanta, et surtout des orthoptères ensifères : Decticus albifrons, Tettigonia viridissima, T cantans, Pholidoptera griseoaptera et caelifères : Stenobothrus lineatus, Chorthippus parallelus, Dociostaurus maroccanus, Oedalus decorus, Calliptamus sp., Anacridium aegyptium qui constitue le plus gros orthoptère consommé (long. 66 mm). On note le cas intéressant des guêpes Vespula sp., soit attaquées et consommées, soit côtoyées sans intérêt ni méfiance, soit non maîtrisées. Dans ce dernier cas, la guêpe, de petite taille pour une Saga adulte, une fois capturée, pique très prestement entre les pièces buccales et est alors immédiatement rejetée. MÉTHODES DE CAPTURE DES PROIES Une fois repérée, la proie est approchée plus ou moins rapidement selon la faim de la Magicienne, d’une démarche basculée dans l’axe de déplacement, à la manière des caméléons. Arrivée à quelques centimètres, la Saga se jette par un petit saut très rapide sur sa proie qu’elle maintient et emprisonne de ses deux paires de pattes antérieures, à la manière d’une corbeille. Instantanément, elle tourne prestement sa capture de sorte à ce qu’elle soit positionnée ventralement contre elle et tête devant. Elle lui broie immédiatement la jonction entre la tête et le thorax. La Magicienne est aidée en cela par la position hypognathe de sa tête. Tout est consommé, sauf les ailes, les parties dures des pattes, les parties sclérifiées trop rigides ainsi que le tube digestif. Après avoir tué sa proie, la Saga se promène souvent longtemps avec sa capture maintenue entre les mandibules, à la recherche d’une position adéquate. Une proie qui par une fausse manoeuvre tombe à terre ou sur un rameau de buisson, est recherchée tant qu’elle est à portée de vue. Strictement carnivore, la Magicienne ne consomme pas de végétaux, fruits, etc. L’observation de MATTEY (1941) d’une Saga captive qui mordait dans une cerise présentée ne pouvait correspondre qu’à un besoin en liquide. En effet, elle boit volontiers. Si les terrariums restent plusieurs jours sans être arrosés, les captives s’avancent de suite vers les gouttes d’eau d’aspersion qui coulent le long des vitres, ou sur les feuilles, et boivent. Elles se laissent aussi abreuver avec des pipettes. LA PONTE A partir du quatorzième jour, plus souvent du seizième jour après la mue imaginale, les oeufs sont mûrs et la femelle est prête à pondre. La ponte s’effectue en plusieurs séries espacées dans le temps. Tableau I. Échelonnement des pontes de 2 femelles captives. Femelle A (mue imaginale du 19.Vll.1994): dates et heures des 14 pontes, en 1994 (décès le 14.XI à 21 h). Date 3.VIII Heure 21h 7.VIII 11.VIII 17.VIII 21.VIII 29.VIII 25.IX 15h30 20h 16h 19h 16h 18h 29.IX 5.X 11.X 16.X 3.XI 4.XI 9.XI 17h 18h30 19h 20h30 15h 12h 12h Femelle B (mue imaginale du 16.Vll.1995) dates et heures des 17 pontes, en 1995 (décès le 24.XI à 13 h). Date Heure 30.VII 2.VIII 16.VIII 17.VIII 19.VIII 31.VIII 21.IX 20h 19h30 23h 19h30 18h30 15h30 17h15 26.IX 18h 29.IX 10.X 16h30 17h30 15.X 18.X 27.X 6.XI 19h 21h 17h15 16h 11.XII 15.XI 20.XI 15h30 16h 16h15 Les pontes ont lieu préférentiellement entre le milieu et la fin de l’après-midi, plutôt en début de soirée. J’ai, depuis avoir établi ce tableau, maintenu 49 S. pedo écloses dans mes terrariums et parvenues adultes. Les données sont équivalentes. Je n’ai Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 17 Articles consultés numérisés jamais observé de pontes le matin. Cependant, il est probable qu’elles puissent avoir lieu en pleine nuit, bien que des réveils volontaires de ma part par échantillonnage d’heures, ne m’aient pas permis d’observer de pontes après 23h. On observe des séries groupées, espacées de quelques jours puis un espacement plus important. Pour pondre, la Magicienne recherche l’endroit qui convient avec ses antennes ; puis elle teste le sol de son oviscapte qu’elle enfonce enfin jusqu’à la base de l’abdomen. Cette opération est effectuée à plusieurs reprises, sans que l’insecte ne se déplace, en différents endroits. Chaque forage est refermé avec le bout de l’oviscapte. A la fin de l’opération, celui-ci est soigneusement nettoyé entre les mandibules. Le 3 août 1994 à 21 h, j ‘ai assisté à un curieux comportement l’oviscapte et les deux derniers tergites enfoncés en terre pour pondre, la femelle capture un criquet qui passe entre ses pattes antérieures et le maintient entre ses mandibules mais sans l’entamer. Elle s’est ainsi déplacée à deux reprises pour pondre tout en maintenant sa proie. Après le dernier forage, elle a consommé le criquet. Les pontes ont été maintenues en l’état dans les terrariums et constituent la souche de l’élevage permanent qui se continue. Cette méthode ne m’a pas permis de connaître le nombre d’oeufs pondus, mais se voulait de copier le processus naturel. BÉRENGUIER (1905), MATTEY (1941), KALTENBACH (1970), QUIDET (1988), indiquent des nombres d’oeufs pondus ou comptés dans l’abdomen de femelles autopsiées : ils varient de 25 à 80. Les terrariums ont ensuite été maintenus en chambre, derrière les fenêtres jusqu’au 15 novembre. J’ai tout de même déterré en tout onze oeufs pour en mesurer la taille. Ils sont de couleur brunâtre et ont l’apparence de grands grains de riz. J’ai mesuré des longueurs de 9,0 à 10,1 mm pour des diamètres de 2,0 à 2,5 mm. Le chorion est dur. Par ailleurs, une autre expérience a été menée. Les cinq terrariums avec leurs pontes respectives en 1 992 ont été étiquetés A, B, C, D, E, et soumis à des températures diffé≠rentes pendant l’hiver suivant (Tableau Il). Le but était de constater l’influence éventuelle de la température sur la durée de diapause des oeufs. On constate que les oeufs observent une diapause longue. Les différentes températures ont eu peu d’influence significative. L’essentiel des éclosions a lieu les armées n + 2 à n + 4. Le cas du terrarium A est intéressant car 3 jeunes ont éclos seulement en 1 997, l’armée n + 5. Du terrarium E a éclos unjeune en 1993, année n+1. Tableau III. Échelonnement des éclosions annuelles d’une ponte complète. Exemple du terrarium A. Années 1994 (année n+2) Années 1995 (année n+3) Années 1996 (année n+4) Années 1997 (année n+5) 18, 20, 22 et 29 avril 17, 22, 23 et 25 avril 1, 2, 3, 4 et 11 mai 21 avril A titre de comparaison, chez Saga ephippigera, la plus grande espèce, les éclosions débutent l’année n +1 d’après M. P. Pener, de Jérusalem (comm. pers.). Il a également été intéressant de noter à quels moments de la journée ont lieu les éclosions. De 1 994 à 200 1 inclus, j’ai obtenu les résultats suivants : 1 O % des jeunes sont sortis de terre entre 5h30 et 6h, 75 % entre 6h et 7h30, 10 % entre 7h30 et 1 1h et enfin 5 % entre 1 1h et 19h. Sur 250 juvéniles éclos je n’ai observé que trois cas d’éclosion l’après-midi. Il est facile de reconnaître un jeune fraîchement éclos à sa légère transparence à contre-jour et surtout à ses antennes de couleur blanchâtre qui deviennent brun-rosé peu après. Les 250 juvéniles éclos sur huit armées étaient bien tous des femelles. LES MUES Comme dit précédemment, des disparités et des données incomplètes figurent dans la littérature concernant la biologie de la Magicienne dentelée. Seul Barnabàs Nagy, de Tableau Il. Années d’éclosion des pontes en fonction de la température Budapest, confirme avoir obtenu des juvéniles régulièrement en captivité (comm. pers.). de conservation des terrariums durant la période hivernale 1992/1993. La réussite