la fourmi electrique wasmannia auropunctata, une peste majeure

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DELIMITATION DE LA POPULATION DE FOURMI
ENVAHISSANTE WASMANNIA AUROPUNCTATA
PRESENTE SUR L’ILE LONGUE, ARCHIPEL
CHESTERFIELD, NOUVELLE-CALEDONIE
Dr. Fabien RAVARY
décembre 2013
Remerciements
Christophe Fonfreyde, Chef de mission, pour m’avoir convié à cette mission et permis de travailler dans les meilleures conditions,
Les membres de l’équipage de L’AMBORELLA et les autres scientifiques, pour leur bonne humeur, leur compétence
et leur aide technique sur le terrain : Philippe Simoni (Capitaine), Napoléon Colombani (Second), Nikotimo Vuki
(Chef mécanicien), Christophe Desgrippes (Bosco), Guy Hnaije (Matelot), Jean-François Butaud (botanique),
Isabelle Joly (ornithologie) et Tyffen Read (suivi tortues)
SOMMAIRE
INTRODUCTION
-1-
Contexte
-1-
Objectif de l’étude
-2-
LA FOURMI ELECTRIQUE WASMANNIA AUROPUNCTATA, UNE PESTE MAJEURE
-4-
Fiche d’identité
-4-
Impacts avérés dans les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie
-4-
PROTOCOLE DE DETECTION PUIS DE DELIMITATION DES POPULATIONS DE
FOURMIS ELECTRIQUES
-5-
Détection des populations sur de grandes surfaces
-5-
Délimitation fine des fronts d’invasion à l’échelle d’une population
-6-
RESULTATS
-8-
Cartographie
-8-
Données sur la myrmécofaune présente sur le site
- 11 -
CONCLUSION
- 13 -
BIBLIOGRAPHIE
- 14 -
I NTRODUCTION
Outre la dégradation des écosystèmes par la destruction des habitats, cause majeure de
perte de biodiversité à l’échelle mondiale, les activités humaines sont également le principal
vecteur du transfert d’espèces hors de leurs aires d’origine (Ricklefs 2005 ; Vermeij 2005).
L’introduction d’espèces exotiques, intentionnelle ou non, est la cause d’innombrables
invasions biologiques. Par compétition directe ou d’interférence, par hybridation ou encore
par la propagation d’épidémies, les espèces invasives affectent les espèces locales et
peuvent profondément altérer le fonctionnement des écosystèmes (Mack et al. 2000 ;
Lockwood et al. 2007). Ainsi, environ 150 espèces de fourmis ont été recensées en dehors
de leurs aires d’origine respectives (Mc Glynn 1999). Si la majorité de ces espèces ont des
distributions restreintes dans leur zone d’introduction, prospérant surtout dans les milieux
anthropisés, un petit nombre d’entre elles connaissent néanmoins une expansion beaucoup
plus importante et génèrent des impacts considérables sur la biodiversité locale.
C ONTEXTE
Les iles du Pacifique ont subi plus d’invasions par des fourmis que toute autre région du
monde et les fourmis envahissantes ont d’ores et déjà causé des destructions très
importantes sur de nombreuses iles de Polynésie, Mélanésie et Micronésie.
La Nouvelle-Calédonie est une terre propice à l’installation de ces espèces de fourmis
exotiques, puisque 29 d’entre elles sont d’ores et déjà présentes sur le territoire (Berman
2012). Toutefois, trois espèces concentrent à elles seules la majeure partie des impacts
sanitaires, économiques et environnementaux observés sur l’île : la « fourmi électrique »
(Wasmannia auropunctata), la « fourmi folle jaune » (Anoplolepis gracilipes) et la « fourmi
noire à grosse tête » (Pheidole megacephala). Elles sont d’ailleurs classées parmi les 100
espèces invasives, animales ou végétales, les plus nuisibles au niveau mondial (GISD 2012).
A ces trois pestes, on peut également ajouter la présence de la « fourmi de feu tropicale »
(Solenopsis geminata) dont les impacts, notables, restent encore sous-évalués.
