4MICRO ET NANO-ÉLECTRONIQUE
1.1
La part de l’électronique dans les produits industriels
La part prise par l’électronique dans les produits industriels ne fait que croître d’année en année
et apporte le plus souvent aux produits un facteur de différentiation fort. Pensons à l’apport de
l’électronique dans l’automobile, la photographie, les activités de gestion des entreprises, la com-
munication entre personnes…
Les produits sont très divers et pourtant trois fonctions principales sont réalisées par les systèmes
électroniques dans les produits :
• transporter des données d’un point à un autre ;
• effectuer des calculs à la demande de l’utilisateur ;
• opérer un contrôle-commande.
Trois exemples aident à comprendre cette classification. Un système de télévision permet de trans-
mettre une image du studio d’enregistrement à l’écran du téléspectateur. L’écolier qui effectue une
opération à l’aide d’une calculette utilise l’électronique comme technique de calcul. Les circuits
dans une machine à laver le linge reçoivent des données et commandent des actions (chauffage,
ouverture de vannes, démarrage de moteur).
Toutes ces fonctions, et c’est la raison du succès de l’électronique, peuvent se réaliser avec un seul
composant : le transistor. Le transistor est un dispositif qui permet de commander un courant à
l’aide d’une tension appliquée. Il est analogue au robinet qui permet de régler le flux d’un liquide.
Quand l’opération est continue, on parle d’électronique analogique. Quand l’opération est du tout
ou rien, on parle d’électronique numérique. Le courant passe ou ne passe pas. L’électronique numé-
rique qui ne connaît que deux états est donc bien adaptée au système binaire de numération.
Notons qu’une électronique à plusieurs états serait peut-être mieux adaptée à un autre système de
numération.
Le transistor n’est pas le premier composant utilisé pour faire des calculs. Les premiers ont été les
dispositifs mécaniques qui ont par exemple permis à Pascal de construire une machine à calculer.
Les métiers à tisser réalisaient avec des systèmes mécaniques des opérations de contrôle-commande
sophistiquées. Ils ont d’ailleurs inspiré l’inventeur Charles Babbage qui a imaginé le premier ordi-
nateur faisant usage d’un programme. Cet ordinateur n’a cependant pas pu être réalisé par l’inven-
teur. Le relais électromécanique s’est imposé comme un composant de choix dans les applications
électriques. Il a également été utilisé comme une sorte de transistor en mode logique. Enfin, le tube à
vide a été inventé puis utilisé aussi bien en analogique qu’en logique. Le premier ordinateur appelé
ENIAC comportait des milliers de tubes de type triode pour effectuer quelques calculs. Ensuite, le
transistor est apparu et a remplacé tous les dispositifs précédents. Le transistor est particulière-
ment intéressant car il est de taille réduite et travaille avec des tensions électriques faibles.
La figure 1.1 montre la place de l’électronique dans tous les domaines de la vie quotidienne : au
travail, à la maison, dans les transports, dans un centre de soins, dans un lieu de loisirs.
La deuxième invention déterminante est celle du circuit intégré. Un système électronique se réalise
en interconnectant des milliers et souvent des millions de transistors entre eux. L’idée du circuit
intégré est de réaliser tous les transistors dans un même morceau de matériau et de réaliser les
interconnexions également dans cet élément appelé puce. Cette idée est attribuée à Jack Kilby en
1958. Elle permet véritablement de réaliser des systèmes électroniques à faible coût puisque les opé-
rations de fabrication des transistors et des interconnexions peuvent être automatisées. Ajoutons à
cela qu’il est possible de fabriquer quelques milliers de circuits identiques en même temps, et on
comprend facilement pourquoi des objets aussi complexes peuvent être aussi bon marché. La
fabrication collective des circuits intégrés est représentée de manière simplifiée figure 1.2.