:
le loup déguisé en agneau / 113
régénération3. Bien évidemment, cela doit créer de nouvelles oppor-
tunités d’investissements rentables, offrir au capital global une porte
de sortie à la crise actuelle et rendre possible une augmentation de
ses marges de prot.
Quelle transition vers une économie verte ?
Pour le PNUE, l’un des principaux fondements de l’économie
verte réside dans le rejet de ce qui est présenté comme un mythe ; à
savoir qu’il existerait une contradiction entre progrès économique et
viabilité environnementale4. Selon cette logique, il ne s’agit pas de
remettre en question l’idée d’une croissance économique illimitée,
ni la notion de progrès, mais bien de réorienter les investissements
et l’innovation technologique en direction de l’économie verte. Après
avoir reconnu que durant la dernière décennie se sont accélérées
les « diverses crises concomitantes » (crises climatique, énergé-
tique, alimentaire… et, enn, crises économique et nancière glo-
bales), les auteurs afrment que tout cela n’a été fondamentalement
que le résultat d’une « affectation incorrecte du capital ».
Si les causes de ces crises sont diverses, toutes auraient donc
un élément commun : à l’évidence, le capital a été mal affecté. Au
cours des vingt dernières années, une grande quantité de capitaux
fut investie dans les propriétés, les combustibles fossiles, les actifs
nanciers structurés et autres produits connexes. Comparativement,
très peu furent investis dans les énergies renouvelables, les trans-
ports publics, l’agriculture durable, la préservation des écosystèmes
et de la biodiversité, ainsi que dans la protection du sol et de l’eau.
La plupart des stratégies de développement et de croissance
économique promeuvent une rapide accumulation de capital naturel,
nancier et humain, au prix d’une dégradation et d’un tarissement
3. « Pour le PNUE, l’économie verte est une économie qui entraîne une amélioration
du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les
risques environnementaux et la pénurie de ressources. Sous sa forme la plus simple,
elle se caractérise par un faible taux d’émission de carbone, l’utilisation rationnelle des
ressources et l’inclusion sociale » (PNUE, 2011).
4. « L’impossibilité d’un compromis entre durabilité environnementale et progrès écono-
mique constitue peut-être le mythe le plus répandu. Les preuves abondent aujourd’hui
que le verdissement des économies ne fait pas obstacle à la création de richesses
et d’emplois, et il existe, dans de nombreux secteurs verts, de multiples opportunités
d’investissement et de croissance en termes de richesses et d’emplois. Cependant, il
convient de mettre en place de nouvelles conditions favorables à la transition vers une
économie verte et, en ce sens, les décideurs politiques du monde entier doivent mettre la
main à la pâte dès maintenant » (PNUE, 2011).