Relations presse Emmanuelle Duchesne - Florent Wacker E-mail [email protected] Théâtre de la manufacture / direction Michel Didym - 10 rue Baron Louis, BP 63349 54014 Nancy Cedex www.theatre-manufacture.fr / 03 83 37 42 42 SOMMAIRE Michel Didym présente sa nouvelle saison ..................................................p.3 Le Malade imaginaire......................................................................................p.4 Siffler n’est pas jouer !....................................................................................p.7 Macbeth (The Notes)......................................................................................p.9 Benjamin Walter - CRÉATION...........................................................................p.11 Neue Stücke - Semaine de la dramaturgie allemande #4............................p.13 Quand j’étais Charles......................................................................................p.16 Sales gosses - CRÉATION.................................................................................p.18 Le Jeu de l’amour et du hasard......................................................................p.21 Savoir vivre......................................................................................................p.24 J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin.......................p.27 Woyzeck...........................................................................................................p.29 Sirènes.............................................................................................................p.31 Loretta Strong - CRÉATION...............................................................................p.33 La Mousson d’hiver ........................................................................................p.35 La Mousson d’hiver - Risk...............................................................................p.36 Dalí vs. Picasso...............................................................................................p.37 RING #5............................................................................................................p.39 La Boue originelle - CRÉATION.........................................................................p.41 La Rose blanche..............................................................................................p.43 Trois ruptures..................................................................................................p.45 Les Créations / Tournées / Coproductions.....................................................p.45 Demandez le programme / Académie Théâtrale du Temps Libre.................p.45 Les Tarifs.........................................................................................................p.50 La Manufacture remercie................................................................................p.51 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 2 Une nouvelle saison, c’est un peu une victoire contre les éléments mauvais et les tempêtes en tous genres, car nous avons tenu ensemble contre les récessions, les déflations et de terribles enjeux financiers. Et c’est aussi une prise de risques que nous allons partager avec les artistes grâce à vous. Car votre présence nous est chère. Vous êtes les partenaires de cette aventure culturelle et votre engagement trouve écho dans celui des créateurs. Ils ont beaucoup de choses à vous dire sur la vie, la maladie, la disparition, l’amour, l’infamie, la beauté, la passion, le mensonge, les certitudes qui s’effondrent, les destins qui vacillent ! Beaucoup à nous montrer de nous-mêmes aussi. Ensemble, nous allons traverser ces poèmes dramatiques qui donnent tant de saveur à notre langue et goûter celles qui nous sont étrangement familières. Nous sommes les héritiers d’un événement fondateur, le Festival Mondial de Théâtre Universitaire, qui a su galvaniser une région entière et assurer un large rayonnement artistique à notre ville au-delà de nos frontières. Cultivons ensemble ce goût pour la découverte et la passion des mots ! Michel Didym SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 3 22/26 SEPT. LE MALADE IMAGINAIRE MOLIÈRE - MICHEL DIDYM - Mais enfin, venons en aux faits. Que faire donc, quand on est malade ? - Rien, mon frère - Rien ? - Rien. Il ne faut que demeurer en repos. La nature d’elle même, quand nous la laissons faire, se tire doucement du désordre où elle est tombée. C’est notre inquiétude, c’est notre impatience qui gâte tout, et presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies. Cette phrase de Beralde, le frère du malade, que j’ai lue sur mon lit d’hôpital, a produit sur mon esprit une impression très forte et a immédiatement déclenché une profonde passion pour cette ultime comédie - ballet de l’auteur de Tartuffe et du Misanthrope. Il y avait aussi cette idée qu’il est totalement incongru qu’un homme puisse vouloir en guérir un autre. Que ce serait là une folie, une « momerie ». Tout m’a mené à l’origine de cette pensée, à Montaigne et ses Essais et à son magnifique Voyage en Italie. Puis, le temps et la nature aidant à raccommoder corps et esprit, décision fut prise de s’attaquer à ce monument de la littérature mondiale ! L’auteur ne le sait pas encore, mais c’est son œuvre testament. Il y met tout son art et tout son savoir-faire, développés dans la fréquentation assidue des dramaturgies anciennes et des comédiens italiens. La brouille avec Lully, le musicien ami, complice depuis 10 ans de collaboration, s’est transformée en guerre. Lully a désormais l’exclusivité royale pour les orchestres et les chanteurs et Molière devra réduire sa volonté d’opéra à de simples intermèdes. Mais dans l’action de sa pièce, nul ne lui dicte sa loi. Sa langue et son esprit sont au sommet et il dépasse cette filiation de pensée avec Montaigne en inventant un piège où la captation d’héritage (où l’on veut envoyer les filles du premier lit au couvent) se mêle à un mariage forcé avec un médecin. Car le père Argan, notre malade, est une sorte de fou. Il met sa fortune et sa passion dans la pharmacie, la médecine et les soins permanents à sa personne. Il veut des infirmières et des docteurs autour de lui. D’autres, en voyant arriver l’âge et la peur de la mort, ont tendance à se réfugier dans la religion comme si leur soudaine bigoterie De Molière Mise en scène Michel Didym Avec André Marcon, Norah Krief,-Agnès Sourdillon (en alternance), Jeanne Lepers, Catherine Matisse Bruno Ricci, Jean-Marie Frin, Barthélémy Meridjen, Jean-Claude Durand et une fillette Musique Philippe Thibault Scénographie Jacques Gabel Lumières Joël Hourbeigt Costumes Anne Autran Assistante à la mise en scène Anne Marion-Gallois Chorégraphie Jean-Charles Di Zazzo Maquillage et perruque Catherine Saint Sever Enregistrement et mixage musique Bastien Varigault Avec le Quatuor Stanislas Laurent Causse, Jean de Spengler, Bertrand Menut, Marie Triplet Modiste Catherine Somers Couturières Liliane Alfano, Anne Yarmola Production Théâtre national Nancy Lorraine - La Manufacture, TNS - Théâtre National de Strasbourg, Théâtre de Liège, Célestins - Théâtre de Lyon Construction du décor Ateliers du Théâtre National de Strasbourg, Ateliers du Théâtre national Nancy Lorraine Réalisation des costumes Ateliers du Théâtre de Liège - Séverine Thiébault Avec la participation artistique du Jeune théâtre national Spectacle créé le 13 janvier 2015 au Théâtre national Nancy Lorraine - La Manufacture SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE - À PARTIR DE 12ANS DURÉE 2H SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 4 pouvait leur ouvrir les portes du paradis. D’autres encore se surprotègent et accumulent en vain des précautions inutiles : ils vont jusqu’à ajouter à leur prison physique des camisoles mentales limitant leurs pensées et restreignant l’usage de leur raison au nom de leur santé. Ils perdent le sens de la vie et de l’humour. « Oui, nous rions beaucoup car très souvent nous avons envie de pleurer » déclarait Georges Wolinski. C’est vrai qu’il faut beaucoup d’humour dans la vie et de la distance, il faut en toutes circonstances rester droit et éveillé. C’est debout que Molière termina la 4ème représentation du Malade en ce février 1673. Dans sa loge du Palais Royal, sa grande fatigue et le sang qu’on avait vu jaillir de sa bouche lors des derniers « juro » de la cérémonie finale, le poussa à demander une chaise à porteur pour rentrer chez lui et ne pas finir cette fatale nuit. Il en fallu du courage à Jean-Baptiste Poquelin pour porter haut ce nom de Molière que les persifleurs et les dévots fondamentalistes de la congrégation de Jésus avaient traîné dans la boue, l’opprobre et l’excommunication, lui qui faisait rire des faux dévots et des intégristes de tout bord. Il en fallait de l’aplomb pour s’attaquer à la faculté de Médecine réactionnaire de Paris et soutenir les thèses des modernes de celle de Montpellier tout en étant ce même malade. La pensée politique de Molière transparaît aux charnières de chaque scène. Sa vision humaniste, sa confiance dans notre intelligence développent un sens critique aigu dans nos consciences et nous offrent des clés pour démasquer les impostures et savoir discerner la raison du sophisme. Mais Molière ne serait rien sans sa troupe, il a écrit des rôles savoureux et magnifiques autour d’Argan : pour la femme Béline et les filles Angélique et Louison ; pour Diafoirus et Monsieur Purgon. Surtout, il fait de Toinette la servante, un Sganarelle au féminin sachant mêler mauvaise foi, impertinence et intelligence n’ayant rien à envier à ces Messieurs. Les paroles de Molière contre le mariage forcé sont limpides. La place naturelle qu’il donne à la Femme dans la société, en en faisant l’égale de l’Homme, ouvre le long chemin de combats à venir. S’il est vrai que « le silence de l’artiste est la fin de la liberté », écoutons simplement la parole de Molière. Michel Didym Entre janvier et juin 2015, Le Malade imaginaire aura été joué 100 fois sur les planches des théâtres de France, d’Allemagne et de Belgique. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 5 MICHEL DIDYM Comédien et metteur en scène de théâtre et d’opéra, il est directeur artistique de la Mousson d’été et de la Maison européenne des écritures de théâtre contemporaines. En 1989, lauréat du prix Villa Médicis-Hors les murs, il dirige plusieurs ateliers à New York et à San Francisco sur des textes contemporains français. Désireux d’approfondir sa relation avec le théâtre contemporain, il fonde en 1995 avec sa Compagnie Boomerang La mousson d’été, événement annuel destiné à la promotion des écritures contemporaines, qui a lieu fin août à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson. En 2001, il fonde La Meec (Maison européenne des écritures contemporaines) qui a pour mission de favoriser l’échange de textes, la traduction d’auteurs français et européens et leur création. Depuis 1990, il a mis en scène de nombreux textes, principalement contemporains : Le Mardi à Monoprix de Emmanuel Darley et Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri (Suède) en 2009 , Le tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé en 2010 et Chroniques d’une haine ordinaire d’après Pierre Desproges en septembre 2012. En avril 2011, dans le cadre de Neue Stücke, semaine de la dramaturgie allemande, il met en scène Confessions sur le mode d’un théâtre intime, presque privé, où le spectateur se retrouve seul face à un acteur l’espace d’une confidence. En juin 2012, il met en place un nouveau rendez-vous : le Théâtre d’Été. À cette occasion, il créé et joue - aux côtés de Catherine Matisse - Savoir-vivre d’après des textes de Pierre Desproges. En octobre, il présente À l’encre des barreaux d’après les chroniques judiciaires de Dominique Simonnot. Il propose par la suite une approche singulière de la psychanalyse avec Divans. Travail inscrit dans la suite de Confessions créé en novembre 2012 à l’occasion du Festival RING (Rencontres Internationales des Nouvelles Générations). En janvier 2013, il réunit Romane Bohringer et Richard Bohringer dans une mise en scène du texte d’Angela Dematté J’avais un beau ballon rouge. Le premier « Palmarès du Théâtre » a décerné le prix « Coup de cœur du Théâtre public » à Richard Bohringer et Romane Bohringer pour leur interprétation dans ce spectacle. En avril 2014, Michel Didym poursuit le travail engagé avec Confessions et Divans et créé Examen. Ces formes théâtrales atypiques cherchant à donner un rôle actif aux spectacteurs en le plongeant dans la peau d’un prêtre, d’un psychanalyste ou d’un examinateur. Sa dernière création, Le Malade imaginaire, a été présentée plus d’une centaine de fois en France, en Belgique et en Allemagne entre janvier et juin 2015. Michel Didym est directeur du Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy - Lorraine depuis le 1er janvier 2010. Il y instaure de nouveaux événements comme le Festival RING (Rencontres Internationales des Nouvelles Générations), Neue Stücke (Semaine de la dramaturgie allemande), et le Théâtre d’été (spectacle itinérant en Région Lorraine, au Luxembourg et en Allemagne). SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 6 1ER/03 OCT. SIFFLER N’EST PAS JOUER QUATUOR STANISLAS ET BERTRAND CAUSSE Un spectacle musical original réunissant les membres du Quatuor Stanislas et Bertrand Causse, véritable homme-orchestre, tout à la fois altiste, chanteur, siffleur, comédien, mime et chef d’orchestre. Venu de nulle part, ce trublion siffleur surgit au cours d’une répétition du Quatuor Stanislas, semant le trouble parmi les musiciens, pour les entraîner progressivement dans un joyeux bric-à-brac musical, associant une intense poésie à l’humour le plus déjanté. BERTRAND CAUSSE Compositions, arrangements Philippe Georges Mise en scène Henri de Vasselot Chant, sifflets, alto Bertrand Causse Violon Laurent Causse Violon Bertrand Menut Alto Marie Triplet Violoncelle Jean de Spengler Membre fondateur en 2000 de l’Ensemble Illico, constitué d’un chanteur et d’un quatuor à cordes dont il est l’altiste, Bertrand Causse s’oriente avec passion vers une forme scénique à la fois musicale et théâtrale. Dans une mise en scène de Muriel Mayette, actuelle administratrice de la Comédie Française, Illico tourne son premier spectacle musical 5 cordes dont une vocale plus de deux cents fois en France et à l’étranger, suite à son succès au festival d’Avignon OFF. Son deuxième spectacle connait le même succès, dans des salles comme le Théâtre des Champs-Elysées, la salle Gaveau, le Théâtre du Chatelet etc... La rencontre entre Illico et le violoniste prodige Nemanja Radulovic donne naissance à l’ensemble Trilles du Diable, qui donne de très nombreux concerts dans les salles les plus prestigieuses en France et dans de nombreux autres pays, et a publié un CD chez Decca Universal, récompensé par le « Choc » de Classica. Parallèlement à sa carrière d’altiste, Bertrand Causse a travaillé sa voix de baryton auprès de Nathalie Spinosi. Siffleur depuis son plus jeune âge, il a été invité à plusieurs reprises sur les ondes de France Musique, et a fait une prestation remarquée comme siffleur accompagné par l’orchestre Pasdeloup en 2011. Coproduction CDN Nancy Lorraine - La Manufacture, Ensemble Stanislas SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE - SPECTACLE MUSICAL DURÉE 1H15 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 7 QUATUOR STANISLAS Depuis sa fondation en 1984, le Quatuor Stanislas aura donné près de mille concerts en formation de quatuor ou dans le cadre élargi de l’Ensemble Stanislas, présenté plusieurs centaines d’œuvres, dont de très nombreuses créations mondiales, enregistré plus d’une vingtaine de disques et entrepris des tournées sur quatre des cinq continents. Avec le soutien de ses partenaires régionaux, il mène avec persévérance une politique de diffusion sur l’ensemble des quatre départements lorrains, avec une priorité marquée en direction des populations habituellement éloignés des circuits culturels. À Nancy, sa saison à la salle Poirel a permis à un public fidèle de découvrir des dizaines d’œuvres de compositeurs de grande valeur, souvent ignorés des organisateurs de concerts, à côté du grand répertoire classique et romantique, comme par exemple l’intégrale des seize quatuors de Beethoven achevée en 2012. La musique de notre temps est au cœur de sa démarche : outre des dizaines de créations d’œuvres contemporaines, il est à l’origine d’événements de grande envergure, tels que les venues à Nancy d’Henri Dutilleux, de George Crumb, de Klaus Huber et de György Kurtag, pour des rétrospectives consacrées à leurs œuvres, en collaboration avec l’Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy et du Conservatoire de Région. Le Quatuor et l’Ensemble Stanislas ont déjà publié plus de vingt CD, particulièrement bien accueillis par la presse spécialisée. Le disque consacré aux quatuors de George Crumb, Henri Dutilleux et Raymond Depraz a été salué comme « version de référence » par la revue Diapason, et a obtenu le « Recommandé » de Répertoire des Disques Compacts. L’Ensemble Stanislas a réalisé pour le label Timpani l’intégrale des quatuors et de la musique de chambre pour cordes de Joseph-Guy Ropartz, qualifiée « d’événement discographique » par la revue Diapason (« 10 » de Classica-Répertoire, « 5 diapasons », « Choc du Mois» du Monde de la Musique ). Ont suivi un CD consacré au quatuor et au quintette avec piano de Florent Schmitt, avec Christian Ivaldi (« 10 » de Classica-Répertoire, « Joker du Mois » de Crescendo, « 5 Diapasons »), suivi d’un volume consacré à Maurice Emmanuel (« 5 diapasons », « 4 étoiles » de Classica, « Ring » de Classique-infos)), et enfin en 2011 de l’intégrale de la musique de chambre de Jean Cartan, qualifié de « génie foudroyé » par Resmusica (« 4 étoiles » de Classica, « Ring » de Classique-info, «Highly recommended» de Fanfare Magazine). Depuis son premier périple asiatique en 1988 (Japon et Taïwan), puis son premier succès parisien en 1994 (festival « Présences » de Radio-France), le Quatuor Stanislas a sillonné la France et effectué des tournées dans de nombreux pays d’Europe (Allemagne, Suisse, Belgique, Italie, Espagne, Bulgarie, Pologne,Russie), ainsi qu’en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud. Depuis ses débuts aux Etats-Unis en 1996 qui lui avaient valu des éloges particulièrement enthousiastes du critique du Washington Post, le Quatuor Stanislas y retourne régulièrement pour des concerts et des classes de maîtres à l’invitation des universités de West Virginia, de North Carolina, et du Wyoming. Le Quatuor Stanislas était pour la quatrième fois en Amérique du Sud en août 2012, avec des concerts en Argentine, où il était à nouveau à l’affiche du Festival Musical de Buenos Aires, et au Brésil (Sao Paulo, Brasilia, Uberlandia, festival Musica Nova de Ribeirao Preto etc...). En juin 2014, le Quatuor Stanislas s’est produit au Théâtre Stanislav de la Résidence Royale de Varsovie dans le cadre du Royal Łazienki Music Festival, et a participé au mois de juillet à un concert en hommage à Henri Dutilleux à La Sage (Valais/Suisse), où le compositeur passait ses vacances depuis le milieu des années 1950. En avril 2015, une nouvelle tournée est prévue en Russie, avec des concerts et des classes de maîtres à Saint-Pétersbourg, Moscou, ainsi qu’au Primorsky Opera de Vladivostock. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 8 06/11 OCT. MACBETH (THE NOTES) WILLIAM SHAKESPEARE / DAN JEMMETT Un metteur en scène apparaît sur scène après la répétition générale de Macbeth. Pendant que les techniciens finissent de nettoyer le plateau, il prend une chaise et s’assied, sort un carnet de sa poche et commence à donner les notes qu’il a prises. Il s’adresse au public, comme s’il s’agissait de ses acteurs. Probablement que la représentation ne s’est pas bien passée, il est tendu, pressé et a beaucoup de commentaires à faire. Par exemple : L’acteur incarnant Macbeth a donné son monologue (l’un des plus célèbres quand même !) beaucoup trop rapidement ? Le metteur en scène se met alors à le jouer avec force détails pour lui montrer le bon rythme qu’il attend de lui. De même pour l’acteur jouant le fantôme de Banquo, car il ne flotte pas correctement au-dessus du sol. D’après Macbeth de William Shakespeare Traduction Jean-Michel Déprats Adaptation Dan Jemmett et David Ayala Conception et mise en scène Dan Jemmett Collaboratrice artistique Juliette Mouchonnat Avec David Ayala Régie générale Serge Oddos ou Nourel Boucherk Ou le portier, qui devrait être davantage ivre. Ou Lady Macbeth, car elle devrait dénuder encore plus sa poitrine, dans l’Acte III Scène 2. De fil en aiguille, le metteur en scène se retrouve à interpréter « la pièce écossaise » intégralement en jouant tous les rôles, quoique dans une version bien à lui quelque peu déformée par ses notes ! MACBETH (THE NOTES) ne sera pas seulement un regard ludique et amusé sur les rouages du théâtre : avec David Ayala, nous espérons que ce sera aussi une relecture radicale et délirante d’un texte classique ! Dan Jemmett Production Compagnie des Petites Heures SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE DURÉE 1H30 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 9 DAN JEMMETT En 1993, il fonde avec Marc von Henning la compagnie de théâtre expérimentale Primitive Science. La compagnie présente à Londres Médée-Matériau de Heiner Müller (Soho Poly Theater), Antigone de Brecht (Battersea Arts Centre), Quartett de Heiner Müller (Lilian Baylis Theatre), Fatzer, fragments de Bertolt Brecht, montage de Heiner Müller (Gate Theatre), Hunger d’après des textes de Franz Kafka (Purcell Room), Imperfect Librarian d’après des nouvelles de Borgès (Young Vic Theatre). La première mise en scène de Dan Jemmett, Ubu roi d’Alfred Jarry, est présentée au Young Vic Theatre. En 1998, la pièce est reprise en français au Théâtre de la Cité internationale à Paris, avec David Ayala dans le rôle-titre. Depuis lors, Jemmett s’établi en France et crée Presque Hamlet, Shake (d’après la Nuit des roi de W. Shakespeare) pour lequel il obtient le Prix de la révélation théâtrale de l’année du Syndicat de la critique, Dr Faustus (de C. Marlowe) avec les étudiants de l’Institut international de la Marionnette de CharlevilleMézières, Dog Face (d’après The Changelling de T. Middleton), un spectacle pour enfant : L’Amour des trois oranges (de C Gozzi), Femmes gare aux femmes (de T. Middleton) et William Burrouhs surpris en possession du Chant du Vieux Marin (d’après J. Brown). Il met également en scène des œuvres lyriques, comme La flûte enchantée de Mozart, L’Occasione fa il ladro de Rossini en 2004 ou Béatrice et Bénédict de Berlioz en 2010. Il est notamment joué à la Comédie-Française, au Théâtre des Abbesses ou au Théâtre des Bouffes du Nord. En 2012, il présente au Théâtre Athénée Louis Jouvet une suite à Ubu roi : Ubu enchainé avec Éric Cantona dans le rôle du Père Ubu. Et en 2013, il présente Hamlet de W. Shakespeare à La Comédie-Française avec Denis Podalydès dans le rôle-titre. En 2014 Dan Jemmett est devenu artiste en résidence à la MAL de Thonon-les-Bains, ou il fonde sa propre compagnie - Eat a Crocodile. Eat a Crocodile prépare une version de Measure pour Measure de Shakespeare en anglais pour le Shakespeare Festival à Neuss, Allemagne, en Juin 2015, une reprise de Shake au théâtre de Carouge, Genève, en Octobre 2015, et la création d’une nouvelle pièce Clytemnestr@pocalypse de l’auteur americain David Turkel pour la rentrée 2016. DAVID AYALA David Ayala suit la formation du Conservatoire National de Région de Montpellier, de l’Atelier Jacques Bioulès (formation J. Lecocq) et du Théâtre Ecole du Passage avec Niels Arestrup tout en obtenant une licence de Lettres Modernes à l’université Paul Valery à Montpellier. Il a suivi de nombreux stages, notamment avec Alain Françon, Ariane Mnouchkine, Edward Bond, Joël Jouanneau, David Warrilow, Mario Gonzales, Claude Evrard, Pascal Elso, Juliette Binoche etc... Comédien depuis 1990, David Ayala travaille notamment sous la direction de Dan Jemmett dans Ubu et La Comédie des erreurs Jacques Bioulès dans Folianne, Rideau, La Vedette, Le roi Gordogane et Lionel Parlier dans Toto le Mômo, dont il est aussi le concepteur, Joël Dragutin dans le Mariage de Figaro, La Baie de Naples, La Double inconstance, Messieurs les ronds de cuir, Sandrine Barciet dans La Mouette, Paul Golub dans Le Songe d’une nuit d’été, MacBeth, Hamlet sur la route, Celle qui courait après la peur et La Puce à l’Oreille de Feydeau, Marie Montegani avec Andromaque, Geneviève Rosset dans Britannicus, L’École des femmes, Dan Jemmett dans Dog Face, Jean Boillot dans Coriolan de Shakespeare, Pierre Pradinas dans Fantomas revient de Gabor Rassov, Maldoror, L’enfer et Ubu Roi, Jean-Claude Fall dans Jean la chance de B. Brecht inédit et Le Roi Lear, Richard III et Le fil à la patte, Richard Brunel dans Hedda Gabler. Il est également metteur en scène, Laisse venir l’imprudence (et tu penseras grâce à la rage) d’après Hamlet de Shakespeare et des textes d’Angelica Liddell et d’Edward Bond. Avec les élèves de 3ème et 4ème année de l’école d’art dramatique, Les Enfants Terribles (Paris 20ème), David Ayala monte un certain nombre de spectacles tels Ma Peau sur la Table d’après les derniers romans et interviews de Louis-Ferdinand Céline, Scanner – nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu d’après l’oeuvre critique, politique et cinématographique de Guy Debord, Toto le Mômo d’après La conférence du Vieux Colombier et Les Cahiers de Rodez d’Antonin Artaud... David Ayala est également acteur dans plusieurs longs, moyens et courts métrages au cinéma et tourne avec Benoît Jacquot, Tony Gatlif, Christophe Honoré, Jean-Pierre Rappeneau, Jean-Pierre Mocky, etc... SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 10 03/07 NOV. BENJAMIN WALTER FRÉDÉRIC SONNTAG Benjamin Walter est un écrivain né à Bienne en Suisse en 1977 ou encore à Ivrysur-Seine en 1976 ou bien à Berlin en 1980 (Benjamin Walter a souvent donné des versions différentes de sa biographie). Écrivain talentueux mais secret, il est souvent resté dans l’ombre, réticent à toute forme d’exposition, de mise en avant de sa personne. En juin 2011, sans aucune explication, Benjamin Walter renonce à écrire. En juillet 2011, il disparaît sans laisser d’adresse. Depuis, aucun de ses amis, aucune de ses connaissances, ne sait ce qu’il est devenu. Entre février et juin 2013, Frédéric Sonntag a décidé d’enquêter sur la personnalité de Benjamin Walter, sur son œuvre, ainsi que sur sa mystérieuse disparition. Il a recueilli les témoignages de ceux qui l’ont connu et a essayé de dresser son portrait mais aussi de retrouver sa trace. Cette enquête l’a conduit d’Helsinki à Lisbonne et lui a fait traverser toute l’Europe. À partir de cette expérience, Frédéric Sonntag prépare une pièce documentaire intitulée : Benjamin Walter. « Benjamin Walter est donc une pièce qui retranscrit l’enquête que j’ai menée à travers l’Europe à la recherche de Benjamin Walter, auteur qui a disparu après avoir renoncé à écrire. Entre théâtre documentaire, roman policier et autofiction, elle raconte mon périple d’Helsinki à Lisbonne (en passant par plusieurs villes européennes), sous la forme d’une enquête policière qui devient petit à petit une enquête littéraire et existentielle, et aborde la question du renoncement, notre rapport à la disparition (sa dimension à la fois poétique et politique), et la possibilité pour la littérature de témoigner d’une expérience réelle et de faire œuvre de mémoire. On suit donc l’histoire (vraie) d’un auteur et metteur en scène français et de son équipe, obligés de changer de projet suite à un problème de production, et à qui on commande une pièce documentaire, une pièce qui aurait pour sujet une expérience réelle, vécue. Suite à une réunion d’équipe, la décision est prise de monter une pièce documentaire sur la disparition d’un auteur nommé Benjamin Walter. » Texte et mise en scène Frédéric Sonntag Avec Simon Bellouard Marc Berman Amandine Dewasmes Clovis Guerrin Paul Levis, Lisa Sans Jérémie Sonntag Fleur Sulmont Emmanuel Vérité Création vidéo Thomas Rathier Création musicale Paul Levis Création et régie lumière Manuel Desfeux Scénographie Marc Lainé Costumes Hanna Sjödin Régie son et régie générale Bertrand Faure Régie plateau Raphaël Dupleix Administration, production Emilie Hénin / Bureau FormART Diffusion Carol Ghionda / Bureau FormART Pendant que l’auteur et metteur en scène part enquêter à Helsinki (la dernière adresse connue de Benjamin Walter), les comédiens restent à Paris et commencent à répéter avec les éléments qu’il leur envoie par mail. Commence alors, pour tous, un voyage initiatique sur les traces de Benjamin Walter. Production Cie AsaNIsiMAsa (2015) Coproduction le Théâtre de Dijon Bourgogne CDN, le Forum - scène conventionnée de Blanc-Mesnil, la Ferme du Buisson scène nationale de Marne-la-Vallée, la SN61 - scène nationale Alençon - Flers - Mortagne-au-Perche, le Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi, Le Prisme - Saint-Quentin-en-Yvelines. Avec l’aide à la création du CnT Avec le soutien du Festival 360, et de l’Institut Français de Serbie dans le cadre du programme TEATROSKOP. Résidences de création Théâtre de Vanves, la Ferme du Buisson - scène nationale de Marne-la-Vallée, la SN61 - scène nationale Alençon - Flers - Mortagne-au-Perche, le Théâtre Paul Éluard de Choisy-le-Roi, et le Nouveau Théâtre de Montreuil - CDN La compagnie AsaNIsiMAsa est conventionnée par la DRAC Île-de-France et soutenue en 2015 par le Conseil Général de la Seine-Saint-Denis SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE - À PARTIR DE 15ANS DURÉE 3H ENTRACTE SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 11 FRÉDÉRIC SONNTAG Né en 1978, Frédéric Sonntag est auteur, metteur en scène et acteur. À sa sortie du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique en 2001, il fonde la compagnie AsaNIsiMAsa et travaille à la création de ses propres textes. Il a écrit une dizaine de pièces : Idole, Disparu(e)(s), Intrusion, Des heures entières avant l’exil, Nous étions jeunes alors, Toby ou le saut du chien, Incantations, Dans la zone intérieure, Sous contrôle, Soudaine timidité des crépuscules, George Kaplan, pour lesquelles il a été boursier du Centre National du Livre, lauréat de l’Association Beaumarchais et a obtenu plusieurs fois l’aide à la création du Centre National du Théâtre. Il les a présentées, dans ses propres mises en scène, dans différents théâtres et festivals, tels que : la Ferme du Buisson - Scène Nationale de Marne la Vallée, Théâtre Ouvert - Centre National des Dramaturgies Contemporaines, la SN 61 - Scène Nationale d’Alençon, le Théâtre Jean Vilar de Suresnes, le Théâtre de l’Odéon (Festival Berthier et Festival Impatience), le Théâtre des Ateliers de Lyon, les ATP d’Aix-en-Provence, Mains d’oeuvres, le CDN de Reims (Festival Reims à scène ouverte), Act’Oral, le CDN de Dijon (Festival Frictions), le Festival 360, le CDN de Nancy (Festival R.I.N.G.) et le Forum du Blanc-Mesnil. Ses pièces ont été publiées dans la collection Tapuscrit-Théâtre Ouvert, à l’Avant-Scène Théâtre et aux Éditions Théâtrales. Depuis 2009, il participe à plusieurs manifestations internationales : l’International Summer Workshop (Sala Beckett, Barcelone), le 10ème Festival de Dramaturgie Européenne Contemporaine (Santiago du Chili), Dramaturgias Cruzadas (Buenos Aires), Corps de Texte Europe (Bulgarie, Belgique), Encontros de Novas Dramaturgias Contem-poraneas (Lisbonne), Festival Primeurs (Sarrebruck), Festival For Ny Europaeisk Dramatik (Copenhague), Écrire et mettre en scène (Finlande), Rendez-vous sur scène - Théâtre Contemporain (Athènes). En 2003, il a été auteur en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. En 2007-2008, il a été metteur en scène en compagnonnage avec le Maski-Théâtre, compagnie Serge Tranvouez. En 2009-2010, il a été auteur en compagnonnage avec le Panta-Théâtre de Caen. À la Bibliothèque Nationale de France - François Mitterand, il a mis en scène un marathon de lecture sur le thème de la ville en 2007, et un hommage à Ionesco en 2009. En 2011 et 2012, il a mis en scène Lichen-Man et The Shaggs deux formes courtes, commandes de la Ferme du Buisson pour la Nuit Curieuse du Festival Temps d’Images. Il travaille également, en collaboration avec les membres de sa compagnie, à la création de performances : Atomic Alert, Je ne sais quoi te dire on devrait s’en sortir... présentées dans plusieurs théâtres et festivals. De 2008 à 2013, il fait partie, avec sa compagnie, du collectif 360. Au cours de la saison 2012-2013, il est en résidence d’écriture au Royal Court de Londres. Il est actuellement, avec sa compagnie, en résidence au Forum du Blanc-Mesnil. Il a obtenu, en tant qu’auteur, le Prix Godot des lycéens (2010), le Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public (Bibliothèque Armand Gatti) (2010), et a été lauréat des Journées de Lyon des auteurs de théâtre (2012). Depuis 2008, il mène un travail de pédagogie sous la forme d’ateliers, stages, workshops, rencontres, avec différents publics (amateurs, étudiants, lycéens...) : dans des établissements scolaires (départements du Var, du Calvados, de la Seine-et-Marne, de la Seine-Saint-Denis), au Théâtre du Peuple de Bussang, au Conservatoire de Caen, au Conservatoire de Toulon, au Théâtre de Gennevilliers, à la Ferme du Buisson, à la Scène Nationale d’Alençon, au Forum du Blanc-Mesnil. Ses pièces ont été traduites en plusieurs langues : anglais, allemand, espagnol (Chili, Argentine), bulgare, catalan, portugais, tchèque, finnois, grec, serbe, et danois, et sont jouées dans plusieurs pays. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 12 16/20 NOV. NEUE STÜCKE #4 SEMAINE DE LA DRAMATURGIE ALLEMANDE Neue Stücke est réalisée en partenariat avec le Goethe-Institut Nancy, le Badisches Staatstheater de Karlsruhe, le Deutsches Theater de Berlin, Das Haus, Le Hublot, SciencesPo Paris campus de Nancy, l’Université de Lorraine, le Conservatoire régional du Grand Nancy, L’Arsenal et Metz en Scènes, la MGEL et la Maison Antoine Vitez pour la traduction des textes. Du 10 au 20 novembre, Metz en Scènes et le CDN Nancy Lorraine s’associent pour Neue Stücke, un temps fort autour de la culture allemande en Lorraine. KRISE EXPERT Une assemblée de spectateurs est constituée en cellule de crise. Un expert entre dans la salle et délivre en 5 minutes chrono les éléments propices à nous forger une opinion, un sentiment, une intime conviction, un choix... L’expert se retire. Une décision doit être prise dans les trois minutes, et après ce temps de délibéretion, chaque spectateur utilise son boîtier de vote ! Entre alors le second expert abordant une autre crise, un autre problème. Ce « cabinet de crise » aborde de très nombreux sujets touchant à la sécurité, la santé, l’éducation, la justice, la sexualité... Le résultat du choix de tous les spectateurs une fois collecté donnera lieu à une dernière confrontation avec les « experts ». Cinq auteurs français et cinq allemands posent les bases de cette nouvelle création du CDN Nancy Lorraine, La Manufacture en partenariat avec le Goethe-Institut Nancy. DU SOLLST DEN WALD NICHT VOR DEM HASEN LOBEN / QUAND LE CHOU N’EST PAS LÀ, LES BOUGIES DANSENT De Jörn Klare - Traduction Pascal Paul-Harang - Mise en scène Katrin Plötner Une femme fait écouter à sa mère âgée un enregistrement de discussions qu’elles ont eues ensemble 25 ans auparavant. La fille cherche à savoir qui est son père, cet homme qu’elle n’a jamais eu l’occasion de connaître. Le temps est devenu de plus en plus précieux pour elle car sa mère, entretemps atteinte de la maladie d’Alzheimer, commence à perdre ses souvenirs. La pièce est adaptée du livre du publiciste allemand Jörn Klare paru en 2012 : Als meine Mutter ihre Küche nicht mehr fand : Vom Wert des Lebens mit Demenz / Lorsque ma mère ne retrouva plus sa cuisine : de la valeur de la vie atteinte de démence, un livre émouvant sur sa mère malade d’Alzheimer. C’est cette expérience personnelle qui lui a inspiré la forme théâtrale de la pièce Du sollst den Wald nicht vor dem Hasen loben. Comme on le constate de plus en plus souvent aujourd’hui, le thème de la démence n’est plus un sujet seulement médical et social, il est devenu pour notre société en pleine mutation démographique un thème que l’on aborde également dans le domaine des arts, comme la littérature et le théâtre. Karin Plötner, jeune metteur en scène, a déjà présenté à Regensburg Roméo et Juliette et au Residenztheater de Munich, Hamlet-machine de Heiner Müller. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 13 MUTTERSPRACHE MAMELOSCHN / MAMELOSCHN, LANGUE MATERNELLE De Marianna Salzmann - traduction de Charlotte Bomy - Mise en scène Brit Bartkowiak Histoire de trois générations de femmes. Une brouille entre la fille, Rachel et la mère, Clara : elle part à NYC pour retourner au source de la culture juive. Elle apprend des mots en yiddish. La mère, Clara est brouillée avec sa grand-mère, Lin, qui a vécu les camps de concentration qui est retournée en Allemagne de l’Est, elle est juive communiste : elle aurait préféré sa carrière à sa famille. La grand-mère est une figure assez charismatique : une chanteuse qui aurait tourné de par le monde. Mais est critiquée par sa fille. La grand-mère culpabilise d’avoir survécu aux camps, car seules les prostituées survivaient. Il y a une tension permanente. Clara aurait eu un frère Daviez qui est mort. Les lettres du fils sont très présentes. Rachel en veut à sa mère qui aurait volé les lettres de son frère, d’où son départ à NYC dans un quartier juif. La question de la judaïcité est centrale, et de la « Vergangenheitbewältigung », le travail de mémoire par rapport à la seconde guerre mondiale. Rachel : il y a un mot qu’elle apprend : créer des embrouilles familiales pour exister, c’est la seule façon d’exister. Quid du mot ? Mameloschn ? La pièce raconte que c’est l’embrouille familiale qui crée la vie. NUIT BLANCHE BERLINOISE Social Muscle Club http://socialmuscleclub.de/ Après Berlin où le club fut créé, Bristol et Bâle viennent de lancer leurs propres clubs. Social Muscle Club? Voici une tentative d’explication: Le Social Muscle Club fait du partage une expérience. Que veux-tu donner? Que désires-tu? Tu as besoin d’une nouvelle coupe de cheveux et tu offres une séance d’hypnose, tu veux être une diva sur scène et peux tatouer quelqu’un ou bien tu cherches l’inspiration et tu peux faire frire des oeufs…? Au Social Muscle Club, le trop-de rencontre le pas-assez-de, le jeu côtoie l’utile, l’art échange avec la nature. Ça à l’air compliqué mais c’est très simple. Simple et très chouette! Au SMC on s’entraîne en compétences relationnelles afin de développer son muscle social, et ce grâce à des performances et autres actes scéniques, un groupe de musique, une scène ouverte, de la nourriture, des boissons, de la liberté et enfin du chaos. Le but du Social Muscle Club est de lancer un défi à nos paradigmes habituels de pensées et d’actions. Le SMC commença en tant que happening privé dans un appartement berlinois avec seulement huit personnes. Le SMC s’est inspiré d’un petit club de travailleurs syndiqués de Sheffield dont l’un des principal but déclaré était « le divertissement et l’entraide sociale ». Suite à ces débuts, le groupe continua à rechercher de nouvelles formes de rassemblement qui permettent aux participants d’affirmer leur engagement, d’entamer un dialogue et de surmonter leur isolement. Les découvertes ainsi faites conduisirent le club à fournir un effort pour développer des évènements basés sur le communautarisme et la participation, et dans lesquels l’art -en particulier l’art de la performance- sert à mettre les participants en contact et d’entrainer ainsi leur « muscle social ». SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 14 NUIT BLANCHE BERLINOISE Copy & dance Copy & Dance consiste en une piste de dance et un grand écran sur lequel sont projetées des scènes dansées de vidéo clips et extraits de films issus de ces 34 dernières années. L’idée de ce karaoké dansé est que tous les spectateurs reprennent en copiant les chorégraphies montrées. Ceux qui attendent Gangnamstyle seront déçus, ceux qui brûlent pour les Backstreet Boys peuvent espérer, ceux qui veulent « The time of my life » l’auront - sans Patrick Swayze, mais avec eux-mêmes et les autres danseurs copieurs présents. Sous les instructions de MC Tina et de VJ Anna, tout le monde est invité à danser devant ce grand écran et à reproduire la copie de scènes cultes dansées, de légendaires clips vidéo, du meilleur d’aujourd’hui et de l’inconnu venant de partout dans le monde (ou bien du coin de la rue). Jane Fonda ne ratera la fête sous aucun prétexte. Dansons parce que ça rend heureux. «Let’s dance like we used to...» avec Tina Pfurr (MC) et Anna Zett (VJ) NUIT BLANCHE BERLINOISE Tatiana Saphir aka DJ Obstsalat + Guest Aux heures tardives avec Tatiana Saphir aka DJ Obstsalat et ses sons d’électropicale bass internationale, le mot d’ordre c’est: DANCE DANCE REVOLUTION! Tatiana Saphir est née en Argentine. Elle est actrice et vit à Berlin et travaille entre autres avec Constanza Macras, Gob Squad, Santiago Blaum, Ariel Efraim Ashbel... NUIT BLANCHE BERLINOISE Projet Grindhouse: Les films de Christoph Schlingensief en France Rétrospective cinéma avec présentation en direct, en collaboration avec Filmgalerie 451 Films en allemand surtitrés en français (interdit aux -16 ans) S’inspirant des « Grindhouse » américaines des années 60-70, le programme est un triple-bill avec 3 films dans la même nuit! Agathe Chion, l’ancienne assistante à la mise en scène de Christoph Schlingensief se fait modératrice de son cinéma. www.schlingensief.com/start.php www.filmgalerie451.de/ SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 15 24/29 NOV. QUAND J’ÉTAIS CHARLES FABRICE MELQUIOT « Homme seul dans karaoké de province, vante son penchant pour les chansons d’Aznavour. Homme seul dans histoire d’amour qu’on dirait fichue, homme explicitement cocu, s’en moque. Mari amoureux d’une Maryse, qui s’en détourne. Texte et mise en scène Fabrice Melquiot © L’Arche Éditeur Homme n’ayant pas peur de la boue ni de la foule, homme spécialisé dans la vente de machines agricoles et la ténacité. Avec Vincent Garanger Sculptures et masques Judith Dubois Kristelle Paré Charles, forcené du cœur, qui le brandit comme une promesse, une prophétie, un trophée. Je ne sais écrire que des gens amoureux, des gens ivres de paroles et de promesses, qui ne reculent pas devant une phrase dangereuse à prononcer, des gens qui se battent volontiers contre eux-mêmes, des gens qui déclarent volontiers leur flamme, des gens qui n’existent que dans un pays auquel je rêve méthodiquement, des gens que je croise dans la rue, avec qui je partage un regard ou une conversation, des gens qui ont envie ou besoin des autres, des gens qui espèrent et des gens qui rient, surtout quand il n’y a pas de quoi rire. Musique et arrangements Simon Aeschimann Lumière Mickaël Pruneau Construction décor Les ateliers du Préau Costumes Malika Maçon Quand j’étais Charles est un monologue traversé par des voix – celle de la femme adultère, du fils abruti, des amis, celle du marabout africain dont on ne sait pas s’il sauvera qui veut être sauvé. La parole en feu d’un homme qui aime promettre qu’il aimera jusqu’au-delà des promesses, au-delà des mots. Un chevalier sans costume, dans cette France rurale où les paillettes du samedi soir brillent aussi. C’est une forme d’hommage aux chansons d’Aznavour, qui crient que l’oubli n’est pas donné à tout le monde et que les blessures produisent aussi de la lumière. » Fabrice Melquiot, auteur et metteur en scène Production Le Préau, CDR de Basse-Normandie - Vire Avec le soutien de la Ville de Vire pour la diffusion en Avignon SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE DURÉE 1H25 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 16 FABRICE MELQUIOT Fabrice Melquiot est écrivain pour le théâtre. Il a publié une quarantaine de pièces chez L’Arche Éditeur : L’inattendu, Percolateur Blues, Le diable en partage, Kids, Autour de ma pierre il ne fera pas nuit, La dernière balade de Lucy Jordan, Ma vie de chandelle, C’est ainsi mon amour que j’appris ma blessure, Le laveur de visages, Exeat, Je rien Te deum, Marcia Hesse, Tasmanie, Lisbeths... Ses premiers textes pour enfants Les petits mélancoliques et Le jardin de Beamon sont publiés à l’École des loisirs et diffusés sur France Culture. Il reçoit le Grand Prix Paul Gilson de la Communauté des radios publiques de langue française et, à Bratislava, le Prix européen de la meilleure oeuvre radiophonique pour adolescents. En 2003, Fabrice Melquiot s’est vu décerner le prix SACD de la meilleure pièce radiophonique, le prix JeanJacques Gauthier du Figaro et deux prix du Syndicat National de la Critique : révélation théâtrale de l’année, et pour le diable en partage : meilleure création d’une pièce en langue française. Perlino Comment inaugure la collection de théâtre jeunesse de l’Arche Éditeur, suit BouliMiro, également sélectionné par La Comédie-Française ; ce sera le premier spectacle jeune public à être présenté aux Français. La suite des aventures de Bouli, Bouli redéboule, a été présentée, toujours à la Comédie-Française en 2005-2006. Depuis, Bouli Miro a élu domicile au Théâtre de la Ville où Emmanuel Demarcy-Mota a mis en scène Wanted Petula et Bouli Année Zéro. Associé pendant six ans au Centre Dramatique National de Reims, Fabrice Melquiot voit ses pièces montées au Théâtre de la Bastille et des Abbesses, à Paris. D’autres metteurs en scène ont choisi de se confronter à son écriture (Dominique Catton, Patrice Douchet, Paul Desveaux, Vincent Goethals, Christian Gonon, Michel Belletante, Michel Didym, Stanislas Nordey, Gilles Chavassieux, Gloria Paris, Jean-Pierre Garnier, Marion Lévy, Franck Berthier, Roland Auzet, Nino d’Introna...). Ses pièces, traduites en plusieurs langues, ont été créées en Espagne, Grèce, Allemagne, Canada, Russie, Italie, Japon, États-Unis, Canada, Mexique... Si l’essentiel de son écriture est tourné vers le théâtre, une autre passion l’anime : la poésie. Deux recueils ont été publiés à l’Arche : Veux-tu ? et Graceful. En 2008, il a reçu le Prix du Jeune Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de ses œuvres. De 2009 à 2012, Fabrice Melquiot est auteur associé au Théâtre de la Ville à Paris. Depuis la saison 2012-2013, il dirige le théâtre Am Stram Gram de Genève. VINCENT GARANGER comédien Depuis janvier 2009, Vincent Garanger est codirecteur avec Pauline Sales du Préau, CDR de BasseNormandie à Vire. Il joue dans les productions du CDR : à l’ombre Pauline Sales, Philippe Delaigue, J’ai la femme dans le sang d’après les farces conjugales Georges Feydeau, Richard Brunel, Occupe-toi du bébé Dennis Kelly, Olivier Werner, Trahisons Harold Pinter, Vincent Garanger, Les arrangements Pauline Sales , Lukas Hemleb, Quand j’étais Charles, Fabrice Melquiot, Les Travaux et les Jours Michel Vinaver, Guillaume Lévêque, Docteur Camiski ou l’esprit du sexe, Fabrice Melquiot et Pauline Sales, Yves Beaunesne, Johanny Bert,Richard Brunel, Pauline Bureau, Guy Pierre Couleau, Fabrice Melquiot, Arnaud Meunier et Pauline Sales Il met en scène : Bluff d’Enzo Cormann avec Caroline Gonce et Guy Pierre Couleau, Trahisons d’Harold Pinter et La Campagne de Martin Crimp en diptyque. Il joue également dans La Mouette Anton Tchekhov, Arthur Nauzyciel créé pour le festival d’Avignon 2012 dans la Cour d’honneur du Palais des papes. Il a suivi les formations du Conservatoire Municipal d’Angers, de l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT) et du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris avec comme professeurs Michel Bouquet, Gérard Desarthe, Michel Bernardy, Mario Gonzalès. Au théâtre, il a joué sous la direction de Richard Brunel, Louis Calaferte, Yann-Joël Collin, Philippe Delaigue, Jean-Claude Drouot, Marguerite Duras, Alain Françon, Jacques Lassalle, Guillaume Lévêque, Christophe Perton, Roger Planchon, Jean-Pierre Sarrazac. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 17 1ER/18 DÉC. SALES GOSSES MIHAELA MICHAILOV / MICHEL DIDYM Mihaela Michailov s’est inspirée d’une histoire vraie, celle d’une enseignante qui a ligoté une élève dans sa salle de classe, les mains derrière le dos, et dont les petits camarades ont suivi l’exemple en la ligotant à leur tour. La jeune fille a été retrouvée attachée dans les toilettes de l’école après avoir été sauvagement mutilée. De Mihaela Michailov (Roumanie) Traduction Alexandra Lazarescou Mise en scène Michel Didym C’est ici l’histoire d’une petite fille rêveuse et « ascolaire » qui crée de petits animaux avec des élastiques et qui se retrouve punie par son professeur durant une leçon fondamentale sur la démocratie. Elle est ensuite exposée en exemple pendant la récréation, puis torturée par ses camarades de classe. Avec Alexandra Castellon, Philippe Thibault / Jérôme Boivin (musique) Après le divorce de ses parents cette petite fille de 11 ans est élevée par sa mère. Elle ne parvient pas à s’intéresser à l’école : elle sèche, ne fait pas ses leçons ou les fait dans l’autobus, elle veut être libre. S’il est vrai qu’elle prend l’école à la légère, les professeurs, quant à eux, ne s’intéressent pas non plus à elle, ne cherchent pas à la comprendre, ou à savoir pourquoi elle est médiocre et semble si indifférente. Kaléidoscope du système éducatif, ce monologue, à l’humour mordant enchevêtre les voix du parent, du bon élève, du mauvais élève, du professeur. Scénographie Philippe Poirot et Daniel Mestanza Création musicale Philippe Thibault « Qu’est-ce qui caractérise la polis athénienne ? » demande l’enseignante. On y répond, on met la question en pratique, on organise des élections. Au fond, c’est quoi : être un ou une sale gosse ? Ne pas se soumettre aux règles qu’imposent les adultes ? Ne pas finir son assiette ? Refuser d’être un enfant dressé ? Désobéir ? Avoir de la personnalité ? Autant de questions qui font de ce texte un manifeste majeur pour ceux qui se sentent concernés ou acteurs de la transmission. Cette pièce coup-de-poing met en lumière la question centrale de nos pratiques et de nos politiques pédagogiques confrontées à la recherche forcenée de la rentablilité et de la productivité. Production CDN Nancy Lorraine - La Manufacture - Théâtre National de Timisoara (Roumanie) Le texte a été présenté en 2014, en première lecture française, à l’initiative de la Mousson d’Hiver et en partenariat avec la Maison Antoine Vitez. Traduction réalisée avec le soutien de la Maison Antoine Vitez SPECTACLE PRÉSENTÉ À LA FABRIQUE - À PARTIR DE 12ANS CRÉATION 2015 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 18 [Extrait] Fin de la scène 1 LE NARRATEUR.