Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale

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Au-delà des troubles
mentaux, la vie familiale
Regard sur la parentalité
Marc Boily
Myreille St-Onge
Marie-Thérèse Toutant
Au-delà des troubles mentaux,
la vie familiale
Regard sur la parentalité
Au-delà des troubles mentaux,
la vie familiale
Regard sur la parentalité
Marc Boily
Myreille St-Onge
Marie-Thérèse Toutant
Éditions du CHU Sainte-Justine
Centre hospitalier universitaire mère-enfant
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Boily, Marc, 1955Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale : regard sur la parentalité
(Collection Intervenir)
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 2-89619-066-X
1. Parents - Santé mentale. 2. Malades mentaux - Relations familiales.
3. Rôle parental - Évaluation. 4. Enfants de malades mentaux. 5. Santé
mentale, Services de. I. St-Onge, Myreille. II. Toutant, Marie-Thérèse.
III. Titre. IV. Collection.
RC451.4.P37B64 2006
362.2'0422
C2006-941312-6
Illustration de la couverture : Olivier Lasser
Infographie : Madeleine Leduc
Diffusion-Distribution au Québec : Prologue inc.
en France : CEDIF (diffusion) – Casteilla (distribution)
en Belgique et au Luxembourg : SDL Caravelle S.A.
en Suisse : Servidis S.A.
Éditions du CHU Sainte-Justine
3175, chemin de la Côte-Sainte-Catherine
Montréal (Québec) H3T 1C5
Téléphone : (514) 345-4671
Télécopieur : (514) 345-4631
www.chu-sainte-justine.org/editions
© Éditions du CHU Sainte-Justine 2006
Tous droits réservés
ISBN (10) : 2-89619-066-X
ISBN (13) : 978-2-89619-066-9
Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006
Bibliothèque et Archives Canada, 2006
Le masculin est utilisé pour désigner les deux sexes, sans discrimination, et dans le seul but
d’alléger le texte.
Les extraits cités dans cet ouvrage sont très majoritairement des traductions. La mention
« Traduction libre » n’a pas été insérée afin de ne pas alourdir le texte.
Les auteurs
Marc Boily
Marc Boily, M.Sc. Service social, exerce à titre de travailleur
social dans le domaine de la psychiatrie à l’Hôpital LouisHippolyte-Lafontaine depuis plus de vingt ans. Il est chargé
de cours à l’École de service social de l’Université de
Montréal en plus d’être superviseur et formateur. Il termine
actuellement son doctorat en service social à l’Université Laval
sous la direction du professeur Gilles Tremblay. Il est membre
étudiant du Centre de recherche sur l’adaptation des jeunes
et des familles à risque (JEFAR) de l’Université Laval. Il s’intéresse, comme clinicien et comme chercheur, au rôle parental
des personnes aux prises avec des troubles mentaux depuis
plusieurs années. Son sujet de maîtrise traitait de ce que
vivent les enfants dans ces familles. Son sujet de thèse porte
quant à lui sur les difficultés inhérentes à l’exercice du rôle
parental chez les personnes aux prises avec des troubles
mentaux. Il a développé une expertise de l’évaluation des
capacités parentales chez les personnes aux prises avec des
troubles mentaux. Courriel : [email protected]
Myreille St-Onge
Myreille St-Onge, Ph.D., est professeure agrégée à l’École de
service social de l’Université Laval. Elle est membre régulière
du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et
intégration sociale (CIRRIS) de l’Institut de réadaptation en
déficience physique de Québec et du Centre de recherche
Université Laval Robert-Giffard. Elle s’intéresse à la réadaptation psychiatrique et à la participation sociale des personnes
présentant des incapacités depuis le début de sa carrière de
chercheure. Elle est membre du conseil d’administration du
PAVOIS, un organisme communautaire voué à la réinsertion
socioprofessionnelle des personnes présentant un problème
grave de santé mentale. Courriel : [email protected]
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AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE
Marie-Thérèse Toutant
Marie-Thérèse Toutant était membre du Comité de la santé