des élevages ici relatés a été fort bonne, bien que, sur 8 années, j’aie constaté 2 ou 3 terrariums sans éclosions de juvéniles l’une Terrariums Températures, hiver 1992-93 Nombre de jeunes par années ou l’autre armée. A la sortie de terre, le jeune apparaît sous (pontes) d’éclosion un stade vermiforme, de couleur verte. Voici un extrait de mon 1993 1994 1995 1996 1997 carnet d’observations « le 22 avril 1995, à 8h15, j’assiste à la A 1992 l0 jours à12°C ; 50 jours à 0°C ; 47 jours à 6°C ; 30 jours à 20°C 15 8 6 3 sortie de terre de 2jeunes ; ils ont un aspect vermiforme, comme B 1992 4 mois à l8-21°C 2 3 2 encapuchonnés ; les derniers segments de 1 ‘abdomen et le C 1992 4 mois à15° la nuit et 21°C le jour 6 4 3 bout des tibias postérieurs encore en terre, le jeune repose D 1992 l0 jours à 12°C ; 50 jours à 2°C ; 30 jours à 6°C ; 30 jours à 18°C 14 6 face au sol et les 2 paires de pattes antérieures ainsi que les E 1992 l0 jours à 12°C ; l20 jours à 6°C ; 30 jours à 20°C 1 7 6 8 antennes sortent de la gaine, d’arrière en avant. Débarrassé de n+1 n+2 n+3 n+4 n+5 cette gaine, le jeune se traîne pour se suspendre et attendre que Total (94 jeunes) =1 =44 =27 =19 =3 Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 18 durcissent ses téguments. La gaine s’élimine à la manière d’une peau de serpent ». Après ce stade larvaire vermiforme, intermédiaire, qui dure quelques secondes, le juvén≠ile apparaît, parfait, au stade J1. Sur 250 juvéniles éclos en captivité, 72 ont péri à différents stades pour diverses raisons (cannibalisme, refus de se nourrir, etc.), 129 ont été relâchés en Provence, également à divers stades et 49 ont été élevés jusqu’à la ponte et leur propre mort (de 1994 à 2000). Sur les 49, 8 ont mué 5 fois, soit 5 stades juvéniles en plus du stade adulte ; et 41 ont mué 6 fois, soit 6 stades juvéniles en plus du stade adulte. Tableau IV. Mensurations (en mm) par stade. Stades 1 2 3 4 5 6 7 L.corps 15 à 17 21 à 23 25 à 29 34 à 35 41à 44 51à 54 63 à 72 L. oviscapte 0.3 1 à 1,5 2.5 à 3 4.5 à 5 12 à 17 27 à 32 34 à 39 L. antennes 14 à 16 20 à 22 24 à 28 33 à 34 40 à 43 50 à 53 60 à 69 Nombre 98 70 65 65 55 42 J6 et 8 adultes 41 adultes Aux stades J1 et J2, l’oviscapte est de longueur inférieure aux cerques. A partir de J3, l’oviscapte dépasse les cerques. On note la taille maximale de 72 mm obtenue en captivité. J’ai cependant mesuré des tailles de 75, 76, et 78 mm sur des individus de l’île de Krk, en Croatie. Les mesures indiquées ont été effectuées 4 heures après la mue et avant toute prise de nourriture, en captivité ou dans le milieu naturel. La pesée d’une cinquantaine d’imagos nous donne un poids compris entre 5,5 et 7,5 g. La partie traitant de l’écologie (milieu naturel) doit faire l’objet d’une publication ultérieure. La durée de chaque stade, à température comprise entre 19 et 25°C et avec un nourris-sage régulier, est de 9 à 13 jours pour le 1er stade, 12 à 19 pour le 2e, 14 à 17 pour le 3C, 14 à 16 pour le 4C, à 20 pour le 5, 11 à 14 pour le 6e ; l’adulte peut vivre de 89 à 144 jours. Les variations sont dues, bien sûr, à la température mais aussi aux succès des prédations. Avant chaque mue, la Saga pedo arrête de s’alimenter. Ce jeûne peut durer 6 jours avant la mue imaginale. Il faut également attendre i à 2 jours avant qu’elle ne se réalimente. La mue de Saga pedo est identique à celle observée chez les grandes sauterelles (Tetti≠gonia viridissima, T cantans, etc.). Le vert franc prend une couleur vert pâle, délavé. On constate aussi une segmentation plus marquée des tergites. Articles consultés numérisés La Magicienne se place horizontalement, dos vers le bas. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’assister et de photographier la mue complète à différents stades. Pour la mue imaginale, fixée sous son support, Saga pedo reste immobile durant environ 2h 30, animée de légères convulsions de l’abdomen. Pendant cette longue période, elle lèche régulièrement ses euplantules. Puis, légèrement arc-boutée, le point de poussée semble être le pronotum par où la cuticule se déchire. L’oviscapte est alors presque perpendiculaire au corps et dirigé vers le bas (fig. 1). Les deux paires de pattes avant, les fémurs postérieurs, la tête et l’avant de l’abdomen se libèrent, tout en effectuant une traction continue sur les antennes (fig. 2). L’abdomen enfin dégagé jusqu’à la base de 1’oviscapte, l’extraction des antennes et des tibias continuent. Durant cette opération, les fémurs accusent une flexion à angle droit (fig. 3). Une fois les tibias et les tarses entièrement libérés (fig. 4), la Saga tire doucement sur ses antennes qui finissent par sortir de leur gaine. Elle reste alors ainsi suspendue par l’extrémité de l’abdomen, l’oviscapte non sorti, pour une pause nécessaire au durcissement partiel des téguments (fig. 5). Après quoi elle se redresse et s’agrippe à l’exuvie par les pattes antérieures pour dégager l’oviscapte. L’extraction complète de la Saga dure 1 heure puis elle se suspend verticalement la tête en haut durant environ 2 heures (fig. 6). Elle consomme alors son exuvie. A titre de comparaison la mue de J1 à J2 dure environ 25 minutes et celle de J2 à J3 environ 30 à 35 minutes (extraction complète de l’exuvie). C’est lors des différentes mues, surtout de la dernière, que j’ai eu à déplorer le plus de pertes. Bon nombre de magiciennes, mal accrochées, sont tombées pendant la périlleuse opération. Une fois à terre, les bêtes ne peuvent plus s’extraire et les téguments mous se blessent ou durcissent déformés. Les pertur≠bations et causes de chutes sont nombreuses. Il ne faut plus qu’il y ait de proies en déplacement dans les terrariums. Il faut également veiller à ce qu’il y ait un dégagement important sous la bête, de l’ordre de 15 cm. Le vent fort est à éviter en cas de cage grillagée. COLORATION A la naissance les jeunes sont d’abord vert clair ; puis deviennent vert franc avec une ligne blanche plus ou moins rosée, se devinant dans l’oeil et qui suit le corps à la séparation des faces dorsale et ventrale. Adulte, la coloration peut varier du vert mat uni au vert foncé avec motif sur les tergites. Certains sujets sont gris-vert pâle à brun-gris. La Saga a la capacité de faire varier sa pigmentation. Ainsi il m’est arrivé de capturer une magicienne brun-gris dans une végétation brûlée par le soleil, de la placer dans un terrarium garni de végétation verte et d’observer, au bout de quelques jours, un changement de coloration allant vers le vert, mais sans jamais être aussi franc que celui des individus verts. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 19 Articles consultés numérisés ACTIVITÉS ET PARTICULARITÉS Les magiciennes dentelées sont très indolentes, se déplaçant très peu mais recherchent les coins ensoleillés des terrariums. Je les ai observées chasser aussi bien de jour que de nuit, période où elles se déplacent toujours suspendues aux couvercles grillagés, ce qui est rarement le cas durant la journée. Saga pedo adulte peut mordre fortement, jusqu’au sang, la main qui la saisit. Cependant, on observe une curieuse attitude d’akinésie lorsqu’on effectue une pression sur le sternum où l’abdomen, par exemple entre le pouce et l’index. La magicienne se raidit, pattes et mandibules écartées. On peut ainsi la retourner sur le dos où elle reste figée de 2 à 10 mn, avant que les mouvements des tarses puis des pattes ne soient perceptibles. L’autotomie des pattes postérieures, à la manière des sauterelles (Tettigonia, Decticus, Eupholidoptera, etc.) n’a pas été observé. Espèce ne se reproduisant que par parthénognèse thélytoque, Saga pedo peut néanmoins s’accoupler. L’évolution n’a pas induit de modification des voies génitales. Ainsi, KALTENBACH (1970 et comm. Pers.) a obtenu un accouplement complet avec un mâle de S. campbelli Uvarov. Les œufs pondus n’ont pas éclos et il n’a pas été possible à Kaltenbach (comm. pers.) de constater s’il y a eu ou non un développement embryonnaire. Cette anatomie génitale non modifiée et tout le comportement sexuel permettant à S. campbelli mâle de s’approcher et de s’accoupler, laisse penser à une reproduction bisexuée, vraisemblablement ancienne chez Saga pedo, dont les réflexes sexuels se sont conservés. REMERCIEMENTS Je tiens avant tout à remercier ma chère épouse pour avoir supporté l’envahissement des chambres par tant de terrariums. Mes remerciements vont également à Antoine Foucart pour les échanges d’idées et ses encouragements, à Nîcolas Beck et Perrine Gauthier pour leur accueil, ainsi qu’à Kurt Harz, Alfred Kaltenbach, KarI Singer, Bamabàs Nagy, Louis Bigot, Philippe Pond, Marc Cheylan, Philippe Dreux, M.P. Pener et Vicenta Liorente pour avoir bien voulu répondre à mes courriers, sans oublier Sophie et Johann Beauvery pour l’aide informatique. AUTEURS CITÉS BÉRENGUIER P., 1905. - Notes orthoptérologiques.l. La Magicienne dentelée «Saga serrata». Bulletin de la Société d’Étude des Sciences naturelles de Nîmes, 33 145-154. BÉRENGUIER P., 1907. - Mues de quelques Locustaires : Saga serrata Fabricius. Bulletin de la Société d’Étude des Sciences naturelles de Nîmes, 35 17-20. Fig. 1 à 6. – Séquences progressives de la mue imaginale de Saga pedo. CHEYLAN G. & CHEYLAN M., 1970. - Un insecte carnassier peu connu : La Saga pedo. La Vie des Bêtes, 138 : 20. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 20 Articles consultés numérisés DELABIE J., 1976. - Une rencontre peu commune : Saga pedo (Pallas, 1771). Bulletin de la Société d’Étude des Sciences naturelles de Béziers (N.S), 4 (45) : 27-34. KALTENBACH A., 1967. - Unterlagen für eine Monographie der Saginae. I. Superrevision der Gattung Saga Charpentier. Beifrage zur Entomologie, 17 3-107. CHOPARD Lucien, 1951.- Orthoptéroïdes, 56, Faune de France : 156-157. Famille des SAGIDAE KALTENBACH A., 1986. - Saginae, Saltatoria, Tettigoriiidae. Das Tîerreich. The AnimalKingdom, 103 1-11. Famille très caractérisée par un corps allongé plutôt grêle. Tête allon≠gée, le vertex comprimé entre les antennes ; celles-ci-épaisses à la base ; yeux grands. Elytres et ailes variables, nuls chez l’unique espèce française. Pro, méso et métasternum armés de 2 épines. Pattes longues, les deux premières paires fortes, à fémurs et tibias armés de longues épines ; fémurs postérieurs très grèles. Les Sagidae se rapprochent par certains caractères des Tettigoniidae, mais ils s’en séparent par l’absence d’épine apicale au bord supérieur externe des tibias postérieurs. HARZ K. & KALTENBACH A., 1976. - The Orthoptera of Europe. III. Series entomologica, 12 1-434. Gen. SAGA Charpentier, 1825 KALTENBACH A., 1970. - Unterlagen flir eine Monographie der Saginae. 11. Beiträge zur Autokologie der Gattung Saga Charpentier. Zoologtsche Beitrage, 16 (2-3) : 155-245. MATTHEY R,. 1941. - Étude biologique et cytologique de Sagapedo Pallas (Ortiioptera Tettigoniidae). Revue Suisse de Zoologie, 48 (2) 91-142. MATTHEY R,. 1946. - Démonstration du caractère géographique de la parthénogénèse de Saga pedo Pallas et de sa polyploïdie, par comparaison avec les espèces bisexuées, 2(7): 1-3. MATTHEY R,. 1948. Données nouvelles sur les chromosomes des Tettigoniides et la parthénogenèse de Saga pedo Pallas. Revue suisse de Zoologie, 55 (2) 45-56. NAGY B., Kis B. & NAGY L., 1983. - Saga pedo Pall. (Orthoptera Tettigonidae) Verbreitung und ôkologische Regelmässigkeiten des Vorkornmens in SOMitteleuropa. Verhandlungen SIEEC X. Budapest. QUIDET P., 1988. - Saga pedo Pallas, une sauterelle qui pose des problèmes aux entomologistes. Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de Nîmes, 58 63-68. RAMME W., 1951. - Zur Systematik, Faunistik und Biologie der Orthopteren von Südost-Europa und Vorderasien. 3. Revision der Gattung Saga. Mitteilungen aus dem Zoologischen Museum in Berlin, Band 27: 172-191. SÄNGER K. & HELFERT B., 1994. - Vergleich von Anzahl und Lage der Mikropylen und der Form der Eier von Saga pedo, S. natoliae und S. ephippigera (Orthoptera Tettigoniidae). Entomologia Generalis, 19 (1/2) 49-56. SAUSSURE H. de, 1888. - Synopsis de la tribu des Sagiens. Annales de la Société entomologique de France, 127-155. SAUSSURE H. de, 1891. - Note supplémentaire à la synopsis de la tribu des Sagiens. Annales de la Société entomologique de France, 5-16. Grande taille. Pronotum cylindrique, allongé ; élytres réduits chez le mâle, nuls chez la femelle. Fémurs antérieurs et intermédiaires armés de fortes épines en dessous ; fémurs postérieurs étroits, armés d’épines moins fortes qu’aux autres paires ; tibias antérieurs garnis en dessous de très fortes épines ; tympans auditifs en forme de fente. Cerques des mâles forts, courbés à l’apex. Oviscapte long, peu courbé, denticulé à l’apex. Distribution. – Région méditerranéenne orientale ; une seule espèce s’étendant jusqu’au nord de l’Espagne. Saga pedo (PALL.) – Gryllus pedo PALLAS, 1771, Reise, I, p. 467. - Saga pedo CHOPARD, 1922, p.76, fig. 77-78 ; - CHOPARD, 1947, p.51. – Saga serrata FINOY, 1890, P.224, pl.11, fig. 147 ; - AZAM, 1901, p.106 ; - HOULBERT, 1927, p.257, fig. 81. Biologie. – BÉRENGUIER, 1905, Bull. Soc. Sc. Nat. Nîmes, p.145 ; - BÉRENGUIER, 1907, Bull. Soc. Sc. Nat. Nîmes ; JAUS, 1934, Konovia, XIII, p.171 ; - MATTHEY, 1941, Rev. Suisse Zool., XLVIII, p.91 ; - CHOPARD, 1946, Bull. Soc. Ent. Fr., p.126. Vert avec des bandes latérales blanc rosé ; on trouve parfois aussi une forme gris un peu violacé, à bandes latérales jaune pâle, limitées par du brun claire au lieu du pourpre de la forme verte. Vertex à sommet aigu ; plaque sous-génitale de la femelle triangulaire, à apex légèrement émarginé. Long. 67-78 mm. ; pronot. 12-14 mm. ; fém. post. 43-46-mm., oviscapte 35-39 mm. Ce bel insecte; toujours assez rare, se rencontre dans les garrigues, à terre ou sur les buissons; il est insectivore et se nourrit presque exclusivement d’Acridiens ; cependant, MATTHEY dit qu’il accepte la pulpe de cerise et de prune. L’éclosion a Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 21 Articles consultés numérisés lieu dans la première quinzaine du mois de mai et l’insecte devient adulte au début de juillet, après avoir effectué 8 mues. Le mâle est inconnu de France, mais on a cité deux exemplaires semblant pouvoir lui être rapportés, l’un de Fiume, l’autre de Znaim, en Moravie. La reproduction parthénogénétique a été observée dès 1905 par BÉRENGUIER ; elle a été récemment l’objet 4 une très belle étude de MATTHEY qui a constaté que par rapport aux espèces bisexuées du même genre, la Saga pedo est tétra≠ploïde. La ponte se fait dans la terre, généralement au lieu de la journée (BÉRENGUIER, JAUS), parfois la nuit (MATTHEY) ; les œufs en forme de cylindre allongé, arrondis aux deux extrémités, sont très gros, atteignant un centimètres de long sur 3 millimètres de diamètre ; leur nombre varie de 25 à 40 d’après JAUS. BONFILS J., 1960, Notes sur quelques Orthoptères de la Corse, in Bull. Soc Ent. Fr Fr, 69 : 89. (Extrait) SAGIDAE Saga pedo Pallas. - PROPRIANO, plaine alluviale de Tavaria à l’hippodrome, 2 m. hautes herbes ; 6 juin 1955, une larve femelle pré-imaginale ; 23 juin 1955, (les larves et une femelle adulte ; juin-juillet 1956 et 1957, des femelles adultes. BONIFACIO, plage herbeuse du Golfe de Santa Manza, 0 m ; 11 juillet 1956, des femelles adultes ; juillet-août 1957, des femelles adultes. Je l’ai récoltée uniquement dans la Corse du Sud en deux stations qui, apparemment, sont des biotopes analogues plaines herbeuses fraîches du littoral, population estivale d’Orthoptéroïdes particulièrement variée et abondante. Les deux types de coloration coexistent. CARRIERE. J, 2004.