Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale Regard sur la parentalité Marc Boily Myreille St-Onge Marie-Thérèse Toutant Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale Regard sur la parentalité Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale Regard sur la parentalité Marc Boily Myreille St-Onge Marie-Thérèse Toutant Éditions du CHU Sainte-Justine Centre hospitalier universitaire mère-enfant Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Boily, Marc, 1955Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale : regard sur la parentalité (Collection Intervenir) Comprend des réf. bibliogr. ISBN 2-89619-066-X 1. Parents - Santé mentale. 2. Malades mentaux - Relations familiales. 3. Rôle parental - Évaluation. 4. Enfants de malades mentaux. 5. Santé mentale, Services de. I. St-Onge, Myreille. II. Toutant, Marie-Thérèse. III. Titre. IV. Collection. RC451.4.P37B64 2006 362.2'0422 C2006-941312-6 Illustration de la couverture : Olivier Lasser Infographie : Madeleine Leduc Diffusion-Distribution au Québec : Prologue inc. en France : CEDIF (diffusion) – Casteilla (distribution) en Belgique et au Luxembourg : SDL Caravelle S.A. en Suisse : Servidis S.A. Éditions du CHU Sainte-Justine 3175, chemin de la Côte-Sainte-Catherine Montréal (Québec) H3T 1C5 Téléphone : (514) 345-4671 Télécopieur : (514) 345-4631 www.chu-sainte-justine.org/editions © Éditions du CHU Sainte-Justine 2006 Tous droits réservés ISBN (10) : 2-89619-066-X ISBN (13) : 978-2-89619-066-9 Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006 Bibliothèque et Archives Canada, 2006 Le masculin est utilisé pour désigner les deux sexes, sans discrimination, et dans le seul but d’alléger le texte. Les extraits cités dans cet ouvrage sont très majoritairement des traductions. La mention « Traduction libre » n’a pas été insérée afin de ne pas alourdir le texte. Les auteurs Marc Boily Marc Boily, M.Sc. Service social, exerce à titre de travailleur social dans le domaine de la psychiatrie à l’Hôpital LouisHippolyte-Lafontaine depuis plus de vingt ans. Il est chargé de cours à l’École de service social de l’Université de Montréal en plus d’être superviseur et formateur. Il termine actuellement son doctorat en service social à l’Université Laval sous la direction du professeur Gilles Tremblay. Il est membre étudiant du Centre de recherche sur l’adaptation des jeunes et des familles à risque (JEFAR) de l’Université Laval. Il s’intéresse, comme clinicien et comme chercheur, au rôle parental des personnes aux prises avec des troubles mentaux depuis plusieurs années. Son sujet de maîtrise traitait de ce que vivent les enfants dans ces familles. Son sujet de thèse porte quant à lui sur les difficultés inhérentes à l’exercice du rôle parental chez les personnes aux prises avec des troubles mentaux. Il a développé une expertise de l’évaluation des capacités parentales chez les personnes aux prises avec des troubles mentaux. Courriel : [email protected] Myreille St-Onge Myreille St-Onge, Ph.D., est professeure agrégée à l’École de service social de l’Université Laval. Elle est membre régulière du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) de l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec et du Centre de recherche Université Laval Robert-Giffard. Elle s’intéresse à la réadaptation psychiatrique et à la participation sociale des personnes présentant des incapacités depuis le début de sa carrière de chercheure. Elle est membre du conseil d’administration du PAVOIS, un organisme communautaire voué à la réinsertion socioprofessionnelle des personnes présentant un problème grave de santé mentale. Courriel : [email protected] 6 AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE Marie-Thérèse Toutant Marie-Thérèse Toutant était membre du Comité de la santé mentale du Québec à titre de représentante-famille. Elle fut l’initiatrice du projet qui consistait à mandater un groupe de travail ayant à faire une réflexion sur le sujet de la parentalité chez les personnes aux prises avec des troubles mentaux. Elle fut donc nommée d’office comme membre du groupe de travail. Dans son environnement familial, elle accompagne des proches aux prises avec des troubles mentaux depuis 40 ans. Elle est ce qu’on appelle une procheaidante. Depuis 25 ans, elle accompagne ainsi son conjoint et ses 4 enfants à travers les difficultés liées à cette problématique. Militante engagée pour la cause des personnes aux prises avec des troubles mentaux, elle donne des conférences afin de sensibiliser la population à la réalité de ces personnes et de leurs proches. Marie-Thérèse Toutant est administratrice pour l’Association québécoise de réadaptation psychosociale ainsi que pour le Regroupement des aidants et aidantes naturelles de Montréal. Elle est présidente du Réseau d’habitations chez-soi, un organisme qui soutient les personnes fragilisées mentalement dans la recherche d’un habitat convenant à leurs besoins. Elle poursuit et achève, par un certificat en sciences sociales, un baccalauréat par cumul de certificats. Courriel : [email protected] Remerciements Depuis plus de trente ans, le Comité de la santé mentale du Québec (CSMQ) a influencé la manière d’aborder la santé mentale, que ce