mentale du Québec à titre de représentante-famille. Elle fut
l’initiatrice du projet qui consistait à mandater un groupe
de travail ayant à faire une réflexion sur le sujet de la
parentalité chez les personnes aux prises avec des troubles
mentaux. Elle fut donc nommée d’office comme membre
du groupe de travail. Dans son environnement familial,
elle accompagne des proches aux prises avec des troubles
mentaux depuis 40 ans. Elle est ce qu’on appelle une procheaidante. Depuis 25 ans, elle accompagne ainsi son conjoint
et ses 4 enfants à travers les difficultés liées à cette problématique. Militante engagée pour la cause des personnes
aux prises avec des troubles mentaux, elle donne des conférences afin de sensibiliser la population à la réalité de ces
personnes et de leurs proches. Marie-Thérèse Toutant est
administratrice pour l’Association québécoise de réadaptation psychosociale ainsi que pour le Regroupement des
aidants et aidantes naturelles de Montréal. Elle est présidente
du Réseau d’habitations chez-soi, un organisme qui soutient
les personnes fragilisées mentalement dans la recherche d’un
habitat convenant à leurs besoins. Elle poursuit et achève,
par un certificat en sciences sociales, un baccalauréat par
cumul de certificats. Courriel : [email protected]
Remerciements
Depuis plus de trente ans, le Comité de la santé mentale
du Québec (CSMQ) a influencé la manière d’aborder la santé
mentale, que ce soit par les études qu’il a soutenues ou les avis
qu’il a produits.
Au cours de ces années, le CSMQ a contribué à mieux faire
connaître les réalités que vivent les personnes aux prises avec
des troubles mentaux et leurs proches. Nous avons aussi acquis
une meilleure connaissance des avantages et des limites des différentes approches et modèles théoriques ainsi que des traitements
et des moyens utilisés pour aider cette population. Nous sommes
également mieux outillés pour comprendre ce qui peut être fait
sur le plan social pour freiner ou éviter le développement des
problèmes de santé mentale de la population.
Les travaux et représentations du Comité ont fortement
influencé l’émergence d’une politique de santé mentale au Québec, la mise à jour de cette politique et l’évolution des orientations
des services en santé mentale.
Le CSMQ a été un organisme conseil dont le mandat premier
était d’éclairer le ministre de la Santé et des Services sociaux sur
les réalités entourant les problèmes de santé mentale de la
population. Par ses avis, il a aidé les ministres responsables de
ce dossier dans la prise de décisions concernant l’organisation
efficace des services en santé mentale. Rappelons que les travaux
de la commission Castonguay avaient auparavant laissé entendre
qu’il était souhaitable de se doter d’un comité composé de spécialistes issus de plusieurs horizons, connaissant non seulement
le domaine de la santé mentale mais aussi ses contours et ce,
sans influence corporatiste ou idéologique.
Fort de cette réflexion ancrée, le Comité a adopté une position
ouverte face aux modèles d’analyse des problèmes et a toujours
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AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE
exigé, dans ses avis, la rigueur scientifique. Les femmes et les
hommes qui ont contribué à la réussite du CSMQ l’ont fait avec
savoir, courage et dévouement.
Le gouvernement québécois élu en 2003 décidait cependant,
dans son projet de restructuration de l’État, d’abolir ce Comité
pourtant peu coûteux et des plus productif et utile à la société
québécoise pour l’évolution de son secteur de la santé mentale.
Espérons que la richesse et la diversité des points de vue
véhiculés par le CSMQ auront une suite, sous une forme ou sous
une autre, dans les années à venir.
Aussi est-ce d’abord à tous les membres présents au moment
de sa dissolution, à toutes les personnes qui y ont siégé antérieurement et aux personnes qui y ont travaillé que nous adressons
nos premiers remerciements.