– Mes enfants sont bien scolarisés. Mes enfants sont bien éduqués. Mes enfants sont parfaitement institutionnalisés. Mes enfants ont toutes les chances de réussir. Ils se lèvent à l’heure qu’il faut, ils étudient à l’école qu’il faut, ils ont les amis qu’il faut, ils m’obéissent et ils ne désirent que ce qui leur faut. Ils sont parfaitement intégrés. Sur les cent soixante-huit heures de la semaine, mes enfants en dorment cinquante-six. Ils leur restent cent douze heures par semaine pour construire leur identité. Selon de récents sondages, les enfants regardent la télévision cinquante-cinq heures par semaine. Il leur reste cinquante-sept heures par semaine pour grandir. Mes enfants passent trente heures par semaine à l’école, ils ont également besoin d’environ huit heures pour se préparer, aller et revenir de l’école, et ils passent en moyenne sept heures par semaine à faire leurs devoirs – un total de quarante-cinq heures. Pendant cette période, ils sont sous surveillance constante. Ils n’ont ni de temps pour eux-mêmes ni d’intimité et ils sont punis s’ils tentent de faire valoir leur individualité. Il leur reste douze heures par semaine pour pouvoir exister. « Le théâtre pour jeune public possède un potentiel énorme de solidarisation sociale. En se regardant agir à travers leur théâtre, les enfants et les adolescents peuvent développer une réflexion commune et appréhender les nombreuses questions que soulève le maillage complexe de leur quotidien. Le théâtre jeune public est un théâtre qui nous fait grandir ensemble. En lui permettant d’assister à la représentation de ses propres histoires, il offre à la jeunesse la possibilité de prendre conscience de la nécessité de changer la société à laquelle elle appartient. Les enfants et les adolescents ont toujours occupé une place majeure dans mon travail d’écriture dramatique. Leur présence constante provient de la nécessité de faire entendre leurs voix. De la nécessité de faire preuve d’empathie lucide à l’égard de leurs problèmes non-dits et de l’aura symbolique qu’ils sous-tendent. Dans Complexul România (Le Complexe Roumanie), un élève-pionnier fier de sa patrie devient un petit capitaliste qui cherche, aboulique, sa place. Dans Interzis sub 18 ani (Interdit aux moins de 18 ans), deux adolescentes sont en lutte avec le passage à l’âge adulte, qui les transforme du jour au lendemain en fillesfemmes. Dans Familia Offline (La Famille Offline), les enfants endossent le rôle de leurs parents partis à l’étranger. Dans Mi-e frica (J’ai peur), une petite fille refuse de naître, en vieillissant, de jour en jour, dans le ventre de sa mère. Dans Cum traverseaza Barbie criza mondiala (Comment Barbie traverse la crise mondiale), les enfants deviennent les produits cosmétiques du consumérisme qui embrasse perversement le doux visage des nourrissons auxquels on a mis de la crème antivieillissement. Dans Sub Pamânt (Sous terre), théâtre documentaire abordant la situation des mineurs et le capitalisme sauvage des 20 dernières années, les enfants dessinent la carte d’un avenir étouffé par les échecs du présent. J’ai conçu Copii rai (Sales gosses) comme un texte-manifeste contre le système éducatif qui esclavagise les esprits et transforme les réactions spontanées en preuves d’obéissance consolidées par la peur. J’ai écrit Sales gosses car je ne cesse de remarquer autour de moi des voix d’enfants que l’on n’entend pas, que l’on n’autorise pas à exister, que l’on n’encourage pas à dire ce qu’elles ont à dire. Aux enfants réduits au silence, aux enfants pour qui l’école est une guerre continue, perdue d’avance parce qu’ils n’ont pas le pouvoir des professeurs-adversaires, aux enfants qui sentent qu’ils ne servent à rien – ce texte leur est dédié. En Roumanie, le théâtre jeune public est presque inexistant, réduit à des histoires de héros et de dragons, un théâtre qui ne représente pas ceux à qui il s’adresse. Le théâtre pour le jeune public n’est pas le théâtre du public jeune. C’est pourquoi, il m’a semblé important d’écrire un texte sur les enfants d’aujourd’hui et les problèmes auxquels ils sont confrontés. Je crois en un théâtre politique pour le jeune public, un théâtre qui transforme les esprits des adolescents et le territoire sensible des émotions en moteurs d’intervention sociale. Je crois en un théâtre qui représente les problèmes aigus auxquels les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés, un théâtre de réflexion et d’action, dans lequel des communautés d’idées se créent. Je crois en un théâtre qui n’endort pas la conscience des enfants et des adolescents avec le mirage hypnotisant du féerique. Je crois en un théâtre qui descend dans le monde des jeunes pour le représenter dans toute sa complexité ». Mihaela Michailov (traduction de Alexandra Lazarescou) SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 19 MICHEL DIDYM cf p.6 MIHAELA MICHAILOV Née en 1977 à Ploesti, Roumanie, Mihaela Michailov est auteure dramatique, critique de théâtre et danse et professeur de dramaturgie à l’École Nationale Supérieure de Théâtre et Film de Bucarest. Elle est membre de nombreux jurys nationaux et internationaux dans ces disciplines. Après des études de lettres et de dramaturgie, elle vient d’achever une thèse sur la radicalité du corps dans le théâtre contemporain. Mihaela Michailov a reçu le prix UNITER (équivalent roumain des Molières) de la meilleure pièce en 2006 avec Le Complexe Roumanie, mise en scène au Théâtre National de Bucarest. Elle a été invitée pour des résidences de dramaturgie au Lark Theatre de New York et en juin 2009 au Royal Court Theatre de Londres. Elle a collaboré avec de nombreux metteurs en scène roumains tels que Alexandra Badea, Alexandru Dabija, Radu Apostol, David Schwartz, Ioana Paun. Ses pièces ont été mises en scène dans les plus importants théâtres de Roumanie : Théâtre National de Bucarest, Théâtre de l’Odéon, Théâtre National de Timisoara, Théâtre Foarte Mic, Théâtre Luni-Green Hours. Mihaela Michailov travaille notamment dans les milieux marginalisés avec des personnes expulsées. Elle publie des chroniques de théâtre et danse dans les plus importants journaux de Roumanie. Ses pièces ont été traduites en anglais, allemand, français, hongrois et créées en Roumanie, France, Angleterre, Allemagne, Etats-Unis. ALEXANDRA CASTELLON - Comédienne Elle intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique en 2011 et travaille dans ce cadre avec Philippe Adrien, Catherine Marnas, Olivier Py ou encore Georges Aperghis. Depuis elle a également multiplié les expériences professionnelles dans Gloria de Jean-Marie Piemme (mise en scène Jacques Vincey, Festival d’Avignon 2002), Avant après de Roland Shimmelpfennning (mise en scène Michelle Fouchet,Théâtre de la Colline, 2003), Les débutantes de et par Christophe Honoré, Festival «Frictions» 2004/ CDN de Dijon), Shot / direct de Patrick Bouvet (collectif MXM, Festival d’Avignon, 2005), Flux de Patrick Bouvet (Festival Arte Temps d’images, la Ferme du Buisson, 2005), Paradiscount de Patrick Bouvet (collectif MXM, la Ferme du Buisson, Usine C à Montréal, Ateliers Berthiers à Paris, 2007), Phèdre de Sénèque (mise en scène Julie Recoing, Théâtre Nanterre Amandiers, 2008), Electronic city de Falk Richter (mise en scène Cyril Teste, collectif MXM, Théâtre Gérard Philipe / CDN de Saint Denis, 2008), Point zéro (collectif MXM, Lieu Unique Nantes, 2009), Le jour se lève Léopold ! de Serge Valletti (mise en scène Michel Didym, Théâtre de la Ville, 2009), Zoltan de Aziz Chouaki (mise en scène Véronique Bellegarde, Théâtre Nanterre Amandiers, 2011), Les Jeunes de et par David Lescot (Théâtre des Abbesses 2012) Tête Haute de Joël Jouanneau (mise en scène Cyril Teste, Théâtre Gérard Philipe, 2013). SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 20 15/18 DÉC. LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD MARIVAUX / LAURENT LAFFARGUE Promise à Dorante, Silvia, peu disposée à se marier, obtient de son brave homme de père (Orgon), l’autorisation d’observer sous le déguisement de sa suivante (Lisette), le jeune homme à qui sa famille la destine ; elle ignore que ce dernier a eu la même idée qu’elle. Le double jeu de masques engendre complications et quiproquos hilarants. Face à ce jeu de hasard, où les troubles bousculent les convenances, les protagonistes répondent en faussant la donne et jouent la comédie jusqu’à se perdre... Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux aborde tout à la fois le trouble amoureux et une critique de la société. Cette comédie, sous une apparente légèreté, tout en respectant les codes de bienséance du XVIIIe siècle, questionne l’ordre établi et les préjugés sociaux en inversant les rapports maîtres-valets. Cependant, elle ne saurait se réduire à une cocasse mascarade : Silvia et Dorante découvrent qu’ils peuvent aimer ailleurs que dans leur milieu d’origine et apprennent que « la seule vérité est celle du cœur ». Cette réflexion, audacieuse pour l’époque, donne à la pièce une profondeur inattendue. Pour autant, aucun miracle chez Marivaux : l’amour ne peut transgresser les conditions que dans le jeu (et donc dans l’irréel) ; au bout du compte, les Maîtres s’épousent entre eux, de même que les valets. Laurent Laffargue s’appuie sur les codes actuels pour démontrer que les disparités d’hier demeurent plus que jamais présentes. De Marivaux Mise en scène Laurent Laffargue Avec Julien Barret Georges Bigot Maxime Dambrin Manon Kneusé Clara Ponsot Mathurin Voltz Dramaturgie Gwenola David Assistante à la mise en scène Audrey Mallada Scénographie Éric Charbeau et Philippe Casaban Lumière Hervé Gary Musique Joseph Doherty Costumes Sarah Mériaux Maquillage, coiffure Raphaëlle Daouphars Régie générale Nicolas Brun Régie lumière Alain Unternehr Coproduction Théâtre de l’Ouest Parisien - Boulogne-Billancourt, Compagnie du Soleil Bleu Diffusion Théâtre de l’Ouest Parisien - Boulogne-Billancourt Avec la participation artistique du JTN - Jeune théâtre national Et l’aide du Ministère de la Culture / DRAC Aquitaine, le Conseil régional d’Aquitaine, le Conseil général de la Gironde, la Ville de Bordeaux Remerciements TnBA - Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Opéra national de Bordeaux SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE DURÉE 1H50 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 21 « Ce que je sais, c’est que je suis. Ce que je ne sais pas, c’est ce que je suis »... Dans ses Études sur le temps humain (1949), Georges Poulet distille, en cet aphorisme concis, la condition du « personnage » marivaudien face au monde. Dépouillé de l’habit qui l’enrubanne solidement à son statut social, travesti sous le masque d’un autre ou ravi à lui-même par surprise, il surgit dans l’étonnement de ce qui survient et se découvre, piqué à vif par la flamme, brutalement abandonné en son être privé du paraître. Dans Le jeu de l’amour et du hasard (créé en 1730 par les Comédiens Italiens), Marivaux met encore les cœurs à l’épreuve et saisit d’une plume alerte la lutte que chacun livre en son for intérieur pour s’accorder à lui-même, entre ses élans et sa situation. Ainsi de Dorante et Silvia. Fiancés, par l’amitié de leurs pères, ils redoutent de s’engager sans se connaître et usent, sans le savoir, du même stratagème pour observer à leur guise la vraie mine de leur « parti ». Tous deux, se glissent sous la mise de leurs domestiques, Arlequin et Lisette, qui revêtent alors leurs rôles. Mais le maître, caché sous sa livrée, s’éprend de la maîtresse, déguisée en servante ; tandis que le valet endimanché s’amourache de la soubrette toilettée qu’il prend pour la promise... Car on ne change de langage comme d’équipage. « L’habitus » qui sait parer le verbe d’atours élégants séduit mieux que les jolis rubans, la naissance sait se reconnaître dans les belles manières. Pour autant, craignant la mésalliance, Dorante comme Silvia résistent à leurs sentiments, alors que leurs gens, tout au contraire, espèrent en leur idylle pour se hisser d’un rang. C’est toute la mécanique subtile de cette double partition, amoureuse et sociale, que je souhaite mettre en scène, en m’appuyant sur les codes actuels. Car bien qu’en apparence plus égalitaire, notre société reste pourtant cloisonnée. Les marqueurs sociaux de la distinction se font sans doute plus discrets et habiles, quand se déclinent à longueur de magazines les icônes glamour, « must-have » et autres marques qui fondent l’être dans l’objet et servent de repères identitaires, surtout chez les adolescents... Marivaux montre des individus en quête de (leur) vérité, qui se cherchent encore et découvrent un sentiment pour eux inconnu, tout à la fois délicieux et effrayant : l’amour. C’est pourquoi j’ai choisi de très jeunes comédiens pour les interpréter. Les personnages vivent cette expérience, chavirés par les premières bourrasques du désir. L’expérience où Marivaux jette ces jeunes gens les démet de leur fonction et les perd dans le doute de leur identité. Ils espèrent être aimés pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils représentent. L’espace, en perpétuelle métamorphose, révèlent les mouvements intérieurs qui les travaillent, à l’insu de leur conscience. À ce compte-là, les maîtres sont les plus entravés, déchirés entre leur moi et leur sur-moi social, entre ce qu’ils voudraient dire et ce qu’ils disent. Leur amour bute sur l’amour-propre. C’est là aussi tout le mordant de la comédie, irrésistible et cruelle. Derrière le rire et la danse allègre des mots, se devinent la panique intime et l’âpreté de ce combat entre soi et soi, jusqu’à ce que la vérité advienne par le mensonge… et le jeu du théâtre. Laurent Laffargue, metteur en scène. (Propos reccueillis par Gwénola David, dramaturge) SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 22 LAURENT LAFFARGUE Metteur en scène et comédien, Laurent Laffargue signe toutes les créations de la Compagnie du Soleil Bleu (fondée en 1992, après sa sortie du Conservatoire de Bordeaux). Fidèle au théâtre francophone classique et contemporain, il monte Le Tartuffe de Molière, Par la fenêtre et Amour et piano de Georges Feydeau, L’Épreuve (Prix des régions et du public au festival Turbulences de Strasbourg) et La Fausse Suivante de Marivaux, Dépannage de Pauline Sales. Il marque aussi un grand intérêt pour les auteurs anglophones : Harold Pinter (Le Gardien et Le Monte-plats), Daniel Keene, Edward Bond. De la rencontre avec ce dernier (1995), naît Entretien avec Edward Bond, présenté en amont de la création de Sauvés (Prix des Rencontres Charles Dullin 1998). Cet échange déterminant avec l’auteur anglais le conduit à explorer l’œuvre de Bertolt Brecht (Homme pour homme) ainsi que celle de Shakespeare, auteur qui nourrit sa réflexion depuis toujours. Et justement, en 1999, il signe (au Théâtre de Suresnes) un diptyque Shakespeare : Songe d’une nuit d’été et Othello : Nos nuits auront raison de nos jours et plus tard, il crée Beaucoup de bruit pour rien (2004). En 2002, il met en scène, pour la première fois en France, Terminus de Daniel Keene pour lequel, il reçoit le prix Jean-Jacques Gautier. Paradise marque une nouvelle collaboration avec l’auteur australien (2004). Il revient au répertoire français et signe, au TOP de Boulogne-Billancourt, quatre courtes pièces de Georges Feydeau (sous l’intitulé Du mariage au divorce) : Léonie est en avance, Mais ne te promène donc pas toute nue !, Feu la mère de Madame et Hortense a dit : « je m’en fous ! » (2005). Sa compagnie est nommée aux Molières 2006 (catégorie « Molière de la Compagnie ») puis aux Molières 2007 (catégorie Prix Adami). Puis, il crée Les Géants de la montagne de Pirandello (2006), Après la répétition de Ingmar Bergman (2008), La Grande Magie d’Eduardo De Filippo (2008). Artiste associé au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers (20102013), il écrit, avec Sonia Millot, Casteljaloux ; qu’il met en scène dans une version où il est seul en scène (2010) puis, avec dix comédiens (2011). En 2012, il réalise Pulsions, le spectacle de la 24e promotion du Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne. En janvier 2013, il signe Molly Bloom d’après James Joyce, interprétée par Céline Sallette. En mars 2014, il crée au TOP de Boulogne-Billancourt son troisième Marivaux : Le Jeu de l’amour et du hasard. Passionné d’art lyrique, il monte Le Barbier de Séville de Rossini (1999), Don Giovanni de Mozart (2002), Les Boréades de Rameau, direction musicale d’Emmanuelle Haïm (2005), La Bohème de Puccini (2007), Le Couronnement de Poppée de Monteverdi (2009), Carmen de Georges Bizet (2010), Les Noces de Figaro (2012). À l’été 2014, il tourne son premier long-métrage, Les rois du monde, adapté de sa pièce Casteljaloux (sortie en 2015). SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 23 09 JANV. SAVOIR VIVRE PIERRE DESPROGES / MICHEL DIDYM, CATHERINE MATISSE ENTRETIEN AVEC MICHEL DIDYM Michel Didym (accompagné de Catherine Matisse) développe une addiction marquée pour l’irrévérencieux auteur de Monsieur Cyclopède, dont « la minute », au rythme d’un balancier reproduisant la tête de l’humoriste sarcastique, égrenait chaque soir, sur l’écran des téléviseurs du début des années quatre-vingts, des « vérités absurdes » à l’odeur de soufre. Ainsi, après Les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir, après Chroniques de la haine ordinaire, il s’est mis en tête de récidiver en mettant en scène et en interprétant Savoir-vivre : deux délits coup sur coup qui l’auraient amené, en son temps, à comparaître devant Le tribunal des flagrants délires présidé par Claude Villers, assisté du procureur Pierre Desproges, où il aurait pu espérer cependant « bénéficier » de l’aide de Louis Rego, avocat de la défense. Mettre à l’index l’humour quand il touche les hommes politiques ou autres puissants de ce monde, porter discrédit à l’usage du second degré sous prétexte qu’il porte atteinte à la dignité des personnes qui en sont l’objet, est-ce un service à rendre à « la libre circulation des idées » ? De quelle nature est le rire ? « Pourquoi rit-on ? » (titre d’un essai des plus sérieux de Sarah Kofman ayant pour objet Le mot d’esprit et son rapport avec l’inconscient de Freud) Peut-on rire de tout ? De Pierre Desproges Mise en scène et interprétation Catherine Matisse et Michel Didym Scénographie et lumière Olivier Irthum Musique Vassia Zagar Costumes Christine Brottes Collaboration artistique Bruno Ricci Éric Lehembre Anne Marion-Gallois Avec la complicité de Christine Murillo et Dominique Valadié Yves Lisoie : Vous avez, dans un passé récent, déjà monté deux œuvres de Pierre Desproges (Les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir en 2003 et Chroniques d’une haine ordinaire en 2011) et là, ça vous reprend : ne pourrait-on pas déceler, dans cette insistance, les symptômes d’une addiction prononcée pour cet auteur ? Michel Didym : « Il faut d’abord savoir qu’avec Hélène Desproges, la femme de Pierre, nous avions conçu un projet qui s’organisait sous la forme d’un triptyque (c’était avant la publication des intégrales) nous permettant de mettre en valeur différentes périodes de l’écriture de Pierre mais surtout des textes qui étaient destinés à être joués (spectacles qu’il n’a pas eu le temps de réaliser puisqu’il est décédé trop tôt). Et aussi ce qu’Hélène appelait « des fonds de tiroir », des tas de textes que Pierre avait mis en chantier, il ne cessait d’écrire, il écrivait quotidiennement, dès le matin. C’est tous ces écrits qu’Hélène m’a permis de découvrir en m’y donnant accès... » Production CDN Nancy Lorraine - La Manufacture Spectacle créé le 25 mai 2012 à l’Opéra-Théâtre Metz Métropole SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE DURÉE 1H1524 