-1-
De nombreuses zones anthropisées du territoire néo-calédonien abritent des populations de
fourmis envahissantes plus ou moins importantes. Les craintes les plus importantes
concernent la propagation et le développement de vastes populations de fourmis électriques
(FE). En effet, les impacts environnementaux très importants que cette peste provoque
viennent perturber l’équilibre naturel des milieux naturels et mettent en péril la survie
d’espèces à grande valeur patrimoniale (Grailles & Ravary 2012). C’est la raison pour
laquelle il est important de cartographier avec précision les différentes populations de FE
afin de pouvoir élaborer d’éventuels programmes de gestion dans les zones à fort enjeu de
conservation.
Bien que l’atoll Chesterfield, situé dans un secteur maritime relativement isolé, reçoive peu
de visiteurs, une population de FE a toutefois pu s’établir sur un des ilots (Missions SMMPM
janvier et novembre 2012), ce qui illustre la propension de ces espèces envahissantes à
profiter de la moindre opportunité pour conquérir de nouveaux habitats. La présence d’une
telle population à cet endroit représente une menace importante en termes de conservation
de la biodiversité. En effet, l’archipel Chesterfield, et l’ile Longue en particulier, constituent
un sanctuaire important pour de nombreuses espèces d’oiseaux marins qui viennent s’y
reproduire. De par sa piqûre douloureuse extrêmement dérangeante pour les adultes et les
prélèvements qu’elle pourrait effectuer sur les jeunes oisillons, la fourmi électrique peut
potentiellement générer un impact négatif important sur cette avifaune. Des mesures de
gestions sont donc à envisager.
O BJEC TIF
D E L ’ ETUD E
Préalablement à la mise en place de tout programme de gestion d’une espèce envahissante,
il convient de délimiter avec le maximum de précision les contours des populations-cibles.
En effet, si une population n’est pas traitée dans son intégralité, les risques d’une
recolonisation rapide du milieu à partir des fragments que le traitement n’aurait pas atteint
sont alors très importants. Les coûts du programme s’en trouveraient par conséquent
considérablement augmentés.
-2-
L’étude présentée dans ce rapport a donc pour objectif la délimitation précise de la
population de FE établie sur l’île Longue, située dans l’archipel Chesterfield (figure 1). Les
résultats de ce travail de cartographie permettront ensuite aux gestionnaires d’élaborer un
plan de sauvegarde de ce site important en termes de conservation.
Fig. 1. Situation géographique de la zone d’étude.
-3-
L A FOURMI ELECTRIQUE W ASMANNIA AUROPUNCTAT A , UNE PESTE MAJEURE
F IC HE
D ’ ID ENTITE
I MPA C TS
A VERES D A NS L ES MILIEUX NA TURELS D E
N OUVELLE -C A LED ONIE
-4-
P ROTOCOLE DE DETECTION PUIS DE DELIMITATION DES
POPULATION S DE FOURMIS ELECTRIQUES
Les fourmis envahissantes étant quasi-exclusivement disséminées par l’homme, leurs
populations sont toujours situées à proximité immédiate des infrastructures humaines. Ce
sont donc vers ces infrastructures que doivent être dirigées les premiers travaux de
détection. L’ile Longue est dépourvue d’infrastructures, mais il est intéressant de noter que,
lors des précédentes missions, la population de FE a été détectée de part et d’autre du point
de débarquement par lequel la plupart les équipages mettent pied à terre (environ au milieu
de la plage, côté lagon).
La détection des fourmis envahissantes intervient dans 2 phases bien précises d’un
programme de gestion:
- La détection des populations sur de grandes surfaces, permet d’évaluer la
dissémination des espèces
- La délimitation fine des fronts d’invasion à l’échelle d’une population, permet
d’évaluer la surface occupée par l’espèce considérée.
D ETEC TION
D ES POPULA TIONS SUR D E GRA ND ES SURF AC ES
Introduites par l’homme, les fourmis envahissantes unicoloniales vont préalablement
s’établir à proximité immédiate du point d’introduction puis se propager dans les milieux les
plus propices. Sur ces îles éloignées, les milieux les plus favorables à la FE se trouvent dans
les zones à faux-tabac (Heliotropium foertherianum) le long de la bande littorale. C’est dans
ce milieu plus ombragé et plus frais que, dans premier temps, la détection des fourmis
envahissantes s’effectue. Au cours de cette première phase, les fourmis sont détectées à
l’aide d’appâts alimentaires attractifs (beurre de cacahuète), déposés tous les 5-10m sur le
-5-
sol et la végétation, et relevés 1 heure plus tard. La géolocalisation des appâts se fait à
l’aide d’un GPS. Les données intégrées dans un logiciel SIG permettront ensuite de visualiser
la distribution de la/les population(s) de FE sur l’ensemble de la zone échantillonnée.
