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56 - Air Pur N° 76 - 2009
INDICATEURS
Isabelle ROUSSEL1 - guillaume SCHMItt2
LA DIFFICILE
tERRItORIALISAtION
DES INégALItéS
ENvIRONNEMENtALES
RéSUMé
Si la notion d’inégalités environnementales est
pertinente, elle doit offrir des possibilités pour
l’action publique dans la mesure elle offre
la possibilité d’identifier une nuisance ou une
revendication. La place grandissante donnée à
l’évaluation des politiques publiques est telle que
de nombreux documents d’aménagement du
territoire incluent dans leurs objectifs la création
d’un dispositif d’auto-évaluation. Avec les nouvelles
compétences acquises par les collectivités locales
(habitat, patrimoine naturel…), la thématique
des disparités territoriales est souvent abordée.
Or, dans le contexte actuel d’une logique de
résultat, comment mettre en œuvre une politique
en l’absence d’indicateur permettant de valider le
bien fondé des actions mises en œuvre ?
Ce questionnement amène à s’intéresser aux
dispositifs d’observation et de suivi existants
pouvant servir à qualifier et quantifier les inégalités
environnementales. L’objet de cette investigation
consiste, à travers l’exemple de deux sites de la
métropole lilloise, à tester la possibilité d’identifier
des inégalités environnementales affectées à une
unité territoriale. Or, même si les observatoires
se multiplient, le volet environnemental est bien
moins évalué en terme de « résultats chiffrés »
que le volet social (Diebolt et al., 2005 - p. 18).
L’observation et le suivi des inégalités doivent
donc s’intégrer au mieux dans les dispositifs
qui ne sont pas prévus à cet effet. En outre les
unités spatiales, dictées par des considérations
administratives, sont rarement pertinentes pour
rendre compte des inégalités environnementales.
Un ensemble de facteurs converge donc pour
expliquer la difficile quantification des inégalités
liées à l’environnement.
Cette quête parsemée d’embûches, impose de
repenser le bien fondé de la territorialisation
des inégalités environnementales. Elle amène à
s’interroger tout d’abord sur l’importance des
échelles d’investigation et des données mobilisées,
puis sur les résultats d’une approche spatialisée des
inégalités sur le quartier de la Bourgogne et le site
de l’Union et enfin sur les difficultés à territorialiser
les inégalités environnementales.
I – DES QUEStIONS
MétHODOLOgIQUES
PRéALABLES
1 - Une histoire d’échelle
Comme les analyses de G. Faburel (2008) l’ont
montré, quand on descend à une échelle plus
fine, au niveau de l’IRIS3 par exemple, les grandes
tendances, visibles à l’échelle de l’agglomération,
apparaissent moins nettement, de nombreuses hété-
rogénéités persistent qui rejoignent la diversité des
situations individuelles. Des disparités massives
s’effacent dans les analyses fines, au fur et à
mesure que l’échelle individuelle est approchée.
1Université Lille Nord de
France (Lille 1),
vice-présidente de l’APPA
2Université Lille
Nord de France (Lille 1),
laboratoire TVES.
3IRIS : Ilots Regroupés
pour l’Information
Statistique INSEE.
Air Pur N° 76 - 2009 - 57
Les résultats sont beaucoup moins tranchés
puisque les caractéristiques et la dynamique des
individus représentent un élément majeur de
différenciation.
Par exemple la cartographie du nombre de
jeunes non diplômés, par communes, au sein de
l’agglomération lilloise (figure 1) indique combien
la zone dite du « versant nord-est » de la métropole
est caractérisée par ce déficit. En revanche, le
détail indiqué par IRIS, montre, au contraire,
qu’au sein de cette zone, la situation est loin d’être
homogène et que les analyses globales doivent
être poussées à un niveau plus fin pour rendre
compte de la réalité du phénomène. La question
des échelles dans la définition des inégalités est
donc essentielle. « Il va de soi que la variété et
la nature des facteurs explicatifs pouvant rendre
compte d’éventuelles différences spatiales de santé
dépendent des caractéristiques des unités choisies
et en particulier de la taille; la comparaison entre
des quartiers d’une ville n’est pas de même nature
qu’une comparaison entre des quartiers de villes
différentes et encore moins entre villes, entre
départements ou entre régions. Les facteurs liés à
l’histoire du lieu et surtout à celle des habitants ne
sont pas exactement les mêmes » (Aïach et Fassin,
2004).