Le contexte particulier créé par l’abolition du Comité en
cours de mandat a compliqué la réalisation de nos travaux. Sans
l’appui indéfectible de son président, le docteur Luc Blanchet,
du docteur André Delorme, directeur de la santé mentale au
ministère de la Santé et des Services sociaux, de la secrétaire
générale du CSMQ, Nathalie Brière et de Pierrette Roy au secrétariat, ces travaux n’auraient pu se terminer. Nous leur en
sommes grandement reconnaissants.
C’est avec honneur et humilité que notre groupe de travail
a accepté de réaliser un des derniers travaux du Comité. Le
mandat consistait à mener une réflexion sur les phénomènes
entourant la parentalité des personnes présentant un trouble
mental grave, en tenant compte des réalités vécues par ces parents
et leurs enfants. Le groupe devait notamment cerner les besoins
de ces parents, de leurs enfants et de leurs familles ainsi que
définir les conditions et la nature du soutien à mettre en place
à leur intention. Enfin, le groupe était invité à formuler des
recommandations répondant aux besoins de la population visée,
tout en s’assurant qu’elles soient facilement applicables dans
les milieux de pratique et au sein des organismes communautaires.
Remerciements
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Composition du groupe de travail
Le groupe de travail est composé de Marie-Thérèse Toutant,
répondante du groupe au CSMQ, de Myreille St-Onge, Ph.D.,
professeure à l’École de service social de l’Université Laval et présidente du Conseil d’administration du PAVOIS, de la Dre MarieJosée Poulin, psychiatre à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec
qui a participé au début des travaux mais qui n’a pu poursuivre
son engagement par la suite, et de moi-même, Marc Boily, travailleur social à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, doctorant à l’École
de service social de l’Université Laval qui ai eu le privilège et
l’honneur de diriger les travaux du groupe de travail.
Le groupe s’est aussi soucié d’obtenir le point de vue des services de protection de l’enfance et a demandé la collaboration
des Centres jeunesse de Montréal. Colette Boulanger, conseillère clinique à l’organisme, a ainsi été déléguée et a participé à
quelques rencontres.
Le contexte particulier créé par l’annonce, en mai 2004, du
projet d’abolition du CSMQ nous a d’abord amenés à nous
questionner quant à la poursuite ou non de ce mandat, compte
tenu des nouvelles conditions de réalisation qui s’imposaient.
Je souligne donc l’engagement des membres du groupe de travail
et de tous ceux qui ont contribué à la réalisation des travaux à
l’intérieur d’un cadre restreint.
Marie-Thérèse Toutant, membre du Comité de la santé
mentale du Québec, est la grande responsable de cette réalisation. Cette mère, plus ou moins familière avec le milieu de la
recherche, a facilement convaincu, grâce à son expérience personnelle et familiale, ses collègues du CSMQ d’entreprendre cette
réflexion sur la parentalité des personnes aux prises avec un
trouble mental. Il lui semblait inconcevable que nous, professionnels et scientifiques, ayions oublié que les personnes aux
prises avec des troubles mentaux sont aussi des mères et des
pères, que ces parents peuvent parfois éprouver des difficultés
à exercer leur rôle de parent, que les enfants de ces familles
sont exposés à des facteurs de risque accrus et vivent des phénomènes particuliers. Comment, alors, concevoir des offres de
10
AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE
services pour soutenir ces familles si nous ne comprenions que
très partiellement leurs réalités ? Et elle avait bien raison !
Une fois le groupe de travail mis sur pied et les travaux
amorcés, elle a su veiller au grain, encourageant nos efforts,
écoutant attentivement nos propos, soutenant chacun d’entre
nous, s’assurant du bon climat « de la famille ». Elle a su maintenir notre engagement tout au long de ce parcours. Merci,
Marie-Thérèse, nous reconnaissons que sans toi, ces travaux
n’auraient pu se réaliser à ce moment-ci.