Il est alors essentiel de déterminer le plus finement possible la superficie totale de cette
population afin de déterminer les mesures à prendre en termes de gestion des milieux.
D ELIMITA TION
F INE D ES F RONTS D ’ INVA SION A L ’ EC HELLE D ’ UNE
POPULA TION
Le profil particulier de l’ile Longue, dont la surface végétalisée n’excède pas 200m en
largeur et dont l’élévation n’est que de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer,
permet la mise en place d’un protocole de délimitation simplifié :
T0. La délimitation des fronts d’invasion est réalisée par
cinq opérateurs, alignés et distants de 5m (A-E), placés sur
une des bordures de la population (située devant la zone à
faux-tabacs), de façon à ce que le premier opérateur (A) se
trouve dans une zone infestée (point rouge), tandis que les
quatre autres (B-E) se trouvent en zone théoriquement
saine. Chaque opérateur dispose alors son appât, dans la
végétation au sol.
T1. Les cinq opérateurs vont ensuite avancer de 5m, le
long d’une ligne virtuelle perpendiculaire à la plage, puis
disposer un deuxième appât.
T2-T3-etc…. Tous les opérateurs progressent à nouveau de
5m en veillant à garder leur alignement, puis disposent de
nouveaux appâts.
Après un certain laps de temps, ils atteignent la plage
située de l’autre côté de l’île, s’arrêtant si besoin à la zone
de faux-tabac.
-6-
Une heure après le début de l’opération, les appâts
sont relevés, dans l’ordre de la pose. Chaque opérateur
est ainsi capable de déterminer si des FE sont
présentes (rouge), traduisant un recrutement à partir
de nids situés à proximité immédiate de l’appât.
Lorsque, sur une même ligne d’appâts, trois opérateurs
ou plus ont relevé la présence de FE, il convient de
refaire une pose d’appâts selon le même protocole,
l’opérateur A se plaçant alors sur le dernier point
infesté. La ligne d’opérateurs devra alors avancer selon
le même
procédé,
mais
devra en
plus intégrer
quelques-uns des rangs précédents, pour être sûr de
bien englober tous les nids potentiellement présents.
plage
En suivant ainsi le front d’invasion, les opérateurs
faux-tabac
révèlent les contours de la population (carte 1).
Les données des récepteurs GPS sont alors traitées par
un logiciel SIG qui permet de définir le périmètre de la
population en reliant tous les points positifs les plus
extérieurs. Une zone tampon de 50 à 100m (selon la
mobilité de l’espèce-cible) est étendue autour de la
zone envahie et l’ensemble (zone envahie + zone
tampon) constitue alors la zone à traiter (carte 2). Il
s’agit également d’une zone de quarantaine d’où aucun
faux-tabac
plage
matériau ne doit être sorti afin de ne pas propager
davantage l’espèce envahissante.
-7-
R ESULTATS
C A RTOGRA PHIE
Au total, 429 relevés ont été réalisés lors de la campagne de terrain menée pour cette étude
(carte 1).
Ces relevés ont permis de déterminer avec précision le périmètre de la population de FE
détectée sur le site. Après l’analyse menée par un logiciel SIG (Quantum GIS 1.8.0), il
apparait que cette population occupe une superficie de 8,4 ha (carte 2).
Lorsqu’une zone tampon de 50m est appliquée autour de la zone envahie, la surface totale
à traiter passe à 10,4 ha (carte 2).
Le choix d’étendre la zone tampon à 50 ou 100m dépend des caractéristiques de l’espècecible. Habituellement, pour les petites espèces peu mobiles telles que la fourmi électrique
W. auropunctata, dont la dispersion naturelle est relativement lente, une zone-tampon de
50m est suffisante pour englober les éventuels nids qui se seraient établis en périphérie de
la population pendant le laps de temps séparant la délimitation et le début du traitement. En
revanche, pour les espèces plus mobiles, une zone tampon de 100m est souvent
préconisée. La surface à traiter est de ce fait considérablement accrue, mais les chances de
succès du traitement sont ainsi optimisées (Ben Hoffmann, CSIRO, communication
personnelle).
