Théâtre de la manufacture / direction Michel Didym

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Relations presse Emmanuelle Duchesne - Florent Wacker
E-mail [email protected]
Théâtre de la manufacture / direction Michel Didym - 10 rue Baron Louis, BP 63349
54014 Nancy Cedex www.theatre-manufacture.fr / 03 83 37 42 42
SOMMAIRE
Michel Didym présente sa nouvelle saison ..................................................p.3
Le Malade imaginaire......................................................................................p.4
Siffler n’est pas jouer !....................................................................................p.7
Macbeth (The Notes)......................................................................................p.9
Benjamin Walter - CRÉATION...........................................................................p.11
Neue Stücke - Semaine de la dramaturgie allemande #4............................p.13
Quand j’étais Charles......................................................................................p.16
Sales gosses - CRÉATION.................................................................................p.18
Le Jeu de l’amour et du hasard......................................................................p.21
Savoir vivre......................................................................................................p.24
J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin.......................p.27
Woyzeck...........................................................................................................p.29
Sirènes.............................................................................................................p.31
Loretta Strong - CRÉATION...............................................................................p.33
La Mousson d’hiver ........................................................................................p.35
La Mousson d’hiver - Risk...............................................................................p.36
Dalí vs. Picasso...............................................................................................p.37
RING #5............................................................................................................p.39
La Boue originelle - CRÉATION.........................................................................p.41
La Rose blanche..............................................................................................p.43
Trois ruptures..................................................................................................p.45
Les Créations / Tournées / Coproductions.....................................................p.45
Demandez le programme / Académie Théâtrale du Temps Libre.................p.45
Les Tarifs.........................................................................................................p.50
La Manufacture remercie................................................................................p.51
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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Une nouvelle saison, c’est un peu une victoire contre les éléments
mauvais et les tempêtes en tous genres, car nous avons tenu ensemble
contre les récessions, les déflations et de terribles enjeux financiers.
Et c’est aussi une prise de risques que nous allons partager avec les
artistes grâce à vous. Car votre présence nous est chère. Vous êtes les
partenaires de cette aventure culturelle et votre engagement trouve
écho dans celui des créateurs.
Ils ont beaucoup de choses à vous dire sur la vie, la maladie, la disparition, l’amour, l’infamie, la beauté, la passion, le mensonge, les certitudes
qui s’effondrent, les destins qui vacillent !
Beaucoup à nous montrer de nous-mêmes aussi. Ensemble, nous allons
traverser ces poèmes dramatiques qui donnent tant de saveur à notre
langue et goûter celles qui nous sont étrangement familières.
Nous sommes les héritiers d’un événement fondateur, le Festival
Mondial de Théâtre Universitaire, qui a su galvaniser une région entière
et assurer un large rayonnement artistique à notre ville au-delà de nos
frontières.
Cultivons ensemble ce goût pour la découverte et la passion des mots !
Michel Didym
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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22/26
SEPT.
LE MALADE IMAGINAIRE
MOLIÈRE - MICHEL DIDYM
- Mais enfin, venons en aux faits. Que faire donc, quand on est malade ?
- Rien, mon frère
- Rien ?
- Rien. Il ne faut que demeurer en repos. La nature d’elle même, quand nous la
laissons faire, se tire doucement du désordre où elle est tombée. C’est notre
inquiétude, c’est notre impatience qui gâte tout, et presque tous les hommes
meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies.
Cette phrase de Beralde, le frère du malade, que j’ai lue sur mon lit d’hôpital, a
produit sur mon esprit une impression très forte et a immédiatement déclenché
une profonde passion pour cette ultime comédie - ballet de l’auteur de Tartuffe
et du Misanthrope. Il y avait aussi cette idée qu’il est totalement incongru
qu’un homme puisse vouloir en guérir un autre. Que ce serait là une folie, une «
momerie ». Tout m’a mené à l’origine de cette pensée, à Montaigne et ses Essais
et à son magnifique Voyage en Italie.
Puis, le temps et la nature aidant à raccommoder corps et esprit, décision fut
prise de s’attaquer à ce monument de la littérature mondiale !
L’auteur ne le sait pas encore, mais c’est son œuvre testament. Il y met tout
son art et tout son savoir-faire, développés dans la fréquentation assidue des
dramaturgies anciennes et des comédiens italiens.
La brouille avec Lully, le musicien ami, complice depuis 10 ans de collaboration,
s’est transformée en guerre. Lully a désormais l’exclusivité royale pour les
orchestres et les chanteurs et Molière devra réduire sa volonté d’opéra à de
simples intermèdes.
Mais dans l’action de sa pièce, nul ne lui dicte sa loi. Sa langue et son esprit sont
au sommet et il dépasse cette filiation de pensée avec Montaigne en inventant
un piège où la captation d’héritage (où l’on veut envoyer les filles du premier lit au
couvent) se mêle à un mariage forcé avec un médecin. Car le père Argan, notre
malade, est une sorte de fou. Il met sa fortune et sa passion dans la pharmacie,
la médecine et les soins permanents à sa personne. Il veut des infirmières et
des docteurs autour de lui. D’autres, en voyant arriver l’âge et la peur de la mort,
ont tendance à se réfugier dans la religion comme si leur soudaine bigoterie
De Molière
Mise en scène
Michel Didym
Avec
André Marcon,
Norah Krief,-Agnès Sourdillon
(en alternance), Jeanne
Lepers, Catherine Matisse
Bruno Ricci, Jean-Marie Frin,
Barthélémy Meridjen,
Jean-Claude Durand
et une fillette
Musique Philippe Thibault
Scénographie Jacques Gabel
Lumières Joël Hourbeigt
Costumes Anne Autran
Assistante à la mise en
scène
Anne Marion-Gallois
Chorégraphie
Jean-Charles Di Zazzo
Maquillage et perruque
Catherine Saint Sever
Enregistrement et mixage
musique
Bastien Varigault
Avec le Quatuor Stanislas
Laurent Causse, Jean
de Spengler, Bertrand Menut,
Marie Triplet
Modiste Catherine Somers
Couturières
Liliane Alfano, Anne Yarmola
Production Théâtre national Nancy Lorraine - La Manufacture, TNS - Théâtre National de Strasbourg,
Théâtre de Liège, Célestins - Théâtre de Lyon
Construction du décor Ateliers du Théâtre National de Strasbourg, Ateliers du Théâtre national Nancy Lorraine
Réalisation des costumes Ateliers du Théâtre de Liège - Séverine Thiébault
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
Spectacle créé le 13 janvier 2015 au Théâtre national Nancy Lorraine - La Manufacture
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE - À PARTIR DE 12ANS
DURÉE
2H
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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pouvait leur ouvrir les portes du paradis. D’autres encore se surprotègent et accumulent en vain des
précautions inutiles : ils vont jusqu’à ajouter à leur prison physique des camisoles mentales limitant
leurs pensées et restreignant l’usage de leur raison au nom de leur santé. Ils perdent le sens de la vie
et de l’humour.
« Oui, nous rions beaucoup car très souvent nous avons envie de pleurer » déclarait Georges Wolinski.
C’est vrai qu’il faut beaucoup d’humour dans la vie et de la distance, il faut en toutes circonstances
rester droit et éveillé.
C’est debout que Molière termina la 4ème représentation du Malade en ce février 1673. Dans sa loge du
Palais Royal, sa grande fatigue et le sang qu’on avait vu jaillir de sa bouche lors des derniers « juro »
de la cérémonie finale, le poussa à demander une chaise à porteur pour rentrer chez lui et ne pas finir
cette fatale nuit.
Il en fallu du courage à Jean-Baptiste Poquelin pour porter haut ce nom de Molière que les persifleurs
et les dévots fondamentalistes de la congrégation de Jésus avaient traîné dans la boue, l’opprobre et
l’excommunication, lui qui faisait rire des faux dévots et des intégristes de tout bord.
Il en fallait de l’aplomb pour s’attaquer à la faculté de Médecine réactionnaire de Paris et soutenir les
thèses des modernes de celle de Montpellier tout en étant ce même malade.
La pensée politique de Molière transparaît aux charnières de chaque scène. Sa vision humaniste, sa
confiance dans notre intelligence développent un sens critique aigu dans nos consciences et nous
offrent des clés pour démasquer les impostures et savoir discerner la raison du sophisme.
Mais Molière ne serait rien sans sa troupe, il a écrit des rôles savoureux et magnifiques autour d’Argan
: pour la femme Béline et les filles Angélique et Louison ; pour Diafoirus et Monsieur Purgon. Surtout,
il fait de Toinette la servante, un Sganarelle au féminin sachant mêler mauvaise foi, impertinence et
intelligence n’ayant rien à envier à ces Messieurs. Les paroles de Molière contre le mariage forcé sont
limpides. La place naturelle qu’il donne à la Femme dans la société, en en faisant l’égale de l’Homme,
ouvre le long chemin de combats à venir.
S’il est vrai que « le silence de l’artiste est la fin de la liberté », écoutons simplement la parole de
Molière.
Michel Didym
Entre janvier et juin 2015, Le Malade imaginaire aura été joué 100 fois sur les planches des théâtres
de France, d’Allemagne et de Belgique.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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MICHEL DIDYM
Comédien et metteur en scène de théâtre et d’opéra, il est directeur artistique de la Mousson d’été et de la
Maison européenne des écritures de théâtre contemporaines.
En 1989, lauréat du prix Villa Médicis-Hors les murs, il dirige plusieurs ateliers à New York et à San Francisco
sur des textes contemporains français. Désireux d’approfondir sa relation avec le théâtre contemporain, il
fonde en 1995 avec sa Compagnie Boomerang La mousson d’été, événement annuel destiné à la promotion
des écritures contemporaines, qui a lieu fin août à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson. En 2001,
il fonde La Meec (Maison européenne des écritures contemporaines) qui a pour mission de favoriser
l’échange de textes, la traduction d’auteurs français et européens et leur création. Depuis 1990, il a mis en
scène de nombreux textes, principalement contemporains :
Le Mardi à Monoprix de Emmanuel Darley et Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri (Suède) en 2009 , Le tigre
bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé en 2010 et Chroniques d’une haine ordinaire d’après Pierre Desproges
en septembre 2012.
En avril 2011, dans le cadre de Neue Stücke, semaine de la dramaturgie allemande, il met en scène
Confessions sur le mode d’un théâtre intime, presque privé, où le spectateur se retrouve seul face à un
acteur l’espace d’une confidence.
En juin 2012, il met en place un nouveau rendez-vous : le Théâtre d’Été. À cette occasion, il créé et joue - aux
côtés de Catherine Matisse - Savoir-vivre d’après des textes de Pierre Desproges. En octobre, il présente À
l’encre des barreaux d’après les chroniques judiciaires de Dominique Simonnot. Il propose par la suite une
approche singulière de la psychanalyse avec Divans. Travail inscrit dans la suite de Confessions créé en
novembre 2012 à l’occasion du Festival RING (Rencontres Internationales des Nouvelles Générations).
En janvier 2013, il réunit Romane Bohringer et Richard Bohringer dans une mise en scène du texte d’Angela
Dematté J’avais un beau ballon rouge. Le premier « Palmarès du Théâtre » a décerné le prix « Coup de cœur
du Théâtre public » à Richard Bohringer et Romane Bohringer pour leur interprétation dans ce spectacle.
En avril 2014, Michel Didym poursuit le travail engagé avec Confessions et Divans et créé Examen. Ces
formes théâtrales atypiques cherchant à donner un rôle actif aux spectacteurs en le plongeant dans la peau
d’un prêtre, d’un psychanalyste ou d’un examinateur.
Sa dernière création, Le Malade imaginaire, a été présentée plus d’une centaine de fois en France, en
Belgique et en Allemagne entre janvier et juin 2015.
Michel Didym est directeur du Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy - Lorraine depuis le 1er janvier 2010.
Il y instaure de nouveaux événements comme le Festival RING (Rencontres Internationales des Nouvelles
Générations), Neue Stücke (Semaine de la dramaturgie allemande), et le Théâtre d’été (spectacle itinérant
en Région Lorraine, au Luxembourg et en Allemagne).
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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1ER/03
OCT.
SIFFLER N’EST PAS JOUER
QUATUOR STANISLAS ET BERTRAND CAUSSE
Un spectacle musical original réunissant les membres du Quatuor Stanislas et
Bertrand Causse, véritable homme-orchestre, tout à la fois altiste, chanteur,
siffleur, comédien, mime et chef d’orchestre.
Venu de nulle part, ce trublion siffleur surgit au cours d’une répétition du
Quatuor Stanislas, semant le trouble parmi les musiciens, pour les entraîner
progressivement dans un joyeux bric-à-brac musical, associant une intense
poésie à l’humour le plus déjanté.
BERTRAND CAUSSE
Compositions, arrangements
Philippe Georges
Mise en scène
Henri de Vasselot
Chant, sifflets, alto
Bertrand Causse
Violon Laurent Causse
Violon Bertrand Menut
Alto Marie Triplet
Violoncelle
Jean de Spengler
Membre fondateur en 2000 de l’Ensemble Illico, constitué d’un chanteur et d’un
quatuor à cordes dont il est l’altiste, Bertrand Causse s’oriente avec passion vers
une forme scénique à la fois musicale et théâtrale. Dans une mise en scène de
Muriel Mayette, actuelle administratrice de la Comédie Française, Illico tourne
son premier spectacle musical 5 cordes dont une vocale plus de deux cents
fois en France et à l’étranger, suite à son succès au festival d’Avignon OFF. Son
deuxième spectacle connait le même succès, dans des salles comme le Théâtre
des Champs-Elysées, la salle Gaveau, le Théâtre du Chatelet etc... La rencontre
entre Illico et le violoniste prodige Nemanja Radulovic donne naissance à
l’ensemble Trilles du Diable, qui donne de très nombreux concerts dans les
salles les plus prestigieuses en France et dans de nombreux autres pays, et
a publié un CD chez Decca Universal, récompensé par le « Choc » de Classica.
Parallèlement à sa carrière d’altiste, Bertrand Causse a travaillé sa voix de
baryton auprès de Nathalie Spinosi.
Siffleur depuis son plus jeune âge, il a été invité à plusieurs reprises sur les
ondes de France Musique, et a fait une prestation remarquée comme siffleur
accompagné par l’orchestre Pasdeloup en 2011.
Coproduction CDN Nancy Lorraine - La Manufacture, Ensemble Stanislas
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE - SPECTACLE MUSICAL
DURÉE
1H15
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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QUATUOR STANISLAS
Depuis sa fondation en 1984, le Quatuor Stanislas aura donné près de mille concerts en formation de
quatuor ou dans le cadre élargi de l’Ensemble Stanislas, présenté plusieurs centaines d’œuvres, dont de
très nombreuses créations mondiales, enregistré plus d’une vingtaine de disques et entrepris des tournées
sur quatre des cinq continents.
Avec le soutien de ses partenaires régionaux, il mène avec persévérance une politique de diffusion sur l’ensemble
des quatre départements lorrains, avec une priorité marquée en direction des populations habituellement
éloignés des circuits culturels. À Nancy, sa saison à la salle Poirel a permis à un public fidèle de découvrir des
dizaines d’œuvres de compositeurs de grande valeur, souvent ignorés des organisateurs de concerts, à côté
du grand répertoire classique et romantique, comme par exemple l’intégrale des seize quatuors de Beethoven
achevée en 2012.
La musique de notre temps est au cœur de sa démarche : outre des dizaines de créations d’œuvres
contemporaines, il est à l’origine d’événements de grande envergure, tels que les venues à Nancy d’Henri
Dutilleux, de George Crumb, de Klaus Huber et de György Kurtag, pour des rétrospectives consacrées à
leurs œuvres, en collaboration avec l’Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy et du Conservatoire de
Région.
Le Quatuor et l’Ensemble Stanislas ont déjà publié plus de vingt CD, particulièrement bien accueillis par la
presse spécialisée. Le disque consacré aux quatuors de George Crumb, Henri Dutilleux et Raymond Depraz a
été salué comme « version de référence » par la revue Diapason, et a obtenu le « Recommandé » de Répertoire
des Disques Compacts. L’Ensemble Stanislas a réalisé pour le label Timpani l’intégrale des quatuors et de la
musique de chambre pour cordes de Joseph-Guy Ropartz, qualifiée « d’événement discographique » par la
revue Diapason (« 10 » de Classica-Répertoire, « 5 diapasons », « Choc du Mois» du Monde de la Musique ).
Ont suivi un CD consacré au quatuor et au quintette avec piano de Florent Schmitt, avec Christian Ivaldi (« 10
» de Classica-Répertoire, « Joker du Mois » de Crescendo, « 5 Diapasons »), suivi d’un volume consacré à
Maurice Emmanuel (« 5 diapasons », « 4 étoiles » de Classica, « Ring » de Classique-infos)), et enfin en 2011
de l’intégrale de la musique de chambre de Jean Cartan, qualifié de « génie foudroyé » par Resmusica (« 4
étoiles » de Classica, « Ring » de Classique-info, «Highly recommended» de Fanfare Magazine).
Depuis son premier périple asiatique en 1988 (Japon et Taïwan), puis son premier succès parisien en 1994
(festival « Présences » de Radio-France), le Quatuor Stanislas a sillonné la France et effectué des tournées
dans de nombreux pays d’Europe (Allemagne, Suisse, Belgique, Italie, Espagne, Bulgarie, Pologne,Russie),
ainsi qu’en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud. Depuis ses débuts aux Etats-Unis en 1996
qui lui avaient valu des éloges particulièrement enthousiastes du critique du Washington Post, le Quatuor
Stanislas y retourne régulièrement pour des concerts et des classes de maîtres à l’invitation des universités
de West Virginia, de North Carolina, et du Wyoming. Le Quatuor Stanislas était pour la quatrième fois en
Amérique du Sud en août 2012, avec des concerts en Argentine, où il était à nouveau à l’affiche du Festival
Musical de Buenos Aires, et au Brésil (Sao Paulo, Brasilia, Uberlandia, festival Musica Nova de Ribeirao Preto
etc...).
En juin 2014, le Quatuor Stanislas s’est produit au Théâtre Stanislav de la Résidence Royale de Varsovie
dans le cadre du Royal Łazienki Music Festival, et a participé au mois de juillet à un concert en hommage
à Henri Dutilleux à La Sage (Valais/Suisse), où le compositeur passait ses vacances depuis le milieu des
années 1950. En avril 2015, une nouvelle tournée est prévue en Russie, avec des concerts et des classes
de maîtres à Saint-Pétersbourg, Moscou, ainsi qu’au Primorsky Opera de Vladivostock.
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06/11
OCT.
MACBETH (THE NOTES)
WILLIAM SHAKESPEARE / DAN JEMMETT
Un metteur en scène apparaît sur scène après la répétition générale de Macbeth.
Pendant que les techniciens finissent de nettoyer le plateau, il prend une chaise
et s’assied, sort un carnet de sa poche et commence à donner les notes qu’il a
prises.
Il s’adresse au public, comme s’il s’agissait de ses acteurs.