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture Y.L. : Comme on dit « découvrir » un trésor... M.D. : « Dès le départ, on avait effectivement bien vu que vu l’ampleur du trésor découvert, un seul spectacle n’y suffirait pas et qu’il fallait concevoir un triptyque, composé pour chacun d’inédits et de textes jamais entendus. Et c’est à partir de textes écrits pour la radio, de romans et d’inédits que la matière de Savoir-vivre a été composée. C’est ce montage qui nous permet de nous rendre compte, surtout pour les nouvelles générations, du génie littéraire de cet auteur. Parce que ce n’est pas seulement un grand auteur comique, c’est aussi quelqu’un qui, dans la langue, s’inscrit dans une tradition française importante de qualité littéraire et aussi (c’est ce mélange qui le caractérise) de blagues en-dessous de la ceinture. Il conclut de grandes envolées magnifiques et lyriques par des retombées un peu potaches. C’est un mélange de Marcel Proust pour l’ampleur de sa prose, d’Alfred Jarry et d’Alexandre Vialatte pour l’humour corrosif. C’est cette filiation là qu’on pourrait établir. » Y.L. : Votre présent spectacle, Savoir-vivre, reprend-il aussi des textes issus du Manuel du Savoirvivre à l’usage des rustres et des malpolis ? M.D. : « D’abord dites bien que tous les rustres et malpolis pourront aussi en tirer profit, même si c’est pas dans mon titre !!! Ils y trouveront leur compte !!! Mon spectacle reprend effectivement quelques emprunts au premier recueil mais y on trouve beaucoup d’inédits et autres émissions de radio auxquelles Pierre a pu participer, le tout retravaillé pour les besoins présents. Par exemple l’interview de Françoise Sagan par Pierre Desproges, qui a été rédigée pour pouvoir être jouée ensuite. » Y.L. : Mise à part la contribution d’Hélène Desproges qui, en mettant à votre disposition ce fonds important, vous a permis de monter ce spectacle, on sent qu’il y a chez vous une complicité avec l’homme Desproges... Vous pouvez nous en dire un peu plus de cette filiation que l’on ressent ? En quoi il « résonne » en vous ? M.D. : « Je me sens très proche de lui d’abord pour les raisons littéraires que je viens de vous donner. Je partage le même enthousiasme pour les mêmes auteurs. Moi, je n’ai pas eu la chance de découvrir Desproges à la télévision ou à la radio, je suis passé totalement à côté, n’étant pas dans mon adolescence attentif à la radio et à la TV. La rencontre s’est faite au travers de ses livres, au travers de la collection Actes Sud Papiers où il avait édité son premier texte de scène. J’ai d’abord été frappé de voir cet auteur-là entouré d’autres auteurs reconnus pour leurs qualités littéraires. J’ai ouvert le livre et j’ai alors découvert un grand texte...Puis j’ai rencontré Hélène qui m’a branché sur les émissions radio et télé auxquelles il avait participé. Mais moi au départ j’avais une idée assez arrêtée autour de l’œuvre, avant tout littéraire de Desproges, grand observateur de l’écriture contemporaine et de tout ce qui s’est écrit au XXème siècle. Cela m’a interpellé sur les raisons pour lesquelles ces textes-là ne se retrouvaient pas sur les scènes contemporaines. Voilà la première raison de mon attachement. Ensuite, selon les circonstances, Pierre Desproges peut apparaître soit un auteur de gauche, soit un auteur de droite. Comme il a pris comme cheval de bataille de rire et de nous faire rire de la comédie humaine, y compris de la comédie politique humaine, il fait rire de ceux qui tiennent le manche : si c’est la droite, on le qualifie d’auteur de gauche ; si c’est la gauche, on le qualifie d’auteur de droite ! En fait ce qu’il met en oeuvre c’est oser rire des gouvernants, oser rire des puissants, des machos, des intégristes de tous poils (mlf ou autres), oser rire des lois contraignantes contre les fumeurs, de celles pour la sacralisation des handicapés. En résumé, oser rire de tout ce qui devient vite « la bien pensance », de tout ce qui est assimilable au politiquement correct, de tous ces « machins » qui sont une totale hypocrisie érigée en lois. Desproges met en route une conscience en débusquant la « subtilité » (l’hypocrisie !) des gouvernants qui tiennent un discours à l’opposé de leurs actes. » Yves Lisoie, pour le Théâtre des Quatre Saisons de Gradignan SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 25 MICHEL DIDYM cf p.6 CATHERINE MATISSE Avant son entrée au Conservatoire de Paris en 1982, elle travaille notamment avec Jean-Pierre Vincent, Jean-Paul Chambas et Michel Deutsch à Strasbourg. Elle a joué sous la direction d’Alain Françon (Chambres de Philippe Minyana), Stuart Seide (Le Changeon de Middleton), Michel Dubois (La chambre et le temps de Botho Strauss), René Loyon (Visiteurs de Botho Strauss), Michel Didym (Lisbeth est complétement pétée de Armando Llamas, Ruines romaines de Philippe Minyana, Le dernier sursaut de Michel Vinaver, Chasse aux rats de Peter Turrini, Le Miracle de György Schwajda, Sallinger de Bernard-Marie Koltès et Ma Famille de Carlos Liscano, Oreilles tombantes, groin presque cylindrique de Marcelo Bertuccio, Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, Le jour se lève, Léopold ! de Serge Valletti, Savoir vivre d’après Desproges, Le Malade imaginaire de Molière), de Véronique Bellegarde (La main dans le bocal dans la boîte dans le train de Pedro Sedlinsky, La cheminée de Maigarit Minkov, Le Bestiaire animé de Jacques Rebotier, faRbEn de Mathieu Bertholet), Pierre Pradinas (Georges Dandin de Molière), Enzo Cormann (L’autre de Enzo Cormann), Laurent Laffargue (Quai ouest de Bernard-Marie Koltès), Alain et Daniel Berlioux (Acte de Lars Noren), David Lescot (Le système de Ponzi et Les Jeunes de David Lescot). Elle travaille régulièrement pour France Culture avec Claude Guerre sur des textes de Michel Vinaver, Rodrigo Garcia... Elle participe également à la Mousson d’été. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 26 12/16 JANV. J’HABITAIS UNE PETITE MAISON SANS GRÂCE, J’AIMAIS LE BOUDIN J-M. PIEMME / P. JEUSETTE & V. THIRION LA PIÈCE Un homme se souvient et remonte le cours de son histoire, de sa naissance à la perte de ses parents. À Seraing, dans la cuisine d’une maison sans grâce, les fantômes du passé ressurgissent : le père revenant de l’usine, la mère toute à ses fourneaux, mais aussi les oncles, les tantes, les Saint-Nicolas… Ce qu’il raconte est-il vrai ou faux ? Qu’importe ! Le voilà hanté, entraîné à faire un voyage dans le temps. Les remous du présent ne sont toutefois pas fort éloignés : cataclysmes économiques, fermetures d’usines, menaces pesantes sur le bassin liégeois... La fin de ce monde-là est-elle programmée ? Ce récit de tendresse teinté de pragmatisme met en scène l’histoire d’un homme d’aujourd’hui, face aux cataclysmes économiques secouant le pays qui l’a vu naître et grandir, Seraing. Les remous du présent font remonter le passé. Des images surgissent... Le voilà hanté, entraîné à refaire le voyage du pays de l’enfance vers l’âge adulte : ses parents, l’usine, les fêtes familiales, les événements politiques, les études. C’est l’évocation d’une jeunesse au pays de l’usine, avec jubilation, tendresse, malice et humour. Avec de la sympathie aussi pour sa propre histoire entrée en collision avec la grande Histoire. Est-ce que tout ce qu’il raconte est exact ? Peut-être pas, quelle importance ? Comme il le dira lui-même « Et si tout était inventé, qu’est-ce que cela changerait ? ». D’après Spoutnik de Jean-Marie Piemme Adaptation et réalisation Philippe Jeusette et Virginie Thirion Avec Claire Bodson, Philippe Jeusette, Éric Ronsse Composition musicale Éric Ronsse Scénographie Sarah de Battice Avec l’aide de Philippe Boyard Construction Laurent Notte Philippine Boyard Margaud Carpentiers Costumes Élise de Battice Réalisation des images Bob Jeusette, Tawfik Matine Assistanat Tawfik Matine L’homme et l’enfant qui se racontent – à savoir Philippe Jeusette en Jean-Marie Piemme fictionnalisé – ont deux compagnons de voyage : un musicien, Éric Ronsse, et Claire Bodson. Ces deux présences permettent de redonner vie à de potentielles images parentales ou des personnages qui ont croisé son passé. J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin est conçu à partir du récit autobiographique de Jean-Marie Piemme Spoutnik. Philippe Jeusette est l’initiateur du projet. Virginie Thirion et lui-même en ont assuré l’adaptation (choix des textes, agencement...). C’est un spectacle théâtral, mêlant texte, musique (d’influences diverses et variées) et projections (de vidéos et photos sans volonté pour autant de faire du théâtre documentaire). Production CDN Nancy Lorraine - La Manufacture Spectacle créé le 25 mai 2012 à l’Opéra-Théâtre Metz Métropole SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE DURÉE 1H10 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 27 EXTRAIT DE LA PIÈCE Je suis né dans la cave, sous les bombardements. Il était trois heures et demie, c’était la sortie des classes, je voyais défiler les jambes des écoliers devant le soupirail. « Poussez ! » Quelqu’un a dit « poussez! » et ma mère a poussé. Moi, je n’en demandais pas tant mais sous l’effet du mouvement, j’ai été forcé de sortir la tête. Quel jour sommes-nous, ai-je dit ? Avant tout, je voulais me donner une contenance devant tous ces gens qui m’attendaient. Le 16 novembre, imbécile. Ça m’a vexé. Oui, ça m’a vexé que mon père me parle sur ce ton. Après tout, on se connaissait à peine. Trente secondes, au plus ! Illico, j’ai alors décidé de marquer le coup. Il fallait qu’il comprenne tout de suite que je serais un enfant difficile. Mon Papa, malgré l’émotion qui nous étreint tous, ai-je dit en crachotant une saloperie qui me collait aux gencives, je n’oublie pas ce que tu m’as balancé quand Maman t’a dit qu’elle était enceinte. Il avait grogné ! Il avait pesté! Il avait hurlé : je n’en veux pas, on a déjà le chien ! Ai-je dit que c’était la guerre ? Le maréchal Von Rundstedt menait la contre-offensive allemande entre Arlon et Bastogne. On n’avait pas grand-chose à manger et le chien moins encore. Alors vous comprenez, il a fallu s’en débarrasser, a dit mon père à l’accoucheuse. « Ça a dû vous faire quelque chose. Même si c’est des bêtes, on s’y attache », a répondu l’autre, juste au moment où ma mère, trouvant probablement le sujet de conversation trop scabreux pour moi s’était remise à hurler. JEAN-MARIE PIEMME Né en Wallonie en 1944, Jean-Marie Piemme a suivi des études de littérature à l’Université de Liège et de théâtre à l’Institut d’études théâtrales de Paris. Dramaturge à l’Ensemble théâtral mobile, il collabore ensuite avec le Théâtre Varia. De 1983 à 1988, il rejoint l’équipe de Gerard Mortier à l’Opéra national de Belgique. Actuellement, il enseigne l’histoire des textes dramatiques à l’Institut national supérieur des arts du spectacle (Insas). En 1986, il écrit sa première pièce Neige en décembre qui sera mise en scène l’année suivante. Suivront une trentaine de textes joués en Belgique et à l’étranger (dont Café des patriotes, Toréadors,... ). Certains d’entre eux ont fait l’objet de captations et de diffusions télévisées ou de mises en ondes, par la RTBF et France Culture notamment. Ses textes sont principalement publiés aux éditions Actes-Sud papiers et aux Éditions Lansman. Il a publié un roman Tribulations d’un homme mouillé aux Éditions Labor à Bruxelles. La revue « Alternatives théâtrales » lui a consacré son numéro 75 (décembre 2002) ainsi qu’un hors série Voyages dans ma cuisine (2008) constitué d’entretiens avec Antoine Laubin sur son théâtre. Les Éditions Aden ont publié Spoutnik, un récit autobiographique, et Rien d’officiel, cinq récits sur le monde d’aujourd’hui conçus à partir de grandes figures shakespeariennes. En 2010, Jean-Marie Piemme a donné une conférence sur ses textes à l’université d’Avignon intitulée « Un théâtre de la disparition », publiée aux presses universitaires d’Avignon. En 2011, il a été l’invité de la chaire de poétique de l’université de Louvain. Il y a donné quatre conférences sur le thème « L’écriture comme théâtre ». Il est également l’auteur de nombreux écrits sur le théâtre. Certains de ses écrits théoriques ont été collectés dans un numéro spécial de la collection Espace Nord, Le souffleur inquiet (2012). Jean-Marie Piemme a bénéficié d’une résidence d’écriture à la Rose des vents de Villeneuve d’Ascq en 1991 et à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en 1996. Il a reçu de nombreux prix : Eve du théâtre en 1990 ; Prix triennal de la Communauté française de Belgique en 1991 et 2002 ; Prix « Nouveaux talents » de la SACD France en 1992 ; Prix RFI (Radio France International) en 1994 pour sa pièce Les forts, les faibles ; Prix Herman Closson de la SACD Belgique ; Prix ado du théâtre contemporain (Amiens/Picardie) en 2009/2010 pour Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis ; Prix du lycée André Maurois de Bischwiller en 2010 pour Spoutnik ; Prix Soni Labou tansi pour Dialogue d’un chien... SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 28 26/30 JANV. WOYZECK GEORG BÜCHNER / MICHEL DEZOTEUX Chaque homme est un abîme. On a le vertige quand on se penche dessus. Cette citation est extraite de Woyzeck, pièce de théâtre inachevée que Georg Büchner, son jeune auteur qui est aussi médecin et scientifique, commence à écrire en 1837, mais qu’il ne peut achever. Il tombe gravement malade et meurt du typhus à l’âge de 23 ans. S’il laisse derrière lui une œuvre modeste par la taille (seulement trois pièces de théâtre, une nouvelle, quelques lettres), il devient l’une des figures marquantes de la littérature allemande du 19ème siècle et est aujourd’hui considéré comme un auteur classique. Pour écrire Woyzeck, Georg Büchner s’est inspiré d’un fait divers de 1821. Un soldat, perruquier et vagabond, est accusé du meurtre de son amante, veuve d’un chirurgien. Sous sa plume, l’histoire devient celle d’un jeune soldat qui tente tant bien que mal de survivre. Il vit avec Marie, une femme légère qui le trompe et qui a un fils qu’il prend pour sien. Pour subvenir à leurs besoins, il devient un objet d’expérience pour la science et se met au service du capitaine de la garnison. Humilié par l’un, rabaissé par l’autre, abusé dans ses sens, cet homme au coeur simple, confusément hanté par l’idée d’une bonté universelle, voudrait juste s’offrir le luxe de penser ; mais lorsqu’il soupçonne Marie de le tromper avec le tambour-major - le don Juan du régiment - sa douleur mûrit et l’idée de la tuer naît en lui. De Georg Büchner Adaptation, mise en scène et scénographie Michel Dezoteux Avec Karim Barras, Azeddine Benamara, Éric Castex, Inès Dubuisson, Fanny Marcq Denis Mpunga Création lumière Éric Vanden Dunghen Création costumes Odile Dubucq Création maquillage Jean-Pierre Finotto Composition musicale Alexis Koustoulidis Geste Claudio Bernardo Assistanat à la mise en scène Glenn Kerfriden Voilà ce qui, en recollant les quarante-neuf morceaux ou fragments sans numérotation ni pagination que l’auteur a laissés, peut être résumé de l’histoire. Mais celle-ci peut tout aussi bien être contredite, adaptée, recomposée par chaque metteur en scène qui s’attaque à l’œuvre – dont Bertolt Brecht qui fut le premier à la faire connaître au 20ème siècle. Chaque fragment peut tout aussi bien fonctionner de façon autonome, sans rapport de causalité, sans mise en perspective au regard d’une fable. Production CDN Nancy Lorraine - La Manufacture Spectacle créé le 25 mai 2012 à l’Opéra-Théâtre Metz Métropole SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE DURÉE 1H15 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 29 Après Hamlet (dont on retrouve d’ailleurs des références évidentes dans Woyzeck), ce qui intéresse Michel Dezoteux, dans cette deuxième proposition sur le chemin théâtral de la folie, c’est de préserver cet état fragmentaire, cet inachèvement, cet aspect « art brut » de la pièce qui révèle les soubassements mystérieux de notre fragilité humaine. Woyzeck est une figure qui garde toute son opacité : rien n’est vraiment explicité de son cas. Le comportement de cet homme ordinaire n’est qu’une accumulation de fragments. Sa pensée va, sans cadre et sans limites, à travers le monde, toujours fébrile, toujours à fleur de peau, toujours taraudée par le doute. Monter la pièce aujourd’hui représente très certainement un défi, du fait de son caractère énigmatique, mais surtout parce qu’elle va en sens contraire d’un monde qui voudrait tout savoir, tout comprendre et tout expliquer. La pièce nous amène à l’inverse, là où il n’y a pas de sens, à creuser en vain dans « la blessure ouverte » comme le disait Heiner Müller, dans la béance et les abysses noirs de l’existence humaine. MICHEL DEZOTEUX Né à La Louvière en 1949 dans une famille d’origine ouvrière, il est l’élève de Jean Louvet. Reçu à l’INSAS en septembre 1968, il est profondément marqué par l’enseignement brechtien d’Arlette Dupont ; il passe un an, en stage, chez Barba, à l’Odin Theater. Au retour d’un tour du monde des grands festivals de théâtre alternatif et underground, il fonde à Anderlecht, avec l’acteur Dominique Boisel, un lieu expérimental – un petit plateau, cinquante places – le Théâtre Élémentaire, dont le premier spectacle, Lenz ou La Neige dans la maison (1977), d’après Büchner, tente de concilier l’exigence littéraire avec une esthétique gestuelle inspirée de Barba et de Grotowski. Suivent, sous l’influence de Vitez et sa proposition d’un théâtre-récit, un Crusoë Crusoë (1978) d’après Tournier et Defoe, puis Lettres de prison (1979) d’après Gramsci – signe d’une préoccupation et d’un engagement politiques toujours présents au cœur même de la démarche artistique –, et enfin Bovary d’après Flaubert (1981). Parallèlement il organise en 1980 le premier festival international de Théâtre de Bruxelles qui révèle au public belge quelques grands noms de l’avant-garde américaine : Phil Glass, Lucinda Childs, Trisha Brown, Mabou Mines. Sur la proposition de Philippe Sireuil, en 1982, il fonde et codirige, avec Marcel Delval, le Théâtre Varia dont il devient directeur en 1994. Ce nouveau lieu, à mi-chemin entre l’alternatif et l’institution, lui permet d’approfondir son intérêt pour le théâtre de Brecht, dont il exalte, par des équivalents rock et punk, la filiation avec l’esthétique expressionniste des cabarets munichois ou berlinois : Maître Puntila et son valet Matti (1987, au Théâtre National), La Noce chez les petit-bourgeois (1988) et Brecht-Machine (1990). Depuis, Michel Dezoteux a créé ou repris une quinzaine de spectacles, des œuvres classiques du répertoire (Richard III, 2003, La Cerisaie, 2002, L’Avare, 2004, Le Revizor, 2007,...) comme des œuvres contemporaines, telles que Quai Ouest et Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès en 1995/1996, Sauvés d’Edward Bond en 1998, ainsi que trois pièces de Werner Schwab au milieu des années nonante, après la mort de ce dernier en 1993 : Extermination ou mon foie n’a pas de sens – Les présidentes – Excédent de poids, insignifiant, amorphe. Il y a deux saisons, il a entamé un triptyque sur la folie, avec Hamlet, qu’il poursuit en 2014/2015 avec Woyzeck et qui se terminera avec Macbeth. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 30 23/26 FÉV. SIRÈNES PAULINE BUREAU Sirènes mêle quatre histoires sur trois époques et deux continents. 1966, Annie habite au Havre et son mari, capitaine au long cours, ne revient pas. 1983, Hélène, diplômée d’HEC et enceinte, apprend la mort de son père dont elle n’avait pas de nouvelles depuis plusieurs années. 2013, Max, businessman, mène une vie solitaire, exilé à Shanghai. Aurore, chanteuse, perd sa voix en plein concert à Paris. Elle va voir un médecin. Il ne peut rien pour elle. Elle va voir un psychanalyste. Il faut qu’elle parle « C’est en parlant que vous retrouverez votre voix ». Les secrets de famille font des ricochets sur plusieurs générations. Comment raconter ce qui n’a pas été dit et qui s’est transmis ? Comment s’élabore un inconscient ? Qu’est-ce que l’on reproduit et qui ne nous appartient pas ? Comment l’histoire de nos vies s’imbrique-t-elle avec la grande histoire ? Ces questionnements, intimes et politiques, sont, dans Sirènes, posés sous forme de puzzle poétique. Le spectacle raconte comment les vies de ceux qui nous ont précédés nous traversent. Sur le plateau, il y a un arbre généalogique. Des nuits dans le port de Shanghai. Des jours dans un magasin d’électroménager. Une fille qui joue de la guitare électrique. Une histoire de grille-pain. Une femme internée pour dépression. Trois sirènes. Une naissance et deux enterrements. Un rêve érotique. Une petite fille qui ne parle pas beaucoup. Un secret de famille, des secrets de famille. Un coup de foudre. Des fantômes. Des vies. Cie la part des anges Texte Pauline Bureau en collaboration avec Benoîte Bureau, Yann Burlot Nicolas Chupin Camille Garcia Gaëlle Hausermann Régis Laroche, Marie Nicolle Anne Rotger, Catherine Vinatier Avec Rachel Arditi, Philippe Awat Yann Burlot, Nicolas Chupin Camille Garcia, Vincent Hulot Marie Nicolle, Catherine Vinatier Dramaturgie Benoîte Bureau Scénographie Emmanuelle Roy Lumière et régie générale Jean-Luc Chanonat Composition musicale et sonore Vincent Hulot Collaboration artistique et vidéo Gaëlle Hausermann Costumes Alice Touvet Diffusion Olivia Peressetchensky Production Compagnie La Part des Anges Coproduction Théâtre Dijon Bourgogne - CDN, Le Volcan - Scène nationale du Havre, CDNA Centre dramatique national des Alpes - Grenoble, Scène nationale de Petit-Quevilly Mont-Saint-Aignan, Comédie de Picardie - Scène conventionnée pour le développement de la création théâtrale en région, Théâtre Firmin Gémier - La Piscine, pôle national des arts du cirque d’Antony et de Châtenay-Malabry Avec l’aide à la création du Département de Seine Maritime. Avec le soutien du Fonds SACD Théâtre Le texte Sirènes a reçu l’Aide à la création du Centre National du Théâtre Sirènes est publié aux éditions Actes Sud-Papiers Compagnie dramatique conventionnée par la Région Haute-Normandie et par le ministère de la Culture et de la Communication / Direction régionale des affaires culturelles de Haute-Normandie Pauline Bureau est artiste associée au Théâtre Dijon Bourgogne - CDN et au Volcan - Scène nationale du Havre. part-des-anges.com SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE - À PARTIR DE 15 ANS DURÉE 2H SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 31 PAULINE BUREAU auteure et metteuse en scène. Pauline Bureau suit une formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (promotion 2004). Après avoir travaillé comme comédienne, elle choisit de se consacrer à la mise en scène et, avec une quinzaine d’acteurs de la même école, elle fonde La Part des Anges. Ils adaptent Un songe d’après Shakespeare joué au Ranelagh puis en tournée pendant un mois au Maroc et travaillent sur des écritures contemporaines (Je suis une bulle de Malin Axelsson au CDN de Sartrouville) ou des adaptations de roman (Lettres de l’intérieur de John Marsden au Théâtre du Passage à Fécamp et au Théâtre 71 à Malakoff). La compagnie crée également trois spectacles qui se jouent au Théâtre de la Tempête et en tournée: une adaptation de Roméo et Juliette en 2008, Roberto Zucco en 2010 et La Meilleure Part des hommes en 2012, production déléguée de L’Espace des Arts. En 2011, la Part des anges crée Modèles au Nouveau Théâtre de Montreuil, en co-production avec la Comédie de Picardie. En 2014, la compagnie crée Sirènes, en coproduction avec le Théâtre Dijon Bourgogne. Pauline Bureau est artiste associée au Théâtre Dijon Bourgogne – CDN et au Volcan – Scène nationale du Havre. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 32 1ER/11 MARS LORETTA STRONG COPI / GAËL LEVEUGLE Loretta Strong, corps perdu dans l’espace, corps communiquant, appelle. Son compagnon de voyage, Steve Morton est mort (elle l’a tué). Comment va-t-elle pouvoir remplir sa mission : semer de l’or sur Bételgeuse ? Elle appelle M. Drake sur terre, elle appelle Linda, une collègue dans un autre satellite, elle appelle, dans l’espace, vénusiens, plutoniens, hommes-singes de l’étoile polaire, rats et chauve-souris. Il lui faut trouver quelqu’un pour se reproduire, pour mener à bien sa mission. Elle lutte contre les corps astraux et les envahisseurs de l’espace ; l’invasion de son satellite, l’invasion de son corps. De Copi Mise en scène, jeu Gaël Leveugle Musique (composition et performance) Jean-Philippe Gross Dramaturgie Mikaël Serre Scénographie Jeanne Comode Lumière Matthieu Ferry Production Elodie Couraud Elle explose et se recompose, se reproduit avec des rats, de l’or, du métal, elle même, appelle appelle appelle et se confronte jusqu’à l’incandescence aux mystères de sa trajectoire intersidérale comme aux mystères de son odyssée intérieure. LORETTA STRONG : Allô, John ? C’était bien ma chance, Steve est mort ! Chez vous tout va OK, John? Tant mieux, mes amitiés à Linda ! Allô, la Terre ? Vous avez oublié de brancher l’oxygène de Steve Morton, Monsieur Drake I C’est joli de s’excuser, mais c’est pas vous qui viendrez me féconder sur la Voie Lactée I Je me retrouve seule avec les rats ! Allô, Linda ? Vous avez entendu ce que je lui ai lancé là ? Comment ça, John est mort ? On est foutues ! Allô, la Terre ? Quelle merde ! Allô, la Terre ? John Balling est mort d’un infarctus ! Production Compagnie Ultima Necat Production déléguée CDN Nancy Lorraine - La Manufacture Coproduction Centre Culturel André Malraux - Scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy - Transversales Verdun Coréalisation CDN Nancy Lorraine - La Manufacture, Centre Culturel André Malraux - Scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy Avec le soutien de Collectif 12, Mantes-la-Jolie SPECTACLE PRÉSENTÉ À LA FABRIQUE CRÉATION 2016 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 33 Qu’est-ce que vous dites ? Vous êtes fou ! Allô, Linda ? Ils veulent nous faire féconder par les rais ! Ah, non, pas moi ! Vous, faites ce que vous voulez i Je trouverai bien quelqu’un dans l’espace ! Allô ? Allô ? Allô ? Ici une Terrienne ! Allô ? Allô ? Allô ? Qui êtes-vous ? Un Homme-Singe de l’Étoile Polaire ? Vous vous foutez de ma gueule ? C’est vous, Monsieur Drake ? Vous êtes envahis par les Hommes-Singes de l’Étoile Polaire ? Allô, Ljnda ? Vous avez entendu ? On n’a pas d’autre solution ! Allons-y ! Viens ici, viens ici ! Tu es un mâle ? Aïe, ne me mords pas, sale bête ! Je ne suis pas méchante, tu sais ? Tu veux descendre ? Oh, qu’est ce que c’est dégoûtant I Doucement, là ! Beurk ! Rentre dans ta cage ! Allô, Linda ? Est-ce que votre Frigidaire est assez grand pour John ? On n’est pas très bien équipées ! GAËL LEVEUGLE Je joue, j’écris et je mets en scène. Je prends le corps comme la langue en considération linguistique et poétique. J’ai suivi des études universitaires de lettres (Paris IV), me suis formé au conservatoire du cinquième arrondissement de Paris (Bruno Wacrenier) et à l’école Jacques Lecoq. Ma vie a pris un tournant après avoir ouvert Molloy de Beckett dans la bibliothèque de mes parents par hasard, une après midi d’ennui à l’adolescence. Beckett, Kadka, Stanislavski, Grotowski, Masaki Iwana (Butôh), Tenko (improvisation vocale libre), Lacan, Queneau. Ma pratique créative est fondée sur mon expérience du plateau par le jeu, je fais acteur pour les autres comme l’improvisateur libre en équipage spontané, en même temps que j’écris des pièces chorégraphiques participatives et conçois des mises en scène. Depuis 2005, avec ma compagnie, Ultima Necat, j’ai co-adapté et co-­mis-en-scène L’ermite et Six doigts de Viktor Pelevine, écrit et mis-­en-­scène MC2, Minimal Connotatif et produit Vêpres de la Vierge Bienheureuse d’Antonio Tarantino avec Jean-­Luc Guionnet et Eric Vautrin. En tant qu’acteur j’ai collaboré avec Mikael Serre, Gilles Chavassieux, Grégoire Monsaingeon, Eric Vautrin, Emmanuel Daumas, entre autres. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 34 14/16 MARS LA MOUSSON D’HIVER ATELIERS - LECTURES - RENCONTRES - SPECTACLE La Maison Européenne des Écritures Contemporaines (MEEC), en collaboration avec le Théâtre de la Manufacture, organise depuis 2004 à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson des journées de rencontres pédagogiques pour faire découvrir aux lycéens et étudiants lorrains les écritures dramaturgiques contemporaines. La Mousson d’hiver travaille à l’émergence d’un nouveau répertoire dramatique et propose aux jeunes spectateurs des ateliers de pratique théâtrale, des spectacles, des lectures, et des mises en espace avec les artistes qui font le théâtre d’aujourd’hui. Les textes présentés sont sélectionnés par le comité de lecture de la Mousson d’été, pour une mise en voix et en jeu à destination de collégiens, lycéens et étudiants qui s’y retrouvent spectateurs... et acteurs ! À l’Abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson et au CDN Nancy Lorraine La Manufacture 03 83 37 12 99 meec.org facebook.com/ lameeclamousson Dans une ambiance où découverte rime avec expérience intime, ça secoue et ça fuse : un feu d’artifice pour tous les jeunes et pour ceux qui souhaitent le rester en se frottant au théâtre le plus contemporain qui soit ! Programmation en cours SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 35 14 MARS RISK JOHN RETALLACK / EVA VALLEJO - BRUNO SOULIER Magnétiques, ensemble, les cinq acteurs font corps et choeur. Corps qui respirent, halètent, chantent. Cinq corps vifs pour incarner cinq adolescents de Glasgow dont l’auteur anglais, John Retallack, a recueilli l’histoire. Entre crises et désarrois, sentiment d’abandon, combats pour être accepté par les autres, quel rôle tenir ? Éprouver le monde et le risque de vivre c’est s’éprouver soimême et l’on explore les limites pour être sûr de bien exister. La mort, ils ne la “ craignent pas ”. Martin, le reclus, Ed, le gothique fugueur et trop timide, Michelle, la jeune fille humiliée devenue bastonneuse de choc en découvrant sa force face à Lorraine, la terreur du lycée, les destins sont écorchés et passent par les turbulences de ce que l’on appelle “ comportements à risque ”. Eva Vallejo (mise en scène) et Bruno Soulier (musique) ont concocté avec leur compagnie L’Interlude Théâtre Oratorio une “ vie secrète des jeunes ” inspirée et sensible, révélant toute la musicalité et la puissance de sidération du texte de Retallack. C’est bien à un oratorio que l’on assiste, avec son étrange mélancolie, ses fureurs, ses stridences, ses gouffres et des éclairs d’espoir car tout est plein d’une grande vitalité qui permet des rebonds. Entrelacés dans l’espace qui se métamorphose, texte, musique (lied, slam, rock), sons, lumières et danse génèrent un spectacle envoûtant et hypnotique. Dans le cadre de LA MOUSSON D’HIVER De John Retallack Conception Eva Vallejo, Bruno Soulier Mise en scène Eva Vallejo Avec Henri Botte, Lyly Chartiez Marie-Aurore d’Awans Gérald Izing Gwenaël Przydatek Bruno Soulier (claviers) Musique Bruno Soulier Lumière Philippe Catalano Assistants à la mise en scène Anne Lepla et Guick Yansen Régie générale Eric Blondeau Son Olivier Lautem Surtitrage Vidéo Fanny Derrier Production L’Interlude T/O Coproduction Le Grand Bleu, Établissement national de production et de diffusions artistique, Lille - en partenariat avec le Théâtre du Nord, le Théâtre national Lille Tourcoing, la Région Nord Pas-de-Calais et la MJC de Rodez Soutien à la production La Méridienne, Scène conventionnée de Lunéville. Soutien de la Spedidam Compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture, DRAC Nord Pas-de-Calais et le Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, soutenue par le Conseil départemental du Nord et la Ville de Lille “ Compagnie-compagnon ” du Théâtre du Nord, Théâtre National Lille Tourcoing Région Nord Pas-de-Calais RISK est traduit de l’anglais par Isabelle Famchon Ed. Les Solitaires Intempestifs John Retallack est représenté par l’Agence DRAMA en France SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE DURÉE 1H20 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 36 22/25 MARS DALÍ VS. PICASSO FERNANDO ARRABAL / FRANK HOFFMANN Neuf mois après le début de la Guerre Civile Espagnole, trois jours après le bombardement de Guernica, dans la nuit du jeudi 29 avril 1937 dans un grand salon parisien délabré se retrouvent Salvador Dalí et Pablo Picasso. Au milieu du salon est accroché le tableau de Dalí Composition molle aux haricots bouillis (prémonition de la Guerre Civile), derrière, tout au fond, on découvre une œuvre de Picasso qui deviendra par la suite Guernica. Dalí et Picasso s’entretiennent du rôle des arts et de l’artiste en temps de guerre, leur conversation à bâtons rompus est constamment interrompue par les interventions cocasses de leurs deux femmes complices Gala et Dora. Régulièrement Dora lance un couteau qui passe devant le nez de Picasso atterré, alors que Gala a une grande nouvelle à annoncer... Dalí vs. Picasso est une œuvre foudroyante, jubilatoire, appelée humblement par son auteur Fernando Arrabal « dialogue », une œuvre qui sonne comme un cri méchant, mais tendre, provocateur, mais hilarant, querelleur, mais poétique. Arrabal est peut-être le dernier, en tout cas le plus ensorcelant représentant de cette génération exceptionnelle qui, entre surréalisme, théâtre de l’absurde et écriture contemporaine, a révolutionné le monde des arts et de la littérature de l’Après-Guerre jusqu’à aujourd’hui. Soutenu par une distribution exceptionnelle, Frank Hoffmann créera la version originale française de Dalí vs. Picasso. Un défi ! “ Composition molle aux haricots bouillis (Prémonition de la Guerre Civile) ” De Fernando Arrabal Mise en scène Frank Hoffmann Avec Luc Feit Samuel Finzi Jacqueline Macaulay Marie-Lou Sellem Scénographie Christoph Rasche Costumes Katharina Polheim Lumières Zeljko Sestak Musique René Nuss Dramaturgie Andreas Wagner Assistante à la mise en scène Alexandra Schumann Maquillage Jasmine Schmit Habillage Yolande Schmit Les costumes ont été réalisés dans les ateliers du TNL sous la direction de Denise Schumann Coproduction Théâtre national du Luxembourg, Ruhrfestspiele Recklinghausen SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE DURÉE 1H15 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 37 FERNANDO ARRABAL Fernando Arrabal est né en 1932 au Maroc peu de temps avant la guerre civile espagnole. La condamnation à mort de son père sous le régime de Franco, commuée en peine d’emprisonnement à vie, puis sa disparition après son évasion de prison, marquera l’œuvre du dramaturge : il en fait état dans plusieurs ouvrages, dont Lettre à Franco, publié du vivant du Général. À partir de 1940, la famille d’Arrabal s’installe à Madrid. Fernando y débute ses études universitaires qu’il poursuit à Paris pour ne plus quitter la France. Auteur d’un grand nombre de pièces de théâtre, son épouse a entrepris très tôt la traduction de son œuvre en français. En 1967, il se rend en Espagne où il est arrêté pour avoir écrit une dédicace « blasphématoire » envers le régime. Il doit sa libération à une campagne internationale. Auteur à succès, Fernando Arrabal est également un cinéaste de talent. Ses recueils de poèmes ont été illustrés par de grands artistes internationaux, parmi lesquels Dalí, Magritte, Picasso, Saura... Jouée dans le monde entier, son abondante production théâtrale, mystique et provocatrice, onirique et festive, est un mélange baroque de cruauté et de tendresse. Fernando Arrabal est devenu en 1995 officier des Arts et des Lettres. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 38 21/29 AVR. RING, ce n’est pas qu’un ring de boxe. Ce n’est pas seulement les Rencontres Internationales Nouvelles Générations. Ring, c’est aussi le cercle ou l’anneau en anglais ou en allemand, celui qui marie entre elles les troupes venues de nombreuses nations d’Europe et d’ailleurs, au printemps, tous les deux ans désormais. C’est aussi un opéra de Wagner et un hymne disco, Ring my bell, qui est un appel à la jouissance. Et il ne faut pas oublier Ring, film japonais halluciné de vidéo maudite ! Dans le monde de RING, internationalite et cosmoponal, il y a un peu de tout ça ; on rebondit dans les cordes, et les frontières sont faites pour être sautées, voire dynamitées. Les oeuvres proposées bousculent les genres et les limites spatiales autant qu’artistiques. Il ne s’agit pas d’expérimentations mais de propositions fortes, musicales souvent, technologiques ou brutes, explosées, acérées, graphiques parfois, planantes ou concentrées, toujours inédites et surprenantes. Ring continue à être une ligne de partage et de passages pas sages d’émotions puisées dans l’électricité du temps. RING #5 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 39 THE EVENTS / LES ÉVÉNEMENTS De David Greig / Mise en scène Ramin Gray Il n’est jamais nommé mais le tueur dans The Events (Les Evénements), a bien des traits communs avec Anders Behring Breivik, assassin de 69 personnes réunies lors du camp d’été de la Ligue des jeunes travaillistes (AUF) sur l’île d’Utøya, en Norvège, le 22 juillet 2011. La pièce commence après le drame, dans l’onde du choc. Rien de larmoyant pourtant, ni dans la pièce de David Greig ni dans son traitement par l’Actors Touring Company. Confrontée à la barbarie, une prêtre, Claire, est ébranlée et cherche une réponse à de tels actes. Le retour à la vie de la communauté atteinte passe par le chant et l’accueil d’une chorale ayant préalablement répété dans chaque lieu où la troupe se produit. Poignant et majestueux. QUATRE INFIRMIÈRES SUÉDOISES EN DÉPLACEMENT De Marie Henry / Mise en scène, scénographie et interprétation UBIK Group Les phares d’une voiture de golf trouent la nuit. Quatre infirmières en descendent. Auparavant, elles ont pris le pouls de la ville, la nôtre, enregistré son électrocardiogramme et examiné son système nerveux. Vient le moment, sur scène et en direct, des soins. Ils sont prodigués lors d’un voyage qu’elles organisent pour nous sans que nous quittions notre siège. Les quatre infirmières s’amusent à nous perdre ; elles n’ont pas vu la même chose ! Quatre points de vue différents, quatre passés composés et recomposés se confrontent. Bienveillantes, pourtant, elles nous aident à nous retrouver à l’aide d’un langage universel, graphique et ludique : les pictogrammes. “ Peut-être un souvenir ne fonctionne t-il pas uniquement à rebours ? ” dit, dans Alice au pays des merveilles la Reine de Coeur, inspiratrice du collectif belgo-suédois UBIK Group. (...) Programmation en cours nancyringtheatre.fr SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 40 05/11 MAI LA BOUE ORIGINELLE HENRI ROORDA / FRANÇOISE KLEIN J’ai le regret de devoir rappeler (...) que le père de notre race a été fait avec de la boue. Il reste un peu de cette boue originelle dans les cœurs d’aujourd’hui. Voilà pourquoi il ne faut pas agiter les hommes avant de s’en servir. Quand on les agite, leur âme se trouble, parce que les impuretés du fond remontent à la surface. Des esprits animaux se mêlent alors à l’esprit humain qui est dans l’individu et celui-ci ne sait plus ce qu’il fait. Henri Roorda, La boue originelle – 1923 Un beau chantier... C’est de la boue que naît le masque. De chair, de terre et de peau, Françoise Klein esquisse un nouveau pas sur le plateau et se donne forme dans le pétrissage des mots puisés à la table de la matière d’Henri Roorda. Danse de vie ou danse de mort ? Sous le regard de complices au long cours : Gilles Losseroy, Philippe Poirot, Thierry Mathieu et Olivier Irthum, l’actrice plasticienne patauge, malaxe et maniganc... comme un Diogène moderne éclaboussant son auditoire de ses pensées insoumises. Pensée-corps, pensée-action, pensée-danse d’un trublion né au siècle de la raison scientifique galopante et mort à celui de la boucherie universelle triomphante. Mais pensée-tintamarre qui n’en finit plus de tambouriner sur les containers abandonnés de nos équations philosophiques... Françoise Klein interpelle en esprit frappeur nos certitudes suintantes. L’accompagne dans sa transmutation l’Autre, le Double : Thierry Mathieu, démiurge approximatif d’un monde palimpseste, artiste ultime et sculpteur dévoyé qui brouille les pistes et recrée un homme qui a rompu les amarres avec le modèle... Les impuretés sont là, désormais nous devrons faire avec, et apprendre à accommoder la boue à toutes les sauces. Et ce n’est pas le moment de baisser les bras ! Boue d’où l’on vient, boue où l’on va. Boue originelle et boue finale. Le chaos ne naît-il pas toujours dans la boue ? Rituel dans lequel «des esprits animaux se mêlent alors à l’esprit humain»... Dans le cadre de Musique Action D’après Henri Roorda Extraits du volume de chroniques Les Saisons indisciplinées, édition établie et présentée par Gilles Losseroy, Allia 2013 Une pièce de Françoise Klein assistée par Philippe Poirot à la mise en scène et à la scénographie En regard croisé avec Gilles Losseroy sur l’œuvre de Henri Roorda Avec Françoise Klein et Thierry Mathieu en collaboration artistique Production Les productions de l’Enclume Coproduction CDN Nancy Lorraine - La Manufacture, Drac Lorraine Avec le soutien du CCAM Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy, Compagnie La Mazurka du Sang Noir, atelier Les Trois Huit, Maison Lillebonne Coréalisation CDN Nancy Lorraine - La Manufacture, Centre Culturel André Malraux - Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy SPECTACLE PRÉSENTÉ À LA FABRIQUE CRÉATION 2016 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 41 CUVÉES ET MILLÉSIMES... La boue originelle est la première création théâtrale des Productions de l’Enclume, à l’initiative de Françoise Klein, faisant suite à une longue collaboration avec Gilles Losseroy autour de l’œuvre de Henri Roorda au sein de la compagnie La Mazurka du Sang Noir. Le premier spectacle de la compagnie La Mazurka remonte à 1991, et Françoise Klein inscrit son nom au générique en 1992 sur le spectacle Le Coeur à gaz (T. Tzara). Suivront deux pièces avec Françoise Klein seule en scène : Cathédrale de la Misère érotique (Kurt Schwitters) en 1994, puis L’Hirondelle vole avec la rapidité du zèbre, lequel, d’ailleurs, vole très rarement (Henri Roorda) en 1996. Ce texte d’Henri Roorda, et au-delà du texte, son auteur, sont la pierre angulaire d’une complicité artistique qui ne s’est jamais démentie entre Françoise Klein et Gilles Losseroy. L’actrice et plasticienne est présente sur à peu près tous les spectacles de La Mazurka (qui produit Nil Novi Sub Sole, de et par F. Klein en 2007) à un titre ou à un autre (jeu, voix, costumes, scénographie) ; avec quelques périodes de répit et non sans quelques métamorphoses, elle n’a cessé de jouer L’Hirondelle depuis sa création. Quand elle crée, avec un collectif, la manifestation Chaud les marrons en 2008, c’est une pensée de Roorda qu’elle met en exergue de son festival... « Roseau pensant, réseau pensotant ». Pendant que Françoise Klein poursuit sa carrière artistique aux côtés de Sophie Perez et Xavier Boussiron (La compagnie du Zerep), Hubert Colas, le Collectif Kinorev, elle se met en scène dans le cadre de performances et participe à la création du triptyque chorégraphique de la compagnie Ormone avec Aurore Gruel, signant la mise en scène de Elle n’est pas coupable mais elle se met à table (2009), Un oeil sur la chose (2011) et Encore (2013). Parallèlement à son activité de comédienne et metteur en scène, elle créé des costumes pour le théâtre et le cinéma. De son côté, Gilles Losseroy, Maître de Conférences à l’Université de Nancy 2 où il enseigne dans le Département Arts du Spectacle, metteur en scène de la Mazurka du Sang Noir, spécialiste des avantgardes européennes du début du XXème siècle, poursuit ses recherches sur Henri Roorda, participe à la mise en place de colloques et expositions, et livre plusieurs publications sur l’auteur, dont en 2013 les Saisons indisciplinées, recueil de chroniques inédites en volume. Cette édition donne naturellement lieu à une série de lectures-conférences en France et en Suisse, où les deux complices continuent de partager et faire partager cette phrase à la musique singulière qui les abreuve depuis bientôt 20 ans, comme un de ces grands crus que Roorda affectionnait tant et qui aurait mûri avec eux… La table ainsi dressée, n’y manquaient plus que quelques fins couteaux, compagnons de route de Françoise Klein et Gilles Losseroy : le comédien, danseur, plasticien Thierry Mathieu, qui a signé scénographies, conceptions lumières pour La Mazurka et le Collectif Kinorev, danseur et comédien avec la compagnie Ormone et Kinorev, co-fondateur du collectif Oztheaterland, et par ailleurs vidéaste avec Jean-François Denisse-Philippot... Le plasticien Philippe Poirot, enseignant à l’ESAL (École Supérieure d’Art de Lorraine à Epinal) collabore aux créations du Collectif Kinorev, se met en scène dans des performances , crée des installations. Il a réalisé scénographie et décors de La Mangeuse de crottes (1999) et de nombreuses affiches pour le spectacle vivant. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 42 20 MAI 03 JUIN LA ROSE BLANCHE UDO ZIMMERMANN 22 février 1943. Dans quelques heures, Sophie et Hans Scholl, la sœur et le frère, seront décapités. Ils sont jeunes étudiants allemands, idéalistes, croyants. Ils ont été livrés à la Gestapo le 18 février, ont été interrogés trois jours durant, jugés en à peine trois heures ce matin, doivent mourir ce soir. En pleine Allemagne nazie, ils ont, et d’autres avec eux, fait fleurir La Rose blanche, un mouvement clandestin qui luttait contre la barbarie à la force des mots, comme ces « Liberté » « À bas Hitler » badigeonnés sur les murs de l’université de Munich, ou comme ces tracts qui associaient appels contre le National-Socialisme et citations de la bible, Novalis, Aristote, Goethe ou Lao-tseu. C’est là, dans ces quelques heures de cachot qui précèdent la mort, là où le drame du monde ne parvient plus qu’étouffé, que Udo Zimmermann a enfermé son opéra. Il suit ses deux jeunes héros, compose avec leurs écrits et correspondances, laisse leurs peurs, leur foi, leurs convictions pures troubler le silence d’une incandescente humanité. Comme un ultime, universel, acte de résistance. L’ŒUVRE (Titre original Die Weiße Rose) La Rose blanche n’aura vécu que quelques mois, de juin 1942 à février 1943. D’où vient donc que ce mouvement clandestin, mené par une poignée d’étudiants qui eut à peine le temps de distribuer six tracts sous le manteau, d’inscrire des slogans sur les murs du quartier universitaire de Munich, d’appeler à collecter du pain pour les détenus de camps de concentration et à s’occuper de leurs familles, ait à ce point marqué l’histoire de la résistance au nazisme. La réponse appartient en partie à Winston Churchill qui déclara en 1946 : « Vivants, ils étaient invisibles pour nous, car ils devaient se cacher. Mais, par leur mort, la résistance est devenue visible. Ces morts ne peuvent pas excuser tout ce qui s’est passé en Allemagne. Mais leurs actions et leurs sacrifices représentent la base indestructible de la reconstruction ». Opéra de Udo Zimmermann Opéra National de Lorraine Opéra de chambre en seize tableaux Direction musicale Nicolas Farine Mise en scène et scénographie Stephan Grögler Costumes Véronique Seymat Orchestre symphonique et lyrique de Nancy Créé au Conservatoire de Dresde le 17 juin 1967, sur un livret de Ingo Zimmermann Version révisée créée à l’Opéra d’Etat de Hambourg, sur un livret de Wolfgang Willaschek le 27 février 1986 Titre original Die Weisse Rose Ouvrage en allemand surtitré L’essentiel tient surtout à Sophie et Hans Scholl qui, élevés dans la rigueur protestante, contraints à l’expérience des Jeunesses Hitlériennes, ont ressenti l’horreur nazie comme une offense personnelle. L’un et l’autre étaient jeunes, Sophie avait vingt-et-un ans, Hans vingt-cinq, quand ils furent exécutés. Leur beauté, leur secrète volonté d’être l’âme plus que le cerveau de ce mouvement, Sophie Scholl Elizabeth Bailey Hans Scholl Armando Noguera Coproduction Jeune Opéra Compagnie, Arc en Scènes Théâtre populaire Romand - La Chaux-de-Fonds (Suisse) SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE EN PARTENARIAT AVEC L’OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE DURÉE 1H15 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 43 leur conviction que philosophie et littérature détenaient en elles assez de puissance politique pour éveiller les consciences, en firent des héros peu communs, romantiques, auxquels pourrait s’appliquer la réflexion de Lao-tseu, cité dans le deuxième tract de La Rose blanche : « L’homme supérieur est rigide sans heurter ; il a ses armes, mais ne blesse pas ; il est sincère, sans rudesse. Il est clarté, et non éclat superficiel ». UDO ZIMMERMANN Udo Zimmermann, né en 1943 à Dresde, fut membre du Kreuzchor de Dresde de 1954 à 1962. De 1962 à 1968, il étudie la composition, la direction d’orchestre et le chant au Conservatoire supérieur de Dresde (1970–84). Il intervient ensuite comme dramaturge musical pour le théâtre musical contemporain à l’Opéra de Dresde, professeur de composition au Conservatoire supérieur de Dresde (1978–91) et directeur artistique de l’Atelier de Théâtre musical contemporain de l’Opéra de Bonn (1985–90). En 1986, il fonde le Centre de musique contemporaine de Dresde. De 1990 à 2000, il est directeur de l’Opéra de Leipzig, de 2001 à 2003 directeur général du Deutsche Oper de Berlin et de 2004 à 2008 directeur fondateur du Centre européen des Arts de Hellerau. Depuis 1997, il est directeur artistique de la série de concerts musica viva de la Radio bavaroise et depuis 2008, président de l’Académie des Arts de Saxe. Zimmermann est compositeur d’opéras (entre autres, Levins Mühle, 1972; Der Schuh und die fliegende Prinzessin, 1976 ; Die wundersame Schustersfrau, 1981 ; Die Weiße Rose, 1985), d’œuvres concertantes (Sinfonia come un grande Lamento, 1977), des œuvres vocales symphoniques (p.ex. Pax Questuosa (Paix plaintive) pour solistes, trois chœurs et orchestre, 1982) et de musique de chambre. Chez Udo Zimmermann, la musique résonne émotionnellement, intimement, aux destins tragiques. L’une de ses premières œuvres orchestrales, en 1963, s’intitulait Impressions dramatiques sur la mort de John Kennedy. Il faut aller chercher dans son enfance luthérienne à Dresde et les chorales d’église dont il faisait partie à l’époque de la République démocratique allemande, son goût d’une musique vocale qui prend du sens à simplement exister. La foi militante et martyre de Sophie et Hans Scholl ne pouvait qu’inspirer ce passionné du dépouillement sacré de Bach. En 1967, il leur consacre sa première œuvre pour la scène, une ébauche de La Rose blanche, à laquelle il reviendra en 1986, avec un nouveau livret, une nouvelle orchestration. Éblouissant de musique ses héros, soucieux de faire entendre les moindres frémissements de leurs âmes, il fait acte de mémoire avec cette conviction, comme Federico Garcia Lorca dont il porta La Savetière prodigieuse à l’opéra en 1982, que « rien n’est plus vivant qu’un souvenir ». SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 44 24 MAI 04 JUIN TROIS RUPTURES RÉMI DE VOS / OTHELLO VILGARD Trois ruptures parle de la violence dans le couple. Ce n’est pas la première fois que j’aborde le sujet dans mes pièces. Si l’on y regarde bien, le thème revient sans cesse : la violence sociale se répercute dans l’intime, le couple devenant ainsi le lieu du combat. Une scène de ménage poussée à fond à toujours un aspect comique. La part de l’humour dans mes pièces est parfois mal comprise. L’humour, - les rires qu’il peut provoquer - ne cherche pas à amoindrir ou dédouaner la violence qui s’exerce. Il rend simplement possible sa représentation. La force du théâtre réside dans son effet miroir ; dans le meilleur des cas, il permet la prise de conscience de réalités inacceptables. Pour l’écrivain, il s’agit alors d’écrire au plus juste. « Une pièce de théâtre devrait pouvoir provoquer cette réaction chez le spectateur : oui, c’est comme ça... Est-ce que nous ne pourrions pas faire quelque chose pour améliorer un peu la situation ? » Tchekhov. Texte de Rémi De Vos Mise en scène scénographie, son Othello Vilgard Avec Pierre-Alain Chapuis et Johanna Nizard Assistante à la mise en scène Louise Loubrieu Lumière Franck Thévenon Costumes Cécile Ponet et Fleur Peyfort COMÉDIE C’est une comédie. Sur quoi est fondée la comédie ? Pour moi ? Sur le tragique. C’est comme ça que je vois les choses. Alors c’est peut-être ce qu’on appelle une tragi-comédie. Le terme sonne très ancien. Ça ne fait rien. Le théâtre est quelque chose de très ancien et qui s’intéresse depuis longtemps aux relations entre hommes et femmes. C’est un sujet inépuisable. Là, je parle du moment où rien ne va plus, où l’on se quitte parce que la relation ne peut aller plus loin. Ce ne sont pas des scènes de ménage, ce sont des instants où tout s’écroule, où quelque chose meurt en soi. Ce n’est pas drôle quand on y