Myreille St-Onge, membre du groupe de travail, professeure
à l’École de service social de l’Université Laval, a su pour sa part,
guider et pousser plus loin nos réflexions, questionnant tout en
donnant confiance. La clarté de ses propos et la justesse de ses
remarques ont fait grandement avancer l’équipe. Elle a lu et relu
les nombreuses versions de ce manuscrit qu’elle a critiquées
avec art, méthode, intelligence et chaleur. Merci, Myreille, grâce
à toi l’équipe a gagné en force et en efficacité malgré des facteurs
environnementaux parfois défavorables.
Le groupe de travail a été appuyé par des auxiliaires de
recherche qui ont œuvré pendant des périodes variables, selon
nos besoins et les limites de nos ressources. Ces personnes ont
apporté une contribution que nous voulons souligner.
Francine Brassard a servi avec compétence, disponibilité,
patience et rigueur pendant toute la durée de notre mandat.
Nous avons remarqué tes grandes aptitudes au regard de la
recherche de documentation, de la rédaction de fiches de lecture
et de la synthèse. Ta participation aux réunions et... ton souci
du rangement dans nos locaux furent aussi très appréciés de
tous. Ta contribution soutenue et si généreuse tout au long de
nos travaux a grandement contribué à leur réalisation.
Lilianne McNicoll n’a pas calculé ses énergies et s’est montrée
d’une grande disponibilité. Cette étudiante à la maitrise, en
plus d’être douée, a égayé bien des réunions. Spécialiste de la
recherche de documentation, des bases de données, de la rédaction de fiches de lecture et de synthèse… et de la récupération
du papier, nous avons l’impression que ton nom ne passera pas
inaperçu dans les prochaines années.
Remerciements
11
Didier Dupont a agi comme spécialiste et personne ressource
pour l’utilisation du logiciel N’Vivo dont nous nous sommes
servis pour la recension des écrits. Il nous a été d’une grande
aide lors de la première phase de structuration du matériel et a
apporté un point de vue critique fort apprécié de ce matériel.
Sonia Bourque et France Marcil ont aussi agi comme auxiliaires de recherche à certains moments au cours de ce mandat.
Leurs intérêts pour le sujet nous a permis d’apprécier leur court
passage.
Jeanne Morazain, sans qui la version finale du document
n’aurait pu se réaliser avec autant de rigueur, a permis au groupe
de travail des bénéficier des services d’une professionnelle de
la rédaction. Elle a su nous faire comprendre le sens de la formule «Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage ».
Nous désirons aussi souligner la contribution de Marc Yvan
Custeau, de Barbara Blais et de Jacqueline Rochefort, du service
de la bibliothèque de l’Hôpital Louis-Hyppolite-Lafontaine,
qui ont fourni un soutien appréciable dans notre recherche de
documentation.
Je tiens à remercier chaleureusement les membres du
groupe de travail et toutes les personnes liées à cette réalisation
pour leur engagement soutenu malgré ce contexte particulier.
Toutes et tous ont dû modifier grandement leurs propres agendas
et projets. Merci d’avoir gardé confiance en cette réalisation.
Un merci particulier à Carl Lacharité, Dr Suzanne Dongier
et Eithne Taylor, examinateurs externes qui, à l’invitation du
président du CSMQ, Dr Luc Blanchet, ont fait une lecture critique de la dernière version du manuscrit qu’ils commentent
en Postface. Leurs commentaires nous ont permis de poursuivre
quelque peu notre réflexion dans la partie Remarques des auteurs.
J’exprime finalement toute ma gratitude envers André
Lemieux, directeur général de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine,
ainsi qu’à Évelyne Giroux, chef du service social du même établissement, pour leur soutien indéfectible à la réalisation de
nos travaux.
