1 Nous entendons ici par Cayor la région s'étend de Pire- Goureye au sud à Ndande au nord et Darou-Moussty
à l'est
2 Cf. Bibliographie, Ouvrages spécifiques.
3 Le risque de dénaturer ainsi la langue semble plus théorique que réel. En anglais, la nasale de ink "encre" est
toujours prononcée vélaire, bien que l'anglais soit écrit depuis plus de 500 ans ; de leur côté, les Grecs ont toujours
prononcé une nasale dans les mots comme 'egkauston "encre", malgré la transcription par la vélaire g.
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CHAPITRE I
INTRODUCTION
1. 1. Cette étude du verbe wolof est le fruit du contact quotidien que nous avons eu avec cette langue
pendant quinze ans, dont cinq passés dans le Cayor. L’étude est essentiellement descriptive et
synchronique, bien que, pour déterminer la valeur de certains signifiants, nous ayons eu parfois recours
aux premières grammaires de la langue. Le wolof présenté est, dans une large mesure, celui qui sert de
"koiné", mais nous nous sommes constamment reféré au dialecte que nous connaissons le mieux, à savoir
celui du Cayor1.
1. 2. Nous avons pris comme point de départ les pages 1-63 du Parler du Dyolof de Serge
Sauvageot2, c'est-à-dire les matériaux contenus dans son introduction, sa phonologie, qui est très
complète, et son introduction à la grammaire. Le lecteur voudra bien s'y reporter.
1. 3. Il nous a semblé bon d'utiliser l'orthographe arrêtée par décret plutôt que l' alphabet phonétique
international. L'utilisation de l'orthographe officielle, assez satisfaisante dans son ensemble, facilitera la
lecture de cette étude pour le lecteur, non verse dans la transcription linguistique.
1. 4. Pour ce qui est du découpage des mots, nous avons projet de la commission consultative pour
le découpage des mots en wolof. En ce qui concerne l'harmonie vocalique, nous avons préféré situer la
question sur le plan phonologique plutôt que sur le plan phonétique. En wolof, la voyelle d'un suffixe
dérivatif ou d'un inflexionnel est influencée par le degré d'ouverture de la voyelle du thème auquel il est
suffixé. La marque -ee de l'accompli dans la proposition temporelle, la marque du passé -oon, la marque
de l'impératif -al, le suffixe de réciprocité -e, sont soumis à cette règle :
bu demee/ñëwéé quand il part/viens
demoon/ñëwóón s'il était parti/venu
demal/ñëwël pars/viens
laale/gisé se toucher/se voir
Du fait que la fermeture de la voyelle du suffixe dépend entièrement de la fermeture de la voyelle qui le
précède, elle n'a aucune valeur phonologique. Nous avons donc uniformément transcrit ces suffixes avec
des voyelles ouvertes3. Si l'on transcrivait d'une façon purement phonétique, on risquerait une confusion
sur le plan pratique
fasam ak bëyëm son cheval et sa chèvre
jaayal ma te jëndël ma vends et achète pour moi
rootle te yenulé aider à puiser et à mettre sur la tête
xaritoo gën xuloo s'aimer est mieux que se disputer.
1. 5. La monème a qui se trouve entre un verbe opérateur et le thème indépendant est phonétiquement
lié au verbe opérateur. Il provoque le relâchement de toute occlusive réalisée implosée.: gëj/gëja ñëw “ne
pas depuis longtemps/ne pas venir depuis longtemps” et la fusion des voyelles : metti/mettee muñ
“pénible/pénible à supporter”. Cependant le monème a est lié grammaticalement au thème indépendant.