Figure 1 : Cartographie de la part des plus de
15 ans non diplômés en 1999 par communes
gauche) et par IRIS droite) dans la métro-pole
lilloise (source : INSEE, RGP, 1999 et PPIGE, IGN,
BD Carto, 2006)
L’environnement construit par les expériences
sensibles des populations échapperait-il à la
« mathématique » administrative ou bien celle-
ci doit-elle rester à sa juste place, indispensable
et insuffisante sans surplomber l’ensemble de la
mécanique décisionnelle ?
2 - L’accessibilité difficile des données
Avec l’émergence du développement durable,
l’observation de l’environnement a connu un
regain d’intérêt après une période de déclin
durant les années 1970 et 1980. Des indicateurs,
issus de sources plus ou moins précises et
de méthodes hétérogènes, à l’actualisation
variable, sont rapidement apparus. De nombreuses
finitions existent, elles s’accordent globalement
sur le fait que les questions environnementales
sont plurifactorielles et nécessitent, pour être
appréhendées, d’avoir recours à des données
variées. Or, la multiplicité des organismes
collecteurs d’informations statistiques, le manque
d’organisation unitaire rassemblant et clarifiant
l’ensemble des données rendent ces informations
difficilement exploitables de façon intégrée. D’un
point de vue social, l’INSEE a un rôle très important.
Par contre, les données environnementales sont
éparpillées (partagées entre l’ADEME, la DIREN,
la DDE, la DRIRE, les DREAL4, les mairies…) et
inexistantes de façon regroupée à une même
échelle de temps et à un échelon territorial précis.
Ces paramètres statistiques provenant de sources
multiples, n’ont pas été conçus pour être croisés :
ils se présentent donc sous une forme hétérogène
à la fois spatiale et temporelle puisque les périodes
de calcul et les pas de temps utilisés sont très variés.
Les appréciations sur les logements sont définies
au niveau des rues. Les indicateurs définissant
l’environnement (climat, air, sol, eau…) ne se
déclinent pas au niveau de l’IRIS...
Les données, souvent dépourvues d’assiette spatio-
temporelle commune, sont inadaptées pour être
croisées dans un SIG, à des échelles comparables,
sans de nombreuses précautions (Jerrett, 2009 ;
Carrega, 2005). En effet, sans traitement statistique
sophistiqué, ce système d’information est très
statique ; néanmoins, il permet de visualiser un
certain nombre de relations spatialisées. La taille
du maillage présente des limites : au niveau
infra communal, les mailles risquent d’être mal
renseignées, si ce n’est par modélisation. La taille
de la commune, mieux documentée, est tout à fait
insuffisante, avec des disparités entre quartiers qui
interdisent l’utilisation de statistiques communales.
Même à l’échelle du quartier, les disparités restent
fortes.
Cette hétérogénéité reflète la construction de
l’environnement souvent géré en fonction de
normes sectorielles et administratives. Les données
requises sont difficiles à recueillir, en dépit de la
convention d’Arrhus ou de la directive Inspire, non
pas en raison d’une rétention de l’information mais
4Les regroupements
effectués vont dans
le sens d’une
simplification qui
ne se répercute
pas encore en
ce qui concerne
les recherches
diachroniques.
58 - Air Pur N° 76 - 2009
parce qu’elles n’existent pas. Les investigations
sur les inégalités sont en dehors des compétences
déclarées de l’Etat, les assiettes administratives
n’ont donc pas du tout été prévues à cet effet (Laigle,
2004). Cette difficulté initiale se conjugue avec celle
de l’évaluation des dommages secondaires induits
par une politique. Comment rendre compte d’un
effet imprévu et donc non mesuré car impensé ?
Or, cette situation est tout à fait cruciale dans le
domaine de l’environnement les bénéfices
d’une politique peuvent se traduire par un transfert
des dommages.
