Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) 722–728 http://france.elsevier.com/direct/ANNFAR/ Réunion de neuroanesthésie–réanimation Imagerie de la perfusion et du métabolisme cérébral ☆ Brain perfusion and metabolism imaging techniques J.-F. Payen a,*, V. Lefournier b, E. Barbier c, F. Dardérian a, B. Fauvage a, J.-F. Le Bas b a Département d’anesthésie–réanimation, hôpital Michallon, BP 217, 38043 Grenoble cedex 09, France b Service de neuroradiologie, hôpital Michallon, BP 217, 38043 Grenoble cedex 09, France c Inserm, UM 594, neuro-imagerie fonctionnelle et métabolique, hôpital Michallon, BP 217, 38043 Grenoble cedex 09, France Disponible sur internet le 15 mai 2006 Résumé Depuis plusieurs années, la mise à disposition des cliniciens de nouvelles techniques d’imagerie cérébrale a permis de mieux comprendre la physiopathologie du cerveau, d’améliorer la performance diagnostique, voire de modifier la stratégie thérapeutique. Des gains notables dans la résolution spatiale et temporelle rendent aujourd’hui possible l’obtention d’images de la perfusion et du métabolisme cérébral chez l’homme. Dans cette mise au point, l’accent sera mis sur quatre techniques dont les applications médicales peuvent concerner les patients de neuroréanimation : la tomodensitométrie (TDM) de perfusion, l’IRM de perfusion, la tomographie d’émission de positons (PET-scan) et l’imagerie spectroscopique RMN. Outre leur principe théorique, chacune de ces techniques possède des avantages et des limites qu’il importe de connaître. Des champs d’utilisation préférentielle sont possibles, en tenant compte du niveau d’information délivré par chaque technique, de son accessibilité dans la pratique quotidienne, et de la fenêtre d’observation la plus pertinente dans l’histoire du patient. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Due to recent efforts in improving spatial and temporal resolution in imaging techniques, it is now possible to get relevant information about brain perfusion and metabolism in humans. This information can significantly impact on brain pathophysiology, diagnosis assessment and therapy options, particularly in patients having brain ischemia. Among these imaging and metabolism techniques are dynamic perfusion computed tomography, perfusion MRI, positron emission tomography and NMR spectroscopic imaging. The goal of this article is an overview of these four techniques, with their own technical description, advantages and drawbacks. Details are provided about brain parameters given by each technique and their clinical relevance, the accessibility of the technique in the emergency setting and the optimal window to use it during the patient’s evolution. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Résonance magnétique nucléaire ; Tomographie d’émission de positons ; Tomodensitométrie ; Spectroscopie RMN ; Métabolisme cérébral ; Perfusion cérébrale ; Débit sanguin cérébral ; Volume sanguin cérébral ; Temps de transit moyen Keywords: Computed tomography; Magnetic resonance imaging; Magnetic resonance spectroscopy; Positron emission tomography; Brain perfusion; Brain metabolism 1. Introduction ☆ Travail présenté lors des XXVIIes Journées de l’association de Neuroanesthésie-réanimation de langue française, Toulouse, les 17 et 18 novembre 2005. * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-F. Payen). 0750-7658/$ - see front matter © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annfar.2006.03.032 Depuis des années, un effort considérable a été effectué dans les techniques d’imagerie afin de mieux comprendre la physiopathologie des lésions cérébrales, d’améliorer la performance diagnostique et, le cas échéant, d’orienter la stratégie thérapeutique. Grâce à une résolution temporelle et spatiale sans cesse améliorée, il est désormais possible d’obtenir des J.-F. Payen et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) 722–728 informations quantitatives sur la perfusion et le métabolisme cérébral chez le patient en situation d’agression cérébrale. Le point commun de ces techniques d’imagerie est leur caractère non invasif, au sens où aucune implantation d’un capteur intracrânien n’est nécessaire pour obtenir une information sur la perfusion ou sur le métabolisme cérébral. De nombreuses techniques d’imagerie de la perfusion cérébrale existent, applicables chez l’homme, dont la pertinence a été récemment analysée [1]. Pour le patient en situation d’agression cérébrale (accident vasculaire cérébral, traumatisme crânien, hémorragie sous-arachnoïdienne), la tomodensitométrie (TDM) de perfusion prend une place de plus en plus importante. D’un accès moins facile, trois