pense. C’est même dévastateur. On perd pied. On est pris de vertige. Tout se casse la gueule, c’est terrible. C’est là que l’humour peut nous venir en aide. Il n’y a pas grand-chose d’autre à attendre de toute façon. Mieux vaut en rire, c’est ce que je pense. Pour ma part, je suis incapable de faire autrement. Rémi De Vos Trois Ruptures s’organise en trois séquences distinctes d’une durée à peu près égale. Chacune des séquences présente un couple dans une situation particulière de rupture. Nous faisons ici le choix de glisser d’une séquence à l’autre avec un même couple d’acteur et de ne pas séparer Ies trois parties du texte en trois petites pièces autonomes. Nous jouons la pièce en continu. Production Compagnie Solaris Coproduction Scènes du Jura - Scène nationale, Château Rouge - Annemasse Trois ruptures est publié aux Éditions Actes Sud-Papiers et a reçu l’aide à la création du Centre national du Théâtre (CnT) La compagnie Solaris a été créée le 12 avril 2011 par Rémi De Vos, auteur de théâtre et Othello Vilgard, metteur en scène. SPECTACLE PRÉSENTÉ À LA FABRIQUE DURÉE 1H05 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 45 SCÉNOGRAPHIE Dans les didascalies, l’espace n’est pour ainsi dire pas ou peu décrit : une table, un chaise, une porte, une pièce à côté... Le décor que nous avons imaginé suggère un intérieur d’appartement très simple et totalement épuré. Des murs blancs encadrent un espace quasiment vide, avec pour tout mobilier une table et deux chaises en formica marron et chrome (pour la première rupture), un fauteuil de dentiste imposant en cuir marron et chrome (présent durant les deux premières ruptures) et deux chauffeuses (présentes à la dernière rupture). Enfin cet espace est fermé par une grande baie vitrée à quatre pans qui isole totalement les acteurs des spectateurs. Il s’agit, en salle de conserver cette ambiance intimiste et l’impression pour le public d’entrer lui même dans un rôle de voyeur. Cet espace clos fermé par ces quatre vitres, place de fait le spectateur à distance de la scène qui se déroule sous ses yeux, les acteurs étant amplifiés par des micros HF. Ces choix scénographiques ne sont évidemment pas anodin à une époque où il est tellement question d’images dérobées et de conversations privées étalées chez la plupart des médias. RÉMI DE VOS Il passe un bac en 1981 avant d’arrêter ses études. Entre 1981 et 1993, il fait différents métiers (gardien, magasinier, réceptionniste d’hôtel, ouvreur de théâtre, surveillant d’internat, ouvrier dans la métallurgie, maçon, assistant-photographe, comédien, peintre en bâtiment, employé de banque, vendeur au porte à porte, garçon de bureau, déménageur... En 1994, I’Association Beaumarchais lui attribue une bourse. Il écrit Débrayage qu’il crée lui-même au CDDB - CDN, Théâtre de Lorient en 1996. Il écrit Pleine lune. En 1997, il écrit avec les acteurs André le magnifique (Molière du meilleur auteur, du meilleur spectacle de création, de la meilleure pièce comique, de la révélation masculine et féminine 1998). En 1998, 11 passe plusieurs mois au Paraguay. Il écrit Projection Privée et Conviction intime. En 2000, Projection privée et Conviction intime sont créées par Alain Barsacq à Béthune (CDN - NordPas-de-Calais). Il écrit La Camoufle est créée en 2001 par Laurent Vacher. Ses pièces sont éditées chez Actes Sud-Papiers : Pleine lune suivi de Jusqu’à ce que la mort nous sépare (2004), Laisse moi te dire une chose (2005), Alpenstock suivi de Occident (2006), Ma petite jeune fille (2007), Débrayage suivi de Beyrouth Hotel (2008), Sextett suivi de Conviction intime (2009) Le Ravissement d’Adèle (2010), Madame suivi de Projection privée et de L’Intérimaire (2011). En 2010, 11 écrit Cassé pour Christophe Rauck. Il séjourne à Kinshasa (RDC) et écrit Botala Mindele. En 2011, il crée sa propre compagnie, Solaris, avec Othello Vilgard. Il reçoit de nouveau l’aide à la création pour sa dernière pièce Trois ruptures qui sera créée au théâtre de Dole en mars 2014. Rémi De Vos est auteur associé au Théâtre du Nord, CDN à Lille, depuis septembre 2014 (direction Christophe Rauck). OTHELLO VILGARD Il est cofondateur de I’Etna (2000) - Structure d’aide à la création cinématographique. Artiste Associé au CDDB - CDN de Lorient de 2005 à 2010/11 enseigne le cinéma expérimental et ses pratiques à l’université Paris X Nanterre de 2004 à 2011. En 2011, il crée la compagnie Solaris avec Rémi De Vos. Au cinéma, il réalise plusieurs films, présentés à la Cinémathèque française, à Beaubourg, à New-York, Tokyo, ou encore à la Tate Moderne de Londres, en 16 mm et/ou en vidéo (9 Images d’un Lion en Mouvement, High, Terrae, Sally Gardner, Lighting, Demeny au Carré, La Vue Chancelle sur des Ressemblances..., Je Vous Aime, Biotop, Errance, Corpus Machina, La Vie en Rose, El Lion d’Argent, Où Sont les Déchets (en Inde). Au théâtre, il réalise des films à partir de plusieurs mises en scène d’Éric Vigner (Savannah Bay, La pluie d’été et Hiroshima mon amour de Marguerite Duras, Où Boivent les Vaches, de Roland Dubillard, Jusqu’à ce que la mort nous sépare, Débrayage et Sextett de Rémi De Vos, In the Solitude of Cotton Fields de Bernard-Marie Koltès (aux États-Unis), Othello de William Shakespeare). En 2012, il signe la scénographie, le son, et collabore à la mise en scène de Si ça va, bravo de JeanSAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 46 Claude Grumberg, mis en scène par Johanna Nizard. La même année, il réalise la création lumière et l’espace pour Les Météores, écrit et mis en scène par Mathieu Genêt et un film autour de Tout Mon Amour de et avec Laurent Mauvignier. Il vient de terminer Amor, un film sur Jean Epstein pour la Cinémathèque française et mettra en scène Une Légère Blessure de Laurent Mauvignier avec Laurent Mauvignier la saison prochaine. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 47 LA MANUFACTURE, C’EST AUSSI... DES CRÉATIONS / DES TOURNÉES / DES COPRODUCTIONS DES SOUTIENS Le Centre Dramatique National Nancy Lorraine est un lieu de création orienté vers les textes contemporains (Laurent Gaudé, Angela Dematté, Serge Valletti, Jonas Hassen Khemiri, Pierre Desproges...) et le répertoire classique (William Shakespeare, Marivaux, Molière, Bertolt Brecht, Montaigne...). Ses créations sont présentées à Nancy, en tournées régionale, nationale et internationale. Et un lieu d’aide à la création en s’associant régulièrement à d’autres théâtres ou compagnies pour produire des spectacles sous forme de coproduction. CRÉATIONS / TOURNÉES LE MALADE IMAGINAIRE De Molière, mise en scène Michel Didym Spectacle créé le 13 janvier 2015 CDN Nancy Lorraine 100 représentations du 13 janvier au 6 juin 2015 CDN Nancy Lorraine 22 / 26 SEPT. 15 Belfort (90) Le Granit 28 / 29 SEPT. 15 Ollioules (83) Châteauvallon CNCDC 1er / 3 OCT. 15 Brive (19) Les Treize Arches 8 / 9 OCT. 15 Marseille (13) Théâtre du Gymnase 13 / 16 OCT. 15 Montbéliard (25) MA Scène nationale 5 NOV. 15 Versailles (78) Théâtre Montansier 10 / 13 NOV. 15 BELGIQUE Liège, Théâtre de Liège 18 / 24 OCT. 15 ALLEMAGNE Karlsruhe, Badisches StaatsTheater 30 / 31 OCT. 15 SUISSE Monthey, Théâtre du Crochetan 3 NOV. 15 SALES GOSSES / CRÉATION 2015 De Mihaela Michailov, mise en scène Michel Didym Spectacle créé le 1er décembre 2015 au CDN Nancy Lorraine - La Manufacture CDN Nancy Lorraine 1er / 18 DEC. 15 Timisoara (Roumanie), Théâtre national 13/14 JANV. 16 Timisoara, European Festival of Performing Arts Timisoara 9 / 13 MAI 16 Reims (51) La Comédie de Reims, CDN 18 / 20 MAI 16 Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine OCT. 16 Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées NOV. 16 THE EVENTS / CRÉATION FRANÇAISE 2016 De David Greig, traduction Dominique Hollier, mise en scène Ramin Gray CDN Nancy Lorraine - La Manufacture AVR. 16 (Création française dans le cadre du festival RING) SAVOIR VIVRE Textes de Pierre Desproges, mise en scène et interprétation Catherine Matisse et Michel Didym CDN Nancy Lorraine 09 JANV. 16 Nogent-sur-Marne (94) La Scène Watteau 15 / 16 JANV. 16 Agen (47) Théâtre municipal Ducourneau 5 FEV. 16 Trappes (78) La Merise 11 / 12 FEV. 16 MONACO Théâtre Princesse Grâce de Monaco 3 MARS 16 Châlons-en-Champagne (51) La Comète 8 / 9 MARS 16 COPRODUCTIONS QUATRE INFIRMIÈRES SUÉDOISES EN DÉPLACEMENT Création UBIK Group GERMINAL Halory Goerger et Antoine Defoort Production L’amicale de Production amicaledeproduction.com Yokohama (Japon) Kaat - Yokohama Arts festival 11 / 13 SEPT. 15 Saint Denis de La Réunion, Théâtre Champ Fleuri 29 / 31 OCT. 15 Bar-le-Duc (55) Le Carré - Scène nationale 19 / 20 NOV. 15 Château-Gontier (53), Le Carré - Scène nationale 24 NOV. 15 Le Mans (72) Les Quinconces - L’Espal 26 / 27 NOV. 15 Mulhouse (68) La Filature - Scène nationale 2 / 3 DEC. 15 Besançon (25) Les 2 Scènes 15 / 17 DEC. 15 New-York (USA) Public Theater - Festival Under The Radar 7 / 10 JANV. 16 Toronto (Canada) Harbourfront Center 20 / 23 JANV. 16 Minneapolis (USA) Walker Art Center 28 / 30 JANV. 16 Montréal (Canada) Usine C 3 / 6 FÉV. 16 Lille (59) maison Folie Wazemmes MARS 16 Turnhout (Belgique) De Warande 4 MAI 16 Oostende (Belgique) CC De Grote Post 7 / 8 MAI 16 Création dimanche 29 novembre 2015 au Théâtre de Liège CDN Nancy Lorraine - La Manufacture dans le cadre de RING AVR 16 LORETTA STRONG / CRÉATION 2016 De Copi / mise en scène, jeu Gaël Leveugle Création du 1er au 11 mars 2016 CDN Nancy Lorraine - La Manufacture Théâtre Ici & Là, Mancieulles (54) et tournée sur la saison 16/17 17 / 18 MARS 16 SOUTIEN FORBIDDEN DI SPORGERSI D’après Algorithme éponyme de Babouillec Pierre Meunier et Marguerite Bordat Production La Belle Meunière labellemeuniere.fr Festival d’Avignon, Chartreuse de Villeneuve lez Avignon 15 / 24 JUIL 15 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 48 DE NOUS À VOUS C’EST NOUVEAU ET C’EST BIEN ! L’équipe des relations avec le public se tient à votre disposition toute l’année. Rendez-vous au théâtre ou chez vous, à l’heure du café ou de l’apéritif : nous vous présenterons les spectacles de la saison ! L’ACADÉMIE THÉÂTRALE DU TEMPS LIBRE Découverte et écriture de textes, jeu, mise en scène et techniques de la scène... L’exploration du champ théâtral est vaste ! Sous forme de rendez-vous, ponctuels ou réguliers, c’est une aventure que nous vous proposons de partager avec celles et ceux qui font le théâtre d’aujourd’hui. L’ATELIER DU LUNDI ANIMÉ PAR NADINE LEDRU, COMÉDIENNE Tous les lundis de 19h à 22h, d’oct. 2015 à avril 2016 Ouvert à tous à partir de 16 ans Plein tarif 175€ / Tarif réduit* 135€ - Possibilité de payer en 2 fois Ouverture des inscriptions fin septembre 2015 ATELIER D’ÉCRITURE ANIMÉ PAR NATACHA DE PONTCHARRA, AUTEUR DRAMATIQUE 5 samedis, de 9h à 13h les 9, 23, 30 janvier 27 février, 12 mars Ouvert à tous à partir de 18 ans Plein tarif 78€ / Tarif réduit* 42€ Ouverture des inscriptions fin septembre 2015 ATELIER CRITIQUE ANIMÉ PAR MANUEL PIOLAT SOLEYMAT, AUTEUR ET CRITIQUE DRAMATIQUE 4 samedis de 9h à 13h Une séance introductive le 10 oct. puis le 7 nov autour de Benjamin Walter, le 31 jan. autour de Woyzeck et le 23 ou 30 avr. autour d’un spectacle de RING Ouvert à tous à partir de 18 ans - Plein tarif 40€ - Tarif réduit* 28€ Abonnement “ critique ” Benjamin Walter / Woyzeck / RING - Plein tarif 51€ - Tarif réduit* 21€ Ouverture des inscriptions début septembre 2015 ET AUSSI... DES PARCOURS CRÉATION, DES ATELIERS DE PRATIQUE THÉÂTRALE, DES RENCONTRES AVEC LES ARTISTES, DES VISITES DES COULISSES, DES SPECTACLES ET BRUNCHS EN FAMILLE, DES PROJECTIONS, LECTURES, RÉPÉTITIONS PUBLIQUES... Le programme complet des actions de l’Académie Théâtrale du temps libre sera disponible en juillet 2015. Renseignements et réservations 03 83 37 42 42 / [email protected] *- de 27 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux, intermittents du spectacle SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 49 LES TARIFS 22€ 21€ 17€ 9€ 7€ Plein tarif Strapontin à l’unité hors abonnement Tarif réduit 1 Tarif jeune 2 Professionnels, Compagnie de théâtre Ouverture de la billetterie 1 mois avant la première représentation de chaque spectacle TARIFS SPÉCIAUX LA ROSE BLANCHE 35€ / Tarif groupe 32€ - 26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi et bénéficiaires de minima sociaux 28€ NANCY JAZZ PULSATIONS 21€ (sur place 23€) Étudiants et abonnés Manufacture 17€ MANU JAZZ CLUB 14€ / Sur place 16€ / Groupe de jeunes 9€ Places non numérotées BRUNCHS samedi 26 septembre, dimanches 10 octobre, 29 novembre, 24 avril 16€ / Enfant -12 ans 6€ ABONNEZ-VOUS ! Achetez vos places en abonnement dès le 10 juin et tout au long de la saison 15/16 (dans la limite des places disponibles) Les avantages Abonnés - Réservation prioritaire - Tarifs réduits pour les spectacles du Théâtre de la Manufacture ainsi que pour les concerts Nancy Jazz Pulsations à la Manufacture - Avantages tarifaires dans de nombreuses structures culturelles de la Région (cf ci-dessous1) ABONNEMENT 15 SPECTACLES Le Malade imaginaire / Siffler n’est pas jouer ! / Macbeth (The Notes) / Benjamin Walter / Quand j’étais Charles / Sales gosses / Le Jeu de l’amour et du hasard / J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin / Woyzeck / Sirènes / Loretta Strong / Dalí vs. Picasso / 1 spectacle RING / La Boue originelle / Trois ruptures ABONNEMENT 3 SPECTACLES Scolaires, étudiants, jeunes, demandeurs d’emploi 3 spectacles au choix 7€ la place ABONNEMENT CLÉ EN MAIN Plusieurs sélections de 3 spectacles 51€, soit 17€ la place au lieu de 22€ Pour les porteurs de la Carte Jeunes Nancy Culture18€ Plein tarif 165€ / Avant le 31 août 150€ Tarif jeune2 82,50€ ABONNEMENT 5 + À partir de 5 spectacles (1 RING possible) Plein tarif 15€ la place Tarif réduit3 13€ la place Tarif jeune2 6€ la place ABONNEMENT 5 + GROUPE Devenez relais du Théâtre de la Manufacture ! Vous aimez aller au théâtre en famille, avec des amis, avec des collègues de travail ? Réunissez 7 personnes ou plus et abonnez-vous en groupe (chaque personne pouvant choisir son propre parcours). Regroupez les formulaires, déposez-les à la billetterie. Vous devenez ainsi notre relais et bénéficiez : - d’un abonnement offert - d’informations complémentaires sur les spectacles - d’avant-premières et de parcours dans les structures culturelles du Grand Nancy - et d’autres impromptus au cours de la saison ABONNEMENT NJP Les 3 soirées à la Manufacture 42€ MANU JAZZ CLUB Abonnement 7 concerts 77 € Abonnement Trio Jazz club 3 concerts différents, au choix 36 € (disponibles aux guichets et via sites internet NJP et Manufacture) Groupe (plus de 10 personnes), CE (inter C.E.A, Atoll, Cezam, CCAS, SGDL, CAES CNRS, Amical du CHU de Nancy), + de 65 ans, place adulte supplémentaire à l’abonnement Manufacture Structures partenaires : Opéra national de Nancy et de Lorraine, CCN – Ballet de Lorraine, CCAM - Scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, cinéma Caméo à Nancy, NEST ThéâtreCDN de Thionville-Lorraine, Théâtre Gérard Philippe de Frouard, Théâtre du Peuple de Bussang, la Méridienne-Théâtre de Lunéville, Trait d’Union à Neufchâteau, Scènes Vosges, FRAC Lorraine à Metz, Carte LAC, ACB-Scène nationale de Bar-le-Duc 2 -27 ans, Carte Jeunes Nancy Culture, demandeurs d’emplois, bénéficiaires des minima sociaux, intermittents du spectacle 3 Groupe (8 personnes et plus), CE, plus de 65 ans 1 SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 50 LE THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE REMERCIE POUR LEUR SOUTIEN Le théâtre De La ManuFaCture reMerCie pour Leur soutien Les partenaires institutionneLs Les entreprises partenaires Partenaire espaces intérieurs Partenaire technique Partenaire transports Partenaire étudiants Partenaire restaurant Les struCtures partenaires Depuis octobre 2013, le CD Nancy Lorraine - La Manufactureest membre de ETC – European Theatre Convention, réseau,européen de théâtres publics créé en 1988 qui travaille à la promotion des écritures dramatiques contemporaines. SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture 51 22 / 26 SEPT. LE MALADE IMAGINAIRE Molière / Michel Didym 1ER / 3 OCT. SIFFLER N’EST PAS JOUER ! Quatuor Stanislas et Bertrand Causse 6 / 11 OCT. MACBETH (THE NOTES) D’après William Shakespeare / Dan Jemmett, David Ayala 13 / 17 OCT. NANCY JAZZ PULSATIONS 3 / 7 NOV. BENJAMIN WALTER Frédéric Sonntag 16 / 20 NOV. NEUE STÜCKE #4 Krise Experts / Quand le chou n’est pas là, les bougies dansent / Mameloschn, langue maternelle / Nuit blanche berlinoise 24 / 29 NOV. QUAND J’ÉTAIS CHARLES Fabrice Melquiot / Vincent Garanger 1ER / 18 DÉC. SALES GOSSES Mihaela Michailov / Michel Didym 15 / 18 DÉC. LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD Marivaux / Laurent Laffargue 9 JANV. SAVOIR VIVRE Pierre Desproges / Michel Didym, Catherine Matisse 12 / 16 JANV. Création Création J’HABITAIS UNE PETITE MAISON SANS GRÂCE, J’AIMAIS LE BOUDIN Jean-Marie Piemme / Philippe Jeusette, Virginie Thirion 26 / 30 JANV. WOYZECK Georg Büchner / Michel Dezoteux 23 / 26 FÉV. SIRÈNES Pauline Bureau 1ER / 11 MARS LORETTA STRONG Copi / Gaël Leveugle 14 / 16 MARS LA MOUSSON D’HIVER - RISK John Retallack / Eva Vallejo, Bruno Soulier 22 / 25 MARS DALÍ VS. PICASSO Fernando Arrabal / Frank Hoffmann 21 / 29 AVR. RING #5 5 / 11 MAI LA BOUE ORIGINELLE MUSIQUE ACTION Henri Roorda / Françoise Klein 20 MAI / 3 JUIN LA ROSE BLANCHE Opéra de Udo Zimmermann 24 MAI / 4 JUIN TROIS RUPTURES Rémi De Vos / Othello Vilgard OUS ! ABONNEZ-V Création Création CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL NANCY LORRAINE - LA MANUFACTURE DIRECTION MICHEL DIDYM 10 RUE BARON LOUIS BP 63349 - 54 014 NANCY Location 03 83 37 42 42 Administration 03 83 37 12 99 theatre-manufacture.fr