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La lumière et l’optique géométrique
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© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Cependant, notre système visuel distingue avant tout les différentes sources lumineuses
par leur couleur. Par là même, la société actuelle fait souvent appel au codage par la cou-
leur plutôt que par la fréquence ou la longueur d’onde. Notre choix est délibéré. En
effet, l’œil ne perçoit pas toutes les couleurs avec la même efficacité et sa sensibilité est
généralement maximale pour la couleur jaune (voir chapitre 9). En vision photopique
(de jour), il perçoit de façon à peu près identique le rouge et le bleu, mais il est peu sen-
sible au violet et au rouge extrême et a du mal à en distinguer les différentes nuances.
Enfin, un objet n’apparaît coloré que s’il est éclairé par une source primaire. Ainsi,
éclairé en lumière blanche, un objet paraît rouge parce qu’il réfléchit les radiations
rouges et absorbe les autres. Si l’objet présente des irrégularités de surface, il en résulte
une diffusion non sélective qui adoucit sa couleur. Nous conviendrons à partir de ces
quelques remarques que la notion de couleur est subjective. Elle n’interviendra donc
pratiquement pas dans ce cours d’optique géométrique et on caractérisera tout d’abord
une source par sa fréquence ν, ou sa longueur d’onde λ; une référence à sa couleur
pourra éventuellement être utilisée afin de permettre au lecteur de se repérer.
Encart historique. Pourquoi ne parle-t-on que de sept couleurs ?
Dans le domaine de la perception des couleurs, des idées fortement ancrées par le
passé ont toujours cours, comme celle des sept couleurs de l’arc-en-ciel. C’est Newton,
qui après avoir découvert la décomposition de la lumière blanche en couleurs, en a
parlé le premier. Le nombre « 7 », symbole de l’harmonie des mondes, se retrouve
dans les « 7 planètes » des Babyloniens, les 7 jours de la semaine, les 7 péchés capi-
taux, les 7 sacrements de l’Église, les 7 merveilles du monde... Depuis plus de 300 ans,
nous sommes tenus d’ajouter le mystérieux indigo aux six couleurs familières (le
rouge, le bleu, le jaune, le vert, l’orange et le violet).
Cependant, dans l’observation d’un arc-en-ciel, il est difficile d’identifier plus de
6 couleurs. Il semble que 6 ou 7 niveaux soient la limite de perception de nos sens.
En effet, Hipparque avait décrit 6 niveaux de luminosité des étoiles, les musiciens ont
défini 7 notes dans la gamme, 7 niveaux sonores de pianissimo à fortissimo...
On peut retenir l’ordre des 7 couleurs de l’arc-en-ciel avec le mot VIBUJOR
Violet-Indigo-Bleu-Vert-Jaune-Orangé-Rouge
5. CONCLUSION
C’est grâce à la lumière que nous pouvons découvrir le monde qui nous entoure. Nous
en avons défini l’essentiel. Dans la nature se produisent spontanément des phénomènes
lumineux variés et spectaculaires comme les arcs-en-ciel et les mirages. Les différentes
conditions météorologiques que l’on peut rencontrer leur offrent parfois de surprenants
visages. Sujet en apparence banal, le phénomène lumineux naturel intrigue et émer-
veille tous ceux qui ont eu envie de s’arrêter pour l’observer. Qui n’a pas alors été tenté
de l’immortaliser sur la pellicule d’un appareil photo ou de le filmer afin de le partager
avec ses amis ? Ces observations suscitent alors des interrogations auxquelles nous pro-
posons dans ce livre des éléments de réponse simples dans le cadre de l’optique géomé-
trique. Nous y décrirons également un certain nombre d’instruments classiques et
modernes.