autres techniques sont possibles : l’IRM de perfusion (gadolinium, marquage artériel), la tomographie d’émission de positons (PET), outil d’analyse de la perfusion et du métabolisme cérébral, et l’imagerie métabolique par spectroscopique RMN (SRM). Enfin, la tomodensitométrie au xénon stable (TDM-Xe) et la tomographie d’émission monophotonique (SPECT) ont vu leur intérêt progressivement diminué. Le Tableau 1 résume les principales caractéristiques de ces techniques. Les quatre premières techniques (TDM de perfusion, IRM de perfusion, PET, SRM) font l’objet de cette mise au point, avec une présentation pour chacune d’elles de son principe de fonctionnement, de ses avantages et de ses limites, et de son domaine d’application clinique. Une attention particulière sera donnée à l’accessibilité de la technique en pratique quotidienne, à la qualité des informations fournies et au meilleur moment dans l’histoire du patient de les obtenir. 723 2. Tomodensitométrie de perfusion l’iode. Une information sur des paramètres hémodynamiques cérébraux est ainsi disponible, dont la lecture est rendue facile par des cartes fonctionnelles en couleurs. L’acquisition se fait grâce à un scanner en mode dynamique, à raison d’une à quatre coupes jointives pendant 40 secondes (une image par seconde ou toutes les deux secondes), pendant l’injection périphérique intraveineuse d’un agent de contraste iodé (40 ml) à un faible débit d’injection (4 ml/s). Le logiciel de perfusion permet à l’utilisateur de traiter une série temporelle d’images dynamiques, à partir de l’évolution de la valeur des unités Hounsfield de chaque voxel pendant l’administration de l’agent de contraste. Des paramètres de la perfusion cérébrale sont calculés selon un modèle mathématique (pente maximale, volume central) en ayant défini une fonction d’entrée artérielle (le signal en provenance d’une artère dans l’image, généralement l’artère cérébrale antérieure) et/ou une fonction de sortie veineuse (généralement le sinus sagittal supérieur) du produit de contraste. Les quatre paramètres essentiels de la perfusion cérébrale sont : le temps de transit moyen (TTM, en secondes), le volume sanguin cérébral (VSC, en ml/100 g de tissu), le débit sanguin cérébral (DSC, en ml/100 g de tissu par minute), le temps du pic maximal de contraste (TTP, en seconde). Le DSC est calculé à partir de la mesure du TTM et du VSC, selon l’équation : DSC = VSC/TTM. Une zone d’hypoperfusion cérébrale se traduit alors par un allongement du TTM, qui est une donnée très sensible à comparer au TTM des zones saines (miroir) ; si cet allongement du TTM est associé à une augmentation du VSC, il s’agit probablement d’une zone de pénombre avec conservation d’une autorégulation. La Fig. 1 donne un exemple d’image acquise par cette technique. 2.1. Principes généraux 2.2. Avantages et limites Le principe de la tomodensitométrie (TDM) de perfusion est fondé sur l’analyse de l’évolution du contraste lors du premier passage d’un bolus intravasculaire d’un agent non diffusible, La TDM de perfusion est accessible même en urgence et peut s’intégrer dans le bilan lésionnel initial du patient fait avec la TDM conventionnelle ; elle fournit des données régionales et Tableau 1 Principales caractéristiques des techniques d’imagerie de la perfusion cérébrale [1] Agent de contraste Radiation ionisante Durée examena Intervalle entre 2 examens Paramètres mesurés Valeurs absolues Influence gros vaisseaux Variabilité Résolution spatiale Indications cliniques Disponibilité pour l'urgence TDM–perfusion Iode 2–3 mSv 5–10 min 10 min DSC, VSC TTM Oui Oui 10–15 % 1–2 mm AVC Traumatisme Vasospasme Tumeurs TDM–Xénon Xénon stable 3,5–10 mSv 20 min 20 min DSC Oui Non 12 % 4 mm AVC Traumatisme Vasospasme Épilepsie IRM–Gadolinium Gadolinium Non 5–10 min 25 min DSC, VSC, TTM Non Oui 10–15 % 2 mm AVC Tumeurs Vasospasme Oui Oui Possible IRM–MSA Non Non 10–15 min 0 min DSC Oui Non 10 % 2 mm AVC Tumeurs Dégénératif Épilepsie Fonctionnel Possible PET O2, C15O2, H215O2 0,5–2 mSv 10–20 min 10 min DSC, VSC, EO2, glu Oui Non 5% 4–6 mm AVC Psychiatrie Épilepsie Tumeurs Fonctionnel Non 15 SPECT Tc-HMPAO, 3,5–12 mSv 15–20 min 10 min DSC Non Non 10 % 4–6 mm AVC Traumatisme Psychiatrie Épilepsie Fonctionnel Possible 99m 133 Xénon VSC : volume sanguin cérébral ; DSC : débit sanguin cérébral ; EO2 : extraction d’oxygène ; Glu : glucose ; TTM : temps de transit moyen ; MSA : marquage des spins artériels ; mSv : millisievert. a La durée d’examen correspond à la somme du temps d’acquisition et du temps d’analyse. 724 J.