Conférence internationale pour le dialogue des cultures et des religions Fès (Maroc), 30 septembre-2 octobre 2013
Service des conférences internationales de l’OIF 1
SÉANCE D’OUVERTURE
Discours officiels
Message du Roi Mohammed VI
Dans son message de bienvenue, le Roi Mohammed VI se réjouit que la ville de Fès, capitale culturelle du Royaume
du Maroc, abrite cette conférence internationale et rend hommage aux efforts déployés tant par l’Unesco que par
l’Isesco et l’OIF pour la création d’espaces d’échanges entre des personnalités de divers horizons, la mise en valeur de
la diversité culturelle et la protection de la liberté d’expression. Il assure que le Maroc, membre dynamique de ces
organisations et membre fondateur de l’Alliance des civilisations, continuera à soutenir leur action, à contribuer à la
mise en œuvre de leurs instruments pertinents et à participer activement à la défense des valeurs qu’elles prônent.
Il cite à cet égard la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et la
Déclaration islamique sur la diversité culturelle, adoptées respectivement en 2005 et 2004.
En exprimant la conviction de la nécessité d’un ancrage national pour que le respect de la diversité culturelle
puisse devenir une réalité internationale, il indique que la nouvelle Constitution du Royaume opère la synthèse entre
les affluents de l’identité nationale et l’attachement aux valeurs universelles. Ainsi, parallèlement à la consécration
d’une charte des droits et libertés fondamentaux et à la prééminence de la religion musulmane dans le référentiel
national, la loi fondamentale proclame-t-elle l’attachement du peuple marocain aux valeurs d’ouverture, de modération
et de dialogue. Elle réaffirme également la diversité et la cohésion de l’identité nationale, dont l’unité résulte de la
convergence de ses différentes composantes. La promotion de la diversité culturelle et linguistique au plan national
est illustrée, d’une part, par l’adoption de l’amazighe comme langue officielle de l’État à côté de l’arabe ou par la
mission de préservation de l’hassani comme partie intégrante de l’identité culturelle marocaine, et, d’autre part, par
l’apprentissage et la maîtrise des langues les plus répandues dans le monde.
Après avoir indiqué qu’en sa qualité de Commandeur des croyants, il a la mission de garantir le libre exercice des
cultes, le Roi Mohammed VI déclare s’être attaché, dès son accession au Trône, à une restructuration du champ
religieux national de manière à préserver la sécurité spirituelle des Marocains, loin de tout obscurantisme ou radicalisme.
Tout en rappelant les relations religieuses et spirituelles qui lient le Maroc avec de nombreux peuples d’Afrique, il
souligne qu’animé par la foi en la noblesse des principes de la religion musulmane, porteurs d’un message de paix et
de fraternité, il n’a cessé d’œuvrer à la promotion de l’image authentique de l’Islam, sciemment pervertie par des
campagnes haineuses. Ainsi, les appels au fanatisme véhiculés par certains prédicateurs sont instrumentalisés pour
opérer un amalgame liant l’Islam à des actes de violence que revendiquent les groupes extrémistes. Or l’histoire de
l’Islam dément ces thèses erronées, ce dont témoignent les liens d’échanges tissés à travers les siècles entre
musulmans et non musulmans du pourtour méditerranéen, cette symbiose ayant permis d’apporter une contribution
substantielle au développement de la pensée et du savoir, à l’essor des arts et métiers, et à l’enrichissement de la
civilisation universelle.
Pour le Roi Mohammed VI, la sagesse recommande d’ériger le dialogue entre les civilisations et les cultures en une
priorité cruciale, notamment au regard de la montée en puissance du phénomène du terrorisme idéologique, de la
criminalité organisée transnationale, de la xénophobie, de l’islamophobie, de l’antisémitisme et d’autres discriminations.
Un dialogue permanent et constructif entre les États, avec l’implication des jeunes de la société civile, lui paraît de
nature à contrecarrer le fanatisme et l’ostracisme. L’éducation de la jeunesse à l’écoute de l’autre et à la diversité est
à ses yeux l’antidote au « choc des ignorances » et le prérequis pour la préservation de la sécurité et de la paix dans le
monde. C’est pourquoi il salue l’idée d’associer les jeunes au débat sur ces thématiques. Enfin, il se dit confiant que
cette conférence contribuera à une meilleure appréhension des problématiques liées au dialogue des cultures et des
civilisations, dans l’intérêt de l’humanité tout entière.