soit par les études qu’il a soutenues ou les avis qu’il a produits. Au cours de ces années, le CSMQ a contribué à mieux faire connaître les réalités que vivent les personnes aux prises avec des troubles mentaux et leurs proches. Nous avons aussi acquis une meilleure connaissance des avantages et des limites des différentes approches et modèles théoriques ainsi que des traitements et des moyens utilisés pour aider cette population. Nous sommes également mieux outillés pour comprendre ce qui peut être fait sur le plan social pour freiner ou éviter le développement des problèmes de santé mentale de la population. Les travaux et représentations du Comité ont fortement influencé l’émergence d’une politique de santé mentale au Québec, la mise à jour de cette politique et l’évolution des orientations des services en santé mentale. Le CSMQ a été un organisme conseil dont le mandat premier était d’éclairer le ministre de la Santé et des Services sociaux sur les réalités entourant les problèmes de santé mentale de la population. Par ses avis, il a aidé les ministres responsables de ce dossier dans la prise de décisions concernant l’organisation efficace des services en santé mentale. Rappelons que les travaux de la commission Castonguay avaient auparavant laissé entendre qu’il était souhaitable de se doter d’un comité composé de spécialistes issus de plusieurs horizons, connaissant non seulement le domaine de la santé mentale mais aussi ses contours et ce, sans influence corporatiste ou idéologique. Fort de cette réflexion ancrée, le Comité a adopté une position ouverte face aux modèles d’analyse des problèmes et a toujours 8 AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE exigé, dans ses avis, la rigueur scientifique. Les femmes et les hommes qui ont contribué à la réussite du CSMQ l’ont fait avec savoir, courage et dévouement. Le gouvernement québécois élu en 2003 décidait cependant, dans son projet de restructuration de l’État, d’abolir ce Comité pourtant peu coûteux et des plus productif et utile à la société québécoise pour l’évolution de son secteur de la santé mentale. Espérons que la richesse et la diversité des points de vue véhiculés par le CSMQ auront une suite, sous une forme ou sous une autre, dans les années à venir. Aussi est-ce d’abord à tous les membres présents au moment de sa dissolution, à toutes les personnes qui y ont siégé antérieurement et aux personnes qui y ont travaillé que nous adressons nos premiers remerciements. Le contexte particulier créé par l’abolition du Comité en cours de mandat a compliqué la réalisation de nos travaux. Sans l’appui indéfectible de son président, le docteur Luc Blanchet, du docteur André Delorme, directeur de la santé mentale au ministère de la Santé et des Services sociaux, de la secrétaire générale du CSMQ, Nathalie Brière et de Pierrette Roy au secrétariat, ces travaux n’auraient pu se terminer. Nous leur en sommes grandement reconnaissants. C’est avec honneur et humilité que notre groupe de travail a accepté de réaliser un des derniers travaux du Comité. Le mandat consistait à mener une réflexion sur les phénomènes entourant la parentalité des personnes présentant un trouble mental grave, en tenant compte des réalités vécues par ces parents et leurs enfants. Le groupe devait notamment cerner les besoins de ces parents, de leurs enfants et de leurs familles ainsi que définir les conditions et la nature du soutien à mettre en place à leur intention. Enfin, le groupe était invité à formuler des recommandations répondant aux besoins de la population visée, tout en s’assurant qu’elles soient facilement applicables dans les milieux de pratique et au sein des organismes communautaires. Remerciements 9 Composition du groupe de travail Le groupe de travail est composé de Marie-Thérèse Toutant, répondante du groupe au CSMQ, de Myreille St-Onge, Ph.D., professeure à l’École de service social de l’Université Laval et présidente du Conseil d’administration du PAVOIS, de la Dre MarieJosée Poulin, psychiatre à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec qui a participé au début des travaux mais qui n’a pu poursuivre son engagement par la suite, et de moi-même, Marc Boily, travailleur social à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, doctorant à l’École de service social de l’Université Laval qui ai eu le privilège et l’honneur de diriger les travaux du groupe de travail. Le groupe s’est aussi soucié d’obtenir le point de vue des services de protection de l’enfance et a demandé la collaboration des Centres jeunesse de Montréal. Colette Boulanger, conseillère clinique à l’organisme, a ainsi été déléguée et a participé à quelques rencontres. Le contexte particulier créé par l’annonce, en mai 2004, du projet d’abolition du CSMQ nous a d’abord amenés à nous questionner quant à la poursuite ou non de ce mandat, compte tenu des nouvelles conditions de réalisation qui s’imposaient. Je souligne donc l’engagement des membres du groupe de travail et de tous ceux qui ont contribué à la réalisation des travaux à l’intérieur d’un cadre restreint. Marie-Thérèse Toutant, membre du Comité de la santé mentale du Québec, est la grande responsable de cette réalisation. Cette mère, plus ou moins familière