La politique française insiste sur la dimension
sociale reconnue et cadrée dans des périmètres
administratifs qui font l’objet de recensements
et d’indicateurs. C’est pourquoi la commune
est une entité bien documentée car elle s’inscrit
dans le tissu du maillage administratif français.
En revanche, l’environnement, s’appliquant sur
des périmètres à échelle variable, échappe à
l’investigation administrative. Les indicateurs
sanitaires, difficiles d’accès, ont été souvent
construits, quand ils existent, pour être croisés avec
des indicateurs sociaux. Leur mise en perspective
avec des éléments de l’environnement suppose des
études épidémiologiques spécifiques très lourdes
à mettre en œuvre et dont les résultats, en matière
d’inégalités, ne sont pas toujours convaincants (cf.
ci-dessus).
Les recherches effectuées au sein de la Communauté
Urbaine de Lille rejoignent ainsi les conclusions
tirées d’un travail mené par G. Faburel sur les
communes franciliennes (Faburel, 2008). Les
résultats obtenus mettent également en lumière
des difficultés méthodologiques et le caractère
décevant des conclusions. De plus en plus, la
relation entre environnement dégradé et personnes
défavorisées est établie, mais les aspects sanitaires
sont encore peu documentés. On observe des liens
entre la santé et les conditions sociales mais la
relation avec les données de l’environnement n’est
pas toujours très clairement mise en évidence. La
notion d’exposition représente le maillon faible de
l’ensemble de ces investigations en raison de la très
forte hétérogénéité de l’exposition individuelle et,
donc, des difficultés rencontrées pour constituer
des « clusters » homogènes. (Ambroise et al.,
2005). A Strasbourg (Havard, 2008), dans le cadre
de l’utilisation d’un SIG5, des essais de croisement
entre la localisation des asthmatiques et des
indicateurs socio économiques ont été tentés non
sans difficultés.
II – LES DEUX EXEMPLES DU SItE
DE L’UNION Et DU QUARtIER
DE LA BOURgOgNE
A partir des investigations effectuées sur deux
quartiers de l’agglomération lilloise5, (zone de
l’Union et quartier de la Bourgogne à Tourcoing -
cf. figure 1) il apparaît très difficile de fournir des
indicateurs précis sur les inégalités, même si des
déficiences sociales et environnementales sont
frappantes (tableau 1). Ces quartiers ont été choisis
pour leur appartenance à la politique de la ville et
pour leur image tout à fait dégradée que traduit la
valeur négative de nombreux indicateurs sociaux
disponibles.
Le quartier de la Bourgogne est une ancienne Zone
Urbaine Prioritaire à la croissance résidentielle
stoppée dans les années 1970 et ayant subi des
processus de dévalorisation jusqu’à la fin des
années 1980. Les années 1990 et 2000 sont mar-
quées par une succession d’interventions publiques
telles que l’instauration d’un périmètre de Grand
Projet Urbain en 1994, l’implantation de l’Institut
Régional de la Ville en 1999 ou le désenclavement
en 2000 avec la création d’une station de métro
et la modification de la voirie. Néanmoins,
l’offre dans l’accès au transport ne permet pas de
surmonter complètement l’effet « terminus » induit
par des coupures urbaines linéaires (boulevard
séparant le quartier du centre de Tourcoing et
frontière franco-belge) ou surfaciques (emprise
hospitalière et cimetière). Dans l’ensemble, les
actions publiques se sont davantage concentrées
sur les difficultés sociales du quartier. A contrario
sur le site de l’Union, elles se sont plus orientées sur
les aspects environnementaux selon une stratégie
de reconquête des espaces dégradés.
