L`avenir est électrique - Canadian Electricity Association

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L’avenir est électrique
Allocution pour le Mois national de l’électricité
Winnipeg (Manitoba)
Par : Jim Burpee
Président-directeur général
Association canadienne de l’électricité
Juin 2013
L’électricité est au cœur de notre vie quotidienne, à la maison et au travail; elle est
indispensable à la prospérité de notre pays. Maintenant, et dans les années à venir, les
consommateurs et les contribuables, les responsables des politiques et de la
réglementation, les intervenants et les défenseurs des intérêts, les investisseurs et les
planificateurs, de même que les visionnaires et les bâtisseurs, prennent les décisions
qui détermineront l’avenir de l’infrastructure d’électricité du Canada pour les prochaines
générations. M. Burpee nous parlera de la façon dont les Canadiens pourraient en venir
à comprendre la valeur de l’électricité et les choix qui permettront de s’assurer que
l’électricité canadienne continue d’être abordable, fiable et durable.
Sous réserve de modifications.
ALLOCUTION DE JIM BURPEE DEVANT LE WEST WINNIPEG ROTARY CLUB – MANITOBA – JUIN 2013
Introduction
Merci, Glenn, de cette aimable présentation. Et merci de cette occasion que vous m’offrez
aujourd’hui de m’adresser à vous tous qui êtes à la fois des consommateurs et des personnes
ayant de l’intérêt pour les politiques publiques.
En tant que consommateurs, nous comptons tous sur un approvisionnement en électricité qui
est abordable, fiable et durable. Mais comment pourrons-nous faire en sorte que cela continue
d’être le cas? Et quel rôle les politiques publiques y joueront-elles?
Une chose est certaine : l’électricité est essentielle dans notre vie quotidienne et elle sera
indispensable pour tous nos futurs choix de mode de vie et pour les nouvelles technologies
transformatrices. De diverses façons, l’avenir est électrique.
C’est la raison pour laquelle je suis ici, au Manitoba, dans le cadre du Mois national de
l’électricité. Mon organisation, l’Association canadienne de l’électricité, coordonne une série de
journées portes ouvertes dans l’ensemble du pays afin que les Canadiens puissent voir de près
comment fonctionne le système d’électricité. Ici, au Manitoba, notre initiative a un peu plus
d’ampleur. Pour aider à avoir une discussion éclairée sur l’électricité, je pose une question
relativement simple : au prix que les Canadiens paient l’électricité, en ont-ils pour leur argent?
Vous vous demandez peut-être pourquoi l’Association canadienne de l’électricité veut amener
les gens à réfléchir à l’électricité selon cette optique.
Nous, les Canadiens, discutons peu de la façon de nous procurer de l’électricité. L’économie
canadienne et notre mode de vie moderne reposent sur un approvisionnement fiable en
électricité. Comme nous bénéficions d’un rendement fiable et constant depuis des décennies,
nous tenons l’électricité pour acquise. Nous en sommes donc venus à la considérer comme un
droit fondamental des citoyens. La plupart du temps, nous choisissons de ne pas aller voir ce
qu’il y a derrière, de ne pas nous attarder à comprendre la complexité du système qui fournit
l’électricité, ni à connaître la durabilité de l’infrastructure sous-jacente au réseau. C’est la nature
humaine.
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ALLOCUTION DE JIM BURPEE DEVANT LE WEST WINNIPEG ROTARY CLUB – MANITOBA – JUIN 2013
Il y a cependant une réalité incontournable. Après de nombreuses années d’investissements
relativement stagnants – et même de sous-investissements à certains endroits – nous avons
maintenant d’énormes besoins en nouveaux capitaux pour renouveler et étendre le réseau afin
qu’il puisse répondre aux besoins de notre population croissante et des nouvelles technologies.