avec le milieu de la recherche, a facilement convaincu, grâce à son expérience personnelle et familiale, ses collègues du CSMQ d’entreprendre cette réflexion sur la parentalité des personnes aux prises avec un trouble mental. Il lui semblait inconcevable que nous, professionnels et scientifiques, ayions oublié que les personnes aux prises avec des troubles mentaux sont aussi des mères et des pères, que ces parents peuvent parfois éprouver des difficultés à exercer leur rôle de parent, que les enfants de ces familles sont exposés à des facteurs de risque accrus et vivent des phénomènes particuliers. Comment, alors, concevoir des offres de 10 AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE services pour soutenir ces familles si nous ne comprenions que très partiellement leurs réalités ? Et elle avait bien raison ! Une fois le groupe de travail mis sur pied et les travaux amorcés, elle a su veiller au grain, encourageant nos efforts, écoutant attentivement nos propos, soutenant chacun d’entre nous, s’assurant du bon climat « de la famille ». Elle a su maintenir notre engagement tout au long de ce parcours. Merci, Marie-Thérèse, nous reconnaissons que sans toi, ces travaux n’auraient pu se réaliser à ce moment-ci. Myreille St-Onge, membre du groupe de travail, professeure à l’École de service social de l’Université Laval, a su pour sa part, guider et pousser plus loin nos réflexions, questionnant tout en donnant confiance. La clarté de ses propos et la justesse de ses remarques ont fait grandement avancer l’équipe. Elle a lu et relu les nombreuses versions de ce manuscrit qu’elle a critiquées avec art, méthode, intelligence et chaleur. Merci, Myreille, grâce à toi l’équipe a gagné en force et en efficacité malgré des facteurs environnementaux parfois défavorables. Le groupe de travail a été appuyé par des auxiliaires de recherche qui ont œuvré pendant des périodes variables, selon nos besoins et les limites de nos ressources. Ces personnes ont apporté une contribution que nous voulons souligner. Francine Brassard a servi avec compétence, disponibilité, patience et rigueur pendant toute la durée de notre mandat. Nous avons remarqué tes grandes aptitudes au regard de la recherche de documentation, de la rédaction de fiches de lecture et de la synthèse. Ta participation aux réunions et... ton souci du rangement dans nos locaux furent aussi très appréciés de tous. Ta contribution soutenue et si généreuse tout au long de nos travaux a grandement contribué à leur réalisation. Lilianne McNicoll n’a pas calculé ses énergies et s’est montrée d’une grande disponibilité. Cette étudiante à la maitrise, en plus d’être douée, a égayé bien des réunions. Spécialiste de la recherche de documentation, des bases de données, de la rédaction de fiches de lecture et de synthèse… et de la récupération du papier, nous avons l’impression que ton nom ne passera pas inaperçu dans les prochaines années. Remerciements 11 Didier Dupont a agi comme spécialiste et personne ressource pour l’utilisation du logiciel N’Vivo dont nous nous sommes servis pour la recension des écrits. Il nous a été d’une grande aide lors de la première phase de structuration du matériel et a apporté un point de vue critique fort apprécié de ce matériel. Sonia Bourque et France Marcil ont aussi agi comme auxiliaires de recherche à certains moments au cours de ce mandat. Leurs intérêts pour le sujet nous a permis d’apprécier leur court passage. Jeanne Morazain, sans qui la version finale du document n’aurait pu se réaliser avec autant de rigueur, a permis au groupe de travail des bénéficier des services d’une professionnelle de la rédaction. Elle a su nous faire comprendre le sens de la formule «Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage ». Nous désirons aussi souligner la contribution de Marc Yvan Custeau, de Barbara Blais et de Jacqueline Rochefort, du service de la bibliothèque de l’Hôpital Louis-Hyppolite-Lafontaine, qui ont fourni un soutien appréciable dans notre recherche de documentation. Je tiens à remercier chaleureusement les membres du groupe de travail et toutes les personnes liées à cette réalisation pour leur engagement soutenu malgré ce contexte particulier. Toutes et tous ont dû modifier grandement leurs propres agendas et projets. Merci d’avoir gardé confiance en cette réalisation. Un merci particulier à Carl Lacharité, Dr Suzanne Dongier et Eithne Taylor, examinateurs externes qui, à l’invitation du président du CSMQ, Dr Luc Blanchet, ont fait une lecture critique de la dernière version du manuscrit qu’ils commentent en Postface. Leurs commentaires nous ont permis de poursuivre quelque peu notre réflexion dans la partie Remarques des auteurs. J’exprime finalement toute ma gratitude envers André Lemieux, directeur général de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, ainsi qu’à Évelyne Giroux, chef du service social du même établissement, pour leur soutien indéfectible à la réalisation de nos travaux. Marc Boily Ph.D. (candidat), travailleur social Responsable du groupe de travail Table des matières PRÉFACE Luc Blanchet, président du Comité de la santé mentale du Québec ..............................................................................17 