Marc Boily Ph.D. (candidat), travailleur social
Responsable du groupe de travail
Table des matières
PRÉFACE
Luc Blanchet, président du Comité de la santé mentale
du Québec ..............................................................................17
CHAPITRE 1
Comment aborder l’objet de réflexion ....................................27
Un mandat qui a évolué..............................................................29
Les études traitant de l’objet de réflexion....................................32
Les limites des études recencées ..............................................34
Le cadre conceptuel retenu pour l’objet de réflexion ..................38
Une nouvelle perception du handicap....................................39
Le processus de production du handicap et la parentalité ......42
CHAPITRE 2
Les notions..................................................................................47
La parentalité ..............................................................................47
L’exercice du rôle parental ......................................................48
La négligence parentale ............................................................51
L’anormalité ................................................................................55
La santé mentale ........................................................................57
Le trouble mental ........................................................................59
Les troubles mentaux graves ....................................................61
Les troubles de l’humeur ....................................................63
Les troubles psychotiques ....................................................65
Les troubles anxieux ..........................................................67
Les troubles de la personnalité ............................................68
En conclusion ..............................................................................69
CHAPITRE 3
Ce que vivent les parents ............................................................73
Quelques généralités ..................................................................74
Des données sur l’étendue du phénomène de la
parentalité ............................................................................75
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AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE
Une expérience positive mais une source de stress ................76
Un changement dans la dynamique familiale ......................77
La stigmatisation sociale..........................................................78
La peur de perdre ses enfants ..................................................79
Le fardeau de la preuve ............................................................81
Des difficultés dans l’exercice du rôle parental ..........................83
Les manifestations du trouble mental ....................................84
Les impacts sur l’exercice du rôle parental..............................86
La satisfaction des besoins de base ....................................87
La satisfaction des besoins de supervision et le
cadre disciplinaire ............................................................88
La satisfaction des besoins affectifs ....................................91
La satisfaction des besoins éducatifs ..................................93
Les facteurs de protection et de risque....................................95
Les caractéristiques individuelles ............................................95
L’histoire personnelle ........................................................97
La nature du trouble mental..............................................98
L’effet prédictif limité du diagnostic ..................................99
L’attitude face à la maladie ............................................100
L’engagement dans un traitement ....................................101
La prise de médicaments ................................................102
L’abus de drogues ..........................................................102
Les fréquentes hospitalisations..........................................103
Les facteurs environnementaux ............................................104
Les ressources financières et matérielles ............................104
Les caractéristiques individuelles de l’enfant......................106
Le soutien du conjoint ........................................................106
Le soutien social ............................................................107
En conclusion ............................................................................108
Tableaux synthèses......................................................................110
CHAPITRE 4
Ce que vivent les enfants ....................................................119
Les impacts émotionnels ....................................................120
Peurs, craintes… ....................................................................120
Anxiété, confusion… ..............................................................121
Solitude ..................................................................................123
Les conséquences pour le développement de l’enfant.............. 124
Les impacts sur le développement physique et
neurophysiologique............................................................124
Les perturbations psychologiques ........................................125
Table des matières
15
Les conséquences psychosociales..........................................127
La vulnérabilité particulière des jeunes enfants ..................128
Les difficultés situationnelles ....................................................129
L’hospitalisation du parent....................................................129
Le placement de l’enfant ......................................................131