Probablement que la représentation ne s’est pas bien passée, il est tendu,
pressé et a beaucoup de commentaires à faire. Par exemple :
L’acteur incarnant Macbeth a donné son monologue (l’un des plus célèbres
quand même !) beaucoup trop rapidement ? Le metteur en scène se met alors
à le jouer avec force détails pour lui montrer le bon rythme qu’il attend de lui.
De même pour l’acteur jouant le fantôme de Banquo, car il ne flotte pas
correctement au-dessus du sol.
D’après Macbeth de
William Shakespeare
Traduction
Jean-Michel Déprats
Adaptation
Dan Jemmett et David Ayala
Conception et mise en scène
Dan Jemmett
Collaboratrice artistique
Juliette Mouchonnat
Avec David Ayala
Régie générale Serge Oddos
ou Nourel Boucherk
Ou le portier, qui devrait être davantage ivre.
Ou Lady Macbeth, car elle devrait dénuder encore plus sa poitrine, dans l’Acte III
Scène 2.
De fil en aiguille, le metteur en scène se retrouve à interpréter « la pièce
écossaise » intégralement en jouant tous les rôles, quoique dans une version
bien à lui quelque peu déformée par ses notes !
MACBETH (THE NOTES) ne sera pas seulement un regard ludique et amusé sur
les rouages du théâtre : avec David Ayala, nous espérons que ce sera aussi une
relecture radicale et délirante d’un texte classique !
Dan Jemmett
Production Compagnie des Petites Heures
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
DURÉE
1H30
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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DAN JEMMETT
En 1993, il fonde avec Marc von Henning la compagnie de théâtre expérimentale Primitive Science. La
compagnie présente à Londres Médée-Matériau de Heiner Müller (Soho Poly Theater), Antigone de Brecht
(Battersea Arts Centre), Quartett de Heiner Müller (Lilian Baylis Theatre), Fatzer, fragments de Bertolt
Brecht, montage de Heiner Müller (Gate Theatre), Hunger d’après des textes de Franz Kafka (Purcell Room),
Imperfect Librarian d’après des nouvelles de Borgès (Young Vic Theatre).
La première mise en scène de Dan Jemmett, Ubu roi d’Alfred Jarry, est présentée au Young Vic Theatre. En
1998, la pièce est reprise en français au Théâtre de la Cité internationale à Paris, avec David Ayala dans le
rôle-titre. Depuis lors, Jemmett s’établi en France et crée Presque Hamlet, Shake (d’après la Nuit des roi de
W. Shakespeare) pour lequel il obtient le Prix de la révélation théâtrale de l’année du Syndicat de la critique,
Dr Faustus (de C. Marlowe) avec les étudiants de l’Institut international de la Marionnette de CharlevilleMézières, Dog Face (d’après The Changelling de T. Middleton), un spectacle pour enfant : L’Amour des
trois oranges (de C Gozzi), Femmes gare aux femmes (de T. Middleton) et William Burrouhs surpris en
possession du Chant du Vieux Marin (d’après J. Brown).
Il met également en scène des œuvres lyriques, comme La flûte enchantée de Mozart, L’Occasione fa il
ladro de Rossini en 2004 ou Béatrice et Bénédict de Berlioz en 2010.
Il est notamment joué à la Comédie-Française, au Théâtre des Abbesses ou au Théâtre des Bouffes du Nord.
En 2012, il présente au Théâtre Athénée Louis Jouvet une suite à Ubu roi : Ubu enchainé avec Éric Cantona
dans le rôle du Père Ubu. Et en 2013, il présente Hamlet de W. Shakespeare à La Comédie-Française avec
Denis Podalydès dans le rôle-titre.
En 2014 Dan Jemmett est devenu artiste en résidence à la MAL de Thonon-les-Bains, ou il fonde sa propre
compagnie - Eat a Crocodile. Eat a Crocodile prépare une version de Measure pour Measure de Shakespeare
en anglais pour le Shakespeare Festival à Neuss, Allemagne, en Juin 2015, une reprise de Shake au théâtre
de Carouge, Genève, en Octobre 2015, et la création d’une nouvelle pièce Clytemnestr@pocalypse de
l’auteur americain David Turkel pour la rentrée 2016.
DAVID AYALA
David Ayala suit la formation du Conservatoire National de Région de Montpellier, de l’Atelier Jacques Bioulès
(formation J. Lecocq) et du Théâtre Ecole du Passage avec Niels Arestrup tout en obtenant une licence de
Lettres Modernes à l’université Paul Valery à Montpellier. Il a suivi de nombreux stages, notamment avec
Alain Françon, Ariane Mnouchkine, Edward Bond, Joël Jouanneau, David Warrilow, Mario Gonzales, Claude
Evrard, Pascal Elso, Juliette Binoche etc...
Comédien depuis 1990, David Ayala travaille notamment sous la direction de Dan Jemmett dans Ubu et La
Comédie des erreurs Jacques Bioulès dans Folianne, Rideau, La Vedette, Le roi Gordogane et Lionel Parlier
dans Toto le Mômo, dont il est aussi le concepteur, Joël Dragutin dans le Mariage de Figaro, La Baie de
Naples, La Double inconstance, Messieurs les ronds de cuir, Sandrine Barciet dans La Mouette, Paul Golub
dans Le Songe d’une nuit d’été, MacBeth, Hamlet sur la route, Celle qui courait après la peur et La Puce à
l’Oreille de Feydeau, Marie Montegani avec Andromaque, Geneviève Rosset dans Britannicus, L’École des
femmes, Dan Jemmett dans Dog Face, Jean Boillot dans Coriolan de Shakespeare, Pierre Pradinas dans
Fantomas revient de Gabor Rassov, Maldoror, L’enfer et Ubu Roi, Jean-Claude Fall dans Jean la chance de B.
Brecht inédit et Le Roi Lear, Richard III et Le fil à la patte, Richard Brunel dans Hedda Gabler.
Il est également metteur en scène, Laisse venir l’imprudence (et tu penseras grâce à la rage) d’après
Hamlet de Shakespeare et des textes d’Angelica Liddell et d’Edward Bond.
Avec les élèves de 3ème et 4ème année de l’école d’art dramatique, Les Enfants Terribles (Paris 20ème), David
Ayala monte un certain nombre de spectacles tels Ma Peau sur la Table d’après les derniers romans et
interviews de Louis-Ferdinand Céline, Scanner – nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes
dévorés par le feu d’après l’oeuvre critique, politique et cinématographique de Guy Debord, Toto le Mômo
d’après La conférence du Vieux Colombier et Les Cahiers de Rodez d’Antonin Artaud...
David Ayala est également acteur dans plusieurs longs, moyens et courts métrages au cinéma et tourne
avec Benoît Jacquot, Tony Gatlif, Christophe Honoré, Jean-Pierre Rappeneau, Jean-Pierre Mocky, etc...
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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03/07
NOV.
BENJAMIN WALTER
FRÉDÉRIC SONNTAG
Benjamin Walter est un écrivain né à Bienne en Suisse en 1977 ou encore à Ivrysur-Seine en 1976 ou bien à Berlin en 1980 (Benjamin Walter a souvent donné
des versions différentes de sa biographie). Écrivain talentueux mais secret, il est
souvent resté dans l’ombre, réticent à toute forme d’exposition, de mise en avant
de sa personne. En juin 2011, sans aucune explication, Benjamin Walter renonce
à écrire. En juillet 2011, il disparaît sans laisser d’adresse. Depuis, aucun de ses
amis, aucune de ses connaissances, ne sait ce qu’il est devenu. Entre février et
juin 2013, Frédéric Sonntag a décidé d’enquêter sur la personnalité de Benjamin
Walter, sur son œuvre, ainsi que sur sa mystérieuse disparition. Il a recueilli les
témoignages de ceux qui l’ont connu et a essayé de dresser son portrait mais
aussi de retrouver sa trace. Cette enquête l’a conduit d’Helsinki à Lisbonne et
lui a fait traverser toute l’Europe. À partir de cette expérience, Frédéric Sonntag
prépare une pièce documentaire intitulée : Benjamin Walter.
« Benjamin Walter est donc une pièce qui retranscrit l’enquête que j’ai menée
à travers l’Europe à la recherche de Benjamin Walter, auteur qui a disparu après
avoir renoncé à écrire.
Entre théâtre documentaire, roman policier et autofiction, elle raconte mon périple
d’Helsinki à Lisbonne (en passant par plusieurs villes européennes), sous la
forme d’une enquête policière qui devient petit à petit une enquête littéraire et
existentielle, et aborde la question du renoncement, notre rapport à la disparition
(sa dimension à la fois poétique et politique), et la possibilité pour la littérature de
témoigner d’une expérience réelle et de faire œuvre de mémoire.
On suit donc l’histoire (vraie) d’un auteur et metteur en scène français et de
son équipe, obligés de changer de projet suite à un problème de production, et à
qui on commande une pièce documentaire, une pièce qui aurait pour sujet une
expérience réelle, vécue.
Suite à une réunion d’équipe, la décision est prise de monter une pièce
documentaire sur la disparition d’un auteur nommé Benjamin Walter. »
Texte et mise en scène
Frédéric Sonntag
Avec
Simon Bellouard
Marc Berman
Amandine Dewasmes
Clovis Guerrin
Paul Levis, Lisa Sans
Jérémie Sonntag
Fleur Sulmont
Emmanuel Vérité
Création vidéo
Thomas Rathier
Création musicale Paul Levis
Création et régie lumière
Manuel Desfeux
Scénographie Marc Lainé
Costumes Hanna Sjödin
Régie son et régie générale
Bertrand Faure
Régie plateau
Raphaël Dupleix
Administration, production
Emilie Hénin / Bureau
FormART
Diffusion
Carol Ghionda / Bureau
FormART
Pendant que l’auteur et metteur en scène part enquêter à Helsinki (la dernière
adresse connue de Benjamin Walter), les comédiens restent à Paris et
commencent à répéter avec les éléments qu’il leur envoie par mail. Commence
alors, pour tous, un voyage initiatique sur les traces de Benjamin Walter.
Production Cie AsaNIsiMAsa (2015)
Coproduction le Théâtre de Dijon Bourgogne CDN, le Forum - scène conventionnée de Blanc-Mesnil, la Ferme du Buisson scène nationale de Marne-la-Vallée, la SN61 - scène nationale Alençon - Flers - Mortagne-au-Perche, le Théâtre Paul Eluard
de Choisy-le-Roi, Le Prisme - Saint-Quentin-en-Yvelines. Avec l’aide à la création du CnT
Avec le soutien du Festival 360, et de l’Institut Français de Serbie dans le cadre du programme TEATROSKOP.
Résidences de création Théâtre de Vanves, la Ferme du Buisson - scène nationale de Marne-la-Vallée, la SN61 - scène nationale
Alençon - Flers - Mortagne-au-Perche, le Théâtre Paul Éluard de Choisy-le-Roi, et le Nouveau Théâtre de Montreuil - CDN
La compagnie AsaNIsiMAsa est conventionnée par la DRAC Île-de-France et soutenue en 2015 par
le Conseil Général de la Seine-Saint-Denis
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE - À PARTIR DE 15ANS
DURÉE 3H
ENTRACTE
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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FRÉDÉRIC SONNTAG
Né en 1978, Frédéric Sonntag est auteur, metteur en scène et acteur. À sa sortie du Conservatoire National
Supérieur d’Art Dramatique en 2001, il fonde la compagnie AsaNIsiMAsa et travaille à la création de ses
propres textes.
Il a écrit une dizaine de pièces : Idole, Disparu(e)(s), Intrusion, Des heures entières avant l’exil, Nous étions
jeunes alors, Toby ou le saut du chien, Incantations, Dans la zone intérieure, Sous contrôle, Soudaine
timidité des crépuscules, George Kaplan, pour lesquelles il a été boursier du Centre National du Livre,
lauréat de l’Association Beaumarchais et a obtenu plusieurs fois l’aide à la création du Centre National du
Théâtre.
Il les a présentées, dans ses propres mises en scène, dans différents théâtres et festivals, tels que : la
Ferme du Buisson - Scène Nationale de Marne la Vallée, Théâtre Ouvert - Centre National des Dramaturgies
Contemporaines, la SN 61 - Scène Nationale d’Alençon, le Théâtre Jean Vilar de Suresnes, le Théâtre de
l’Odéon (Festival Berthier et Festival Impatience), le Théâtre des Ateliers de Lyon, les ATP d’Aix-en-Provence,
Mains d’oeuvres, le CDN de Reims (Festival Reims à scène ouverte), Act’Oral, le CDN de Dijon (Festival
Frictions), le Festival 360, le CDN de Nancy (Festival R.I.N.G.) et le Forum du Blanc-Mesnil. Ses pièces ont
été publiées dans la collection Tapuscrit-Théâtre Ouvert, à l’Avant-Scène Théâtre et aux Éditions Théâtrales.
Depuis 2009, il participe à plusieurs manifestations internationales : l’International Summer Workshop
(Sala Beckett, Barcelone), le 10ème Festival de Dramaturgie Européenne Contemporaine (Santiago du
Chili), Dramaturgias Cruzadas (Buenos Aires), Corps de Texte Europe (Bulgarie, Belgique), Encontros
de Novas Dramaturgias Contem-poraneas (Lisbonne), Festival Primeurs (Sarrebruck), Festival For Ny
Europaeisk Dramatik (Copenhague), Écrire et mettre en scène (Finlande), Rendez-vous sur scène - Théâtre
Contemporain (Athènes).
En 2003, il a été auteur en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. En 2007-2008, il a été metteur
en scène en compagnonnage avec le Maski-Théâtre, compagnie Serge Tranvouez. En 2009-2010, il a été auteur
en compagnonnage avec le Panta-Théâtre de Caen. À la Bibliothèque Nationale de France - François Mitterand, il a
mis en scène un marathon de lecture sur le thème de la ville en 2007, et un hommage à Ionesco en 2009. En 2011
et 2012, il a mis en scène Lichen-Man et The Shaggs deux formes courtes, commandes de la Ferme du Buisson
pour la Nuit Curieuse du Festival Temps d’Images.
Il travaille également, en collaboration avec les membres de sa compagnie, à la création de performances :
Atomic Alert, Je ne sais quoi te dire on devrait s’en sortir... présentées dans plusieurs théâtres et festivals.
De 2008 à 2013, il fait partie, avec sa compagnie, du collectif 360. Au cours de la saison 2012-2013, il est
en résidence d’écriture au Royal Court de Londres. Il est actuellement, avec sa compagnie, en résidence au
Forum du Blanc-Mesnil.
Il a obtenu, en tant qu’auteur, le Prix Godot des lycéens (2010), le Prix de la pièce de théâtre contemporain
pour le jeune public (Bibliothèque Armand Gatti) (2010), et a été lauréat des Journées de Lyon des auteurs
de théâtre (2012).
Depuis 2008, il mène un travail de pédagogie sous la forme d’ateliers, stages, workshops, rencontres, avec
différents publics (amateurs, étudiants, lycéens...) : dans des établissements scolaires (départements
du Var, du Calvados, de la Seine-et-Marne, de la Seine-Saint-Denis), au Théâtre du Peuple de Bussang, au
Conservatoire de Caen, au Conservatoire de Toulon, au Théâtre de Gennevilliers, à la Ferme du Buisson, à la
Scène Nationale d’Alençon, au Forum du Blanc-Mesnil.
Ses pièces ont été traduites en plusieurs langues : anglais, allemand, espagnol (Chili, Argentine), bulgare, catalan,
portugais, tchèque, finnois, grec, serbe, et danois, et sont jouées dans plusieurs pays.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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16/20
NOV.
NEUE STÜCKE #4
SEMAINE DE LA DRAMATURGIE ALLEMANDE
Neue Stücke est réalisée en partenariat avec le Goethe-Institut Nancy, le Badisches
Staatstheater de Karlsruhe, le Deutsches Theater de Berlin, Das Haus, Le Hublot, SciencesPo Paris campus de Nancy, l’Université de Lorraine, le Conservatoire régional du Grand
Nancy, L’Arsenal et Metz en Scènes, la MGEL et la Maison Antoine Vitez pour la traduction
des textes.
Du 10 au 20 novembre, Metz en Scènes et le CDN Nancy Lorraine s’associent pour Neue
Stücke, un temps fort autour de la culture allemande en Lorraine.
KRISE EXPERT
Une assemblée de spectateurs est constituée en cellule de crise.
Un expert entre dans la salle et délivre en 5 minutes chrono les éléments propices à nous forger une
opinion, un sentiment, une intime conviction, un choix...
L’expert se retire. Une décision doit être prise dans les trois minutes, et après ce temps de
délibéretion, chaque spectateur utilise son boîtier de vote !
Entre alors le second expert abordant une autre crise, un autre problème.
Ce « cabinet de crise » aborde de très nombreux sujets touchant à la sécurité, la santé, l’éducation,
la justice, la sexualité...
Le résultat du choix de tous les spectateurs une fois collecté donnera lieu à une dernière confrontation
avec les « experts ».
Cinq auteurs français et cinq allemands posent les bases de cette nouvelle création du CDN Nancy
Lorraine, La Manufacture en partenariat avec le Goethe-Institut Nancy.
DU SOLLST DEN WALD NICHT VOR DEM HASEN LOBEN /
QUAND LE CHOU N’EST PAS LÀ, LES BOUGIES DANSENT
De Jörn Klare - Traduction Pascal Paul-Harang - Mise en scène Katrin Plötner
Une femme fait écouter à sa mère âgée un enregistrement de discussions qu’elles ont eues
ensemble 25 ans auparavant. La fille cherche à savoir qui est son père, cet homme qu’elle n’a jamais
eu l’occasion de connaître. Le temps est devenu de plus en plus précieux pour elle car sa mère,
entretemps atteinte de la maladie d’Alzheimer, commence à perdre ses souvenirs.
La pièce est adaptée du livre du publiciste allemand Jörn Klare paru en 2012 : Als meine Mutter
ihre Küche nicht mehr fand : Vom Wert des Lebens mit Demenz / Lorsque ma mère ne retrouva
plus sa cuisine : de la valeur de la vie atteinte de démence, un livre émouvant sur sa mère malade
d’Alzheimer. C’est cette expérience personnelle qui lui a inspiré la forme théâtrale de la pièce Du sollst
den Wald nicht vor dem Hasen loben. Comme on le constate de plus en plus souvent aujourd’hui,
le thème de la démence n’est plus un sujet seulement médical et social, il est devenu pour notre
société en pleine mutation démographique un thème que l’on aborde également dans le domaine
des arts, comme la littérature et le théâtre.
Karin Plötner, jeune metteur en scène, a déjà présenté à Regensburg Roméo et Juliette et au
Residenztheater de Munich, Hamlet-machine de Heiner Müller.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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MUTTERSPRACHE MAMELOSCHN /
MAMELOSCHN, LANGUE MATERNELLE
De Marianna Salzmann - traduction de Charlotte Bomy - Mise en scène Brit Bartkowiak
Histoire de trois générations de femmes.
Une brouille entre la fille, Rachel et la mère, Clara : elle part à NYC pour retourner au source de la
culture juive. Elle apprend des mots en yiddish.