-F. Payen et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) 722–728 Fig. 1. Fenêtre de visualisation des quatre cartes de perfusion acquises par TDM de perfusion chez une patiente ayant eu une hémorragie sous-arachnoïdienne par rupture d’anévrisme sylvien droit clippé, en phase vasospasme (j10). L’analyse de la perfusion montre une zone d’hypoperfusion dans le territoire sylvien droit (flèche blanche) : diminution du débit sanguin cérébral (DSC) de plus de 50 %, allongement du temps de transit moyen (TTM) et du temps du pic maximal de contraste (TTP), volume sanguin cérébral (VSC) peu modifié. absolues de perfusion cérébrale [2]. Ces propriétés sont des atouts majeurs par rapport aux autres techniques. Dans de bonnes conditions d’acquisition et d’analyse, la TDM de perfusion donne des résultats précis et fiables, validés par rapport à la TDM-Xe et à l’IRM de perfusion [3,4]. Les résultats de la TDM de perfusion sont disponibles en quelques minutes. Cependant, la variabilité de l’examen n’est pas négligeable (10– 15 %), et le champ anatomique exploré reste faible pour le moment (une zone de 20 mm d’épaisseur avec un équipement à quatre barrettes de détection, une zone de 80 mm avec un équipement à 16 barrettes). Les gros vaisseaux et les pixels à VSC élevés (supérieurs à 9 ml/100 g) influencent les calculs, ce qui nécessite de les éliminer. En outre, cet examen nécessite une injection d’iode et délivre une dose d’irradiation de l’ordre de 2 mSv, ce qui reste du même ordre qu’en TDM conventionnelle. 2.3. Applications cliniques Les premières applications de la TDM de perfusion ont concerné les patients ayant un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, susceptibles d’un traitement thrombolytique. La détermination des territoires ayant une ischémie ré- versible (pénombre) et ceux ayant un infarctus massif avec risque de transformation hémorragique doit être rapide et précise. Dans ce cadre, l’examen de référence est l’IRM de diffusion, mais la TDM de perfusion s’est peu à peu imposée comme une alternative précise et fiable [5]. Ainsi, le choix de seuils pour le DSC (–34 % par rapport aux zones saines) et pour le VSC (2,5 ml/100 g) a permis d’identifier les zones de pénombre et les zones d’infarctus, avec des résultats très corrélés à ceux de l’IRM de perfusion–diffusion [6]. D’autres études ont montré que le TTM était aussi un paramètre sensible pour apprécier la perfusion cérébrale, en prenant un seuil de six secondes [7]. Le vasospasme complique plus de 50 % des hémorragies sous-arachnoïdiennes (HSA) par rupture d’anévrisme et s’accompagne dans 20 à 40 % des cas d’une ischémie cérébrale retardée. Chez dix patients ayant une HSA avec persistance de troubles neurologiques après exclusion de l’anévrisme, la TDM de perfusion a permis d’affiner le diagnostic en documentant selon les cas un vasospasme sans ischémie, une ischémie ou une hyperhémie [8]. L’apport de cette technique par rapport à l’artériographie conventionnelle, examen de référence du vasospasme artériel, doit être évalué. Mais la possibilité de répéter l’analyse à intervalles réguliers des mêmes régions d’in- J.-F. Payen et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) 722–728 térêts (ROI) devrait faciliter la stratégie thérapeutique : indication d’artériographie et de traitement endovasculaire, intensité et durée du traitement médical. En neurotraumatologie, la TDM de perfusion devrait avoir un impact important. Ainsi, la présence de zones avec des faibles valeurs de VSC dès l’admission a été un des facteurs indépendants de mauvais pronostic à trois mois d’un traumatisme crânien sévère [9]. Cet examen a permis de faire une évaluation précoce du statut hémodynamique de 61 patients traumatisés crâniens sévères, en distinguant ceux qui avaient une faible relation entre pression de perfusion cérébrale et paramètres TDM de perfusion (autorégulation probablement conservée) et ceux qui avaient une relation étroite entre ces deux entités (autorégulation probablement altérée) [10]. En somme, malgré des imperfections, la TDM de perfusion devient un outil d’évaluation de la perfusion cérébrale, disponible précocement pour les traumatisés crâniens et pour le suivi des patients ayant une HSA. 725 le produit de contraste sous forme de bolus, et en analysant les variations de signal RMN grâce à des techniques d’imagerie rapide (séquences en écho de gradient), on peut calculer une carte d’index de VSC. En mesurant la fonction d’entrée artérielle, on peut obtenir une carte d’index de DSC. Mais l’obtention de valeurs quantitatives du DSC est difficile du fait de la relation complexe, non linéaire, entre le signal du sang et la concentration en agent de contraste. Le marquage des spins artériels (MSA) repose sur la détection d’eau endogène marquée magnétiquement. La modification de l’aimantation de l’eau artérielle (inversion) induit une réduction de quelques pour cent du signal RMN dans le tissu analysé. Cette modification d’aimantation est directement liée au DSC sur une cartographie en T1. De nombreuses manières de réaliser l’expérience de marquage des spins artériels ont été décrites [13]. Dans tous les cas, un volume de sang est marqué avant d’irriguer le tissu d’intérêt, soit par un marquage pulsé des spins artériels, soit par un marquage continu. 