L’inversion du rôle parental ..................................................132
La négligence et les mauvais traitements..............................134
Quelques constats ......................................................................135
Les facteurs de protection et de risque ......................................137
La résilience des enfants..........................................................138
La qualité de l’environnement ..............................................139
En conclusion ............................................................................142
Tableaux synthèses ....................................................................143
CHAPITRE 5
Les stratégies d’aide ....................................................................147
Savoir qui sont les parents ........................................................148
Intervenir tôt ............................................................................149
Évaluer la capacité d’exercer le rôle parental ..........................153
Former et soutenir les membres de la famille ..........................154
Pour répondre aux besoins des mères ..................................156
Pour répondre aux besoins des pères....................................157
Pour répondre aux besoins des enfants ................................158
Pour répondre aux besoins des familles et des proches ......161
Quelques modèles d’intervention dirigés vers la famille ..........164
Hôpital Louis-H. Lafontaine, Montréal : Lew et
Boily (1999) ............................................................................165
CSSS de Québec-Nord, Québec : Belleau (2003) ................166
Projet d’intervention concertée (PIC), Montréal..................167
Hamilton, Ontario, Canada : Markle-Reid, Browne,
Roberts, Gafni et Byrne (2002)..........................................168
Emerson-Davis Family Development Center, Brooklyn,
États-Unis : Nicholson et Henry (2003) ..........................169
Tresholds Mothers’ Project, Chicago : Zeitz (1995) ;
Nicholson et coll. (2001) ..................................................169
Crossing the Bridges, Londres : Royal College of
Psychiatrists (2002) ............................................................170
Stratégies d’aide lorsqu’il y a cooccurrence de trouble
mental et d’abus de drogues ..................................................171
Besoin d’information sur le trouble mental ..............................173
16
AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE
En conclusion ............................................................................175
Tableaux synthèse ......................................................................178
CHAPITRE 6
Des pistes pour l’action ............................................................181
Premier constat : un portrait incomplet, imprécis et négatif ......183
Comment y remédier ............................................................185
Deuxième constat : une perception inexacte du phénomène ......185
Comment y remédier ............................................................188
Troisième constat : des impacts majeurs et diversifiés sur
le développement de l’enfant ................................................189
Comment les atténuer............................................................193
Quatrième constat : une aide non adaptée et insuffisante
aux besoins des familles ........................................................194
Comment y remédier ............................................................197
Éléments à inclure au contenu des protocoles ....................197
ANNEXE
La méthodologie détaillée pour la recherche de
documentation ..........................................................................201
Sources des documents ..............................................................201
Sélection des documents pertinents ..........................................207
Critères d’inclusion pour la première sélection des
documents pertinents ........................................................208
Critères d’exclusion pour la première sélection des
documents pertinents ........................................................208
Critères d’exclusion pour la sélection finale des
documents pertinents ........................................................210
Fiches de lecture et codification..................................................211
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................213
POSTFACE DE CARL LACHARITÉ ......................................................231
POSTFACE DE SUZANNE DONGIER ET EITHNE TAYLOR ..................239
REMARQUES DES AUTEURS ............................................................247
Préface
Depuis sa création en 1971 jusqu’à son abolition en 2005,
le Comité de la santé mentale du Québec (CSMQ) a été un
organisme conseil relevant directement du ministre de la Santé
et des Services sociaux. Il était rattaché, par son secrétariat, à
la Direction générale de la planification stratégique, de l’évaluation et de la gestion de l’information du Ministère. Ses
mandats généraux pouvaient s’énoncer comme suit :
• conseiller le Ministre de la Santé et des Services sociaux
sur les questions de santé mentale ;
• contribuer, par ses études et ses avis, aux fonctions de
planification et d’évaluation dont le Ministère a la responsabilité en santé mentale.
Au cours de ses douze cycles de production, le CSMQ a
publié plus d’une cinquantaine de rapports, ouvrages et avis
sur diverses questions liées à la santé mentale. Il a largement
contribué à l’émergence de la Politique de santé mentale du
Québec (1989), ainsi qu’à divers travaux visant la mise à jour
et le développement de cette politique, notamment en matière
de prévention, d’organisation de services et de promotion de
la santé mentale.