La mère, Clara est brouillée avec sa grand-mère, Lin, qui a vécu les camps de concentration qui
est retournée en Allemagne de l’Est, elle est juive communiste : elle aurait préféré sa carrière à sa
famille. La grand-mère est une figure assez charismatique : une chanteuse qui aurait tourné de par
le monde. Mais est critiquée par sa fille. La grand-mère culpabilise d’avoir survécu aux camps, car
seules les prostituées survivaient.
Il y a une tension permanente.
Clara aurait eu un frère Daviez qui est mort. Les lettres du fils sont très présentes. Rachel en veut à
sa mère qui aurait volé les lettres de son frère, d’où son départ à NYC dans un quartier juif.
La question de la judaïcité est centrale, et de la « Vergangenheitbewältigung », le travail de mémoire
par rapport à la seconde guerre mondiale.
Rachel : il y a un mot qu’elle apprend : créer des embrouilles familiales pour exister, c’est la seule
façon d’exister. Quid du mot ? Mameloschn ?
La pièce raconte que c’est l’embrouille familiale qui crée la vie.
NUIT BLANCHE BERLINOISE
Social Muscle Club
http://socialmuscleclub.de/
Après Berlin où le club fut créé, Bristol et Bâle viennent de lancer leurs propres clubs.
Social Muscle Club? Voici une tentative d’explication: Le Social Muscle Club fait du partage une
expérience. Que veux-tu donner? Que désires-tu? Tu as besoin d’une nouvelle coupe de cheveux et
tu offres une séance d’hypnose, tu veux être une diva sur scène et peux tatouer quelqu’un ou bien tu
cherches l’inspiration et tu peux faire frire des oeufs…? Au Social Muscle Club, le trop-de rencontre le
pas-assez-de, le jeu côtoie l’utile, l’art échange avec la nature.
Ça à l’air compliqué mais c’est très simple. Simple et très chouette! Au SMC on s’entraîne en
compétences relationnelles afin de développer son muscle social, et ce grâce à des performances
et autres actes scéniques, un groupe de musique, une scène ouverte, de la nourriture, des boissons,
de la liberté et enfin du chaos. Le but du Social Muscle Club est de lancer un défi à nos paradigmes
habituels de pensées et d’actions.
Le SMC commença en tant que happening privé dans un appartement berlinois avec seulement huit
personnes. Le SMC s’est inspiré d’un petit club de travailleurs syndiqués de Sheffield dont l’un des
principal but déclaré était « le divertissement et l’entraide sociale ». Suite à ces débuts, le groupe
continua à rechercher de nouvelles formes de rassemblement qui permettent aux participants
d’affirmer leur engagement, d’entamer un dialogue et de surmonter leur isolement. Les découvertes
ainsi faites conduisirent le club à fournir un effort pour développer des évènements basés sur le
communautarisme et la participation, et dans lesquels l’art -en particulier l’art de la
performance- sert à mettre les participants en contact et d’entrainer ainsi leur « muscle social ».
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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NUIT BLANCHE BERLINOISE
Copy & dance
Copy & Dance consiste en une piste de dance et un grand écran sur lequel sont projetées des
scènes dansées de vidéo clips et extraits de films issus de ces 34 dernières années.
L’idée de ce karaoké dansé est que tous les spectateurs reprennent en copiant les chorégraphies
montrées. Ceux qui attendent Gangnamstyle seront déçus, ceux qui brûlent pour les Backstreet
Boys peuvent espérer, ceux qui veulent « The time of my life » l’auront - sans Patrick Swayze, mais
avec eux-mêmes et les autres danseurs copieurs présents. Sous les instructions de MC Tina et de
VJ Anna, tout le monde est invité à danser devant ce grand écran et à reproduire la copie de scènes
cultes dansées, de légendaires clips vidéo, du meilleur d’aujourd’hui et de l’inconnu venant de
partout dans le monde (ou bien du coin de la rue). Jane Fonda ne ratera la fête sous aucun prétexte.
Dansons parce que ça rend heureux. «Let’s dance like we used to...» avec Tina Pfurr (MC) et Anna
Zett (VJ)
NUIT BLANCHE BERLINOISE
Tatiana Saphir aka DJ Obstsalat + Guest
Aux heures tardives avec Tatiana Saphir aka DJ Obstsalat et ses sons d’électropicale bass
internationale, le mot d’ordre c’est: DANCE DANCE REVOLUTION!
Tatiana Saphir est née en Argentine. Elle est actrice et vit à Berlin et travaille entre autres avec
Constanza Macras, Gob Squad, Santiago Blaum, Ariel Efraim Ashbel...
NUIT BLANCHE BERLINOISE
Projet Grindhouse: Les films de Christoph Schlingensief en France
Rétrospective cinéma avec présentation en direct, en collaboration avec Filmgalerie 451
Films en allemand surtitrés en français (interdit aux -16 ans)
S’inspirant des « Grindhouse » américaines des années 60-70, le programme est un triple-bill avec
3 films dans la même nuit! Agathe Chion, l’ancienne assistante à la mise en scène de
Christoph Schlingensief se fait modératrice de son cinéma.
www.schlingensief.com/start.php
www.filmgalerie451.de/
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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24/29
NOV.
QUAND J’ÉTAIS CHARLES
FABRICE MELQUIOT
« Homme seul dans karaoké de province, vante son penchant pour les chansons
d’Aznavour. Homme seul dans histoire d’amour qu’on dirait fichue, homme
explicitement cocu, s’en moque. Mari amoureux d’une Maryse, qui s’en détourne.
Texte et mise en scène
Fabrice Melquiot
© L’Arche Éditeur
Homme n’ayant pas peur de la boue ni de la foule, homme spécialisé dans la
vente de machines agricoles et la ténacité.
Avec
Vincent Garanger
Sculptures et masques
Judith Dubois
Kristelle Paré
Charles, forcené du cœur, qui le brandit comme une promesse, une prophétie,
un trophée.
Je ne sais écrire que des gens amoureux, des gens ivres de paroles et de
promesses, qui ne reculent pas devant une phrase dangereuse à prononcer,
des gens qui se battent volontiers contre eux-mêmes, des gens qui déclarent
volontiers leur flamme, des gens qui n’existent que dans un pays auquel je rêve
méthodiquement, des gens que je croise dans la rue, avec qui je partage un
regard ou une conversation, des gens qui ont envie ou besoin des autres, des
gens qui espèrent et des gens qui rient, surtout quand il n’y a pas de quoi rire.
Musique et arrangements
Simon Aeschimann
Lumière Mickaël Pruneau
Construction décor
Les ateliers du Préau
Costumes
Malika Maçon
Quand j’étais Charles est un monologue traversé par des voix – celle de la femme
adultère, du fils abruti, des amis, celle du marabout africain dont on ne sait pas
s’il sauvera qui veut être sauvé.
La parole en feu d’un homme qui aime promettre qu’il aimera jusqu’au-delà des
promesses, au-delà des mots. Un chevalier sans costume, dans cette France
rurale où les paillettes du samedi soir brillent aussi. C’est une forme d’hommage
aux chansons d’Aznavour, qui crient que l’oubli n’est pas donné à tout le monde
et que les blessures produisent aussi de la lumière. »
Fabrice Melquiot, auteur et metteur en scène
Production Le Préau, CDR de Basse-Normandie - Vire
Avec le soutien de la Ville de Vire pour la diffusion en Avignon
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
DURÉE
1H25
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FABRICE MELQUIOT
Fabrice Melquiot est écrivain pour le théâtre.
Il a publié une quarantaine de pièces chez L’Arche Éditeur : L’inattendu, Percolateur Blues, Le diable
en partage, Kids, Autour de ma pierre il ne fera pas nuit, La dernière balade de Lucy Jordan, Ma vie de
chandelle, C’est ainsi mon amour que j’appris ma blessure, Le laveur de visages, Exeat, Je rien Te deum,
Marcia Hesse, Tasmanie, Lisbeths...
Ses premiers textes pour enfants Les petits mélancoliques et Le jardin de Beamon sont publiés à l’École des
loisirs et diffusés sur France Culture. Il reçoit le Grand Prix Paul Gilson de la Communauté des radios publiques
de langue française et, à Bratislava, le Prix européen de la meilleure oeuvre radiophonique pour adolescents.
En 2003, Fabrice Melquiot s’est vu décerner le prix SACD de la meilleure pièce radiophonique, le prix JeanJacques Gauthier du Figaro et deux prix du Syndicat National de la Critique : révélation théâtrale de l’année, et
pour le diable en partage : meilleure création d’une pièce en langue française.
Perlino Comment inaugure la collection de théâtre jeunesse de l’Arche Éditeur, suit BouliMiro, également
sélectionné par La Comédie-Française ; ce sera le premier spectacle jeune public à être présenté aux
Français. La suite des aventures de Bouli, Bouli redéboule, a été présentée, toujours à la Comédie-Française
en 2005-2006. Depuis, Bouli Miro a élu domicile au Théâtre de la Ville où Emmanuel Demarcy-Mota a mis en
scène Wanted Petula et Bouli Année Zéro.
Associé pendant six ans au Centre Dramatique National de Reims, Fabrice Melquiot voit ses pièces montées
au Théâtre de la Bastille et des Abbesses, à Paris.
D’autres metteurs en scène ont choisi de se confronter à son écriture (Dominique Catton, Patrice Douchet,
Paul Desveaux, Vincent Goethals, Christian Gonon, Michel Belletante, Michel Didym, Stanislas Nordey, Gilles
Chavassieux, Gloria Paris, Jean-Pierre Garnier, Marion Lévy, Franck Berthier, Roland Auzet, Nino d’Introna...).
Ses pièces, traduites en plusieurs langues, ont été créées en Espagne, Grèce, Allemagne, Canada, Russie,
Italie, Japon, États-Unis, Canada, Mexique...
Si l’essentiel de son écriture est tourné vers le théâtre, une autre passion l’anime : la poésie. Deux recueils
ont été publiés à l’Arche : Veux-tu ? et Graceful.
En 2008, il a reçu le Prix du Jeune Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de ses œuvres.
De 2009 à 2012, Fabrice Melquiot est auteur associé au Théâtre de la Ville à Paris.
Depuis la saison 2012-2013, il dirige le théâtre Am Stram Gram de Genève.
VINCENT GARANGER comédien
Depuis janvier 2009, Vincent Garanger est codirecteur avec Pauline Sales du Préau, CDR de BasseNormandie à Vire. Il joue dans les productions du CDR : à l’ombre Pauline Sales, Philippe Delaigue, J’ai la
femme dans le sang d’après les farces conjugales Georges Feydeau, Richard Brunel, Occupe-toi du bébé
Dennis Kelly, Olivier Werner, Trahisons Harold Pinter, Vincent Garanger, Les arrangements Pauline Sales ,
Lukas Hemleb, Quand j’étais Charles, Fabrice Melquiot, Les Travaux et les Jours Michel Vinaver, Guillaume
Lévêque, Docteur Camiski ou l’esprit du sexe, Fabrice Melquiot et Pauline Sales, Yves Beaunesne, Johanny
Bert,Richard Brunel, Pauline Bureau, Guy Pierre Couleau, Fabrice Melquiot, Arnaud Meunier et Pauline Sales
Il met en scène : Bluff d’Enzo Cormann avec Caroline Gonce et Guy Pierre Couleau, Trahisons d’Harold Pinter
et La Campagne de Martin Crimp en diptyque.
Il joue également dans La Mouette Anton Tchekhov, Arthur Nauzyciel créé pour le festival d’Avignon 2012
dans la Cour d’honneur du Palais des papes.
Il a suivi les formations du Conservatoire Municipal d’Angers, de l’École Nationale Supérieure des Arts et
Techniques du Théâtre (ENSATT) et du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris avec
comme professeurs Michel Bouquet, Gérard Desarthe, Michel Bernardy, Mario Gonzalès.
Au théâtre, il a joué sous la direction de Richard Brunel, Louis Calaferte, Yann-Joël Collin, Philippe Delaigue,
Jean-Claude Drouot, Marguerite Duras, Alain Françon, Jacques Lassalle, Guillaume Lévêque, Christophe
Perton, Roger Planchon, Jean-Pierre Sarrazac.
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1ER/18
DÉC.
SALES GOSSES
MIHAELA MICHAILOV / MICHEL DIDYM
Mihaela Michailov s’est inspirée d’une histoire vraie, celle d’une enseignante qui
a ligoté une élève dans sa salle de classe, les mains derrière le dos, et dont les
petits camarades ont suivi l’exemple en la ligotant à leur tour. La jeune fille a été
retrouvée attachée dans les toilettes de l’école après avoir été sauvagement
mutilée.
De Mihaela Michailov
(Roumanie)
Traduction
Alexandra Lazarescou
Mise en scène
Michel Didym
C’est ici l’histoire d’une petite fille rêveuse et « ascolaire » qui crée de petits
animaux avec des élastiques et qui se retrouve punie par son professeur durant
une leçon fondamentale sur la démocratie. Elle est ensuite exposée en exemple
pendant la récréation, puis torturée par ses camarades de classe.
Avec
Alexandra Castellon,
Philippe Thibault /
Jérôme Boivin (musique)
Après le divorce de ses parents cette petite fille de 11 ans est élevée par sa
mère. Elle ne parvient pas à s’intéresser à l’école : elle sèche, ne fait pas ses
leçons ou les fait dans l’autobus, elle veut être libre. S’il est vrai qu’elle prend
l’école à la légère, les professeurs, quant à eux, ne s’intéressent pas non plus à
elle, ne cherchent pas à la comprendre, ou à savoir pourquoi elle est médiocre
et semble si indifférente. Kaléidoscope du système éducatif, ce monologue,
à l’humour mordant enchevêtre les voix du parent, du bon élève, du mauvais
élève, du professeur.
Scénographie
Philippe Poirot
et Daniel Mestanza
Création musicale
Philippe Thibault
« Qu’est-ce qui caractérise la polis athénienne ? » demande l’enseignante. On y
répond, on met la question en pratique, on organise des élections.
Au fond, c’est quoi : être un ou une sale gosse ? Ne pas se soumettre aux règles
qu’imposent les adultes ? Ne pas finir son assiette ? Refuser d’être un enfant
dressé ? Désobéir ? Avoir de la personnalité ? Autant de questions qui font de
ce texte un manifeste majeur pour ceux qui se sentent concernés ou acteurs de
la transmission.
Cette pièce coup-de-poing met en lumière la question centrale de nos pratiques
et de nos politiques pédagogiques confrontées à la recherche forcenée de la
rentablilité et de la productivité.
Production CDN Nancy Lorraine - La Manufacture - Théâtre National de Timisoara (Roumanie)
Le texte a été présenté en 2014, en première lecture française, à l’initiative de la Mousson d’Hiver et en
partenariat avec la Maison Antoine Vitez.
Traduction réalisée avec le soutien de la Maison Antoine Vitez
SPECTACLE PRÉSENTÉ À LA FABRIQUE - À PARTIR DE 12ANS
CRÉATION
2015
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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[Extrait] Fin de la scène 1
LE NARRATEUR.– Mes enfants sont bien scolarisés.
Mes enfants sont bien éduqués.
Mes enfants sont parfaitement institutionnalisés.
Mes enfants ont toutes les chances de réussir.
Ils se lèvent à l’heure qu’il faut, ils étudient à l’école qu’il faut, ils ont les amis qu’il faut, ils m’obéissent et ils
ne désirent que ce qui leur faut. Ils sont parfaitement intégrés.
Sur les cent soixante-huit heures de la semaine, mes enfants en dorment cinquante-six. Ils leur restent
cent douze heures par semaine pour construire leur identité. Selon de récents sondages, les enfants
regardent la télévision cinquante-cinq heures par semaine. Il leur reste cinquante-sept heures par semaine
pour grandir. Mes enfants passent trente heures par semaine à l’école, ils ont également besoin d’environ
huit heures pour se préparer, aller et revenir de l’école, et ils passent en moyenne sept heures par semaine
à faire leurs devoirs – un total de quarante-cinq heures. Pendant cette période, ils sont sous surveillance
constante. Ils n’ont ni de temps pour eux-mêmes ni d’intimité et ils sont punis s’ils tentent de faire valoir
leur individualité. Il leur reste douze heures par semaine pour pouvoir exister.
« Le théâtre pour jeune public possède un potentiel énorme de solidarisation sociale. En se regardant agir à
travers leur théâtre, les enfants et les adolescents peuvent développer une réflexion commune et appréhender
les nombreuses questions que soulève le maillage complexe de leur quotidien. Le théâtre jeune public est
un théâtre qui nous fait grandir ensemble. En lui permettant d’assister à la représentation de ses propres
histoires, il offre à la jeunesse la possibilité de prendre conscience de la nécessité de changer la société à
laquelle elle appartient. Les enfants et les adolescents ont toujours occupé une place majeure dans mon
travail d’écriture dramatique. Leur présence constante provient de la nécessité de faire entendre leurs voix.
De la nécessité de faire preuve d’empathie lucide à l’égard de leurs problèmes non-dits et de l’aura symbolique
qu’ils sous-tendent.
Dans Complexul România (Le Complexe Roumanie), un élève-pionnier fier de sa patrie devient un petit
capitaliste qui cherche, aboulique, sa place. Dans Interzis sub 18 ani (Interdit aux moins de 18 ans), deux
adolescentes sont en lutte avec le passage à l’âge adulte, qui les transforme du jour au lendemain en fillesfemmes. Dans Familia Offline (La Famille Offline), les enfants endossent le rôle de leurs parents partis à
l’étranger. Dans Mi-e frica (J’ai peur), une petite fille refuse de naître, en vieillissant, de jour en jour, dans le
ventre de sa mère. Dans Cum traverseaza Barbie criza mondiala (Comment Barbie traverse la crise mondiale),
les enfants deviennent les produits cosmétiques du consumérisme qui embrasse perversement le doux
visage des nourrissons auxquels on a mis de la crème antivieillissement. Dans Sub Pamânt (Sous terre),
théâtre documentaire abordant la situation des mineurs et le capitalisme sauvage des 20 dernières années,
les enfants dessinent la carte d’un avenir étouffé par les échecs du présent.
J’ai conçu Copii rai (Sales gosses) comme un texte-manifeste contre le système éducatif qui esclavagise les
esprits et transforme les réactions spontanées en preuves d’obéissance consolidées par la peur. J’ai écrit
Sales gosses car je ne cesse de remarquer autour de moi des voix d’enfants que l’on n’entend pas, que l’on
n’autorise pas à exister, que l’on n’encourage pas à dire ce qu’elles ont à dire. Aux enfants réduits au silence,
aux enfants pour qui l’école est une guerre continue, perdue d’avance parce qu’ils n’ont pas le pouvoir des
professeurs-adversaires, aux enfants qui sentent qu’ils ne servent à rien – ce texte leur est dédié.
En Roumanie, le théâtre jeune public est presque inexistant, réduit à des histoires de héros et de dragons,
un théâtre qui ne représente pas ceux à qui il s’adresse. Le théâtre pour le jeune public n’est pas le théâtre
du public jeune. C’est pourquoi, il m’a semblé important d’écrire un texte sur les enfants d’aujourd’hui et les
problèmes auxquels ils sont confrontés. Je crois en un théâtre politique pour le jeune public, un théâtre qui
transforme les esprits des adolescents et le territoire sensible des émotions en moteurs d’intervention sociale.
