Mongolie : la faim oubliée
Dossier de presse
LA FAIM OUBLIEE EN MONGOLIE
Une réalité loin des clichés de « cartes postales »
Avril 2004
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Mongolie : la faim oubliée
Sommaire
Introduction ………………………………………………………………. p. 3
La Mongolie : problématique humanitaire générale …………………. p. 4
Des aléas climatiques dévastateurs
Un contexte socio-économique déstructuré
Bayan Olgi :
Une population rurale entre tempêtes, sécheresses et oubli ……….. p. 6
Destruction du cheptel et appauvrissement des pâturages
Une population isolée et démunie
Conséquence de la perte des moyens de subsistance : l’exode vers les villes
Action contre la Faim à Bayan Olgi :
Répondre aux besoins immédiats, tout en préservant l’avenir ……... p. 9
Les besoins humanitaires
Des solutions proposées par Action contre la Faim
Oulan-Bator :
Une précarité emblématique des zones urbaines ...………………… p. 11
Chômage
Marginalisation croissante d’une partie de la population
Action contre la Faim à Oulan Bator :
subvenir aux besoins vitaux des populations marginalisées……….. p. 12
Les soupes populaires
La promotion du maraîchage en zone péri-urbaine
Conclusion ………………………………………………………………. p. 15
Annexes : la Mongolie en bref ..……………………………………….. p. 16
Historique
Géopolitique
Géographie
Population
Politique
Economie
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Mongolie : la faim oubliée
Introduction
Enclavée dans la partie nord de l’Asie Centrale entre la Russie et la Chine, la Mongolie
s’étend sur un vaste territoire de 1.56 millions de kilomètres carré (soit 3 fois la France) sur
lequel s’éparpillent moins de 3 millions d’habitants. A l'époque de la conquête mongole,
sous Gengis Khān et Kūbilaï Khān, la Mongolie forma un des plus vastes empires de tous
les temps. Jusqu'au XXème siècle, le pays, deux fois plus grand qu'aujourd'hui, comprenait
une partie de la Sibérie ainsi que la Mongolie Intérieure, aujourd'hui contrôlée par la Chine.
Après plus de 60 ans de communisme, la Mongolie s’est brutalement libéralisée au début
des années 90, au moment du démantèlement de l’URSS.
Dans le même temps, la Mongolie s’est ouverte au tourisme. Les tours operators vendent
une image du pays faite de « yourtes colorés et d’espaces infinis ». Si cela représente un
fragment de la réalité, cette image est bien loin de l’extrême précarité quotidienne d’une
grande partie de la population mongole.
Peu de gens connaissent et reconnaissent actuellement le désarroi et la
misère dans lesquels sont plongés des milliers de personnes tant dans les
campagnes qu’à Oulan-Bator. Le pays traverse en effet depuis la fin des
années 90 une période de très forte insécurité alimentaire, qui touche une
population marginalisée par une suite sans précédent de catastrophes
climatiques, dans un contexte socio-économique totalement déstructuré.
Malgré la gravité de la situation, cette crise n’attire l’attention de personne. Seul un très petit
nombre d’acteurs ont tenté de s’attaquer aux problèmes. Parmi eux, Action contre la Faim,
qui est intervenue pour la première fois en Mongolie en octobre 2001.
Action contre la Faim se propose d’agir non seulement sur les effets de
cette crise, à la fois structurelle et conjoncturelle, mais aussi sur ses
causes. Dans cette perspective, l’association met en œuvre des projets
différents mais complémentaires qui s’adressent aux populations
vulnérables des zones rurales et d’Oulan-Bator, en particulier dans la partie
péri-urbaine de la ville où se concentrent les plus démunis.
Mongolie : la faim oubliée
Mongolie :
Problématique humanitaire générale
La Mongolie fait face à une crise causée par la conjugaison de nombreux facteurs aussi bien
climatiques que structurels. Les répercussions humanitaires concernent quant à elles tant les
zones urbaines que rurales. A l’échelle nationale, on estime que 36%1 des Mongols vivent
en dessous du seuil de pauvreté.
Des aléas climatiques dévastateurs
Le climat continental semi-aride est une donnée fondamentale de la Mongolie : l’amplitude
thermique peut dépasser 80°C entre l’hiver et l’été. Le pays est de plus régulièrement sujet à
de forts aléas naturels et climatiques à l’image des «dzüüd» -vents extrêmement violents qui
ravagent régulièrement le pays-, et des sécheresses durant l’été. Avec une altitude moyenne
de 1 580 m, la Mongolie est l'un des pays les plus élevés au monde avec notamment de
hautes montagnes à l'extrême ouest du pays. Pourtant, près de 80% de la surface des
terres est adaptée à l’agriculture, principalement à l’élevage. Le cheptel, «trésor» ancestral
des Mongols, s’avère primordial pour leur sécurité alimentaire et l’économie du pays.
La Mongolie a connu ces quatre dernières années (2000 à 2002 notamment), les pires
conditions climatiques qu’elle ait connue depuis 30 ans. Deux dzüüd consécutifs alternant
avec des sécheresses à répétition ont eu des conséquences dramatiques sur le cheptel
mongol et ont considérablement augmenté les incertitudes des foyers pauvres en matière de
sécurité alimentaire, particulièrement en zone rurale. Les dzüüd ont entraîné la mort de
presque 1,8 million de bêtes en 2000 et de 2,2 millions en 2001. Durant l’été 2002, la
Mongolie a connu une nouvelle sécheresse (il y en avait déjà eu en 2000 et 2001), le
cheptel, déjà affaibli par les aléas climatiques précédents, a encore souffert : 1 million de
têtes de bétail sont mortes durant cette période. Aujourd’hui, c’est la survie de près de 70
000 foyers directement dépendants de l’élevage qui est en jeu suite à ces événements.
Face à cette situation, les autorités mongoles ainsi que les organisations internationales,
faute de moyens appropriés et conséquents, ont été incapables d’apporter à temps
l’assistance nécessaire aux victimes. De nombreuses familles rurales ont été contraintes
de vendre ce qu’il leur restait de biens pour migrer vers les centres urbains à la
recherche d’un emploi, où elles n’ont fait que gonfler les rangs des plus démunis.
Un contexte socio-économique déstructuré
La société mongole connaît depuis plus de 10 ans une période de transition d’une économie
planifiée à un système d’économie de marché, sans contrôle efficace de la part des
autorités. Cela a largement favorisé la marginalisation d’une part croissante de la
population, victime de l’effondrement du tissu économique et de l’inadéquation des
mesures et des moyens sociaux. La pauvreté, le chômage et les inégalités entre les
différentes couches de la population ont fortement augmenté. Les services sociaux et
1 Estimation 2001.
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Mongolie : la faim oubliée
sanitaires sont délabrés et devenus inaccessibles aux marginalisés. Les coupes drastiques
opérées dans les budgets des services sanitaires et sociaux au début des années 90 ont
entraîné la baisse de la qualité des soins et de l’éducation : un nombre croissant d’enfants
défavorisés n’ont pas accès à l’éducation.
En outre, l’échec du gouvernement à identifier les dysfonctionnements de sa politique de
privatisation, ajouté au manque d’efforts pour la création de conditions socio-économiques
favorables au développement durable de l’élevage, ont contribué à limiter la capacité des
communautés rurales à surmonter les catastrophes climatiques2.
2 Pour plus d’informations sur le contexte économique de la Mongolie, voir en annexe.
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