Ces dernières années, en lien avec les orientations ministérielles de transformation des services de santé mentale, le
CSMQ a publié un rapport intitulé Défis de la reconfiguration
18
AU-DELÀ DES TROUBLES MENTAUX, LA VIE FAMILIALE
des services de santé mentale. Pour une réponse efficace et efficiente
aux besoins des personnes atteintes de troubles mentaux graves
(1997). Il a également fait paraître, en 1999, un livre intitulé
Familles en transformation. Récits de pratique en santé mentale,
ouvrage portant sur différentes facettes de la détresse psychologique telle qu’elle peut se vivre dans des types de familles
non conventionnelles. Au début de l’an 2000, il a publié les
résultats des travaux d’un groupe mandaté pour mener une
réflexion sur les jeunes adultes et la santé mentale, résultats
consignés dans un livre intitulé Détresse psychologique et insertion sociale des jeunes adultes. Un portrait complexe, une responsabilité collective. Plus récemment, en 2001, il a fait publier, en
collaboration avec la Direction générale de la santé de France
(direction rattachée au ministère français de l’Emploi et de
la Solidarité), les résultats d’un projet franco-québécois qu’il
a initié et piloté avec cette direction générale, sur la mesure
des besoins en santé mentale ; l’ouvrage est paru sous le titre
Planification et évaluation des besoins en santé mentale. Puis, en
2002, est paru Pour sortir des sentiers battus. L’action intersectorielle en santé mentale, une réflexion poussée sur les conditions
de réussite des interventions menées par des secteurs divers
tels que l’éducation, les municipalités, la sécurité publique…
qui ont tous une responsabilité par rapport à l’intégration
sociale des personnes souffrant de troubles mentaux.
Poursuivant son travail de partenariat pour l’évolution
des orientations et des pratiques en santé mentale au Québec,
le CSMQ s’est engagé par la suite dans des travaux relatifs
aux mandats qui lui ont été confiés par le Ministère dans
le cadre de son Plan d’action pour la transformation des services
de santé mentale 1998-2002. Ces mandats portaient principalement sur l’accès au logement et au travail pour les personnes
atteintes de troubles mentaux graves et sur la définition de
critères de qualité pour les services dans la communauté. Ces
travaux ont donné lieu à deux rapports sur l’accès au logement
social – dont le dernier paraîtra à l’automne 2006 – ainsi
qu’à trois rapports successifs et complémentaires sur l’accès
au travail dont le plus récent s’intitule Le parcours pour favoriser
l’intégration sociale et économique : pour un meilleur accès au travail (2005) ainsi qu’à un ouvrage intitulé Repenser la qualité des
Éditions du CHU Sainte-Justine
Centre hospitalier universitaire mère-enfant
Un regard sur la parentalité des personnes présentant
un trouble mental grave, voici ce que propose cet ouvrage
réalisé à l’initiative du Comité de la santé mentale du
Québec. En effet, face à un tel trouble, le rôle parental
constitue une source de stress intense et devient très
difficile à assumer.
Que vivent ces personnes par rapport à leur parentalité ? Dans quelle mesure et de quelle façon la présence
d’un trouble mental influence-t-elle leur rôle parental ?
Que vivent leurs enfants ? Quels sont les effets sur les
conjoints et les proches ? Quelles sont les stratégies
d’aide susceptibles de les soutenir dans l’accomplissement de leur rôle de parents ? Les auteurs abordent
de manière exhaustive ce que vivent ces familles et
proposent des pistes d’action simples et efficaces qui
peuvent être mises en œuvre dans les milieux de pratique afin de répondre adéquatement aux besoins de la
population visée.
Nul doute que cet ouvrage apportera un éclairage
nouveau sur cette réalité difficile et inspirera les acteurs
qui œuvrent dans les domaines des services en santé
mentale et des services à l’enfance et à la famille.
Marc Boily
Travailleur social à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et chargé de
cours à l’École de service social de l’Université de Montréal.
Myreille St-Onge
Professeur à l’École de service social de l’Université Laval.
Marie-Thérèse Toutant
Vice-présidente de l’Association des parents et amis
de la personne atteinte de maladie mentale
de la Rive-Sud de Montréal.
ISBN-2-89619-066-X
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