2.4. TDM au xénon stable 3.2. Avantages et limites La TDM de perfusion est à distinguer de la TDM au xénon stable (xénon naturel). Celle-ci a été l’examen de référence pendant plus de 20 ans pour estimer le DSC chez l’homme. Après inhalation de xénon (28 à 30 % de fraction inspirée), le DSC est calculé selon l’équation modifiée de Kety-Schmidt, qui tient compte du coefficient de partition entre le sang et le cerveau puisque le xénon stable est diffusible, et de la fonction d’entrée artérielle estimée par la fraction expirée de xénon. Cependant, des effets indésirables (sédation, nausées), une grande sensibilité aux mouvements du patient et une faible résolution spatiale ont rendu cette technique de moins en moins utilisée. Une étude récente a rapporté l’effet propre du xénon inhalé sur le DSC (+12 %) chez des patients ventilés après TC ou HSA, ainsi qu’une forte variabilité inter- et intra-individuelle (20 à 40 %) [11]. 3. IRM de perfusion 3.1. Principes généraux Comme la TDM de perfusion, l’IRM de perfusion repose sur la détermination de la quantité d’un traceur sanguin qui circule dans un volume de tissu donné, pendant un temps donné en IRM, le signal est celui de l’eau [12]. Un agent de contraste (gadolinium) peut être injecté pour modifier le signal de l’eau (traceur exogène). Cette approche est aujourd’hui privilégiée en clinique. L’eau peut aussi être marquée magnétiquement (traceur endogène) ; c’est le marquage des spins artériels (MSA). La présence d’un agent de contraste paramagnétique dans le compartiment vasculaire induit un gradient de susceptibilité magnétique entre le compartiment vasculaire et le compartiment tissulaire. Pour un voxel contenant un faible volume sanguin (inférieur à 4 %), la variation du signal RMN est proportionnelle à la concentration en agent de contraste. En injectant Après injection intraveineuse de gadolinium, l’analyse du passage de l’embole est riche en informations, déjà décrites avec la TDM de perfusion : TTM, TTP, VSC, index de DSC, extravasation de la BHE. Mais ici, l’analyse est semi-quantitative : des cartographies de ces paramètres permettent une comparaison entre des régions lésées et des régions saines. Cette technique présente l’avantage de produire des données avec un bon rapport signal sur bruit en un minimum de temps (< 1 minute). Elle est possible sur tous les imageurs cliniques de 1,5 Tesla, et présente l’avantage d’une association possible avec d’autres méthodes IRM pour améliorer la performance diagnostique : cartographies quantitatives T1 et T2, imagerie de diffusion, spectroscopie RMN. Cependant, les situations de bas débit sanguin cérébral (DSC inférieur à 8 ml/100 g par minute) et de rupture de la BHE (extravasation de l’agent de contraste) ne permettent pas des mesures fiables du DSC. En ce qui concerne le MSA, l’analyse repose sur des différences faibles d’aimantation de l’eau entre avant et après marquage, ce qui impose des images avec un excellent rapport signal sur bruit. La méthode est prise en défaut en cas de bas débit (inférieur à 10 ml/100 g/min) et d’hyperhémie (supérieur à 150 ml/100 g/min). Cependant, le MSA produit des cartes de DSC sans être influencé par le signal des gros vaisseaux. L’absence d’injection intraveineuse rend cette approche acceptable chez l’enfant, voire in utero, et permet de répéter sans délai les mesures. Par ailleurs, la vitesse d’échange de l’eau au travers de la BHE reste mal connue et pourrait influencer les mesures. Une comparaison entre le MSA et le PET (H215O2) chez des volontaires a donné une bonne concordance des mesures, principalement dans la substance grise [14]. Cela étant, la principale limite des examens IRM réside dans l’accessibilité du plateau technique et dans les contraintes liées aux champs magnétiques de haute intensité. 726 J.