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1.2. Données 
La problématique des évolutions climatiques se heurte à de nombreux 
écueils. Citons surtout toutes les modifications qui entraînent fréquemment 
des ruptures  d’homogénéité  dans  les  séries  notamment  les  changements  de 
l’environnement  des  lieux  de  mesures  (déplacement  des  sites  de  relevés, 
phénomènes d’urbanisation). 
La série de Saint-Louis dispose de la plus longue série chronologique 
d’observations  au  Sénégal  mais  aussi  en  Afrique  Occidentale.  Cette  série 
commence en 1854, comprend quelques lacunes mais est malheureusement 
interrompue dans les années 1880. Ce n’est qu’après 1892, avec Saint-Louis-
École,  relayé  en  1902  par  Saint-Louis-Ville  et  en  1957  par  Saint-Louis-
Aéroport que l’on peut disposer d’une série continue (à l’exception de quatre 
années) de près d’un siècle (Leborgne, 1988). 
 La série de Dakar est, comme celle de Saint-Louis, hétérogène. Elle 
comprend les relevés de Dakar-Ville de 1897 à 1940, de Dakar-Hann de 1938 
à 1957 (avec des lacunes de 1940 à 1948), de Dakar-Ouakam de 1941 à 1962, 
de Dakar-Yoff de 1947 à nos jours, de Dakar-Cap-Manuel de 1952 à 1976. 
Les relevés pluviométriques débutent en 1919 à Ziguinchor ; en 1920 
à Fatick et en 1931 à Mbour. Cependant à Mbour, les données disponibles 
vont jusqu’en 2000 ; à Fatick, à partir de 1980, nous n’avons que les données 
de la  saison  des pluies (de mai à octobre) jusqu’en 2009. En 2010, seul le 
total annuel est disponible (835 mm). 
En ce qui concerne les températures, les données débutent en 1951 
pour Saint-Louis, Dakar, Ziguinchor ; en 1991 pour Fatick et en 1961 pour 
Mbour, mais pour cette dernière station les données sont lacunaires de 2002 à 
2005 et en novembre 2010.  
 
2. CONTEXTE DE L’ETUDE 
La prise de conscience des spécialistes sur la question de l’évolution 
du  climat  n’est  pas  récente.  Selon  le  GIEC  (1996),  la  variation  climatique 
s’explique par une modification durable des paramètres statistiques du climat 
global de la terre, ou des divers climats régionaux. Elle peut être due à des 
processus intrinsèques à la terre, à des influences extérieures (variations de 
l’intensité  du  rayonnement  solaire) ;  ou  plus  récemment  aux  activités 
humaines. 
C’est  clairement  pour  le  paramètre  température  que  le  changement 
climatique est le plus  marqué, avec  des impacts nets sur la diminution de 
l’amplitude  thermique  diurne,  le  nombre  de  jours  de  gel,  les  précipitations 
neigeuses  en  plaine  ou  moyenne  montagne,  la  fonte  des  glaciers  et  de  la 
banquise arctique. Pour les précipitations, un signal significatif est également 
observé  sur  le  XXème  siècle,  à  la  fois  quantitativement  sur  les  cumuls 
(augmentation de l’ordre de 15 % aux hautes latitudes, diminution en zones