Presque partout au pays, les investissements sont déterminés directement ou indirectement par
les gouvernements et leurs organismes du secteur public. Le coût est généralement assumé
par une combinaison de subventions publiques ou il peut être refilé aux consommateurs par
une réglementation des prix ou, dans certains cas, par des prix dictés par le marché. Les
gouvernements tentent également d’inciter le secteur privé à investir en garantissant des
conditions pour l’énergie achetée, habituellement par contrat ou par réglementation.
La prise de décisions pour les investissements dans l’électricité est devenue terriblement ardue,
et même dysfonctionnelle par endroits.
En période de restrictions budgétaires et de choix politiques difficiles, la politique en matière
d’électricité devient vulnérable aux plus vastes considérations politiques. En pratique, celles-ci
sont presque toutes en lien avec le prix.
Les gouvernements ont parfois utilisé leur influence pour limiter les investissements dans le
secteur afin de maintenir les prix à un certain niveau, ce qui donne un manque à gagner pour le
renouvellement des infrastructures. Le contrôle des prix est primordial pour gérer le risque
politique qui plane sur tous les gouvernements, et c’est la clé pour obtenir l’appui afin de
pouvoir s’assurer que nos enfants auront un système fiable.
En pratique, tous les intervenants sont également des consommateurs d’électricité, y compris
les entreprises, et ce, peu importe leur importance. L’énergie est un intrant non négligeable
pour une entreprise et elle est un facteur de poids pour toutes les décisions d’investissement
des entreprises. La consommation d’électricité tend à varier proportionnellement au taux
d’activité économique. Le résultat net en est une vaste coalition d’intérêts qui est prête à
s’opposer à des hausses importantes de prix, y compris ceux qui découlent des dépenses
d’investissement. Ainsi, on reporte les décisions ou on évite de faire les investissements
nécessaires pour le futur.
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Cela nous amène à la proposition de valeur entourant l’électricité, ou encore son rapport
qualité-prix.
Pour la plupart des aspects de la vie moderne, les consommateurs évaluent de façon implicite
le rapport qualité-prix des biens ou services qu’ils se procurent. Les deux, la valeur et le prix, ne
sont généralement pas des variables distinctes, ce qui semble être tout le contraire pour
l’électricité.
L’importance du prix de l’électricité dans l’équation politique moderne, et les pressions
négatives qui y sont associées, reposent vraisemblablement sur deux enjeux sous-jacents :
Tout d’abord, les gens considèrent l’électricité comme un service essentiel et un droit
fondamental. Le fait de la considérer principalement comme un produit de base semble pour la
plupart comme une façon inadéquate d’évaluer leurs besoins et leurs vulnérabilités.
Deuxièmement, la plupart des gens n’ont aucune façon de mesurer ou de conceptualiser le
rapport qualité-prix de l’électricité. Ils n’ont généralement pas de cadre d’analyse ou de
comparaison où le coût de l’électricité fait partie d’un panier de dépenses de consommation. Et
ils doutent de la pertinence de ce cadre, de toute façon.
C’est peut-être ce deuxième point – le nébuleux rapport qualité-prix de l’électricité – qui
constitue un obstacle important pour dépolitiser la politique en matière d’électricité et pour
mettre en place la volonté politique en vue de procéder à la modernisation des infrastructures.
Tant que le rapport qualité-prix n’aura pas été bien compris, la plupart des gens n’appuieront
pas une pression à la hausse permanente des prix, ce qui confine donc clairement le problème
à l’arène politique.
Il ne fait aucun doute que la compréhension de la valeur de l’électricité est plutôt complexe; par
contre, cette compréhension mène à la prise de décisions éclairées.
Cela commence par l’aspect « tenir pour acquis ». Lorsqu’on prend le temps de s’y arrêter,
nous admettons presque tous sans hésiter que l’électricité est nécessaire et comporte des
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avantages. Lors de l’ouragan Sandy, les milliers de personnes aux É.-U. qui ont été privées de
courant pendant des jours ont soudainement compris l’importance de l’électricité d’une tout
autre façon. De rares événements comme celui-ci entraînent encore plus une demande
d’électricité fiable, en tout temps.
