transnasales. Ceci a été confirmé chez les six premiers patients opérés. De plus les suites locales de
la voie transorale ont été simples.
En effet, la chirurgie conventionnelle des tumeurs hypophysaires emprunte une voie d’abord par les
fosses nasales, qui constituent un corridor étroit et profond. Certaines structures anatomiques sont
parfois réséquées ou refoulées pour accéder à la base du crâne. Par conséquent, les patients sont
méchés en post-opératoire et doivent effectuer des lavages de nez répétés. Plus invalidant, les
abords transnasaux peuvent entrainer des rhinites crouteuses (responsables d’odeurs nauséabondes)
et des sensations d’encombrement nasal séquellaires.
De plus, l’axe de travail pour opérer la tumeur est modifié. Dans les techniques standards, la lésion
est approchée d’avant en arrière, alors que l’abord transoral permet d’atteindre la tumeur de bas en
haut, ce qui correspond à la direction de croissance spontanée des adénomes hypophysaires.
Ainsi une instrumentation robotique dédiée pourrait permettre de retirer certaines tumeurs
hypophysaires plus volumineuses.
Pour le chirurgien qui contrôle le robot Da Vinci, cette technologie permet une démultiplication des
gestes et une meilleure précision de dissection. De plus le risque de tremblement physiologique de
l’opérateur est aboli. Par ailleurs, la visualisation du foyer opératoire est un enjeu crucial. Dans la
chirurgie conventionnelle, la vision endoscopique se fait en deux dimensions avec un discret inconfort
d’appréciation des perspectives du champ opératoire. L’utilisation du robot Da Vinci offre au contraire
une vision en 3D permettant une excellente visualisation du foyer opératoire et une très bonne
appréciation des reliefs de ce dernier.
Tous ces éléments concordent en un confort d’exercice du chirurgien, mais surtout en une meilleure
sécurité de son geste, favorable in fine au patient.
Cette nouvelle approche chirurgicale fait l’objet d’une publication parue dans une revue
américaine internationale Journal of Neurosurgery.
De plus, le Dr Dorian Chauvet s’est vu récompensé pour ce travail :
- du prix « Chirurgie Mini-invasive ou Endoscopique Interventionnelle 2016 », décerné par
l’Académie de Chirurgie le 9 décembre dernier
- du Trophée de l’Innovation, décerné par la FEHAP (Fédération des Etablissements Hospitaliers et
d'Assistance Privés) le 14 décembre dernier à l’occasion de son 41ème congrès.