Je crois en un théâtre qui représente les problèmes aigus auxquels les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés,
un théâtre de réflexion et d’action, dans lequel des communautés d’idées se créent. Je crois en un théâtre qui
n’endort pas la conscience des enfants et des adolescents avec le mirage hypnotisant du féerique. Je crois en
un théâtre qui descend dans le monde des jeunes pour le représenter dans toute sa complexité ».
Mihaela Michailov (traduction de Alexandra Lazarescou)
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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MICHEL DIDYM
cf p.6
MIHAELA MICHAILOV
Née en 1977 à Ploesti, Roumanie, Mihaela Michailov est auteure dramatique, critique de théâtre et danse et
professeur de dramaturgie à l’École Nationale Supérieure de Théâtre et Film de Bucarest. Elle est membre
de nombreux jurys nationaux et internationaux dans ces disciplines.
Après des études de lettres et de dramaturgie, elle vient d’achever une thèse sur la radicalité du corps dans
le théâtre contemporain.
Mihaela Michailov a reçu le prix UNITER (équivalent roumain des Molières) de la meilleure pièce en 2006
avec Le Complexe Roumanie, mise en scène au Théâtre National de Bucarest.
Elle a été invitée pour des résidences de dramaturgie au Lark Theatre de New York et en juin 2009 au Royal
Court Theatre de Londres.
Elle a collaboré avec de nombreux metteurs en scène roumains tels que Alexandra Badea, Alexandru
Dabija, Radu Apostol, David Schwartz, Ioana Paun.
Ses pièces ont été mises en scène dans les plus importants théâtres de Roumanie : Théâtre National de
Bucarest, Théâtre de l’Odéon, Théâtre National de Timisoara, Théâtre Foarte Mic, Théâtre Luni-Green Hours.
Mihaela Michailov travaille notamment dans les milieux marginalisés avec des personnes expulsées.
Elle publie des chroniques de théâtre et danse dans les plus importants journaux de Roumanie.
Ses pièces ont été traduites en anglais, allemand, français, hongrois et créées en Roumanie, France,
Angleterre, Allemagne, Etats-Unis.
ALEXANDRA CASTELLON - Comédienne
Elle intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique en 2011 et travaille dans ce cadre avec
Philippe Adrien, Catherine Marnas, Olivier Py ou encore Georges Aperghis.
Depuis elle a également multiplié les expériences professionnelles dans Gloria de Jean-Marie Piemme (mise
en scène Jacques Vincey, Festival d’Avignon 2002), Avant après de Roland Shimmelpfennning (mise en
scène Michelle Fouchet,Théâtre de la Colline, 2003), Les débutantes de et par Christophe Honoré, Festival
«Frictions» 2004/ CDN de Dijon), Shot / direct de Patrick Bouvet (collectif MXM, Festival d’Avignon, 2005),
Flux de Patrick Bouvet (Festival Arte Temps d’images, la Ferme du Buisson, 2005), Paradiscount de Patrick
Bouvet (collectif MXM, la Ferme du Buisson, Usine C à Montréal, Ateliers Berthiers à Paris, 2007), Phèdre de
Sénèque (mise en scène Julie Recoing, Théâtre Nanterre Amandiers, 2008), Electronic city de Falk Richter
(mise en scène Cyril Teste, collectif MXM, Théâtre Gérard Philipe / CDN de Saint Denis, 2008), Point zéro
(collectif MXM, Lieu Unique Nantes, 2009), Le jour se lève Léopold ! de Serge Valletti (mise en scène Michel
Didym, Théâtre de la Ville, 2009), Zoltan de Aziz Chouaki (mise en scène Véronique Bellegarde, Théâtre
Nanterre Amandiers, 2011), Les Jeunes de et par David Lescot (Théâtre des Abbesses 2012) Tête Haute de
Joël Jouanneau (mise en scène Cyril Teste, Théâtre Gérard Philipe, 2013).
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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DÉC.
LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD
MARIVAUX / LAURENT LAFFARGUE
Promise à Dorante, Silvia, peu disposée à se marier, obtient de son brave homme
de père (Orgon), l’autorisation d’observer sous le déguisement de sa suivante
(Lisette), le jeune homme à qui sa famille la destine ; elle ignore que ce dernier
a eu la même idée qu’elle. Le double jeu de masques engendre complications et
quiproquos hilarants.
Face à ce jeu de hasard, où les troubles bousculent les convenances, les
protagonistes répondent en faussant la donne et jouent la comédie jusqu’à se
perdre...
Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux aborde tout à la fois le trouble
amoureux et une critique de la société. Cette comédie, sous une apparente
légèreté, tout en respectant les codes de bienséance du XVIIIe siècle, questionne
l’ordre établi et les préjugés sociaux en inversant les rapports maîtres-valets.
Cependant, elle ne saurait se réduire à une cocasse mascarade : Silvia et Dorante
découvrent qu’ils peuvent aimer ailleurs que dans leur milieu d’origine et
apprennent que « la seule vérité est celle du cœur ». Cette réflexion, audacieuse
pour l’époque, donne à la pièce une profondeur inattendue. Pour autant, aucun
miracle chez Marivaux : l’amour ne peut transgresser les conditions que dans le
jeu (et donc dans l’irréel) ; au bout du compte, les Maîtres s’épousent entre eux,
de même que les valets.
Laurent Laffargue s’appuie sur les codes actuels pour démontrer que les
disparités d’hier demeurent plus que jamais présentes.
De Marivaux
Mise en scène
Laurent Laffargue
Avec
Julien Barret
Georges Bigot
Maxime Dambrin
Manon Kneusé
Clara Ponsot
Mathurin Voltz
Dramaturgie Gwenola David
Assistante à la mise
en scène
Audrey Mallada
Scénographie Éric Charbeau
et Philippe Casaban
Lumière Hervé Gary
Musique Joseph Doherty
Costumes Sarah Mériaux
Maquillage, coiffure
Raphaëlle Daouphars
Régie générale
Nicolas Brun
Régie lumière
Alain Unternehr
Coproduction Théâtre de l’Ouest Parisien - Boulogne-Billancourt, Compagnie du Soleil Bleu
Diffusion Théâtre de l’Ouest Parisien - Boulogne-Billancourt
Avec la participation artistique du JTN - Jeune théâtre national
Et l’aide du Ministère de la Culture / DRAC Aquitaine, le Conseil régional d’Aquitaine, le Conseil général de la Gironde,
la Ville de Bordeaux
Remerciements TnBA - Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Opéra national de Bordeaux
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
DURÉE
1H50
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
21
« Ce que je sais, c’est que je suis. Ce que je ne sais pas, c’est ce que je suis »...
Dans ses Études sur le temps humain (1949), Georges Poulet distille, en cet aphorisme concis, la condition
du « personnage » marivaudien face au monde.
Dépouillé de l’habit qui l’enrubanne solidement à son statut social, travesti sous le masque d’un autre ou
ravi à lui-même par surprise, il surgit dans l’étonnement de ce qui survient et se découvre, piqué à vif par la
flamme, brutalement abandonné en son être privé du paraître.
Dans Le jeu de l’amour et du hasard (créé en 1730 par les Comédiens Italiens), Marivaux met encore les
cœurs à l’épreuve et saisit d’une plume alerte la lutte que chacun livre en son for intérieur pour s’accorder
à lui-même, entre ses élans et sa situation. Ainsi de Dorante et Silvia. Fiancés, par l’amitié de leurs pères,
ils redoutent de s’engager sans se connaître et usent, sans le savoir, du même stratagème pour observer à
leur guise la vraie mine de leur « parti ». Tous deux, se glissent sous la mise de leurs domestiques, Arlequin
et Lisette, qui revêtent alors leurs rôles. Mais le maître, caché sous sa livrée, s’éprend de la maîtresse,
déguisée en servante ; tandis que le valet endimanché s’amourache de la soubrette toilettée qu’il prend
pour la promise...
Car on ne change de langage comme d’équipage. « L’habitus » qui sait parer le verbe d’atours élégants
séduit mieux que les jolis rubans, la naissance sait se reconnaître dans les belles manières. Pour autant,
craignant la mésalliance, Dorante comme Silvia résistent à leurs sentiments, alors que leurs gens, tout au
contraire, espèrent en leur idylle pour se hisser d’un rang. C’est toute la mécanique subtile de cette double
partition, amoureuse et sociale, que je souhaite mettre en scène, en m’appuyant sur les codes actuels.
Car bien qu’en apparence plus égalitaire, notre société reste pourtant cloisonnée. Les marqueurs sociaux
de la distinction se font sans doute plus discrets et habiles, quand se déclinent à longueur de magazines
les icônes glamour, « must-have » et autres marques qui fondent l’être dans l’objet et servent de repères
identitaires, surtout chez les adolescents... Marivaux montre des individus en quête de (leur) vérité, qui
se cherchent encore et découvrent un sentiment pour eux inconnu, tout à la fois délicieux et effrayant :
l’amour. C’est pourquoi j’ai choisi de très jeunes comédiens pour les interpréter.
Les personnages vivent cette expérience, chavirés par les premières bourrasques du désir. L’expérience
où Marivaux jette ces jeunes gens les démet de leur fonction et les perd dans le doute de leur identité.
Ils espèrent être aimés pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils représentent. L’espace, en perpétuelle
métamorphose, révèlent les mouvements intérieurs qui les travaillent, à l’insu de leur conscience.
À ce compte-là, les maîtres sont les plus entravés, déchirés entre leur moi et leur sur-moi social, entre ce
qu’ils voudraient dire et ce qu’ils disent. Leur amour bute sur l’amour-propre. C’est là aussi tout le mordant
de la comédie, irrésistible et cruelle. Derrière le rire et la danse allègre des mots, se devinent la panique
intime et l’âpreté de ce combat entre soi et soi, jusqu’à ce que la vérité advienne par le mensonge… et le jeu
du théâtre.
Laurent Laffargue, metteur en scène.
(Propos reccueillis par Gwénola David, dramaturge)
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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LAURENT LAFFARGUE
Metteur en scène et comédien, Laurent Laffargue signe toutes les créations de la Compagnie du Soleil Bleu
(fondée en 1992, après sa sortie du Conservatoire de Bordeaux).
Fidèle au théâtre francophone classique et contemporain, il monte Le Tartuffe de Molière, Par la fenêtre
et Amour et piano de Georges Feydeau, L’Épreuve (Prix des régions et du public au festival Turbulences
de Strasbourg) et La Fausse Suivante de Marivaux, Dépannage de Pauline Sales. Il marque aussi un grand
intérêt pour les auteurs anglophones : Harold Pinter (Le Gardien et Le Monte-plats), Daniel Keene, Edward
Bond. De la rencontre avec ce dernier (1995), naît Entretien avec Edward Bond, présenté en amont de
la création de Sauvés (Prix des Rencontres Charles Dullin 1998). Cet échange déterminant avec l’auteur
anglais le conduit à explorer l’œuvre de Bertolt Brecht (Homme pour homme) ainsi que celle de Shakespeare,
auteur qui nourrit sa réflexion depuis toujours. Et justement, en 1999, il signe (au Théâtre de Suresnes) un
diptyque Shakespeare : Songe d’une nuit d’été et Othello : Nos nuits auront raison de nos jours et plus
tard, il crée Beaucoup de bruit pour rien (2004). En 2002, il met en scène, pour la première fois en France,
Terminus de Daniel Keene pour lequel, il reçoit le prix Jean-Jacques Gautier. Paradise marque une nouvelle
collaboration avec l’auteur australien (2004).
Il revient au répertoire français et signe, au TOP de Boulogne-Billancourt, quatre courtes pièces de Georges
Feydeau (sous l’intitulé Du mariage au divorce) : Léonie est en avance, Mais ne te promène donc pas toute
nue !, Feu la mère de Madame et Hortense a dit : « je m’en fous ! » (2005). Sa compagnie est nommée aux
Molières 2006 (catégorie « Molière de la Compagnie ») puis aux Molières 2007 (catégorie Prix Adami). Puis,
il crée Les Géants de la montagne de Pirandello (2006), Après la répétition de Ingmar Bergman (2008), La
Grande Magie d’Eduardo De Filippo (2008). Artiste associé au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers (20102013), il écrit, avec Sonia Millot, Casteljaloux ; qu’il met en scène dans une version où il est seul en scène
(2010) puis, avec dix comédiens (2011). En 2012, il réalise Pulsions, le spectacle de la 24e promotion du
Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne. En janvier 2013, il signe Molly Bloom d’après
James Joyce, interprétée par Céline Sallette. En mars 2014, il crée au TOP de Boulogne-Billancourt son
troisième Marivaux : Le Jeu de l’amour et du hasard.
Passionné d’art lyrique, il monte Le Barbier de Séville de Rossini (1999), Don Giovanni de Mozart (2002), Les
Boréades de Rameau, direction musicale d’Emmanuelle Haïm (2005), La Bohème de Puccini (2007), Le
Couronnement de Poppée de Monteverdi (2009), Carmen de Georges Bizet (2010), Les Noces de Figaro (2012).
À l’été 2014, il tourne son premier long-métrage, Les rois du monde, adapté de sa pièce Casteljaloux (sortie
en 2015).
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09
JANV.
SAVOIR VIVRE
PIERRE DESPROGES / MICHEL DIDYM, CATHERINE MATISSE
ENTRETIEN AVEC MICHEL DIDYM
Michel Didym (accompagné de Catherine Matisse) développe une addiction
marquée pour l’irrévérencieux auteur de Monsieur Cyclopède, dont « la minute »,
au rythme d’un balancier reproduisant la tête de l’humoriste sarcastique, égrenait
chaque soir, sur l’écran des téléviseurs du début des années quatre-vingts, des
« vérités absurdes » à l’odeur de soufre.
Ainsi, après Les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir, après Chroniques
de la haine ordinaire, il s’est mis en tête de récidiver en mettant en scène et en
interprétant Savoir-vivre : deux délits coup sur coup qui l’auraient amené, en son
temps, à comparaître devant Le tribunal des flagrants délires présidé par Claude
Villers, assisté du procureur Pierre Desproges, où il aurait pu espérer cependant
« bénéficier » de l’aide de Louis Rego, avocat de la défense.
Mettre à l’index l’humour quand il touche les hommes politiques ou autres
puissants de ce monde, porter discrédit à l’usage du second degré sous prétexte
qu’il porte atteinte à la dignité des personnes qui en sont l’objet, est-ce un service
à rendre à « la libre circulation des idées » ? De quelle nature est le rire ?
« Pourquoi rit-on ? » (titre d’un essai des plus sérieux de Sarah Kofman ayant
pour objet Le mot d’esprit et son rapport avec l’inconscient de Freud) Peut-on rire
de tout ?
De Pierre Desproges
Mise en scène
et interprétation
Catherine Matisse
et Michel Didym
Scénographie et lumière
Olivier Irthum
Musique
Vassia Zagar
Costumes
Christine Brottes
Collaboration artistique
Bruno Ricci
Éric Lehembre
Anne Marion-Gallois
Avec la complicité de
Christine Murillo
et Dominique Valadié
Yves Lisoie : Vous avez, dans un passé récent, déjà monté deux œuvres de Pierre
Desproges (Les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir en 2003 et Chroniques
d’une haine ordinaire en 2011) et là, ça vous reprend : ne pourrait-on pas déceler,
dans cette insistance, les symptômes d’une addiction prononcée pour cet auteur ?
Michel Didym : « Il faut d’abord savoir qu’avec Hélène Desproges, la femme
de Pierre, nous avions conçu un projet qui s’organisait sous la forme d’un
triptyque (c’était avant la publication des intégrales) nous permettant de
mettre en valeur différentes périodes de l’écriture de Pierre mais surtout des
textes qui étaient destinés à être joués (spectacles qu’il n’a pas eu le temps
de réaliser puisqu’il est décédé trop tôt). Et aussi ce qu’Hélène appelait «
des fonds de tiroir », des tas de textes que Pierre avait mis en chantier, il ne
cessait d’écrire, il écrivait quotidiennement, dès le matin. C’est tous ces écrits
qu’Hélène m’a permis de découvrir en m’y donnant accès... »
Production CDN Nancy Lorraine - La Manufacture
Spectacle créé le 25 mai 2012 à l’Opéra-Théâtre Metz Métropole
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
DURÉE
1H1524
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
Y.L. : Comme on dit « découvrir » un trésor...
M.D. : « Dès le départ, on avait effectivement bien vu que vu l’ampleur du trésor découvert, un seul
spectacle n’y suffirait pas et qu’il fallait concevoir un triptyque, composé pour chacun d’inédits et
de textes jamais entendus. Et c’est à partir de textes écrits pour la radio, de romans et d’inédits que
la matière de Savoir-vivre a été composée.
C’est ce montage qui nous permet de nous rendre compte, surtout pour les nouvelles générations,
du génie littéraire de cet auteur. Parce que ce n’est pas seulement un grand auteur comique, c’est
aussi quelqu’un qui, dans la langue, s’inscrit dans une tradition française importante de qualité
littéraire et aussi (c’est ce mélange qui le caractérise) de blagues en-dessous de la ceinture. Il
conclut de grandes envolées magnifiques et lyriques par des retombées un peu potaches. C’est
un mélange de Marcel Proust pour l’ampleur de sa prose, d’Alfred Jarry et d’Alexandre Vialatte pour
l’humour corrosif. C’est cette filiation là qu’on pourrait établir. »
Y.L. : Votre présent spectacle, Savoir-vivre, reprend-il aussi des textes issus du Manuel du Savoirvivre à l’usage des rustres et des malpolis ?
M.D. : « D’abord dites bien que tous les rustres et malpolis pourront aussi en tirer profit, même si c’est
pas dans mon titre !!! Ils y trouveront leur compte !!! Mon spectacle reprend effectivement quelques
emprunts au premier recueil mais y on trouve beaucoup d’inédits et autres émissions de radio
auxquelles Pierre a pu participer, le tout retravaillé pour les besoins présents. Par exemple l’interview
de Françoise Sagan par Pierre Desproges, qui a été rédigée pour pouvoir être jouée ensuite. »
Y.L. : Mise à part la contribution d’Hélène Desproges qui, en mettant à votre disposition ce fonds
important, vous a permis de monter ce spectacle, on sent qu’il y a chez vous une complicité avec
l’homme Desproges... Vous pouvez nous en dire un peu plus de cette filiation que l’on ressent ? En
quoi il « résonne » en vous ?
M.D. : « Je me sens très proche de lui d’abord pour les raisons littéraires que je viens de vous
donner. Je partage le même enthousiasme pour les mêmes auteurs. Moi, je n’ai pas eu la chance de
découvrir Desproges à la télévision ou à la radio, je suis passé totalement à côté, n’étant pas dans
mon adolescence attentif à la radio et à la TV. La rencontre s’est faite au travers de ses livres, au
travers de la collection Actes Sud Papiers où il avait édité son premier texte de scène. J’ai d’abord
été frappé de voir cet auteur-là entouré d’autres auteurs reconnus pour leurs qualités littéraires.