CHAPITRE 1 Comment aborder l’objet de réflexion ....................................27 Un mandat qui a évolué..............................................................29 Les études traitant de l’objet de réflexion....................................32 Les limites des études recencées ..............................................34 Le cadre conceptuel retenu pour l’objet de réflexion ..................38 Une nouvelle perception du handicap....................................39 Le processus de production du handicap et la parentalité ......42 CHAPITRE 2 Les notions..................................................................................47 La parentalité ..............................................................................47 L’exercice du rôle parental ......................................................48 La négligence parentale ............................................................51 L’anormalité ................................................................................55 La santé mentale ........................................................................57 Le trouble mental ........................................................................59 Les troubles mentaux graves ....................................................61 Les troubles de l’humeur ....................................................63 Les troubles psychotiques ....................................................65 Les troubles anxieux ..........................................................67 Les troubles de la personnalité ............................................68 En conclusion ..............................................................................69 CHAPITRE 3 Ce que vivent les parents ............................................................73 Quelques généralités ..................................................................74 Des données sur l’étendue du phénomène de la parentalité ............................................................................75 14 AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE Une expérience positive mais une source de stress ................76 Un changement dans la dynamique familiale ......................77 La stigmatisation sociale..........................................................78 La peur de perdre ses enfants ..................................................79 Le fardeau de la preuve ............................................................81 Des difficultés dans l’exercice du rôle parental ..........................83 Les manifestations du trouble mental ....................................84 Les impacts sur l’exercice du rôle parental..............................86 La satisfaction des besoins de base ....................................87 La satisfaction des besoins de supervision et le cadre disciplinaire ............................................................88 La satisfaction des besoins affectifs ....................................91 La satisfaction des besoins éducatifs ..................................93 Les facteurs de protection et de risque....................................95 Les caractéristiques individuelles ............................................95 L’histoire personnelle ........................................................97 La nature du trouble mental..............................................98 L’effet prédictif limité du diagnostic ..................................99 L’attitude face à la maladie ............................................100 L’engagement dans un traitement ....................................101 La prise de médicaments ................................................102 L’abus de drogues ..........................................................102 Les fréquentes hospitalisations..........................................103 Les facteurs environnementaux ............................................104 Les ressources financières et matérielles ............................104 Les caractéristiques individuelles de l’enfant......................106 Le soutien du conjoint ........................................................106 Le soutien social ............................................................107 En conclusion ............................................................................108 Tableaux synthèses......................................................................110 CHAPITRE 4 Ce que vivent les enfants ....................................................119 Les impacts émotionnels ....................................................120 Peurs, craintes… ....................................................................120 Anxiété, confusion… ..............................................................121 Solitude ..................................................................................123 Les conséquences pour le développement de l’enfant.............. 