- Variantes chromatiques de Mantis religiosa L. dans l’Hérault : Aspect iconographique, notes de terrain. (orthoptera - Mantidae), in Lambilionea, CIV, 2 : 171-175 (Extrait) Une réflexion du même ordre vaut pour la rare Magicienne dentelée, Saga pedo (Pall.) = S. serrata (F.), aptère et dont le régime carnassier est surtout composé de petits acridiens ; cette superbe espèce parthénogénétique de grande taille peut être ça et là rencontrée, soit sous sa forme verte classique, soit sous une forme brune comme Mantis religiosa. Elle est protégée au plan national sur le seul critère de statut indéterminé et cela est regrettable car sa biologie mériterait une analyse de terrain approfondie, mais dont on ne peut par avance se fixer sur le moindre projet à court terme. FIG, 290 bis, - Saga pedo Pallas, femelle, gr. Nat. Tous les départements bordant la Méditerranée : Var : Roquebrune ; Sainte-Beaume ; Bagnols ; St Tropez ; Ramatuelle ; Cogolin ; Cavalaire ; Hyères ; Basses-Alpes : Sisteron (ABEILLE DE PERRIN) ; Bouches-du-Rhône : Plateau de St-Cyr ; St-Marcel ; camp de Carpiagne ; Albaron ; Stes-Maries-de-la-Mer (BUGNION) ; bords de l’étang de Berre, Vitrolle (MOURGUES) ; Gard : environs de Nîmes, Saint-Geniès de Malgoires (HUGUES) ; Aigues-Mortes (Rey) ; Hérault : dunes de Sète ; environ de Béziers ; Marseillan (VALÉRY MAYET) ; Aude : Bize (ALBAILLE) ; Pyrénées-Orientales : La Coste, Belloc (XAMBEU) ; Lot : Cabrerets, Cahors (CHOPARD) ; Aveyron : St Martin-de-Larzac, 800 m. (DE VICHET). Italie, Espagne, Bohème, Autriche, Valais ; Méditerranée orientale jusqu’au Caucase ; Iles Dalmates. {Données non intégrées dans la synthèse Saga 2004 >>> Intégration prévue pour la synthèse Saga 2005} Cette apparente rareté tient probablement à ses moeurs nocturnes ; le 30.07. 1998 l’un de mes neveux, alors gendarme auxiliaire à Montagnac, de surcroît passionné par l’étude des Phasmes, patrouillait de nuit dans les environs de Nizas en direction de Cabrières (centre du département). Dans la lueur des phares, il aperçut un rassemblement inattendu de cette espèce qui traversait la route et dont un bon nombre avait déjà fait les frais de véhicules passés par là. Avec l’autorisation de ses supérieurs, quelque peu médusés par ses arguments, un bref arrêt lui permit d’assister à la rapide migration de ces bêtes vers un lieu de ponte présumé propice et de me confier deux exemplaires endommagés et mourants, l’un vert et l’autre brun (de 105 mm de vertex à l’apex de l’oviscapte) ; à l’ouverture de l’abdomen la forme verte me démontra la présence de 24 oeufs cornés de 12 x 4 mm, la forme brune de 16 œufs identiques. Outre l’aspect purement anecdotique, cela conforte l’idée qu’une espèce considérée comme rare peut à l’occasion être localement abondante et surtout que la variabilité chromatique, objet de cette note, n’est pas l’apanage des Mantidés. L’incidence des facteurs thermiques et/ou hygrométriques lors de la deruière mue est peut être à prendre en compte ; ainsi, la station météorologique de Cabrières a enregistré 41,7°c le 21 juin et 42,2°c le 12 août 2003 avec une moyenne des températures, pour la période du 15 juin au 31 août, de 3 à 5°c au-dessus des normales saisonnières. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 22 Articles consultés numérisés Coïncidence ou pas, ce même territoire m’a livré entre le 15 septembre et la fin de novembre suivants des formes chromatiques inhabituelles, uniquement des femelles à cette époque de l’année, allant du vert au jaune franc, du testacé au brun nervuré de rouge - pour la plupart photographiées in situ et laissées libres. Je dois ajouter que, parcourant depuis plus de quatre décennies les stations sèches du département, c’est bien la première fois que j’ai noté semblables nuances réunies. L’abondance de Mantis religiosa dans les garrigues ou le maquis de la proche région biterroise en particulier est établie de longue date, la présente note ne se réclame donc d’aucune prétention faunistique. La Mante jaune capturée le 27.09.2003 a déposé le 16.10.2003, à reflets rougeâtres, ont été sacrifiées sur le champ : le jaune de la première s’est notablement estompé après préparation, le brun des autres a persisté alors que le rouge n’a laissé aucune trace. A noter au passage qu’en des temps reculés les oothèques, désignés en Provence sous le vocable de «Tignos», bénéficiaient de vertus thérapeutiques à l’encontre des engelures ou des maux de dents et appartenaient à la pharmacopée rurale - croyances populaires qui parmi tant d’autres se perdent dans les pratiques empiriques. Il ressort enfin des lignes qui précèdent que parmi les Orthoptéroïdes la fécondité des femelles varie considérablement selon les Familles et les Genres ; l’anecdote concernant Saga pedo oriente vers une vingtaine d’oeufs déposés en moyenne et dont le volume comparé à la taille de l’Insecte est impressionnant. Au total moindre sera la descendance et ceci peut expliquer la faible représentation numérique admise, d’autant que les juvéniles restent exposés à leurs propres prédateurs. Néanmoins toute investigation de terrain est soumise à de multiples aléas; Si les grosses espèces héliophiles communes sont de découverte aisée, il n’en va pas de même pour les plus ténues. Leur quête à vue est certainement inadaptée et évoquant là les petites Mantes du Genre Ameles, je suis en mesure de ne faire état que d’une unique capture d’Ameles decolor (Charp.), femelle brunâtre de 20 mm saisie sur un buisson dans une zone inculte proche d’Assas, localité aux portes de Montpellier (21.09.1976). Il est à peu près certain que si j’avais à l’époque procédé par battage, la récolte eut été fructueuse ; mais davantage intrigué par l’aspect comportemental que par l’attrait de plus ou moins longues séries de ces Insectes remarquables que sont les Mantes, l’on devine aisément combien ma démarche de naturaliste amateur peut comporter de lacunes et autant d’ignorance sur la matière des travaux publiés. Ouvrages consultés : CHOPARD, L., 1922. - Orthoptères et Dermaptères. Faune de France, 3. P. Lechevalier, Paris. CHOPARD, L., 1965. - Atlas des Aptérygotes et Orthoptéroïdes de France. Ed. N. Boubée, Paris. DELAGE, Dr., 1931. - Coloration et pigments chez les Insectes. Miscellaena Entomologia, Vol. XXXIII, n°7-8, pp. 57-88. Entomologia FABRE, J.-H., 1920-1924. - Souvenirs entomologiques (Cinquième série) - Édition définitive illustrée. Ed. Delagrave, Paris. HARANT, H. et JAR,RY, D., 1973. - Guide du naturaliste dans le Midi de la France, T. Il, La garrigue, le maquis, les cultures. Ed. Delachaux & Niestlé. MARTIN Philippe, 1997. - La nature méditerranéenne en France, Ed. Del.