PSI Brizeux Ch.DF1: Etude phénoménologique des fluides 2
Ces échelles ne sont donc bien différenciées que si L >> l, la distinction ne pouvant plus se faire
lorsque L est encore plus faible ( canaux d’un milieu poreux par exemple ) ou l nettement plus élevé
( gaz sous très faible pression ).
En outre, traiter le fluide comme un milieu continu, c’est aussi pouvoir le découper en cellules
élémentaires à partir desquelles on pourra utiliser le calcul intégral. Nous appellerons particule de
fluide cette cellule élémentaire, évidemment différente d’une molécule du fluide. Quelles doivent alors
être les dimensions de la particule de fluide, en l’imaginant cubique, d’arête a ?
La longueur a définit alors l’échelle mésoscopique. L’intérêt d’une description continue du fluide
réside dans le fait qu’on peut alors associer à une particule de fluide des grandeurs macroscopiques :
ainsi la vitesse de la particule, centrée à l’instant t au point M de l’espace, sera en fait une moyenne
des vitesses des molécules qu’elle contient. On obtient ainsi une grandeur macroscopique locale, c’est
à dire définie au point M, à l’instant t. Cette vitesse ne sera d’ailleurs non nulle que si le fluide est
macroscopiquement en mouvement. On pourra de même, à partir de cette notion, étudier par exemple
la répartition de température ou de pression dans le fluide. La validité de ce mode de description, sur
lequel nous reviendrons, est liée à la valeur de a : la taille de la particule doit être petite au niveau
macroscopique, où les grandeurs sont continues, mais grande au niveau microscopique ( la particule de
fluide contenant alors un nombre très grand de molécules ) pour pouvoir négliger les fluctuations
associées à l’agitation thermique.
Prenons l’exemple d’un fluide tel que l’eau liquide dont on étudierait le mouvement dans une
conduite de diamètre 5 cm . Dans l’eau liquide, les molécules sont liées les unes aux autres par des
liaisons hydrogène dont la longueur est de l’ordre de 10-10 m. On a donc ici L ≈ 5 10-2 m et l ≈ 10-10 m.
Prenons alors a ≈ 10-6 m = 1µm. Un volume de 1µm3 d’eau contient 10-15 kg d’eau, donc N
M 10-15
molécules d’eau, où M = 18 g est la masse molaire de l’eau et N = 6,02 1023 le nombre d’Avogadro.
Cette particule d’eau contient donc 3,3 1010 molécules !...
L’échelle de la particule de fluide, échelle mésoscopique, est intermédiaire entre
l’échelle microscopique et l’échelle macroscopique. Elle permet d’associer à cette
particule des grandeurs macroscopiques qui décrivent le fluide comme un milieu
continu.
2. LE FLUIDE EN ECOULEMENT
2.1. Descriptions lagrangienne et eulerienne
2.1.1. Approche lagrangienne
Nous nous intéressons à présent à un fluide macroscopiquement en mouvement dans le référentiel
d’étude, mouvement souvent appelé écoulement. Décrire le mouvement de ce fluide, c’est par
exemple décrire le mouvement de chacune des particules qui le composent.