Pour avoir de la lumière chaque fois qu’on actionne le commutateur, il faut tout un système
d’une remarquable complexité. Ce système est formé d’infrastructures de production, de
transport et de distribution qui dépassent nos frontières et s’étendent sur l’ensemble du
continent. Ce réseau est probablement le plus important système interconnecté de la planète.
Comme ce produit ne peut être emmagasiné et doit être livré sans défaillance, au moment
opportun et selon la quantité nécessaire, la gestion de cet imposant système exige un niveau
extrêmement élevé de planification et de surveillance par des milliers de personnes hautement
spécialisées. Pendant tout ce temps, sans qu’il y ait d’interruptions, les composants doivent être
entretenus, mis à niveau et remplacés afin de maintenir l’intégrité de l’ensemble du réseau,
ainsi que son rendement fiable.
Tout cela se passe sans qu’on le voie et sans qu’on en prenne conscience. Mais cela n’est pas
gratuit. Il y a des coûts associés à la planification et à la construction des nouvelles installations
en vue de répondre aux pressions exercées par l’explosion de technologies énergivores et par
les besoins de la clientèle.
En moyenne, les tarifs, ici au Canada, sont beaucoup plus bas que dans la plupart des pays
comparables. Ils représentent environ 3 % des dépenses d’un ménage. Le prix comparatif, à
l’échelle nationale et internationale, et la part du budget qu’y consacre un ménage, sont d’autres
variables de la formule du rapport qualité-prix.
Finalement, ce débat comporte une dimension morale. La plupart d’entre nous sont d’accord
avec le fait que nous avons l’obligation de léguer à nos enfants un système fiable et fonctionnel
– il s’agit d’un élément essentiel de l’héritage que nous leur laisserons. Compte tenu des
années nécessaires pour la planification et la construction, nous devons donc prendre
maintenant certaines décisions pour la construction des infrastructures qui serviront à la
prochaine génération. Alors que nous essayons de décider en tant que société quelles sont nos
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priorités pour l’avenir, nous devons faire des choix difficiles relativement à la modernisation et à
la mise à niveau de notre système d’électricité : combien sommes-nous prêts à payer
aujourd’hui afin de garantir la fiabilité et de diminuer les coûts dans le futur?
Abordable, fiable, durable
La raison pour laquelle l’électricité n’est habituellement pas au cœur de nos priorités est en
partie parce que nous obtenons une très bonne note pour trois aspects cruciaux :
Il y a tout d’abord l’abordabilité. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les prix de
l’électricité au Canada sont parmi les plus bas au monde 1.
Il y a ensuite la fiabilité. L’électricité canadienne est très fiable. Cependant, à l’occasion, il arrive
que quelque chose cloche avec le système. On se rappelle tous la tempête de verglas de
janvier 1998 ou la panne de courant d’août 2003. Et la population de New York se rappellera
pendant des décennies la panne de courant causée par l’ouragan Sandy.
Nous gardons ces épisodes en mémoire parce qu’ils se produisent rarement – et parce qu’on
réalise alors à quel point nous dépendons de l’électricité à la maison et au bureau.
Il y a un troisième aspect crucial, en plus de l’abordabilité et de la fiabilité. C’est la durabilité.
Autrement dit, il s’agit de notre capacité à atteindre un équilibre entre des objectifs d’ordre
économique, social et environnemental.
Personne ne peut nier la valeur économique ou sociale de l’électricité. Non seulement l’industrie
de l’électricité est-elle le moteur du reste de l’économie, mais elle représente aussi à elle seule
1
Agence internationale de l’énergie, Key World Energy Statistics 2011, 2011.
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ALLOCUTION DE JIM BURPEE DEVANT LE WEST WINNIPEG ROTARY CLUB – MANITOBA – JUIN 2013
plus de 24 milliards $ du produit intérieur brut du Canada 2 et donne de l’emploi à
108 000 Canadiens 3.