Population Population Population
de la Bourgogne de Tourcoing nationale
en 1999 (%) en 1999 (%) en 1999 (%)
Population active au chômage 31 21,6 12,9
Population étrangère 23 9,2 5,5
Ouvriers et employés 85 72,9 57
Population de moins de 25 ans 50 31,2 24,8
Tableau 1 : Les caractéristiques de la population de La Bourgogne (INSEE, RGP, 1999)
Air Pur N° 76 - 2009 - 59
Le site de l’Union se situe à l’intersection de trois
communes (Roubaix, Tourcoing et Wattrelos)
et était, jusque très récemment, constitué
principalement d’anciens sites industriels. Ces
industries s’étaient progressivement développées
sur des terres agricoles aux XIXème et XXème siècles
le long du canal de Roubaix (travaux en 1827).
Avec le déclin de l’activité industrielle à partir de
1970, l’héritage est pesant avec une juxtaposition
d’habitats ouvriers et d’usines aux activités
diverses (brasseries, textiles…), une pollution des
sols, des friches (industrielles et ferroviaires) et une
forte détérioration du bâti résidentiel. Après une
trentaine d’années de déclin, le site de l’Union est
inscrit comme « pôle d’excellence métropolitain »
au Schéma Directeur de la communauté urbaine
de Lille, le canal de Roubaix est identifié comme
un axe structurant de développement urbain (trame
bleue, secteur de promenade…). Un projet urbain,
axé sur les activités textiles, la revalorisation de
l’habitat et la création de parc récréatif, émerge sur
le site et des acquisitions foncières sont entreprises.
En termes d’aménagement du territoire, le premier
site (la Bourgogne) correspond à un ancien secteur
de fortes interventions publiques, tandis que le
second (l’Union) est en devenir.
Ces deux sites ont servi de support en vue d’étudier les
inégalités à partir d’une série d’indicateurs sociaux et
environnementaux (figure 2). Le découpage en IRIS,
unité statistique plus fine que le quartier, complexifie
les résultats puisque leurs caractéristiques sont très
hétérogènes et peuvent être en décalage par rapport
au profil général du quartier. Même à l’intérieur de
ces unités statistiques élémentaires des disparités
subsistent en fonction de conditions locales voire
même individuelles. Les statistiques, issues pour la
plupart du recensement de 1999, ne peuvent pas
rendre compte du dynamisme et de l’évolution de
ces quartiers (figure 3). Ainsi la zone de l’Union
constitue dorénavant une sorte de « no man’s land » :
départs,molitions et expropriations ont peu à
peu vidé les rues de leurs habitants. Cette mutation
a précédé celle qui donnera naissance au le
d’excellence métropolitain. Ces investigations sur
les inégalités territoriales présentent bien des limites
quand il s’agit de les quantifier avec précision, les
dynamiques inégalitaires territoriales échappant à la
plupart des indicateurs disponibles. Les indicateurs
environnementaux étudiés dressent une image
contrastée du quartier de la Bourgogne ainsi qu’une
vision peu flatteuse mais en pleine évolution du
site de l’Union. Les paramètres fondamentaux
concernant l’air et l’eau ne peuvent se cliner à
l’échelle du quartier. À l’inverse, les indications
sanitaires nécessitent de descendre pratiquement
au niveau individuel. La qualité du logement et des
services peut être appréhendée mais de manière très
approximative, dans une approche qui relève plus
de celle du cadre de vie que de l’environnement
construit individuellement ou collectivement.
En effet, les appréciations environnementales,
beaucoup plus qualitatives, ne sont pas formulées
selon la même échelle spatiale que celle des
données sociales, ce qui complique la construction
d’indicateurs.
Indicateurs/Indices sociaux Indicateurs/Indices environnementaux
Taux d'étrangersTaux d'étrangers Occupation du sol
Nuisances sonores
Taux de 15-24 ans
Taux d'ouvriers
Taux de locataires
Délinquance
Taux de non diplômés
Taux de chômage
Taux d'emplois aidés
Taux d'intérim
Taux d'anomalies
bucco dentaires
Répartition des
médecins
Taux des patients
sous subutex
UB
Nbr de sites pollués
UB
Installations classées
Qualité du logement
Espaces verts
Pollution atmosphérique
Risque inondation
Coupures urbaines
Accès aux transports,
services, équipements
UB
Taux de friches et
emprises industrielles
UB
UB
{
{
Limites
spatiales
Limites
temporelles
Limites
temporelles
Limites
spatiales
Limite :
appréciation
subjective
IRIS
(Données Insee
RGP199)
IRIS
Quartiers
5000
}
}
Sigale 199
Mairies 2005
Arema 1994
Appa 2003
LMCU 2006
Sigale 199
Basol 2005
DDE 2006
Enquête
2006
InseeRGP
199
Zone
d'étude
Légende :
Indicateurs
Existence de disparité
Absence de disparité
B : Site N° 1 de la Bourgogne
U : Site N° 2 de l'Union
Echelles géographiques
des données
Dates et sources des
données
Limites des données
Source : IUP ENVAR, Caron E., Delegrange S.