& Niestlé, 272 p. Insectes Orthoptères (p. 212-213) - Ensifères 580 - La Magicienne dentelée Saga pedo (6-7 cm + 4 cm pour l’oviscapte !) femelle est un grand insectes assez rare et curieux car on n’a jamais trouvé d’individu mâle en Europe occidentale. Les œufs sez développent sans fécondation (parthénogénèse). Détail de la tête (a). Larve (b). Elle se nourrit de petits Orhtoptères qu’elle saisit de ses pattes antérieures bardées d’épines, dans les broussailes des terrains arides. Espèce protégée. Juil.-sept. A. R. Méd. CHINERY Michael, 1988.- INSECTES d’Europe occidentale, Ed. Arthaud, 320 p. Saga pedo (Pallas). S. VII-IX. Remarquable. Un des plus grands insectes d’Europe. Parfois gris à bande jaune clair qui peut ne pas exister sur les spécimens vert et gris. Aptère. Reproduction parthénogénétique. Dans les garrigues de zones calcaires, à terre ou sur les buissons. Se nourrit presque exclusivement de sauterelles et de criquets capturés avec ses pattes antérieures épineuses. Rare. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 23 Articles consultés numérisés BÉRENGUIER P., 1907.- Notes orthoptérologiques III. Observations sur les Mues de quelques Locustaires, in Bull. Soc. ét. sc. nat. de Nîmes, vol. 35, pp.XXIII et 14-20. NOTES ORTHOPTÉROLOGIQUES III Observations sur les Mues de quelques Locustaires par Paul BERENGUIER {Extrait} Je résumerai simplement les notes prises durant quelques élevages que j’ai pu mener à bien : Saga serrata (Fabr.) Captures. - Larve n° 2, 20 juin 1906 ; larve n° 3, 10 juin 1906. Malgré tous mes soins, je n’ai pu obtenir jusqu’ici qu’une unique éclosion sur tous les œufs pondus en captivité depuis quatre ans ; malheureusement la larve éclose périt en effectuant sa troisième mue ; du reste je n’ai pas encore pu réussir l’élevage complet d’un même individu depuis son éclosion jusqu’à sa mort. C’est donc en réunissant mes observations sur l’élevage de trois différentes que j’ai pu noter le nombre réel des mues. Des trois larves élevées ; la première (celle éclose en captivité) a subi ses trois premières mues; la seconde, les troisième, quatrième, cinquième et sixième mues ; la troisième : les cinquième, sixième, septième et huitième mue, atteint la taille adulte sans avoir jamais été en contact avec aucun mâle, elle a pondu 23, œufs du 30 juillet au 20 août 1906, dont l’un a donné naissance à la larve n°1, le 12 mai 1907. Il y a donc eu Parthénogénèse. Larve n°1 Eclosion durant la nuit du 11 au 12 mai 1907, au matin, j’ai trouvé la larve sortie de terre ; la coque de l’œuf dégagé avec précaution présente une ouverture bien arrondie sur le bout supérieur, je n’ai pas trouvé trace de l’opercule à l’époque. La larve mesurait 12 mill. de long, l’oviscapte était à peine indiqué par une très légère protubérance sous l’extrémité, l’abdomen, les cerques étaient relativement très gros, triangulaires, aplatis, longs de presque x mill, un peu inclinés en bas ; le pronotum très court, la couleur générale était d’un vert très clair et très pâle. J’offris de très jeunes larves de Phaneroptera et Tylopsis comme nourriture, mais elles ne furent acceptées que le quatrième jour en les présentant au bout d’une pince, il en fut ainsi jusqu’à la x mue, La première mue : 21 mai (15 jours après l’éclosion) ; long 19 mill., l’oviscapte à peine sensible, cerques cylindriques ; la couleur verte du corps devient plus foncée, la larve ne mange que très peu, au bout de trois jours, elle a dévoré sa dépouille, il faut toujours lui présenter sa nourriture. Deuxième mue : 10 juin (14 jours après la première) ; long, 23 mill., oviscapte commençant à faire saillie, la larve dévore encore sa dépouille, elle ne mange que deux Phaneroptera qu’il faut lui présenter ; évidemment l’animal ‘souffre’, les aliments offerts ne doivent pas lui convenir, il ne les prend que faute de ce qu’il ne trouve pas, l’agilité se perd, la teinte du corps pâlit de nouveau. Troisième mue: 24 juin (14 jours après la seconde) s’opère de nuit, au matin l’animal est encore engagé dans sa dépouille, il est tombé sur le fond de la cage et meurt dans la journée sans pouvoir se dégager. Long. corps 30 milI. environ, l’oviscapte non dégagé. Larve n°2 Le x juillet 1905, année précédent 1906, j’avais capturé dans le Parc de ma propriété du Clos Oswald, près Roquebrune, (Var,) une autre larve de Saga longue de 30 mill ovisc. 1/2 min.; elle reste cinq jours sans manger, puis se suspend tête en bas pour muer le 25 juin ; elle mange sa dépouille, long. corps 31mill, l’oviscapte 5 milI. Comparée à la larve n°1, la longueur du corps m’indique qu’elle vient de subir sa troisième mue ; cette larve prend toute seule les Phaneroptera mis dans sa cage. Quatrième mue : 8 juillet (13 jours après la troisième) ; long. corps 35 mill., ovisc. 11 mill. La couleur du corps est presque celle de l’adulte, la larve est très vive et mange déjà quelques Platyphyma giornæ qu’elle semble préférer aux larves de Phaneroptera, la croissance s’accentue. Cinquième mue: 21 juillet (13 jours après la quatrième) ; 40 mill., ovisc. 26. Je considère ma larve comme presque sauvée, elle mange Platyphyma, Caloptenus, Edipoda, Stenobothrus, mais refuse Acrotylus ; la croissance devient très rapide. Sixième mue : 2 août (13 jours après la cinquième) ; la mue s’opère de nuit et dans de très mauvaises conditions ; la veille au soir un violent orage m’avait fait craindre de laisser dehors mon élève, j’eus la malencontreuse idée de l’enfermer provisoirement pour la nuit dans une boîte à cigales, ne comptant pas sur la mue qui ne me semblait pas imminente vu l’agilité de la larve ; trop à l’étroit dans cette boite pour se suspendre tête en bas, la mue s’opéra à plat, et bien que dégagée complètement de sa dépouille, la larve ne put laisser raffermir en bonne posture ses tibias postérieurs, et son oviscapte, qui restèrent tordus ; la malheureuse bête ne pouvant que se traîner ne tarda pas à mourir. Larve n°3 Le 10 juin 1906, j’avais trouvé dans le parc du Clos Oswald, une larve femelle mesurant 38 mill. de long, ovisc. 13 mill, le lendemain 11 juin cette larve muait; long. 41, oviscapte 26 mill. Si l’on compare ces longueurs du corps et de l’oviscapte aux longueurs correspondantes de la larve no 2, ayant mué pour la cinquième fois le 21 juillet; on voit que la larve qui nous occupe, effectuait aussi sa cinquième mue. La sixième mue eut lieu le 23 juin (13 jours après la cinquième) ; long. corps 50 mill., ovisc. 30 mill. La larve très vigoureuse mangeait régulièrement, la croissance est régulière. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 24 Articles consultés numérisés Septième mue: 4 juillet (11 jours après la sixième) : long corps 55 mil, ovisc 34 mill La croissance suit sa progression. Huitième mue: 18 juillet (14 jours après la septième); long. corps 60 mill. ovisc. 35; c’est la dernière mue; la taille augmente très rapidement ; cinq jours plus tard, le 23 juillet, la longueur du corps est de 69 mill., celle de l’oviscapte de 36 min. L’insecte est arrivé à toute sa taille, la ponte a lieu du 30 juillet au 20 août et c’est de l’un de ces œufs qu’est née la larve n°1 comme je l’ai déjà dit. La femelle a vécu quelques jours après la fin da sa ponte, puis la voyant ne plus manger ni pondre, je l’ai tuée et préparée pour ma collection ; j’ai trouvé seulement trois œufs dans son abdomen. D’après l’élevage de ces trois larves on peut établir le tableau suivant des mues : 1ère mue 15 jours après l’éclosion. 