L’une des nombreuses bonnes nouvelles concernant l’industrie de l’électricité est sa durabilité
environnementale. Plus des trois quarts de la production d’électricité du Canada proviennent de
sources sans émissions 4. Le Canada dispose d’abondantes ressources d’énergie
hydroélectrique. Ici, au Manitoba, près de 95 % de l’électricité provient de l’énergie
hydroélectrique.
Partout au pays, d’autres sources d’énergie renouvelables fournissent une production au
réseau, comme l’énergie éolienne, solaire ou marémotrice. Nous continuons également de
trouver de nouvelles façons de réduire les répercussions environnementales des centrales au
gaz, au charbon ou nucléaires. En fait, selon les prévisions, l’électricité est le seul secteur
industriel du Canada qui parviendra réellement à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre
d’ici 2020. 5
Une nouvelle ère d’expansion et de croissance
La durabilité signifie aussi que nous devons éviter de faire aujourd’hui des choix qui pourraient
être néfastes pour les prochaines générations. Ceux de la génération précédente ont investi
dans le système d’électricité que nous avons aujourd’hui. Il faut maintenant investir de nouveau
afin que notre système d’électricité puisse être adapté aux transformations modernes, comme
l’utilisation accrue de la technologie de l’information, les applications du réseau intelligent,
2
Conference Board du Canada, Canada’s Electricity Infrastructure: Building a Case for
Investment, 2011.
3
Conseil sectoriel de l’électricité, L’énergie en action : étude d’information sur le marché
du travail, 2011, rapport complet, 2011.
4
Statistique Canada, « Production de l’énergie électrique, selon la classe de producteur
d’électricité – tableau CANSIM 127-0002 », http://www5.statcan.gc.ca (consulté le
7 novembre 2012).
5
Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, État de la situation : la lutte
contre le changement climatique au Canada, 2012.
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ALLOCUTION DE JIM BURPEE DEVANT LE WEST WINNIPEG ROTARY CLUB – MANITOBA – JUIN 2013
l’intégration de la technologie renouvelable, l’électrification du transport et l’arrivée de formes de
production d’électricité plus décentralisées.
Les choix que nous faisons aujourd’hui auront des répercussions pendant des générations. Les
projets que nous construisons maintenant seront encore là dans vingt, trente ou même cent
ans.
Pour commencer, il faut procéder à la maintenance et au renouvellement de l’infrastructure.
Cela nécessitera de nouvelles dépenses d’investissement considérables. Selon les estimations
du Conference Board du Canada, il faudra investir quelque 350 milliards $ au cours des
20 prochaines années pour répondre aux besoins de notre population croissante et des
nouvelles technologies. 6
Permettez-moi de mettre ces 350 milliards de dollars en perspective. Dans les années 1970 et
1980, il y a eu des investissements énormes dans les infrastructures d’électricité : en dollars
courants, cela équivaut environ à 10,5 milliards $ par année. Puis, dans les années 1990, les
choses ont commencé à aller moins bien et le montant a diminué à 9,2 milliards $. Pendant la
première décennie de ce siècle, ils sont remontés à 10,8 milliards $. 7
Ainsi, au cours des quatre dernières décennies, on a fait en moyenne des investissements
annuels entre 9 et 11 milliards de dollars, en dollars courants.
Pour maintenir le fonctionnement du système, il nous faut investir, en moyenne, 15 milliards $
par année. Il faudra garder ce rythme pendant les deux prochaines décennies. Et n’oublions
pas que cela, c’est uniquement pour maintenir la fiabilité que nous avons aujourd’hui. 8
6
Conference Board du Canada, Shedding Light on the Economic Impact of Investing in
Electricity Infrastructure, 2012.
7
Association canadienne de l’électricité, L’électricité : au cœur d’une stratégie
énergétique pour le Canada, 2012.
8
Conference Board du Canada, Canada’s Electricity Infrastructure: Building a Case for
Investment, 2011.