J’ai ouvert le livre et j’ai alors découvert un grand texte...Puis j’ai rencontré Hélène qui m’a branché
sur les émissions radio et télé auxquelles il avait participé. Mais moi au départ j’avais une idée
assez arrêtée autour de l’œuvre, avant tout littéraire de Desproges, grand observateur de l’écriture
contemporaine et de tout ce qui s’est écrit au XXème siècle.
Cela m’a interpellé sur les raisons pour lesquelles ces textes-là ne se retrouvaient pas sur les
scènes contemporaines. Voilà la première raison de mon attachement.
Ensuite, selon les circonstances, Pierre Desproges peut apparaître soit un auteur de gauche, soit un
auteur de droite. Comme il a pris comme cheval de bataille de rire et de nous faire rire de la comédie
humaine, y compris de la comédie politique humaine, il fait rire de ceux qui tiennent le manche : si
c’est la droite, on le qualifie d’auteur de gauche ; si c’est la gauche, on le qualifie d’auteur de droite !
En fait ce qu’il met en oeuvre c’est oser rire des gouvernants, oser rire des puissants, des machos,
des intégristes de tous poils (mlf ou autres), oser rire des lois contraignantes contre les fumeurs,
de celles pour la sacralisation des handicapés.
En résumé, oser rire de tout ce qui devient vite « la bien pensance », de tout ce qui est assimilable
au politiquement correct, de tous ces « machins » qui sont une totale hypocrisie érigée en lois.
Desproges met en route une conscience en débusquant la « subtilité » (l’hypocrisie !) des
gouvernants qui tiennent un discours à l’opposé de leurs actes. »
Yves Lisoie, pour le Théâtre des Quatre Saisons de Gradignan
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
25
MICHEL DIDYM
cf p.6
CATHERINE MATISSE
Avant son entrée au Conservatoire de Paris en 1982, elle travaille notamment avec Jean-Pierre
Vincent, Jean-Paul Chambas et Michel Deutsch à Strasbourg.
Elle a joué sous la direction d’Alain Françon (Chambres de Philippe Minyana), Stuart Seide (Le
Changeon de Middleton), Michel Dubois (La chambre et le temps de Botho Strauss), René Loyon
(Visiteurs de Botho Strauss), Michel Didym (Lisbeth est complétement pétée de Armando Llamas,
Ruines romaines de Philippe Minyana, Le dernier sursaut de Michel Vinaver, Chasse aux rats de
Peter Turrini, Le Miracle de György Schwajda, Sallinger de Bernard-Marie Koltès et Ma Famille de
Carlos Liscano, Oreilles tombantes, groin presque cylindrique de Marcelo Bertuccio, Le Retour au
désert de Bernard-Marie Koltès, Le jour se lève, Léopold ! de Serge Valletti, Savoir vivre d’après
Desproges, Le Malade imaginaire de Molière), de Véronique Bellegarde (La main dans le bocal dans
la boîte dans le train de Pedro Sedlinsky, La cheminée de Maigarit Minkov, Le Bestiaire animé de
Jacques Rebotier, faRbEn de Mathieu Bertholet), Pierre Pradinas (Georges Dandin de Molière), Enzo
Cormann (L’autre de Enzo Cormann), Laurent Laffargue (Quai ouest de Bernard-Marie Koltès), Alain
et Daniel Berlioux (Acte de Lars Noren), David Lescot (Le système de Ponzi et Les Jeunes de David
Lescot).
Elle travaille régulièrement pour France Culture avec Claude Guerre sur des textes de Michel Vinaver,
Rodrigo Garcia... Elle participe également à la Mousson d’été.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
26
12/16
JANV.
J’HABITAIS UNE PETITE
MAISON SANS GRÂCE,
J’AIMAIS LE BOUDIN
J-M. PIEMME / P. JEUSETTE & V. THIRION
LA PIÈCE
Un homme se souvient et remonte le cours de son histoire, de sa naissance
à la perte de ses parents. À Seraing, dans la cuisine d’une maison sans grâce,
les fantômes du passé ressurgissent : le père revenant de l’usine, la mère
toute à ses fourneaux, mais aussi les oncles, les tantes, les Saint-Nicolas… Ce
qu’il raconte est-il vrai ou faux ? Qu’importe ! Le voilà hanté, entraîné à faire
un voyage dans le temps. Les remous du présent ne sont toutefois pas fort
éloignés : cataclysmes économiques, fermetures d’usines, menaces pesantes
sur le bassin liégeois... La fin de ce monde-là est-elle programmée ?
Ce récit de tendresse teinté de pragmatisme met en scène l’histoire d’un
homme d’aujourd’hui, face aux cataclysmes économiques secouant le pays
qui l’a vu naître et grandir, Seraing. Les remous du présent font remonter le
passé. Des images surgissent... Le voilà hanté, entraîné à refaire le voyage du
pays de l’enfance vers l’âge adulte : ses parents, l’usine, les fêtes familiales, les
événements politiques, les études. C’est l’évocation d’une jeunesse au pays de
l’usine, avec jubilation, tendresse, malice et humour. Avec de la sympathie aussi
pour sa propre histoire entrée en collision avec la grande Histoire. Est-ce que
tout ce qu’il raconte est exact ? Peut-être pas, quelle importance ? Comme il le
dira lui-même « Et si tout était inventé, qu’est-ce que cela changerait ? ».
D’après Spoutnik de
Jean-Marie Piemme
Adaptation et réalisation
Philippe Jeusette et
Virginie Thirion
Avec
Claire Bodson, Philippe
Jeusette, Éric Ronsse
Composition musicale
Éric Ronsse
Scénographie
Sarah de Battice
Avec l’aide de
Philippe Boyard
Construction
Laurent Notte
Philippine Boyard
Margaud Carpentiers
Costumes Élise de Battice
Réalisation des images
Bob Jeusette, Tawfik Matine
Assistanat Tawfik Matine
L’homme et l’enfant qui se racontent – à savoir Philippe Jeusette en Jean-Marie
Piemme fictionnalisé – ont deux compagnons de voyage : un musicien, Éric
Ronsse, et Claire Bodson. Ces deux présences permettent de redonner vie à de
potentielles images parentales ou des personnages qui ont croisé son passé.
J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin est conçu à partir
du récit autobiographique de Jean-Marie Piemme Spoutnik. Philippe Jeusette
est l’initiateur du projet. Virginie Thirion et lui-même en ont assuré l’adaptation
(choix des textes, agencement...). C’est un spectacle théâtral, mêlant texte,
musique (d’influences diverses et variées) et projections (de vidéos et photos
sans volonté pour autant de faire du théâtre documentaire).
Production CDN Nancy Lorraine - La Manufacture
Spectacle créé le 25 mai 2012 à l’Opéra-Théâtre Metz Métropole
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
DURÉE
1H10
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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EXTRAIT DE LA PIÈCE
Je suis né dans la cave, sous les bombardements.
Il était trois heures et demie, c’était la sortie des classes, je voyais défiler les jambes des écoliers devant
le soupirail.
« Poussez ! » Quelqu’un a dit « poussez! » et ma mère a poussé. Moi, je n’en demandais pas tant mais sous
l’effet du mouvement, j’ai été forcé de sortir la tête. Quel jour sommes-nous, ai-je dit ? Avant tout, je voulais
me donner une contenance devant tous ces gens qui m’attendaient.
Le 16 novembre, imbécile.
Ça m’a vexé. Oui, ça m’a vexé que mon père me parle sur ce ton. Après tout, on se connaissait à peine.
Trente secondes, au plus ! Illico, j’ai alors décidé de marquer le coup. Il fallait qu’il comprenne tout de suite
que je serais un enfant difficile. Mon Papa, malgré l’émotion qui nous étreint tous, ai-je dit en crachotant
une saloperie qui me collait aux gencives, je n’oublie pas ce que tu m’as balancé quand Maman t’a dit
qu’elle était enceinte. Il avait grogné ! Il avait pesté! Il avait hurlé : je n’en veux pas, on a déjà le chien !
Ai-je dit que c’était la guerre ? Le maréchal Von Rundstedt menait la contre-offensive allemande entre
Arlon et Bastogne. On n’avait pas grand-chose à manger et le chien moins encore. Alors vous comprenez, il
a fallu s’en débarrasser, a dit mon père à l’accoucheuse. « Ça a dû vous faire quelque chose. Même si c’est
des bêtes, on s’y attache », a répondu l’autre, juste au moment où ma mère, trouvant probablement le sujet
de conversation trop scabreux pour moi s’était remise à hurler.
JEAN-MARIE PIEMME
Né en Wallonie en 1944, Jean-Marie Piemme a suivi des études de littérature à l’Université de Liège et
de théâtre à l’Institut d’études théâtrales de Paris. Dramaturge à l’Ensemble théâtral mobile, il collabore
ensuite avec le Théâtre Varia. De 1983 à 1988, il rejoint l’équipe de Gerard Mortier à l’Opéra national de
Belgique. Actuellement, il enseigne l’histoire des textes dramatiques à l’Institut national supérieur des arts
du spectacle (Insas).
En 1986, il écrit sa première pièce Neige en décembre qui sera mise en scène l’année suivante. Suivront
une trentaine de textes joués en Belgique et à l’étranger (dont Café des patriotes, Toréadors,... ). Certains
d’entre eux ont fait l’objet de captations et de diffusions télévisées ou de mises en ondes, par la RTBF et
France Culture notamment.
Ses textes sont principalement publiés aux éditions Actes-Sud papiers et aux Éditions Lansman. Il a
publié un roman Tribulations d’un homme mouillé aux Éditions Labor à Bruxelles. La revue « Alternatives
théâtrales » lui a consacré son numéro 75 (décembre 2002) ainsi qu’un hors série Voyages dans ma
cuisine (2008) constitué d’entretiens avec Antoine Laubin sur son théâtre. Les Éditions Aden ont publié
Spoutnik, un récit autobiographique, et Rien d’officiel, cinq récits sur le monde d’aujourd’hui conçus à partir
de grandes figures shakespeariennes.
En 2010, Jean-Marie Piemme a donné une conférence sur ses textes à l’université d’Avignon intitulée « Un
théâtre de la disparition », publiée aux presses universitaires d’Avignon. En 2011, il a été l’invité de la chaire
de poétique de l’université de Louvain. Il y a donné quatre conférences sur le thème « L’écriture comme
théâtre ». Il est également l’auteur de nombreux écrits sur le théâtre. Certains de ses écrits théoriques ont été
collectés dans un numéro spécial de la collection Espace Nord, Le souffleur inquiet (2012).
Jean-Marie Piemme a bénéficié d’une résidence d’écriture à la Rose des vents de Villeneuve d’Ascq en 1991
et à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en 1996.
Il a reçu de nombreux prix : Eve du théâtre en 1990 ; Prix triennal de la Communauté française de Belgique
en 1991 et 2002 ; Prix « Nouveaux talents » de la SACD France en 1992 ; Prix RFI (Radio France International)
en 1994 pour sa pièce Les forts, les faibles ; Prix Herman Closson de la SACD Belgique ; Prix ado du théâtre
contemporain (Amiens/Picardie) en 2009/2010 pour Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité
de mordre ses amis ; Prix du lycée André Maurois de Bischwiller en 2010 pour Spoutnik ; Prix Soni Labou
tansi pour Dialogue d’un chien...
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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26/30
JANV.
WOYZECK
GEORG BÜCHNER / MICHEL DEZOTEUX
Chaque homme est un abîme. On a le vertige quand on se penche dessus.
Cette citation est extraite de Woyzeck, pièce de théâtre inachevée que Georg
Büchner, son jeune auteur qui est aussi médecin et scientifique, commence à
écrire en 1837, mais qu’il ne peut achever. Il tombe gravement malade et meurt
du typhus à l’âge de 23 ans. S’il laisse derrière lui une œuvre modeste par la
taille (seulement trois pièces de théâtre, une nouvelle, quelques lettres), il
devient l’une des figures marquantes de la littérature allemande du 19ème siècle
et est aujourd’hui considéré comme un auteur classique.
Pour écrire Woyzeck, Georg Büchner s’est inspiré d’un fait divers de 1821. Un soldat,
perruquier et vagabond, est accusé du meurtre de son amante, veuve d’un chirurgien.
Sous sa plume, l’histoire devient celle d’un jeune soldat qui tente tant bien que mal
de survivre. Il vit avec Marie, une femme légère qui le trompe et qui a un fils qu’il
prend pour sien. Pour subvenir à leurs besoins, il devient un objet d’expérience
pour la science et se met au service du capitaine de la garnison. Humilié par
l’un, rabaissé par l’autre, abusé dans ses sens, cet homme au coeur simple,
confusément hanté par l’idée d’une bonté universelle, voudrait juste s’offrir le luxe
de penser ; mais lorsqu’il soupçonne Marie de le tromper avec le tambour-major - le
don Juan du régiment - sa douleur mûrit et l’idée de la tuer naît en lui.
De Georg Büchner
Adaptation, mise en scène
et scénographie
Michel Dezoteux
Avec
Karim Barras, Azeddine
Benamara, Éric Castex, Inès
Dubuisson, Fanny Marcq
Denis Mpunga
Création lumière
Éric Vanden Dunghen
Création costumes
Odile Dubucq
Création maquillage
Jean-Pierre Finotto
Composition musicale
Alexis Koustoulidis
Geste Claudio Bernardo
Assistanat à la mise en
scène Glenn Kerfriden
Voilà ce qui, en recollant les quarante-neuf morceaux ou fragments sans
numérotation ni pagination que l’auteur a laissés, peut être résumé de l’histoire.
Mais celle-ci peut tout aussi bien être contredite, adaptée, recomposée par
chaque metteur en scène qui s’attaque à l’œuvre – dont Bertolt Brecht qui fut
le premier à la faire connaître au 20ème siècle. Chaque fragment peut tout aussi
bien fonctionner de façon autonome, sans rapport de causalité, sans mise en
perspective au regard d’une fable.
Production CDN Nancy Lorraine - La Manufacture
Spectacle créé le 25 mai 2012 à l’Opéra-Théâtre Metz Métropole
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
DURÉE
1H15
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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Après Hamlet (dont on retrouve d’ailleurs des références évidentes dans Woyzeck), ce qui intéresse Michel
Dezoteux, dans cette deuxième proposition sur le chemin théâtral de la folie, c’est de préserver cet état
fragmentaire, cet inachèvement, cet aspect « art brut » de la pièce qui révèle les soubassements mystérieux
de notre fragilité humaine. Woyzeck est une figure qui garde toute son opacité : rien n’est vraiment explicité
de son cas. Le comportement de cet homme ordinaire n’est qu’une accumulation de fragments. Sa pensée va,
sans cadre et sans limites, à travers le monde, toujours fébrile, toujours à fleur de peau, toujours taraudée par le
doute. Monter la pièce aujourd’hui représente très certainement un défi, du fait de son caractère énigmatique,
mais surtout parce qu’elle va en sens contraire d’un monde qui voudrait tout savoir, tout comprendre et tout
expliquer. La pièce nous amène à l’inverse, là où il n’y a pas de sens, à creuser en vain dans « la blessure
ouverte » comme le disait Heiner Müller, dans la béance et les abysses noirs de l’existence humaine.
MICHEL DEZOTEUX
Né à La Louvière en 1949 dans une famille d’origine ouvrière, il est l’élève de Jean Louvet. Reçu à l’INSAS en
septembre 1968, il est profondément marqué par l’enseignement brechtien d’Arlette Dupont ; il passe un an,
en stage, chez Barba, à l’Odin Theater.
Au retour d’un tour du monde des grands festivals de théâtre alternatif et underground, il fonde à Anderlecht,
avec l’acteur Dominique Boisel, un lieu expérimental – un petit plateau, cinquante places – le Théâtre
Élémentaire, dont le premier spectacle, Lenz ou La Neige dans la maison (1977), d’après Büchner, tente de
concilier l’exigence littéraire avec une esthétique gestuelle inspirée de Barba et de Grotowski. Suivent, sous
l’influence de Vitez et sa proposition d’un théâtre-récit, un Crusoë Crusoë (1978) d’après Tournier et Defoe,
puis Lettres de prison (1979) d’après Gramsci – signe d’une préoccupation et d’un engagement politiques
toujours présents au cœur même de la démarche artistique –, et enfin Bovary d’après Flaubert (1981).
Parallèlement il organise en 1980 le premier festival international de Théâtre de Bruxelles qui révèle au public
belge quelques grands noms de l’avant-garde américaine : Phil Glass, Lucinda Childs, Trisha Brown, Mabou
Mines. Sur la proposition de Philippe Sireuil, en 1982, il fonde et codirige, avec Marcel Delval, le Théâtre Varia
dont il devient directeur en 1994. Ce nouveau lieu, à mi-chemin entre l’alternatif et l’institution, lui permet
d’approfondir son intérêt pour le théâtre de Brecht, dont il exalte, par des équivalents rock et punk, la filiation
avec l’esthétique expressionniste des cabarets munichois ou berlinois : Maître Puntila et son valet Matti (1987,
au Théâtre National), La Noce chez les petit-bourgeois (1988) et Brecht-Machine (1990).
Depuis, Michel Dezoteux a créé ou repris une quinzaine de spectacles, des œuvres classiques du répertoire
(Richard III, 2003, La Cerisaie, 2002, L’Avare, 2004, Le Revizor, 2007,...) comme des œuvres contemporaines,
telles que Quai Ouest et Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès en 1995/1996, Sauvés d’Edward Bond en 1998,
ainsi que trois pièces de Werner Schwab au milieu des années nonante, après la mort de ce dernier en 1993 :
Extermination ou mon foie n’a pas de sens – Les présidentes – Excédent de poids, insignifiant, amorphe.
Il y a deux saisons, il a entamé un triptyque sur la folie, avec Hamlet, qu’il poursuit en 2014/2015 avec Woyzeck
et qui se terminera avec Macbeth.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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23/26
FÉV.
SIRÈNES
PAULINE BUREAU
Sirènes mêle quatre histoires sur trois époques et deux continents.
1966, Annie habite au Havre et son mari, capitaine au long cours, ne revient pas.
1983, Hélène, diplômée d’HEC et enceinte, apprend la mort de son père dont elle
n’avait pas de nouvelles depuis plusieurs années.
2013, Max, businessman, mène une vie solitaire, exilé à Shanghai. Aurore,
chanteuse, perd sa voix en plein concert à Paris. Elle va voir un médecin. Il ne
peut rien pour elle. Elle va voir un psychanalyste. Il faut qu’elle parle « C’est en
parlant que vous retrouverez votre voix ».
Les secrets de famille font des ricochets sur plusieurs générations. Comment
raconter ce qui n’a pas été dit et qui s’est transmis ? Comment s’élabore un
inconscient ? Qu’est-ce que l’on reproduit et qui ne nous appartient pas ?
Comment l’histoire de nos vies s’imbrique-t-elle avec la grande histoire ?
Ces questionnements, intimes et politiques, sont, dans Sirènes, posés sous
forme de puzzle poétique. Le spectacle raconte comment les vies de ceux qui
nous ont précédés nous traversent. Sur le plateau, il y a un arbre généalogique.