2 29 3 44 4 56 5 69 6 81 7 92 8 106 Adulte 111 Clos-Oswald, octobre 1907. PROCÈS-VERBAUX XXIII Séance du 27 juin 1907 Présidence de M. JULES GAL. Zoologie. - M. Paul Bérenguier communique l’intéressante observation qu’il a faite sur les premières mues d’une de ses Saga serrata obtenue de l’éclosion d’œufs pondus en captivité en 1906, à son domaine du clos Oswald, près Roquebrune (Var par une femelle ayant subi en captivité les 5, 6, 7 et 8e mues, sans jamais avoir été, par conséquent, en contact avec aucun mâle. Cette femelle a pondu 23 œufs du 30 juillet au 20 août, dont. l’un est éclos dans la nuit du 11 au 12 mai 1907. La jeune larve mesurait alors 12 mill. ; 1’oviscapte était à peine indiqué par une très légère protubérance sétacée sous l’extrémité de l’abdomen ; les cerques très gros, triangulaires aplatis, 1 mill. de long un peu inclinés en bas, pronotum très court. Première mue 27 mai (14 jours après l’éclosion). Deuxième mue 10 juin (15 jours après la première) Troisième mue 24 juin (14 jours après la seconde). Cette mue s’opérant dans de mauvaises conditions, l’insecte meurt sans parvenir à se dégager entièrement de sa dépouille. Notre collègue ajoute que c’est la seule éclosion qu’il a eu parmi la centaine d’œufs pondus par plusieurs Saga élevée en captivité, chez lui, au clos Oswald. Pages web sur Saga pedo Statuts de protection de Saga pedo http://www.portcrosparcnational.fr/patrimoine/parcnational/index.asp?id=34&nbf=57&stheme=0 Magicienne dentelée (Saga pedo Pallas, 1771) Protection Cʼest une espèce qui est protégée par la loi au niveau national et européen (Annexe II de la convention de Berne et Annexe IV de la directive Habitat). Il est donc interdit de la tuer ou de la ramasser. Biologie Cette sauterelle est un des plus grands insectes européens. Elle mesure de 9 à 12 cm environ. Elle fréquente les endroits arides et secs, et se nourrit de criquets et de jeunes sauterelles. On peut la rencontrer à partir du mois de juillet et jusquʼen automne. Caractéristiques En Europe occidentale, le mâle est inconnu. On ne trouve que des femelles qui se reproduisent par parthénogénèse. La femelle pond des œufs féconds sans avoir besoin de lʼintervention dʼun mâle. Ces œufs donnent naissance à des femelles uniquement. Présence sur le Parc National au niveau du Cap Lardier (photo). www.inra.fr/Insectes/Hebergement/OPIE-Insectes/lip-fr.htm **Les insectes protégés en France** I. Espèces de Métropole :Orthoptères : Le Criquet rhodanien Prionotropis rhodanica Uvarov, 1922 Le Criquet hérisson Prionotropis hystrix ssp azami Uvarov, 1923 La Magicienne dentelée Saga pedo Pallas, 1771 http://big.chez.tiscali.fr/rare/protection.htm **Convention de Washington** (03-30-1973) Entrée en vigueur en France : 01-07-1975. Elle concerne lʼinterdiction de vente et circulation dʼespèces (liste : Annexe A ci-jointe) dans la mesure où les spécimens ne sont pas munis dʼun certificat CITES. Annexe A de la convention de Washington ORTHOPTERA Tettigoniidae : Baetica ustulata & Saga pedo http://www.mnhn.fr/mnhn/bimm/protection/fr/Berne/Annexe2.html CONVENTION RELATIVE À LA CONSERVATION DE LA VIE SAUVAGE ET DU MILIEU NATUREL DE LʼEUROPE - Berne, 19.IX.1979 ANNEXE II : ESPÈCES DE FAUNE STRICTEMENT PROTÉGÉES INVERTÉBRÉS : Orthoptères : Baetica ustulata & Saga pedo DIRECTIVE 92/43/CEE DU CONSEIL DU 21 MAI 1992 CONCERNANT LA CONSERVATION DES HABITATS NATURELS AINSI QUE DE LA FAUNE ET DE LA FLORE SAUVAGES ANNEXE IV : ESPECES ANIMALES ET VEGETALES DʼINTERET COMMUNAUTAIRE QUI NECESSITENT UNE PROTECTION STRICTE >> INVERTÉBRÉS : Orthoptères : Baetica ustulata & Saga pedo Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 25 Pages web sur Saga pedo France : Pages web sur Saga pedo http://www.laplanetedesinsectes.net/index.php http://octavie.no-ip.com/naturimages/ «La magicienne dentelée» (Saga Pedo) n’a rien de «magicienne», comme la mante n’a rien de «religieuse» ! C’est un insecte dit «rare» dont la morphologie tient un peu de la mante et un peu de l’éphippigère. Totalement inoffensif, il est doué d’un mimétisme parfait qui est d’ailleurs sa seule défense et certainement à l’origine de sa prétendue rareté. Reproduction par parthénogénèse. Orthoptère de la famille des Tettigoniidae, c’est donc une Sauterelle de la sous famille des Saginae (Magiciennes). Elle porte deux noms vernaculaires : La Magicienne dentelée ou la Langouste de Provence. C’est une impressionnante Sauterelle, que j’ai eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises. Le plaisir de l’apercevoir au détour d’un buisson, crée toujours cette joie immense que seul un amoureux de la nature connaît. L’identifier est très facile, en revanche, la trouver l’est nettement moins, et pour cause ! C’est un insecte très rare et en voie de disparition, donc extrêmement protégé du moins en France. Son exceptionnelle taille (de 60 à 70 mm de corps auquel on rajoute un oviscapte d’environ 40 mm) en fait l’insecte le plus grand d’Europe, son régime alimentaire exclusivement carnivore, et sa reproduction parthénogénétique, en fait un insecte exceptionnel. Je ne m’étendrais pas sur sa description, les photos parlent d’ellesmême. Si au cours d’une promenade, le hasard vous fait découvrir cet insecte, je vous demanderais de ne pas le martyriser, ne pas le capturer pour le déplacer, voir tenter de l’élever. Rien ne vous empêche de l’observer, le photographier et de le laisser dans son biotope d’origine. Vous remarquez, que je ne citerais pas les lieux de mes découvertes, ce sera ma modeste contribution à la sauvegarde de cette superbe espèce. Parthénogenèse : Plusieurs groupes d’insectes peuvent produire une descendance sans fécondation, c’est à dire : parthénogénétique. C’est un phénomène que l’on rencontre assez souvent chez les Pucerons (Homoptères). Il est particulièrement remarquable chez ces espèces, puisque double, il se combine avec celui de la viviparité. Chez les Hyménoptères sociaux, comme la reine des abeilles, seule femelle capable de pondre des oeufs fécondés, Ce phénomène permet de pondre des oeufs (ovocytes) non fécondés, qui donneront des mâles ou faux-bourdons. Les autres femelles (ouvrières) peuvent pondre des oeufs, mais ceci ne donneront que des mâles. Chez certaines espèces de Phasmes, les femelles pondent des œufs qui n’engendrent que des femelles. Chez nous, la Saga pedo, superbe Sauterelle ne se rencontre que de sexe femelle, nous ne lui connaissons pas de mâle. http://pageperso.aol.fr/cassiopee1937/ Saga pedo LA PLANETE INCONNUE . 