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ALLOCUTION DE JIM BURPEE DEVANT LE WEST WINNIPEG ROTARY CLUB – MANITOBA – JUIN 2013
Cela signifie un colossal programme de dépenses pour l’électricité partout au pays. L’expansion
est une constante partout, car les provinces renouvellent leurs infrastructures ou construisent
de nouvelles installations de production et de transport pour augmenter la capacité au sein de
leur territoire, accroître les ventes pour l’exportation ou changer leurs sources d’énergie.
Elle se fait sur le cours inférieur du fleuve à Terre-Neuve-et-Labrador, soit un projet qui
permettra à cette province d’abandonner le pétrole et d’exporter de l’énergie en NouvelleÉcosse et aux É.-U.
Elle se fait au Site C dans le nord-est de la Colombie-Britannique, où BC Hydro est passée en
vitesse supérieure pour répondre à la demande croissante et éventuellement alimenter les
centrales de GNL à forte consommation d’électricité.
L’imposant nouveau tunnel construit en Ontario pour exploiter encore plus le potentiel
hydroélectrique des chutes Niagara en est un autre exemple : dans ce cas-ci, ce projet aidera
l’Ontario à abandonner les centrales au charbon.
Ici, au Manitoba, deux nouveaux projets hydroélectriques sont actuellement proposés pour
répondre à la croissance de la province et accroître la capacité d’exportation d’énergie
renouvelable propre, en plus de la ligne de transport haute tension vers le sud qui aidera à
répondre aux besoins de la province et des É.-U.
De nombreux projets partout au pays suscitent le débat, alors que les entreprises d’électricité et
les gouvernements provinciaux essaient d’évaluer les besoins futurs, les revenus qui en
découleront, les occasions d’exportation et les répercussions sur les tarifs. Chaque province
devra fignoler les détails de sa propre stratégie énergétique à long terme par des consultations
et des processus réglementaires qui seront pertinents à l’échelle locale.
Mon organisation, l’Association canadienne de l’électricité, ne souhaite nullement s’immiscer
dans ce qui devrait être adéquatement fait à l’échelle provinciale. Nous voulons cependant aider
les Canadiens à comprendre que nous vivons une époque extraordinaire dans l’évolution du
système d’électricité canadien, et américain, et les amener à constater qu’il y a des similitudes
quant à ce que connaissent tous les territoires.
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ALLOCUTION DE JIM BURPEE DEVANT LE WEST WINNIPEG ROTARY CLUB – MANITOBA – JUIN 2013
Partout au pays, l’industrie se penche sur les façons de calmer un appétit sans cesse croissant
pour l’électricité. On a connu ce type de boom de la construction au Canada auparavant : les
chemins de fer au 19e siècle, puis les pipelines, les autoroutes et les voies maritimes il y a un
demi-siècle. Nous savons d’expérience que ces projets entraînent des transformations. Il nous
faut donc commencer à inclure l’électricité dans notre débat national sur l’énergie.
Ces projets électriques ne permettront pas uniquement de faire tourner le moteur de l’économie
canadienne. Ils représenteront aussi des emplois et une croissance économique, soit une
augmentation moyenne de 156 000 emplois par année pendant les 20 prochaines années 9.
Cela englobera les emplois pour la construction de l’infrastructure de production, de transport et
de distribution. Il y aura aussi les emplois en gestion et en finances, en sciences appliquées et
en génie, pour les ventes et le transport. Cela représentera des emplois dans chaque province
et dans chaque territoire du pays.
Chaque jour, on voit dans notre industrie de nouvelles solutions technologiques qui reposent
sur la recherche et le développement. Pour bâtir le système d’électricité de l’avenir, nous avons
recours à l’innovation, à la recherche et aux nouvelles technologies. En Saskatchewan, par
exemple, les gouvernements et l’industrie investissent 1,24 milliard de dollars pour construire
une unité qui pourra capter et stocker un million de tonnes de dioxyde de carbone par année
provenant des centrales au charbon. Cela équivaut à retirer des routes plus d’un quart de
million d’automobiles. 10
Le secteur canadien de l’électricité va de l’avant avec de nouveaux projets ambitieux qui
mettront les infrastructures au diapason des besoins du 21e siècle.