Des nuits dans le port de Shanghai. Des jours dans un magasin d’électroménager. Une fille qui joue de la guitare électrique. Une histoire de grille-pain.
Une femme internée pour dépression. Trois sirènes. Une naissance et deux
enterrements. Un rêve érotique. Une petite fille qui ne parle pas beaucoup. Un
secret de famille, des secrets de famille. Un coup de foudre. Des fantômes. Des
vies.
Cie la part des anges
Texte Pauline Bureau
en collaboration avec
Benoîte Bureau, Yann Burlot
Nicolas Chupin
Camille Garcia
Gaëlle Hausermann
Régis Laroche, Marie Nicolle
Anne Rotger, Catherine
Vinatier
Avec
Rachel Arditi, Philippe Awat
Yann Burlot, Nicolas Chupin
Camille Garcia, Vincent Hulot
Marie Nicolle, Catherine
Vinatier
Dramaturgie
Benoîte Bureau
Scénographie
Emmanuelle Roy
Lumière et régie générale
Jean-Luc Chanonat
Composition musicale
et sonore
Vincent Hulot
Collaboration artistique et
vidéo Gaëlle Hausermann
Costumes Alice Touvet
Diffusion
Olivia Peressetchensky
Production Compagnie La Part des Anges
Coproduction Théâtre Dijon Bourgogne - CDN, Le Volcan - Scène nationale du Havre, CDNA Centre dramatique national
des Alpes - Grenoble, Scène nationale de Petit-Quevilly Mont-Saint-Aignan, Comédie de Picardie - Scène conventionnée
pour le développement de la création théâtrale en région, Théâtre Firmin Gémier - La Piscine, pôle national des arts du
cirque d’Antony et de Châtenay-Malabry
Avec l’aide à la création du Département de Seine Maritime. Avec le soutien du Fonds SACD Théâtre
Le texte Sirènes a reçu l’Aide à la création du Centre National du Théâtre Sirènes est publié aux éditions Actes Sud-Papiers
Compagnie dramatique conventionnée par la Région Haute-Normandie et par le ministère de la Culture et de la
Communication / Direction régionale des affaires culturelles de Haute-Normandie
Pauline Bureau est artiste associée au Théâtre Dijon Bourgogne - CDN et au Volcan - Scène nationale du Havre.
part-des-anges.com
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE - À PARTIR DE 15 ANS
DURÉE
2H
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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PAULINE BUREAU auteure et metteuse en scène.
Pauline Bureau suit une formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (promotion
2004). Après avoir travaillé comme comédienne, elle choisit de se consacrer à la mise en scène et, avec
une quinzaine d’acteurs de la même école, elle fonde La Part des Anges. Ils adaptent Un songe d’après
Shakespeare joué au Ranelagh puis en tournée pendant un mois au Maroc et travaillent sur des écritures
contemporaines (Je suis une bulle de Malin Axelsson au CDN de Sartrouville) ou des adaptations de roman
(Lettres de l’intérieur de John Marsden au Théâtre du Passage à Fécamp et au Théâtre 71 à Malakoff).
La compagnie crée également trois spectacles qui se jouent au Théâtre de la Tempête et en tournée: une
adaptation de Roméo et Juliette en 2008, Roberto Zucco en 2010 et La Meilleure Part des hommes en 2012,
production déléguée de L’Espace des Arts. En 2011, la Part des anges crée Modèles au Nouveau Théâtre
de Montreuil, en co-production avec la Comédie de Picardie. En 2014, la compagnie crée Sirènes, en coproduction avec le Théâtre Dijon Bourgogne.
Pauline Bureau est artiste associée au Théâtre Dijon Bourgogne – CDN et au Volcan – Scène nationale du
Havre.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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1ER/11
MARS
LORETTA STRONG
COPI / GAËL LEVEUGLE
Loretta Strong, corps perdu dans l’espace, corps communiquant, appelle. Son
compagnon de voyage, Steve Morton est mort (elle l’a tué).
Comment va-t-elle pouvoir remplir sa mission : semer de l’or sur Bételgeuse ?
Elle appelle M. Drake sur terre, elle appelle Linda, une collègue dans un autre
satellite, elle appelle, dans l’espace, vénusiens, plutoniens, hommes-singes de
l’étoile polaire, rats et chauve-souris.
Il lui faut trouver quelqu’un pour se reproduire, pour mener à bien sa mission.
Elle lutte contre les corps astraux et les envahisseurs de l’espace ; l’invasion de
son satellite, l’invasion de son corps.
De Copi
Mise en scène, jeu
Gaël Leveugle
Musique (composition
et performance)
Jean-Philippe Gross
Dramaturgie Mikaël Serre
Scénographie
Jeanne Comode
Lumière Matthieu Ferry
Production Elodie Couraud
Elle explose et se recompose, se reproduit avec des rats, de l’or, du métal, elle
même, appelle appelle appelle et se confronte jusqu’à l’incandescence aux
mystères de sa trajectoire intersidérale comme aux mystères de son odyssée
intérieure.
LORETTA STRONG : Allô, John ?
C’était bien ma chance, Steve est mort !
Chez vous tout va OK, John?
Tant mieux, mes amitiés à Linda !
Allô, la Terre ?
Vous avez oublié de brancher l’oxygène de Steve Morton, Monsieur
Drake I
C’est joli de s’excuser, mais c’est pas vous qui viendrez me féconder sur la Voie
Lactée I
Je me retrouve seule avec les rats !
Allô, Linda ?
Vous avez entendu ce que je lui ai lancé là ?
Comment ça, John est mort ?
On est foutues !
Allô, la Terre ?
Quelle merde !
Allô, la Terre ?
John Balling est mort d’un infarctus !
Production Compagnie Ultima Necat
Production déléguée CDN Nancy Lorraine - La Manufacture
Coproduction Centre Culturel André Malraux - Scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy - Transversales Verdun
Coréalisation CDN Nancy Lorraine - La Manufacture, Centre Culturel André Malraux - Scène nationale de
Vandœuvre-lès-Nancy
Avec le soutien de Collectif 12, Mantes-la-Jolie
SPECTACLE PRÉSENTÉ À LA FABRIQUE
CRÉATION
2016
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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Qu’est-ce que vous dites ?
Vous êtes fou !
Allô, Linda ?
Ils veulent nous faire féconder par les rais !
Ah, non, pas moi !
Vous, faites ce que vous voulez i
Je trouverai bien quelqu’un dans l’espace !
Allô ? Allô ? Allô ?
Ici une Terrienne !
Allô ? Allô ? Allô ?
Qui êtes-vous ?
Un Homme-Singe de l’Étoile Polaire ?
Vous vous foutez de ma gueule ?
C’est vous, Monsieur Drake ?
Vous êtes envahis par les Hommes-Singes de l’Étoile Polaire ?
Allô, Ljnda ?
Vous avez entendu ?
On n’a pas d’autre solution !
Allons-y !
Viens ici, viens ici !
Tu es un mâle ?
Aïe, ne me mords pas, sale bête !
Je ne suis pas méchante, tu sais ?
Tu veux descendre ?
Oh, qu’est ce que c’est dégoûtant I
Doucement, là !
Beurk !
Rentre dans ta cage !
Allô, Linda ?
Est-ce que votre Frigidaire est assez grand pour John ?
On n’est pas très bien équipées !
GAËL LEVEUGLE
Je joue, j’écris et je mets en scène. Je prends le corps comme la langue en considération linguistique
et poétique. J’ai suivi des études universitaires de lettres (Paris IV), me suis formé au conservatoire du
cinquième arrondissement de Paris (Bruno Wacrenier) et à l’école Jacques Lecoq.
Ma vie a pris un tournant après avoir ouvert Molloy de Beckett dans la bibliothèque de mes parents par
hasard, une après midi d’ennui à l’adolescence.
Beckett, Kadka, Stanislavski, Grotowski, Masaki Iwana (Butôh), Tenko (improvisation vocale libre), Lacan,
Queneau. Ma pratique créative est fondée sur mon expérience du plateau par le jeu, je fais acteur pour
les autres comme l’improvisateur libre en équipage spontané, en même temps que j’écris des pièces
chorégraphiques participatives et conçois des mises en scène.
Depuis 2005, avec ma compagnie, Ultima Necat, j’ai co-adapté et co-­mis-en-scène L’ermite et Six doigts de
Viktor Pelevine, écrit et mis-­en-­scène MC2, Minimal Connotatif et produit Vêpres de la Vierge Bienheureuse
d’Antonio Tarantino avec Jean-­Luc Guionnet et Eric Vautrin.
En tant qu’acteur j’ai collaboré avec Mikael Serre, Gilles Chavassieux, Grégoire Monsaingeon, Eric Vautrin,
Emmanuel Daumas, entre autres.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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14/16
MARS
LA MOUSSON D’HIVER
ATELIERS - LECTURES - RENCONTRES - SPECTACLE
La Maison Européenne des Écritures Contemporaines (MEEC), en collaboration
avec le Théâtre de la Manufacture, organise depuis 2004 à l’Abbaye des
Prémontrés à Pont-à-Mousson des journées de rencontres pédagogiques pour
faire découvrir aux lycéens et étudiants lorrains les écritures dramaturgiques
contemporaines. La Mousson d’hiver travaille à l’émergence d’un nouveau
répertoire dramatique et propose aux jeunes spectateurs des ateliers de
pratique théâtrale, des spectacles, des lectures, et des mises en espace
avec les artistes qui font le théâtre d’aujourd’hui. Les textes présentés sont
sélectionnés par le comité de lecture de la Mousson d’été, pour une mise en
voix et en jeu à destination de collégiens, lycéens et étudiants qui s’y retrouvent
spectateurs... et acteurs !
À l’Abbaye des Prémontrés
de Pont-à-Mousson
et au CDN Nancy Lorraine
La Manufacture
03 83 37 12 99
meec.org
facebook.com/
lameeclamousson
Dans une ambiance où découverte rime avec expérience intime, ça secoue et ça
fuse : un feu d’artifice pour tous les jeunes et pour ceux qui souhaitent le rester
en se frottant au théâtre le plus contemporain qui soit !
Programmation en cours
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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14
MARS
RISK
JOHN RETALLACK / EVA VALLEJO - BRUNO SOULIER
Magnétiques, ensemble, les cinq acteurs font corps et choeur. Corps qui
respirent, halètent, chantent. Cinq corps vifs pour incarner cinq adolescents de
Glasgow dont l’auteur anglais, John Retallack, a recueilli l’histoire. Entre crises
et désarrois, sentiment d’abandon, combats pour être accepté par les autres,
quel rôle tenir ? Éprouver le monde et le risque de vivre c’est s’éprouver soimême et l’on explore les limites pour être sûr de bien exister. La mort, ils ne la “
craignent pas ”. Martin, le reclus, Ed, le gothique fugueur et trop timide, Michelle,
la jeune fille humiliée devenue bastonneuse de choc en découvrant sa force
face à Lorraine, la terreur du lycée, les destins sont écorchés et passent par les
turbulences de ce que l’on appelle “ comportements à risque ”.
Eva Vallejo (mise en scène) et Bruno Soulier (musique) ont concocté avec leur
compagnie L’Interlude Théâtre Oratorio une “ vie secrète des jeunes ” inspirée et
sensible, révélant toute la musicalité et la puissance de sidération du texte de
Retallack. C’est bien à un oratorio que l’on assiste, avec son étrange mélancolie,
ses fureurs, ses stridences, ses gouffres et des éclairs d’espoir car tout est
plein d’une grande vitalité qui permet des rebonds.
Entrelacés dans l’espace qui se métamorphose, texte, musique (lied, slam,
rock), sons, lumières et danse génèrent un spectacle envoûtant et hypnotique.
Dans le cadre de
LA MOUSSON D’HIVER
De John Retallack
Conception
Eva Vallejo, Bruno Soulier
Mise en scène
Eva Vallejo
Avec
Henri Botte, Lyly Chartiez
Marie-Aurore d’Awans
Gérald Izing
Gwenaël Przydatek
Bruno Soulier (claviers)
Musique Bruno Soulier
Lumière Philippe Catalano
Assistants à la mise
en scène
Anne Lepla et Guick Yansen
Régie générale Eric Blondeau
Son Olivier Lautem
Surtitrage Vidéo Fanny Derrier
Production L’Interlude T/O
Coproduction Le Grand Bleu, Établissement national de production et de diffusions artistique,
Lille - en partenariat avec le Théâtre du Nord, le Théâtre national Lille Tourcoing, la Région Nord
Pas-de-Calais et la MJC de Rodez
Soutien à la production La Méridienne, Scène conventionnée de Lunéville. Soutien de la Spedidam
Compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture, DRAC Nord Pas-de-Calais et le Conseil Régional
Nord Pas-de-Calais, soutenue par le Conseil départemental du Nord et la Ville de Lille
“ Compagnie-compagnon ” du Théâtre du Nord, Théâtre National Lille Tourcoing Région Nord Pas-de-Calais
RISK est traduit de l’anglais par Isabelle Famchon
Ed. Les Solitaires Intempestifs John Retallack est représenté par l’Agence DRAMA en France
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
DURÉE
1H20
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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22/25
MARS
DALÍ VS. PICASSO
FERNANDO ARRABAL / FRANK HOFFMANN
Neuf mois après le début de la Guerre Civile Espagnole, trois jours après le
bombardement de Guernica, dans la nuit du jeudi 29 avril 1937 dans un grand
salon parisien délabré se retrouvent Salvador Dalí et Pablo Picasso.
Au milieu du salon est accroché le tableau de Dalí Composition molle aux haricots
bouillis (prémonition de la Guerre Civile), derrière, tout au fond, on découvre une
œuvre de Picasso qui deviendra par la suite Guernica. Dalí et Picasso s’entretiennent du rôle des arts et de l’artiste en temps de guerre, leur conversation à
bâtons rompus est constamment interrompue par les interventions cocasses de
leurs deux femmes complices Gala et Dora. Régulièrement Dora lance un couteau
qui passe devant le nez de Picasso atterré, alors que Gala a une grande nouvelle
à annoncer...
Dalí vs. Picasso est une œuvre foudroyante, jubilatoire, appelée humblement
par son auteur Fernando Arrabal « dialogue », une œuvre qui sonne comme un
cri méchant, mais tendre, provocateur, mais hilarant, querelleur, mais poétique.
Arrabal est peut-être le dernier, en tout cas le plus ensorcelant représentant de
cette génération exceptionnelle qui, entre surréalisme, théâtre de l’absurde et
écriture contemporaine, a révolutionné le monde des arts et de la littérature de
l’Après-Guerre jusqu’à aujourd’hui.
Soutenu par une distribution exceptionnelle, Frank Hoffmann créera la version
originale française de Dalí vs. Picasso. Un défi !
“ Composition molle
aux haricots bouillis
(Prémonition de la Guerre
Civile) ”
De Fernando Arrabal
Mise en scène
Frank Hoffmann
Avec
Luc Feit
Samuel Finzi
Jacqueline Macaulay
Marie-Lou Sellem
Scénographie
Christoph Rasche
Costumes
Katharina Polheim
Lumières Zeljko Sestak
Musique René Nuss
Dramaturgie
Andreas Wagner
Assistante à la mise
en scène
Alexandra Schumann
Maquillage Jasmine Schmit
Habillage Yolande Schmit
Les costumes ont été
réalisés dans les ateliers
du TNL sous la direction de
Denise Schumann
Coproduction Théâtre national du Luxembourg, Ruhrfestspiele Recklinghausen
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
DURÉE
1H15
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
37
FERNANDO ARRABAL
Fernando Arrabal est né en 1932 au Maroc peu de temps avant la guerre civile espagnole. La condamnation à mort de son père sous le régime de Franco, commuée en peine d’emprisonnement à vie,
puis sa disparition après son évasion de prison, marquera l’œuvre du dramaturge : il en fait état dans
plusieurs ouvrages, dont Lettre à Franco, publié du vivant du Général.
À partir de 1940, la famille d’Arrabal s’installe à Madrid. Fernando y débute ses études universitaires
qu’il poursuit à Paris pour ne plus quitter la France. Auteur d’un grand nombre de pièces de théâtre,
son épouse a entrepris très tôt la traduction de son œuvre en français. En 1967, il se rend en Espagne
où il est arrêté pour avoir écrit une dédicace « blasphématoire » envers le régime. Il doit sa libération
à une campagne internationale. Auteur à succès, Fernando Arrabal est également un cinéaste de
talent. Ses recueils de poèmes ont été illustrés par de grands artistes internationaux, parmi lesquels
Dalí, Magritte, Picasso, Saura...
Jouée dans le monde entier, son abondante production théâtrale, mystique et provocatrice, onirique
et festive, est un mélange baroque de cruauté et de tendresse.
Fernando Arrabal est devenu en 1995 officier des Arts et des Lettres.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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21/29
AVR.
RING, ce n’est pas qu’un ring de boxe. Ce n’est pas seulement les Rencontres Internationales
Nouvelles Générations. Ring, c’est aussi le cercle ou l’anneau en anglais ou en allemand,
celui qui marie entre elles les troupes venues de nombreuses nations d’Europe et d’ailleurs,
au printemps, tous les deux ans désormais.
C’est aussi un opéra de Wagner et un hymne disco, Ring my bell, qui est un appel à la
jouissance. Et il ne faut pas oublier Ring, film japonais halluciné de vidéo maudite !
Dans le monde de RING, internationalite et cosmoponal, il y a un peu de tout ça ; on rebondit
dans les cordes, et les frontières sont faites pour être sautées, voire dynamitées. Les oeuvres
proposées bousculent les genres et les limites spatiales autant qu’artistiques. Il ne s’agit
pas d’expérimentations mais de propositions fortes, musicales souvent, technologiques ou
brutes, explosées, acérées, graphiques parfois, planantes ou concentrées, toujours inédites
et surprenantes.
Ring continue à être une ligne de partage et de passages pas sages d’émotions puisées
dans l’électricité du temps.
RING
#5
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
39
THE EVENTS / LES ÉVÉNEMENTS
De David Greig / Mise en scène Ramin Gray
Il n’est jamais nommé mais le tueur dans The Events (Les Evénements), a bien des traits
communs avec Anders Behring Breivik, assassin de 69 personnes réunies lors du camp
d’été de la Ligue des jeunes travaillistes (AUF) sur l’île d’Utøya, en Norvège, le 22 juillet 2011.
La pièce commence après le drame, dans l’onde du choc. Rien de larmoyant pourtant, ni
dans la pièce de David Greig ni dans son traitement par l’Actors Touring Company. Confrontée
à la barbarie, une prêtre, Claire, est ébranlée et cherche une réponse à de tels actes. Le
retour à la vie de la communauté atteinte passe par le chant et l’accueil d’une chorale ayant
préalablement répété dans chaque lieu où la troupe se produit. Poignant et majestueux.
QUATRE INFIRMIÈRES SUÉDOISES EN DÉPLACEMENT
De Marie Henry / Mise en scène, scénographie et interprétation UBIK Group
Les phares d’une voiture de golf trouent la nuit. Quatre infirmières en descendent.