124 Les impacts sur le développement physique et neurophysiologique............................................................124 Les perturbations psychologiques ........................................125 Table des matières 15 Les conséquences psychosociales..........................................127 La vulnérabilité particulière des jeunes enfants ..................128 Les difficultés situationnelles ....................................................129 L’hospitalisation du parent....................................................129 Le placement de l’enfant ......................................................131 L’inversion du rôle parental ..................................................132 La négligence et les mauvais traitements..............................134 Quelques constats ......................................................................135 Les facteurs de protection et de risque ......................................137 La résilience des enfants..........................................................138 La qualité de l’environnement ..............................................139 En conclusion ............................................................................142 Tableaux synthèses ....................................................................143 CHAPITRE 5 Les stratégies d’aide ....................................................................147 Savoir qui sont les parents ........................................................148 Intervenir tôt ............................................................................149 Évaluer la capacité d’exercer le rôle parental ..........................153 Former et soutenir les membres de la famille ..........................154 Pour répondre aux besoins des mères ..................................156 Pour répondre aux besoins des pères....................................157 Pour répondre aux besoins des enfants ................................158 Pour répondre aux besoins des familles et des proches ......161 Quelques modèles d’intervention dirigés vers la famille ..........164 Hôpital Louis-H. Lafontaine, Montréal : Lew et Boily (1999) ............................................................................165 CSSS de Québec-Nord, Québec : Belleau (2003) ................166 Projet d’intervention concertée (PIC), Montréal..................167 Hamilton, Ontario, Canada : Markle-Reid, Browne, Roberts, Gafni et Byrne (2002)..........................................168 Emerson-Davis Family Development Center, Brooklyn, États-Unis : Nicholson et Henry (2003) ..........................169 Tresholds Mothers’ Project, Chicago : Zeitz (1995) ; Nicholson et coll. (2001) ..................................................169 Crossing the Bridges, Londres : Royal College of Psychiatrists (2002) ............................................................170 Stratégies d’aide lorsqu’il y a cooccurrence de trouble mental et d’abus de drogues ..................................................171 Besoin d’information sur le trouble mental ..............................173 16 AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE En conclusion ............................................................................175 Tableaux synthèse ......................................................................178 CHAPITRE 6 Des pistes pour l’action ............................................................181 Premier constat : un portrait incomplet, imprécis et négatif ......183 Comment y remédier ............................................................185 Deuxième constat : une perception inexacte du phénomène ......185 Comment y remédier ............................................................188 Troisième constat : des impacts majeurs et diversifiés sur le développement de l’enfant ................................................189 Comment les atténuer............................................................193 Quatrième constat : une aide non adaptée et insuffisante aux besoins des familles ........................................................194 Comment y remédier ............................................................197 Éléments à inclure au contenu des protocoles ....................197 ANNEXE La méthodologie détaillée pour la recherche de documentation ..........................................................................201 Sources des documents ..............................................................201 Sélection des documents pertinents ..........................................207 Critères d’inclusion pour la première sélection des documents pertinents ........................................................208 Critères d’exclusion pour la première sélection des documents pertinents ........................................................208 Critères d’exclusion pour la sélection finale des documents pertinents ........................................................210 Fiches de lecture et codification..................................................211 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................213 POSTFACE DE CARL LACHARITÉ ......................................................231 POSTFACE DE SUZANNE DONGIER ET EITHNE TAYLOR ..................239 REMARQUES DES AUTEURS ............................................................247 Préface Depuis sa création en 1971 jusqu’à son abolition en 2005, le Comité de la santé mentale du Québec (CSMQ) a été un organisme conseil relevant directement du ministre