-8-
-9-
- 10 -
D ONNEES
S UR LA MYRMEC OFA UNE PRESENTE SUR LE S ITE
A l’instar de nombreux petits ilots isolés du pacifique, l’atoll Chesterfield est dépourvu de
myrmécofaune locale. Les espèces de fourmis ayant pu s’y établir sont des espèces
vagabondes (Passera 1994) qui ont toutes été introduites, plus ou moins récemment, par
l’Homme. Le tableau 1 illustre la richesse spécifique rencontrée lors de nos relevés sur
différents ilots (Reynard, Bampton, Loop, île Longue). La présente étude n’avait pas pour
objectif l’inventaire exhaustif de la myrmécofaune présente sur cette zone. Toutefois, les
relevés effectués ont permis d’en dresser un aperçu. Ce sont ainsi huit espèces qui ont pu
être détectées. Ces espèces appartiennent à six genres, regroupés en deux sous-familles.
La population de FE présente sur l’ile Longue a pu être précisément délimitée au cours de
cette mission, ce qui nous permet d’analyser sa vitesse de progression. En comparant
l’étendue de l’infestation avec les données des précédentes missions, on remarque que cette
population s’est peu développée en l’espace d’une année. En effet, les données font état
d’une progression comprise entre 5 et 15 m pour le front nord et d’une stagnation, voire
d’une régression de quelques mètres pour le front sud.
Deux facteurs principaux pourraient permettre d’expliquer ces observations : la compétition
avec d’autres espèces envahissantes et les conditions météorologiques. L’espèce Nylanderia
vaga a été observée en de nombreux points de l’ile, dans la zone à faux-tabac et
notamment au contact direct des fronts d’invasion de la FE. Cette espèce est connue pour
sa capacité à exploiter efficacement les ressources, grâce à la grande rapidité des ouvrières
et les recrutements massifs que les colonies effectuent afin d’accaparer ces ressources. Elle
pourrait donc se révéler une grande compétitrice pour la FE.
Par ailleurs, en dehors des zones à faux-tabacs, les relevés montrent une faible densité de
cette population de FE. De nombreux appâts ayant été placés dans la zone envahie se sont
révélés vierges de toute fourmi. Lors de cette mission, la végétation présente dans toute la
zone centrale de l’ile était particulièrement sèche et clairsemée, subissant à la fois les effets
d’une sécheresse prolongée (données météo) et de l’occupation des nids par les nombreux
Fous bruns et Noddis bruns présents. Ces conditions ne semblent pas propices à la FE pour
développer une population aussi florissante que dans d’autres milieux néo-calédoniens.
- 11 -
Sous_Familles
Formicinae
Myrmicinae
Espèces
Brachymyrmex
Paratrechina
Nylanderia
Monomorium
Solenopsis
Tetramorium
Tetramorium
Wasmannia
obscurior
longicornis
vaga
floricola
geminata
bicarinatum
simillimum
auropunctata
Statut
Introduite
Introduite
Introduite
Introduite
Introduite
Introduite
Introduite
Introduite
Tableau 1. Liste des espèces de fourmis récoltées au cours de la campagne de délimitation de la
population de fourmis électriques, novembre 2013. Les espèces notées en rouge sont les deux
principales pestes rencontrées dans l’archipel Chesterfield.
- 12 -
C ONCLUSION
Dans l’attente d’une prise de décision de la part du gestionnaire quant à la mise en place
d’un traitement chimique de cette population, il est important de souligner que des mesures
de biosécurité doivent d’ores et déjà être mises en place sur l’ile Longue, et ce jusqu’au
terme du programme de l’éventuel traitement, afin de prévenir la propagation de la FE à
d’autres secteurs de l’ile, ou encore sa dissémination fortuite vers d’autres ilots. Ainsi, tout
déplacement de matériaux (bois, sol, etc.) prélevés dans ce secteur doit être proscrit car
susceptibles de transporter des fragments de colonie.
Par ailleurs, la présente étude a montré une progression relativement limitée de cette
population de FE en une année. Toutefois, il est à craindre que si les conditions climatiques
devenaient plus favorables (pluies abondantes permettant le développement d’une
végétation dense sur l’ensemble de l’ile), cette population s’étende rapidement aux zones
encore indemnes, menaçant l’avifaune venue se reproduire. Dans ce type de situation,
l’expansion des populations s’accompagne souvent de leur morcellement, rendant encore
plus difficile et couteuse la mise en œuvre d’éventuels programmes d’éradication.
- 13 -
B IBL IOGRAPHIE
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