3. Saga pedo. «Magicienne dentelée» Photos pierre-Jean BERNARD, [email protected] « Saga pedo » ( ou « Saga serrata» ) se déplace lentement avec un balancement caractéristique avant-arrière et fréquente les chardons en particulier. Son biotope est la prairie sèche parsemée de petits arbustes (genêts, ronces, etc...) bien ensoleillée. On peut la rencontrer en été, surtout aux mois d’août-septembre dans le LUBERON, où ont été prises ces photographies. {Photos} Saint-Martin-les-eaux ( 04 ). Altitude 470 m. C’est dans les friches audessus du village que vit « Saga pedo » .Détails d’une patte. L’oviscapte « Si la femelle de cet insecte a été observée dans de nombreuses localités, le mâle par contre est presque introuvable. J. AZAM signale qu’on ne connait jusqu’ici en France, qu’un seul mâle qui fut trouvé par M.Abeille de Perrin à la sainte-Beaume, près de Marseille, dans un champ de luzerne.» (documentation OPIE années 80). « Le mâle de Sage pedo est pratiquement inconnu. On a cité deux exemplaires pouvant lui être rapportés, l’un trouvé prés de Flume, l’autre en Moravie. Mais ce fait demanderait confirmation. En France (NDLR : voir ci-dessus) et dans plusieurs autres pays, tous les individus observés étaient des femelles (parthénogénèse thélythoque) Saga pedo possède 68 chromosones» ( Pierre Quidet « in «Saga pedo, une sauterelle qui pose des problèmes aux entomologistes» 1988) Alors : il y a des mâles ou il y en a pas ? That is the question. La «Magicienne Dentelée» peut atteindre jusqu’à 10-12 centimètres du bout de l’oviscape jusqu’aux antennes. Elle est carnassière et se reproduit par parthénogénèse. Depuis que je parcours les collines du LUBERON (Alpes-deHaute-Provence), j’ ai rencontré cet insecte à seulement trois reprises au cours de plusieurs décennies. Insolite : une année, j’ai trouvé une «Magicienne dentelée» dans ...l’église ! Une «Saga religieuse» quoi ! «Cette belle espèce habite notre littoral méditerranéen, elle se tient immobile, sur les buissons, parmi les feuilles dans les endroits chauds et sauvages. Sète, Agde, Nîmes, la Sainte-Beaume près de Marseille, Bagnols, Cogolin ,etc... Eté et automne». (Données OPIE années 80) Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 26 Articles consultés numérisés « Saga pedo» au sol, dans les herbes. Elle aime aussi beaucoup se poster dans les chardons, surtout au bord des chemins, ce qui fait que les débroussaillements les éliminent souvent. Ici en gros plan, l’oviscape de Saga pedo et une patte (en arrière-plan) COMPTE RENDU D’OBSERVATIONS DE «SAGA PEDO» : Des visiteurs du site me communiquent leur récente rencontre avec la «Magicienne dentelée» : - 2 août 2004 : «Saga pedo» à OCTON (34) prés du lac du Salagou dans l’Hérault. Insecte sur un mur en bordure d’une terrain inculte. Trouvée par mr. J.C.Rivière, archéologue-conservateur. - 9 août 2004 : «Saga pedo» à POURRIERES (83), au nord de TRETS, sur la colline «Bellevue» (360 m.). L’insecte a été trouvé sur...le lit du filleul de mr. et mme. Revel-Mary !! - Septembre 2004 : des «Saga pedo» signalées dans la région de Prades-le-lez (Hérault ), dont de nombreuses écrasées sur les routes ! ( «les écologistes du L’euziere» ). Mr. Christophe BERNIER, de l’association, signale ses observations de « Saga pedo « au massif de la Montagnette et au massif des Alpilles ( au nord des Bouches-du-Rhône ) où cet insecte était méconnu des naturalistes jusqu’à cet été ! - 27 août 2004 : «Saga pedo» à saint-Martin-les-eaux (04) , prés de Manosque (photo ci-dessus), alt. 470 m. Trouvée sur la terrasse d’un habitant en plein village ! - 26 septembre 2004. Une observation sur terrain alcalin à Eyragues ( 13 ). «Saga» de coloration beige...par mr. Christophe BERNIER (voir plus haut). *** Vous pouvez me communiquer vos observations éventuelles de «Sage pedo», elles seront les bienvenues. Saga pedo a daigné relever son oviscape. La voici entière ! Insolite : Sur cette photo on peut voir une mouche posée sur la patte de Saga pedo ! http://aramel.free.fr/INSECTES9bis-4.shtml Saga pedo 3-Famille des Sagidés : -tibias postérieurs et antérieurs sans épine apicale au bord supéro-externe -corps très allongé, tête longue -fémurs antérieurs et intermédiaires armés -antennes insérées entre les yeux Une espèce type Saga pedo ou «Magicienne dentelée», 60-80mms, aptère qui vit à terre ou dans les buissons (le plus grand insecte européen!) avec oviscapte long faiblement courbé, rare. Saga pedo «dentelée» (à cause de ses épines fémorales et tibiales) et homochrome dans la végétation à l’affût pour chasser des petits Criquets. http://perso.club-internet.fr/eric_detrez/breves2001.htm Saga pedo en Ardèche Site de Dominique CHAMBETTAZ Compte Rendu d’Actrvité de l’Association Papillyons ADE (Association pour la Découverte de l’Entomologie) : Le 10 juillet 2001 : Présentation de la deuxième sortie de l’association qui à eu lieu le week-end du 7 et 8 juillet 2001 en Ardèche. Lors de cette sortie de deux jours, nous avons pu découvrir différents représentants d’ordre d’invertébrés. Les découvertes ont été marquées par deux événements phares: - trois rencontres avec la Saga pedo, sauterelle carnivore protégée par la convention de Washington. C’est un Orthoptère parthénogénétique (il n’existe que des femelles) qui pour se nourrir chasse un peu comme une mante religieuse en capturant ces proies à l’aide de ses pattes avants. Les heureux découvreurs Isabelle Falipou, Yvan Oelshlâger et Pascal Fort, ont relâché ces charmantes petites bêtes après une série de photos réalisée par Dominique Chambettaz. Photos d’une larve pré-nymphale et de nymphes du coléoptère Oryctes nasicornis, autrement dit le Rhinocéros. Photos issues de l’élevage de Dominique Chambettaz. Espagne : Pages web sur Saga pedo Atlas des Orthoptères de Catalogne Saga pedo Pallas, 1771 **Presence 3 grid squares (0.8 %).** Description Body: 60 to 112 mm (ovipositor even in females). Very long body. Subgenital plate in the female triangular with a small incision in the apex. Tegmina of the males very short, reduced to stridulatory organs, in contrast, the females do not have tegmina. Very long ovipositor, denticulate in the apical region. The anterior and median tibiae and femurs have teeth on the lower part to catch insects on which they feed. **Ecology Present in: siliceous rockrose scrub and heath and brambles. Has been found above 70 m (Delfià, Alt Empordà, UTM: 31TEG08) up to 1065 m (El Mascar, Tortosa, UTM: 31TBF72)**. It is a parthenogenetic species. In Catalonia, at present, we know of no male specimen. **It has been found in the regurgitations of lesser kestrel (Falco naumanni) in the Empordà**. In France, it has also been found in the regurgitations of the lesser kestrel and the common kestrel. Distribution Empordà plains and southern tip of the Coastal mountain system. Europe and Asia. Status Legally protected species in France. In danger of extinction in Switzerland. **Very rare species**. Bibliography Bailey & Rentz 1990; Bellmann & Luquet 1995, p. 158; Chopard 1951, p. 156; Defaut 1999, p.19; Gangwere et al. 1985; Gómez et al. 1991; Harz 1969, p. 490; Herrera 1982, p. 24; Nagy 1987; Pardo et al. 1991 and 1993; Pinedo 1985; Pinedo 1988; Quidet 1988 Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 27 Suisse : Pages web sur Saga pedo http://la-murithienne.nomades.ch/ Société valaisanne de sciences naturelles Le Bulletin annuel de la Murithienne paraît depuis 1869. Il présente les dernières études réalisées en Valais dans le domaine des sciences naturelles et constitue une référence appréciée pour tous ceux qui oeuvre dans ce domaine. Index des matières, lieux, personnes -Saga pedo (Orthoptera). 606 -Saga serrata (Orthoptera). 561 Index des auteurs et des titres anonymes -Bugnion, Edouard. 