-F. Payen et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) 722–728 3.3. Applications cliniques Les domaines de prédilection de l’IRM de perfusion sont les tumeurs et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). La nature des tumeurs (gliome de bas ou de haut grade), leur réponse au traitement (récidive ou radionécrose), la distinction avec un abcès cérébral sont des exemples qui font largement appel à cette technique. Dans de nombreux centres, l’indication d’un traitement thrombolytique en cas d’AVC ischémique repose sur un examen par IRM de diffusion associé à une angiographie par IRM (angio-IRM) et/ou à une IRM de perfusion pour préciser l’étendue de la zone à risque d’ischémie irréversible [15]. L’association des deux examens IRM (diffusion + perfusion) a permis de préciser la nature exacte d’une détérioration neurologique chez des patients de soins intensifs devant une discordance entre les signes cliniques et la TDM conventionnelle [16]. Grâce à cette approche combinée, l’étendue des lésions ischémiques a été précisée chez des patients ayant un vasospasme après HSA [17]. Pour le moment, aucune étude clinique n’a été rapportée par IRM de perfusion après injection de gadolinium chez des traumatisés crâniens. Pour le MSA, moins utilisé en clinique, des travaux ont été conduits chez des patients ayant eu un AVC ischémique, une tumeur, une épilepsie, et en imagerie fonctionnelle grâce à la possibilité de répéter facilement l’examen. Cette technique a permis de quantifier les variations régionales du DSC chez le rat dans un modèle de traumatisme crânien [18]. 4. Tomographie d’émission de positons (PET) 4.1. Principes généraux L’imagerie par PET repose sur l’administration de traceurs exogènes radioactifs, marqués par des isotopes du carbone, de l’oxygène ou du fluor, qui sont détectés par une caméra à positons. Selon l’isotope choisi, il est possible d’obtenir des informations sur la perfusion cérébrale (15O) ou sur le métabolisme du glucose (18F). Pour la mesure de la perfusion cérébrale, le traceur peut être injecté en intraveineux (H215O) et/ou inhalé (C15O2) pendant quelques minutes. Dans les deux cas, il est nécessaire d’effectuer des prélèvements artériels de manière simultanée pour connaître la fonction d’entrée artérielle et permettre le calcul des paramètres cérébraux. Ainsi, cette technique permet la détermination régionale et absolue du DSC, du VSC, de la consommation cérébrale d’O2 (CMRO2) et du coefficient d’extraction cérébrale en O2 (EO2). Le métabolisme cérébral régional du glucose (CMRglu) est déterminé après injection intraveineuse du 18F-fluro-désoxyglucose (18F-FDG). facteur limitant. L’irradiation corporelle après un examen PET est d’environ 0,5 à 2 mSv, comparable à la TDM. La résolution spatiale d’un examen PET (4–6 mm) est moins bonne qu’avec l’IRM ou la TDM de perfusion ; il est souvent nécessaire de projeter sur la cartographie en PET une image anatomique (TDM, IRM). Néanmoins, il s’agit d’une technique dotée d’une faible variabilité (5 %), permettant des résultats quantitatifs, ne subissant aucune influence des conditions locales de perfusion (gros vaisseaux, hypoperfusion). 4.3. Applications cliniques L’essentiel des études menées en PET concerne des affections chroniques : évaluation préopératoire d’une sténose carotidienne, tumeurs, épilepsie, démence, mouvements anormaux, imagerie fonctionnelle. Dans le cadre de la recherche clinique, la PET 15O a été utilisée pour l’étude de la perfusion régionale chez des traumatisés crâniens. Il a été ainsi montré que l’hyperventilation (PaCO2 25–30 mmHg) pouvait réduire le DSC sans altérer la consommation d’O2 en raison d’une meilleure extraction d’O2, y compris dans les zones les plus à risque d’ischémie [19]. Plus récemment, les seuils admis pour entraîner une ischémie cérébrale irréversible en pathologie neurovasculaire (DSC inférieur à 10 ml/100 g/min) ont été revus à la hausse en pathologie traumatique (DSC 15 ml/100 g/min) [20]. La même équipe vient de montrer que l’augmentation de la pression de perfusion cérébrale (de 70 à 90 mmHg) pouvait augmenter le DSC et l’oxygénation cérébrale mesurée par la pression intraparenchymateuse en O2 (PtiO2) et diminuer en conséquence l’EO2 [21]. Cependant, l’examen par PET n’est pas adapté à l’exploration en routine des patients en situation d’agression cérébrale. 4.4. PET et SPECT La PET est à distinguer de la tomographie d’émission monophotonique (SPECT), qui requiert l’injection intraveineuse de traceurs (99mTc-HMPAO, 133Xenon) et une gamma-caméra [22]. Son principal écueil réside dans sa faible résolution spatiale liée à la dispersion des photons, sa variabilité non négligeable (10 %) et l’absence de quantification des mesures régionales de DSC. La SPECT est surtout utilisée pour la cartographie de récepteurs des neuromédiateurs. Quelques études ont été réalisées chez des traumatisés crâniens, ayant permis notamment de suivre l’évolution temporelle du DSC dans les suites d’un traumatisme crânien grave [23]. 