et Sourice M, 2006
Figure 2 : Les indicateurs, leurs sources et leurs échelles mobilisés dans l’étude des inégalités
environnementales sur deux sites de la métropole lilloise
60 - Air Pur N° 76 - 2009
III – LA DIFFICILE
tERRItORIALISAtION
DES INégALItéS
ENvIRONNEMENtALES
Comme le montrent les deux exemples présentés,
ces investigations territoriales se heurtent à
des difficultés majeures : celle, inhérente à
toute représentation cartographique de données
ponctuelles qui plus est, sont situées à l’interface
entre les phénomènes physiques et sociaux et celle
liée au caractère nécessairement statique d’une
représentation territoriale.
Les difficultés sont liées à la représentation
cartographique. Comme en témoignent les débats
actuels, la taille de la commune est trop petite pour
permettre d’assurer une gouvernance pertinente
de la plupart des problèmes d’environnement :
conservation des espaces naturels, de la faune
sauvage, préservation de la qualité de l’air... Tout
juste peut-elle permettre une bonne gestion du bruit
et de la qualité de la vie, qui se situent à la marge de
« l’environnement » stricto sensu. Quelques aspects
environnementaux trouvent, au niveau du regroupe-
ment intercommunal, une échelle adaptée : ainsi
en est-il de l’eau ou des déchets. Encore faudrait-
il pouvoir créer aisément ce regroupement en
fonction de critères environnementaux, par
bassins versants par exemple. Or, le plus souvent,
ce sont des considérations politiques qui motivent
le regroupement des communes. Comment
imaginer une circonscription administrative de
l’environnement, aux contours adaptés à chaque
type de problème environnemental nécessitant la
définition préalable d’un territoire de gouvernance ?
La cartographie de paramètres environnementaux,
lorsqu’ils ne sont pas croisés avec des données
sanitaires et sociales, reste insuffisante au regard
des inégalités environnementales, même si elle
constitue un outil précieux à l’intention des
décideurs. Par exemple, l’approche spatiale,
illustrée par la cartographie des niveaux de
pollution dans l’air extérieur, est ambiguë. Les
niveaux de pollution cartographiés peuvent-ils
être des indicateurs d’inégalité ? Les plages de
couleur sont-elles révélatrices de l’exposition
réelle des individus qui sont rarement assignés à
résidence au sein du pixel dans lequel le logement
est inscrit. En outre les habitants passent 80 % de
leur temps à l’intérieur d’un local la qualité de
l’air, modulée par les caractéristiques du logement,
est bien différente de celle qui est mesurée à
l’extérieur. D’autre part, entre les mesures réalisées
et l’évaluation d’un risque sanitaire, des éléments
de connaissance manquent. Cet exemple montre
combien un outil nécessaire et pertinent pour
appuyer les politiques publiques est limité pour
évaluer les inégalités liées à la pollution de l’air.
Cette insuffisance provient, en grande partie, de
la difficulté rencontrée quand il s’agit de croiser
des données hétérogènes : niveaux de pollution,
données populationnelles et indicateurs sanitaires.
Or, cet obstacle relève de considérations
épistémologiques.
L’absence d’indicateurs d’inégalités s’explique
aussi par des raisons épistémologiques (Theys,
2000 et 2005). L’appareil statistique a suivi
Figure 3 : Les indicateurs sociaux par IRIS sur le site de l’Union ex-primés en indice 100
(moyenne des IRIS de la métropole lilloise)
1 / 7 100%

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