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 En 1993, dans le cadre du débat sur l’ALENA, G. GROSSMAN et A. KRUGER ont 
distingué trois effets de la mondialisation : effet d’échelle, effet de composition et effet 
technique. 
L’effet d’échelle correspond au fait que la libéralisation des échanges et 
l’accroissement de l’activité économique conduisent inévitablement à une pression forte sur 
l’environnement. L’augmentation de la production nécessite plus d’inputs et gérèrent plus de 
déchets et d’émissions polluantes. Il s’agit là d’un effet négatif. 
L’effet de composition est lié à la spécialisation de production de chaque pays induite 
par le commerce international. Celle-ci peut être considérée de manière positive comme 
négative. Cet effet se base sur la théorie du commerce international inspirée de la loi des 
proportions des facteurs de production, qui stipulent que les pays doivent se spécialiser dans 
la production du bien qui requière le facteur dont ils sont relativement les mieux dotés. Ainsi, 
un pays avec bonne « dotation en environnement » et qui s’ouvre aux échanges internationaux 
devra se spécialiser dans la production de biens polluants. 
Cet effet renvois à l’idée de paradis de pollution ou encore le havre de pollution1. Les 
industries les plus polluantes choisiraient de se localiser dans les pays où la réglementation 
environnementale est plus laxiste. Cependant, les études empiriques ne semblent pas 
confirmer cette hypothèse. Grossman et Krueger ont montré dans l’un de leurs articles  que la 
libéralisation des échanges entre les Etats-Unis et le Mexique dans les années 80 et 90, dans le 
cadre d’ALENA, ne s’est pas accompagnée d’une délocalisation des industries polluantes2. 
D’autant plus que les industries les plus polluantes sont généralement les plus capitalistes et 
que ce sont les pays développés qui sont relativement les mieux dotés en capitaux. Ainsi, ce 
risque reste encore restreint. 
On peut donc penser que les PVD n’ont pas particulièrement d’avantages comparatifs 
dans la production des biens polluants. 
Enfin l’effet technique de la libéralisation sur l’environnement est double. Car, 
premièrement, la libéralisation des échanges et les investissements directs étrangers (IDE) 
peuvent être l’objet de la diffusion et de transfert de technologies plus propres et plus 
respectueuses de l’environnement. Deuxièmement, l’augmentation du revenu provoque par la 
libéralisation des échanges peut permettre un accroissement de la demande pour un 
environnement plus propre. L’effet technique doit donc conduire à une meilleure protection 
de l’environnement. A titre d’exemple, Stéphanie MONJON et Julien HANOTEAU ont 
montré dans leur article « … qu’en Côte d’Ivoire, au Mexique et au Venezuela, les unités de 
production étrangères dans les secteurs de la chimie, de la raffinerie, du bois et des machines 
non électriques sont significativement plus efficaces énergétiquement ou utilisent des 
procédés plus propres que les installations nationales »3.     
                                                            
1 Stéphanie MONJON et Julien HANOTEAU, « Développement, croissance et environnement : Mondialisation et 
environnement », in cahiers français, n°337, mars-avril 2007.    
2 Idem. 
3 : Stéphanie MONJON et Julien HANOTEAU, op cité, page 38.