5. Imagerie métabolique par spectroscopie RMN (SRM) 5.1. Principes généraux 4.2. Avantages et limites La demi-vie rapide des traceurs radioactifs (deux heures pour 18F, deux minutes pour 15O) nécessite leur préparation quasi-instantanée par un accélérateur de particules (cyclotron), sur le site même de l’utilisation pour l’15O, ce qui constitue un La SRM exploite le principe général de l’IRM (perturbation d’une aimantation dans un champ magnétique) tout en tenant compte de l’environnement électronique des espèces biochimiques dans lesquelles se trouvent les noyaux de l’atome en résonance (spins). En effet, à chaque espèce biochimique corres- J.-F. Payen et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) 722–728 pond une fréquence de résonance très légèrement différente par rapport à une autre, ce qui lui confère une « signature » particulière. Par conséquent, l’application d’une transformée de Fourier sur le signal RMN d’un atome présent dans plusieurs espèces biochimiques permet d’obtenir un spectre formé de plusieurs pics. Chaque pic correspond à la fréquence de résonance d’une espèce biochimique par rapport à un pic de référence, exprimée en partie par million (ppm) ; l’intensité ou l’aire de chaque pic correspond à la concentration de l’espèce biochimique considérée. Les noyaux les plus étudiés dans le cerveau par SRM sont ceux du proton (H1) en raison de son abondance naturelle et de sa grande sensibilité, et du phosphore (P31) en raison de son intérêt bioénergétique. La SRM H1 nécessite des méthodes d’acquisition RMN avec suppression du signal de l’eau puisque les métabolites détectables sont en faible concentration (mM). Le spectre typique du cerveau humain permet de détecter plusieurs résonances : le N-acétylaspartate (NAA), la choline, la créatine et phosphocréatine (PCr), et le pic du lactate, négligeable en conditions normales. Le spectre RMN P31 comporte plusieurs pics, attribués aux phosphomonoesters (PE), au phosphate inorganique (Pi), aux phosphodiesters, à la PCr, et aux trois groupements phosphate de l’ATP. Pour obtenir une imagerie métabolique par SRM, il existe plusieurs séquences d’acquisition du signal (par exemple, chemical shift imaging), qui permettent de construire des cartographies des différents métabolites observés (NAA, lactate, choline). D’une durée d’acquisition de 10–20 minutes, cette méthode rend « visible » des différences régionales de métabolisme, par exemple, entre une lésion (tumeur, ischémie) et un territoire sain. 5.2. Avantages et limites Une quantification des différents métabolites par SRM H1 est possible à partir de l’intégration de l’aire sous la courbe de chaque pic. Néanmoins, le spectre doit être de très bonne qualité, avec un rapport signal/bruit supérieur à 3, une séparation nette des résonances de choline et de créatine et une suppression d’eau maximale. Comme il est difficile de calibrer l’intensité des pics, cette quantification est relative, exprimée sous la forme de rapport entre deux métabolites : NAA/créatine, NAA/choline. En raison de la faible concentration des métabolites intracérébraux, la résolution spatiale de la SRM est inférieure à celle de l’IRM puisque le voxel nominal mesure de 1 à 8 cm3 chez l’homme. La plupart des imageurs des unités d’IRM (1,5 à 3 Tesla) sont dotés des antennes et des logiciels spécifiques pour l’imagerie spectroscopique H1. Mais la contrainte majeure de la SRM réside dans sa relative complexité et dépend étroitement du savoir-faire de l’équipe médicale. Le phosphore une sensibilité plus faible par rapport au proton, ce qui nécessite l’accumulation de 60 à 120 scan pour l’obtention d’un seul spectre (soit 10–20 minutes d’acquisition). Cette limite de sensibilité rend très difficile l’obtention d’imagerie métabolique par SRM P31. Bien que la SRM P31 puisse mesurer in vivo le pH intracellulaire (pHi) [24], aucune 727 imagerie du pHi n’est possible pour le moment par SRM P31. C’est pourquoi, une nouvelle approche a été récemment proposée, fondée sur le principe du transfert de magnétisation de l’eau libre et de l’eau liée aux protéines, sensible au degré d’acidité du milieu. Une cartographie du pH intracérébral a été ainsi proposée sur un modèle animal à partir de l’imagerie spectroscopique H1 [25]. 