Revue de Géographie de l’Université de Ouagadougou, N° 04, Sept. 2015, Vol. 2 155
1.2. Données
La problématique des évolutions climatiques se heurte à de nombreux
écueils. Citons surtout toutes les modifications qui entraînent fréquemment
des ruptures d’homogénéité dans les séries notamment les changements de
l’environnement des lieux de mesures (déplacement des sites de relevés,
phénomènes d’urbanisation).
La série de Saint-Louis dispose de la plus longue série chronologique
d’observations au Sénégal mais aussi en Afrique Occidentale. Cette série
commence en 1854, comprend quelques lacunes mais est malheureusement
interrompue dans les années 1880. Ce n’est qu’après 1892, avec Saint-Louis-
École, relayé en 1902 par Saint-Louis-Ville et en 1957 par Saint-Louis-
Aéroport que l’on peut disposer d’une série continue (à l’exception de quatre
années) de près d’un siècle (Leborgne, 1988).
La série de Dakar est, comme celle de Saint-Louis, hétérogène. Elle
comprend les relevés de Dakar-Ville de 1897 à 1940, de Dakar-Hann de 1938
à 1957 (avec des lacunes de 1940 à 1948), de Dakar-Ouakam de 1941 à 1962,
de Dakar-Yoff de 1947 à nos jours, de Dakar-Cap-Manuel de 1952 à 1976.
Les relevés pluviométriques débutent en 1919 à Ziguinchor ; en 1920
à Fatick et en 1931 à Mbour. Cependant à Mbour, les données disponibles
vont jusqu’en 2000 ; à Fatick, à partir de 1980, nous n’avons que les données
de la saison des pluies (de mai à octobre) jusqu’en 2009. En 2010, seul le
total annuel est disponible (835 mm).
En ce qui concerne les températures, les données débutent en 1951
pour Saint-Louis, Dakar, Ziguinchor ; en 1991 pour Fatick et en 1961 pour
Mbour, mais pour cette dernière station les données sont lacunaires de 2002 à
2005 et en novembre 2010.
2. CONTEXTE DE L’ETUDE
La prise de conscience des spécialistes sur la question de l’évolution
du climat n’est pas récente. Selon le GIEC (1996), la variation climatique
s’explique par une modification durable des paramètres statistiques du climat
global de la terre, ou des divers climats régionaux. Elle peut être due à des
processus intrinsèques à la terre, à des influences extérieures (variations de
l’intensité du rayonnement solaire) ; ou plus récemment aux activités
humaines.
C’est clairement pour le paramètre température que le changement
climatique est le plus marqué, avec des impacts nets sur la diminution de
l’amplitude thermique diurne, le nombre de jours de gel, les précipitations
neigeuses en plaine ou moyenne montagne, la fonte des glaciers et de la
banquise arctique. Pour les précipitations, un signal significatif est également
observé sur le XXème siècle, à la fois quantitativement sur les cumuls
(augmentation de l’ordre de 15 % aux hautes latitudes, diminution en zones