8. Qui fait fondre quoi ?
H1 : la croûte subductée. H2 : le manteau susjacent.
H3 : les sédiments H4 : la croûte continentale
La composition en éléments majeurs des différentes phases, à tout moment, peut être approchée par
des diagrammes du type de ceux figurés plus haut. Si l'on se réfère au système K-Al-Si, par
exemple, le potassium va se partager entre le liquide et les cristaux à l'équilibre : si ces derniers
sont constitués de quartz, le potassium demeurera dans le liquide. En revanche, si de l'orthose
cristallise, le potassium s'y intégrera prioritairement de même que l'aluminium. La répartition des
éléments majeurs est donc sous le contrôle des phases minérales possibles dans le système. La
nature de ces phases est elle-même sous le contrôle thermodynamique des variables d'état et des
conditions externes (P, T, …) : à tout moment elles doivent satisfaire la minimisation de l'énergie
libre vue plus haut. Les éléments présents en très faibles quantités, ou éléments en traces, vont se
partager entre les phases en fonction de leurs propriétés chimiques : ils vont entrer en substitution
dans le réseau des minéraux majeurs. Leur distribution est réglée par l’égalisation de leur potentiel
chimique dans toutes les phases présentes. Le potentiel chimique se définit comme l’énergie à
payer pour entrer dans le réseau d’un minéral ou demeurer dans le bain fondu. En raison de leur
très faible abondance et à la différence des éléments majeurs comme le silicium, par exemple, leur
partage dans une phase ou une autre peut être totale. Ils constituent donc de bons traceurs des
processus pétrogénétiques de cristallisation fractionnée et fusion partielle.
Le coefficient de partage dépend de la pression et le la température.
Certains doivent travailler sur isotopes, éléments en trace qui justifient les affirmations du cours.
(a) les magmas d'arcs (les moins différenciés) diffèrent peu des MORB (surtout les éléments traces)
⇒ sont aussi dérivés du manteau. Les andésites sont différenciées dans des réservoirs. Il est donc
vraisemblable qu'ils résultent d'une fusion partielle de la péridotite plutôt que des basaltes subductée
ou des sédiments.
(b) Les isotopes radioactifs ou les éléments traces montre que les sédiments ne contribuent que pour
quelques pourcents ou moins aux basaltes d'arc/ Les rapports élevés He4/ He3 confirment cela.
(c) Les données des terres rares des magmas d'arcs insulaires sont cohérentes avec une origine par
fusion partielle de péridotite mais pas d'éclogite qui serait la forme stable d'un basalte subducté à
100 km de profondeur.
Les “akadites”, rares andésites hautement riches en Mg (d'après le nom de l'île Adak des
Aléoutiennes) représenteraient l'exception à cette règle et proviendraient de petites fractions
fondues de la croute subductée. (Kay, 1978; Defant and Drummond, 1990).
enfin, il faut noter que quelques scientifiques croient que les margmas d'arc sont générés néanmons
dans la plaque plongeante. (par exemple Brophy and Marsh, 1986).
La géochimie des éléments traces des magmas d'acs inulaires ne peut toutefois pas être expliquée
uniquement par fusion partielle et mélanges de manteau, sédiment et croute océanique subductée.
L'eau relâchée par déshydratation de la plaque plongeante transporte vraisemblablement des
éléments vers le manteau susjacent. Cet apport d'eau abaisse la température de début de fusion
(solidus). [voir la preuve dans les travaux de Stolper and Newman, 1994) sur les basaltes sous-
marins des Marianes.