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OPHTALMOLOGIE
OPHTALMOLOGIE
d’amblyopie est le même) et les troubles
de la réfraction (myopie, hypermétropie,
astigmatisme) d’un œil ou des deux.
Sur le plan de la santé publique, un exa-
men systématique à 3 ans, pris en charge
à 100 %, permettrait de traiter à temps
des enfants dont on ne dépiste aujour-
d’hui les anomalies visuelles que lors de
l’apprentissage de la lecture, à un mo-
ment où il n’est plus possible de guérir to-
talement une amblyopie et bien tard pour
obtenir une bonne acuité visuelle chez les
enfants souffrant de fortes amétropies
(myopie, hypermétropie ou astigma-
tisme). Seul l’ophtalmologiste, par l’étude
de la réfraction, pourra dépister une ani-
sométropie (différence de réfraction entre
les deux yeux), grande génératrice d’am-
blyopie méconnue ou dépistée trop tardi-
vement au bilan de 4 ans, car sans signe
d’appel (l’enfant n’est pas gêné puisqu’un
œil voit bien).
Enfin, chez l’enfant comme chez l’adulte,
c’est au cours d’une consultation pour
prescription de lunettes que l’ophtalmolo-
giste peut orienter son examen sur une
maladie associée (rétinopathie diabétique
débutante, examens électrophysiolo-
giques oculaires en cas d‘antécédents fa-
miliaux de maladies rétiniennes
héréditaires…). C’est la précocité du dia-
gnostic, et donc du traitement, qui évitera
l’apparition de complications redoutables
pour la vision.
L’ophtalmologiste est beaucoup plus
qu’un prescripteur de verres. Ses années
d’études en médecine générale et ses
stages dans différents services spéciali-
sés lui ont appris que des troubles visuels
apparemment banals peuvent être asso-
ciés à des pathologies graves.
L’amblyopie
Pour obliger l’œil " paresseux " à tra-
vailler, l’ophtalmologiste va cacher l’autre
œil. La durée et le résultat du traitement
varient selon l’âge de découverte de
l’anomalie. Un traitement débuté avant 2
ans permet souvent une récupération to-
tale ou quasi-totale de l’acuité visuelle,
sauf en cas de pathologie grave. Après 4
ans, la guérison de l’amblyopie devient
aléatoire et partielle.
Le strabisme
4% des enfants, soit 30.000 par année
d’âge souffrent de strabisme. 85 %
des strabismes apparaissent avant 2 ans.
La moitié des enfants qui louchent, de
façon visible ou non, souffre également
d’amblyopie. Plus tôt les yeux sont droits,
plus l’enfant a de chances d’avoir une
certaine appréciation du relief. La récupé-
ration est meilleure si le strabisme est pris
en charge dès son apparition (80 %
d’amélioration à 3 ans, 30 % à 6 ans et 5
% à 10 ans). D’où l’importance d’emme-
ner son enfant chez l’ophtalmologiste dès
qu’il se met à loucher. En cas d’antécé-
dents familiaux, les parents doivent impé-
rativement faire examiner leur bébé : 65
% des strabismes se déclarent en effet
dans des familles à strabisme. Pris à
temps, on peut prévenir et guérir l’am-
blyopie et traiter le strabisme dans de
bonnes conditions. L’opération, si elle est
nécessaire, est pratiquée avant 5 ans,
avant l’entrée à la grande école.
Le strabisme est une pathologie très com-
plexe. Son traitement exige une hyper-
spécialisation. Il existe depuis peu un
diplôme universitaire de strabologie. Seul
un ophtalmologiste, habitué au traitement
des strabismes, pourra suivre efficace-
ment l’enfant qui louche.
Médecin de famille-pédiatre-
ophtalmologiste-orthoptiste :
un partenariat indispensable
Dès la maternité (1er bilan de santé obli-
LE DEPISTAGE VISUEL DES ENFANTS :
UN ENJEU DE SANTE PUBLIQUE