de la Santé et des Services sociaux. Il était rattaché, par son secrétariat, à la Direction générale de la planification stratégique, de l’évaluation et de la gestion de l’information du Ministère. Ses mandats généraux pouvaient s’énoncer comme suit : • conseiller le Ministre de la Santé et des Services sociaux sur les questions de santé mentale ; • contribuer, par ses études et ses avis, aux fonctions de planification et d’évaluation dont le Ministère a la responsabilité en santé mentale. Au cours de ses douze cycles de production, le CSMQ a publié plus d’une cinquantaine de rapports, ouvrages et avis sur diverses questions liées à la santé mentale. Il a largement contribué à l’émergence de la Politique de santé mentale du Québec (1989), ainsi qu’à divers travaux visant la mise à jour et le développement de cette politique, notamment en matière de prévention, d’organisation de services et de promotion de la santé mentale. Ces dernières années, en lien avec les orientations ministérielles de transformation des services de santé mentale, le CSMQ a publié un rapport intitulé Défis de la reconfiguration 18 AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE des services de santé mentale. Pour une réponse efficace et efficiente aux besoins des personnes atteintes de troubles mentaux graves (1997). Il a également fait paraître, en 1999, un livre intitulé Familles en transformation. Récits de pratique en santé mentale, ouvrage portant sur différentes facettes de la détresse psychologique telle qu’elle peut se vivre dans des types de familles non conventionnelles. Au début de l’an 2000, il a publié les résultats des travaux d’un groupe mandaté pour mener une réflexion sur les jeunes adultes et la santé mentale, résultats consignés dans un livre intitulé Détresse psychologique et insertion sociale des jeunes adultes. Un portrait complexe, une responsabilité collective. Plus récemment, en 2001, il a fait publier, en collaboration avec la Direction générale de la santé de France (direction rattachée au ministère français de l’Emploi et de la Solidarité), les résultats d’un projet franco-québécois qu’il a initié et piloté avec cette direction générale, sur la mesure des besoins en santé mentale ; l’ouvrage est paru sous le titre Planification et évaluation des besoins en santé mentale. Puis, en 2002, est paru Pour sortir des sentiers battus. L’action intersectorielle en santé mentale, une réflexion poussée sur les conditions de réussite des interventions menées par des secteurs divers tels que l’éducation, les municipalités, la sécurité publique… qui ont tous une responsabilité par rapport à l’intégration sociale des personnes souffrant de troubles mentaux. Poursuivant son travail de partenariat pour l’évolution des orientations et des pratiques en santé mentale au Québec, le CSMQ s’est engagé par la suite dans des travaux relatifs aux mandats qui lui ont été confiés par le Ministère dans le cadre de son Plan d’action pour la transformation des services de santé mentale 1998-2002. Ces mandats portaient principalement sur l’accès au logement et au travail pour les personnes atteintes de troubles mentaux graves et sur la définition de critères de qualité pour les services dans la communauté. Ces travaux ont donné lieu à deux rapports sur l’accès au logement social – dont le dernier paraîtra à l’automne 2006 – ainsi qu’à trois rapports successifs et complémentaires sur l’accès au travail dont le plus récent s’intitule Le parcours pour favoriser l’intégration sociale et économique : pour un meilleur accès au travail (2005) ainsi qu’à un ouvrage intitulé Repenser la qualité des Éditions du CHU Sainte-Justine Centre hospitalier universitaire mère-enfant Un regard sur la parentalité des personnes présentant un trouble mental grave, voici ce que propose cet ouvrage réalisé à l’initiative du Comité de la santé mentale du Québec. En effet, face à un tel trouble, le rôle parental constitue une source de stress intense et devient très difficile à assumer. Que vivent ces personnes par rapport à leur parentalité ? Dans quelle mesure et de quelle façon la présence d’un trouble mental influence-t-elle leur rôle parental ? Que vivent leurs enfants ? Quels sont les effets sur les conjoints et les proches ? Quelles sont les stratégies d’aide susceptibles de les soutenir dans l’accomplissement de leur rôle de parents ? Les auteurs abordent de manière exhaustive ce que vivent ces familles et proposent des pistes d’action simples et efficaces qui peuvent être mises en œuvre dans les milieux de pratique afin de répondre adéquatement aux besoins de la population visée. Nul doute que cet ouvrage apportera un éclairage nouveau sur cette réalité difficile et inspirera les acteurs qui œuvrent dans les domaines des services en santé mentale et des services à l’enfance et à la famille. Marc Boily Travailleur social à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et chargé de cours à l’École de service social de l’Université de Montréal. Myreille St-Onge Professeur à l’École de service social de l’Université Laval. Marie-Thérèse Toutant Vice-présidente de l’Association des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale de la Rive-Sud de Montréal. ISBN-2-89619-066-X