Auparavant, elles ont pris le pouls de la ville, la nôtre, enregistré son électrocardiogramme
et examiné son système nerveux. Vient le moment, sur scène et en direct, des soins. Ils
sont prodigués lors d’un voyage qu’elles organisent pour nous sans que nous quittions notre
siège. Les quatre infirmières s’amusent à nous perdre ; elles n’ont pas vu la même chose !
Quatre points de vue différents, quatre passés composés et recomposés se confrontent.
Bienveillantes, pourtant, elles nous aident à nous retrouver à l’aide d’un langage universel,
graphique et ludique : les pictogrammes.
“ Peut-être un souvenir ne fonctionne t-il pas uniquement à rebours ? ” dit, dans Alice au
pays des merveilles la Reine de Coeur, inspiratrice du collectif belgo-suédois UBIK Group.
(...)
Programmation en cours nancyringtheatre.fr
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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05/11
MAI
LA BOUE ORIGINELLE
HENRI ROORDA / FRANÇOISE KLEIN
J’ai le regret de devoir rappeler (...) que le père de notre race a été fait avec de
la boue. Il reste un peu de cette boue originelle dans les cœurs d’aujourd’hui.
Voilà pourquoi il ne faut pas agiter les hommes avant de s’en servir. Quand on
les agite, leur âme se trouble, parce que les impuretés du fond remontent à la
surface. Des esprits animaux se mêlent alors à l’esprit humain qui est dans
l’individu et celui-ci ne sait plus ce qu’il fait.
Henri Roorda, La boue originelle – 1923
Un beau chantier...
C’est de la boue que naît le masque. De chair, de terre et de peau, Françoise
Klein esquisse un nouveau pas sur le plateau et se donne forme dans le
pétrissage des mots puisés à la table de la matière d’Henri Roorda. Danse
de vie ou danse de mort ? Sous le regard de complices au long cours :
Gilles Losseroy, Philippe Poirot, Thierry Mathieu et Olivier Irthum, l’actrice
plasticienne patauge, malaxe et maniganc... comme un Diogène moderne
éclaboussant son auditoire de ses pensées insoumises.
Pensée-corps, pensée-action, pensée-danse d’un trublion né au siècle de
la raison scientifique galopante et mort à celui de la boucherie universelle
triomphante. Mais pensée-tintamarre qui n’en finit plus de tambouriner sur les
containers abandonnés de nos équations philosophiques...
Françoise Klein interpelle en esprit frappeur nos certitudes suintantes.
L’accompagne dans sa transmutation l’Autre, le Double : Thierry Mathieu,
démiurge approximatif d’un monde palimpseste, artiste ultime et sculpteur
dévoyé qui brouille les pistes et recrée un homme qui a rompu les amarres
avec le modèle...
Les impuretés sont là, désormais nous devrons faire avec, et apprendre à
accommoder la boue à toutes les sauces.
Et ce n’est pas le moment de baisser les bras !
Boue d’où l’on vient, boue où l’on va.
Boue originelle et boue finale.
Le chaos ne naît-il pas toujours dans la boue ? Rituel dans lequel «des esprits
animaux se mêlent alors à l’esprit humain»...
Dans le cadre de
Musique Action
D’après Henri Roorda
Extraits du volume de
chroniques Les Saisons
indisciplinées, édition
établie
et présentée par Gilles
Losseroy, Allia 2013
Une pièce de Françoise Klein
assistée par Philippe Poirot
à la mise en scène et à la
scénographie
En regard croisé avec Gilles
Losseroy sur l’œuvre
de Henri Roorda
Avec
Françoise Klein
et Thierry Mathieu
en collaboration
artistique
Production Les productions de l’Enclume
Coproduction CDN Nancy Lorraine - La Manufacture, Drac Lorraine
Avec le soutien du CCAM Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy, Compagnie La Mazurka du Sang Noir,
atelier Les Trois Huit, Maison Lillebonne
Coréalisation CDN Nancy Lorraine - La Manufacture, Centre Culturel André Malraux - Scène nationale de
Vandoeuvre-lès-Nancy Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy
SPECTACLE PRÉSENTÉ À LA FABRIQUE
CRÉATION
2016
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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CUVÉES ET MILLÉSIMES...
La boue originelle est la première création théâtrale des Productions de l’Enclume, à l’initiative de
Françoise Klein, faisant suite à une longue collaboration avec Gilles Losseroy autour de l’œuvre de
Henri Roorda au sein de la compagnie La Mazurka du Sang Noir.
Le premier spectacle de la compagnie La Mazurka remonte à 1991, et Françoise Klein inscrit son nom
au générique en 1992 sur le spectacle Le Coeur à gaz (T. Tzara). Suivront deux pièces avec Françoise
Klein seule en scène : Cathédrale de la Misère érotique (Kurt Schwitters) en 1994, puis L’Hirondelle
vole avec la rapidité du zèbre, lequel, d’ailleurs, vole très rarement (Henri Roorda) en 1996.
Ce texte d’Henri Roorda, et au-delà du texte, son auteur, sont la pierre angulaire d’une complicité
artistique qui ne s’est jamais démentie entre Françoise Klein et Gilles Losseroy. L’actrice et
plasticienne est présente sur à peu près tous les spectacles de La Mazurka (qui produit Nil Novi Sub
Sole, de et par F. Klein en 2007) à un titre ou à un autre (jeu, voix, costumes, scénographie) ; avec
quelques périodes de répit et non sans quelques métamorphoses, elle n’a cessé de jouer L’Hirondelle
depuis sa création.
Quand elle crée, avec un collectif, la manifestation Chaud les marrons en 2008, c’est une pensée de
Roorda qu’elle met en exergue de son festival... « Roseau pensant, réseau pensotant ».
Pendant que Françoise Klein poursuit sa carrière artistique aux côtés de Sophie Perez et Xavier
Boussiron (La compagnie du Zerep), Hubert Colas, le Collectif Kinorev, elle se met en scène dans
le cadre de performances et participe à la création du triptyque chorégraphique de la compagnie
Ormone avec Aurore Gruel, signant la mise en scène de Elle n’est pas coupable mais elle se met à table
(2009), Un oeil sur la chose (2011) et Encore (2013). Parallèlement à son activité de comédienne et
metteur en scène, elle créé des costumes pour le théâtre et le cinéma.
De son côté, Gilles Losseroy, Maître de Conférences à l’Université de Nancy 2 où il enseigne dans le
Département Arts du Spectacle, metteur en scène de la Mazurka du Sang Noir, spécialiste des avantgardes européennes du début du XXème siècle, poursuit ses recherches sur Henri Roorda, participe à la
mise en place de colloques et expositions, et livre plusieurs publications sur l’auteur, dont en 2013 les
Saisons indisciplinées, recueil de chroniques inédites en volume. Cette édition donne naturellement
lieu à une série de lectures-conférences en France et en Suisse, où les deux complices continuent de
partager et faire partager cette phrase à la musique singulière qui les abreuve depuis bientôt 20 ans,
comme un de ces grands crus que Roorda affectionnait tant et qui aurait mûri avec eux…
La table ainsi dressée, n’y manquaient plus que quelques fins couteaux, compagnons de route de
Françoise Klein et Gilles Losseroy : le comédien, danseur, plasticien Thierry Mathieu, qui a signé
scénographies, conceptions lumières pour La Mazurka et le Collectif Kinorev, danseur et comédien
avec la compagnie Ormone et Kinorev, co-fondateur du collectif Oztheaterland, et par ailleurs vidéaste
avec Jean-François Denisse-Philippot...
Le plasticien Philippe Poirot, enseignant à l’ESAL (École Supérieure d’Art de Lorraine à Epinal) collabore
aux créations du Collectif Kinorev, se met en scène dans des performances , crée des installations. Il
a réalisé scénographie et décors de La Mangeuse de crottes (1999) et de nombreuses affiches pour
le spectacle vivant.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
42
20 MAI
03 JUIN
LA ROSE BLANCHE
UDO ZIMMERMANN
22 février 1943. Dans quelques heures, Sophie et Hans Scholl, la sœur et le frère,
seront décapités. Ils sont jeunes étudiants allemands, idéalistes, croyants. Ils ont
été livrés à la Gestapo le 18 février, ont été interrogés trois jours durant, jugés en
à peine trois heures ce matin, doivent mourir ce soir. En pleine Allemagne nazie, ils
ont, et d’autres avec eux, fait fleurir La Rose blanche, un mouvement clandestin
qui luttait contre la barbarie à la force des mots, comme ces « Liberté » « À
bas Hitler » badigeonnés sur les murs de l’université de Munich, ou comme ces
tracts qui associaient appels contre le National-Socialisme et citations de la bible,
Novalis, Aristote, Goethe ou Lao-tseu.
C’est là, dans ces quelques heures de cachot qui précèdent la mort, là où
le drame du monde ne parvient plus qu’étouffé, que Udo Zimmermann a
enfermé son opéra. Il suit ses deux jeunes héros, compose avec leurs écrits et
correspondances, laisse leurs peurs, leur foi, leurs convictions pures troubler
le silence d’une incandescente humanité. Comme un ultime, universel, acte de
résistance.
L’ŒUVRE (Titre original Die Weiße Rose)
La Rose blanche n’aura vécu que quelques mois, de juin 1942 à février 1943. D’où
vient donc que ce mouvement clandestin, mené par une poignée d’étudiants
qui eut à peine le temps de distribuer six tracts sous le manteau, d’inscrire des
slogans sur les murs du quartier universitaire de Munich, d’appeler à collecter
du pain pour les détenus de camps de concentration et à s’occuper de leurs
familles, ait à ce point marqué l’histoire de la résistance au nazisme. La réponse
appartient en partie à Winston Churchill qui déclara en 1946 : « Vivants, ils
étaient invisibles pour nous, car ils devaient se cacher. Mais, par leur mort, la
résistance est devenue visible. Ces morts ne peuvent pas excuser tout ce qui
s’est passé en Allemagne. Mais leurs actions et leurs sacrifices représentent la
base indestructible de la reconstruction ».
Opéra de Udo Zimmermann
Opéra National de Lorraine
Opéra de chambre en seize
tableaux
Direction musicale
Nicolas Farine
Mise en scène et
scénographie
Stephan Grögler
Costumes Véronique Seymat
Orchestre symphonique et
lyrique de Nancy
Créé au Conservatoire de
Dresde le 17 juin 1967, sur
un
livret de Ingo Zimmermann
Version révisée créée à
l’Opéra d’Etat de Hambourg,
sur un livret de Wolfgang
Willaschek le 27 février
1986
Titre original
Die Weisse Rose
Ouvrage en allemand surtitré
L’essentiel tient surtout à Sophie et Hans Scholl qui, élevés dans la rigueur
protestante, contraints à l’expérience des Jeunesses Hitlériennes, ont ressenti
l’horreur nazie comme une offense personnelle. L’un et l’autre étaient jeunes,
Sophie avait vingt-et-un ans, Hans vingt-cinq, quand ils furent exécutés. Leur
beauté, leur secrète volonté d’être l’âme plus que le cerveau de ce mouvement,
Sophie Scholl
Elizabeth Bailey
Hans Scholl
Armando Noguera
Coproduction Jeune Opéra Compagnie, Arc en Scènes Théâtre populaire Romand - La Chaux-de-Fonds (Suisse)
SPECTACLE PRÉSENTÉ EN GRANDE SALLE
EN PARTENARIAT AVEC L’OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE
DURÉE
1H15
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
43
leur conviction que philosophie et littérature détenaient en elles assez de puissance politique
pour éveiller les consciences, en firent des héros peu communs, romantiques, auxquels pourrait
s’appliquer la réflexion de Lao-tseu, cité dans le deuxième tract de La Rose blanche : « L’homme
supérieur est rigide sans heurter ; il a ses armes, mais ne blesse pas ; il est sincère, sans rudesse. Il
est clarté, et non éclat superficiel ».
UDO ZIMMERMANN
Udo Zimmermann, né en 1943 à Dresde, fut membre du Kreuzchor de Dresde de 1954 à 1962. De
1962 à 1968, il étudie la composition, la direction d’orchestre et le chant au Conservatoire supérieur
de Dresde (1970–84). Il intervient ensuite comme dramaturge musical pour le théâtre musical
contemporain à l’Opéra de Dresde, professeur de composition au Conservatoire supérieur de Dresde
(1978–91) et directeur artistique de l’Atelier de Théâtre musical contemporain de l’Opéra de Bonn
(1985–90). En 1986, il fonde le Centre de musique contemporaine de Dresde. De 1990 à 2000, il est
directeur de l’Opéra de Leipzig, de 2001 à 2003 directeur général du Deutsche Oper de Berlin et de
2004 à 2008 directeur fondateur du Centre européen des Arts de Hellerau.
Depuis 1997, il est directeur artistique de la série de concerts musica viva de la Radio bavaroise
et depuis 2008, président de l’Académie des Arts de Saxe. Zimmermann est compositeur d’opéras
(entre autres, Levins Mühle, 1972; Der Schuh und die fliegende Prinzessin, 1976 ; Die wundersame
Schustersfrau, 1981 ; Die Weiße Rose, 1985), d’œuvres concertantes (Sinfonia come un grande
Lamento, 1977), des œuvres vocales symphoniques (p.ex. Pax Questuosa (Paix plaintive) pour
solistes, trois chœurs et orchestre, 1982) et de musique de chambre.
Chez Udo Zimmermann, la musique résonne émotionnellement, intimement, aux destins tragiques.
L’une de ses premières œuvres orchestrales, en 1963, s’intitulait Impressions dramatiques sur la
mort de John Kennedy.
Il faut aller chercher dans son enfance luthérienne à Dresde et les chorales d’église dont il faisait partie
à l’époque de la République démocratique allemande, son goût d’une musique vocale qui prend du
sens à simplement exister. La foi militante et martyre de Sophie et Hans Scholl ne pouvait qu’inspirer
ce passionné du dépouillement sacré de Bach. En 1967, il leur consacre sa première œuvre pour la
scène, une ébauche de La Rose blanche, à laquelle il reviendra en 1986, avec un nouveau livret, une
nouvelle orchestration. Éblouissant de musique ses héros, soucieux de faire entendre les moindres
frémissements de leurs âmes, il fait acte de mémoire avec cette conviction, comme Federico Garcia
Lorca dont il porta La Savetière prodigieuse à l’opéra en 1982, que « rien n’est plus vivant qu’un
souvenir ».
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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24 MAI
04 JUIN
TROIS RUPTURES
RÉMI DE VOS / OTHELLO VILGARD
Trois ruptures parle de la violence dans le couple. Ce n’est pas la première fois
que j’aborde le sujet dans mes pièces. Si l’on y regarde bien, le thème revient
sans cesse : la violence sociale se répercute dans l’intime, le couple devenant
ainsi le lieu du combat. Une scène de ménage poussée à fond à toujours un
aspect comique. La part de l’humour dans mes pièces est parfois mal comprise.
L’humour, - les rires qu’il peut provoquer - ne cherche pas à amoindrir ou
dédouaner la violence qui s’exerce. Il rend simplement possible sa représentation.
La force du théâtre réside dans son effet miroir ; dans le meilleur des cas, il
permet la prise de conscience de réalités inacceptables. Pour l’écrivain, il s’agit
alors d’écrire au plus juste.
« Une pièce de théâtre devrait pouvoir provoquer cette réaction chez le
spectateur : oui, c’est comme ça... Est-ce que nous ne pourrions pas faire
quelque chose pour améliorer un peu la situation ? » Tchekhov.
Texte de Rémi De Vos
Mise en scène
scénographie, son
Othello Vilgard
Avec
Pierre-Alain Chapuis
et Johanna Nizard
Assistante à la mise
en scène
Louise Loubrieu
Lumière Franck Thévenon
Costumes
Cécile Ponet et Fleur Peyfort
COMÉDIE
C’est une comédie. Sur quoi est fondée la comédie ? Pour moi ? Sur le tragique.
C’est comme ça que je vois les choses. Alors c’est peut-être ce qu’on appelle
une tragi-comédie. Le terme sonne très ancien. Ça ne fait rien. Le théâtre est
quelque chose de très ancien et qui s’intéresse depuis longtemps aux relations
entre hommes et femmes. C’est un sujet inépuisable.
Là, je parle du moment où rien ne va plus, où l’on se quitte parce que la relation ne
peut aller plus loin. Ce ne sont pas des scènes de ménage, ce sont des instants
où tout s’écroule, où quelque chose meurt en soi. Ce n’est pas drôle quand on
y pense. C’est même dévastateur. On perd pied. On est pris de vertige. Tout se
casse la gueule, c’est terrible. C’est là que l’humour peut nous venir en aide. Il n’y
a pas grand-chose d’autre à attendre de toute façon. Mieux vaut en rire, c’est ce
que je pense. Pour ma part, je suis incapable de faire autrement.
Rémi De Vos
Trois Ruptures s’organise en trois séquences distinctes d’une durée à peu
près égale. Chacune des séquences présente un couple dans une situation
particulière de rupture. Nous faisons ici le choix de glisser d’une séquence à
l’autre avec un même couple d’acteur et de ne pas séparer Ies trois parties du
texte en trois petites pièces autonomes. Nous jouons la pièce en continu.
Production Compagnie Solaris
Coproduction Scènes du Jura - Scène nationale, Château Rouge - Annemasse
Trois ruptures est publié aux Éditions Actes Sud-Papiers et a reçu l’aide à la création du Centre national
du Théâtre (CnT)
La compagnie Solaris a été créée le 12 avril 2011 par Rémi De Vos, auteur de théâtre et Othello Vilgard,
metteur en scène.
SPECTACLE PRÉSENTÉ À LA FABRIQUE
DURÉE
1H05
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
45
SCÉNOGRAPHIE
Dans les didascalies, l’espace n’est pour ainsi dire pas ou peu décrit : une table, un chaise, une porte,
une pièce à côté... Le décor que nous avons imaginé suggère un intérieur d’appartement très simple
et totalement épuré.
Des murs blancs encadrent un espace quasiment vide, avec pour tout mobilier une table et deux
chaises en formica marron et chrome (pour la première rupture), un fauteuil de dentiste imposant en
cuir marron et chrome (présent durant les deux premières ruptures) et deux chauffeuses (présentes
à la dernière rupture). Enfin cet espace est fermé par une grande baie vitrée à quatre pans qui isole
totalement les acteurs des spectateurs.
Il s’agit, en salle de conserver cette ambiance intimiste et l’impression pour le public d’entrer lui
même dans un rôle de voyeur. Cet espace clos fermé par ces quatre vitres, place de fait le spectateur
à distance de la scène qui se déroule sous ses yeux, les acteurs étant amplifiés par des micros
HF. Ces choix scénographiques ne sont évidemment pas anodin à une époque où il est tellement
question d’images dérobées et de conversations privées étalées chez la plupart des médias.