Vous entendrez encore parler des occasions et des défis qui se posent pour nous en tant que
pays. Vous entendrez encore parler de la nécessité de construire de nouvelles installations de
9
Conference Board du Canada, Shedding Light on the Economic Impact of Investing in
Electricity Infrastructure, 2012.
10
Gouvernement de la Saskatchewan, « Government approves $1.24 billion carbon
capture project », http://www.gov.sk.ca/news?newsId=ae413247-80ce-4c9a-b7e34cc39e89da94, (consulté le 7 novembre 2012).
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production, de trouver des façons plus efficaces de transporter l’électricité sur de vastes
distances. Nous devons innover quant à la façon de distribuer l’électricité à nos foyers et à nos
lieux de travail, ainsi que pour intégrer au réseau un plus vaste éventail de sources d’énergie.
Nous devons bien affronter les enjeux et tirer profit du nouveau paysage énergétique, de sorte
que tout le réseau nord-américain sera plus robuste.
Les décisions politiques que nous prenons aujourd’hui auront des répercussions pendant très
longtemps. L’électricité constitue un élément essentiel de la solution pour l’avenir énergétique
du Canada, ainsi que de l’Amérique du Nord.
Au cours des prochaines années, la conversation sur le réseau d’électricité nord-américain
continuera de prendre de l’ampleur et englobera des enjeux comme la façon de parvenir à
l’efficacité du réseau par une harmonisation de la réglementation et un réseau « plus
intelligent », la façon de gérer les exportations d’énergie hydroélectrique canadienne propre,
ainsi que la façon d’avoir un système de transport branché qui est viable, pour ne donner que
quelques exemples.
Depuis trop longtemps, on tient l’électricité pour acquise. Il y a un risque de complaisance. Si
nous ne faisons pas les investissements qui s’imposent – à commencer par les 350 milliards de
dollars estimés par le Conference Board du Canada, soit 15 milliards de dollars par année –
alors, nous ne pourrons plus compter sur tout ce que nous tenons aujourd’hui pour acquis.
Conclusion
L’enjeu est énorme pour notre industrie dans les discussions concernant la politique
énergétique nationale, et nous nous ferons entendre. Nous comptons des décennies
d’expérience et nous pouvons réaliser des analyses et donner des opinions afin de s’assurer
que la prochaine génération de consommateurs aura un système d’électricité.
Ici, au Manitoba, vous prendrez vos propres décisions au cours des prochains mois et des
prochaines années. Il faudra bâtir un réseau d’électricité en mesure de suivre le rythme des
transformations de la société.
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ALLOCUTION DE JIM BURPEE DEVANT LE WEST WINNIPEG ROTARY CLUB – MANITOBA – JUIN 2013
Que pouvez-vous donc faire?
Je vous invite à réfléchir au système d’électricité qui est devenu le moteur de notre économie et
qui nous permet d’avoir la qualité de vie que nous connaissons : cette infrastructure de
production, de transport et de distribution qui s’étend sur l’ensemble du continent.
Je vous invite à réfléchir à la question que je vous ai posée au tout début : « au prix que les
Canadiens paient l’électricité, en ont-ils pour leur argent? »
Nous en viendrons chacun à nos propres conclusions.
J’espère que votre réflexion sur ces enjeux importants pourra tous nous aider à prendre part à
la discussion permanente qui mènera à des décisions éclairées sur notre avenir énergétique.
Le réseau d’électricité sera-t-il très différent dans cent ans? Ce serait insensé de tenter de le
prédire.
Mais une chose est sûre : l’avenir est électrique.
Merci de votre attention.
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