5.3. Applications cliniques Le domaine le plus prometteur pour l’imagerie métabolique par SRM est sans aucun doute le traumatisme crânien (TC), en raison de ses perturbations biochimiques diffuses et de l’existence potentielle de marqueurs biochimiques comme facteurs prédictifs du devenir neurologique de ces patients. Avant le premier mois post-traumatique (3–25 jours post-TC), il a été ainsi rapporté une diminution du rapport NAA/choline mesuré dans la substance blanche de la région frontale et une augmentation du rapport choline/créatine [26]. Dans ce travail, le rapport NAA/choline a été diminué au prorata de la sévérité du TC (score de Glasgow initial entre 4 et 15). Au décours d’un TC avec lésion axonale diffuse, les concentrations absolues de NAA et de créatine, mesurées dans les substances blanche et grise, ont été liées aux résultats de tests cognitifs [27]. Des conclusions comparables ont été faites auprès de 40 enfants victimes d’un TC récent (1–16 jours) [28]. Un suivi longitudinal a été effectué dans trois études, permettant de tester la pertinence d’une information biochimique précoce et répétée sur le devenir neurologique : à 45 jours et à six mois post-TC [29], à 45 jours, à trois et à six mois [30], à 12 jours et à six mois [31]. Dans ces travaux, la détermination précoce du NAA et de la choline a été bien corrélée aux tests neurofonctionnels. L’évolution temporelle des pics de NAA et de choline a été conforme au rôle biochimique supposé pour ces deux métabolites : viabilité neuronale (NAA), réaction gliale (choline). Enfin, une seule étude a été menée par SRM en dehors du contexte du TC : l’importance du pic de lactate et la réduction du pic de NAA ont été liées au degré de sévérité l’atteinte clinique après HSA [32]. Malgré ces résultats prometteurs, l’utilisation de l’imagerie par SRM comme outil de prédiction du statut neurologique en neurotraumatologie est encore prématurée [33]. En effet, plusieurs points méthodologiques doivent être résolus, auxquels s’ajoutent la contrainte des champs magnétiques et l’accessibilité du plateau technique : le choix d’une population appropriée de TC (typiquement les lésions axonales diffuses), la fenêtre d’observation la plus pertinente (par exemple, le premier mois post-TC), le choix de la région d’intérêt (substance blanche ou grise), la méthode de quantification absolue du signal RMN. En aucun cas, l’imagerie métabolique par SRM n’est un examen dédié pour l’urgence. 6. Conclusion Il est désormais possible de quantifier la perfusion et le métabolisme cérébral chez l’homme par différentes techniques d’imagerie. Chaque technique a ses avantages et ses limites, 728 J.-F. Payen et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) 722–728 et son recours dépend aussi de l’expertise de l’équipe médicale et de son environnement. Néanmoins, la TDM de perfusion offre des avantages en termes d’accessibilité et de pertinence diagnostique qui devrait lui conférer un intérêt particulier pour les patients de neuroréanimation (traumatisme crânien, HSA). [17] [18] Références [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] Wintermark M, Sesay M, Barbier E, Borbely K, Dillon WP, Eastwood JD, et al. Comparative overview of brain perfusion imaging techniques. Stroke 2005;36:83–99. Hoeffner EG, Case I, Jain R, Gujar SK, Shah GV, Deveikis JP, et al. Cerebral perfusion CT: technique and clinical applications. Radiology 2004;231:632–44. Wintermark M, Thiran JP, Maeder P, Schnyder P, Meuli R. Simultaneous measurement of regional cerebral blood flow by perfusion CT and stable xenon CT: a validation study. Am J Neuroradiol 2001;22: 905–14. Eastwood JD, Lev MH, Wintermark M, Fitzek C, Barboriak DP, Delong DM, et al. Correlation of early dynamic CT perfusion imaging with whole-brain MR diffusion and perfusion imaging in acute hemispheric stroke. Am J Neuroradiol 2003;24:1869–75. Wintermark M, Bogousslavsky J. Imaging of acute ischemic brain injury: the return of computed tomography. Curr Opin Neurol 2003;16:59–63. Wintermark M, Reichhart M, Cuisenaire O, Maeder P, Thiran JP, Schnyder P, et al. Comparison of admission perfusion computed tomography and qualitative diffusion–and perfusion-weighted magnetic resonance imaging in acute stroke patients. Stroke 2002;33:2025–31. Eastwood JD, Lev MH, Azhari T, Lee TY, Barboriak DP, Delong DM, et al. CT perfusion scanning with deconvolution analysis: pilot study in patients with acute middle cerebral artery stroke. Radiology 2002;222: 227–36. Harrigan MR, Magnano CR, Guterman LR, Hopkins LN. Computed tomographic perfusion in the management of aneurysmal subarachnoid hemorrhage: new application of an existent technique. Neurosurgery 2005;56:304–17. Wintermark M, van Melle G, Schnyder P, Revelly JP, Porchet F, Regli L, et al. Admission perfusion CT: prognostic value in patients with severe head trauma. Radiology 2004;232:211–20. Wintermark M, Chiolero R, van Melle G, Revelly JP, Porchet F, Regli L, et al. Relationship between brain perfusion computed tomography