DRDANIELLE PERREAULT
COLLABORATION SPÉCIALE
L’
MONTRÉAL DIMANCHE 23 NOVEMBRE 2003
OXYGÈNE
L’ANCÊTRE
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NUTRITION:OÙ SE CACHENT LES GRAS TRANS?PAGE 4
Dansle domaine de la
santéaupays,c’est un
dessujets de l’heure. Les
pharmaciesen ligne du
Canadasontfréquentées
parunnombregran-
dissantd’Américains,
quiyachètentleurs
médicaments àmoindre
coût.Lesentreprises
pharmaceutiquesyvoient
une menacepour leurs
profits.D’autresanalystes
craignentpour l’intégrité
de notrepropresystème
de santé.
›VoirCYBERPHARMACIES en page 2
P
CYBER
DES MÉDICAMENTSTROPAUNET
Empirecontre-attaque. Ilya10ans,desbus
de joyeux retraitésde l’Illinoisvenaientfaire
dutourisme médicalauManitoba.Lepor-
tefeuille tout aussirempli quelaprescription,
l’âge d’oraméricain venaitacheterdesmédi-
caments beaucoupmoinschers auCanada.Ilsrepartaient
aux USA le cabasrempli de pilulesbleues,parexemple.
PuisInternetest arrivé. Lesmalheureux duMedicare
ontcomprisqued’unclic, ilspouvaientavoiraccèsà
une cyberpharmacie canadienne oùon leur proposeles
mêmesproduits àprixréduit.Elless’appellent
Canadadrugs.com ouThe Canadien Drugstore,pour n’en citer
quedeux d’importance.
Selon le type de médicament,lesdifférencesavecles
États-unispeuventêtrede50%à80%. Àl’échelle
canadienne,on compteplus de 150cyberpharmacies,
dontentreletiers etlamoitié sontauManitoba.La raison
en est queleManitoba adéveloppé depuisdesannées
une expertisedansceséchanges.
Selon PierreDucharme,pharmacien etsecrétaire
généraldel’OrdredespharmaciensduQuébec, untel
commercenes’est pasdéveloppé cheznous.Lescyber-
pharmaciessontfaitespour nosvoisinsduSud. Selon
laManitoba InternationalPharmacists Association,les
pharmaciesen ligne manitobainesremplissentdans99%
descaslesordonnancesde clients Américainsdont90%
sontdespersonnesâgées.AuManitoba, lespilulessur
le Websontdevenuesune affairedegrossous et
d’emplois,avec3000 travailleurs dumédicalvirtuel. Le
commerceest rentable,puisqueselon Michael Binder,
d’Industrie Canada, leséchangestransfrontaliers de
médicaments seraientde 650millionsde dollars à
l’échelle canadienne (laManitoba InternationalPhar-
macists Association revendique400 millionsde dollars
dansceséchanges). D’autressourcesévaluentmême
l’ensemble de cecommerceàunmilliarddedollars.Fini
lastart-updequartier.
Etc’est àpartirde làqueleschosessegâtent.
Legouverneur faitson marché
Lesinstitutionsofficiellesyvoientundangerpour
notreintégritéphysique. Lesnotesde SantéCanadane
sontpasélogieusespour lescyberpharmacies.«Sivous
achetezdesmédicaments sur Internet,vous mettezvotre
santéendanger»peut-on liresur le sitedeSantéCanada.
AuQuébec, PierreDucharme vaplus loin:«Les
patients ontbesoin tout autantde servicespharma-
ceutiquesquedemédicaments.Nous croyonsdoncque
le recours systématiqueàdesmoyenstechniquesqui
priventlespatients de contactpersonnel avecleur
pharmacien n’est pasdansl’intérêtde cespatients.Cela
pourraitd’ailleurs êtrecontraireauCode de déontologie
despharmaciens».
›VoirCANCER en page 4
ourrait-on détecterlescan-
cers dupoumon plus tôt
qu’on ne le faitetainsiaug-
menterleschancesde survie
despersonnesatteintes?
Lesfumeurs quin’ontpasencore
réussiàsedébarrasserde cetteha-
bitude etquinesouffrentd’aucun
symptôme particulierdevraient-ils
demanderàpasserrégulièrement
desradiographiesdespoumonspour
s’assurerqu’ilsn’ontpasde cancer?
Voilàdesquestionsdélicates.Voici
pourquoi.
D’aborddeux constats:
1.Quand latumeur cancéreusea
moinsde troiscentimètresetqu’elle
n’apaseule tempsde s’étendreail-
leurs,on peut espérerune guérison
dans80%d
escas.Cependant,le
cancerdupoumon àcestade ne cause
aucunsymptôme particulier.
2.Quand le cancerdupoumon se
manifeste,il est déjàtrèsavancé,ce
quie
xpliquequemoinsde 15 %des
patients atteints survivrontau-delà
de cinq ans.
Siuncancerdupoumon reste
silencieux durantlapériode oùl’on
pourraitle guérir,commentréussirà
le découvriravantqu’il ne soittrop
tard? Lesradiographiespréventives
permettraient-ellesde sauverdes
vies?
Cesquestionsontfaitl’objetde
cinq grandesétudesdanslesannées
60 et70auprèsde milliers de fu-
meurs.Lesr
ésultats serventau-
jourd’huid
ebible,peut-on dire,pour
diversesassociationsmédicalesamé-
ricainesetcanadiennes.
Vous serezprobablementdéçudes
résultats,c
arilsmontrentquepasser
desrayonsXrégulièrementne chan-
ge rien autaux de mortalité. En
d’autresmots,autantde genssont
morts ducancerdupoumon dansle
groupe quis’est soumisaux rayons
Xquedansceluiquin’aeuaucun
test.Cesconclusionsontcauséune
véritable surprisedansle milieu
médical,oùl’on s’attendaitau
résultatcontraire.
Scepticisme?
LeDrRitaJean-Françoisest au
nombredesquelquesmédecinsqui
demeurentsceptiquesfaceaux
interprétationsde cesrecherches.
Pneumologueàl’hôpitalNotre-Da-
me,elle sedésole de larésistancedes
médecinsàfairepassercetest àun
patientfumeur angoisséetelle s’in-
quiètedel’abandon desradio-
graphiespulmonaires,quifurent
pourtantlanorme pendantdes
annéeslors d’une hospitalisation. Ils
ontpermis,dit-elle,de dépister
plusieurs cancers silencieux.
Elle aimerait,malgrélesconclu-
sionsdesétudes,quesescollègues
montrentplus d’ouverturefaceàce
test comme moyen de dépistage.
Peut-on
détecterplus
tôtlescancers
dupoumon?
LUDOVIC HIRTZMANN
COLLABORATION SPÉCIALE
PHARMACIES