Colloque de Saint DENIS Education & Devenir
20 – 22 janvier 2012 - l’école fondamentale
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voire langues étrangères), les disciplines importantes (sciences dures), les disciplines
d’importance moyenne (sciences de l’homme
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) et les autres (EPS, enseignements
artistiques...). À l’école fondamentale, toutes les disciplines sont fondamentales et contribuent
à l’éducation de la personne. Remarquons également la situation paradoxale de certaines
disciplines. L’EPS, très valorisée socialement par le développement des pratiques sportives,
n’est pas considérée comme déterminante dans le parcours scolaire. Dans un monde tout
imprégné de techniques, la technologie, coincée entre les TICE et le bricolage, peine à trouver
sa place. Elle souffre d’un double handicap : une difficulté des enseignants à donner sa juste
place aux techniques de l’information (ni trop, ni trop peu) et du mépris traditionnel en
France, des formations techniques. Pourtant, les idées pédagogiques ne manquent pas, comme
l’a montré le séminaire national du 31 janvier 2012.
Aménager les transitions
L’école maternelle n’est pas le simple prolongement de l’éducation familiale. Ses finalités ne
se réduisent pas non plus à préparer l’entrée « à la grande école ». Elle a une vocation
spécifique : assurer la transition entre la socialisation primaire réalisée par la famille et la
socialisation secondaire qui la prolonge en proposant à l’enfant d’autres univers sociaux.
L’école maternelle constitue un mode de socialisation complémentaire et introduit aux
premiers apprentissages fondateurs de la personne sociale de l’enfant (langage, conscience de
soi et capacité à entrer en interaction avec autrui, premiers raisonnements, développement
psychomoteur...). Il est donc nécessaire de maintenir et développer la scolarisation des tout
petits, en priorité dans les zones pauvres ou déprivées
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culturellement, de restaurer partout la
transition grande section/CP, non par l’anticipation l’apprentissage de la lecture, mais par la
gestion des différences de rythmes d’accès à la lecture et à l’écriture ainsi qu’aux
raisonnements élémentaires (cf. les repères fournis par la psychologie génétique).
De même, la transition entre le CM2 et le collège doit tenir compte des différences de
maturation entre les élèves. Cette transition différenciée (solution plus efficace que le
redoublement) devrait se faire au cours d’échanges systématiques d’activités et de professeurs
entre les écoles et le collège du réseau, selon les besoins des élèves. Le suivi doit permettre de
marquer à la fois une rupture (« Je suis au collège : je suis grand ») et la continuité d’un
parcours (l’histoire de l’élève ne peut pas se réduire à des croix dans un livret, ni se perdre
dans des archives). Des réunions de synthèse sont nécessaires entre les professeurs des écoles
et ceux du collège. La philosophie de l’accompagnement telle qu’elle se dessine en 6
ème
et
qui prévaut en seconde (il concerne tous les élèves, ne se borne pas à offrir des remédiations
traditionnelles, il comporte une part importe de réflexion sur le parcours éducatif) doit devenir
la référence unique tout au long de la scolarité. L’accompagnement éducatif doit en être
clairement distingué. Il ne correspond pas aux mêmes besoins et ne s’adresse qu’à des élèves
qui en font la demande. Il est largement « sous-traité ». Il n’a donc pas vocation à réguler les
parcours. Il conviendrait, pour éviter les confusions, de lui attribuer une autre dénomination.
À la fin du collège, la classe de troisième débutera la réflexion sur les choix d’orientation, en
relation étroite avec la seconde de lycée. Cette amorce ne doit pas être une prédétermination
mais une véritable découverte des voies du lycée, en lien avec la découverte systématique du
monde du travail et de l’environnement social. La juxtaposition de deux cycles d’orientation
d’une seule année, avec des logiques différentes, prive les élèves de la durée continue
nécessaire à l’exploration des formations possibles et à la maturation d’un projet qui ne devra
pas se résumer, pour les uns à un choix par défaut, pour les autres à la tentative de tenir une
orientation supposée d’excellence, au risque de devoir subir un redoublement ou une