RÉMI DE VOS
Il passe un bac en 1981 avant d’arrêter ses études. Entre 1981 et 1993, il fait différents métiers
(gardien, magasinier, réceptionniste d’hôtel, ouvreur de théâtre, surveillant d’internat, ouvrier dans
la métallurgie, maçon, assistant-photographe, comédien, peintre en bâtiment, employé de banque,
vendeur au porte à porte, garçon de bureau, déménageur... En 1994, I’Association Beaumarchais lui
attribue une bourse. Il écrit Débrayage qu’il crée lui-même au CDDB - CDN, Théâtre de Lorient en
1996. Il écrit Pleine lune.
En 1997, il écrit avec les acteurs André le magnifique (Molière du meilleur auteur, du meilleur
spectacle de création, de la meilleure pièce comique, de la révélation masculine et féminine 1998).
En 1998, 11 passe plusieurs mois au Paraguay. Il écrit Projection Privée et Conviction intime.
En 2000, Projection privée et Conviction intime sont créées par Alain Barsacq à Béthune (CDN - NordPas-de-Calais). Il écrit La Camoufle est créée en 2001 par Laurent Vacher.
Ses pièces sont éditées chez Actes Sud-Papiers : Pleine lune suivi de Jusqu’à ce que la mort nous
sépare (2004), Laisse moi te dire une chose (2005), Alpenstock suivi de Occident (2006), Ma petite
jeune fille (2007), Débrayage suivi de Beyrouth Hotel (2008), Sextett suivi de Conviction intime
(2009) Le Ravissement d’Adèle (2010), Madame suivi de Projection privée et de L’Intérimaire (2011).
En 2010, 11 écrit Cassé pour Christophe Rauck. Il séjourne à Kinshasa (RDC) et écrit Botala Mindele.
En 2011, il crée sa propre compagnie, Solaris, avec Othello Vilgard.
Il reçoit de nouveau l’aide à la création pour sa dernière pièce Trois ruptures qui sera créée au théâtre
de Dole en mars 2014. Rémi De Vos est auteur associé au Théâtre du Nord, CDN à Lille, depuis
septembre 2014 (direction Christophe Rauck).
OTHELLO VILGARD
Il est cofondateur de I’Etna (2000) - Structure d’aide à la création cinématographique. Artiste
Associé au CDDB - CDN de Lorient de 2005 à 2010/11 enseigne le cinéma expérimental et ses
pratiques à l’université Paris X Nanterre de 2004 à 2011. En 2011, il crée la compagnie Solaris avec
Rémi De Vos.
Au cinéma, il réalise plusieurs films, présentés à la Cinémathèque française, à Beaubourg, à
New-York, Tokyo, ou encore à la Tate Moderne de Londres, en 16 mm et/ou en vidéo (9 Images
d’un Lion en Mouvement, High, Terrae, Sally Gardner, Lighting, Demeny au Carré, La Vue
Chancelle sur des Ressemblances..., Je Vous Aime, Biotop, Errance, Corpus Machina, La Vie en
Rose, El Lion d’Argent, Où Sont les Déchets (en Inde).
Au théâtre, il réalise des films à partir de plusieurs mises en scène d’Éric Vigner (Savannah Bay,
La pluie d’été et Hiroshima mon amour de Marguerite Duras, Où Boivent les Vaches, de Roland
Dubillard, Jusqu’à ce que la mort nous sépare, Débrayage et Sextett de Rémi De Vos, In the
Solitude of Cotton Fields de Bernard-Marie Koltès (aux États-Unis), Othello de William Shakespeare).
En 2012, il signe la scénographie, le son, et collabore à la mise en scène de Si ça va, bravo de JeanSAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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Claude Grumberg, mis en scène par Johanna Nizard.
La même année, il réalise la création lumière et l’espace pour Les Météores, écrit et mis en scène par Mathieu
Genêt et un film autour de Tout Mon Amour de et avec Laurent Mauvignier.
Il vient de terminer Amor, un film sur Jean Epstein pour la Cinémathèque française et mettra en scène Une
Légère Blessure de Laurent Mauvignier avec Laurent Mauvignier la saison prochaine.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
47
LA MANUFACTURE, C’EST AUSSI...
DES CRÉATIONS / DES TOURNÉES / DES COPRODUCTIONS
DES SOUTIENS
Le Centre Dramatique National Nancy Lorraine est un lieu de création orienté vers les textes contemporains (Laurent Gaudé, Angela Dematté, Serge Valletti, Jonas Hassen Khemiri, Pierre Desproges...)
et le répertoire classique (William Shakespeare, Marivaux, Molière, Bertolt Brecht, Montaigne...). Ses
créations sont présentées à Nancy, en tournées régionale, nationale et internationale.
Et un lieu d’aide à la création en s’associant régulièrement à d’autres théâtres ou compagnies pour
produire des spectacles sous forme de coproduction.
CRÉATIONS / TOURNÉES
LE MALADE IMAGINAIRE
De Molière, mise en scène Michel Didym
Spectacle créé le 13 janvier 2015 CDN Nancy Lorraine
100 représentations du 13 janvier au 6 juin 2015
CDN Nancy Lorraine
22 / 26 SEPT. 15
Belfort (90) Le Granit
28 / 29 SEPT. 15
Ollioules (83) Châteauvallon CNCDC
1er / 3 OCT. 15
Brive (19) Les Treize Arches
8 / 9 OCT. 15
Marseille (13) Théâtre du Gymnase 13 / 16 OCT. 15
Montbéliard (25) MA Scène nationale
5 NOV. 15
Versailles (78) Théâtre Montansier 10 / 13 NOV. 15
BELGIQUE
Liège, Théâtre de Liège
18 / 24 OCT. 15
ALLEMAGNE
Karlsruhe, Badisches StaatsTheater 30 / 31 OCT. 15
SUISSE
Monthey, Théâtre du Crochetan
3 NOV. 15
SALES GOSSES / CRÉATION 2015
De Mihaela Michailov, mise en scène Michel Didym
Spectacle créé le 1er décembre 2015 au CDN Nancy
Lorraine - La Manufacture
CDN Nancy Lorraine
1er / 18 DEC. 15
Timisoara (Roumanie), Théâtre national 13/14 JANV. 16
Timisoara, European Festival of Performing
Arts Timisoara
9 / 13 MAI 16
Reims (51) La Comédie de Reims, CDN 18 / 20 MAI 16
Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine OCT. 16
Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées NOV. 16
THE EVENTS / CRÉATION FRANÇAISE 2016
De David Greig, traduction Dominique Hollier,
mise en scène Ramin Gray
CDN Nancy Lorraine - La Manufacture
AVR. 16
(Création française dans le cadre du festival RING)
SAVOIR VIVRE
Textes de Pierre Desproges, mise en scène
et interprétation Catherine Matisse et Michel Didym
CDN Nancy Lorraine
09 JANV. 16
Nogent-sur-Marne (94)
La Scène Watteau
15 / 16 JANV. 16
Agen (47) Théâtre municipal Ducourneau 5 FEV. 16
Trappes (78) La Merise
11 / 12 FEV. 16
MONACO
Théâtre Princesse Grâce de Monaco
3 MARS 16
Châlons-en-Champagne (51) La Comète 8 / 9 MARS 16
COPRODUCTIONS
QUATRE INFIRMIÈRES SUÉDOISES EN DÉPLACEMENT
Création UBIK Group
GERMINAL
Halory Goerger et Antoine Defoort
Production L’amicale de Production
amicaledeproduction.com
Yokohama (Japon) Kaat - Yokohama Arts festival 11 / 13 SEPT. 15
Saint Denis de La Réunion,
Théâtre Champ Fleuri
29 / 31 OCT. 15
Bar-le-Duc (55) Le Carré - Scène nationale
19 / 20 NOV. 15
Château-Gontier (53),
Le Carré - Scène nationale
24 NOV. 15
Le Mans (72) Les Quinconces - L’Espal
26 / 27 NOV. 15
Mulhouse (68) La Filature - Scène nationale
2 / 3 DEC. 15
Besançon (25) Les 2 Scènes
15 / 17 DEC. 15
New-York (USA)
Public Theater - Festival Under The Radar
7 / 10 JANV. 16
Toronto (Canada) Harbourfront Center
20 / 23 JANV. 16
Minneapolis (USA) Walker Art Center
28 / 30 JANV. 16
Montréal (Canada) Usine C
3 / 6 FÉV. 16
Lille (59) maison Folie Wazemmes
MARS 16
Turnhout (Belgique) De Warande
4 MAI 16
Oostende (Belgique) CC De Grote Post
7 / 8 MAI 16
Création dimanche 29 novembre 2015 au Théâtre de Liège
CDN Nancy Lorraine - La Manufacture
dans le cadre de RING
AVR 16
LORETTA STRONG / CRÉATION 2016
De Copi / mise en scène, jeu Gaël Leveugle
Création du 1er au 11 mars 2016
CDN Nancy Lorraine - La Manufacture
Théâtre Ici & Là, Mancieulles (54)
et tournée sur la saison 16/17
17 / 18 MARS 16
SOUTIEN
FORBIDDEN DI SPORGERSI
D’après Algorithme éponyme de Babouillec
Pierre Meunier et Marguerite Bordat
Production La Belle Meunière
labellemeuniere.fr
Festival d’Avignon,
Chartreuse de Villeneuve lez Avignon
15 / 24 JUIL 15
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
48
DE NOUS À VOUS
C’EST NOUVEAU ET C’EST BIEN ! L’équipe des relations avec le public se tient à votre
disposition toute l’année. Rendez-vous au théâtre ou chez vous, à l’heure du café ou de
l’apéritif : nous vous présenterons les spectacles de la saison !
L’ACADÉMIE THÉÂTRALE
DU TEMPS LIBRE
Découverte et écriture de textes, jeu, mise en scène et techniques de la scène... L’exploration du
champ théâtral est vaste ! Sous forme de rendez-vous, ponctuels ou réguliers, c’est une aventure
que nous vous proposons de partager avec celles et ceux qui font le théâtre d’aujourd’hui.
L’ATELIER DU LUNDI
ANIMÉ PAR NADINE LEDRU, COMÉDIENNE
Tous les lundis de 19h à 22h, d’oct. 2015 à avril 2016
Ouvert à tous à partir de 16 ans
Plein tarif 175€ / Tarif réduit* 135€ - Possibilité de payer en 2 fois
Ouverture des inscriptions fin septembre 2015
ATELIER D’ÉCRITURE
ANIMÉ PAR NATACHA DE PONTCHARRA, AUTEUR DRAMATIQUE
5 samedis, de 9h à 13h les 9, 23, 30 janvier 27 février, 12 mars
Ouvert à tous à partir de 18 ans
Plein tarif 78€ / Tarif réduit* 42€
Ouverture des inscriptions fin septembre 2015
ATELIER CRITIQUE
ANIMÉ PAR MANUEL PIOLAT SOLEYMAT, AUTEUR ET CRITIQUE DRAMATIQUE
4 samedis de 9h à 13h
Une séance introductive le 10 oct. puis le 7 nov autour de Benjamin Walter, le 31 jan. autour de
Woyzeck et le 23 ou 30 avr. autour d’un spectacle de RING
Ouvert à tous à partir de 18 ans - Plein tarif 40€ - Tarif réduit* 28€
Abonnement “ critique ” Benjamin Walter / Woyzeck / RING - Plein tarif 51€ - Tarif réduit* 21€
Ouverture des inscriptions début septembre 2015
ET AUSSI...
DES PARCOURS CRÉATION, DES ATELIERS DE PRATIQUE THÉÂTRALE, DES RENCONTRES AVEC
LES ARTISTES, DES VISITES DES COULISSES, DES SPECTACLES ET BRUNCHS EN FAMILLE,
DES PROJECTIONS, LECTURES, RÉPÉTITIONS PUBLIQUES...
Le programme complet des actions de l’Académie Théâtrale du temps libre sera disponible en juillet 2015.
Renseignements et réservations 03 83 37 42 42 / [email protected]
*- de 27 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, bénéficiaires
des minima sociaux, intermittents du spectacle
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
49
LES TARIFS
22€
21€
17€
9€
7€
Plein tarif
Strapontin à l’unité hors abonnement
Tarif réduit 1
Tarif jeune 2
Professionnels, Compagnie de théâtre
Ouverture de la billetterie 1 mois avant la première
représentation de chaque spectacle
TARIFS SPÉCIAUX
LA ROSE BLANCHE
35€ / Tarif groupe 32€
- 26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi et
bénéficiaires de minima sociaux 28€
NANCY JAZZ PULSATIONS
21€ (sur place 23€)
Étudiants et abonnés Manufacture 17€
MANU JAZZ CLUB
14€ / Sur place 16€ / Groupe de jeunes 9€
Places non numérotées
BRUNCHS
samedi 26 septembre, dimanches 10 octobre,
29 novembre, 24 avril
16€ / Enfant -12 ans 6€
ABONNEZ-VOUS !
Achetez vos places en abonnement dès le 10 juin et tout au long de la saison 15/16
(dans la limite des places disponibles)
Les avantages Abonnés
- Réservation prioritaire
- Tarifs réduits pour les spectacles du Théâtre de la Manufacture ainsi que pour les concerts Nancy
Jazz Pulsations à la Manufacture
- Avantages tarifaires dans de nombreuses structures culturelles de la Région (cf ci-dessous1)
ABONNEMENT 15 SPECTACLES
Le Malade imaginaire / Siffler n’est pas jouer ! /
Macbeth (The Notes) / Benjamin Walter / Quand j’étais
Charles / Sales gosses / Le Jeu de l’amour et du hasard /
J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le
boudin / Woyzeck / Sirènes / Loretta Strong / Dalí vs.
Picasso / 1 spectacle RING / La Boue originelle / Trois
ruptures
ABONNEMENT 3 SPECTACLES
Scolaires, étudiants, jeunes, demandeurs d’emploi
3 spectacles au choix 7€ la place
ABONNEMENT CLÉ EN MAIN
Plusieurs sélections de 3 spectacles
51€, soit 17€ la place au lieu de 22€
Pour les porteurs de la Carte Jeunes
Nancy Culture18€
Plein tarif 165€ / Avant le 31 août 150€
Tarif jeune2 82,50€
ABONNEMENT 5 +
À partir de 5 spectacles (1 RING possible)
Plein tarif 15€ la place
Tarif réduit3 13€ la place
Tarif jeune2 6€ la place
ABONNEMENT 5 + GROUPE
Devenez relais du Théâtre de la Manufacture !
Vous aimez aller au théâtre en famille, avec des amis,
avec des collègues de travail ? Réunissez 7 personnes
ou plus et abonnez-vous en groupe (chaque personne
pouvant choisir son propre parcours). Regroupez les
formulaires, déposez-les à la billetterie. Vous devenez
ainsi notre relais et bénéficiez :
- d’un abonnement offert
- d’informations complémentaires sur les spectacles
- d’avant-premières et de parcours dans les
structures culturelles du Grand Nancy
- et d’autres impromptus au cours de la saison
ABONNEMENT NJP
Les 3 soirées à la Manufacture 42€
MANU JAZZ CLUB
Abonnement 7 concerts 77 €
Abonnement Trio Jazz club
3 concerts différents, au choix 36 €
(disponibles aux guichets et via sites internet NJP
et Manufacture)
Groupe (plus de 10 personnes), CE (inter C.E.A, Atoll, Cezam,
CCAS, SGDL, CAES CNRS, Amical du CHU de Nancy), + de 65 ans,
place adulte supplémentaire à l’abonnement Manufacture
Structures partenaires : Opéra national de Nancy et de
Lorraine, CCN – Ballet de Lorraine, CCAM - Scène nationale de
Vandœuvre-lès-Nancy, cinéma Caméo à Nancy, NEST ThéâtreCDN de Thionville-Lorraine, Théâtre Gérard Philippe de Frouard,
Théâtre du Peuple de Bussang, la Méridienne-Théâtre de
Lunéville, Trait d’Union à Neufchâteau, Scènes Vosges, FRAC
Lorraine à Metz, Carte LAC, ACB-Scène nationale de Bar-le-Duc
2
-27 ans, Carte Jeunes Nancy Culture, demandeurs d’emplois,
bénéficiaires des minima sociaux, intermittents du spectacle
3
Groupe (8 personnes et plus), CE, plus de 65 ans
1
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
50
LE THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE
REMERCIE
POUR
LEUR SOUTIEN
Le
théâtre De
La ManuFaCture
reMerCie pour Leur soutien
Les partenaires institutionneLs
Les entreprises partenaires
Partenaire espaces intérieurs
Partenaire technique
Partenaire transports
Partenaire étudiants
Partenaire restaurant
Les struCtures partenaires
Depuis octobre 2013, le CD Nancy Lorraine - La Manufactureest membre de ETC –
European Theatre Convention, réseau,européen de théâtres publics créé en 1988 qui
travaille à la promotion des écritures dramatiques contemporaines.
SAISON 2015-2016 - Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
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22 / 26 SEPT.
LE MALADE IMAGINAIRE Molière / Michel Didym
1ER / 3 OCT.
SIFFLER N’EST PAS JOUER ! Quatuor Stanislas et Bertrand Causse
6 / 11 OCT.
MACBETH (THE NOTES) D’après William Shakespeare / Dan Jemmett, David Ayala
13 / 17 OCT.
NANCY JAZZ PULSATIONS
3 / 7 NOV.
BENJAMIN WALTER Frédéric Sonntag
16 / 20 NOV.
NEUE STÜCKE #4 Krise Experts / Quand le chou n’est pas là, les bougies dansent /
Mameloschn, langue maternelle / Nuit blanche berlinoise
24 / 29 NOV.
QUAND J’ÉTAIS CHARLES Fabrice Melquiot / Vincent Garanger
1ER / 18 DÉC.
SALES GOSSES Mihaela Michailov / Michel Didym
15 / 18 DÉC.
LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD Marivaux / Laurent Laffargue
9 JANV.
SAVOIR VIVRE Pierre Desproges / Michel Didym, Catherine Matisse
12 / 16 JANV.
Création
Création
J’HABITAIS UNE PETITE MAISON SANS GRÂCE, J’AIMAIS LE BOUDIN
Jean-Marie Piemme / Philippe Jeusette, Virginie Thirion
26 / 30 JANV.
WOYZECK Georg Büchner / Michel Dezoteux
23 / 26 FÉV.
SIRÈNES Pauline Bureau
1ER / 11 MARS
LORETTA STRONG Copi / Gaël Leveugle
14 / 16 MARS
LA MOUSSON D’HIVER - RISK John Retallack / Eva Vallejo, Bruno Soulier
22 / 25 MARS
DALÍ VS. PICASSO Fernando Arrabal / Frank Hoffmann
21 / 29 AVR.
RING #5
5 / 11 MAI
LA BOUE ORIGINELLE MUSIQUE ACTION Henri Roorda / Françoise Klein
20 MAI / 3 JUIN
LA ROSE BLANCHE Opéra de Udo Zimmermann
24 MAI / 4 JUIN
TROIS RUPTURES Rémi De Vos / Othello Vilgard
OUS !
ABONNEZ-V
Création
Création
CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL
NANCY LORRAINE - LA MANUFACTURE
DIRECTION MICHEL DIDYM
10 RUE BARON LOUIS BP 63349 - 54 014 NANCY
Location 03 83 37 42 42
Administration 03 83 37 12 99
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