559, 560, 561 http://lepus.unine.ch/carto/ Centre Suisse de Cartographie de la Faune Articles consultés numérisés has been considered very vulnerable by IUCN commission which included it in the protected species list for the European Community since 2000 (www.redlist.org) Every single feature of this insect is weird and interesting. It’s a grasshopper (order Orthoptera, family Tettigonidae, subfamily Saginae) but it’s completely carnivorous, just like a praying mantis! It ambush other insects, especially crickets and other hoppers, among grass and bushes of the few dry scrublands where he lives. It seems very letargic until the very last moment, when the prey come close and is suddenly seized by the deadly hug of the first two pairs of legs adorned with strong thorns Saga pedo is a precocious species too and reach maturity before other othopteroids, preying on them extensively. It’s possible to find adult individuals in july. No males are known, since Saga pedo is obligatorily parthenogenetic, and is therefore able to produce offspring without any fecundation. Eggs are planted deep in the soil using the long sabre-like ovopositor in late summer. Pour obtenur la carte de Saga pedo 1. Cliquez sur «Public Access» 2. Sélectionnez «Orthoptera» dans le menu «Taxonomic Group»,puis cliquez «NEXT» 3. Sélectionnez «Saga» dans le menu «Select a genus» puis cliquez «NEXT» 4. Sélectionnez «pedo» dans le menu «Select a species» puis cliquez «MAP» 5. Sur la carte cliquez sur «refresh», puis modifier les menus déroulant dans le bandeau en haut pour changer de fond de carte ou d’années («threshold year»). The pictures you see here are taken in out-of-the way locations in natural parks in Provence (Southern France), Piemonte (Italy) and Liguria (Italy, new record!). Many thanks to Fabio De Vita, Renato Cottalasso and Pierre Jean Bernard for their precious help and advices. Bilan concernant Saga pedo pour la Suisse : 13 carrés UTM 5x5km connus dont 6 récents (depuis 2000) et 6 anciens (avant 1950). 2 populations distinctes l’une dans le Valais à l’Ouest, l’autre à l’extrême Est du pays. http://mujweb.cz/www/petr_kocarek/Bibliography.htm http://mujweb.cz/www/ orthoptera/bibliografie.htm Donnent des références bibliographiques Italie : Pages web sur Saga pedo Hongrie : Pages web sur Saga pedo http://www.isopoda.net/portfolio/saga.html http://www.bsi.fr/pne/html/body_parcs_3.htmParcs nationaux Européens: AGGTELEK, http://www.bsi.fr/pne/html/parcs_4.htm AGGTELEK NATIONAL PARK+ TENGERSEM OLDAL 1 H 3758 JOSVARO TEL/FAX : (36) 48-350-006 The predatory bush cricket. A closer look at the surprising and elusive Saga pedo (Orthoptera; Tettigonidae). By Francesco Tomasinelli: [email protected] UPDATED 19/7/2004 Considered one of the biggest insects in Europe, if not the biggest (12 cm total lenght!), the Saga pedo (Pallas, 1771) is one of the rarest too. Although counted in many southern european countries it presents a very scattered distribution and Tchéquie : Pages web sur Saga pedo Création : 1985, Superficie : 19 708 ha, Habitats :Broad leafed forests, Laubwalder, Forêts de feuillus, Satut : Réserve de biosphère MAB/UNESCO Faune forestière : sangliers, chevreuils, cerfs, mouflons, loups, lynx. Côté oiseaux, présence de la cigogne noire (Ciconia nigra)et dʼune population intéressante de Testrastes bonasia . Insectes remarquables dont le criquet Saga pedo. Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 28 Articles consultés numérisés http://www.mek.iif.hu/porta/szint/egyeb/lexikon/pallas/html/030/pc003024.html l. a mellékelt képet [ÁBRA] EGYENES SZÁRNYUAK. (állat, Orthoptera Oliv., Synistata Fabr., Odorata Fabr.), a rovarok osztályának (Insecta) egyik rendje, melyet a jól kifejl�dött rágó szájrészek, szabad el�tor, 2 pár különnemü v. hasonló szárny és tökéletlen vagy át nem alakulás jellemez. Testök alakja, nagysága változatos. Többnyire megnyultak, karcsuk, ritkán zömökek és rövid testüek. Vannak köztük alig pár mm. nagyságuak, de elérhetnek 15-20 cmt is **(Saga serrata Fab.).** Kitin állományu b�rvázzal. Különböz� nagyságu és gyürükb�l összetett testökön általában három f�részt, u. m. fejet, tort és potrohot különböztethetni meg. A fej rendesen nagy és változó alakú. Némelyeknél el�re áll és szabadon a torhoz csatlakozik (Froficula), másoknál hátrafelé a tor széle által fedett (Blattina), ismét más fajoknál egészen a torba beillesztett (sáskák, tücskök). Rajta találjuk a külérzéki szerveket, csápokat, szemeket és szájrészeket elhelyezve. A csápok igen változatos alakuak, nagyságuak. Igy lehet fonal, sertealakú, hengeres vagy oldalt összenyomott, a testnél sokkal rövidebb, vagy nála 2-3-szor hosszabb, de mindig számos izb�l összetett. Nagy összetett szemeik többnyire félgömb-, tojásdad-, vagy vesealakuak, egymáshoz közelebb vagy távolabb állhatnak, de sohasem hiányoznak. Ezeken kivül kettesével, hármasával álló mellékszemeket is találhatni, melyek azonban hiányozhatnak is. Szájrészeik több - páros és páratlan - részb�l összetettek. A félkör alaku vagy négyszögü fels� ajak (labrum), melynek mells� szabad része közepén gyakran kimetszett, igen nagy; a fels� állkapcsok vagy rágók (mandibulae, egy pár) igen er�sek, sarlóalakúak, élesek, gyakran fogasak és igen alkalmasak ugy a táplálék megragadására, mint annak összeaprítására. Az alsó állkapcsok (maxillae, egy pár) több egymáshoz szorosan kapcsolt részb�l állanak, melyek közül az állkapcsi faldosók (palmi maxillares) rendesen ötizüek. Az alsó ajak (labium) két félb�l áll, melyek egymással szorosan nem n�nek össze és mindeniken találhatni egy-egy három izü faldosót (palpi labiales). A tor három gyür�b�l áll, melyeken a mozgási szervek vannak elhelyezve. Igy az el�toron, mely a középtorral izesül, találhatni az els� pár lábat, a középtor, mely az utótorral össze van forrva, viseli a 2. pár lábat és az els� pár szárnyat, az utótorra pedig a 3. pár láb és a 2. pár szárny van er�sítve. http://ludovika.nhmus.hu/~baldi/baldi_AGEE_1997.pdf. Russie : Pages web sur Saga pedo http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=PubMed&list_uid s=11042964&dopt=Citation 1: Izv Akad Nauk Ser Biol. 2000 Sep-Oct;(5):581-9. [Origin of Lepidoptera fauna of the Southern Transural region] [Article in Russian] Utkin NA. Kurgan State University, Russia. The butterfly fauna of the Southern Transural region began mainly through the migration of insects from the Urals and Kazakhstan, since the end of the Cretaceous Period to the end of Paleogen, the Transural region was covered by an epiplatform sea. As this sea was retreating, the first regions of dry land appeared, which had boundaries with Kazakhstan and the Urals. They were the first to be populated by Lepidoptera. During the Pleocene and then after the Pleistocene cooling events, insects settled generally along the valley of the Tobol River and the Turgai depression, because these territories belong to intrazonal elements. At the present time, the greatest species diversity among insects in the southern Transural area is observed specifically in the Turgai depression and in areas directly adjacent to it. This territory is mainly occupied by populations unique to the Transural regions and belonging to the following species: Mantis religiosa (praying mantis), Saga pedo, Parnassius apollo (apollo), Neolycaena rhymnus, Hyponephele lupina (oriental meadow brown), Chazara persephone (dark rockbrown), Epicallia villica (creamspot tiger), etc. Etats-Unis : Pages web sur Saga pedo http://insects.ummz.lsa.umich.edu/fauna/Michorthops.html Checklist of Michigan Orthopteroid Saginae - Saga pedo pedo (Pallas) - Predatory Katydid Orthopteran assemblages as indicators of grassland naturalness in Hungary Andrfis Bfildi *, Tibor Kisbenedek Animal Ecology Research Group of the Hungarian Academy of Sciences, Hungarian Natural Histo o, Museum, Baross u. 13, Budapest H- 1088, Hungary Accepted 24 April 1997. The predatory bush cricket (Saga pedo) is categorised as vulnerable, Synthèse de lʼenquête nationale sur Saga pedo - Réseau Tela Insecta, LʼONEM, Les Ecologistes de lʼEuzière & Le MNHN - mars. 2005 29