variables and cerebral perfusion pressure in severe head trauma patients. Crit Care Med 2004;32:1579–87. Horn P, Vajkoczy P, Thome C, Muench E, Schilling L, Schmiedek P. Xenon-induced flow activation in patients with cerebral insult who undergo xenon-enhanced CT blood flow studies. Am J Neuroradiol 2001;22:1543–9. Rosen BR, Belliveau JW, Vevea JM, Brady TJ. Perfusion imaging with NMR contrast agents. Magn Reson Med 1990;14:249–65. Barbier EL, Lamalle L, Decorps M. Methodology of brain perfusion imaging. J Magn Reson Imaging 2001;13:496–520. Ye FQ, Berman KF, Ellmore T, Esposito G, van Horn JD, Yang Y, et al. H(2)(15)O PET validation of steady-state arterial spin tagging cerebral blood flow measurements in humans. Magn Reson Med 2000;44:450–6. Shih LC, Saver JL, Alger JR, Starkman S, Leary MC, Vinuela F, et al. Perfusion-weighted magnetic resonance imaging thresholds identifying core, irreversibly infarcted tissue. Stroke 2003;34:1425–30. Sundgren PC, Reinstrup P, Romner B, Holtas S, Maly P. Value of conventional, and diffusion- and perfusion weighted MRI in the manage- [19] [20] [21] [22] [23] [24] [25] [26] [27] [28] [29] [30] [31] [32] [33] ment of patients with unclear cerebral pathology, admitted to the intensive care unit. Neuroradiology 2002;44:674–80. Rordorf G, Koroshetz WJ, Copen WA, Gonzalez G, Yamada K, Schaefer PW, et al. Diffusion- and perfusion-weighted imaging in vasospasm after subarachnoid hemorrhage. Stroke 1999;30:599–605. Hendrich KS, Kochanek PM, Williams DS, Schiding JK, Marion DW, Ho C. Early perfusion after controlled cortical impact in rats: quantification by arterial spin-labelled MRI and the influence of spin- lattice relaxation time heterogeneity. Magn Reson Med 1999;42:673–81. Diringer MN, Videen TO, Yundt K, Zazulia AR, Aiyagari V, Dacey Jr. RG, et al. Regional cerebrovascular and metabolic effects of hyperventilation after severe traumatic brain injury. J Neurosurg 2002; 96:103–8. Cunningham AS, Salvador R, Coles JP, Chatfield DA, Bradley PG, Johnston AJ, et al. Physiological thresholds for irreversible tissue damage in contusional regions following traumatic brain injury. Brain 2005;128: 1931–42. Johnston AJ, Steiner LA, Coles JP, Chatfield DA, Fryer TD, Smielewski P, et al. Effect of cerebral perfusion pressure augmentation on regional oxygenation and metabolism after head injury. Crit Care Med 2005;33: 189–95 (discussion 255–7). Warwick JM. Imaging of brain function using SPECT. Metab Brain Dis 2004;19:113–23. Martin NA, Patwardhan RV, Alexander MJ, Africk CZ, Lee JH, Shalmon E, et al. Characterization of cerebral hemodynamic phases following severe head trauma: hypoperfusion, hyperemia, and vasospasm. J Neurosurg 1997;87:9–19. Moon RB, Richards JH. Determination of intracellular pH by 31P magnetic resonance. J Biol Chem 1973;248:7276–8. Zhou J, Payen JF, Wilson DA, Traystman RJ, van Zijl PC. Using the amide proton signals of intracellular proteins and peptides to detect pH effects in MRI. Nat Med 2003;9:1085–90. Garnett MR, Blamire AM, Rajagopalan B, Styles P, Cadoux-Hudson TA. Evidence for cellular damage in normal-appearing white matter correlates with injury severity in patients following traumatic brain injury: a magnetic resonance spectroscopy study. Brain 2000;123:1403–9. Friedman SD, Brooks WM, Jung RE, Hart BL, Yeo RA. Proton MR spectroscopic findings correspond to neuropsychological function in traumatic brain injury. AJNR Am J Neuroradiol 1998;19:1879–85. Holshouser BA, Tong KA, Ashwal S. Proton MR spectroscopic imaging depicts diffuse axonal injury in children with traumatic brain injury. Am J Neuroradiol 2005;26:1276–85. Friedman SD, Brooks WM, Jung RE, Chiulli SJ, Sloan JH, Montoya BT, et al. Quantitative proton MRS predicts outcome after traumatic brain injury. Neurology 1999;52:1384–91. Brooks WM, Stidley CA, Petropoulos H, Jung RE, Weers DC, Friedman SD, et al. Metabolic and cognitive response to human traumatic brain injury: a quantitative proton magnetic resonance study. J Neurotrauma 2000;17:629–40. Garnett MR, Blamire AM, Corkill RG, Cadoux-Hudson TA, Rajagopalan B, Styles P. Early proton magnetic resonance spectroscopy in normalappearing brain correlates with outcome in patients following traumatic brain injury. Brain 2000;123:2046–54. Rowe J, Blamire AM, Domingo Z, Moody V, Molyneux A, Byrne J, et al. Discrepancies between cerebral perfusion and metabolism after subarachnoid haemorrhage: a magnetic resonance approach. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1998;64:98–103. Payen JF, Francony G, Fauvage B, Le Bas JF. Apport de la spectroscopie RMN à l’évaluation du traumatisme crânien. Ann Fr Anesth Reanim 2005;24:522–7.